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Marcel Gauchet

Marcel Gauchet, né en 1946 à Poilley (Manche), est un historien et sociologue français.

Marcel Gauchet
Fonction
RĂ©dacteur en chef
Le DĂ©bat
-
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Philosophe, historien, directeur des Ă©tudes
ƒuvres principales
Le DĂ©senchantement du monde (1985)

Disciple de Claude Lefort, il est d'abord proche du marxisme antistalinien et engagé à gauche avant de développer une oeuvre influencée par la philosophie politique libérale.

Il se distingue par ses travaux sur la religion, les droits de l'homme, la démocratie et l'histoire, et par la popularisation de certaines de ses formules, comme la « fracture sociale » ou le « désenchantement du monde », empruntée à Max Weber.

Directeur d’études Ă©mĂ©rite Ă  l’École des hautes Ă©tudes en sciences sociales (Centre de recherches politiques Raymond Aron), il a Ă©tĂ© rĂ©dacteur en chef de la revue Le DĂ©bat (Gallimard), l'une des principales revues intellectuelles françaises, qu'il a fondĂ©e avec Pierre Nora en 1980 et qui a disparu en 2020.

Biographie

Enfance

Fils d'un cantonnier gaulliste et d'une couturiÚre catholique, Marcel Gauchet reçoit une éducation religieuse (il est servant d'autel) mais aussi républicaine à l'école publique.

En 1961, il entre Ă  l’école normale d’instituteurs de Saint-LĂŽ, puis suit une formation de professeur des collĂšges. En 1962, il rencontre Didier Anger, membre actif de l'École Ă©mancipĂ©e qui l'introduit auprĂšs des antistaliniens alors que l’école normale d’instituteurs est dominĂ©e par les communistes. Il dĂ©couvre la revue Socialisme ou barbarie[1]. Son premier acte militant intervient lors de l'affaire de la station de mĂ©tro Charonne.

Il intĂšgre ensuite le lycĂ©e Henri-IV Ă  Paris afin de prĂ©parer le concours d’entrĂ©e Ă  l’École normale supĂ©rieure de Fontenay-Saint-Cloud, mais ne s'y sent pas Ă  son aise et revient enseigner dans la Manche[1].

CarriĂšre universitaire

Il reprend des Ă©tudes universitaires. Sous la direction de Claude Lefort, son professeur Ă  l’universitĂ© de Caen de 1966 Ă  1971, il rĂ©dige un mĂ©moire de DES sur Freud et Lacan. Claude Lefort l'oriente vers la philosophie politique qui l'amĂšne Ă  prĂ©parer trois licences en parallĂšle : philosophie, histoire et sociologie. Il essaye de se dĂ©tacher de l'analyse marxiste qui influence encore beaucoup Claude Lefort[1].

À Caen, Jean-Pierre Le Goff et Alain CaillĂ© sont ses condisciples. Sur le campus, les offres politiques sont radicales. Le Goff choisit l'anarchisme situationniste. Marcel Gauchet milite avec lui. Durant Mai 68, Marcel Gauchet adhĂšre Ă  la composante dominante spontanĂ©iste de la rĂ©volte Ă©tudiante[1]. Puis, il se dĂ©tache du marxisme, gagne sa vie par quelques missions d'enquĂȘtes sociologiques.

Marcel Gauchet devient un homme de revue : il rĂ©anime de 1970 Ă  1975 la revue d'Ă©tudiants de l'UniversitĂ© de Bruxelles, Textures, avec son initiateur, Marc Richir, et un comitĂ© de rĂ©daction composĂ© de Claude Lefort, Cornelius Castoriadis et Pierre Clastres. En 1971, il publie ses premiers articles dans la revue L’Arc consacrĂ©e Ă  Merleau-Ponty (« Lieu de la pensĂ©e », L’Arc, no 46, p. 19-30) et dans Textures (« Sur la dĂ©mocratie : le politique et l’institution du social », d’aprĂšs un cours de Claude Lefort). Avec Lefort, Castoriadis et Clastres, associĂ©s Ă  Miguel Abensour et Maurice Lucciani, il lance en , Ă  la suite de Textures, la revue Libre, sous-titrĂ©e « politique-anthropologie-philosophie », dont huit numĂ©ros sont publiĂ©s jusqu'en 1980 aux Ă©ditions Payot (Petite bibliothĂšque).

Sa compagne, Gladys Swain, lui fait dĂ©couvrir la clinique psychiatrique et le mouvement antipsychiatrique. Enfin, il y eut les lectures dĂ©cisives de La SociĂ©tĂ© contre l'État de Pierre Clastres (paru en aux Éditions de Minuit) et l’Histoire de la folie Ă  l’ñge classique, de Michel Foucault.

C'est encore Claude Lefort qui lui prĂ©sente l'historien François Furet qui anime un sĂ©minaire Ă  l'École des hautes Ă©tudes en sciences sociales (EHESS), qui constitua la base de la crĂ©ation du Centre Raymond Aron. Il y croise aussi Pierre Manent, Pierre Rosanvallon, Vincent Descombes, ou encore Cornelius Castoriadis [2]. Furet le fit entrer Ă  l'EHESS et le prĂ©senta Ă  son beau-frĂšre, Pierre Nora.

