Miguel Abensour
Miguel Abensour, né le [B 1] à Paris et mort dans la même ville le [B 2] - [1], est un philosophe français.
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(Ă 78 ans) 14e arrondissement de Paris (Paris) |
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Idées remarquables |
nouvel esprit utopique démocratie insurgeante |
Ĺ’uvres principales |
La Démocratie contre l'État Hannah Arendt contre la philosophie politique ? Pour une philosophie politique critique Utopiques (t. I à IV) |
Influencé par | |
A influencé |
D'abord professeur de science politique à Dijon puis à l'université de Reims, il enseigne ensuite la philosophie politique à l'université Paris VII-Denis-Diderot dont il devient professeur émérite. Fondateur de la collection éditoriale « Critique de la politique », président du Collège international de philosophie de à , il est considéré comme un penseur libertaire[B 3] - § 17_en_ligne),_Poirier_écrit_:_«_Il_faut_[…]_pointer_dans_le_travail_de_M._Abensour_un_mouvement_de_mise_en_question_de_l'État,_fidèle_à _une_inspiration_et_à _une_sensibilité_libertaire_qui_parcourt_son_œuvre_»_5-0">[B 4] - [B 5] - [B 6] - [Note 1].
Dans la seconde moitié du XXe siècle, Abensour œuvre au retour de la philosophie politique en France. Pour ce faire, il s'attache d'une part à penser la politique contre la sociologie politique et, d'autre part, à étudier des écrits et des faits politiques. Des écrits : attentif aux controverses sur le legs, l'histoire et l'historiographie de la Révolution française, il examine les contradictions des révolutionnaires et il commente leurs textes ; accompagnant la redécouverte de Karl Marx, notamment ses écrits de jeunesse, il entend démarquer la pensée de Marx de la pensée marxiste. Des faits : après l'advenu du régime nazi et la Shoah, après le fascisme italien et face au totalitarisme soviétique, il questionne la nature de ces régimes totalitaires où la domination se déploie, où la politique et le politique disparaissent ; quand nombre de chefs d'État ou de gouvernement se réclament de la démocratie libérale, il conserve et creuse la distinction entre le gouvernement représentatif et la démocratie, dont il traque les formes au cours de l'histoire.
Dans la même perspective critique, Abensour consacre des études à Theodor W. Adorno, Hannah Arendt ou Emmanuel Levinas (par exemple) ; il explore l'utopie et y trouve ce qu'il nomme un « nouvel esprit utopique » ; enfin, il élabore une conception de la démocratie qu'il nomme « démocratie insurgeante » : une société où une communauté d'égaux mettrait en place des formes institutionnelles qui, à la fois, promouvraient la liberté, l'égalité et la justice et qui, dans le même temps, préserveraient la pluralité là où il y a appartenance à une totalité ouverte.
Qu'il s'agisse de son travail d'édition, de son travail d'écriture ou de ses prises de position, Miguel Abensour réfléchit l'émancipation des dominés. Posée par Étienne de La Boétie[2], une question ne le quitte jamais et sert de fil conducteur à sa pensée : « pourquoi la majorité des dominés ne se révolte-t-elle pas[MA 3] ? » Par la suite, il repose cette « question politique par excellence et destinée à rester telle »[MA 4] avec les mots de Baruch Spinoza[3] : « pourquoi les hommes combattent-ils pour leur servitude comme si c’était pour leur salut[MA 4] ? »
Biographie
Enfance et adolescence
Né en de parents venus d'Algérie quelques mois avant la début de la Seconde Guerre mondiale, Miguel Abensour « dut vivre caché, sous l'Occupation, car son père était juif[B 8]. » Ses parents et lui-même quittent Paris et s'installent dans un village des Basses-Pyrénées[B 8] - [MA 5]. Revenant sur cette période de sa vie dans un long entretien mené par Michel Enaudeau, il déclare :
« Nous habitions un petit village et mes parents m'avaient indiqué les maisons où il ne fallait pas entrer et les personnes avec lesquelles il ne fallait pas parler. Sans doute est-ce extrêmement troublant pour un enfant de réaliser que le monde dans lequel il vit quotidiennement se divise en deux et inclut des lieux et des personnes dangereuses[MA 5]. »
Après la Seconde Guerre mondiale, son père travaille comme interprète d'allemand au procès de Nuremberg[MA 6]. Le philosophe rapporte cet autre épisode troublant de son enfance : « Vers l'âge de douze ans, j'ai fouillé dans sa bibliothèque et j'ai trouvé, mêlé aux actes du procès, un volume de photos s'y rattachant et portant sur les camps. Ce livre m'a introduit soudain à un univers insoupçonné qui défiait toute pensée. Je me souviens des photos de déportés dont les regards m'interpellaient comme s'ils arrivaient d'une autre planète ; je me souviens de monceaux, de véritables tas de lunettes de plusieurs mètres de haut, images sensibles des massacres de masse. Ces images ne m'ont jamais quitté[MA 6]. »
Abensour est aussi marqué par la période de la Guerre d'Algérie, « notamment cette idée que la torture était pratiquée couramment, même par des gens qui avaient fait de la résistance. Donc ça a été extrêmement troublant pour moi[4]. » En , il passe une partie de l'été à Oran : « Une atmosphère de haine généralisée y régnait. Toutes les communautés se détestaient les unes les autres. J'ai pu observer également les humiliations que subissaient chaque jour les Algériens de la part des colonisateurs français[MA 7]. »
Carrière universitaire
Agrégé de sciences politiques, Abensour enseigne comme professeur de cette discipline à Dijon§ 2_en_ligne_21-0">[B 9] dans les années 1960§ 3_en_ligne_22-0">[B 10], puis il passe quelque temps au CNRS. Il obtient un doctorat en science politique après la soutenance en d'une thèse d'État dirigée d'abord par Charles Eisenmann puis par Gilles Deleuze«_Les_formes_de_l'utopie_socialiste-communiste._Essai_sur_le_communisme_critique_et_l'utopie_»_23-0">[B 11].
Dans les années 1970, lorsqu'un diplôme de troisième cycle en théorie politique est créé, il est nommé à l'université de Reims comme professeur de science politique[B 2]. Il y crée le Centre de philosophie politique[5], où Claude Lefort et Pierre Clastres viennent exposer leurs idées§ 3_en_ligne_25-0">[B 12]. En il rejoint l'université Paris-VII-Denis-Diderot, où il enseigne jusqu'au terme de sa carrière et dont il est professeur émérite de philosophie politique[B 2]. Au sein de cette université, il participe « à l'aventure du Centre de sociologie des pratiques et des représentations politiques et sa revue Tumultes§ 3_en_ligne_26-0">[B 13]. »
Comme professeur, il dirige les thèses de doctorat « d’un certain nombre d’acteurs importants du renouvellement de la question politique en France »§ 3_en_ligne_27-0">[B 14] : Luc Ferry, Philippe Raynaud, Jean-Michel Besnier ou Étienne Tassin.
De revue en revue
Miguel Abensour est « un actif homme de revue »§ 14_en_ligne_28-0">[B 15] ; son premier article publié, paru en deux livraisons dans les Annales historiques de la Révolution française, est consacré à Saint-Just[MA 8] - [MA 9]. Par la suite, en parallèle de ses activités professorales et universitaires, Abensour participe à plusieurs revues qui, selon Franck Berthot, jouent un rôle important dans le retour de la philosophie politique en France au tournant des années 1980 :
« Revenue de l’oubli du politique la philosophie qui se fait jour dans les pages de Textures et Libre développe une double réflexion sur le totalitarisme et la démocratie. Elle est véritablement une théorie critique à l’égard des formes modernes de domination, le totalitarisme qui travaille à la destruction de tout espace politique n’est pas la seule, la démocratie connaît elle aussi des phénomènes de domination alors même qu’elle constitue un horizon d’émancipation indépassable§ 5_en_ligne_31-0">[B 16]. »
Son activité au sein de ces revues est intense1950_le_groupe_[[Socialisme_ou_Barbarie]]_»_32-0">[B 17], et les débats entre collaborateurs au sein des différentes revues sont, pour le moins, mouvementés[B 18]. Dans un entretien avec Jean-Claude Poizat daté de , Abensour, revenant sur son parcours, déclare : « Je suis plutôt un homme de revues, j’ai participé à Textures, à Libre, à Passé-Présent, à Tumultes ; la pratique de l’écriture a le mérite d’introduire de la distance entre les membres de la revue§ 7_en_ligne_34-0">[MA 10] - [Note 2]. »
C'est au début des années 1970 qu'Abensour participe à la revue Textures, créée et dirigée par Marc Richir[B 19] - [Note 3]. En 1977, avec Cornelius Castoriadis, Pierre Clastres, Marcel Gauchet, Claude Lefort et Maurice Luciani, il co-fonde la revue Libre aux éditions Payot1977,_avec_comme_sous-titre_"Politique-anthropologie-philosophie"._»_À_la_note_no 46_de_la_page_234,_il_est_écrit_:_«_Le_comité_de_rédaction_est_composé_de_Miguel_Abensour,_Cornelius_Castoriadis,_Pierre_Clastres,_Marcel_Gauchet,_Claude_Lefort,_Maurice_Luciani._Le_secrétaire_de_rédaction_est_Marcel_Gauchet_»_38-0">[B 20] - [Note 4].
De à , il collabore à la revue créée et dirigée par Claude Lefort, Passé-Présent[B 21] - [6] - [Note 5] et, au milieu des années 1990, à la revue du Centre de sociologie des pratiques et des représentations politiques[7] de Paris-VII-Denis-Diderot créée et dirigée par Sonia Dayan-Herzbrun[8], Tumultes[Note 6]. Il collabore aussi, au sein du conseil de rédaction, à la revue Épokhé, créée et dirigée par Marc Richir[9] - [Note 7].
Enfin en , juste avant son décès, il co-fonde avec Michèle Cohen-Halimi, Anne Kupiec, Géraldine Muhlmann, Katia Genel et Gilles Moutot la revue Prismes, dont le premier volume paraît en [10] - [Note 8].
Au Collège international de philosophie
Dans les années 1980, Miguel Abensour participe au Collège international de philosophie. Il préside son assemblée collégiale de à , à la suite de Jacques Derrida et Jean-François Lyotard[B 22]. Pour Élisabeth de Fontenay, « [Abensour] a su, avec une véritable inventivité, diriger démocratiquement et efficacement une institution qui se trouvait encore dans la fragilité et l'instabilité de l'état naissant[B 23]. » Elle rappelle qu'il est celui qui « instaura le principe du vote et [que] c'est à l'initiative du comité directeur qu'il présidait qu'on doit l'installation des directions de programme et donc de la nouvelle institution de l'assemblée collégiale[B 24]. » Elle signale également qu'il est l'initiateur de la collection « Bibliothèque du Collège international de philosophie » aux éditions Aubier et l'initiateur de la création des Cahiers du Collège international de philosophie : « cette revue qui recueillait, selon un modèle de mixité qui avait été celui de l'École de Francfort[B 25], des contributions intérieures et extérieures à l'université[B 24]. »
Aussi, sa présidence est « marquée par le colloque “Heidegger. Questions ouvertes” de où Emmanuel Levinas accepta de prendre la parole pour évoquer son déchirement profond à l'égard du philosophe allemand§ 4_en_ligne_54-0">[B 26]. » À l'occasion d'une conversation sur l'histoire du Collège international de philosophie, Derrida revient sur ce colloque organisé par Éliane Escoubas et Abensour[B 24] - [B 27] : « L'exemple du colloque Heidegger — nous pourrions en prendre beaucoup d'autres si nous avions le temps — était particulièrement remarquable à ce titre car c'était en pleine époque de l'"affaire Heidegger" et je garde le souvenir d'interventions où il était, d'une part, fait preuve de compétence dans la lecture des textes de Heidegger, d'autre part, fait montre des diverses manières de ne pas être d'accord avec Heidegger, de poser des questions notamment politiques au texte et à la pensée de Heidegger sans céder aux procès médiatiques et aux méthodes expéditives qui dominaient la scène publique[B 28]. »
Brouilles et amitiés intellectuelles
Miguel Abensour se brouille avec deux fondateurs de la revue Libre : Claude Lefort et Marcel Gauchet. Avec le premier parce que, selon Abensour, dans les années Lefort propose une critique de la Révolution française au prisme du totalitarisme et, par là , suit la lecture tendancieuse de François Furet[B 29].
Dans le cas du second, la rupture se déclare officiellement lorsque Gauchet accuse Abensour d'être l'un des chefs de file du « révoltisme »[11]. Par ce terme, Gauchet cherche à décrire l’attitude paradoxale d’une certaine gauche antitotalitaire qui concilie mal son amour pour la démocratie et sa posture ultracritique. Selon Gauchet, l’esthétique de l’intransigeance et le culte de la rupture ne cohabitent pas aisément avec l’idée du gouvernement en commun. Dans sa réponse[12], Abensour renvoie dos à dos les critiques de Gauchet et fait sien le qualificatif de « révoltiste ». Alors que suivant la fin de l’horizon révolutionnaire et l’établissement d'un certain fait libéral, Gauchet se permet d’opposer démocratie et révolution, Abensour avance que l’opposition est nulle puisque, suivant l’intuition du jeune Marx dans sa critique du droit politique hégélien (voir La Démocratie contre l’État[13]), l'essence de la démocratie ne peut se comprendre que comme un travail continu de résistance et même de destruction de la forme-État.
Abensour côtoie et parcourt du chemin avec Maximilien Rubel, duquel il publie Marx, critique du marxisme[14] dans sa collection « Critique de la politique ». Lors de la parution des Œuvres Complètes de Karl Marx en Pléiade, Abensour publie un article intitulé « Pour lire Marx »[MA 11] dans lequel il défend le travail éditorial mené par Rubel. Il partage avec ce dernier « la thèse d’un Marx procédant à une critique unitaire de la société bourgeoise, orientée vers un projet d’émancipation radicale§ 8_en_ligne_63-0">[B 30]. » Au lancement de la collection « Critique de la politique » chez Klincksieck, Abensour réédite un livre de Rubel : Karl Marx, essai de biographie intellectuelle[15].
Abensour partage aussi une profonde amitié et un véritable compagnonnage intellectuel avec Louis Janover[16] qui est, entre autres, l'un des collaborateurs de Rubel pour l'édition des Œuvres complètes de Marx en Pléiade. En mémoire de Rubel, Abensour et Janover publient Maximilien Rubel. Pour redécouvrir Marx[MA 12].
Décès
Mort le à Paris, Miguel Abensour repose au cimetière du Père-Lachaise[B 31].
Travail d'Ă©diteur
Passer des Ĺ“uvres
Abensour est un infatigable passeur de textes§ 4_et_
Ainsi, Abensour assure la transmission d'un grand nombre de textes : plus d'une centaine de titres dans sa collection « Critique de la politique »[B 34] ; il édite les œuvres complètes de Louis Antoine de Saint-Just[18] - [19] ; il dirige un Cahier de l'Herne consacré à Emmanuel Levinas qui contient de nombreux inédits[MA 13] ; il organise un colloque autour de l'œuvre d'Hannah Arendt au Collège international de philosophie[MA 14] ; il est à l'origine1988,_avec_une_préface_de_lui_intitulée_"La_Passion_d'E._P._Thompson"._»_(contribution_d'Antonia_Birnbaum_:_«_Miguel_Abensour,_collectionneur_et_utopiste_»)_76-0">[B 35] - 1968,_ou_juste_après,_la_situation_aurait_été_différente._Est-ce_qu'aujourd'hui,_les_conditions_sont_réunies_pour_une_meilleure_réception_?_L'école_de_[[François_Furet]]_(-),_qui_s'était_repliée_sur_une_lecture_politique,_au_sens_étroit_du_terme,_paraît_aujourd'hui_dépassée,_ce_qui_rend_le_contexte_plus_favorable_»_77-0">[MA 15] de la traduction de La Formation de la classe ouvrière anglaise d'Edward Palmer Thompson[20] ; ou encore, premier travail d'édition, il publie des textes d'Auguste Blanqui (voir en fin d'article « Édition de textes »).
