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Travis Kalanick

Travis Cordell Kalanick, nĂ© le Ă  Los Angeles, est un entrepreneur amĂ©ricain. Il est le fondateur de la sociĂ©tĂ© de partage de fichiers Red Swoosh et de l'application Uber. Il a dĂ©missionnĂ© en 2017 de la direction d'Uber Ă  la suite d'enquĂȘtes qui ont mis en Ă©vidence des infractions dans des centaines de bureaux d'Uber Ă  travers le monde, et en raison de critiques rĂ©pĂ©tĂ©es dirigĂ©es contre ses techniques managĂ©riales jugĂ©es particuliĂšrement toxiques.

Travis Kalanick
Travis Kalanick en 2014.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Travis Cordell Kalanick
Nationalité
Domicile
Formation
Granada Hills High School
Université de Californie
Activités

En 2014, il entre dans le classement Forbes des 400 Américains les plus riches à la 209e position. En 2016, sa fortune est estimée à 6,3 milliards de dollars[1].

Jeunesse

Travis Cordell Kalanick est nĂ© le Ă  Los Angeles. Il a vĂ©cu Ă  Northridge, en Californie, oĂč il est diplĂŽmĂ© de Granada Hills High School et plus tard, s'inscrit Ă  l'UniversitĂ© de Californie, pour Ă©tudier l'informatique[2] - [3] - [4]. Sa mĂšre Bonnie Renee Horwitz Kalanick, qui Ă©tait juive, aurait travaillĂ© dans la publicitĂ© pour le Los Angeles Daily News[5], et son pĂšre Donald E. Kalanick, issu d'une famille catholique d'origine autrichienne et slovaque est ingĂ©nieur[6]. Il a deux demi-sƓurs et un frĂšre, Cory, qui est pompier[7].

CarriĂšre

Scour

En 1998, Travis Kalanick abandonne l'université de Californie (UCLA) avec certains de ses camarades de classe pour fonder Scour Inc. (en), un moteur de recherche multimédia, et Scour Exchange, un service d'échange de fichiers pair-à-pair[8] - [9]. En 2000, le Motion Picture Association of America, la Recording Industry Association of America et l'Association nationale des éditeurs de musique ont intenté un procÚs contre Scour, pour violation du droit d'auteur[10]. En septembre de cette année Scour se déclare en faillite pour se protéger de la poursuite judiciaire[11].

Red Swoosh

En 2001, avec l'Ă©quipe d'ingĂ©nierie de Scour, Kalanick lance une nouvelle sociĂ©tĂ© appelĂ©e Red Swoosh (en), une autre sociĂ©tĂ© de partage de fichiers pair-Ă -pair. Le logiciel Red Swoosh a profitĂ© de l'augmentation de l'efficacitĂ© de la bande passante sur Internet pour permettre aux utilisateurs de transfĂ©rer et marchander des grands fichiers de mĂ©dias, y compris les fichiers musicaux et vidĂ©os. En 2007, Akamai Technologies a acquis la sociĂ©tĂ© pour 19 000 000 $[12] - [13] - [14].

Uber

En 2009, avec Garrett Camp, Kalanick fonde Uber, une application mobile qui relie les passagers avec des conducteurs de véhicules de location et permet un service de transport en temps réel[15] - [16] - [17]. Uber est présent dans plus de 311[18] villes à travers le monde[19] - [20]. La société fait face à une concurrence féroce de la part de services similaires[21] et de "compagnies clones"[22] - [23]. La valeur d'Uber est estimée en 2020 à 56,3 milliards de dollars (soit 52,1 milliards d'euros)[24]. Si Travis Kalanick est considéré comme le principal artisan de cette réussite économique, l'entreprise a trÚs mauvaise réputation[24].

Controverses visant T. Kalanick Ă  la tĂȘte de Uber

Uber a fait face à des controverses[25] dans plusieurs villes du nord de l'Amérique[26], comme Washington DC[27], Chicago[28], Toronto[29], et New York[30] - [31].

En , l'attitude blasée de Travis Kalanick concernant la sécurité des clientes est soulignée. Travis Kalanick a plaisanté, par exemple, au sujet d'un projet d'application de commande de taxi dont l'objectif était de garantir aux femmes une plus grande sécurité, « en l'appelant boober (qui a des seins proéminents) »[32].

