Accueil🇫🇷Chercher

Cantonnier (métier)

Un cantonnier était un ouvrier préposé à l’entretien des routes ou des voies ferrées et de leurs abords.

Cantonnier
Présentation
Forme féminine
Cantonnière
Codes
ROME (France)
I1202

Du XVIIe au XVIIIe siècle, les routes étaient entretenues par la corvée, obligation faite aux paysans de consacrer plusieurs jours de travail à ces tâches. Pierre Marie Jérôme Trésaguet a l’idée de mettre en place en 1764 des baux d’entretien de routes, qui sont découpées en cantons. Les ouvriers sont alors appelés des cantonniers. En 1816 les cantonniers adjudicataires sont remplacés par des cantonniers stationnaires, ouvriers permanents de l'État. L’appellation de cantonnier est remplacée en 1947 par celle d’agent de travaux, puis en 1991 par celle d’agent d’exploitation. Depuis 2011 on parle aussi d'accoroutiste.

Le travail du cantonnier était un vrai travail de forçat qui consistait essentiellement à casser des cailloux et déblayer les routes de tous détritus et autres encombrants pour une durée hebdomadaire de 78 heures et un salaire dérisoire.

Histoire

Corvée royale et abus

Au Moyen Âge, les grands chemins ne sont pas entretenus ou le sont aux frais de ceux qui s'en servent ou des propriétaires riverains. À partir du XVIIe siècle, ils commencent à être réparés, au gré de chaque intendant des généralités, à l'aide de la corvée, c'est-à-dire aux dépens des paysans. La pratique de la corvée royale des grands chemins est généralisée en 1738 par Orry, contrôleur général des finances, pour permettre la construction des routes, faute pour le régime de disposer des fonds suffisants pour payer les travaux[1]. La corvée s'étend à de nouveaux itinéraires et sa charge augmente avec de nombreux abus. On voit ainsi dans une lettre d'un grand prévôt en 1768 : « J'ai ordonné hier d'emprisonner trois hommes sur la réquisition du sous-ingénieur des ponts et chaussées, pour n'avoir pas satisfait à leur corvée ». Ailleurs, un piqueur des ponts et chaussées, chargé de diriger la corvée, est poursuivi par un paysan qu'il a maltraité et l'ingénieur en chef écrit à l'intendant que bien que le piqueur soit répréhensible, il ne faut pas donner suite à cette affaire afin que les travaux ne « fussent pas troublés par des procès continuels que l'animosité publique qui s'attache à ces fonctionnaires feraient naître[2] ».

Apparition du canton en 1764

C’est de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Limoges oĂą Turgot est nommĂ© intendant le 8 aoĂ»t 1761 que va apparaĂ®tre la notion de canton et des cantonniers et qui va faire Ă©voluer l’administration de l’entretien des routes, rĂ©pondant initialement Ă  un souci de rassurer les voyageurs et de rendre plus accessible les relais de poste, les communes. Sous sa direction, Pierre Marie JĂ©rĂ´me TrĂ©saguet, ingĂ©nieur des Ponts et ChaussĂ©es de la gĂ©nĂ©ralitĂ©, met au point son bail d'entretien des chemins dans la province Ă  partir de 1764 oĂą il prescrit de diviser les routes « en cantons » de village Ă  village. C'est Ă  partir de ce nouveau terme de « canton Â» qu'il prĂ©cise que toutes ces parties de route comprises en prĂ©sent bail seront entretenues par des « cantonniers Â» et non par des ateliers ambulants.

Cette organisation est petit à petit transposée dans les autres généralités, particulièrement dans les départements où la corvée a été supprimée depuis 1786, ce qui avait justifié la recherche d’un système de remplacement. Les travaux d’entretien sont confiés aux entrepreneurs qui, à l’instar de l’organisation de la généralité de Limoges, divisent en cantons les parties de routes qu’ils ont à entretenir. Sur chaque « canton », les ouvriers prennent le nom de cantonniers ou de stationnaires, c’est-à-dire chargés d’une station. Ainsi les cantonniers sont créés en 1788 dans le département de Seine-Maritime[3], en 1791 en Seine-et-Oise[4]. Dans les Côtes-d'Armor, ils n’apparaîtront qu’en 1807[5].

