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GĂ©rard Noiriel

Gérard Noiriel, né le à Nancy[1], est un historien français.

GĂ©rard Noiriel
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
ƒuvres principales
Une histoire populaire de la France; De la guerre de Cents Ans Ă  nos jours (d), À quoi sert "l'identitĂ© nationale" (d), Chocolat, clown nĂšgre

Il est l'un des pionniers de l'histoire de l'immigration en France[2]. Il s'est Ă©galement intĂ©ressĂ© Ă  l'histoire de la classe ouvriĂšre, ainsi qu’aux questions interdisciplinaires[3] et Ă©pistĂ©mologiques en histoire. À ce titre, il a participĂ© au dĂ©veloppement des Ă©tudes socio-historiques et Ă  la fondation de la revue GenĂšses. Il est directeur d’études Ă  l'École des hautes Ă©tudes en sciences sociales (EHESS).

Biographie

Jeunesse et engagements politiques

Aßné d'une famille nombreuse, sa jeunesse est marquée à la fois par son ancrage dans un milieu populaire et par la violence d'un pÚre alcoolique[4].

Il grandit dans un quartier de HLM Ă  la pĂ©riphĂ©rie de Mirecourt (Vosges) ; sa famille dĂ©mĂ©nage Ă  Molsheim, en Alsace, alors qu'il a six ans[5]. Excellent Ă©lĂšve, il dĂ©couvre la rĂ©alitĂ© des discriminations sociales Ă  la fin de l'Ă©cole primaire lorsqu'il est orientĂ© vers une filiĂšre courte (collĂšge d'enseignement gĂ©nĂ©ral), alors qu'il espĂ©rait aller au lycĂ©e comme ses proches camarades[6].

Il nommé instituteur remplaçant dans un petit village des Vosges. Mais comme il a obtenu sa premiÚre année de DEUG, grùce à la formation à distance dispensée par le Centre national de télé-enseignement (CNTE), il décide de démissionner de l'éducation nationale pour pouvoir poursuivre des études supérieures à l'université de Nancy[6].

Il réintÚgre l'éducation nationale aprÚs avoir obtenu le CAPES (1974) et l'agrégation d'histoire (1975), qu'il a préparée avec l'aide et les encouragements de son professeur d'histoire médiévale Michel Parisse.

Il est ensuite nommĂ© professeur d'histoire dans un collĂšge de la banlieue de Longwy, au moment oĂč Ă©clate le puissant mouvement social qui embrasera toute la rĂ©gion contre la fermeture des usines sidĂ©rurgiques. Membre d'une cellule communiste locale, il anime, Ă  la radio Lorraine CƓur d'Acier, lancĂ©e pendant le conflit par le journaliste communiste Marcel Trillat, une Ă©mission consacrĂ©e Ă  l'histoire[7] - [5].

Dans son premier livre Vivre et lutter Ă  Longwy, Ă©crit en collaboration avec Benaceur Azzaoui, ouvrier Ă  Usinor-Longwy et militant de la CGT, il analyse le rĂŽle contradictoire jouĂ© par le PCF dans cette lutte. Il met en cause un discours aux relents nationalistes et des pratiques qui confortent les discriminations dont sont victimes les travailleurs immigrĂ©s au sein de ce syndicat[8]. Ce livre, trĂšs mal accueilli par les dirigeants communistes locaux, marque sa rupture avec le PCF. MĂȘme s'il n'en est pas exclu officiellement, il est mis Ă  l'Ă©cart et ne reprend pas sa carte de membre. Sur le plan thĂ©orique, cette expĂ©rience l'amĂšne Ă  s'interroger sur le rĂŽle de ceux qui parlent au nom de la classe ouvriĂšre. Il prend alors ses distances avec le marxisme et commence des Ă©tudes de sociologie Ă  l'universitĂ© de Nancy. C'est Ă  ce moment-lĂ  qu'il dĂ©couvre l'Ɠuvre de Pierre Bourdieu qui jouera un rĂŽle dĂ©cisif dans sa formation de socio-historien[9].

