Louis Gallois
Louis Gallois, nĂ© le Ă Montauban en Tarn-et-Garonne, est un haut fonctionnaire et dirigeant d'entreprise français. Il est, entre autres fonctions, Commissaire gĂ©nĂ©ral Ă lâinvestissement de 2012 Ă 2014. Entre 2014 et 2021, il est prĂ©sident du conseil de surveillance de PSA Peugeot CitroĂ«n.
Directeur Airbus | |
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Président de la SNCF | |
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Président-directeur général Aérospatiale | |
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Yves Michot (d) | |
Président-directeur général Safran Aircraft Engines | |
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Biographie
Ănarque et haut fonctionnaire
AprÚs l'obtention de son baccalauréat, il suit, en 1961 et 1962, une classe préparatoire mathématiques supérieures au Lycée privé Sainte-GeneviÚve à Versailles. Suivants les conseils de ses enseignants, il se réoriente vers une classe préparatoire économique puis entre à HEC Paris en 1963[1]. DiplÎmé en 1966, il intÚgre ensuite l'ENA, promotion Charles de Gaulle (1970-1972). à cette époque, il adhÚre à la nouvelle section de la CFDT de l'ENA et au Parti socialiste avec son camarade de promotion JérÎme Clément. à sa sortie, en 1972, il entre comme administrateur civil à la direction du Trésor.
Il la quitte en mai 1981 pour devenir directeur de cabinet de Jean-Pierre ChevĂšnement, ministre de la Recherche et de la Technologie. Il est ensuite nommĂ© directeur gĂ©nĂ©ral de lâIndustrie, MinistĂšre de l'Industrie en septembre 1982, puis chargĂ© de mission au ministĂšre de lâĂconomie, des Finances et de la Privatisation en octobre 1986. Il retrouve la direction du cabinet de Jean-Pierre ChevĂšnement, cette fois ministre de la DĂ©fense, en mai 1988.
Dirigeant d'entreprises nationalisées (1989-2006)
Le , il est nommĂ© PDG de la Snecma[2]. En juin 1992, il est nommĂ© PDG dâAĂ©rospatiale.
AppelĂ© Ă la prĂ©sidence de la SNCF en juillet 1996 par Alain JuppĂ©, Premier ministre, pour remplacer LoĂŻk Le Floch-Prigent impliquĂ© dans l'affaire Elf, il nĂ©gocie un pacte social avec la CGT, mettant en Ćuvre une cogestion avec les salariĂ©s. En revanche, il ne reprend pas en main la filiale de ferries SeaFrance, mise en liquidation en 2011, et laisse Ă ses successeurs la rĂ©forme du fret[3]. Lors de son dĂ©part de la SNCF, en , les syndicats saluent les qualitĂ©s de ce patron atypique. Il avoue cependant au magazine Challenges que « franchement, je ne pensais pas rester dix ans Ă la SNCF. Je suis venu par hasard. Je n'Ă©tais pas prĂ©destinĂ© ».
Ă la tĂȘte de EADS (2006-2012)
Avec l'appui de Jacques Chirac, il est nommĂ© coprĂ©sident d'EADS le et PDG de la branche civile, Airbus, le de la mĂȘme annĂ©e, en remplacement de Christian Streiff. Le , il est nommĂ© PDG d'EADS (et prĂ©sident d'honneur de la Fondation EADS) ce qui met fin Ă la structure bicĂ©phale de l'entreprise. Il parvient Ă dĂ©passer les blocages franco-allemands au sein d'EADS, fragilisĂ© par les dissensions nationales et les soupçons de dĂ©lit d'initiĂ©s parmi ses dirigeants, mais Ă©choue Ă fusionner le groupe avec le britannique BAE face au refus d'Angela Merkel. Pour conserver le fragile Ă©quilibre entre les deux pays, il renonce Ă rĂ©former l'entreprise aĂ©ronautique. En revanche, il dessine un plan pour rĂ©Ă©quilibrer activitĂ©s civiles et militaires Ă l'horizon de dix ans[3].