Institutionnalisation du cantonnier en 1811

Toutefois le "cantonnier " restait encore un ouvrier des entrepreneurs. Il faudra attendre que, devant l'état déplorable des routes après les épreuves révolutionnaires, Napoléon, demande le 29 août 1810 la formation d'une commission qui propose le nouveau système à adopter pour la construction et l'entretien des routes soit celui des cantonniers soit tout autre. Le décret du institutionnalise finalement, en y consacrant une section entière, l’emploi des cantonniers[6].

Le principe est d'adjuger à des cantonniers l'emploi des matériaux pour une durée de trois ans. Tout individu habitant une commune dont le territoire est traversé par un canton de route, ou en est limitrophe, peut présenter sa soumission pour le travail d'entretien du canton concerné[6].

La fourniture des matériaux d'entretien fait l'objet de baux passés avec l’administration, six ans pour la fourniture de pavés, trois ans pour l'extraction, le transport et le cassage des matériaux pour les routes non pavées. Les maîtres de poste peuvent soumissionner pour l'entretien des sections de route comprises dans leurs relais et ont la possibilité de réunir la qualité d'adjudicataire de la fourniture des matériaux et celle de cantonnier ; ce qui est interdit aux autres citoyens ou entrepreneurs[6] !

En 1812 les routes impériales sont divisées en cantons, le principe est d'adapter la longueur de chaque canton à celle séparant les relais de poste[6].

Avec le décret du 11 juin 1816 promulguant le "Règlement pour le service des cantonniers salariés chargés de l’entretien des routes en cailloutis.", les cantonniers adjudicataires sont remplacés par des cantonniers stationnaires, ouvriers permanents de l'État[7].

Le règlement pour le service des cantonniers est rendu obligatoire par décret du où apparaît également le grade de cantonnier-chef qui a vocation à encadrer un groupe de cantonniers. Celui-ci peut être momentanément employé à surveiller l'exécution et à tenir les attachements des travaux de repiquage des chaussées pavées et à diriger les chantiers ambulants[8].

Connaissant un développement lié à la révolution industrielle et l'essor de l'économie française qui entraîne une intensification de l'utilisation des moyens de communication, l'entretien des routes devient constant et régulier (déblayage, empierrement du réseau routier), ainsi des cabanes sont construites au bord des routes pour permettre aux cantonniers d'entreposer leur matériel et de s'abriter[9].

Dans le règlement du , il est exigé que le cantonnier sache lire et écrire[10].

Mutation vers l’agent d’exploitation

En 1947, les appellations de cantonnier-chef et de cantonnier des Ponts et Chaussées sont respectivement remplacées par « Conducteur de chantier des Ponts et Chaussées » et « Agent de travaux des Ponts et Chaussées ». Ces derniers deviendront des agents d’exploitation en 1991 avec la création du corps des agents d’exploitation des Travaux Publics de l’État pour les agents travaillant en Direction départementale de l’Equipement[7] - [11] ou des agents d'exploitation de la route ou agent d'entretien de la voirie pour la fonction publique territoriale[12] - [13]

Travail des cantonniers

Abri cantonnier (dans le Loiret) dans lequel le cantonnier entreposait ses outils

Le travail du cantonnier consistait à bien soigner l'entretien des chaussées de son cantonnement de façon assidue, de manière que la chaussée soit sèche, unie, sans danger en temps de glace, ferme, et d'un aspect satisfaisant en toute saison.