CarriĂšre

En 1982, il soutient, sous la direction de Madeleine RebĂ©rioux, une thĂšse de doctorat sur Les ouvriers sidĂ©rurgistes et les mineurs de fer du bassin de Longwy-Villerupt (1919-1939). Cette thĂšse inaugure deux directions de recherche qu'il dĂ©veloppera tout au long de sa carriĂšre : l'histoire des classes populaires et l'histoire de l'immigration. En 1985, il est recrutĂ© dans l’enseignement supĂ©rieur sur un poste de professeur agrĂ©gĂ© (PRAG) Ă  l’École normale supĂ©rieure de la rue d’Ulm. Il devient l'assistant du sociologue Jean-Claude Chamboredon, pour assurer la coordination du diplĂŽme d'Ă©tudes approfondies (DEA) de sciences sociales[10], une formation pluridisciplinaire coorganisĂ©e avec l’EHESS.

Au sein du laboratoire de sciences sociales de l'ENS, il dirige plusieurs recherches collectives, dont une partie des rĂ©sultats paraĂźt en 1997 aux Presses de l'École normale supĂ©rieure sous le titre Construction des nationalitĂ©s et immigration dans la France contemporaine, ouvrage co-dirigĂ© avec Eric Guichard.

Dans le mĂȘme temps, il publie plusieurs livres aux Ă©ditions du Seuil qui approfondissent les perspectives amorcĂ©es dans sa thĂšse. AprĂšs Les Ouvriers dans la sociĂ©tĂ© française XIXe – XXe siĂšcles, en 1986, paraĂźt Le Creuset français. Histoire de l'immigration en France (1988). Cet ouvrage est prĂ©sentĂ© dans le Monde des Livres du 13 mai 1988, comme « le premier qui bouscule aussi subtilement les rĂȘves paresseux sur nos "racines" et offre autant d'arguments fiables Ă  une rĂ©flexion d'urgence sur leur enchevĂȘtrement »[11].

Élu directeur d'Ă©tudes Ă  l'EHESS en 1994, et membre associĂ© de l’Institute for Advanced Study de Princeton, oĂč il poursuit ses recherches au cours de l'annĂ©e universitaire 1995-1996, il participe au dĂ©veloppement de la socio-histoire, domaine de recherche qui conjugue les apports de l'histoire et de la sociologie. Il en prĂ©sente les contours, les enjeux et les mĂ©thodes Ă  partir d'exemples concrets dans un petit livre intitulĂ© Introduction Ă  la socio-histoire[12].

Au cours de cette pĂ©riode, il intervient Ă©galement dans le vaste dĂ©bat qui agite la communautĂ© universitaire internationale sur la « crise de l'histoire Â», caractĂ©risĂ©e par l’éclatement de la discipline, aussi bien du point de vue de ses sujets que de ses auteurs, mais aussi par la difficultĂ© de l’histoire Ă  innover et Ă  se renouveler. GĂ©rard Noiriel attribue cette crise au « loup philosophique [
] entrĂ© dans la bergerie de l’Histoire »[13]. Il propose ainsi une redĂ©finition « pragmatiste Â» de la discipline, selon laquelle la vĂ©ritĂ© dans les sciences doit se comprendre d’un point de vue social : est vrai ce qui est validĂ© par les pairs comme tel[14]. Il justifie cette approche par les thĂšses de Max Weber postulant qu’il existe une pluralitĂ© des points de vue dans les domaines des sciences et des savoirs et les chercheurs n’ont pas besoin de l’épistĂ©mologie pour faire de l’Histoire[15].

Les interrogations esquissées dÚs ses premiers travaux sur le rÎle des porte-parole dans la définition des problÚmes politiques légitimes sont développées dans ses écrits consacrés aux intellectuels[16].

Il s'engage Ă©galement dans de nombreux projets collectifs en tant que cofondateur de la revue GenĂšses. Sciences sociales et histoire[5] et codirecteur (avec Michel OfferlĂ©) de la collection « Socio-histoires Â» aux Ă©ditions Belin. Membre du Conseil scientifique de la MIRE (Mission InterministĂ©rielle Recherche-ExpĂ©rimentation) de 1990 Ă  1997, il fonde le rĂ©seau international de recherches sur l'Histoire des IdentitĂ©s Nationales, du Racisme et des Migrations en Europe (HINARME) (1991-1996) et s'engage dans la dĂ©fense du droit d'asile en tant que prĂ©sident du ComitĂ© d'Aide aux Intellectuels RĂ©fugiĂ©s (CAIER) (1992-2000)[17].

DĂšs la fin des annĂ©es 1980, il dĂ©veloppe Ă©galement plusieurs projets visant Ă  transmettre au grand public les rĂ©sultats de ses recherches sur l'histoire de l'immigration. En 1988, Ă  la suite de la parution du Creuset français, il participe aux cĂŽtĂ©s de ZaĂŻr KĂ©dadouche Ă  la fondation de l’AMHI (la premiĂšre association militant pour la crĂ©ation d'un MusĂ©e d'histoire de l'immigration).

Membre de son conseil scientifique, il en dĂ©missionne en mai 2007 avec 7 autres collĂšgues pour protester contre la crĂ©ation par Nicolas Sarkozy d'un ministĂšre associant la question de l'immigration et de l'identitĂ© nationale[18]. Peu aprĂšs sa dĂ©mission, il fait paraĂźtre un essai, À quoi sert l'« identitĂ© nationale Â» (Agone, 2007) qui explique les raisons Ă  la fois scientifique et civique de cette dĂ©mission collective[19].

En février 2016, il est nommé membre du conseil scientifique de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA), présidé par Dominique Schnapper[20].

ParallĂšlement Ă  sa carriĂšre universitaire, il participe aussi Ă  l'Ă©laboration d'une sĂ©rie d'une quarantaine de documentaires historiques (« Racines Â»), diffusĂ©e sur FR3 en 1990-1991, et Ă©voquant l'apport des immigrĂ©s Ă  l'histoire de France[21] - [5].

AprĂšs sa dĂ©mission du conseil scientifique de la CNHI, il fonde l'association DAJA, un collectif rĂ©unissant des artistes, des chercheurs en sciences sociales et des militants associatifs pour dĂ©velopper des projets ayant pour but de transmettre des connaissances savantes dans des langages accessibles Ă  un large public. C'est dans ce cadre qu'il dĂ©couvre l'histoire de Rafael, connu comme le clown Chocolat, un esclave cubain qui deviendra l'un des artistes les plus populaires de la Belle Époque. AprĂšs avoir Ă©crit le texte des spectacles Chocolat, clown nĂšgre, puis Chocolat Blues, produits par le collectif DAJA, il publie deux ouvrages[22] sur cet artiste et participe Ă  l'Ă©criture du scĂ©nario tirĂ© de ces livres, qui aboutira au film Chocolat rĂ©alisĂ© par Roschdy Zem, avec Omar Sy dans le rĂŽle titre.

Travaux

Conception de la recherche historique

Nourri des principes de l'histoire Ă©conomique et sociale impulsĂ©e par les Annales, GĂ©rard Noiriel s'en est progressivement dĂ©tachĂ© pour dĂ©velopper une dĂ©marche faisant le lien entre la sociologie et l'histoire. Il se dĂ©sole que cette derniĂšre soit enseignĂ©e comme « une histoire politique, PoincarĂ©, Ferry, les relations internationales, etc. », alors que l'État n'est considĂ©rĂ© par l'Ă©cole des Annales que « comme une vague superstructure Â», sans prendre en compte son influence sur la vie quotidienne des Français[5].

Il reste trÚs critique vis-à-vis du rÎle que jouent les experts dans les médias[23], ainsi qu'envers l'instrumentalisation politique des faits historiques (il est notamment le premier président du Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire, qu'il a co-fondé[5]).

Le Creuset français

Son ouvrage Le Creuset français, paru en 1988, constitue la toute premiÚre histoire générale de l'immigration en France[24] - [25].

L'annĂ©e suivant sa sortie en 1988, l'ouvrage a Ă©tĂ© critiquĂ© par certains, en grande partie parce qu'il bousculait les usages acadĂ©miques (et mĂ©diatiques) des conceptions de la nation et de l'immigration en France. Le fait de prendre l'immigration, encore Ă  l'Ă©poque un « objet illĂ©gitime Â» pour la recherche historique (ce qui n'est plus le cas aujourd'hui, surtout grĂące aux efforts de Noiriel et Ă  ceux de ses Ă©lĂšves et collĂšgues), obligeait Ă  reconsidĂ©rer bien des prĂ©supposĂ©s de la pratique universitaire, et plus encore mĂ©diatique[6]. Comme il l'indique dans l'introduction, il n'a pas coutume de faire de l'Ă©pistĂ©mologie abstraite mais part de la recherche empirique. C'est ce qu'il fait avec cet ouvrage, qui est donc aussi une rĂ©flexion sur les Ă©tudes historiques et de sciences sociales en gĂ©nĂ©ral. Mais se distanciant de la polĂ©mique, c'est un appel Ă  l'autonomie de la recherche et de la science :