En 2008, il est le 14e patron le mieux payĂ© de France avec 2,52 millions d'euros pour l'annĂ©e[4]. Il aurait refusĂ© Ă son arrivĂ©e de percevoir un salaire supĂ©rieur Ă 180 000 euros par an, somme qu'il touchait Ă la SNCF, mais aurait Ă©tĂ© empĂȘchĂ© par les statuts d'EADS prĂ©voyant une Ă©quivalence avec le traitement du coprĂ©sident allemand, Thomas Enders. En 2008 et 2009, Louis Gallois a refusĂ© de toucher sa part variable d'un million d'euros, touchant donc 900 000 euros de salaire fixe au titre de 2009, comme en 2008[5]. En , il dĂ©clare gagner 2 600 000 euros, somme qu'il estime incomprĂ©hensible par le plus grand nombre et se prononce en faveur d'une limitation des hauts revenus par l'autodiscipline et la fiscalitĂ©. Il dĂ©clare dans cette mĂȘme Ă©mission verser une part de son salaire Ă des associations sociales et humanitaires[6].
Son mandat Ă EADS prend fin le , alors qu'il visait une prolongation de deux ans ou bien une Ă©lection Ă la tĂȘte du conseil d'administration[3].
Mandats associatifs (2011-)
Le , il prend la présidence de La Fabrique de l'Industrie, laboratoire d'idées patronal nouvellement fondé pour réfléchir aux enjeux et aux perspectives de l'industrie française[3].
Il est également président de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS), une fédération française d'organismes et d'associations proposant aux personnes en situation de grave détresse sociale un accueil, un hébergement et une aide à la réinsertion sociale.
En , il demande le retrait des circulaires Collomb et fournit aux directeurs de centres d'hĂ©bergement, travailleurs sociaux ou bĂ©nĂ©voles un brĂ©viaire proposant diverses maniĂšres de « dĂ©fendre les droits fondamentaux et l'accueil inconditionnel en hĂ©bergement »[7]. Le , lors d'une rĂ©union, le Premier ministre Ădouard Philippe lui propose de participer Ă un groupe de suivi des circulaires, ce qu'il refuse, au motif qu'il en demande le retrait pur et simple.
Commissaire général à l'investissement (2012-2014)
Grand serviteur de l'Ătat, patron mĂ©diatique Ă l'image sociale travaillĂ©e, classĂ© Ă gauche, mais essentiellement par des gouvernements de droite, il est dĂ©crit comme un dirigeant solitaire[3].
Alors que son nom est citĂ© dans les mĂ©dias comme possible ministre dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault, pour le portefeuille de l'industrie, des transports ou des Finances[3], il est nommĂ©, le , commissaire gĂ©nĂ©ral Ă l'investissement en Conseil des ministres[8], dans le cadre du programme des investissements d'avenir, ancien « Grand emprunt ». Il est chargĂ© par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault de la rĂ©daction d'un rapport sur la compĂ©titivitĂ© française, qu'il remet le Ă son commanditaire[9]. Avant mĂȘme sa remise, ce rapport et les thĂšmes qui y sont supposĂ©s abordĂ©s sont discutĂ©s par la classe politique française[10]. Le rapport de 74 pages propose 22 propositions dont celle de crĂ©er un choc de compĂ©titivitĂ© en transfĂ©rant une partie significative des cotisations sociales jusquâĂ 3,5 SMIC â de lâordre de 30 milliards dâeuros, soit 1,5 % du PIB â vers la fiscalitĂ© et la rĂ©duction de la dĂ©pense publique. Ce transfert concernerait pour deux tiers les cotisations patronales, et pour un tiers les cotisations salariales.
Le journaliste économique Jean-Marc Sylvestre estime, en conclusion d'un article publié en , que Louis Gallois serait, selon ses vues, le mieux placé[11], pour succéder à Jean-Marc Ayrault dans les fonctions de Premier ministre, notamment en raison du bon accueil réservé au rapport sur la compétitivité, de sa « sensibilité sociale » appréciée à gauche, d'un « sens aigu de la responsabilité et du pragmatisme » appréciés à droite et dans les milieux patronaux, et du fait qu'il n'aurait « aucune ambition électorale », afin de « faire sauter tous les verrous qui bloquent les réformes pourtant nécessaires », dans un contexte d'aggravation de la crise économique française en 2013.