Le règlement du précise de manière détaillée le travail attendu[14]

  • assurer l'Ă©coulement des eaux au moyen du curage des cassis, gargouilles, arceaux, et de petites saignĂ©es faites Ă  propos partout oĂą elles seront nĂ©cessaires, en observant que ses saignĂ©es ne devront jamais ĂŞtre faites dans le corps de la chaussĂ©e ;
  • Faire, en saison convenable, les terrasses pour ouvrir et entretenir les fossĂ©s, rĂ©gler les accotements et talus, jeter les terres excĂ©dantes sur les terrains voisins, s'il n'y a pas d'opposition, ou les emmĂ©trer pour faciliter leur mesurage ou leur enlèvement ;
  • Enlever, dans le plus court dĂ©lai possible, au rabot ou Ă  la pelle, les boues liquides ou molles sur toute la largeur de la chaussĂ©e, quand mĂŞme il n'y aurait ni flaches ni ornières, et accumuler, jusqu'Ă  nouvel ordre, sur l'accotement ces boues en tas rĂ©guliers ;
  • RĂ©galer ces boues, lorsqu'elles seront sèches, sur les accotements qui auront perdu leur forme, et jeter le surplus sur les champs voisins, s'il n'y a pas d'opposition ;
  • Redoubler de soin aux approches de l'hiver pour l'exĂ©cution de ce qui est prescrit aux deux paragraphes prĂ©cĂ©dents, afin d'Ă©viter les bourrelets de terre gelĂ©e ;
  • Dans les temps secs, enlever la poussière et la dĂ©poser sur les accotements ;
  • DĂ©blayer les neiges sur toute la largeur du chemin, ou au moins de la chaussĂ©e, notamment aux endroits oĂą elles s'accumulent et gĂŞnent la circulation ; les jeter immĂ©diatement sur les champs voisins, s'il est possible, ou les mettre en tas sur les accotements, de manière Ă  indiquer aux conducteurs de voitures l'emplacement de la voie ;
  • Casser les glaces de la chaussĂ©e, les enlever et rĂ©pandre du sable et des gravats, notamment dans les cĂ´tes et les tournants brusques ;
  • Casser aussi les glaces des fossĂ©s et les enlever dans les endroits oĂą elles s'accumulent de manière Ă  faire craindre l'inondation de la voie lors du dĂ©gel ;
  • Au moment du dĂ©gel, favoriser l'Ă©coulement des eaux et enlever les fragments de glaces et de boues, afin que les effets de ce dĂ©gel nuisent le moins possible et au roulage et au chemin ;
  • Rassembler, casser et emmĂ©trer, en tas distincts et d'une forme particulière, toutes les pierres errantes, mobiles, saillantes, ou seulement apparentes, lorsqu'elles ont trop de volume, et celles qui seraient Ă  proximitĂ© dans les champs voisins et dont on pourrait disposer pour les approvisionnements du chemin ;
  • Casser les matĂ©riaux destinĂ©s Ă  l'entretien, quand ce cassage ne devra pas ĂŞtre fait par l'entrepreneur de la fourniture ;
  • Couper ou arracher les mauvaises herbes et les chardons, surtout avant la floraison ;
  • DĂ©barrasser la chaussĂ©e de tout ce qui peut porter obstacle Ă  la circulation ;
  • Nettoyer, par l'enlèvement des terres, plantes et corps Ă©trangers, les plinthes, cordons et parapets des ponts, ponceaux et autres ouvrages d'art ;
  • Veiller Ă  la conservation des bornes kilomĂ©triques et des poteaux indicateurs.

Il devait aussi apporter une très grande attention et surveiller si les laboureurs n'empiétaient pas sur les bermes avec leur charrue, vérifier si les approvisionnements de matériaux étaient conformes au marché et le caillou de grosseur convenable et exempt de terre. Si en cas de fraude, il n'avertissait pas son supérieur, il se rendait coupable d'intelligence avec l'adjudicataire et était sévèrement réprimé[15].

Outre ces tâches de travaux, les cantonniers devaient porter gratuitement aide et assistance aux voituriers et voyageurs, mais seulement dans le cas d'accidents[14].

Travail des cantonniers-chefs

Tous les cantons de routes d'un département sont répartis en circonscriptions contenant chacune au moins six cantons. Les six cantonniers forment entre eux une brigade : l'un d'eux, désigné à cet effet par l'ingénieur en chef sur la proposition de l'ingénieur ordinaire, est cantonnier-chef; il doit savoir lire et écrire et il est choisi parmi les cantonniers qui se sont distingués par leur zèle, leur bonne conduite et leur intelligence[10].

Les cantonniers-chefs ont un canton plus court que celui des autres cantonniers, pour qu'il leur soit possible de vaquer aux devoirs spéciaux qui leur sont imposés. Ils accompagnent les conducteurs et les employés secondaires des ponts et chaussées dans leurs tournées. Ils prennent connaissance des ordres qui sont donnés par ces agents aux cantonniers de leur brigade, et ils veillent à ce que ces ordres reçoivent leur exécution[10].

Ils parcourent donc toute l'étendue de leur circonscription au moins une fois par semaine suivant des itinéraires, à des jours et heures variables, fixés par le conducteur de la subdivision, pour s'assurer de la présence des cantonniers; ils guident ces derniers dans leur travail ; ils rendent compte de la marche du service, notamment au moyen de la feuille hebdomadaire de tournée, instituée par circulaire ministérielle du , aux agents de l'Administration sous les ordres desquels ils sont plus spécialement placés[10].

Ils peuvent être momentanément employés à surveiller l'exécution et à tenir les attachements des travaux de repiquage des chaussées pavées, et à diriger des ateliers ambulants[10].

Ils concourent aussi à la constatation des délits de grande voirie et des contraventions aux règlements sur la police du roulage, après avoir été dûment assermentés à cet effet. Ils peuvent également être commissionnés pour la constatation des délits de pêche[10].

Outils du cantonnier

Le cantonnier devait se procurer les outils qui lui Ă©taient nĂ©cessaires. Dans le règlement de 1835, il est prĂ©cisĂ© qu’il devait en particulier disposer d'une brouette, d'une pelle en fer, d'une pelle en bois, d'un outil dit tournĂ©e, formant pioche d'un cĂ´tĂ© et pic de l'autre, d'un rabot de fer, d'un rabot de bois, d'un râteau de fer, d'une pince en fer, d'une masse en fer et enfin d'un cordeau de 10 mètres de longueur[14]. Dans le règlement de 1882, la pince en fer est supprimĂ©e et la longueur du cordeau passe Ă  20 mètres[16].

En 1882, il est également spécifié qu'en outre, les cantonniers-chefs doivent être pourvus de trois nivelettes, d'une roulette ou ruban décamétrique et d'une canne graduée.

Le seul outil remis gracieusement par l’administration à chaque cantonnier était en 1835 un anneau en fer de six centimètres de diamètre pour qu'il puisse reconnaître si le cassage de la pierre, qu'il aurait à répandre sur le chemin, était fait conformément aux prescriptions du devis[14]. En 1882, l’outil dit tournée est également fourni par l’administration[16]

Il n'était pas permis au cantonnier de s'absenter sur son temps du travail pour porter ses outils à réparer. C'est en fin de journée, ou pendant les heures de repas, qu'il devait les porter chez le maréchal ou le charron et il en était de même pour les retirer[15] - [14].

Travail hebdomadaire

De la mi-mars à la mi-septembre, le cantonnier devait être à six heures du matin sur la route et gaillardement faire ses 78 heures hebdomadaires, y compris le temps du repas qu'il devait prendre sur place. Le soir, il terminait à sept heures. De belles et longues journées au contact de la nature, si on ajoute pour certains, l'heure de trajet pour rentrer chez eux[17].