Aussi, Abensour se charge de faire vivre la « révolution copernicienne »[MA 16] que Pierre Clastres introduit dans la pensée anthropologique. En il organise deux journées d'études intitulées « À partir de l'œuvre de Pierre Clastres : anthropologie et politique »[21] - [Note 9], dont les interventions sont publiées en dans le livre L'Esprit des lois sauvages[MA 17] - [22]. En il dirige un colloque intitulé « Pierre Clastres et Nous. La révolution copernicienne et la question de l'État »[MA 18]. Certaines interventions de ce colloque sont réunies en 2011 dans un cahier Pierre Clastres[MA 19] - [Note 10], auquel sont incluses une lettre d'André Du Bouchet et une lettre de Paul Auster ; y sont aussi traduites la « Préface » de Bento Prado Junior à l'édition brésilienne du recueil de textes de P. Clastres Arqueologia da violência[23], la « Préface » de Tânia Stoize Lima & Marcio Goldman à A Sociedade contra o Estado[24] et l'« Introduction » de Paul Auster à la Chronicle of the Guayaki Indians[25] ; enfin, deux inédits de P. Clastres accompagnent ce cahier : « Les sauvages sont-ils heureux ? » et « Les derniers Indiens d'Amazonie ».
Pour mesurer la quantité de textes passés entre les mains d'Abensour, il faut consulter les interventions prononcées lors de deux colloques autour de son œuvre[26] - [B 36] ; ainsi que les témoignages réunis dans un ouvrage collectif, Critique de la politique. Autour de Miguel Abensour[B 37], et dans un numéro de la revue Lignes lui rendant hommage[B 38]. Il faut aussi parcourir La bibliothèque de Miguel Abensour[MA 20] ; dans cet ouvrage sont recensés tous les livres de sa bibliothèque personnelle, des livres qu'il prête à ses étudiants[B 39].
Diriger une collection
Miguel Abensour est le fondateur de la collection « Critique de la politique »[MA 3] aux éditions Payot (de à )[27] - [28]. Après un différend éditorial[29], il poursuit cette collection aux éditions Klincksieck de jusqu'à son décès, toujours sous le nom « Critique de la politique »[30] - [31] - [Note 11].
Par cette expression « critique de la politique » Abensour entend, selon Nicolas Poirier, « nommer une constellation de penseurs travaillés par un désir commun de liberté, ainsi que de pratiques et d’événements qui attestent que les humains peuvent trouver en eux-mêmes les moyens de sortir de la servitude§ 3_en_ligne_103-0">[B 40]. » Antonia Birnbaum relate ainsi la création de cette collection : « un jeune homme enthousiasmé par ses lectures revient des USA et propose à un éditeur, Payot, de faire un anti-textbook (anti-manuel) à partir de textes critiques de la philosophie politique. À la suite de quelque difficulté pour obtenir les droits, l'éditeur lui fait une autre proposition : Ne feriez-vous pas plutôt une collection ? M. Abensour accepte[B 41]. »
Outre la réédition d'auteurs peu connus (Giuseppe Pelli Bencivenni, Jean-Baptiste Cousin de Grainville ou Ferdinand Domela Nieuwenhuis) et la publication de thèses de jeunes chercheurs (Étienne Tassin, Géraldine Muhlmann, Blaise Bachofen, Martin Breaugh ou Nicolas Poirier) ; Abensour contribue à diffuser en France les écrits des fondateurs de l'École de Francfort en proposant des traductions de leurs ouvragesp. 605-606)_:_
Selon Antonia Birnbaum : « C'est [un] lien avec l'émancipation qui motive le rapport de Miguel Abensour aux livres[B 43]. » Pour Nicolas Poirier, « M. Abensour était un éditeur pour qui l’acte de publication était un acte de pensée à part entière§ 4_en_ligne_109-0">[B 44]. » En effet, l'activité éditorialeno 4,_Breaugh_écrit_:_
- Présentation
- « Les leçons de la Servitude et leur destin » (par Miguel Abensour et Marcel Gauchet, )
- Trajet 1
- Félicité Robert de Lamennais : Préface à l'édition du Discours… ()
- Pierre Leroux : « Le Contr'Un d'Étienne de La Boétie » ()[Note 13]
- Auguste Vermorel : Préface à l'édition du Discours… ()
- Gustav Landauer : Extrait de De la RĂ©volution ()[Note 14]
- Simone Weil : « Méditations sur l'obéissance et la liberté » ()[Note 15]
- Le Discours de la servitude volontaire ou Le Contr'Un
- Discours… (manuscrit de Henri Ier de Mesmes, 157? ; texte et variantes établis par Pierre Léonard, )
- Discours… (transcription de Charles Teste, )
- Trajet 2
- Pierre Clastres : « Liberté, Malencontre, Innommable » ()
- Claude Lefort : « Le nom d'Un » ()
L'édition du texte d'Étienne de La Boétie intitulé Discours de la servitude volontaire[34] est un « ouvrage emblématique et inaugural »§ 6_en_ligne_116-0">[B 46] de la collection « Critique de la politique »«_Les_choses_ont_tardé_et_''L'Éclipse_de_la_raison''_de_Max_Horkheimer_est_paru_en_premier,_en_1974,_suivi_du_''Discours_de_la_servitude_volontaire''_en_._»_(contribution_d'Antonia_Birnbaum_:_«_Miguel_Abensour,_collectionneur_et_utopiste_»)_117-0">[B 47], elle s’inscrit d'emblée dans une « démarche politique critique envers la domination »§ 9_en_ligne_118-0">[B 48] - [B 49]. Cette édition, à laquelle participent de futures signatures de la revue Libre (Gauchet, Lefort et Clastres), est conçue et réalisée par Abensour (voir ci-dessus).
Recherches et travaux
Disséminée dans de nombreux articles, mêlée de réflexions sur les utopies«_je_refuse_toujours_de_parler_de_l'utopie_au_singulier_parce_qu'on_remarque_facilement_que_le_discours_sur_l'utopie_au_singulier_est_souvent_extrêmement_défavorable,_dépréciatif._Le_fait_de_parler_"des"_utopies_au_pluriel,_en_y_apportant_ainsi_des_précisions_historiques_et_théoriques,_indique_déjà _qu'on_accepte_une_certaine_positivité_de_l'utopie_»_120-0">[B 50] et portée par une conception « insurgeante » de la démocratie, la pensée d'Abensour est une « philosophie politique critico-utopique »§ 46_en_ligne_121-0">[MA 22] tendue vers l'émancipation§ 14_en_ligne)_:_
Critiquer la philosophie politique
Miguel Abensour est un philosophe qui s'intéresse aux opinions, aux idées et aux faits politiques[B 51]. Pour le dire en termes philosophiques, il s'intéresse à la politique (1) et à la question du politique (2). D'une part (1), il s'intéresse à l'activité politique, à savoir les moments où des femmes et des hommes se réunissent pour agir ou s'associent en vue d'une action (une révolte ou une révolution, une grève ou la création de conseils)[Note 17] ; aussi il s'intéresse à la diversité des phénomènes politiques et ce jusqu'à leurs limites (la domination ou l'apolitisme)[MA 24] - [MA 25] ou leurs négations (le totalitarisme)[MA 26] - [MA 27], ainsi qu'aux réalisations humaines qui sous la forme d'une ou plusieurs institutions (plus ou moins complexes) concrétisent une partie de l'activité politique (le conseil ouvrier, la chefferie, l'assemblée, la démocratie ou l'État)[MA 28] - [MA 29] - [MA 26]. D'autre part (2), il s'intéresse à la question de savoir si telle activité politique ou telle institution politique sont effectivement politiques et, dans le même mouvement, dans quelle mesure cette activité ou cette institution entravent ou favorisent l'émancipation ; par exemple, est-ce que le totalitarisme qui dénie à sa population toute singularité, toute initiative et finalement toute pluralité, peut être considéré comme un régime politique ? Existe-t-il de la politique sous le totalitarisme ? Ou encore, le totalitarisme participe-t-il du politique ?[MA 30]
Par ailleurs depuis sa position, sa profession de philosophe, Abensour questionne le rapport de l'activité philosophique à l'activité politique«_Il_semblerait_que_la_leçon_de_L._Strauss,_selon_laquelle_la_philosophie_politique_ne_concernerait_pas_les_professeurs_d'université,_mais_l'homme_ordinaire_ait_été_perdue_»_133-0">[MA 31] - [CP 1]. C'est-à -dire qu'il s'interroge sur la façon dont une pratique de la philosophie qui réfléchit aux « choses politiques » peut devenir une « philosophie politique » qui, le plus souvent, tend à subordonner le politique à un principe autre[MA 32]. Sans remettre en cause son apparition ni son existence, Abensour estime que la philosophie politique, comme tradition de pensée et (pire) comme discipline académique[MA 33], manque ces « choses politiques » auxquelles elle prétend réfléchir car elle se les approprie sans en reconnaître leur particularité, à savoir leur(s) mode(s) d'être propre(s)[MA 34]. À la suite des réflexions de Hannah Arendt[MA 35], il considère que le tournant de la philosophie politique survient avec Platon et que, depuis, elle ne cesse comme discipline de soumettre les choses politiques à ses catégories et à ses visées qui, fondamentalement, sont tout autre que celles des femmes et des hommes qui agissent pour leur liberté. Dit autrement : la philosophie politique perpétue la domination et étouffe toute émancipation«_outre_la_méfiance_radicale_de_Platon_à _l'égard_de_la_''polis''_»_écrit_Abensour,_cet_évènement_poussa_Platon_
Selon Abensour, la politique et le politique ont par essence à voir avec la liberté et, conséquemment, avec l'émancipation[B 52] - [CP 2]. Quant à la domination, elle apparaît lorsque la politique est empêchée, bâillonnée ou banalisée, lorsque le politique est ignoré, neutralisé ou, tout simplement, annihilé[Note 18]. Pour ne pas trahir la singularité des choses politiques : d'une part, Abensour se met au diapason du politique et considère des faits, des réalisations et des évènements qui instituèrent la liberté (des épisodes révolutionnaires, certaines utopies, des périodes où la démocratie fut instituée, l'instauration de conseils ouvriers, etc.) ; d'autre part, Abensour sonde la politique et dispute des opinions, des idées et des écrits qui visèrent l'émancipation (La Boétie, Spinoza, Saint-Just, Pierre Leroux, William Morris, Karl Marx, Hannah Arendt, Claude Lefort, etc.).
La Révolution : un repère
Miguel Abensour s'est intéressé très tôt aux faits révolutionnaires : « J'ai entamé mon doctorat vers , déclare Abensour. À l'origine, je comptais travailler sur le jacobinisme. Puis, je me suis aperçu que c'était infaisable et j'ai abandonné l'idée[B 53]. » Bien qu'il ait abandonné cette idée, les écrits et les actions des révolutionnaires français, ainsi que la question de leur interprétation, ne le quittèrent pas. En effet, les questionnements sur la Révolution française et, plus largement, sur les révolutions resurgissent régulièrement chez Abensour : soit dans sa collection éditoriale « Critique de la politique »[CP 3], soit dans ses entretiens, soit dans ses textes (notamment sous la figure de Louis Antoine de Saint-Just). Surtout, pour Abensour, la révolution « plus que tout événement participe du sérieux de l'histoire[MA 37]. »
Dans la constellation de penseurs discutés par Abensour, Saint-Just tient une place cardinale. En quelque sorte, Abensour fait de Saint-Just (l'homme, l'individu ayant réellement existé) une figure de ce qu'il considère comme l'énigme de la Révolution française : « quand il est question de Saint-Just l'énigme est d'autant plus redoutable que c'est l'énigme de la Révolution même, et peut-être de toute révolution[MA 38]. » C'est-à -dire que les écrits, les discours et les actes (parfois ambiguës) de Saint-Just synthétiseraient certains moments, certaines idées et certains faits de la Révolution française ; à savoir, d'un côté la volonté d'abolir l'Ancien Régime et, d'un autre côté, la persistance d'un certain conservatisme. Ainsi pour Abensour, lorsqu'il interroge la Révolution française à travers la figure de Saint-Just : « Il s'agit plutôt de nous interroger sur l'étrange transformation de la Révolution en autorité suprême, sur les voies par lesquelles la Révolution se métamorphose en un nouvel absolu[MA 39] - [Note 19]. »
Sinon, Abensour interroge la Révolution autrement : au filtre de l'héroïsme«_Quand_je_parle_d'héroïsme,_il_ne_s'agit_pas_pour_moi_ni_d'exalter_ni_de_dénigrer_les_acteurs_de_la_Révolution_française,_mais_de_les_comprendre,_d'ouvrir_ou_plutôt_de_rouvrir_un_foyer_d'intelligibilité_à _partir_duquel_est_susceptible_de_s'éclairer_un_mode_d'être,_un_mode_d'agir_dans_le_champ_politique_»_150-0">[MA 41]. Pour lui, l'héroïsme va de pair avec la Révolution, avec toute révolution : « Pour ma part, je pose l'héroïsme comme une donnée première, une dimension constitutive de la Révolution. J'affirme la centralité de l'héroïsme dont on pourrait dire qu'il est l'élément de la Révolution au sens fort du terme, c'est-à -dire un milieu dans lequel les acteurs sont plongés[MA 42]. » Pour être précis, il s'agit d'un héroïsme particulier : « Métamorphose de l'héroïsme : il ne s'agit pas des belles paroles et des grands actes d'un individu magnanime, exceptionnel, mais des hauts faits d'un collectif anonyme, le peuple[MA 43]. » Cependant, Abensour prend soin de distinguer le héros moderne du héros antique ; plus, il établit une typologie de l'héroïsme moderne : « l'héroïsme anti-héroïque »[MA 44], « l'héroïsme de la sincérité »[MA 45], « l'héroïsme de maîtrise des apparences »[MA 46] - [MA 47]. Par ailleurs, Abensour considère que cet héroïsme se situe entre politique et Révolution : « À l'origine passion pour le politique, esprit politique, manifestation du thumos, l'héroïsme, au nom de sa relation avec la Révolution, ne perdrait-il pas de vue sa visée politique première[MA 48] ? » Pour Abensour, le héros révolutionnaire (du moins certains) aurait tendance à substituer à sa visée politique une visée éthique ; partant, la Révolution ne serait plus politique mais éthique et, par suite, elle perdrait sa visée première (changer l'organisation de la communauté politique). Plus grave encore selon Abensour, de nombreux héros révolutionnaires voudraient avec/par la Révolution en finir avec la politique et le politique ; ce deuxième aspect est plus funeste que le premier car il s'agit rien de moins que de nier l'existence des choses politiques et, par conséquent, de constituer un espace où pourrait advenir la domination[Note 20].