SNCM
Le FrĂ©dĂ©ric Cuvillier, secrĂ©taire d'Ătat chargĂ© des Transports et de la Mer, confie Ă Louis Gallois « la mission d'Ă©tablir un plan stratĂ©gique de soutien aux compagnies de transport maritime françaises », pour redresser la SNCM[12]. Son travail doit ĂȘtre livrĂ© fin 2014.
Président du conseil de surveillance de PSA (2014-2021)
Le , il est pressenti pour ĂȘtre nommĂ© membre du conseil de surveillance de PSA Peugeot CitroĂ«n. L'Ătat avait exigĂ©, en Ă©change de l'obtention d'une garantie publique de 7 milliards d'euros Ă Banque PSA Finance, une ouverture du conseil de surveillance Ă un administrateur salariĂ©, et Ă un autre administrateur en lien Ă©troit avec l'Ătat[13]. Il est cooptĂ© au conseil de surveillance le , sa nomination Ă©tant ensuite ratifiĂ©e par lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires de PSA Peugeot CitroĂ«n le [14].
En , c'est Ă la prĂ©sidence du conseil de surveillance du groupe automobile que Louis Gallois est pressenti. Cette nomination est poussĂ©e par l'Ătat français, opposĂ© sur ce dossier Ă la famille Peugeot[15]. Celle-ci lui prĂ©fĂšre GĂ©rard Hauser, ancien PDG du fabricant de cĂąbles Nexans, mais Ă©galement jusqu'en 2009 administrateur de Faurecia, une filiale de Peugeot. Le , Louis Gallois est nommĂ© Ă l'unanimitĂ© Ă la prĂ©sidence du conseil de surveillance[16].
Il annonce qu'il quittera son poste en 2020 PSA lors de l'Assemblée Générale de 2018[17]. Il ne le quitte finalement qu'en 2021[18].
Président du Fonds « territoires zéro chÎmeur longue durée »
En juillet 2016, Louis Gallois est Ă©lu prĂ©sident du Fonds dâexpĂ©rimentation contre le chĂŽmage de longue durĂ©e qui encadre l'Association Territoires zĂ©ro chĂŽmeur de longue durĂ©e qui visent Ă proposer, sur dix territoires français, un emploi Ă tous les chĂŽmeurs de longue durĂ©e[19]. L'expĂ©rimentation dĂ©marre sur dix territoires dĂ©but 2017.
Le Fonds a notamment pour missions :
- de proposer les territoires retenus pour lâexpĂ©rimentation, et de suivre la mise en oeuvre locale des programmes dâactions ;
- de financer une fraction de la rémunération des personnes embauchées dans les entreprises conventionnées des territoires ;
- de signer les conventions avec lâEtat, les collectivitĂ©s, les Ă©tablissements assurant la mise en oeuvre de lâexpĂ©rimentation sur ces territoires ;
- de dresser le bilan de cette expérimentation.
Des articles trĂšs critiques sur le dispositif sont publiĂ©s en octobre 2019 par l'Ă©conomiste Pierre Cahuc, ils sont l'objet d'une polĂ©mique Ă laquelle Louis Gallois participe en reprochant Ă Cahuc de s'ĂȘtre exprimĂ© avant mĂȘme que le comitĂ© d'Ă©valuation dont il fait partie ait rendu ses conclusions. Gallois dira que c'est « profondĂ©ment anormal »[20].
Peu aprÚs, la ministre du travail s'appuie sur les écrits de Cahuc pour questionner l'expérimentation[21].
Mandats sociaux
Louis Gallois est Ă©galement :
- membre du conseil dâadministration dâAir France ;
- co-président de La Fabrique de l'Industrie, groupe de réflexion sur l'industrie ;
- président de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale.