En hiver, l'horaire était allégé: il commençait son travail une demi-heure avant le lever du soleil et le terminait une demi-heure après le coucher. Les jours où il ne travaillait pas, comme les dimanches et fêtes, il était astreint à surveiller son canton et si une urgence survenait, excavation, déneigement, talus éboulé ou autre, il devait intervenir. Il pouvait ainsi travailler jusqu’à 91 heures de corvée[17].

En cas de maladie, son absence pouvait être autorisée sous réserve qu'il trouve un remplaçant le temps de son congé. Bien entendu, le salaire de l'ouvrier suppléant était payé, aux dépens de celui du cantonnier. En cas d'absence non autorisée ou de peu d'empressement à assurer son travail, une forte amende pouvait lui être infligée : une absence, 3 livres d'amende, deuxième absence, 6 livres et troisième absence, 9 livres plus la destitution[17].

Une partie des amendes servait à financer les gratifications des bons cantonniers qui faisaient preuve d'assiduité et l'autre partie comme prime aux conducteurs[17].

Conditions d’admission et salaires

Difficultés de recrutement avant 1800

En 1790, les bas salaires proposés aux agents ne les incitaient guère à faire carrière dans la fonction publique. Dans le privé, les rémunérations étaient deux fois plus importantes et les fermiers avaient grand besoin de main-d'œuvre, mais les hommes valides étaient au front pour repousser l'envahisseur. Autre atout à l'avantage des paysans en cette période de disette, il était beaucoup plus facile de manger à sa faim en travaillant dans les exploitations agricoles[18].

En 1795, avec l’augmentation des prix et en particulier de celui du pain, la situation devient très critique. Les cantonniers de Rouen par exemple payaient le pain plus de 15 livres la livre, la paire de sabots 25 livres et la pelle en bois 20 livres, cette même pelle coûtait 3 livres en 1791, alors qu’ils ne gagnent que 5 livres par jour[19].

Structuration du corps après 1800

Avec les règlements de 1835 puis de 1882, les conditions s’améliorent. Le corps des cantonniers est structuré en trois classes. Pour chacune d’elles, le salaire est fixé par le Préfet, sur proposition de l’ingénieur en chef[20].

Uniforme et signes distinctifs

Le chapeau

En 1791, on reconnaissait le cantonnier à la plaque de cuivre, gravée d'une fleur de lys, qu'il portait sur son bonnet ou son chapeau. Dans la généralité de Rouen, l'écusson portait sur une face, la lettre « R» [Rouen] et sur l'avers le numéro du canton. Cette dépense de sept livres était à la charge des entrepreneurs[21].

La fleur de lys était supprimée en . Puis on substitua au chapeau, le bonnet de la Liberté[22].

Dans le règlement de 1811, le chapeau du cantonnier est normĂ©. Il doit y avoir autour de la forme du chapeau une bande de cuivre de 0,28 m de longueur, et de 5,5 cm de largeur, sur laquelle est Ă©crit en dĂ©coupure le mot cantonnier[14].

Le guidon

Il est remis, en outre, Ă  chaque cantonnier un signal ou guidon, qui, plantĂ© sur le chemin, Ă  moins de 100 mètres de distance de l'endroit oĂą travaille le cantonnier, permet de signaler sa prĂ©sence.

Le descriptif donnĂ© dans le règlement est très dĂ©taillĂ©. Le guidon est formĂ© d'un jalon de 2 mètres de longueur, divisĂ© en dĂ©cimètres, ferrĂ© par le bas et garni par le haut d'une plaque en forte tĂ´le de 0,24 m de largeur et de 0,16 m de hauteur, sur chacune des faces de laquelle sera indiquĂ©, en chiffres de 0,08 m de hauteur, le n° du canton[14].