En , il publie son premier livre avec Gladys Swain, la Pratique de l’esprit humain chez Gallimard.

En , Nora demande Ă  Marcel Gauchet de devenir le rĂ©dacteur en chef de sa nouvelle revue Le DĂ©bat. Pierre Nora, qui a jouĂ© un rĂŽle primordial dans la promotion Ă©ditoriale du structuralisme, considĂšre que la page est tournĂ©e. Dans son Ă©ditorial intitulĂ© « Que peuvent les intellectuels ? », il semble attaquer tous les auteurs de ses propres collections, la « BibliothĂšque des sciences humaines » et la « BibliothĂšque des histoires », aux Ă©ditions Gallimard, et au premier chef, Michel Foucault reprĂ©sentant de l’intellectuel spĂ©cifique et plus gros succĂšs de la « BibliothĂšque des sciences humaines ». Le choix par Pierre Nora de Marcel Gauchet pour diriger la rĂ©daction de la revue ne pouvait qu’ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme une prise de distance avec Michel Foucault, vu les positions trĂšs critiques de Marcel Gauchet vis-Ă -vis de l’Ɠuvre foucaldienne dĂ©veloppĂ©es dans La pratique de l’esprit humain[3].

En , Marcel Gauchet publie Les droits de l’homme ne sont pas une politique (Le DĂ©bat, no 3, juillet-aoĂ»t). L'annĂ©e 1989 est une autre Ă©tape importante de sa vie. Marcel Gauchet entre au Centre de recherches politiques Raymond Aron qui est le dĂ©partement d’études politiques de l’EHESS, avec l’appui de Pierre Nora et de l’historien François Furet. Il retrouve dans ce centre des universitaires libĂ©raux comme Pierre Manent, Jacques Julliard, Pierre Rosanvallon, Philippe Raynaud ou Monique Canto-Sperber, tous pouvant se rĂ©clamer de l’hĂ©ritage de Raymond Aron.

Il a Ă©tudiĂ© le processus de sĂ©cularisation Ă  l'Ɠuvre en Occident dans le DĂ©senchantement du monde (Gallimard, 1985). Il y explique que le christianisme est « la religion de la sortie de la religion », c'est-Ă -dire une religion qui contient potentiellement en elle la dynamique de sĂ©cularisation. Cette sĂ©cularisation (ou « dĂ©senchantement du monde ») ne signifie pas la fin des croyances privĂ©es personnelles, mais que dĂ©sormais la religion ne structure plus la sociĂ©tĂ©, elle n'en est plus le principe d'organisation ou de lĂ©gitimitĂ©. « Autour des annĂ©es 1970, nous avons Ă©tĂ© soustraits sans nous en rendre compte Ă  la force d’attraction qui continuait Ă  nous tenir dans l’orbite du divin », Ă©crit Marcel Gauchet dans la Religion dans la dĂ©mocratie (Gallimard, 2000).

Marcel Gauchet est également le pÚre de l'expression « fracture sociale », reprise en 1994 par Emmanuel Todd et qui devient le thÚme central de la campagne présidentielle (1995) de Jacques Chirac.

Il est membre du conseil d'orientation du laboratoire d'idées En temps réel[4].

Marcel Gauchet a prĂ©sidĂ© la Chaire des Bernardins (au CollĂšge des Bernardins) pour les annĂ©es 2010 et 2011 sur le thĂšme "Transmettre, apprendre" [5]. Le Colloque de clĂŽture de la Chaire Marcel Gauchet portait sur « L’anthropologie de Marcel Gauchet » [6].

Pensée

La pensĂ©e de Marcel Gauchet, au travers de sa gĂ©nĂ©alogie de la « modernitĂ© » se propose de redĂ©finir et de mettre Ă  distance « le moderne » tout autant que ses relectures heideggĂ©riennes et post-modernistes, celle d'un Foucault par exemple. Elle est ainsi philosophie en ce qu'elle fait accĂ©der au contemporain – il dĂ©finit ainsi la philosophie dans La Condition historique – En donnant ainsi Ă  redĂ©finir ce que l'on nomme le « moderne », sa pensĂ©e se fait simultanĂ©ment philosophie politique. Le dĂ©senchantement du monde – et ses dĂ©ploiements dans La RĂ©volution des pouvoirs, La RĂ©volution des droits de l'homme, La religion dans la dĂ©mocratie –, dans une perspective tocquevillienne, faisait la gĂ©nĂ©alogie de la percĂ©e dĂ©mocratique dans son versant nĂ©gatif, celui de la sortie de la religion. Il pointe les paradoxes de notre sociĂ©tĂ© et les replace dans une perspective historique. La suite, L'AvĂšnement de la dĂ©mocratie, en fait la gĂ©nĂ©alogie sur le versant positif ; celui du devenir-humain au travers du gouvernement des hommes par eux-mĂȘmes dans le temps et l'espace, au travers de la production (praxis) maĂźtrisĂ©e, par le droit et le politique, de leur propre devenir, autrement dit au travers du gouvernement de l'histoire. Condition politique et condition historique prennent ainsi progressivement la relĂšve de la forme primordiale religieuse de l'ĂȘtre-ensemble.