« Ces deux maniÚres de concevoir son rÎle professionnel sont parfaitement légitimes [celle de l'historien dans sa "tour d'ivoire", et celle de l'historien engagé]. Pourtant, c'est une troisiÚme voie que l'on a cherché ici : non pas refuser les apostrophes de l'actualité, mais revendiquer le droit d'y réfléchir autrement, le droit à l'autonomie de la recherche scientifique. »

Ce livre traite d'un sujet brûlant dans l'actualité (correspondant à la montée de l'idéologie nationaliste du Front national en France), ainsi qu'un sujet de clivages et de tensions dans la société française depuis la fin du XIXe siÚcle.

Le Creuset français s'ouvre, dans un chapitre intitulĂ© « Non-lieu de mĂ©moire Â»[26], sur la constatation du silence historiographique concernant l'immigration en France, alors mĂȘme que d'autres disciplines (le droit, notamment) s'Ă©taient appropriĂ© cet objet d'Ă©tude sans pour autant le placer dans une perspective diachronique. Noiriel y souligne Ă©galement une absence de reprĂ©sentation de l'immigration dans les lieux de mĂ©moire. Pour expliquer le silence historiographique sur l'immigration, Noiriel met en cause les historiens qui ont considĂ©rĂ© l'immigration comme un phĂ©nomĂšne extĂ©rieur Ă  la France, notamment Fernand Braudel et sa « vision holistique Â» de l'histoire de France[27].

Critiques

Le sociologue Manuel Boucher considĂšre que GĂ©rard Noiriel fait de la simplification socio-historique et entretient des confusions identitaires. Selon lui, comparer l’antisĂ©mitisme de Drumont au XIXe siĂšcle avec le concept d'« islamophobie Â» instrumentalisĂ© au XXIe siĂšcle peut contribuer Ă  produire des connaissances fausses par excĂšs de simplification[28]. Le politologue Vincent Tournier reproche Ă  Noiriel de ne pas prendre en compte que « l’extrĂȘme-droite traditionnelle, marquĂ©e par l’antisĂ©mitisme, a Ă©tĂ© largement philo-arabe et philo-musulmane », et conclut que ce dernier se fourvoie « dans des analyses dĂ©connectĂ©es et du passĂ©, et de la rĂ©alitĂ© de notre temps »[29].

L'ouvrage Race et sciences sociales a provoqué des polémiques encore plus violentes, amplifiées par les réseaux sociaux[30]. Les deux auteurs ont été accusés de rejoindre le camp des réactionnaires et de nier la réalité du racisme dans la France d'aujourd'hui[31] - [32].

On leur a reprochĂ© Ă©galement d'ignorer les travaux qui prouvent la fĂ©conditĂ© heuristique de l'intersectionnalitĂ©. Pour le politologue Philippe MarliĂšre, les sociologues ÉlĂ©onore LĂ©pinard et Sarah Mazouz, l'apport de l'intersectionnalitĂ© consiste Ă  multiplier les perspectives pour « Ă©viter de catĂ©goriser les groupes selon un seul axe identitaire[33] - [34] - [35]. » Ces polĂ©miques s’étaient dĂ©jĂ  nouĂ©es en 2018 Ă  l’occasion de la publication d’un billet de blog[36], qui avait entraĂźnĂ© une rĂ©plique sous la forme d’un numĂ©ro spĂ©cial de la revue en ligne Mouvements[37]. Les rĂ©ponses de GĂ©rard Noiriel s’articulent autour de la revendication d’une Ă©thique de la discussion scientifique[38] et prĂŽnent la stricte sĂ©paration entre la science historique, l’expertise et la politique[39].