Alors que le vice-prĂ©sident du groupe, Emil Michael (en), avait affirmĂ© ĂȘtre disposĂ© Ă  investir jusqu'Ă  1 million de dollars pour discrĂ©diter une journaliste, Sarah Lacy, qui critiquait le sexisme dominant dans Uber, Kalanick s'Ă©tait contentĂ© de s'excuser pour les propos de Michael, et l'avait maintenu Ă  son poste[33] - [32].

En janvier 2017, une campagne de dĂ©sinscription d'Uber, #DeleteUber (supprimez Uber), a Ă©tĂ© lancĂ©e sur Twitter pour protester contre le soutien opportuniste que Travis Kalanick avait accordĂ© Ă  un dĂ©cret anti-immigration de Donald Trump[34]. Les chauffeurs de taxi ayant fait grĂšve une heure en rĂ©action contre le Muslim Ban promulguĂ© par Donald Trump, Uber avait annoncĂ© une baisse de ses tarifs pendant cette heure-lĂ , ce qui avait Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme une maniĂšre de casser la grĂšve[35]. Travis Kalanick avait alors dĂ©clarĂ© : « J’adore Uber plus que tout au monde et, en ces moments difficiles, j’ai acceptĂ© la demande des investisseurs de me mettre de cĂŽtĂ© afin que Uber puisse revenir Ă  son bon fonctionnement plutĂŽt que se distraire avec un autre combat »[34]. Cette campagne de dĂ©sabonnement a fait perdre Ă  Uber 500 000 clients en un week-end[24].

Au premier trimestre 2017, Travis Kalanick fait l'objet de plusieurs rĂ©vĂ©lations qui fragilisent sa position Ă  la tĂȘte de l'entreprise. Il apparaĂźt en mars 2017 dans une vidĂ©o oĂč il est filmĂ© lors d'une conversation houleuse avec un chauffeur Uber, qu'il finit par insulter. Ayant prĂ©sentĂ© ses excuses Ă  la suite de cet Ă©pisode, il a dĂ©clarĂ© : « Je dois changer fondamentalement en tant que dirigeant, et grandir »[36] - [37].

Travis Kalanick est critiqué pour ses méthodes managériales, accusé en particulier d'avoir laissé prospérer une culture d'entreprise favorisant l'agressivité, le sexisme et les discriminations de toutes sortes au sein de sa société, qui affiche la plus haute valorisation au monde pour une entreprise non cotée avec 68 milliards de dollars (61 milliards d'euros)[38].

Mike Isaac, journaliste au New York Times, dĂ©crit dans Super Pumped: The Battle for Uber l'action de Travis Kalanick Ă  la tĂȘte de Uber, et le prĂ©sente comme « le parfait portrait-robot du tech bro », c'est-Ă -dire comme un reprĂ©sentant, dans le monde de la tech, de la culture Bro — culture misogyne caractĂ©risĂ©e par la connivence entre hommes et l'esprit de compĂ©tition[24].

Selon les Inrocks, « Travis Kalanick a une devise : s’assurer que chaque annĂ©e qui passe soit vĂ©cue comme difficile par ceux qui partagent son quotidien chez Uber »[34]. Il a dĂ©clarĂ© Ă  ce sujet : « C’est comme ça que je fonctionne. Si c’est trop facile, c’est que je ne pousse pas assez mes employĂ©s »[34].

DĂ©mission de la direction de Uber

Les « problÚmes de corruption » dans l'entreprise, les critiques dirigées contre la «culture d'entreprise» d'Uber, ainsi que des cas d'agression sexuelle, et des centaines d'infractions constatées dans des bureaux d'Uber situés dans différentes régions du monde, révélées dans le rapport Holder, ont conduit Travis Kalanick à démissionner[24]. Des membres de l'équipe dirigeante constituée par T. Kalanick ont dû démissionner également. La culture Bro répandue dans la Silicon Valley et les milieux de la haute technologie est mise en cause par des nombreux commentateurs[24] - [39] - [40].

Le , aprÚs avoir annoncé qu'il se mettait en congé de son entreprise, à la suite de la disparition de sa mÚre, il démissionne le de son poste de directeur général sous la pression croissante d'investisseurs, lui reprochant ses méthodes de gestion[41]. En , une plainte est déposée par un investisseur de la firme, l'accusant d'avoir tenté de soudoyer le comité exécutif[42].

Dara Khosrowshahi lui succĂšde Ă  la tĂȘte d'Uber[43].