Le projet de Gauchet au travers de L'AvĂšnement de la dĂ©mocratie peut ainsi se dĂ©finir comme une thĂ©orie et une re-conceptualisation de la dĂ©mocratie, du point de vue d'une anthropologie historique, qu'il donne Ă  comprendre comme « rĂ©gime mixte ». C'est la forme de l'ĂȘtre-ensemble autonome, « sorti de la religion », s'organisant par la maĂźtrise du droit, du politique, et de l'« histoire », entendue comme « devenir-gĂ©nĂ©rateur ». Il croise ainsi l'Ă©chec toujours possible de ce devenir-humain, de la maĂźtrise conjointe de ces trois dimensions fondamentales de l'humain-social hors religion. Les tragĂ©dies du XXe siĂšcle y sont analysĂ©es comme rĂ©ponse Ă  la premiĂšre « crise de croissance » des jeunes dĂ©mocraties libĂ©rales. Le libĂ©ralisme – compris comme « renversement libĂ©ral », irruption de l'historicitĂ© et de la « sociĂ©tĂ© » – sans dĂ©mocratie – sans maĂźtrise politique de cette historicitĂ© – ouvrira en effet sur le retour du politique portant encore l'empreinte du religieux. Le dernier tome IV de l'AvĂšnement de la dĂ©mocratie montre que la « dominance nĂ©olibĂ©rale » est un phĂ©nomĂšne total, aux dĂ©clinaisons juridiques, sociologiques, mĂ©diatiques, anthropologiques. Dans la « sociĂ©tĂ© des individus », ceux-ci s’arc-boutent sur leurs droits et intĂ©rĂȘts ; ils sont Ă  la fois ultra-connectĂ©s et sĂ©parĂ©s, sans mĂ©diation collective consistante. Perte de repĂšres et d’horizon communs : il y a bien un « malaise » dans le "Nouveau monde". L’autonomie achevĂ©e est en rĂ©alitĂ© « tronquĂ©e » ; de « solution », elle est devenue un « problĂšme ». Il faut en relancer le sens et l’effort, en refondant notamment l’expĂ©rience dĂ©mocratique. Pour Gauchet, « l’histoire de la libĂ©ration est derriĂšre nous ; l’histoire de la libertĂ© commence ».

Cette thĂ©orie de la dĂ©mocratie, en tant qu'elle fait Ă©merger les points nodaux liant le dĂ©ploiement de l'ĂȘtre-collectif comme du sujet, peut se comprendre Ă  un second niveau, comme il le dit dans La condition politique, comme une anthropo-sociologie transcendantale, c'est-Ă -dire qu'elle est dĂ©voilement des conditions de possibilitĂ© de l'avĂšnement du sujet – tel qu'explicitĂ© dans La pratique de l'esprit humain, L'inconscient cĂ©rĂ©bral, Le vrai Charcot, ainsi qu'au travers de sa pensĂ©e sur l'Ă©ducation –, du sujet pris en mĂȘme temps que distinct dans l'ĂȘtre-collectif ; c'est-Ă -dire, notion centrale de la pensĂ©e de Marcel Gauchet, du politique. Le politique est ce qui donne Ă  une collectivitĂ© humaine le pouvoir de se gouverner. Il est refoulĂ© en rĂ©gime d'hĂ©tĂ©ronomie et se manifeste comme tel en rĂ©gime d'autonomie, s'affirmant en passant – au travers de l'avĂšnement de l'État, puis de l'État-nation moderne, de l'individu et de l'histoire – du statut d'englobant symbolique Ă  celui d'infrastructure rĂ©elle, s'affirmant ainsi « moderne » dans la mĂ©tamorphose que lui fait subir le renversement libĂ©ral.

Marcel Gauchet s'est Ă©galement intĂ©ressĂ© Ă  la question de la crise de l'Ă©cole et de l'Ă©ducation, qu'il analyse dans des termes proches de ceux de Hannah Arendt (Conditions de l'Ă©ducation, « l'Ă©cole Ă  l'Ă©cole d'elle-mĂȘme »). Selon lui, l'Ă©cole est au service de la production d'un citoyen et individu rationnel, tournĂ© vers l'avenir. Cependant, l'approfondissement de l'individualisme contemporain conduit Ă  perdre de vue que cette production suppose certaines conditions. La pĂ©dagogie, ou le pĂ©dagogisme, est de nature idĂ©ologique, il redouble la nĂ©gation de cette nĂ©cessitĂ©. À partir de lĂ , Gauchet s'intĂ©resse Ă  des thĂšmes comme l'autoritĂ©, ou encore la transmission des savoirs. Apprendre, ce n'est pas qu'assimiler un savoir Ă  sa psychologie propre, c'est accommoder son fonctionnement mental Ă  des mĂ©thodes nouvelles. Gauchet se veut optimiste : la dĂ©mocratie donnera naissance Ă  un consensus politique autour de l'Ă©cole et de ses exigences, car l'Ă©cole est la condition sine qua non de la formation de l'individu dont ont besoin nos sociĂ©tĂ©s.