Publications

  • Vivre et lutter Ă  Longwy (avec Benaceur Azzaoui), Paris, Éditions Maspero, coll. « DĂ©bats Communistes », 1980 (ISBN 2-7071-1145-7)
  • Longwy, ImmigrĂ©s et prolĂ©taires (1880-1980), Paris, Presses universitaires de France, coll. « Pratiques ThĂ©oriques », 1984
  • Les Ouvriers dans la sociĂ©tĂ© française (XIXe – XXe siĂšcle), Paris, Seuil, coll. « Points », 1986 (ISBN 2-02-009309-X)
  • Le Creuset français. Histoire de l'immigration (XIXe – XXe siĂšcle), Paris, Seuil, coll. « L'Univers Historique », 1988 ; rĂ©Ă©ditĂ© en coll. « Points-histoire », Paris, Seuil, 1992 (ISBN 2-02-085954-8)
  • La Tyrannie du national. Le droit d'asile en Europe (1793-1993), Paris, Calmann-LĂ©vy, 1991 ; rĂ©Ă©ditĂ© en collection de poche sous le titre RĂ©fugiĂ©s et sans papiers. La RĂ©publique et le droit d'asile, XIXe – XXe siĂšcle, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », 1998 (ISBN 2-01-278914-5)
  • Population, immigration et identitĂ© nationale en France (XIXe – XXe siĂšcle), Paris, Hachette, coll. « CarrĂ©-Histoire », 1992 (ISBN 2-01-016677-9)
  • Immigrants in Two Democracies. French and American Experience (ouvrage collectif dirigĂ© en collaboration avec Donald L. Horowitz), New York University Press, 1992 (ISBN 0-8147-3479-0)
  • Sur la « crise de l'histoire », Paris, Belin, coll. « Socio-Histoires », 1996 (ISBN 2-7011-1799-2) ; rĂ©Ă©ditĂ© en « Folio-Histoire », Paris, Gallimard, 2005 (ISBN 2-07-030671-2)
  • Construction des nationalitĂ©s et immigration dans la France contemporaine (ouvrage collectif dirigĂ© avec Éric Guichard), Paris, Presses de l'École normale supĂ©rieure, 1997 (ISBN 2-7288-0234-3)
  • Qu'est-ce que l'histoire contemporaine ?, Paris, Hachette, coll. « CarrĂ©-Histoire », 1998 (ISBN 2-01-145072-1)
  • Les Origines rĂ©publicaines de Vichy, Paris, Hachette, 1999 (ISBN 2-01-235442-4) (prĂ©sentation en ligne)
  • État, nation et immigration. Vers une histoire du pouvoir, Paris, Belin, coll. « Socio-Histoires », 2001 (ISBN 2-7011-2759-9) ; rĂ©Ă©ditĂ© en coll. « Folio-Histoire », Paris, Gallimard, 2005 (ISBN 2-07-030670-4)
  • Atlas de l’immigration en France, Paris, Autrement, coll. « Atlas-mĂ©moires », 2002 (ISBN 2-7467-0273-8)
  • Penser avec, penser contre. ItinĂ©raire d'un historien, Paris, Belin, coll. « Socio-Histoires », 2003 (ISBN 2-7011-3347-5) ; Ă©dition revue et augmentĂ©e publiĂ©e en 2014, dans la coll. « Histoire », Paris, Belin (ISBN 978-2-7011-7777-9)
  • Gens d’ici venus d’ailleurs. La France de l’immigration de 1900 Ă  nos jours, Paris, Éditions du ChĂȘne, 2004 (ISBN 2-84277-520-1)