Il n'en reste pas moins qu'Abensour lie l'héroïsme à la liberté : « L'expérience de la Révolution, en tant qu'expérience de la liberté, passe par un péril extrême ; qui ne le sait pas, ne sait rien d'elle[MA 52]. »
Raviver les utopies
Miguel Abensour consacra sa thèse d'État à l'utopie au XIXe siècle : Les formes de l'utopie socialiste-communiste. Essai sur le communisme critique et l'utopie (1973, deux volumes jamais publiés[B 22]). Dans celle-ci, selon Mona Ozouf, « Miguel Abensour y entreprend, contre un certain marxisme, mais avec l’aide d’un certain Marx, la réhabilitation de l’utopie«_La_tentative_d’Abensour_—_ne_faire_aucune_peine_à _Marx_au_nom_de_l’utopie,_mais_ne_faire_aucun_ton_aux_utopies_au_nom_de_Marx_—_a_parfois_quelque_chose_d’un_peu_appliqué._[…]._Cela_dit,_son_immense_mérite,_à _travers_tous_les_textes_qu’il_a_exhumés,_et_brassés,_est_de_faire_sentir_le_poids_dont_la_condamnation_marxiste_a_écrasé_l’utopie_et_quel_long_discrédit_en_est_résulté_pour_le_genre_tout_entier_»_163-0">[B 54]. » À l'occasion de divers entretiens, Abensour revint brièvement sur la genèse de cette thèse et sur le contexte d'alors§ 19_en_ligne)_:_
Plus généralement pour Abensour, « autant il est erroné de réduire l'utopie à un genre littéraire au risque de la couper du sociopolitique et de ne la considérer que dans la perspective de l'histoire littéraire, autant il est aberrant de lire une utopie comme s'il s'agissait de la peinture d'une société historique, ou d'un compte rendu de voyage dans une communauté politique particulière réellement existante[MA 57]. » À ces réductions et ces lectures de l'utopie[Note 21], Abensour oppose une « pluralité de perspectives » (indiquée par le sous-titre de ses recueils Utopiques«_Cette_pluralité_de_perspectives_refuse_d'une_part_une_théorisation_historico-philosophique_de_l'utopie,_plus_généralement_tout_discours_totalisant_sur_l'utopie_à _partir_d'une_position_de_surplomb_qui_permettrait_de_dominer_et_de_maîtriser_le_phénomène_en_question._Pour_moi,_il_ne_s'agit_pas_tant_de_penser_sur_l'utopie_que_de_penser_l'utopie,_sous_forme_d'essais_multiples_non_totalisables,_qui_ont_cependant_en_commun_de_faire_apparaître_au_mieux_l'impulsion_utopique_ou_la_disposition_utopienne,_en_ayant_pour_soucis_de_laisser_le_champ_libre_à _l'altérité_de_l'utopie_»_170-0">[MA 58]) et une collection éditoriale ouverte à diverses conceptions et approches de l'utopie[CP 4]. Voici quelques perspectives tracées par Abensour : il affirme que T. More « est bien l'inventeur avec L'Utopie d'un nouveau dispositif rhétorique et qu'il tente ainsi une intervention inédite dans le champ politique »[MA 59], il voit en P. Leroux « un militant utopiste qui a une longue pratique utopique »[MA 60], il estime que K. Marx opère un « sauvetage par transfert » de l'utopie[MA 61], il considère que W. Benjamin « pourchass[e] la mythologie ou le délire » qui habite ou ruine les utopies du XIXe siècle[MA 62], ou encore, il décèle chez Emmanuel Levinas une autre façon de penser l'utopie, une « Pensée de l'utopie sous le signe de la Rencontre«_Nouvelle_pensée_de_l'utopie_qui_ne_se_donne_pas_pour_objet_des_contenus_utopiques,_mais_la_forme,_les_modalités_de_l'utopie,_la_détermination_de_son_élément_propre_et_l'élaboration_des_catégories_à _l'aide_desquelles_la_penser_autrement_»_176-0">[MA 63]. »
Plus profondément, Abensour envisage l'homme comme un « animal utopique » : « il s'agit d'une tentative de situer l'humain, l'intrigue de l'humain, peut-être insituable, inlocalisable, qui se dérobe à l'assignation à un lieu déterminé et fait du même coup signe vers un non-lieu. C'est aussi en ce sens que l'humain est utopique ou que Levinas a pu s'autoriser à parler d'une utopie de l'humain[MA 64]. » Et il ajoute : « Ne faut-il pas aller plus loin ? N'est-ce pas parce que l'humain est an-archique qu'il noue des liens avec le non-lieu de l'utopie[MA 64] ? » Enfin, Abensour voit dans l'utopie « une impulsion obstinée vers la liberté et la justice, qui, en dépit de tous les échecs, de tous les désaveux, de toutes les défaites, renaît dans l’histoire, refait jour, qui, au plus noir de la catastrophe, se fait entendre, résiste, comme si la catastrophe même suscitait une nouvelle sommation utopique§ 14_en_ligne)_178-0">[MA 65]. »
Le totalitarisme : une menace
Miguel Abensour est taraudé par l'apparition du totalitarisme, par ces « entreprises qui prétendaient mettre fin au politique »[MA 66] (le régime nazi et le régime soviétique[Note 22])[CP 5]. Contre sa banalisation[MA 67] ou son rejet[MA 68], Abensour pratique un usage rigoureux du terme « totalitarisme »«_il_est_nécessaire_de_redonner_toute_son_épaisseur_philosophique_au_terme_de_totalitarisme_qui_n'est_pas_seulement_un_mot_de_l'opinion_mais_le_fruit_d'une_patiente_élaboration_critique._»_À_la_page_85_du_même_article,_il_rappelle_qu'il_existe_des_
Abensour considère que le totalitarisme (dans toutes ses dimensions) est une nouveauté du social-historique et un fait charnière du XXe siècle. « Double nouveauté pourrait-on dire : le totalitarisme est le nouveau de notre siècle [i.e. XXe siècle] et à ce titre, il en est le ''cœur'' (Hannah Arendt) ; dans l'histoire de la domination, il manifeste une forme radicalement nouvelle en ce qu'elle vise à rien moins qu'à effacer la condition politique des hommes[MA 71]. » Ainsi, pour Abensour, le totalitarisme est une forme de « domination inédite, incomparable et qui en raison de son caractère incommensurable [est] irréductible aux autres formes de domination apparues dans l'histoire, qu'il s'agisse du despotisme, de la tyrannie ou du fascisme, puisqu'il est des fascismes qui ne sont pas nécessairement totalitaires[MA 71]. »
Par ailleurs, pour Abensour une autre caractéristique des totalitarismes est la façon dont ils créent de l'apolitisme : « Qui traite du totalitarisme traite de l'apolitisme et de ses entours, des conditions de l'apolitisme, de sa genèse possible. L'expérience totalitaire, […], est le point aveugle et souvent inaperçu de l'apolitisme, de toutes les formes de désinvestissement qui affectent la politique[MA 72]. » Lorsque le totalitarisme est théorisé comme « excès du politique » : « L'apolitisme serait en ce cas un désinvestissement du politique succédant à une phase de saturation[MA 73]. » Lorsque le totalitarisme est théorisé comme « destruction du politique » : « l'apolitisme serait le signe d'une blessure irrémédiable infligée au politique[MA 74]. »
Enfin, Abensour s'est intéressé au cas Albert Speer, un architecte nazi[MA 75]. Pour le dire vite, Abensour soutient que toute architecture (qu'il s'agisse d'une maison, d'un immeuble, d'un bâtiment privé ou institutionnel, d'une place, voire d'un plan d'urbanisme, etc.) diffère selon les régimes politiques et les manières d'instituer le politique[Note 23]. Ainsi, pour Abensour, l'architecture en régime totalitaire promeut une vision tronquée du politique : « L'architecture, en tant que pièce constitutive d'un régime totalitaire — là où se déploie son arché, son commandement — institue un espace qui n'a rien de public, rien de politique[MA 76]. » Les monuments dessinés et réalisés par A. Speer instituèrent cette négation du politique et de la politique. Plus même, ils visaient à rendre le peuple allemand indivis : « La monumentalité nazie, aussi bien le gigantisme de la masse (les "murs humains") que le gigantisme des édifices, loin de créer du "public", produit du massif et du "compact", en quête d'une cohésion absolue[MA 77]. »
Repérer des institutions démocratiques
Marqué par la Révolution française, notamment par les Insurrections de l'An III[MA 78], impressionné par l'effervescence du mouvement ouvrier au XIXe siècle, notamment par la Commune de Paris[MA 79], Miguel Abensour s'intéressa graduellement à la démocratie et au(x) phénomène(s) démocratique(s), jusqu'à composer (au début des années ) un syntagme qui condense sa conception de la démocratie : la « démocratie insurgeante ». Pour le dire rapidement, Abensour s'intéressa à la démocratie parce que, selon lui, en démocratie « l'agir politique reste ce qu'il est dans la mesure où il résiste à une transfiguration en forme organisatrice, intégratrice, unificatrice, bref en État[MA 80]. » Autrement dit, la démocratie « n'est pas un régime politique »[MA 81], elle est ce moment continué où l'action politique peut véritablement et effectivement se déployer2004_aux_pages_27-28,_et_dans_la_''Préface''_datée_de__aux_pages_29-30_198-0">[MA 82] - [CP 6].
Outre des faits et des actions historiques, Abensour appuie sa conception de la démocratie sur les textes de deux penseurs de la politique, Karl Marx et Claude Lefort[Note 24]. Du premier, il retient ses réflexions autour de la « vraie démocratie »p. 141-190)_201-0">[MA 83], pour résumer : une conception de la démocratie qui implique la « disparition de l'État politique en tant que forme organisatrice mais maintien du politique, moment de la vie du peuple, de sorte que liberté et universalité puissent s'étendre à l'ensemble des sphères pour les pénétrer »[MA 84]. Du second, Abensour retient sous le nom de « démocratie sauvage » son « idée libertaire de démocratie »[MA 85], pour résumer : « "Démocratie sauvage" évoquerait plutôt l'idée de grève sauvage, c'est-à -dire qui surgit spontanément, comme de soi et se déploie de façon "anarchique", indépendamment de tout principe (arché), de toute autorité — ainsi que des règles et des institutions établies — et se révèle donc immaîtrisable. Comme si "sauvage" laissait planer au-dessus de démocratie une inépuisable réserve de trouble[MA 86]. »
La « démocratie insurgeante » d'Abensour est une démocratie qui compte au nombre de ses principes l'anarchiep. 247-290),_pour_voir_comment_Abensour_articule_les_concepts_"démocratie"_et_"anarchie"_205-0">[MA 87]. Partant de pistes esquissées par Claude Lefort et Reiner Schürmann, il formule sa thèse à la forme interrogative : « dans son mouvement même, dans sa dynamique, la démocratie sauvage n'a-t-elle pas à voir avec l'anarchie entendue au sens d'une libération de l'emprise des fondements — d'une arché — sur l'agir, au sens de la manifestation d'un agir sans pourquoi[MA 88] ? » Dans sa « Préface » de 2004, Abensour précise ainsi sa pensée : « La démocratie insurgeante prend naissance dans l'intuition qu'il n'y a pas de vraie démocratie sans réactiver l'impulsion profonde de la démocratie contre toute forme d'arché, impulsion anarchique qui se dresse donc en priorité contre la manifestation classique de l'arché — à la fois commencement et commandement — à savoir, l'État[MA 89]. »
Aussi est-ce pourquoi, faisant signe vers Pierre Clastres, Abensour intitule son livre La Démocratie contre l'État. Tout comme Clastres réfléchit « la société contre l'État »[35], Abensour réfléchit « la démocratie contre l'État », c'est-à -dire : non pas l'absence de pouvoir ni l'absence du politique, mais une autre instauration du pouvoir par la création d'institutions politiques qui, favorisant l'agir politique et instaurant l'égalité, permettent l'émancipation[Note 25].
Postérité
Tout d'abord, Miguel Abensour lègue à la postérité sa « Critique de la politique », une collection éditoriale au « catalogue époustouflant »[B 8] (voir les titres indiqués dans les « Notes » de cet article). Dans sa nécrologie, Robert Maggiori écrit : « Cette collection est, si on peut dire, son "œuvre" »[B 55]. Ce jugement rejoint celui de Jean Birnbaum qui, dans un article daté de consacré à cette collection, écrivit : « Rarement, en effet, vocation intellectuelle et aventure éditoriale auront à ce point convergé dans un seul et même chemin d’idées[B 56]. » De son côté, François Perrier souligne que cette collection est « l’une des plus importantes du monde francophone dans le domaine élargi de la philosophie politique§ 6_en_ligne_213-0">[B 57]. » D'autres, comme Emmanuel Renault et Yves Sintomer rédigeant l'« Introduction » d'un ouvrage consacré à la Théorie critique«_La_première_réception_véritable_de_l'École_de_Francfort_dans_notre_pays_fut_tardive._Elle_date_des_années_soixante-dix,_où_quelques_ouvrages_furent_enfin_traduits_et_où_des_pionniers_comme_Miguel_Abensour,_Gérard_Raulet_et_Jean-Marie_Vincent_entreprirent_de_diffuser_cette_attitude_théorique_et_ce_programme_de_recherche_dans_un_contexte_qui_leur_était_largement_hermétique_»_(p. 9-10)_214-0">[B 58] ou comme Jean-François Kervégan interrogé sur « L'effet Habermas dans la philosophie française »«_la_collection_"Critique_de_la_politique",_créée_par_Miguel_Abensour,_a_permis_à _un_public_excédant_le_cercle_restreint_des_"spécialistes"_d’avoir_accès_à _certains_des_écrits_majeurs_d’Adorno,_de_Horkheimer,_et_naturellement_de_Habermas,_avec_les_traductions_de_l’''Espace_public''_()_et_des_essais_composant_''Théorie_et_pratique''_()_»_215-0">[B 59], reconnaissent l'importance de cette collection pour la réception française des écrits des théoriciens de l'École de Francfort. Louis Pinto, qui reconnaît le rôle de médiateur joué par Abensour dans la réception de la Théorie critique, estime que ce dernier a touché un capital symbolique dans cette entreprise de médiation[B 60], et Pinto ajoute que Abensour a « aussi contribué à inventer dans le champ philosophique un style intellectuel nouveau, une sorte d’ "académisme d’avant-garde" qui revendiquait des prétentions de rupture radicale distinctes de celles de l’avant-garde philosophique de la génération antérieure, parfois désignée comme "postmoderne"[B 61]. »
Ensuite, parmi les travaux et les recherches d'Abensour deux pôles attirent particulièrement les commentaires et les commentateurs : le pôle utopique et le pôle démocratique. Du premier pôle (voir plus haut « L'utopie, les utopies »), Louis Janover rappelle le contexte des recherches et des travaux d'Abensour : « il lui revient, en effet, non seulement d’avoir exhumé des auteurs oubliés à une époque où l’utopie avait été bannie dans cet espace indéfini que l’on appelait le pré-marxisme, mais aussi de les avoir réintroduits dans la généalogie du mouvement ouvrier[B 62]. » Dans le même numéro de la revue Lignes, Michèle Cohen-Halimi et Sophie Wahnich écrivent : « Miguel Abensour est ainsi devenu envers et contre tous, héroïquement, un des plus grands penseurs de l'utopie, un des plus grands passeurs des utopies de tous les temps, depuis Thomas More jusqu'à Walter Benjamin[B 63]. »[Note 26]
Le pôle démocratique des recherches et des travaux d'Abensour attire lui aussi l'attention, car son idée de « démocratie insurgeante » se rapproche de certaines conceptions théoriques de la démocratie (notamment celles de Claude Lefort, Cornelius Castoriadis, Jacques Rancière, Ernesto Laclau et Chantal Mouffe) désormais rangées sous une dénomination commune : « démocratie radicale »[B 64] - [B 65] - «_démocratie_agonistique_»_introduit_par_Audric_Vitiello_223-0">[B 66]. Selon Monique Rouillé-Boireau, « dans la démocratie sauvage, ou ''insurgeante'' de Miguel Abensour, il s’agit de maintenir l’idée des pluralités dans la communauté politique, et ce, dans un cadre agonistique de lutte contre l’État, de résistance à l’État[B 67]. » Dans une intervention éclairant et prolongeant le travail d'Abensour, Max Blechman écrit : « Dans la vraie démocratie, l'État politique abstrait est dissous car il est réduit à l'essentiel : une objectivation constitutionnelle, rien de plus, et il est important de le souligner, rien de moins que le moment politique de l'autodétermination globale de tout le demos[B 68]. » Cependant, la « démocratie insurgeante » d'Abensour n'est pas exempte de critiques. Par exemple, Martin Deleixhe estime que concevoir la démocratie contre l'État, c'est-à -dire opposer l'intégralité du peuple à la forme institutionnelle de l'État, c'est concevoir le peuple comme une sorte de totalité « dont l’unité est à la fois le but et le principe de la vraie démocratie[B 69]. » De son côté, Audric Vitiello remarque : « On peut s’interroger sur le devenir concret d’une telle conception hostile à toute institutionnalisation : si toute institution aboutit à l’arkhè, […], si la démocratie émerge toujours ''contre l'État'', il semble difficile, sinon impossible, de voir s’établir un régime réellement démocratique§ 12_227-0">[B 70]. »
Enfin, sans avoir à proprement parler de disciple(s), le travail et l'influence de Miguel Abensour se retrouvent, par exemple, dans les nombreuses contributions de ces deux numéros de la revue Tumultes : Utopia Nova. La démocratie radicalement[B 71] et Utopia Nova II. La radicalité démocratique[B 72].