Critiques et controverses

D'un cĂŽtĂ©, Marcel Gauchet a menĂ© de vives polĂ©miques intellectuelles mais de l'autre il a beaucoup pratiquĂ© la discussion avec les contradicteurs qui le souhaitaient, comme Alain Badiou, MichĂšle Riot-Sarcey , Achille Mbembe[7] - [8] ou Michel Onfray.

  • À partir du dĂ©but des annĂ©es 1980, dans la revue Le DĂ©bat, qu'il dirige avec Pierre Nora, il s'en prend durement Ă  la pensĂ©e française des annĂ©es 1960-1970 (marquĂ©e notamment par les Ɠuvres de Michel Foucault, Jacques Derrida et Jacques Lacan), dont il dĂ©nonce « l'appartenance ou la connivence avec l'univers mental du totalitarisme Â» en raison de son « antihumanisme Â»[9].
  • Dans un dossier consacrĂ© en 1986 par Le Nouvel Observateur Ă  « la grande lessive Â» en cours dans le champ intellectuel, il formule le diagnostic selon lequel les analyses structuralistes de Georges DumĂ©zil, Claude LĂ©vi-Strauss ou encore Jean-Pierre Vernant se sont soldĂ©es par « un Ă©chec complet Â»[10].
  • Dans un livre d'entretiens paru en 2003, il parle de Michel Foucault comme d'un « prestidigitateur Â»[11].
  • Marcel Gauchet a toujours Ă©galement rejetĂ© radicalement la pensĂ©e de Pierre Bourdieu, dont le travail est selon lui un « dĂ©sastre intellectuel Â», « habillage sophistiquĂ© d’une pensĂ©e mĂ©caniste et dĂ©terministe, qui ne permet tout simplement pas de comprendre comment une sociĂ©tĂ© fonctionne Â»[12].

En retour, Marcel Gauchet a fait l'objet de critiques l'accusant d'ĂȘtre un intellectuel rĂ©actionnaire et conservateur, notamment dans l'ouvrage Le Rappel Ă  l'ordre du sociologue Daniel Lindenberg, paru en 2002, et dans l'ouvrage D'une rĂ©volution conservatrice et de ses effets sur la gauche française du sociologue Didier Éribon, paru en 2007, ce dernier y soulignant ses attaques contre les mouvements sociaux et le prĂ©sentant comme une figure emblĂ©matique du basculement Ă  droite des Ă©lites intellectuelles françaises depuis le dĂ©but des annĂ©es 1980[13].

Dans un ouvrage consacrĂ© Ă  La pensĂ©e anti-68[14], le philosophe Serge Audier a Ă©tudiĂ© l'Ă©volution de Marcel Gauchet vers le conservatisme et la forte influence des Ă©crits de Louis Dumont et de Christopher Lasch sur sa conception nĂ©gative de l'individualisme contemporain. Il y dĂ©nonce « des facilitĂ©s d’analyse sur le phĂ©nomĂšne individualiste, sans que jamais soit mobilisĂ©e la moindre enquĂȘte sociologique et historique, sans que l’ombre de chiffres ou de statistiques ne viennent un peu nuancer le propos Â», selon les termes d'une recension de l'ouvrage[15].

De la mĂȘme maniĂšre, dans un article de la Revue du crieur, dĂ©crit par les Inrocks comme Ă©tant un « portrait Ă  charge Â»[16], publiĂ© en 2015 et intitulĂ© « Marcel Gauchet ou le consensus conservateur Â»[17], les historiens Ludivine Bantigny et Julien ThĂ©ry-Astruc avancent que les thĂšses philosophico-historiques de Marcel Gauchet « relĂšve[nt] plus souvent de la dissertation ou de l'Ă©ditorialisme que de la recherche Ă  proprement parler Â». Selon eux, la prĂ©occupation permanente de Marcel Gauchet pour l'« anomie Â» et la « dĂ©civilisation Â» qu'auraient entraĂźnĂ©es l'accentuation de la remise en cause des rapports d'autoritĂ© depuis Mai 68 rapprochent sa pensĂ©e de la droite extrĂȘme. Sa conception de l'histoire, qui fait du christianisme le facteur dĂ©cisif de l'essor occidental et de l'essor du religieux, serait « spiritualiste Â» et simpliste[18]. D'autre part, le choix par Marcel Gauchet des auteurs publiĂ©s dans sa collection Gallimard/Le DĂ©bat, notamment le fait d'y avoir publiĂ© rĂ©cemment quatre livres de l'essayiste HervĂ© Juvin, tĂ©moignerait de ses « choix politiques radicalement conservateurs Â»[19]. Commentant cet article, RĂ©gis Soubrouillard, journaliste de Marianne et Causeur, note que Marcel Gauchet a droit « Ă  son procĂšs trĂšs convenu en "nĂ©o-rĂ©actionnaire" » et que « la vulgate trĂšs approximativement scientifique du propos fait office de piteux cache-sexe pour Ă©viter de dĂ©battre d’un dĂ©saccord politique de fond »[20].

Critique des propos sur l'immigration et l'islam

En 2005, dans son livre Les Fils maudits de la RĂ©publique : l'avenir des intellectuels en France, l'historien GĂ©rard Noiriel le prĂ©sente comme l'un des principaux reprĂ©sentants en France des « intellectuels de gouvernement Â», qui se caractĂ©risent, selon lui, par le renoncement Ă  toute fonction politique de critique et de mise en valeur des effets de domination, et se consacrent uniquement Ă  des tĂąches d'expertise et de conseil au service de la classe dirigeante et de sa vision des rapports sociaux[21].

Pour Gauchet, l'immigration de masse aurait provoquĂ© « une blessure au sentiment populaire de souverainetĂ© Â», ce qui le conduit Ă  Ă©crire qu'« on n'Ă©radique pas l'empreinte de l'Islam comme on a effacĂ© les marques du patois picard ou dĂ©fait le moule des catĂ©gories bretonnes. Et nous manquons de conviction dans l'imposition pour faire de bons Français avec de petits SĂ©nĂ©galais sur le mode oĂč l'on a rĂ©ussi dans le passĂ© avec de petits Polonais Â»[22]. Or, d'aprĂšs Noiriel, de telles analyses reposent sur « une logique d'assignation identitaire Â» et « ne tiennent compte que du critĂšre de l'origine nationale ou de la religion Â», alors que « le facteur dĂ©cisif qui commande tous les autres, c'est le milieu socioprofessionnel Â»[23]. Il ajoute que la « motivation constante des rĂ©flexions politiques publiĂ©es par Marcel Gauchet dans Le DĂ©bat consiste Ă  critiquer ceux qu'il appelle 'la fine fleur des intellectuels progressistes' Â» : « Dans un style d'une violence inhabituelle chez les intellectuels de gouvernement, Gauchet stigmatise 'l'invariable bĂȘtise' de la 'gauche mondaine' et son 'imposture dĂ©magogique' Â»[24].

Controverse autour de l'Ă©dition 2014 des Rendez-vous de l'histoire de Blois

En 2014, Marcel Gauchet est choisi par la direction des Rendez-vous de l'histoire de Blois pour prononcer la confĂ©rence inaugurale de la manifestation sur le thĂšme « Les Rebelles Â»[25]. Ce choix provoque la protestation de l'Ă©crivain Édouard Louis et du philosophe Geoffroy de Lagasnerie, qui appellent au boycott de la manifestation en soulignant la diffusion de « poncifs ultra-rĂ©actionnaires » par Marcel Gauchet[26], et qui recueillent le soutien de plusieurs personnalitĂ©s, dont AndrĂ© TĂ©chinĂ© et Beatriz Preciado[27].

À la suite de cet appel, qui a suscitĂ© plusieurs rĂ©actions souvent ironiques dans les mĂ©dias français, la direction des Rendez-vous de l'histoire de Blois a apportĂ© son soutien Ă  Marcel Gauchet[28]. Un autre texte, qui n'appelle pas au boycott mais regrette la dĂ©cision « polĂ©mique Â» du conseil scientifique des Rendez-vous de confier la confĂ©rence inaugurale Ă  Marcel Gauchet, a Ă©galement recueilli 229 signatures d'historiens (dont Olivier Le Cour Grandmaison), enseignants, sociologues ou simples Ă©tudiants[29].

Un texte de soutien Ă  Marcel Gauchet est publiĂ© dans le journal Le Monde quelques jours plus tard[30], puis signĂ© par plusieurs universitaires, notamment des collĂšgues de Marcel Gauchet Ă  l'EHESS[31]. L'historien Patrice Gueniffey, Ă©lĂšve de François Furet et directeur du Centre Raymond-Aron de l'EHESS, auquel appartient Marcel Gauchet, est Ă©galement intervenu dans Le Monde pour dĂ©noncer « une campagne de dĂ©nigrement Â» et pour souligner que « dans la plupart des pays, ce serait un motif de profonde satisfaction de possĂ©der un intellectuel de ce niveau Â»[32].

