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Grandes manœuvres

Les grandes manœuvres désignent des exercices militaires concernant des effectifs importants.

Un hélicoptère français au-dessus du pont du navire indien INS Viraat pendant l'exercice Varuna, qui implique les marines des deux pays, en 2015.

Aux différentes époques, les grandes manœuvres sont l'occasion de tester l'entraînement des troupes et des états-majors, de tester les règlements d'emploi et le nouveau matériel, mais aussi de montrer la puissance de la force militaire organisatrice aux autres États, représentés par des attachés militaires ainsi que par des journalistes.

Le plus souvent, ces grandes manœuvres sont organisées autour de la reconstitution de l'affrontement de deux partis (le plus souvent dénommés « parti rouge » et « parti bleu »), avec des arbitres et un règlement.

Manœuvres avant 1914

Toutes les puissances européennes organisent chaque année des grandes manœuvres, que ce soit l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni ou la Russie. Du temps de l'Empire allemand (1871-1918), les grandes manœuvres de la Deutsches Heer (l'armée allemande) portent le nom de Kaisermanöver (manœuvres impériales).

En France, les grandes manœuvres ont lieu en automne, au niveau d'une brigade, d'une division, d'un corps d'armée, voire d'une armée. Ce dernier cas ne concerne chaque année que certains corps d'armée, en fonction du budget du ministère de la Guerre. « Les manœuvres d'armée comportent d'abord des manœuvres de corps d'armée contre corps d'armée, puis des opérations exécutées par les corps d'armée réunis contre un ennemi figuré »[1] :

Grandes manœuvres de l'Est en 1912 : les généraux Castelnau et Joffre avec deux arbitres (brassard blanc à la manche).
  • en 1898, le les manĹ“uvres de l'Est opposent les 3e et 16e corps Ă  Sainte-Menehould, le , les manĹ“uvres du centre Ă  Dompierre-sur-Besbre opposent les 8e et 13e corps [2].
  • en 1901, les grandes manĹ“uvres de l'Est opposent les armĂ©es A et B ;
  • en 1903, les grandes manĹ“uvres du Centre opposent les 12e et 13e corps, tandis que celles du Sud-Est les 14e et 15e corps[3] ;
  • en 1904, les grandes manĹ“uvres du Nord-Ouest opposent sous la pluie les 3e et 4e corps en Eure-et-Loir[4], tandis que celles de l'Est les 7e et 8e corps ;
  • en 1905, les grandes manĹ“uvres de l'Est concernent les 5e, 6e et 20e corps, tandis que celles de l'Ouest impliquent les 9e, 10e et 11e corps (essai d'un harnachement allĂ©gĂ©) ;
  • en 1906, les grandes manĹ“uvres de forteresse occupent le 7e corps[5] ;
  • en 1907, les grandes manĹ“uvres du Sud-Ouest opposent les 12e et 18e corps ;
  • en 1908, les grandes manĹ“uvres du Centre voient s'affronter dans le Cher l'armĂ©e dite de l'Est du gĂ©nĂ©ral TrĂ©meau avec pour chef d'Ă©tat-major Édouard de Castelnau, les 8e corps et 9e corps Ă  l'armĂ©e dite de l'Ouest du gĂ©nĂ©ral Millet avec pour chef d'Ă©tat-major Ferdinand Foch, les 4e corps et 5e corps. Les opĂ©rations sont dirigĂ©es par Henri de Lacroix accompagnĂ© du capitaine Buat (essai sans adoption de l'Ă©quipement Mills-Bruzon) ;
  • du 15 au , les grandes manĹ“uvres du Sud-Est concernent les 13e (gĂ©nĂ©ral François Goiran, parti blanc) et 14e corps (gĂ©nĂ©ral Virgile Robert) sous la direction du gĂ©nĂ©ral TrĂ©meau, dans le Bourbonnais autour de Gannat, Lapalisse et Roanne[6] (test du ravitaillement par camion) ;
  • du 12 au , les grandes manĹ“uvres de Picardie, entre Beauvais et Neufchatel, opposent les 2e (gĂ©nĂ©ral Marie-Georges Picquart) et 3e corps d'armĂ©e (gĂ©nĂ©ral Victor Meunier) sous l'arbitrage du gĂ©nĂ©ral Alexandre Percin (test des batteries de corps d'armĂ©e, des aĂ©roplanes, des dirigeables et de l'artillerie anti-aĂ©rienne) ;
  • du 5 au , les grandes manĹ“uvres du Nord concernent les 1er et 6e corps ;
  • du 11 au , les grandes manĹ“uvres de l'Ouest concernent les 4e, 5e, 9e, 10e et 11e corps autour de Thouars, Montreuil-Bellay et Loudun, sous la direction du gĂ©nĂ©ral Joseph Joffre ;
  • en 1913, d'une part les 12e et 18e corps, la 1re DIC et une brigade de cavalerie (gĂ©nĂ©ral Paul Pau, parti bleu) contre d'autre part les 16e et 17e corps et la 6e DC (gĂ©nĂ©ral Nicolas Chomer, parti rouge), chaque armĂ©e avec un groupe d'artillerie lourde, un dirigeable et trois escadrilles d'aĂ©roplanes[7] - [8] ;
  • en 1914, entre le 1er et le 2e corps (annulĂ©s pour cause de guerre).
  • Le grand-duc Nicolas lors des grandes manĹ“uvres de l'armĂ©e française de 1912
  • DĂ©part pour le terrain des manĹ“uvres.
    Départ pour le terrain des manœuvres.
  • Le grand-duc passant en revue une compagnie.
    Le grand-duc passant en revue une compagnie.