Le costume

Le costume du cantonnier était fait d'un gilet-veste de drap bleu et pantalon de même, large et descendant jusque sur le cou-de-pied, en été, le pantalon était de toile blanche. Les jours ouvrables, le cantonnier devait porter constamment un tablier de cuir qui lui descendait jusqu'aux genoux[22].

Dans le cas où le stationnaire ne pouvait se procurer l'uniforme obligatoire, une retenue sur salaire était faite, jusqu'au paiement intégral des habits et coiffure. Les frais d'habillement n'étaient jamais avancés, comme pour les outils, les vêtements étaient livrés après paiement. Les agents de petite catégorie n'avaient pas la chance des ingénieurs qui recevaient gratuitement un uniforme et des chaussures[22].

En 1882, il est dit que le cantonnier-chef porte un brassard au bras gauche[16].

Notes et références

  1. René Souriac et Patrick Cabanel, Histoire de France, 1750-1995 : Monarchies et républiques, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, , 303 p. (ISBN 2-85816-274-3, lire en ligne), p. 23
  2. [PDF] « Gazette n°1 du musée du patrimoine de l’Equipement », sur FNASCEE (consulté le ), p. 23
  3. Leterc 1991, p. 87
  4. Vacant 1988, p. 68
  5. Lozac'h 1999, p. 146
  6. Lozac'h 1999, p. 147
  7. « La cantonnier », sur Planete TP, l’univers des Travaux Publics (consulté le )
  8. « Planete TP, l’univers des Travaux Publics », sur http://www.planete-tp.com (consulté le )
  9. Patrimoine industriel et artisanal. Cabane de cantonnier
  10. Debauve 1883, p. 549
  11. Décret no 91-393 du 25 avril 1991 portant dispositions statutaires applicables au corps des agents d'exploitation des travaux publics de l'État et au corps des chefs d'équipe d'exploitation des travaux publics de l'État, sur Legifrance
  12. « Agent d'exploitation de la route ou agent d'entretien de la voirie », sur Carrières-publiques.com (consulté le )
  13. « Le métier d’agent d’exploitation de la voirie publique », sur CNFPT (consulté le )
  14. « Livret du cantonnier (1842) », (consulté le )
  15. Leterc 1991, p. 94
  16. Debauve 1883, p. 551
  17. Leterc 1991, p. 93
  18. Leterc 1991, p. 95
  19. Leterc 1991, p. 130
  20. Debauve 1883, p. 552
  21. Leterc 1991, p. 110
  22. Leterc 1991, p. 111

Voir aussi

Bibliographie

  • Diverses pièces anciennes relatives Ă  l'institution des cantonniers, dans Annales des ponts et chaussĂ©es. MĂ©moires et documents relatifs Ă  l'art des constructions et au service de l'ingĂ©nieur, 2e semestre 1835, p. 391-403 (lire en ligne)
  • Debauve, Guide du conducteur des ponts et chaussĂ©es, Paris, Dunod, , 602 p.
  • Claude Vacant, Routes et ponts en Yvelines – du XVIIe au XIXe siècle, Paris, Presses de l’école nationale des Ponts et chaussĂ©es, , 262 p. (ISBN 2-85978-120-X)
  • Claude Vacant, Du cantonnier Ă  l'ingĂ©nieur. Les mĂ©tiers de la route au fil des siècles, Presses de l'École nationale des ponts et chaussĂ©es, , 328 p. (ISBN 978-2-85978-350-1)
  • GĂ©rard Leterc (prĂ©f. GĂ©rard Hurpin), Des pionniers pour un monde meilleur. La route et les hommes en Seine-Maritime au XVIIIe siècle, Elbeuf, G. Leterc, , 314 p. (ISBN 2-9505203-0-8)
  • Alain Lozac'h, Sur les routes de Bretagne : Histoire d’un rĂ©seau routier – les CĂ´tes-d'Armor, SpĂ©zet, Coop Breizh, , 318 p. (ISBN 2-84346-085-9)

Article connexe

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.