Publications

Ouvrages

  • La Pratique de l'esprit humain. L'institution asilaire et la rĂ©volution dĂ©mocratique, (avec Gladys Swain), Paris, Gallimard, 1980 ; Paris, Gallimard, coll. « Tel », 2007
  • Benjamin Constant, De la libertĂ© chez les modernes, Ă©crits politiques prĂ©sentĂ©s par Marcel Gauchet, Paris, Hachette LittĂ©ratures, 1980 ; Paris, Gallimard, 1997
  • Le DĂ©senchantement du monde. Une histoire politique de la religion, Paris, Gallimard, 1985[33]
  • Un monde dĂ©senchantĂ© ? DĂ©bat avec Marcel Gauchet sur Le DĂ©senchantement du monde, Paris, Cerf, 1998 ; Paris, « Pocket », 2007
  • Philosophie des sciences historiques, textes choisis et prĂ©sentĂ©s par Marcel Gauchet, Lille, Presses universitaires de Lille, 1998 ; Paris, Seuil, coll. « Points », 2002
  • La RĂ©volution des droits de l'homme, Paris, Gallimard, 1989
  • L'Inconscient cĂ©rĂ©bral, Paris, Seuil, 1992
  • La RĂ©volution des pouvoirs. La souverainetĂ©, le peuple et la reprĂ©sentation, 1789-1799, Paris, Gallimard, 1995
  • Le Vrai Charcot. Les chemins imprĂ©vus de l'inconscient, (avec Gladys Swain), Paris, Calmann-LĂ©vy, 1997
  • La Religion dans la dĂ©mocratie. Parcours de laĂŻcitĂ©, Paris, Gallimard, 1998 ; Paris, « Folio », 2001
  • La DĂ©mocratie contre elle-mĂȘme, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 2002
  • La DĂ©mocratie de notre temps (avec Pierre Manent et Alain Finkielkraut), Paris, Tricorne, 2003
  • Pour une philosophie politique de l’éducation (avec Marie-Claude Blais et Dominique Ottavi), Paris, Fayard, 2002 ; Paris, Hachette, coll. « Pluriel », 2003
  • Le Religieux aprĂšs la religion (avec Luc Ferry), Paris, Grasset, 2004 ; Paris, « Le Livre de Poche », 2007
  • La Condition historique (avec François Azouvi et Sylvain Piron), Paris, Stock, 2003 ; Paris, « Folio », 2005
  • La Condition politique, Paris, Gallimard, 2005
  • L'AvĂšnement de la dĂ©mocratie, volume I, La RĂ©volution moderne, Paris, Gallimard, 2007 ; Paris, « Folio essais », 2013
  • L'AvĂšnement de la dĂ©mocratie, volume II, La Crise du libĂ©ralisme, 1880-1914, Paris, Gallimard, 2007 ; Paris, « Folio essais », 2014
  • La DĂ©mocratie d'une crise Ă  l'autre, Paris, Éditions nouvelles CĂ©cile Defaut, 2007
  • La Religion est-elle encore l'opium du peuple ? (avec Olivier Roy et Paul Thibaud, sous la direction d'Alain Houziaux), Paris, Éditions de l'Atelier, 2008
  • Conditions de l'Ă©ducation (avec Marie-Claude Blais et Dominique Ottavi), Paris, Stock, 2008 ; Paris, Hachette, coll. « Pluriel », 2010
  • Histoire du sujet et thĂ©orie de la personne : la rencontre Marcel Gauchet-Jean Gagnepain (sous la direction de Marcel Gauchet et Jean-Claude Quentel), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009
  • L'AvĂšnement de la dĂ©mocratie, volume III, À l'Ă©preuve des totalitarismes, 1914-1974, Paris, Gallimard, 2010 ; Paris, « Folio essais », 2017
  • L'IdentitĂ© en panne ou en devenir ? (avec Thomas Römer), Paris, Peuple libre, 2010
  • Le Religieux et le Politique. Douze rĂ©ponses de Marcel Gauchet, Paris, DesclĂ©e de Brouwer, coll. « Religion & Politique », 2010
  • Transmettre, apprendre (en collaboration avec Marie-Claude Blais et Dominique Ottavi), Paris, Stock, 2014 ; Paris, Hachette, coll. « Pluriel », 2016
  • Que faire ? Dialogue sur le communisme, le capitalisme et l’avenir de la dĂ©mocratie, avec Alain Badiou, Paris, Philosophie Magazine Éditeur, 2014 ; Paris, « Folio », 2017
  • Quel pouvoir voulons-nous ? avec Charles Melman, Le cĂ©libataire, 28, automne 2014
  • L'AvĂšnement de la dĂ©mocratie, volume IV, Le Nouveau Monde, Paris, Gallimard, 2017
  • Comprendre le malheur français (avec Eric Conan et François Azouvi), Paris, Stock, coll. « Les essais », 2016 ; Paris, « Folio », 2017
  • Robespierre, l'homme qui nous divise le plus, Paris, Gallimard, coll. Des hommes qui ont fait la France, 2018
  • Macron, les leçons d'un Ă©chec. Comprendre le malheur français II (avec Éric Conan et François Azouvi), Paris, Stock, coll. « Les essais », 2021
  • La Droite et la gauche. Histoire et destin, coll. « Le dĂ©bat », Paris, Gallimard, 2021

Articles (sélection)