Annexes
De texte en texte
Miguel Abensour mena et développa son œuvre écrite sous forme de textes, plus ou moins longs (pour certains « difficilement trouvables »[B 73] et/ou non encore regroupés en volume[Note 27])[B 74]. Comme le pointe Antonia Birnbaum : « avant sa cristallisation tardive en des livres dont le rythme de production s'accélère depuis »[B 39] l'œuvre d'Abensour fut composée de textes épars (préfaces, postfaces, articles, rubrique encyclopédiques, éditions d'ouvrages collectifs dans d'autres collections que celle qu'il dirige)[B 39]. À ces différentes publications, il faut ajouter les deux manifestes de la collection « Critique de la politique » (1974[MA 3], 2016[MA 4]), ainsi que l'ensemble des quatrièmes de couverture qu'il rédigea pour cette collection[B 22] : une centaine de présentations d'ouvrages où, pour chaque texte édité, sont ramassés en quelques paragraphes l'originalité du texte publié et les axes de lecture retenus par Abensour (voir ci-dessous à droite).
Nombre de textes d'Abensour sont réunis d'ans l'ouvrage Pour une philosophie politique critique (sous-titré : Itinéraires)2009,_inédit)_:'''Itinéraires'''_*«_Manifeste_de_la_collection_"Critique_de_la_politique"_»_()_*«_Philosophie_politique_moderne_et_émancipation_»_()_*«_De_quel_retour_s'agit-il_?_»_()_*«_Sur_le_chemin_de_Machiavel_»_()_:'''Critique_de_la_domination_totalitaire'''_*«_Oser_rire_»_()_*«_Réflexions_sur_les_deux_interprétations_du_totalitarisme_selon_Claude_Lefort_»_()_*«_Hannah_Arendt_la_critique_du_totalitarisme_et_la_servitude_volontaire_?_»_()_*«_D'une_mésinterprétation_du_totalitarisme_et_de_ses_effets_»_()_:'''Philosophie_politique_critico-utopique_et_la_question_de_l'émancipation'''_*«_Comment_une_philosophie_de_l'humanité_peut-elle_être_une_philosophie_politique_moderne_?_»_()_*«_Hannah_Arendt_contre_la_philosophie_politique_?_»_()_*«_Pour_une_philosophie_politique_critique_?_»_()_*«_"Démocratie_sauvage"_et_"principe_d'anarchie"_»_()_*«_Utopie_et_démocratie_»_()_*«_L'extravagante_hypothèse_»_()_234-0">[MA 90] ; d'autres furent assemblés pour constituer des livres, sans jamais gommer leur destination première. Par exemple, il donna quatre textes au Dictionnaire des œuvres politiques[38] publié sous la direction de François Châtelet, Olivier Duhamel et Évelyne Pisier[MA 91] - [MA 92] - [MA 93] - [MA 94] ; celui sur l'Utopie de Thomas More fut associé au texte intitulé « Le guetteur de rêves. Walter Benjamin et l'utopie »[MA 95] pour former le livre L'Utopie de Thomas More à Walter Benjamin[MA 96]. Voici comment Abensour présente la réunion de ces deux noms, de ses deux textes : « La réunion de ces deux noms dans une constellation insolite a de quoi surprendre. Rares sont les éléments qui semblent les rapprocher, sinon peut-être l'essentiel, à savoir l'utopie. Il ne s'agit pas pour autant de découvrir une filiation inconnue, ni de prétendre écrire une histoire de l'utopie dont Thomas More figurerait le commencement et Walter Benjamin l'achèvement. […]. Le projet consiste plutôt à saisir l'utopie à deux moments forts de son destin : à son éveil d'une part, puis, face au péril de l'extrême, à ce que Walter Benjamin appelle la "catastrophe", de l'autre[MA 97]. »
Depuis , la série Utopiques[MA 98] - [MA 99] - [MA 96] - 1973-)_245-0">[MA 100] rassemble ses articles sur l'utopie§ 9_en_ligne_:_
Édition d'ouvrages
- Auguste Blanqui (textes établis et présentés par Miguel Abensour et Valentin Pelosse), Instructions pour une prise d'armes. L'éternité par les astres : Hypothèse astronomique et autres textes, Paris, Sens & Tonka, (1re éd. 1973)
- Étienne de La Boétie (préf. Miguel Abensour & Marcel Gauchet, postface Pierre Clastres & Claude Lefort), Discours de la servitude volontaire, Paris, Payot, coll. « Critique de la politique » (no 8),
- Pierre Leroux (Miguel Abensour et Patrice Vermeren éd.), De l'humanité, Paris, Fayard, coll. « Corpus des œuvres philosophiques en langue française »,
- Arthur Schopenhauer (préf. Miguel Abensour et Pierre-Jean Labarrière), Contre la philosophie universitaire, Paris, Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Rivages »,
- Emmanuel Levinas (postface Miguel Abensour), Quelques réflexions sur la philosophie de l’hitlérisme, Paris, Payot & Rivages, coll. « Rivages Poche Petite Bibliothèque »,
- Saint-Just (Miguel Abensour et Anne Kupiec éd.), Œuvres, Paris, Gallimard, coll. « Folio histoire »,
Postfaces, préfaces et présentations d'ouvrages
- Louis-Mercier Vega (préf. Miguel Abensour), La Révolution par l'État : Une nouvelle classe dirigeante en Amérique latine, Paris, Payot, coll. « Critique de la politique » (no 19),
- Edward P. Thompson (préf. Miguel Abensour), La Formation de la classe ouvrière anglaise, Paris, Seuil – Gallimard, coll. « Hautes études »,
- Martin Jay (préf. Max Horkheimer, postface Miguel Abensour), L'imagination dialectique : L'École de Francfort 1923-1950, Paris, Payot, coll. « Critique de la politique » (no 15), (1re éd. 1977)
- Theodor W. Adorno (postface Miguel Abensour), Minima moralia : Réflexions sur la vie mutilée, Paris, Payot, coll. « Critique de la politique » (no 26), (1re éd. 1980)
- Pierre Leroux (préf. Jean-Pierre Lacassagne, postface Miguel Abensour), Aux philosophes, aux artistes, aux politiques : Trois discours et autres textes, Paris, Payot & Rivages, coll. « Critique de la politique » (no 52),
- Pierre Clastres (préf. Miguel Abensour), Entretien avec L'Anti-mythes (1974), Paris, Sens & Tonka,
- David Munnich (préf. Miguel Abensour), L'art de l'amitié : Rousseau et la servitude volontaire, Paris, Sens & Tonka,
- Alexandre Berkman (préf. Miguel Abensour et Louis Janover), Le Mythe bolchevik : Journal 1920-1922, Paris, Klincksieck, coll. « Critique de la politique » (no 5),
Direction d'ouvrages et de revues
- Abensour (dir.), L'Esprit des lois sauvages : Pierre Clastres ou une nouvelle anthropologie politique, Paris, Seuil,
- Abensour (dir.) et Catherine Chalier (dir.), Emmanuel Levinas, Paris, LGF, coll. « Livre de Poche / Biblio Essais », (1re éd. 1991)
- Abensour (dir.) et Étienne Tassin (dir.), « Les choses politiques », Les Cahiers de philosophie, no 18,‎
- Abensour (dir.) et Étienne Tassin (dir.), « L'Animal politique », Epokhé, no 6,‎
- Abensour (dir.) et Géraldine Muhlmann (dir.), « L’École de Francfort : la Théorie Critique entre philosophie et sociologie », Tumultes, nos 17-18,‎ 2001/2 – 2002/1 (lire en ligne)
- Abensour (dir.) et Anne Kupiec (dir.), Emmanuel Levinas : La question du livre, Paris, IMEC, coll. « Inventaires »,
- Abensour (dir.) et Anne Kupiec (dir.), Pierre Clastres, Paris, Sens & Tonka,
Ĺ’uvres
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Manifestes de la collection Critique de la politique
- Abensour, « Critique de la politique », dans Max Horkheimer, Éclipse de la raison, Paris, Payot, coll. « Critique de la politique » (no 1), 1974c, p. 7-8
- Abensour, « Critique de la politique », Page web de la collection éditoriale « Critique de la politique », sur klincksieck.com, 2016c (consulté le )
Articles
- Abensour, « La philosophie politique de Saint-Just. Problématique et cadres sociaux », Annales historiques de la Révolution française, vol. 38e Année, no 183,‎ 1966a, p. 1-32 (lire en ligne)
- Abensour, « La philosophie politique de Saint-Just problématique et cadres sociaux (suite et fin) », Annales historiques de la Révolution française, vol. 38e Année, no 185,‎ 1966b, p. 341-358 (lire en ligne)
- Abensour, « Pour lire Marx », Revue française de science politique, vol. XX, no 4,‎ , p. 772-788 (lire en ligne)
- Abensour, « La passion d'E. P. Thompson », in La Formation de la classe ouvrière anglaise, Paris, Seuil,‎ 2012 (1ère éd. 1988), p. XXVII-XLVIII (lire en ligne)
- Abensour, « Utopie et démocratie », Raison présente, no 121,‎ 1997a, p. 29-41 (lire en ligne)
- Abensour, « Le mal élémental », in Quelques réflexions sur la philosophie de l'hitlérisme, Paris, Payot & Rivages,‎ (lire en ligne)
- Abensour, « Lettre d'un "révoltiste" à Marcel Gauchet converti à la "politique normale" », Réfractions, no 12,‎ (lire en ligne)
- Abensour, « Du bon usage de l’hypothèse de la servitude volontaire ? », Réfractions, no 17,‎ , p. 65-84 (lire en ligne)
- Abensour, « Philosophie politique, critique et émancipation ? », Lignes, nos 23-24,‎ , p. 86-118 (lire en ligne)
Entretiens
- Sonia Dayan-Herzbrun, Anne Kupiec, Numa Murard et Miguel Abensour, « L'homme est un animal utopique : Entretien avec Miguel Abensour », Mouvements, nos 45-46,‎ , p. 71-86 (lire en ligne)
- Jean Birnbaum et Miguel Abensour, « Machiavel », Le Monde, no 19 663,‎ , p. 8 du cahier « Le Monde des livres » (lire en ligne)
- Stany Grelet, Jérôme Lèbre, Sophie Wahnich, Miguel Abensour, Jean-Luc Nancy et Jacques Rancière, « Insistances démocratiques : Entretien avec Miguel Abensour, Jean-Luc Nancy & Jacques Rancière », Vacarme, no 48,‎ , p. 8-17 (lire en ligne)
- Sophie Wahnich et Miguel Abensour, « Persistance de l'utopie : Entretien avec Miguel Abensour », Vacarme, no 53,‎ , p. 34-37 (lire en ligne)
- Julie Clarini, Miguel Abensour et François Jarrige, « "Une biographie de la classe ouvrière" », Le Monde, no 20 905,‎ , p. 2 du « Dossier » (lire en ligne)
- Jean-Claude Poizat et Miguel Abensour, « Entretien avec Miguel Abensour », Le Philosophoire, no 44,‎ , p. 11-37 (lire en ligne)
- Laure Adler et Miguel Abensour, « Hors-Champs : Miguel Abensour », 30 minutes (Entretien radiophonique), sur France Culture, (consulté le )
Ouvrages
- Abensour, Rire des lois, du magistrat et des dieux : L'impulsion Saint-Just, Lyon, Horlieu,
- Abensour, Hannah Arendt contre la philosophie politique ?, Paris, Sens & Tonka, 2006a
- Abensour, Lettre d'un "révoltiste" à Marcel Gauchet converti à la "politique normale", Paris, Sens & Tonka, 2008a
- Abensour et Louis Janover, Maximilien Rubel, pour redécouvrir Marx, Paris, Sens & Tonka, 2008b
- Abensour, Pour une philosophie politique critique : Itinéraires, Paris, Sens & Tonka,
- Abensour, La Démocratie contre l'État : Marx et le moment machiavélien, Paris, Félin, coll. « Le Félin Poche », 2012a (1re éd. 1997)
- Abensour, Emmanuel Levinas, l'intrigue de l'humain. Entre métapolitique et politique : Entretiens avec Danielle Cohen-Levinas, Paris, Hermann, coll. « Le Bel aujourd'hui », 2012b
- Abensour, Les passages Blanqui : Walter Benjamin entre mélancolie et révolution, Paris, Sens & Tonka,
- Abensour, De la compacité : Architecture et régimes totalitaires. Le cas Albert Speer, Paris, Sens & Tonka, 2013a (1re éd. 1997)
- Utopiques (série revue et augmentée à partir de ) :
- Abensour, Le procès des Maîtres Rêveurs : Utopiques I, Paris, Sens & Tonka, 2013b (1re éd. 2000)
- Abensour, L'homme est un animal utopique : Utopiques II, Paris, Sens & Tonka, 2013c (1re Ă©d. 2010)
- Abensour, L'Utopie de Thomas More Ă Walter benjamin : Utopiques III, Paris, Sens & Tonka, 2016a (1re Ă©d. 2000)
- Abensour, L'histoire de l'utopie et le destin de sa critique : Utopiques IV, Paris, Sens & Tonka, 2016b
- Abensour, La Communauté politique des « tous uns ». Désir de liberté Désir d'utopie : Entretien avec Michel Enaudeau, Paris, Les Belles Lettres, 2014b
- Abensour et Valentin Pelosse, Libérer l'Enfermé : Auguste Blanqui, Paris, Sens & Tonka, 2014c
- Abensour, La Boétie prophète de la liberté, Paris, Sens & Tonka, coll. « Miguel Abensour »,
- Abensour, Le cœur de Brutus, Paris, Sens & Tonka, coll. « Miguel Abensour », 2019a
- Abensour, La lumière et la boue : Le Rouge et le Noir à l'ombre de 1793, Paris, Sens & Tonka, coll. « Miguel Abensour », 2019b
- Abensour, Levinas, Paris, Sens & Tonka, coll. « Miguel Abensour »,
Documentation supplémentaire
- Abensour, « Contre la souveraineté de la philosophie sur la politique : La lecture arendtienne du mythe de la caverne » [vidéo] (Enregistrement d'une conférence, 45 minutes), sur Akadem, (consulté le )
- Anne Kupiec (resp.) et David Munnich (resp.), La bibliothèque de Miguel Abensour, Paris, Sens & Tonka, coll. « Miguel Abensour »,
Notes et références
Notes
- « Libertaire » et « socialisme libertaire » sont les courants de pensée dont Abensour est le plus proche. Toutefois, étant donné que dans ses écrits sur la démocratie Abensour tient pour indispensable une forme d'organisation institutionnelle minimale, il est possible d'objecter que la présence de cette (ou de ces) institution(s) dans ses réflexions le disqualifie comme libertaire. Pour autant, comme le conseillisme tient une place importante dans la pensée de Abensour, cette organisation « institutionnelle » telle qu'il la conçoit ne ressemble pas à l'État.