Manœuvres de l'entre-deux-guerres

Feldmanöver

Les manœuvres organisées par la Reichswehr pendant l'entre-deux-guerres furent appelées Feldmanöver.

Manœuvres militaires françaises de 1932

Les exercices combinés de 1932 sont des grandes manœuvres menées par l'Armée française en Champagne en septembre 1932[9]. La coordination entre l'infanterie, les chars et la cavalerie mécanique y est testée, et apparaît difficile entre les deux premiers.

Les conclusions varient, entre le général Julien Dufieux, inspecteur général de l'infanterie, pour qui les chars ne peuvent être utilisés en unités propres, ou le général Maxime Weygand, vice-président du conseil supérieur de la guerre, selon qui une grande unité entraînée à l'emploi des chars en masse est nécessaire.

Manœuvres de la guerre froide

Afin d'affirmer leur puissance aux yeux de l'adversaire, États-Unis d'un cĂ´tĂ© et Union soviĂ©tique de l'autre, ont menĂ© de nombreux exercices militaires de grande ampleur. En 1981, l'URSS a organisĂ© le plus grand exercice militaire de l'histoire, regroupant plus de 100 000 hommes, aux portes de la Pologne en BiĂ©lorussie.

Manœuvres depuis 1991

L'une des principales grandes manœuvres est l'exercice américano-coréen Ulchi Freedom Guardian.

Exercices militaires internationaux au XXIe siècle

Notes et références

  1. « Instruction général du 18 février 1895 sur les manœuvres », sur https://gallica.bnf.fr/.
  2. Le Gaulois du 11 septembre 1898 sur Gallica
  3. « Manœuvres d'automne », Armée et marine, no 130,‎ , p. 47 et 48 (lire en ligne).
  4. « Le Temps - Aux Manœuvres du Nord-Ouest », sur gallica.bnf.fr, , p. 2
  5. « Type de manœuvres organisé pour chaque corps d'armée entre 1889 et 1914 », sur http://combattant.14-18.pagesperso-orange.fr/.
  6. « Le centenaire des manœuvres du Bourbonnais », sur palicia.blogspot.fr.
  7. « Un prélude à la Grande Guerre : Les grandes manœuvres du Sud-Ouest en 1913 », sur http://www.asoublies1418.fr/
  8. général Barthelémy-Edmond Palat, « Les manœuvres du Languedoc en 1913 », sur revuedesdeuxmondes.fr, , p. 799-817
  9. Max Schiavon, Weygand : l'intransigeant, Tallandier, (ISBN 979-10-210-1450-3, lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Didier Dubant, Les grandes manĹ“uvres en France de 1901-1913, Saint-Cyr-sur-Loire, A. Sutton, coll. « MĂ©moire en images », , 128 p. (ISBN 978-2-84910-651-8).
  • Collectif, 1910, les grandes manĹ“uvres de Picardie autour de Grandvilliers dans un pĂ©rimètre compris entre CrèvecĹ“ur, Marseille-en-Beauvaisis, Songeons et Formerie : textes et photos du service de l'armĂ©e de l'Ă©poque..., Grandvilliers, Delattre, , 80 p. (ISBN 978-2-915907-77-3).

Lien externe

Articles connexes

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