  • « La dĂ©mocratie au dĂ©fi de la sortie de la religion », AurĂ©lien CarrĂ© et FrĂ©dĂ©ric Cohen entretient avec Marcel Gauchet, SociĂ©tĂ©, droit et religion 2019/1 (NumĂ©ro 9), pages 1 Ă  38 https://www.cairn.info/revue-societe-droit-et-religion-2019-1-page-1.htm
  • « De l’utilitĂ© des petits rĂ©cits », Le DĂ©bat, n° 178, janvier-.
  • (avec Alain Duhamel) « L’annĂ©e du dĂ©voilement. Alain Duhamel, Marcel Gauchet : un Ă©change », Le DĂ©bat, n°181, septembre-.
  • « L'enfant imaginaire », Le DĂ©bat, , n° 183.
  • « Qui sont les acteurs de l'histoire ? », Le DĂ©bat, 184, mars-. (texte de la communication des Rendez-Vous de l'Histoire).
  • « Nous avons renoncĂ© Ă  comprendre le monde », Revue internationale et stratĂ©gique, 2015, 3, n°99.
  • « Les ressorts du fondamentalisme islamique », Le DĂ©bat, 2015, 3, n° 185, p. 63-81.
  • « Les dĂ©mocraties nationales face Ă  la finance globale », Le DĂ©bat, 2016, 2, n° 189.
  • « Repenser la laĂŻcitĂ© en fonction de l'Islam », actes du colloque « IntĂ©gration, laĂŻcitĂ©, continuer la France », 2016, en ligne : http://www.fondation-res-publica.org/Repenser-la-laicite-en-fonction-de-l-islam_a976.html
  • « La fin de la domination masculine », Le DĂ©bat, 2018, 3, n° 200, p. 75-98.

Distinctions

DĂ©coration

RĂ©compenses

Annexes

Ouvrages consacrĂ©s partiellement ou en totalitĂ© Ă  l’Ɠuvre de Marcel Gauchet

  • Marc-Olivier Padis, Marcel Gauchet. La GenĂšse de la dĂ©mocratie, Michalon, Collection Le Bien Commun, .
  • Antoon Braeckmann (dir.), La DĂ©mocratie Ă  bout de souffle ? Une introduction critique Ă  la philosophie politique de Marcel Gauchet, Louvain, Editions Peeters, 2007.
  • François Nault (dir.), Religion, modernitĂ© et dĂ©mocratie. En dialogue avec Marcel Gauchet, Presses de l’UniversitĂ© Laval, QuĂ©bec, 2008.
  • Patrice Bergeron, La sortie de la religion. BrĂšve introduction Ă  la pensĂ©e de Marcel Gauchet, Athena Canada, .
  • Charles Morisset, La philosophie de l’histoire chez Marcel Gauchet, mĂ©moire de maĂźtrise en sciences politiques non publiĂ©, UniversitĂ© du QuĂ©bec, MontrĂ©al, .
  • (en) Warren Breckman, Adventures of the Symbolic : Post-marxism and Radical Democracy, Columbia University Press, 2013[37]
  • Gilles Labelle et Daniel Tanguay (dir.), Vers une dĂ©mocratie dĂ©senchantĂ©e? : Marcel Gauchet et la crise contemporaine de la dĂ©mocratie libĂ©rale, , MontrĂ©al, Fides, 2013.
  • Marcel Gauchet et Jean-Claude Quentel (dir.), Histoire du sujet et thĂ©orie de la personne. La rencontre Marcel Gauchet - Jean Gagnepain, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2009.
  • Natalie J. Doyle, Marcel Gauchet and the Loss of Common Purpose: Imaginary Islam and the Crisis of European Democracy,

Articles consacrĂ©s Ă  l'Ɠuvre de Marcel Gauchet (sĂ©lection)

  • FrĂ©dĂ©ric Coste, La naissance de l’islam politique comme rĂ©ponse aux religions sĂ©culiĂšres, SociĂ©tĂ© droit et religion, CNRS Editions, Paris, https://www.cairn.info/revue-societe-droit-et-religion-2019-1.htm
  • Bernard Bourdin, L’autonomie substantielle selon Marcel Gauchet : quelle correspondance catholique pour la dĂ©mocratie ? SociĂ©tĂ© droit et religion, CNRS Editions, Paris : https://www.cairn.info/revue-societe-droit-et-religion-2019-1.htm
  • (en) Natalie J. Doyle, « Democracy as socio-cultural project of individual and collective sovereignty: Claude Lefort, Marcel Gauchet and the French Debate on Modern Autonomy », Thesis Eleven, 75, p. 69-95, 2003.
  • (en) Samuel Moyn, « Savage and modern liberty. Marcel Gauchet and the origins of new French tought », European Journal of Political Theory, vol. 4, n°2, Sage Publications, London, .
  • Serge Cantin, « Aux sources du DĂ©senchantement du monde de Marcel Gauchet. ElĂ©ments pour une gĂ©nĂ©alogie », Sciences Religieuses, vol. 34, n°3-4, Wilfred Laurier University Press, Waterloo, Ontario, p. 495-511, 2005.
  • (en) Wim Weymans, « Freedom through political representation? Lefort, Gauchet and Rosanvallon on the relationship between state and society », European Journal of Political Theory, 4, 3, p. 263-282, 2005.
  • Emile Perreau-Saussine, « Marcel Gauchet contre Tocqueville », Commentaire, vol. 31 (121), p. 378-383, printemps 2008.
  • AndrĂ© Tosel, « Le systĂšme historico-politique de Marcel Gauchet : du schĂ©matisme Ă  l’incertitude », La Revue internationale des livres et des idĂ©es, n° 8, novembre-.
  • Gilles Labelle, « Institution symbolique, Loi et DĂ©cision sans sujet. Y a-t-il deux philosophies de l’histoire chez Marcel Gauchet ? », in François Nault (dir.), Religion, modernitĂ© et dĂ©mocratie. En dialogue avec Marcel Gauchet, Presses de l’UniversitĂ© Laval, QuĂ©bec, p. 61-88, 2008.