Il a été :
- membre du conseil dâadministration de lâĂcole centrale Paris (2008-2014) ;
- membre du conseil dâadministration de Thales ;
- président du conseil d'administration de l'Association nationale de la recherche et de la technologie[22].
Distinctions
DĂ©corations
- Grand officier de la LĂ©gion d'honneur Il est fait chevalier le pour rĂ©compenser ses 25 ans dâactivitĂ©s professionnelles et de services militaires[23], puis il est promu officier le [24], commandeur le [25], avant d'ĂȘtre Ă©levĂ© Ă la dignitĂ© de grand officier le [26].
- Chevalier de l'ordre national du MĂ©rite
- MĂ©daille Heung-in de lâOrdre du MĂ©rite diplomatique[27]
Prix
- En 2012, l'Association des journalistes professionnels de lâaĂ©ronautique et de lâespace (AJPAE) lui dĂ©cerne le prix Icare.
Notes et références
- « Leurs annĂ©es chez les jĂ©suites », lesechos.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- La-Croix.com, « Quelques dates sur Louis Gallois », sur La Croix, (consulté le )
- Véronique Guillermard et Yann Le GalÚs, « Louis Gallois, le Janus de l'industrie », Le Figaro, 5 novembre 2012.
- « Les salaires des patrons »
- « Le président d'EADS, Louis Gallois, ne veut pas gagner son million », 20 Minutes, le 3 mai 2010
- « LE 7/9 par Patrick Cohen », France Inter, le 18 janvier 2012
- Dominique Simonnot, « Les associations s'expulsent du dialogue sur les sans-papiers », Le Canard enchaĂźnĂ©,â
- Gallois Commissaire Ă l'investissement, Le Figaro, 6 juin 2012.
- Remise du rapport de Louis Gallois, commissaire général à l'Investissement Portail du Gouvernement, 02/11/2012
- Le rapport Gallois BFM TV, novembre 2012
- Jean-Marc Sylvestre, « François Hollande a-t-il trouvĂ© une carte secrĂšte pour Ă©chapper au dĂ©sastre annoncĂ© en 2013 ? », Atlantico,â (lire en ligne).
- Louis Gallois appelé à la rescousse à la SNCM, Le Monde, 1er juillet 2014
- PSA : l'Ătat met un pied au conseil de surveillance Le Point, 18/12/2012
- Assemblée générale des actionnaires du 24 avril 2013 Psa-Peugeot-Citroen, site officiel du groupe
- 12/02/2014 latribune.fr
- Louis Gallois prend la tĂȘte du conseil de surveillance
- « PSA : Louis Gallois quittera la présidence d'ici 2020 - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le )
- « Louis Gallois : « Le souci de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral a guidĂ© mes choix professionnels » », La Croix,â (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consultĂ© le )
- Recueilli par Patrice Moyon, « ENTRETIEN. Louis Gallois, grand patron engagé contre le chÎmage », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- « ChĂŽmage : querelle autour du dispositif « Territoires zĂ©ro chĂŽmeur de longue durĂ©e » », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Orange avec AFP-Services, « Emploi : coup de frein pour les "territoires zéro chÎmeur" ? », sur Orange Actualités, (consulté le )
- élection du successeur de Louis Gallois, Luc Ourse, site officiel de l'ANRT, le 20 septembre 2012, consulté le 1er octobre 2012
- DĂ©cret du 29 mars 1993 portant promotion et nomination
- DĂ©cret du 9 avril 2004 portant promotion et nomination
- Décret du 31 décembre 2009 portant promotion
- Décret du 25 mars 2016 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier
- « Remise de la MĂ©daille « Heung-in » Ă M. Louis GALLOIS ììžëłŽêž°|ActivitĂ©s de lâambassadeur Ambassade de la RĂ©publique de CorĂ©e en France », sur overseas.mofa.go.kr (consultĂ© le )
Liens externes
- Louis Gallois, Commissaire gĂ©nĂ©ral Ă lâinvestissement, Portail du gouvernement
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :