Daniel Lindenberg
Daniel Lindenberg, né le [1] à Clermont-Ferrand et mort le [2] dans le 15e arrondissement de Paris, est un essayiste, historien des idées et journaliste français.
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(Ă 77 ans) 15e arrondissement de Paris |
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Université Paris-Descartes (doctorat) (jusqu'en ) École des hautes études en sciences sociales (doctorat) (jusqu'en ) |
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Biographie
Né de parents immigrés juifs polonais, Daniel Lindenberg fréquente dans sa jeunesse le mouvement sioniste socialiste Hachomer Hatzaïr. Il suit des études d'histoire et de sociologie à la Sorbonne et adhère à l'Union des étudiants communistes durant les années 1960. Il passe ensuite à l'Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes (UJCml), un groupe maoïste où milite également Blandine Kriegel. Celle-ci le fera rompre par la suite avec le marxisme.
Docteur en sociologie, avec une thèse de doctorat de 3e cycle sous la direction de François Furet et en co-tutelle de l'université Paris-Descartes et de l'École des hautes études en sciences sociales (1979)[3], il se consacre à l'histoire des idées à partir des années 1970. Ses premiers livres sont marqués par les options politiques de l’époque : L’Internationale communiste et l’École de classe (1972), inspiré par le philosophe althussérien Nikos Poulantzas, et Le Marxisme introuvable (1975). À cette époque, Lindenberg tente de délimiter une tradition socialiste française non marxiste[4].
Ami d’Olivier Mongin, qui succède à Paul Thibaud en 1988 à la tête d’Esprit, Lindenberg y publie des articles consacrés à l’histoire intellectuelle ainsi qu’au conflit israélo-arabe. Partisan du franco-judaïsme, il milite pour une version « laïque et humaniste » de la judéité[4]. Conseiller à la direction de la revue, il y anime les réunions hebdomadaires de lecteurs au siège parisien. Il appartient aussi au comité de rédaction de la revue d'histoire Mil neuf cent.
Habilité à diriger des recherches en science politique en 1994[5], il est professeur de science politique à l'université Paris VIII.
Prise de position
En 2007, il appelle à voter pour Ségolène Royal, dans un texte publié dans Le Nouvel Observateur, « contre une droite d’arrogance », pour « une gauche d’espérance »[6].
Polémique des « nouveaux réactionnaires »
En 2002, Daniel Lindenberg publie un pamphlet intitulé Le Rappel à l'ordre : Enquête sur les nouveaux réactionnaires. Cet ouvrage très médiatisé vise des personnalités telles que Alain Finkielkraut, Marcel Gauchet, Philippe Muray ou encore Pierre-André Taguieff. Il suscite de nombreuses polémiques[7] - [8], et plusieurs critiques, notamment de la part des personnalités critiquées par Lindenberg.
Pour le romancier Philippe Muray, le livre de Daniel Lindenberg est une manière de permettre à des personnalités médiatiques et des censeurs tels que Edwy Plenel et Pierre Rosanvallon de repérer des individus susceptibles d'être leurs opposants politiques et d'être en désaccord avec la modernité[9].
Pour le philosophe Jean-Claude Michéa, l'ouvrage est symbolique d'une nouvelle posture intellectuelle qui associe abusivement tout refus « d'acquiescer à l'économie de marché » à un retour aux idées de Charles Maurras[10].
Éric Zemmour décrit un texte « bref, superficiel, sans grand talent et profondeur ». Selon lui, l'important pour Lindenberg, quelques mois après la présidentielle de 2002, est de désigner des coupables pour les proposer à la « guillotine médiatique »[11].
Publications
- L'Internationale communiste et l'Ă©cole de classe (dir. d'ouvrage), Paris, Maspero, 1972
- Le Marxisme introuvable, Paris, Calmann-LĂ©vy, 1975
- Avec Pierre-André Meyer, Lucien Herr, le socialisme et son destin, Paris, Calmann-Lévy, 1977
- Les Années souterraines (1937-1947), Paris, La Découverte, 1990
- Figures d’Israël, Paris, Hachette, 1997
- Le Rappel à l'ordre : enquête sur les nouveaux réactionnaires, Paris, Le Seuil, 2002
- Destins marranes, Paris, Hachette, 2004 (prix Alberto-Benveniste, 2005)
- Choses vues : une Ă©ducation politique autour de 68, Bartillat, 2008
- Le Procès des Lumières : essai sur la mondialisation des idées, Paris, Le Seuil, 2009
- Y a-t-il un parti intellectuel en France ? : essai sur les valeurs modernes, Armand Colin, 2013
Filmographie
- Hôtel du Parc (1992), réalisé par Pierre Beuchot ; coscénaristes : Daniel Lindenberg et Jérôme Prieur ; avec André Wilms et Marylène Dagouat
Notes et références
- « Mort de Daniel Lindenberg, pourfendeur des "nouveaux réactionnaires" », sur europe1.fr, 12 janvier 2018.
- Insee, « Extrait de l'acte de décès de Daniel Lindenberg », sur MatchID.
- SUDOC 006585922.
- Nicolas Weill et Jean Birnbaum, « L’historien des idées Daniel Lindenberg est mort », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- SUDOC 075062348.
- « Avant qu'il ne soit trop tard », tempsreel.nouvelobs.com, 13 mars 2007.
- Serge Halimi, « Un débat intellectuel en trompe-l’œil », Le Monde diplomatique, (consulté le ).
- « Imaginaires formatés », Politis, (consulté le ).
- Voir sur books.google.be.
- Jean-Claude Michéa, « Michéa face à la stratégie Godwin », marianne.net, 4 janvier 2014.
- Éric Zemmour, Le Suicide français, Albin Michel, 2014, pp. 465-470.
Voir aussi
Bibliographie
- Jacques Julliard, Christophe Prochasson, "Notre ami Daniel", Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle, n° 36, 2018.
- Hommage à Daniel Lindenberg, par Bertrand Renouvin publié dans Royaliste page 9, 23 janvier 2018.