L'aprĂšs Uber

À la suite de sa dĂ©mission de Uber, Travis Kalanick crĂ©e en un fonds d'investissement appelĂ© « 10100 » dans le but d'investir dans l'immobilier, le commerce en ligne et dans des innovations Ă©mergentes en Inde et en Chine[44]. Il rebondit au mĂȘme moment dans une autre startup : City Storage Systems. Il devient CEO et compte investir prĂšs de 150 millions de dollars dans ce projet[45].

Il quitte le conseil d'administration d'Uber en . Il avait peu auparavant vendu 21 % de ses parts pour quelque 547 millions de dollars[46].

CloudKitchens

Entre-temps en 2016, Diego Berdakin (en) fonde discrĂštement Urban Kitchens qui va devenir CloudKitchens , une start-up de « dark kitchen » (ou « cuisines fantĂŽmes »). Deux ans plus tard, Travis Kalanick, alors encore chez Uber, investit massivement dans City Storage Systems LLC, maison-mĂšre de CloudKitchens[47]. Contrairement aux habitudes de ce domaine d'activitĂ©, l'entreprise fournit les locaux amĂ©nagĂ©s en cuisine mais ne gĂšre pas ces mĂȘmes cuisines, prĂ©fĂ©rant les louer avec des services annexes[48] - [49]. En parallĂšle, la filiale Otter propose des services de gestion des commandes et livraisons, et Future Foods, qui semble ĂȘtre une filiale, conçoit les concepts « menu et marque » pour ces restaurants virtuels[49]. CloudKitchens commercialise Ă©galement sous licence ses propres marques de cuisines virtuelles[48] - [50]. Au cours des annĂ©es, avec cette forme d'intĂ©gration verticale[50], l'entreprise se dĂ©veloppe aux États-Unis, en Asie, puis en Europe, au dĂ©part par le rachat d'emplacements pouvant ĂȘtre transformĂ©s[48].

Kalanick parlant à la conférence LeWeb en décembre 2013.

Vie privée

De 2014 Ă  2016, il est en couple avec Gabi Holzwarth[51].

Dans la culture populaire

La série télévisée américaine d'anthologie Super Pumped consacre sa premiÚre saison, intitulée The Battle for Uber et diffusée en 2022 sur Showtime, à Uber. Le film retrace l'ascension de Travis Kalanick ; représenté comme un entrepreneur aux méthodes douteuses, Kalanick est interprété par Joseph Gordon-Levitt[52] - [53].