Ce qui est certain, c'est que la pensée de Abensour n'incline pas vers l'anarchisme ; voici ce qu'il déclare dans l'un de ses derniers entretiens : « je crois que l'anarchisme contemporain aurait tout intérêt à arrêter de penser que l'anarchisme est la disparition de la politique, mais penser que l'émancipation aura toujours une dimension politique. Quelqu'un comme Eduardo Colombo a un mouvement de ce type. Il n'y a pas de société sans pouvoir et sans institutions politiques. Un anarchisme qui accepterait de penser cela serait beaucoup plus fort[B 7]. »
Pour une argumentation développée de sa position philosophique et politique vis à vis de l'anarchie et de l'anarchisme, voir son article « "Démocratie sauvage" et "principe d'anarchie" » daté de . Cet article figure dans son livre Pour une philosophie politique critique : Itinéraires[MA 1], il est aussi repris en annexe dans la nouvelle édition de de La Démocratie contre l'État[MA 2]. - Voici quelques noms d'autres revues qui accueillirent ses articles : la Revue française de science politique (, , ), les Cahiers de marxologie (), Le Temps de la réflexion (), les Archives de philosophie (), les Cahiers de philosophie politique (, ), Social Research (, ), Lignes (, ), la Revue européenne des sciences sociales (), Les Cahiers de philosophie (, ) ou Réfractions, (, ).
- Participèrent entre autres à cette revue : Jacques Dewitte, Robert Legros, Claude Lefort, Marcel Gauchet et Cornelius Castoriadis.
- De nombreux auteurs collaborèrent à cette revue, par exemple : Krzysztof Pomian, Bronisław Baczko, Michel-Pierre Edmond, Gladys Swain, Simone Debout, Jacques Lizot, Marshall Sahlins, Pierre Manent et Bernard Manin.
- Si l'on retrouve plus ou moins les mêmes collaborateurs qu'à Textures et Libre (par exemple : Marc Richir, Bronisław Baczko et Michel-Pierre Edmond), la revue accueillit un grand nombre de nouveaux contributeurs : Nicole Loraux, Pierre Pachet, Edgar Morin, François Furet, Luc Ferry ou encore Jacques Taminiaux.
- Collaborent à cette revue parmi d'autres : Robert Legros, Étienne Tassin, Anne Kupiec, Géraldine Muhlmann, Éliane Escoubas.
- Abensour y retrouve Robert Legros et Étienne Tassin.
- Participent aux deux premières livraisons : Daniel Blanchard, Sylwia D. Chrostowska, Antonin Wiser, Efi Plexousaki, Benjamin Torterat, Véronique Moutot-Narcisse.
- Voici la liste des participants : Yvonne Verdier, Luc de Heusch, Marc Richir, Michel Deguy, Alfred Adler , Gilbert Vaudey, Nicole Loraux, Charles Malamoud et Claude Lefort.
- Voici la liste des contributeurs : Christian Bertaux, Max Blechman, Sergio Cardoso, Michel Cartry, Marilena Chaui, Jacques Chevallier, Hélène Clastres, Guilhem Fabre, Christian Ferrié, Ximena Gonzalez Broquen, Olgaria Matos, Francisco Naishtat, Beatriz Perrone-Moises, Mathieu Potte-Bonneville, Marc Richir, Anne-Marie Roviello et Renato Sztutman.
- Depuis, la collection est dirigée par Michèle Cohen-Halimi.
- Aussi, il fait traduire des livres de Martin Jay et Trent Schroyer qui retracent l'histoire de l'École de Francfort.
- Passage extrait d'un article paru dans la Revue Sociale (-, p. 169-172).
- Extrait traduit par Jacques Laizé.
- Passage extrait d'Oppression et liberté (Gallimard, , p. 186-193). Ce texte de Simone Weil fut signalé à Abensour par son ami Louis Janover.
- D'autres entrées (moins thématiques) dans l'œuvre d'Abensour sont possibles, par exemple : son étude de Leroux, son rapport à la Théorie critique (tout particulièrement à Adorno), sa lecture de l'œuvre de Levinas, son interrogation des textes d'Arendt.
- Des écrits, des textes, des livres peuvent faire partie de cette activité politique. En ce sens, derrière chaque titre de sa collection « Critique de la politique » se trouve le geste politique singulier d'un auteur.
- Sur cette question de la domination, il faut ajouter (plus même, il faudrait développer et préciser) qu'Abensour ne réduit et ne circonscrit pas les phénomènes de domination uniquement à la dimension politique de l'existence de toute personne. La domination peut naître et se déployer dans un raisonnement philosophique, dans une production esthétique, au sein de relations sociales, etc.
- Selon Abensour, Saint-Just envisagerait dans certains de ses textes une sortie du jacobinisme et, par là , une autre voie pour la Révolution. Voir l'article « La philosophie Politique de Saint-Just… », repris dans son recueil Le cœur de Brutus[MA 40].
- Pour d'autres réflexions sur l'héroïsme : voir la conclusion de l'article « Hannah Arendt contre la philosophie politique ? » (repris dans Pour une philosophie politique critique, notamment p. 255-263[MA 49]), pour d'autres développements voir le livre Hannah Arendt contre la philosophie politique ? (notamment p. 233-257)[MA 50] ; voir aussi La Lumière et la Boue. Le Rouge et le Noir à l'ombre de 1793 ? (notamment p. 51-77)[MA 51].
- Pour une brève présentation de l'utopie et du phénomène utopique par Abensour, voir son article « L'utopie une nécessaire technique du réveil » qui sert d'introduction à L'atlas des utopies édité par Le Monde et La vie (dernière réédition en , p. 8-9).
- Bien qu'il n'y consacre pas de texte en particulier (des allusions et de cours paragraphes apparaissent ici ou là ), le fascisme (celui de Benito Mussolini, celui de Francisco Franco) l'inquiète aussi.
- Sur ce point, outre le fait qu'il faille souligner les différences entre les sociétés à État et les sociétés contre l'État (une habitation partagée n'est pas une maison collective Yanomami), il faut aussi souligner des différences propres aux sociétés à État : les différentes organisations de l'espace urbain (la place de la République n'est pas Piccadilly Circus), les différentes manières d'occuper un bâtiment (le Musée du Louvre n'est pas le Palais du Louvre), les différentes façons de constituer l'espace public (une sculpture d'Eduardo Chillida n'est pas une statue de Jeanne d'Arc), etc.
- Pour être complet ici, il faudrait ajouter d'autres penseurs qui influencent la conception générale qu'Abensour se fait du politique et de la politique. Par exemple : Hannah Arendt pour sa conception de l'action politique, Pierre Leroux pour sa conception de l'association humaine et Machiavel pour sa conception de la division au sein du peuple entre petits et grands.
- En , dans un texte présentant le Discours… d'Étienne de La Boétie (« Les leçons de la Servitude et leur destin »), Abensour formulait déjà cette problématique : « L'énigme même du politique portée à son plus haut point de fascination : pourquoi y a-t-il servitude volontaire plutôt qu'amitié, pourquoi, en traduisant dans les termes de Clastres, existe-t-il des sociétés à État plutôt que des sociétés contre l'État[36] ? »
- D'autres philosophes français accomplirent et accomplissent la même entreprise : Raymond Trousson, René Schérer, Michèle Riot-Sarcey, Thierry Paquot, Jean-Yves Lacroix, Michèle Madonna-Desbazeille, etc.
- Par exemple : ses articles sur Theodor W. Adorno, ceux sur Hannah Arendt et ceux sur Walter Benjamin, ou encore, ses articles consacrés à Pierre Clastres.
Références à l'œuvre de Miguel Abensour
- Abensour 2009, p. 319-348.
- Abensour 2012a, p. 247-290.
- Abensour 1974c, p. 7.
- Abensour 2016c.
- Abensour 2014b, p. 12.
- Abensour 2014b, p. 376.
- Abensour 2014b, p. 13.
- Abensour 1966a.
- Abensour 1966b.
- § 7_en_ligne-34" class="mw-reference-text">Poizat et Abensour 2015, p. 16 ; § 7 en ligne.
- Abensour 1970.
- Abensour et Janover 2008b.
- Miguel Abensour (dir.) et Catherine Chalier (dir.), Cahier de l'Herne : Emmanuel Levinas, Paris, Librairie générale française, coll. « Biblio essais », (1re éd. 1991)
- Collège international de philosophie et Goethe-Institut de Paris, Politique et pensée : Colloque Hannah Arendt, Paris, Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque payot », (1re éd. 1996)
- 1968,_ou_juste_après,_la_situation_aurait_été_différente._Est-ce_qu'aujourd'hui,_les_conditions_sont_réunies_pour_une_meilleure_réception_?_L'école_de_[[François_Furet]]_(-),_qui_s'était_repliée_sur_une_lecture_politique,_au_sens_étroit_du_terme,_paraît_aujourd'hui_dépassée,_ce_qui_rend_le_contexte_plus_favorable_»-77" class="mw-reference-text">Clarini, Abensour et Jarrige 2012, Abensour déclare dans cet article : « Le livre a été traduit trop tard en français, en 1988, date qui explique que sa réception n'a pas été réussie. S'il avait été traduit en , ou juste après, la situation aurait été différente. Est-ce qu'aujourd'hui, les conditions sont réunies pour une meilleure réception ? L'école de François Furet (-), qui s'était repliée sur une lecture politique, au sens étroit du terme, paraît aujourd'hui dépassée, ce qui rend le contexte plus favorable ».
- Abensour 2012a, p. 23.
- Miguel Abensour (dir.), L'Esprit des lois sauvages : Pierre Clastres ou une nouvelle anthropologie politique, Paris, Seuil,
- Miguel Abensour et Anne Kupiec, « Pierre Clastres et Nous : La révolution copernicienne et la question de l'État », Programme du Colloque,‎ (lire en ligne [PDF])
- Miguel Abensour (dir.) et Anne Kupiec (dir.), Pierre Clastres, Paris, Sens & Tonka,
- Kupiec et Munnich 2019.
- Miguel Abensour, « Philosophie politique critique et émancipation ? », Politique et Sociétés, vol. 22, no 3,‎ , p. 119-142. La citation reprend les dernières lignes du « Résumé ». (lire en ligne)
- § 46_en_ligne-121" class="mw-reference-text">Abensour 2007, p. 117 ; § 46 en ligne.
- § 14_en_ligne)_:_
«_Par_émancipation,_dit_Abensour,_il_convient_d'entendre_ce_mouvement_moderne_qui_consiste_à _se_libérer_des_formes_d'autorité_existantes,_de_telle_sorte_que_puisse_apparaître,_se_constituer_une_nouvelle_manifestation_de_la_vie,_de_désir_de_l'humanité_»-122" class="mw-reference-text">Dayan-Herzbrun et al. 2006, p. 76 (§ 14 en ligne) : « Par émancipation, dit Abensour, il convient d'entendre ce mouvement moderne qui consiste à se libérer des formes d'autorité existantes, de telle sorte que puisse apparaître, se constituer une nouvelle manifestation de la vie, de désir de l'humanité ». - Abensour 2009, Il réaffirme son intention de débusquer les phénomènes de domination où qu'ils soient dans son « Avant-propos » (p. 11-46).
- Abensour 2009, p. 168-169, article « D'une mésinterprétation du totalitarisme et de ses effets ».
- Abensour 2013a, Passim.
- Abensour 2021, Voir le texte « Le mal élémental ».
- Abensour 2012a, Passim.
- Abensour 2009, Passim.
- Abensour 2009, Voir les articles réunis dans la partie « Critique de la domination totalitaire ».
- «_Il_semblerait_que_la_leçon_de_L._Strauss,_selon_laquelle_la_philosophie_politique_ne_concernerait_pas_les_professeurs_d'université,_mais_l'homme_ordinaire_ait_été_perdue_»-133" class="mw-reference-text">Abensour 2006a, Abensour écrit à la page 11 : « Il semblerait que la leçon de L. Strauss, selon laquelle la philosophie politique ne concernerait pas les professeurs d'université, mais l'homme ordinaire ait été perdue ».
- Abensour 2009, « Avant-propos », passim. Dans ce texte inédit, Abensour retrace son parcours et expose sa critique envers la philosophie politique.
- Abensour 2009, p. 27-30 de l'« Avant-propos ».
- Abensour 2009, p. 302-304, article « Pour une philosophie politique critique ».
- Abensour 2006a, Passim.
- «_outre_la_méfiance_radicale_de_Platon_à _l'égard_de_la_''polis''_»_écrit_Abensour,_cet_évènement_poussa_Platon_
«_à _remettre_en_question_la_leçon_de_Socrate_notamment_quant_à _la_valeur_de_la_''doxa''_et_quant_à _la_possibilité_de_s'élever_de_celle-ci_à _la_vérité._»_Abensour_ajoute_:_ «_De_même_la_question_du_meilleur_régime_fut-elle_transformée._Ce_ne_fut_plus_du_point_de_vue_de_la_cité_et_dans_son_intérêt_qu'il_fallut_y_répondre,_mais_du_point_de_vue_de_la_philosophie_et_de_sa_nécessaire_protection._»_Dans_son_livre_''Hannah_Arendt_contre_la_philosophie_politique_?'',_Abensour_développe_cet_article_sur_de_nombreux_points-139" class="mw-reference-text">Abensour 2009, Article « Hannah Arendt contre la philosophie politique ? » page 239. Tout commencerait après la mort de Socrate : « outre la méfiance radicale de Platon à l'égard de la polis » écrit Abensour, cet évènement poussa Platon « à remettre en question la leçon de Socrate notamment quant à la valeur de la doxa et quant à la possibilité de s'élever de celle-ci à la vérité. » Abensour ajoute : « De même la question du meilleur régime fut-elle transformée. Ce ne fut plus du point de vue de la cité et dans son intérêt qu'il fallut y répondre, mais du point de vue de la philosophie et de sa nécessaire protection. » Dans son livre Hannah Arendt contre la philosophie politique ?, Abensour développe cet article sur de nombreux points. - Abensour 2019a, p. 255.
- Saint-Just 2004, « Lire Saint-Just » p. 98.
- Abensour 2019a, p. 327.
- Abensour 2019a, p. 23-78.