Ouvrages et articles consacrés partiellement ou en totalité au positionnement politique de Marcel Gauchet

Notes et références

  1. François Dosse, L'empire du sens : L'humanisation des sciences sociales, La Découverte, 2013.
  2. Pierre Manent, grammairien de l’action, Le Monde des livres, 24 mars 2018.
  3. Sollicité pour un compte-rendu de cet ouvrage, Michel Foucault le qualifia de « merde néo-aronienne » (cité par Didier Eribon, D'une révolution conservatrice et de ses effets sur la gauche française).
  4. Site de l'association En temps réel.
  5. Site du CollĂšge des Bernardins
  6. Site du CollĂšge des Bernardins.
  7. Marcel Gauchet, « Marcel Gauchet philosophe et historien «Je crois, au contraire d’Achille Mbembe, qu’il faut prendre le problĂšme des "identitĂ©s" au sĂ©rieux» », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  8. Le débat intellectuel français est-il un champ de ruines ?, entretien, Le Monde, 8 juillet 2016.
  9. . Gauchet, "Les droits de l'homme ne sont pas une politique", Le DĂ©bat, 3, 1980, repris dans M. Gauchet, La dĂ©mocratie contre elle-mĂȘme, Gallimard, 2002, p. 16-17. Voir par exemple Ă  ce sujet BenoĂźt Peteers, Derrida, Flammarion, 2010.
  10. Le Nouvel Observateur, 13-19 juin 1986
  11. Marcel Gauchet, La Condition historique. Entretiens avec François Azouvi et Sylvain Piron, Stock, 2003, p. 43-44.
  12. .Propos repris sur le site du Nouvel Observateur, 1er août 2014.
  13. Antoine Schwartz, « Révolution conservatrice en France », sur Le Monde diplomatique, (consulté le ).
  14. Serge Audier, La pensée anti-68. Essai sur les origines d'une restauration intellectuelle, Paris, La Découverte, 2008, chap. 14.
  15. François Chaubet, « Serge Audier, La pensĂ©e anti-68. Essai sur les origines d'une restauration intellectuelle, Paris, La DĂ©couverte, 2008 », Histoire@Politique,‎ (lire en ligne).
  16. “La Revue du crieur” ou la subversion des idĂ©es, lesinrocks.com, 9 juin 2015
  17. « https://www.cairn.info/revue-du-crieur-2015-1-page-4.htm ».
  18. L. Bantigny, J. ThĂ©ry-Astruc, "Marcel Gauchet ou le consensus conservateur. EnquĂȘte sur un intellectuel dans l'air du temps", Revue du crieur, 1, 2015, p. 4-19, aux p. 5-10, disponible en ligne.
  19. Ibid., p. 17-18
  20. "La Revue du crieur" : le meilleur (et le pire) de Mediapart, marianne.net, 14 juin 2015.
  21. GĂ©rard Noiriel, Les fils maudits de la RĂ©publique : l'avenir des intellectuels en France, Paris, Fayard, 2005, p. 103-199.
  22. M. Gauchet La dĂ©mocratie contre elle-mĂȘme, p. 121-122 et 220-221, citĂ© par GĂ©rard Noiriel, Les fils maudits de la RĂ©publique, p. 172.
  23. Ibid., p. 172-173.
  24. Ibid., p. 171-172.
  25. Texte et vidéo de la conférence sur le site "Les amis de Marcel Gauchet".
  26. Geoffroy de Lagasnerie et Édouard Louis, « Pourquoi nous appelons Ă  boycotter les Rendez-vous de l’histoire de Blois », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  27. « Pourquoi il faut boycotter les Rendez-vous de l’histoire : un appel collectif », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
  28. Francis Chevrier, Jean-NoĂ«l Jeanneney et Michelle Perrot, « Marcel Gauchet parlera Ă  Blois », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
  29. « Rendez-vous de l'histoire de Blois, la rébellion continue », sur liberation.fr, (consulté le ).
  30. « Marcel Gauchet victime d'une hargne aveugle », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  31. « Pour une éthique de la discussion par sombres temps démocratiques », n.d..
  32. Patrice Gueniffey, « Pour Marcel Gauchet », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  33. Jean-Paul Willaime, « A propos du « DĂ©senchantement du monde » de Marcel Gauchet [Marcel Gauchet, Le dĂ©senchantement du monde. Une histoire politique de la religion] », Autres Temps, vol. 9, no 1,‎ , p. 68–75 (lire en ligne, consultĂ© le )
  34. DĂ©cret du 13 juillet 2007 portant promotion et nomination.
  35. « Le Prix EuropĂ©en de l’Essai | Prix EuropĂ©en de l'Essai », sur fondation-veillon.ch (consultĂ© le ).
  36. « L'Académie française présente le palmarÚs de ses prix pour l'année 2019 », sur Actualitte.com (consulté le ).
  37. http://cup.columbia.edu/book/978-0-231-14394-3/adventures-of-the-symbolic/reviews.

Liens externes

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