Références

  1. « Travis Kalanick », sur forbes.com,
  2. « Innovator Under 35: Travis Kalanick, 25 - MIT Technology Review », technologyreview.com, .technologyreview.com,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  3. « Travis Kalanick - DCWEEK 2012 », Dcweek2012.sched.org (consulté le )
  4. Inc Magazine: "Resistance Is Futile" BY Christine Lagorio-Chafkin July 2013
  5. "California, Marriage Index, 1960-1985 about Bonnie R Horwitz
  6. « Steve Kalanick : origine », havredailynews.com,‎ (lire en ligne)
  7. « "Alyson Shontell: All Hail The Uber Man! How Sharp-Elbowed Salesman Travis Kalanick Became Silicon Valley's Newest Star », Business Insider,‎ (lire en ligne)
  8. Matt Richtel, « Agent's Role In Music Site May Be Shift In Rights War », The New York Times,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  9. Wall Street Journal: "Travis Kalanick: The Transportation Trustbuster" by Andy Kessler January 25, 2013
  10. Matt Richtel, « Movie and Record Companies Sue a Film Trading Site », The New York Times,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  11. John Borland, « Well-scrubbed business plan not enough for Scour », CNET,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. (en) « Payday for Red Swoosh: $15 million from Akamai », sur TechCrunch,
  13. (en) « Uber CEO Travis Kalanick on Failure and Red Swoosh - Liz Gannes - News », AllThingsD, (consulté le )
  14. (en) Akamai Goes p2p | Gigaom
  15. Lauren Goode, « Worth It? An App to Get a Cab », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne)
  16. « Travis Kalanick on Leading Uber, a Car Service », Businessweek, (consulté le )
  17. « Travis Kalanick: Startup Mixology Conference – D.C. – June 16, 2011 », Startupmixology.tech.co, (consultĂ© le )
  18. « Uber : dans les coulisses d’une machine de guerre juridique », sur lesechos.fr, (consultĂ© le )
  19. « Splash Chicago Chicago's, weekly dose of style, society and celebrities, A Chicago Sun-Times Publication »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  20. « California Über Uber: Why Ride-Sharing Ruckus Should Surprise No One », Wired Business,‎ (lire en ligne)
  21. « Uber CEO: Bring On The Cheap Competition », Business Insider
  22. « Look Out, Lyft: Uber CEO Travis Kalanick Says It Will Do Ride Sharing, Too », TechCrunch
  23. « LeWeb London: Uber and Hailo », sur Licence to Roam
  24. Grégor Brandy, « Travis Kalanick, grandeur et décadence de l'ex-patron d'Uber », sur korii., (consulté le )
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  26. Uber could take flight, CEO dreams of helicopter and jet rides - GeekWire
  27. The trials of Uber - Fortune Tech: Technology blogs, news and analysis from Fortune Magazine
  28. « Under new rules, Uber faces Chicago closure », VentureBeat,‎ (lire en ligne)
  29. Uber Toronto facing new licensing charges related to taxi business | FP Tech Desk | Financial Post
  30. App-Powered Car Service Leaves Cabs in the Dust | Gadget Lab | Wired.com
  31. D.C. official retreats on fare measure aimed at San Francisco limo firm - San Francisco Business Times
  32. « Uber empĂȘtrĂ© dans un scandale de harcĂšlement sexuel », sur France 24, (consultĂ© le )
  33. "Holson, Laura M. (Nov 21, 2014) To Delete or Not to Delete: That’s the Uber Question"https://www.nytimes.com/2014/11/23/fashion/uber-delete-emil-michael-scandal.html
  34. Chloé Thoreau, « Travis Kalanick, portrait du sulfureux fondateur d'Uber contraint à la démission - Les Inrocks », sur https://www.lesinrocks.com/ (consulté le )
  35. « Uber se prend les pieds dans le décret anti-immigration de Donald Trump », sur L'Obs (consulté le )
  36. Le patron d'Uber Travis Kalanick sur la sellette, Challenges, 7 mars 2017
  37. Le PDG d’Uber prend un Uber, et une discussion houleuse s’ensuit, Le Monde, 1er mars 2017
  38. Affaibli par des scandales, le PDG et fondateur d'Uber démissionne, Le Figaro, 21 juin 2017
  39. Yves Gr et montagne, « Travis Kalanick et sa culture ‘bro’ veut jouer les Steve Jobs chez Uber - », (consultĂ© le )
  40. Guillaume Grallet, « Il faut en finir avec la culture bro dans la tech », sur Le Point, (consulté le )
  41. « Affaibli par des scandales, le PDG et fondateur d'Uber démissionne », sur Le Figaro,
  42. « L'ex-patron d'Uber a tenté de retrouver son poste en soudoyant la direction », sur Challenges,
  43. « Dara Khosrowshahi accepte de devenir le nouveau PDG d’Uber », sur Le Figaro,
  44. « Travis Kalanick, l'ex-PDG d'Uber, annonce la crĂ©ation d'un fonds d'investissement », usine-digitale.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  45. Nelly Lesage, « L'ancien CEO d'Uber a trouvĂ© une nouvelle startup Ă  diriger - Business - Numerama », Numerama,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  46. « L’ex-patron d’Uber, Travis Kalanick, va quitter le conseil d’administration », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  47. (en) Matt Newberg, « Amidst COVID-19, CloudKitchens Redefines Restaurants As We Know It », sur medium.com/hngry, (consulté le ).
  48. RaphaĂ«l Bloch, « Le nouveau pari gagnant de l'ex-patron d'Uber », L'Express, no 3659,‎ , p. 53 (ISSN 0014-5270).
  49. (en) Emilie Friedlander, « "The Mysterious Case of the F*cking Good Pizza" », sur vice.com, (consulté le ).
  50. Adrianne Jeffries, « What are ghost kitchens », sur themarkup.org, (consulté le ).
  51. (en-US) « Uber CEO splits with beautiful violinist girlfriend », Page Six,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  52. « « La Face cachĂ©e d'Uber » : Travis Kalanick comme vous ne l'aviez jamais vu ! », sur Les Échos, (consultĂ© le )
  53. Par StĂ©phanie Guerrin Le 2 juin 2022 Ă  08h41, « Super Pumped : l’épopĂ©e du fondateur de Uber devient une sĂ©rie », sur leparisien.fr, (consultĂ© le )

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