- «_Quand_je_parle_d'héroïsme,_il_ne_s'agit_pas_pour_moi_ni_d'exalter_ni_de_dénigrer_les_acteurs_de_la_Révolution_française,_mais_de_les_comprendre,_d'ouvrir_ou_plutôt_de_rouvrir_un_foyer_d'intelligibilité_à _partir_duquel_est_susceptible_de_s'éclairer_un_mode_d'être,_un_mode_d'agir_dans_le_champ_politique_»-150" class="mw-reference-text">Abensour 2019a, p. 211 : « Quand je parle d'héroïsme, il ne s'agit pas pour moi ni d'exalter ni de dénigrer les acteurs de la Révolution française, mais de les comprendre, d'ouvrir ou plutôt de rouvrir un foyer d'intelligibilité à partir duquel est susceptible de s'éclairer un mode d'être, un mode d'agir dans le champ politique ».
- Abensour 2019b, p. 69-70, italiques de l'auteur.
- Abensour 2014b, p. 60.
- Abensour 2019a, p. 365-366.
- Abensour 2019a, p. 366-371.
- Abensour 2019a, p. 371-376.
- Abensour 2019a, Voir aussi le texte inédit « Le héros révolutionnaire moderne est-il un animal politique ? » (p. 387-398).
- Abensour 2019a, p. 383.
- Abensour 2009.
- Abensour 2006a.
- Abensour 2019b.
- Saint-Just 2004, « Lire Saint-Just », p. 99.
- Dayan-Herzbrun et al. 2006, p. 82 (§29 en ligne).
- § 29_en_ligne)-167" class="mw-reference-text">Dayan-Herzbrun et al. 2006, p. 82 (§ 29 en ligne).
- Abensour 2013b, p. 73.
- «_Cette_pluralité_de_perspectives_refuse_d'une_part_une_théorisation_historico-philosophique_de_l'utopie,_plus_généralement_tout_discours_totalisant_sur_l'utopie_à _partir_d'une_position_de_surplomb_qui_permettrait_de_dominer_et_de_maîtriser_le_phénomène_en_question._Pour_moi,_il_ne_s'agit_pas_tant_de_penser_sur_l'utopie_que_de_penser_l'utopie,_sous_forme_d'essais_multiples_non_totalisables,_qui_ont_cependant_en_commun_de_faire_apparaître_au_mieux_l'impulsion_utopique_ou_la_disposition_utopienne,_en_ayant_pour_soucis_de_laisser_le_champ_libre_à _l'altérité_de_l'utopie_»-170" class="mw-reference-text">Abensour 2014b, p. 266 : « Cette pluralité de perspectives refuse d'une part une théorisation historico-philosophique de l'utopie, plus généralement tout discours totalisant sur l'utopie à partir d'une position de surplomb qui permettrait de dominer et de maîtriser le phénomène en question. Pour moi, il ne s'agit pas tant de penser sur l'utopie que de penser l'utopie, sous forme d'essais multiples non totalisables, qui ont cependant en commun de faire apparaître au mieux l'impulsion utopique ou la disposition utopienne, en ayant pour soucis de laisser le champ libre à l'altérité de l'utopie ».
- Abensour 2016a, p. 11.
- Abensour 2013b, p. 116.
- Abensour 2016b, p. 89.
- Abensour 2016a, p. 70.
- «_Nouvelle_pensée_de_l'utopie_qui_ne_se_donne_pas_pour_objet_des_contenus_utopiques,_mais_la_forme,_les_modalités_de_l'utopie,_la_détermination_de_son_élément_propre_et_l'élaboration_des_catégories_à _l'aide_desquelles_la_penser_autrement_»-176" class="mw-reference-text">Abensour 2021, p. 28. Il écrit à la page 25 : « Nouvelle pensée de l'utopie qui ne se donne pas pour objet des contenus utopiques, mais la forme, les modalités de l'utopie, la détermination de son élément propre et l'élaboration des catégories à l'aide desquelles la penser autrement ».
- Abensour 2012b, p. 92.
- § 14_en_ligne)-178" class="mw-reference-text">Dayan-Herzbrun et al. 2006, p. 77 (§ 14 en ligne).
- Abensour 2009, p. 60, article « De quel retour s'agit-il ? ».
- Abensour 2009, p. 167, article « D'une mésinterprétation du totalitarisme et de ses effets ».
- Abensour 2009, p. 84-86, article « Réflexions sur les deux interprétations du totalitarisme selon Claude Lefort ».
- «_il_est_nécessaire_de_redonner_toute_son_épaisseur_philosophique_au_terme_de_totalitarisme_qui_n'est_pas_seulement_un_mot_de_l'opinion_mais_le_fruit_d'une_patiente_élaboration_critique._»_À_la_page_85_du_même_article,_il_rappelle_qu'il_existe_des_
«_conceptions_singulières_du_totalitarisme_»_(et_il_dresse_une_brève_liste_:_[[Raymond_Aron]],_[[Carl_Joachim_Friedrich]],_Hannah_Arendt,_les_théoriciens_de_l'École_de_Francfort,_Claude_Lefort)-184" class="mw-reference-text">Abensour 2009, À la page 86 de l'article « Réflexions sur les deux interprétations du totalitarisme selon Claude Lefort », Abensour écrit : « il est nécessaire de redonner toute son épaisseur philosophique au terme de totalitarisme qui n'est pas seulement un mot de l'opinion mais le fruit d'une patiente élaboration critique. » À la page 85 du même article, il rappelle qu'il existe des « conceptions singulières du totalitarisme » (et il dresse une brève liste : Raymond Aron, Carl Joachim Friedrich, Hannah Arendt, les théoriciens de l'École de Francfort, Claude Lefort). - Abensour 2009, p. 175, article « D'une mésinterprétation du totalitarisme et de ses effets ».
- Abensour 2009, p. 83, article « Réflexions sur les deux interprétations du totalitarisme selon Claude Lefort ».
- Abensour 2009, p. 196 article « D'une mésinterprétation du totalitarisme et de ses effets ».
- Abensour 2009, p. 168 article « D'une mésinterprétation du totalitarisme et de ses effets ».
- Abensour 2009, p. 169 article « D'une mésinterprétation du totalitarisme et de ses effets ».
- Abensour 2013a.
- Abensour 2013a, p. 43.
- Abensour 2013a, p. 44 (italiques de l'auteur).
- Abensour 2012a, p. 30-33. Ces épisodes révolutionnaires reviennent souvent comme exemple d'un agir démocratique dans les argumentations d'Abensour.
- Abensour 2012a, p. 211-220. Ce moment communal revient souvent comme exemple d'une institution démocratique.
- Abensour 2012a, p. 12.
- Abensour 2012a, p. 29.
- 2004_aux_pages_27-28,_et_dans_la_''Préface''_datée_de__aux_pages_29-30-198" class="mw-reference-text">Abensour 2012a, Voir dans la Préface datée de aux pages 27-28, et dans la Préface datée de aux pages 29-30.
- p. 141-190)-201" class="mw-reference-text">Abensour 2012a, Voir l'ensemble du chapitre cinq : « Les quatre caractères de la vraie démocratie » (p. 141-190).
- Abensour 2012a, p. 191.
- Abensour 2012a, p. 224.
- Abensour 2012a, p. 254.
- p. 247-290),_pour_voir_comment_Abensour_articule_les_concepts_"démocratie"_et_"anarchie"-205" class="mw-reference-text">Abensour 2012a, Lire l'intégralité de l'article placé en annexe, « Démocratie sauvage et principe d'anarchie » (p. 247-290), pour voir comment Abensour articule les concepts "démocratie" et "anarchie".
- Abensour 2012a, p. 169.
- Abensour 2012a, p. 27-28.
- 2009,_inédit)_:'''Itinéraires'''_*«_Manifeste_de_la_collection_"Critique_de_la_politique"_»_()_*«_Philosophie_politique_moderne_et_émancipation_»_()_*«_De_quel_retour_s'agit-il_?_»_()_*«_Sur_le_chemin_de_Machiavel_»_()_:'''Critique_de_la_domination_totalitaire'''_*«_Oser_rire_»_()_*«_Réflexions_sur_les_deux_interprétations_du_totalitarisme_selon_Claude_Lefort_»_()_*«_Hannah_Arendt_la_critique_du_totalitarisme_et_la_servitude_volontaire_?_»_()_*«_D'une_mésinterprétation_du_totalitarisme_et_de_ses_effets_»_()_:'''Philosophie_politique_critico-utopique_et_la_question_de_l'émancipation'''_*«_Comment_une_philosophie_de_l'humanité_peut-elle_être_une_philosophie_politique_moderne_?_»_()_*«_Hannah_Arendt_contre_la_philosophie_politique_?_»_()_*«_Pour_une_philosophie_politique_critique_?_»_()_*«_"Démocratie_sauvage"_et_"principe_d'anarchie"_»_()_*«_Utopie_et_démocratie_»_()_*«_L'extravagante_hypothèse_»_()-234" class="mw-reference-text">Abensour 2009, Voici la composition de ce recueil d'articles :
- « Préface » (, inédit)
- Itinéraires
- « Manifeste de la collection "Critique de la politique" » ()
- « Philosophie politique moderne et émancipation » ()
- « De quel retour s'agit-il ? » ()
- « Sur le chemin de Machiavel » ()
- Critique de la domination totalitaire
- « Oser rire » ()
- « Réflexions sur les deux interprétations du totalitarisme selon Claude Lefort » ()
- « Hannah Arendt la critique du totalitarisme et la servitude volontaire ? » ()
- « D'une mésinterprétation du totalitarisme et de ses effets » ()
- Philosophie politique critico-utopique et la question de l'Ă©mancipation
- « Comment une philosophie de l'humanité peut-elle être une philosophie politique moderne ? » ()
- « Hannah Arendt contre la philosophie politique ? » ()
- « Pour une philosophie politique critique ? » ()
- « "Démocratie sauvage" et "principe d'anarchie" » ()
- « Utopie et démocratie » ()
- « L'extravagante hypothèse » ().
- Abensour, « OWEN Robert, -, A New View of Society, - », Dictionnaire des œuvres politiques, op. cit.,‎ , p. 839-851
- Abensour, « SAINT-JUST, -, De la nature…, fin - », Dictionnaire des œuvres politiques, op. cit.,‎ , p. 1001-1014
- Abensour, « MORE Thomas, -, L'Utopie, », Dictionnaire des œuvres politiques, op. cit.,‎ , p. 798-815
- Abensour, « LEROUX Pierre, -, De l'Humanité, », Dictionnaire des œuvres politiques, op. cit.,‎ , p. 610-623
- Abensour, « Le guetteur de rêves. Walter Benjamin et l'utopie », Tumultes, no 12,‎ , p. 81-122
- Abensour 2016a.
- Abensour 2016a, p. 11. Dans ce livre, l'article du Dictionnaire des œuvres politiques devient le chapitre « Thomas More ou la voie oblique », l'article de la revue Tumultes le chapitre « Walter Benjamin, le guetteur de rêves ».
- Abensour 2013b.
- Abensour 2013c.
- 1973-)-245" class="mw-reference-text">Abensour 2016b, Ce livre réédite et réunit, enfin, l'article paru dans la revue Textures en deux livraisons (-).
- 2012_contient_la_«_Préface_»_à _la_seconde_édition_«_De_la_démocratie_insurgeante_»_(),_la_«_Préface_»_à _l'édition_italienne_«_Démocratie_insurgeante_et_institution_»_()_et,_en_annexe,_le_texte_«_"Démocratie_sauvage"_et_"principe_d'anarchie"_»_()._Il_manque_un_article_de_,_«_La_pari_de_la_démocratie_»,_paru_dans_''Le_Monde_des_débats'',_ainsi_que_le_texte_«_Utopie_et_démocratie_»-247" class="mw-reference-text">Abensour 2012a, La nouvelle édition datée de contient la « Préface » à la seconde édition « De la démocratie insurgeante » (), la « Préface » à l'édition italienne « Démocratie insurgeante et institution » () et, en annexe, le texte « "Démocratie sauvage" et "principe d'anarchie" » (). Il manque un article de , « La pari de la démocratie », paru dans Le Monde des débats, ainsi que le texte « Utopie et démocratie ».
- 2005._Seul_«_Lire_Saint-Just_»_(l'introduction_aux_''Œuvres_complètes''_de_Saint-Just_chez_Folio_en_)_n'est_pas_repris_ici-248" class="mw-reference-text">Abensour 2019a, Ce volume contient tous ses articles sur Saint-Just, ainsi que le texte paru aux éditions Horlieu en . Seul « Lire Saint-Just » (l'introduction aux Œuvres complètes de Saint-Just chez Folio en ) n'est pas repris ici.
- Abensour 2012b.
- 1988)_*«_Penser_l'utopie_autrement_»_()_*«_L'extravagante_hypothèse_»_()_*«_Le_mal_élémental_»_()_*«_Éthique_et_politique_:_le_Contre-Hobbes_d'Emmanuel_Levinas_»_()_*«_L'utopie_paradoxale_de_la_demeure_»_(,_inédit)_*«_Lire_Emmanuel_Levinas_»_(,_inédit)_*«_N'oubliez_pas_que_je_suis_phénoménologue_»_(,_inédit)_*«_L'an-archie_entre_métapolitique_et_politique_»_()_*«_Sartre_Levinas_»_(,_inédit)_*«_L'État_de_justice_chez_Levinas_»_()_*«_L'utopie_des_livres_»_()-250" class="mw-reference-text">Abensour 2021, Voici la composition de ce recueil d'articles et de textes inédits :
- « Rencontre, silence » ()
- « Penser l'utopie autrement » ()
- « L'extravagante hypothèse » ()
- « Le mal élémental » ()
- « Éthique et politique : le Contre-Hobbes d'Emmanuel Levinas » ()
- « L'utopie paradoxale de la demeure » (, inédit)
- « Lire Emmanuel Levinas » (, inédit)
- « N'oubliez pas que je suis phénoménologue » (, inédit)
- « L'an-archie entre métapolitique et politique » ()
- « Sartre Levinas » (, inédit)
- « L'État de justice chez Levinas » ()
- « L'utopie des livres » ().
- Abensour 2014b.
Ouvrages de la collection Critique de la politique (sélection)
- Dans sa collection « Critique de la politique », Abensour publie des livres qui questionnent ce rapport de la philosophie à la politique (sélection) : Jürgen Habermas, Théorie et pratique () ; Pierre Manent, Naissances de la politique moderne : Machiavel, Hobbes, Rousseau () ; Theodor W. Adorno, Dialectique négative () ; Max Horkheimer, Théorie critique () ; Leo Strauss, Pensées sur Machiavel () ; ou encore, de Michel-Pierre Edmond : Le philosophe-roi. Platon et la politique () et Aristote, la politique des citoyens et la contingence ().
- Dans sa collection « Critique de la politique », Abensour publie des livres qui touchent à l'émancipation (sélection) : Étienne de La Boétie, Le Discours de la servitude volontaire () ; Georg W. F. Hegel, Système de la vie éthique () ; Friedrich W. J. von Schelling, Recherches sur la liberté humaine () ; Michèle Ansart-Dourlen, Freud et les Lumières : Individu, raison, société () ; Blaise Bachofen, La condition de la liberté : Rousseau, critique des raisons politiques () ; Martin Breaugh, L'expérience plébéienne : Une histoire discontinue de la liberté politique () ; Jean-Marie Guyau, Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction ().
- Dans sa collection « Critique de la politique », Abensour publie des livres qui interrogent les faits révolutionnaires (sélection) : Johann G. Fichte, Considérations destinées à rectifier les jugements du public sur la Révolution française () ; Christopher Hill, Le Monde à l'envers : Les idées radicales au cours de la Révolution anglaise () ; Michael Walzer, Régicide et Révolution : Le procès de Louis XVI () ; Marc Richir, Du sublime en politique () ; Dolf Oehler, Le spleen contre l'oubli, : Baudelaire, Flaubert, Heine, Herzen () ; Joseph Ferrari, Machiavel, juge des révolutions de notre temps () ; Emmanuel Kant, Le Conflit des Facultés : Et autres textes sur la Révolution () ; Sophie Wahnich, La Révolution française n'est pas un mythe ().