  • Les Fils maudits de la RĂ©publique. L’avenir des intellectuels en France, Paris, Fayard, coll. « Histoire de la pensĂ©e », 2005 (ISBN 2-213-61064-9) [lire en ligne] ; Ă©dition revue et actualisĂ©e publiĂ©e en 2010 chez les Éditions Agone, coll. « ÉlĂ©ments », sous le titre Dire la vĂ©ritĂ© au pouvoir : les intellectuels en question (ISBN 978-2-7489-0124-5)
  • Introduction Ă  la socio-histoire, Paris, La DĂ©couverte, coll. « RepĂšres », 2006 (ISBN 2-7071-4723-0)
  • Immigration, antisĂ©mitisme et racisme en France (XIXe – XXe siĂšcle) : Discours publics, humiliations privĂ©es, Paris, Fayard, 2007 (ISBN 978-2-213-63001-4)
  • À quoi sert l'identitĂ© nationale, Agone, coll. « PassĂ© & prĂ©sent », 2007 (ISBN 978-2-7489-0080-4)
  • L'Identification. GenĂšse d'un travail d'État, Paris, Belin, coll. « Socio-histoires », 2007 (ISBN 978-2-7011-4687-4)
  • Introduction Ă  la socio-histoire, Paris, La DĂ©couverte, coll. « RepĂšres », 128 p., 2008 (ISBN 9782707147233), [lire en ligne]
  • Histoire, thĂ©Ăątre et politique, Agone, coll. « Contre-feux », 2009 (ISBN 978-2-7489-0103-0)
  • Le Massacre des Italiens - Aigues-Mortes, , Paris, Fayard, 2010 (ISBN 978-2-213-63685-6) ; rĂ©Ă©ditĂ© en 2018 aux Ă©ditions Pluriel (ISBN 978-2-8185-0570-0)
  • Chocolat clown nĂšgre. L'Histoire oubliĂ©e du premier artiste noir de la scĂšne française, Paris, Bayard, 2012, 300 p. (ISBN 978-2-227-48271-5)[40]
  • Il n'y a pas de « question blanche » , entretien de GĂ©rard Noiriel avec Thierry LeclĂšre (pages 34 Ă  38) dans De quelle couleur sont les blancs ? - Des « petits Blancs » des colonies au « racisme anti-Blancs », sous la direction de Sylvie Laurent et Thierry LeclĂšre, La DĂ©couverte, coll. « Cahiers libres », 300 p., 2013.
  • Qu'est-ce qu'une Nation?, Paris, Bayard, 105 p., 2015 (ISBN 978-2227488274)
  • Chocolat. La vĂ©ritable histoire d’un homme sans nom, Paris, Bayard, 600 p., 2016 (ISBN 978-2-227-48617-1)
  • Les Historiens face Ă  l’identitĂ© nationale, entretien avec GĂ©rard Noiriel (pages 267 Ă  270), propos recueillis par RĂ©gis Meyran dans IdentitĂ©(s) - L'individu, le groupe, la sociĂ©tĂ©, sous la direction de Catherine Halpern, Éditions Sciences Humaines, 352 p., 2016
  • Une histoire populaire de la France, Marseille, Agone, coll. « MĂ©moires sociales », 2018 (ISBN 978-2-7489-0301-0)
  • Le Venin dans la plume. Édouard Drumont, Éric Zemmour et la part sombre de la RĂ©publique, Paris, La DĂ©couverte, coll. « L’envers des faits », 2019 (ISBN 978-2-348-04572-1)
  • Les Gilets jaunes Ă  la lumiĂšre de l'histoire, Éditions de l'Aube/Le Monde, coll. « Le monde des idĂ©es », 130 p., 2019 (ISBN 978-2-8159-3319-3)
  • Race et sciences sociales, avec StĂ©phane Beaud, Agone, 448 p., coll. « Épreuves sociales », 2021 (ISBN 978-2-7489-0450-5)