- Dans sa collection « Critique de la politique », Abensour publie des livres qui ravivent l'utopie (sélection) : Collectif, Utopie et marxisme selon Ernst Bloch : Un système de l'inconstructible () ; Bronisław Baczko, Lumières de l'utopie () ; Ronald Creagh, Laboratoires de l'utopie : Les communautés libertaires aux États-Unis () ; Bronisław Baczko, Les imaginaires sociaux : Mémoires et espoirs collectifs () ; Florent Perrier, topeaugraphies de l'utopie : esquisses sur l'art, l'utopie et le politique () ; Daniel Payot, Constellation et utopie : Theodor W. Adorno, le singulier et l'espérance ().
- Dans sa collection « Critique de la politique », Abensour publie des livres qui sondent le totalitarisme (sélection) » : Theodor W. Adorno, Minima Moralia : Réflexions sur la vie mutilée () ; Franz Neumann, Béhémoth : Structure et pratique du national-socialisme - () ; Theodor W. Adorno, Jargon de l'authenticité : De l'idéologie allemande () ; Max Horkheimer, Notes critiques, - : Sur le temps présent () ; Charlotte Beradt, Rêver sous le IIIe Reich ().
- Dans sa collection « Critique de la politique », Abensour publie des livres qui s'intéressent aux phénomènes démocratiques (sélection) : Jürgen Habermas, L'espace public : Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise () ; Nicole Loraux, La cité divisée : L'oubli dans la mémoire d'Athènes () ; Nicolas Israël, Généalogie du droit moderne : L'état de nécessité () ; Géraldine Muhlmann, Du journalisme en démocratie : Essai () ; Oskar Negt, L'espace public oppositionnel () ; Marc Richir, La contingence du despote () ; Yohann Dubigeon, La démocratie des conseils : Aux origines modernes de l'autogouvernement () ; Gustave Lefrançais, Étude sur le mouvement communaliste à Paris en 1871 () ; Arthur Arnould, Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris : Notes et souvenirs personnels ().
Références de la bibliographie
- Cervera-Marzal 2013, p. 14.
- Kupiec 2017.
- Birnbaum 2017, p. 14. Au premier paragraphe de l'article, Birnbaum qualifie ainsi Abensour : « Intellectuel libertaire, pédagogue libéral et éditeur libre ».
- § 17_en_ligne),_Poirier_écrit_:_«_Il_faut_[…]_pointer_dans_le_travail_de_M._Abensour_un_mouvement_de_mise_en_question_de_l'État,_fidèle_à _une_inspiration_et_à _une_sensibilité_libertaire_qui_parcourt_son_œuvre_»-5" class="mw-reference-text">Poirier 2017, À la page 9 de son article (pagination du PDF ; § 17 en ligne), Poirier écrit : « Il faut […] pointer dans le travail de M. Abensour un mouvement de mise en question de l'État, fidèle à une inspiration et à une sensibilité libertaire qui parcourt son œuvre ».
- Rouillé-Boireau 2018, passim. Dans cet article, Rouillé-Boireau fait ressortir les traits libertaires de la pensée d'Abensour.
- Pinto 2019, Le nom de Miguel Abensour est mentionné à la page 102 (§11 en ligne). Pinto, sans argumenter sur le fond ni sur les textes, range Abensour parmi les « intellectuels de luxe » parce qu'il fut directeur du Collège international de philosophie.
- Cervera-Marzal et Poirier 2018, p. 24 (« Chapitre 1. L'utopie et la lutte des hommes. Entretien avec Miguel Abensour »).
- Birnbaum 2017, p. 14.
- § 2_en_ligne-21" class="mw-reference-text">Poirier 2017, p. 2 (pagination du PDF) ; § 2 en ligne.
- § 3_en_ligne-22" class="mw-reference-text">Delmotte 2015, p. 1 (pagination du PDF) ; § 3 en ligne.
- § 3_en_ligne-25" class="mw-reference-text">Perrier 2017, p. 68 ; § 3 en ligne.
- § 3_en_ligne-26" class="mw-reference-text">Perrier 2017, p. 69 ; § 3 en ligne.
- § 3_en_ligne-27" class="mw-reference-text">Breaugh 2003, p. 46 ; § 3 en ligne.
- § 14_en_ligne-28" class="mw-reference-text">Bordes 2018, p. 117 ; § 14 en ligne.
- § 5_en_ligne-31" class="mw-reference-text">Berthot 2007, p. 108 ; § 5 en ligne.
- 1950_le_groupe_[[Socialisme_ou_Barbarie]]_»-32" class="mw-reference-text">Cervera-Marzal et Poirier 2017, Fin du premier paragraphe : « [Abensour] prit part à l'aventure des revues Textures et Libre où il s'agissait de réinventer une politique émancipatrice en référence à la critique du stalinisme qu'avait menée dans les années le groupe Socialisme ou Barbarie ».
- Berthot 2007.
- Dosse 2014, Pour un bref aperçu de l'histoire de la revue, voir aux pages 224 à 230. Pour des propos d'Abensour recueillis par Dosse, voir à la page 226 : « Je suis arrivé à Textures de la manière suivante. Quand j'ai écrit un texte sur "Le destin de l'utopie", je l'ai proposé aux Temps Modernes. J'ai su après que la grande prêtresse, Simone de Beauvoir, avait dit que c'était trop universitaire. Il a été pris tout de suite par Textures, mais, trop long, il est paru en deux livraisons. Gauchet et Richir m'ont proposé de rejoindre le groupe et de venir à une réunion. Et à la première réunion j'ai assisté à une engueulade terrible entre Lefort et Castoriadis : "Comment ça ? Mais si c'est ça, je ne veux pas discuter davantage avec toi." Au point qu'au sortir de la réunion, Richir et Gauchet se sont excusés auprès de moi : "On est désolé" ».
- 1977,_avec_comme_sous-titre_"Politique-anthropologie-philosophie"._»_À_la_note_no 46_de_la_page_234,_il_est_écrit_:_«_Le_comité_de_rédaction_est_composé_de_Miguel_Abensour,_Cornelius_Castoriadis,_Pierre_Clastres,_Marcel_Gauchet,_Claude_Lefort,_Maurice_Luciani._Le_secrétaire_de_rédaction_est_Marcel_Gauchet_»-38" class="mw-reference-text">Dosse 2014, Pour un bref aperçu de l'histoire de la revue, voir aux pages 234 à 239. Dosse écrit à la page 234 : « Textures ayant disparu, l'opportunité se présente de lancer une nouvelle revue éditée par Jean-Luc Pidoux-Payot aux éditions Payot. Une partie de l'ancienne équipe de Textures se retrouve pour prendre en charge Libre, dont le premier numéro paraît en , avec comme sous-titre "Politique-anthropologie-philosophie". » À la note no 46 de la page 234, il est écrit : « Le comité de rédaction est composé de Miguel Abensour, Cornelius Castoriadis, Pierre Clastres, Marcel Gauchet, Claude Lefort, Maurice Luciani. Le secrétaire de rédaction est Marcel Gauchet ».
- Dosse 2014, p. 239 : « Lefort crée alors une revue accueillie par les éditions Ramsay avec, entre autres, Miguel Abensour, Simone Debout, Marc Richir, Fernando Gil, Carlos Semprun, Claude Mouchard et Pierre Pachet, qui prend pour titre Passé-Présent ».
- Cervera-Marzal 2013, p. 15.
- Kupiec et Tassin 2006, p. 25-26 (contribution d'Élisabeth de Fontenay : « La présidence d'une utopie »).
- Kupiec et Tassin 2006, p. 25 (contribution d'Élisabeth de Fontenay : « La présidence d'une utopie »).
- Abensour et al. 1998, À la page 124, Abensour déclare ceci : « D'une certaine manière, j'ai accueilli le Collège comme une tentative dans le monde contemporain de répéter cette expérience, de répéter l'expérience qu'avait faite l'École de Francfort, comme celle qu'à sa façon avait aussi faite le Collège de sociologie en France à la fin des années trente. Quand j'ai disposé de quelques responsabilités au Collège, j'ai gardé ce modèle présent à l'esprit, d'autant plus présent qu'il m'a semblé qu'il y avait des passerelles possibles entre la critique de la modernité que faisait l'École de Francfort et celle, inspirée par Heidegger, que représentaient certains membres du Collège. C'était un lieu de possible confrontation de ces deux critiques de la modernité ».
- § 4_en_ligne-54" class="mw-reference-text">Perrier 2017, p. 69 ; § 4 en ligne.
- Abensour et al. 1998, À la page 130, Abensour déclare : « on a réuni des participants considérés comme entretenant entre eux des rapports d'opposition. Or ce colloque s'est très bien déroulé. C'est assez révélateur de l'espace de pensée qu'offre le Collège. D'une part, ce n'est pas un lieu consensuel ; d'autre part, ce n'est pas un lieu où l'on travaille à cultiver et rigidifier les oppositions pour en faire une sorte de champ agonistique définitif ».
- Abensour et al. 1998, p. 131.
- Cervera-Marzal et Poirier 2018, p. 57 (contribution de Patrice Vermeren : « Saint-Just contre Saint-Just ? Miguel Abensour, la Révolution comme énigme et le paradoxe de son héros »).
- § 8_en_ligne-63" class="mw-reference-text">Delmotte 2015, p. 4 (pagination du PDF) ; § 8 en ligne.
- Perrier 2017, p. 68 ; chapeau de l'article en ligne.
- § 4_et_
§ 5_en_ligne-68" class="mw-reference-text">Breaugh 2003, p. 46-47 ; § 4 et § 5 en ligne. - Sagradini 2017, 2ème paragraphe.
- 1988,_avec_une_préface_de_lui_intitulée_"La_Passion_d'E._P._Thompson"._»_(contribution_d'Antonia_Birnbaum_:_«_Miguel_Abensour,_collectionneur_et_utopiste_»)-76" class="mw-reference-text">Kupiec et Tassin 2006, p. 606 : « M. Abensour voulait publier La Formation de la classe ouvrière anglaise d'E. P. Thompson [chez Payot], les droits de traduction étaient achetés, mais les problèmes afférents ont rendu la chose impossible. Le livre est finalement paru, coédité par Gallimard et le Seuil, en , avec une préface de lui intitulée "La Passion d'E. P. Thompson". » (contribution d'Antonia Birnbaum : « Miguel Abensour, collectionneur et utopiste »).
- Cervera-Marzal et Poirier 2018.
- Cohen-Halimi et Wahnich 2018.
- Kupiec et Tassin 2006, p. 608 (contribution d'Antonia Birnbaum : « Miguel Abensour, collectionneur et utopiste »).
- § 3_en_ligne-103" class="mw-reference-text">Poirier 2017, p. 2 (pagination du PDF) ; § 3 en ligne.
- Kupiec et Tassin 2006, p. 602 (contribution d'Antonia Birnbaum : « Miguel Abensour, collectionneur et utopiste »).
- p. 605-606)_:_
«_Réédition,_traduction,_publication_:_ces_trois_pratiques_explorent_l'intrication_entre_les_tumultes_nés_du_désir_d'émancipation_et_les_écritures_inventées_pour_en_formuler_la_nécessité_» -105" class="mw-reference-text">Kupiec et Tassin 2006, Sur ces questions de réédition, de publication et de traduction, voir les remarques de Birnbaum aux pages 604 et 605 de sa contribution (« Miguel Abensour, collectionneur et utopiste »). Elle écrit ainsi (p. 605-606) : « Réédition, traduction, publication : ces trois pratiques explorent l'intrication entre les tumultes nés du désir d'émancipation et les écritures inventées pour en formuler la nécessité ». - Kupiec et Tassin 2006, p. 597 (contribution d'Antonia Birnbaum : « Miguel Abensour, collectionneur et utopiste »).
- § 4_en_ligne-109" class="mw-reference-text">Poirier 2017, p. 3 (pagination du PDF) ; § 4 en ligne.
- § 6_en_ligne-116" class="mw-reference-text">Perrier 2017, p. 69 ; § 6 en ligne.
- «_Les_choses_ont_tardé_et_''L'Éclipse_de_la_raison''_de_Max_Horkheimer_est_paru_en_premier,_en_1974,_suivi_du_''Discours_de_la_servitude_volontaire''_en_._»_(contribution_d'Antonia_Birnbaum_:_«_Miguel_Abensour,_collectionneur_et_utopiste_»)-117" class="mw-reference-text">Kupiec et Tassin 2006, Birnbaum indique à la page 603 que le Discours de la servitude volontaire devait être le titre inaugural de la collection mais : « Les choses ont tardé et L'Éclipse de la raison de Max Horkheimer est paru en premier, en 1974, suivi du Discours de la servitude volontaire en . » (contribution d'Antonia Birnbaum : « Miguel Abensour, collectionneur et utopiste »).
- § 9_en_ligne-118" class="mw-reference-text">Delmotte 2015, p. 5 (pagination du PDF) ; § 9 en ligne.
- Cervera-Marzal et Poirier 2017, Fin du deuxième paragraphe.
- «_je_refuse_toujours_de_parler_de_l'utopie_au_singulier_parce_qu'on_remarque_facilement_que_le_discours_sur_l'utopie_au_singulier_est_souvent_extrêmement_défavorable,_dépréciatif._Le_fait_de_parler_"des"_utopies_au_pluriel,_en_y_apportant_ainsi_des_précisions_historiques_et_théoriques,_indique_déjà _qu'on_accepte_une_certaine_positivité_de_l'utopie_»-120" class="mw-reference-text">Cervera-Marzal et Poirier 2018, À la page 15 de l'entretien conduit par Cervera-Marzal, Fjeld et Carabedian, Abensour déclare : « je refuse toujours de parler de l'utopie au singulier parce qu'on remarque facilement que le discours sur l'utopie au singulier est souvent extrêmement défavorable, dépréciatif. Le fait de parler "des" utopies au pluriel, en y apportant ainsi des précisions historiques et théoriques, indique déjà qu'on accepte une certaine positivité de l'utopie ».
- Cervera-Marzal 2013, p. 16.
- Cervera-Marzal 2013, p. 18.
- Cervera-Marzal et Poirier 2018, p. 18.
- «_La_tentative_d’Abensour_—_ne_faire_aucune_peine_à _Marx_au_nom_de_l’utopie,_mais_ne_faire_aucun_ton_aux_utopies_au_nom_de_Marx_—_a_parfois_quelque_chose_d’un_peu_appliqué._[…]._Cela_dit,_son_immense_mérite,_à _travers_tous_les_textes_qu’il_a_exhumés,_et_brassés,_est_de_faire_sentir_le_poids_dont_la_condamnation_marxiste_a_écrasé_l’utopie_et_quel_long_discrédit_en_est_résulté_pour_le_genre_tout_entier_»-163" class="mw-reference-text">Ozouf 1980, p. 126. Ozouf écrit plus loin : « La tentative d’Abensour — ne faire aucune peine à Marx au nom de l’utopie, mais ne faire aucun ton aux utopies au nom de Marx — a parfois quelque chose d’un peu appliqué. […]. Cela dit, son immense mérite, à travers tous les textes qu’il a exhumés, et brassés, est de faire sentir le poids dont la condamnation marxiste a écrasé l’utopie et quel long discrédit en est résulté pour le genre tout entier ».
- Maggiori 2017, p. 26.
- Birnbaum 2006, p. 15.
- § 6_en_ligne-213" class="mw-reference-text">Perrier 2017, p. 69 (pagination du PDF) ; § 6 en ligne.
- «_La_première_réception_véritable_de_l'École_de_Francfort_dans_notre_pays_fut_tardive._Elle_date_des_années_soixante-dix,_où_quelques_ouvrages_furent_enfin_traduits_et_où_des_pionniers_comme_Miguel_Abensour,_Gérard_Raulet_et_Jean-Marie_Vincent_entreprirent_de_diffuser_cette_attitude_théorique_et_ce_programme_de_recherche_dans_un_contexte_qui_leur_était_largement_hermétique_»_(p. 9-10)-214" class="mw-reference-text">Renault et Sintomer 2003, Dans l'introduction de cet ouvrage, Renault et Sintomer écrivent : « La première réception véritable de l'École de Francfort dans notre pays fut tardive. Elle date des années soixante-dix, où quelques ouvrages furent enfin traduits et où des pionniers comme Miguel Abensour, Gérard Raulet et Jean-Marie Vincent entreprirent de diffuser cette attitude théorique et ce programme de recherche dans un contexte qui leur était largement hermétique » (p. 9-10).
- «_la_collection_"Critique_de_la_politique",_créée_par_Miguel_Abensour,_a_permis_à _un_public_excédant_le_cercle_restreint_des_"spécialistes"_d’avoir_accès_à _certains_des_écrits_majeurs_d’Adorno,_de_Horkheimer,_et_naturellement_de_Habermas,_avec_les_traductions_de_l’''Espace_public''_()_et_des_essais_composant_''Théorie_et_pratique''_()_»-215" class="mw-reference-text">Fœssel, Haber et Kervégan 2015, Voici ce que dit Jean-François Kervégan à la page 56 : « la collection "Critique de la politique", créée par Miguel Abensour, a permis à un public excédant le cercle restreint des "spécialistes" d’avoir accès à certains des écrits majeurs d’Adorno, de Horkheimer, et naturellement de Habermas, avec les traductions de l’Espace public () et des essais composant Théorie et pratique () ».
- Pinto 2020, Dans cet article s'inscrivant dans la tradition sociologique bourdieusienne, Pinto mobilise la théorie des champs de Pierre Bourdieu afin de montrer que différents médiateurs (traducteurs, éditeurs, critiques, etc.) de l'école de Francfort ont recouru aux auteurs et aux écrits de la Théorie critique pour affirmer et/ou obtenir une place dans le champ académique.
- Pinto 2020, p. 144.
- Cohen-Halimi et Wahnich 2018, p. 9, article « Miguel Abensour, mémoire de l'utopie ».
- Cohen-Halimi et Wahnich 2018, p. 8, « Présentation ». Conçu en hommage à M. Abensour, ce n°56 de la revue Lignes réunit des contributions de Antonia Birnbaum, Catherine Chalier, Michèle Cohen-Halimi, Christophe David, Simone Debout-Oleszkiewicz, Michel Enaudeau, Louis Janover, Anne Kupiec, Henri Lonitz, Gilles Moutot, Daniel Payot, Damien Pelosse, Florent Perrier, Monique Rouillé-Boireau, Patrice Vermeren, Sophie Wahnich et Irving Wohlfarth.
- Chevrier, Couture et Vibert 2015, Pour une brève mise en perspective, voir aux pages 9-13 de l'introduction. Outre l'ensemble de l'ouvrage, voir en particulier l'article de Pauline Colonna d’Istria, « Démocratie agonistique et démocratie sauvage. Institutionnaliser le conflit ? », aux pages 257-266.
- Deleixhe et Delmotte 2019.
- «_démocratie_agonistique_»_introduit_par_Audric_Vitiello-223" class="mw-reference-text">Cervera-Marzal 2013, p. 18-19 : Cervera-Marzal préfère le syntagme « démocratie agonistique » introduit par Audric Vitiello.
- Cohen-Halimi et Whanich 2018, p. 108, article « Miguel Abensour, penseur libertaire ».
- Kupiec et Tassin 2006, p. 190 (contribution de Max Blechman : « Penser l'émancipation autrement »).
- Deleixhe 2019, p. 43.
- § 12-227" class="mw-reference-text">Vitiello 2008, § 12.
- Carabédian, Cervera-Marzal et Fjeld 2016.
- Carabédian, Cervera-Marzal et Fjeld 2017.
- Breaugh 2003, p. 45 (Dans sa note dédicatoire).
- Kupiec et Munnich 2019, Une bibliographie exhaustive de son œuvre (ouvrages, direction d'ouvrages, édition d'ouvrages, articles et contributions) est proposée aux pages 259 à 268.
- § 9_en_ligne_:_
«_Miguel_Abensour_fut_surtout_l’auteur_de_nombreux_articles_qu’il_avait_commencé_à _rassembler_sous_la_série_intitulée_''Utopiques''_et_dont_pas_moins_de_six_volumes_seront_à _terme_publiés_par_les_éditions_Sens_&_Tonka_»-246" class="mw-reference-text">Perrier 2017, p. 70 (pagination du PDF) ; § 9 en ligne : « Miguel Abensour fut surtout l’auteur de nombreux articles qu’il avait commencé à rassembler sous la série intitulée Utopiques et dont pas moins de six volumes seront à terme publiés par les éditions Sens & Tonka ».
Références ponctuelles et autres sources
- Insee, « Extrait de l'acte de décès de Miguel Hervé Abensour », sur MatchID
- Étienne de La Boétie (préf. Arlette Jouanna, André Pessel & Francine Markovits, postface James C. Scott, Pascal Quignard, Miguel Abensour), Discours de la Servitude volontaire, Paris, Klincksieck & Droz, coll. « Critique de la politique », , p. 8Abensour fait référence à ce passage au début du Discours (Manuscrit De Mesmes) :
« Pour ce coup je ne voudrois sinon entendre comm'il se peut faire que tant d'hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations endurent quelques fois un tyran seul, qui n'a puissance que celle qu'ils luy donnent, qui n'a pouvoir de leur nuire sinon tant qu'ils ont vouloir de l'endurer, qui ne sçauroit leur faire mal aucun sinon lors qu'ils aiment mieulx le souffrir que lui contredire. Grand chose certes, et toutesfois si commune qu'il s'en faut de tant plus douloir et moins s'esbahir, voir un million d'hommes servir miserablement, aiant le col sous le joug, non pas contrains par une plus grande force mais aucunement (ce semble) enchantés et charmés par le nom seul d'un duquel ils ne doivent ni craindre la puissance puis qu'il est seul, ny aimer les qualités puis qu'il est en leur endroit inhumain et sauvage. »
- Baruch Spinoza, « “Préface” au Traité théologico-politique (Dan Arbib trad.) », dans Spinoza, Œuvres complètes (Bernard Pautrat dir.), Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », , p. 336Abensour fait référence à ce passage de la préface :
« Toutefois, si le plus grand secret du régime monarchique et son principal intérêt consistent à tromper les hommes et à dissimuler sous le nom spécieux de religion la crainte qui doit les retenir, afin qu'ils combattent pour leur servitude comme pour leur salut et qu'ils pensent qu'il n'est pas turpitude, mais très digne, de dépenser sang et âme pour la vantardise d'un seul homme, on ne peut au contraire rien n'inventer ni tenter de plus contraire à la félicité dans une libre république, puisqu'il répugne tout à fait à la liberté commune de préempter le libre jugement de chacun par des préjugés ou de le contraindre de quelque façon. »
- Hélène Combis, « Miguel Abensour, penseur à contre-pente de la philosophie politique », sur France Culture,
- Patrice Vermeren, « Amb motiu de la mort de Miguel Abensour », sur Mirmanda. Revista de cultura/revue de culture - Catalunya del Nord, (consulté le )
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- « Centre de sociologie des pratiques et des représentations politiques », sur CSPRP Université Paris Diderot 7 (consulté le ).
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- Marcel Gauchet, La Condition historique, Paris, Stock, (ISBN 9782234072831), p. 203-5
- Miguel Abensour, Lettre d'un révoltiste à Marcel Gauchet converti à la politique normale, Paris, Sens & Tonka, (ISBN 9782845341821)
- Miguel Abensour, La Démocratie contre l'État. Marx et le moment machiavélien, Paris, Félin Kiron, (ISBN 9782866457839)
- Maximilien Rubel, Marx, critique du marxisme, Paris, Payot, coll. « Critique de la politique » (no 3),
- Maximilien Rubel, Karl Marx, essai de biographie intellectuelle, Paris, Klincksieck, coll. « Critique de la politique » (no 3),
- Louis Janover, « En mémoire de Miguel Abensour (1939-2017) », sur Collectif Smolny (consulté le )
- Pierre Clastres, La Société contre l'État : Recherches d'anthropologie politique, Paris, Éditions de minuit, coll. « Critique »,
- Antoine-Louis de Saint-Just, Œuvres, Paris, Gallimard, coll. « Folio histoire »,
- Bernard Vinot, « Œuvres complètes », Annales historiques de la Révolution française, no 338,‎ , p. 160-161 (lire en ligne)Cet article est une recension critique de l'édition réalisée par Abensour et Anne Kupiec.
- Edward P. Thompson, La formation de la classe ouvrière anglaise, Paris, Seuil, coll. « Points histoire », (1re éd. 1988)
- J.-L. P., « Documents pour servir à l'histoire de l'Association Française de Science Politique 1949-1999 », Revue française de science politique, vol. 51,‎ , p. 269-294 (lire en ligne)L'information figure à la page 273 de l'article. Le colloque se tint le et le .
- Guillaume Courty, « Abensour (Miguel), L'Esprit des lois sauvages. Pierre Clastres ou une nouvelle anthropologie politique, Paris, Seuil, 1987 [note critique] », Politix. Revue des sciences sociales du politique, no 2,‎ , p. 88-89 (lire en ligne)
- (pt) Pierre Clastres, Arqueologia da violĂŞncia, SĂŁo Paulo, Cosac & Naify,
- (pt) Pierre Clastres, A Sociedade contra o Estado : Pesquisas de antropologia polĂtica, SĂŁo Paulo, Cosac & Naify,
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- Max Horkheimer, Éclipse de la raison, Paris, Payot, coll. « Critique de la politique » (no 1),
- Étienne de La Boétie, Le Discours de la servitude volontaire, Paris, Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot - Classiques », (1re éd. 1976)Cette édition en format de poche reprend l'intégralité des textes présents dans l'édition de .
- Pierre Clastres, La Société contre l'État : Recherches d'anthropologie politique, Paris, Éditions de Minuit, coll. « Reprise », (1re éd. 1974)Voir en particulier le chapitre 11 qui donne son titre à l'ouvrage : « La société contre l'État » (p. 161-186).
- Étienne de La Boétie 1976, p. VIII, italiques de l'auteur.
- Nicole Loraux, La cité divisée : L'oubli dans la mémoire d'Athènes, Paris, Payot, coll. « Critique de la politique »,
- François Châtelet, Olivier Duhamel et Évelyne Pisier (dir.), Dictionnaire des œuvres politiques, Paris, PUF, « Quadrige - Référence », , 1250 p.
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Articles
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- [Birnbaum 2017] Jean Birnbaum, « Miguel Abensour. Philosophe », Le Monde, no 22 484,‎ , p. 14 (lire en ligne )
- [Breaugh 2003] Martin Breaugh, « Critique de la domination, pensée de l’émancipation. Sur la philosophie politique de Miguel Abensour. », Politique et Sociétés, vol. 22, no 3 « Le retour de la philosophie politique en France »,‎ , p. 45-69 (ISSN 1703-8480, DOI 10.7202/008850ar, lire en ligne, consulté le )
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- [Perrier 2017] Florent Perrier, « Miguel Abensour, l’utopie pour fil rouge », En Attendant Nadeau, no 37,‎ , p. 68-72 (lire en ligne, consulté le )
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Ouvrages et revues
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- [Cervera-Marzal et Poirier 2018] Manuel Cervera-Marzal (dir.) et Nicolas Poirier (dir.), Désir d'utopie : Politique et émancipation avec Miguel Abensour, Paris, L'Harmattan, coll. « La philosophie en commun »,
- [Cohen-Halimi et Wahnich 2018] Michèle Cohen-Halimi (dir.) et Sophie Wahnich (dir.), « Miguel Abensour : La sommation utopique », Lignes, no 56,‎ (lire en ligne )
- [Kupiec et Tassin 2006] Anne Kupiec (dir.) et Étienne Tassin (dir.), Critique de la politique : Autour de Miguel Abensour, Paris, Sens & Tonka, , 630 p. (ISBN 978-2-84534-130-2)
- Gilles Labelle, L'écart absolu : Miguel Abensour, Paris, Sens & Tonka, coll. « Miguel Abensour »,
- Patrice Vermeren, Penser contre : Quatre essais sur la philosophie critique de Miguel Abensour, Paris, Sens & Tonka, coll. « Miguel Abensour »,
Articles
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- [Bordes 2018] François Bordes, « Prismes. Théorie critique », La revue des revues, no 60,‎ , p. 113-119 (lire en ligne)
- [Deleixhe 2019] Martin Deleixhe, « La démocratie radicale et critique du marxisme. Démocratie, État et conflictualité », Raisons Politiques, no 75 « Démocratie radicale : retours critiques »,‎ , p. 29-44 (lire en ligne)
- [Fœssel, Haber et Kervégan 2015] Michaël Fœssel, Stéphane Haber et Jean-François Kervégan, « L'effet Habermas dans la philosophie française », Esprit,‎ , p. 55-68 (lire en ligne )
- [Ozouf 1980] Mona Ozouf, « L'utopie, encore et toujours », Le Débat, no 2,‎ , p. 126-134 (lire en ligne)
- [Pinto 2019] Louis Pinto, « Pour une sociologie des intellectuels de luxe », Savoir/Agir, no 47,‎ , p. 97-107 (lire en ligne)
- [Pinto 2020] Louis Pinto, « Le commerce des idées philosophiques : Le cas des médiateurs français de la "théorie critique" de Francfort », Revue européennes de sciences sociales, vol. 58, no 1,‎ , p. 117-147 (lire en ligne )
- [Vitiello 2008] Audric Vitiello, « Démocratie radicale », sur DicoPo (Dictionnaire de théorie politique), (consulté le )
Ouvrages et revues
- Alice Carabédian (dir.), Manuel Cervera-Marzal (dir.) et Anders Fjeld (dir.), « Utopia Nova : La démocratie, radicalement », Tumultes, no 47,‎ (lire en ligne)
- Alice Carabédian (dir.), Manuel Cervera-Marzal (dir.) et Anders Fjeld (dir.), « Utopia Nova II : La radicalité démocratique », Tumultes, no 49,‎ (lire en ligne)
- [Chevrier, Couture et Vibert 2015] Marc Chevrier (dir.), Yves Couture (dir.) et Stéphane Vibert (dir.), Démocratie et modernité : La pensée politique française contemporaine, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Res publica »,
- Martin Deleixhe (dir.) et Florence Delmotte (dir.), « Démocratie radicale : retours critiques », Raisons Politiques, no 75,‎ (lire en ligne)
- [Dosse 2014] François Dosse, Castoriadis : Une vie, Paris, La Découverte, , 532 p. (ISBN 978-2-7071-7126-9)
- Franck Fischbach, Le sens du social : Les puissances de la coopération, Montréal, Lux, coll. « Humanités »,
- [Renault et Sintomer 2003] Emmanuel Renault (dir.) et Yves Sintomer (dir.), Où en est la théorie critique ?, Paris, La Découverte, coll. « Recherches »,
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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