Gérard Noiriel a en outre publié plus de 120 articles dans des revues scientifiques historiques ou sociales, en France ou à l'étranger. Ses livres ont été traduits dans une dizaine de langues étrangÚres[10].

Prix

Notes et références

  1. Selon sa page sur le site de l'université de Buenos Aires (consultée le 31 juillet 2007) et l'article Gérard Noiriel RepÚres, paru dans L'Humanité du 21 janvier 2004.
  2. (en) « The French Melting Pot: Immigration, Citizenship, and National Identity », compte rendu de l'ouvrage de Noiriel Le Creuset français, par Stanley Hoffmann, paru dans le numéro de novembre/décembre 1996 de la revue Foreign Affairs.
  3. Il est notamment auteur de Introduction Ă  la socio-histoire, Paris, La DĂ©couverte, 2006.
  4. GĂ©rard Noiriel, Penser avec, penser contre. ItinĂ©raire d’un historien, postface, Éditions Belin, 2003.
  5. Nathalie Lempereur, « GĂ©rard Noiriel. Fils du peuple », L'Histoire, no 454,‎ , p. 28-29 (lire en ligne).
  6. SmaĂźn Laacher et Patrick Simon, « ItinĂ©raire d'un engagement dans l'histoire », Mouvements, vol. 45-46, no 3,‎ , p. 209-219 (ISSN 1291-6412 et 1776-2995, DOI 10.3917/mouv.045.0209, lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. GĂ©rard Noiriel, Les fils maudits de la RĂ©publique. L’avenir des intellectuels en France, Solange De JĂ©sus, Questions de communication, 9, 2006, mis en ligne le 30 juin 2006, consultĂ© le .
  8. Jean Vigreux, Croissance et contestation - 1958-1981, Seuil, (ISBN 978-2-02-140387-9, lire en ligne), p. 289.
  9. La postface de son ouvrage Penser avec, penser contre (Belin - Socio-Histoires, 2003) constitue un essai contenant de trÚs nombreux éléments autobiographiques.
  10. Présentation sur le site de l'EHESS
  11. « Racines entremĂȘlĂ©es », Le Monde, 13 mai 1988.
  12. Gérard Noiriel, Introduction à la socio-histoire, Paris, La Découverte, coll. « RepÚres-Histoire », 2006, 126 p.
  13. Arlette Farge, « Les historiens font des histoires. Relançant le dĂ©bat sur la “crise” de l'Histoire, GĂ©rard Noiriel fait la chasse au “loup philosophique entrĂ© dans la bergerie” et prĂ©conise un retour Ă  la pratique. GĂ©rard Noiriel. Sur la “crise” de l'Histoire. Ed. Belin, 340 pp., 115 F », LibĂ©ration, 12 septembre 1996.
  14. Vincent Milliot, Philippe Miniard, Entretien avec GĂ©rard Noiriel, En attendant Nadeau, 2 juillet 2019.
  15. GĂ©rard Noiriel, Sur la « crise de l’histoire Â», Belin, coll. « Socio-histoire », 1996.
  16. GĂ©rard Noiriel, Les fils maudits de la RĂ©publique. L’avenir des intellectuels en France. Paris, Fayard, coll. « Histoire de la pensĂ©e », 2005, 275 p.
  17. Selon sa page sur le site internet de l'EHESS, (consultée le 31 juillet 2007).
  18. DĂ©sirĂ©e Mayer, « GĂ©rard Noiriel, Immigration, antisĂ©mitisme et racisme en France. Discours publics, humiliations privĂ©es (XIXe – XXe siĂšcles). Paris, Fayard, coll. « LittĂ©rature gĂ©nĂ©rale », 2007, 717 p. », Questions de communication, no 13,‎ , p. 415–419 (ISSN 1633-5961, lire en ligne, consultĂ© le ).
  19. Ouvrage notamment contesté par le livre de deux historiens, Daniel Lefeuvre et Michel Renard : Faut-il avoir honte de l'identité nationale ? (Larousse, 2008).
  20. Communiqué de presse: « Installation d'un Conseil scientifique auprÚs de la DILCRA », gouvernement.fr, 9 février 2016.
  21. Selon un article de Gérard Noiriel, « Histoire, mémoire, engagement civique », paru dans la revue Hommes et Migrations, janvier-février 2004 ; information également citée par le Haut Conseil à l'intégration, dans « Diversité culturelle et culture commune dans l'audiovisuel ».
  22. GĂ©rard Noiriel, Chocolat clown nĂšgre. L'histoire oubliĂ©e du premier artiste noir de la scĂšne française, Paris, Bayard, 2012, 300 p. et Chocolat. La vĂ©ritable histoire d’un homme sans nom, Paris, Bayard, 2016, 600 p.
  23. Serge Halimi, « Une arriĂšre-garde de l’ordre social Â», Le Monde diplomatique, septembre 2005.
  24. Compte rendu de l'ouvrage de Noiriel par André-Clément Decouflé, paru dans Revue européenne de migrations internationales, 1989, vol. 5, no 2, p. 156.
  25. Michelle Perrot, dans Libération en 1988, fait remarquer que c'est « un livre dense qui, dans le débat passionnel plus encore que passionné que suscite l'immigration, est une contribution de la raison qu'on voudrait décisive. ».
  26. En référence au livre Lieux de mémoire dirigé par Pierre Nora mais qui ne comporte pas alors de références aux immigrés.
  27. (en) Stefan Berger, Mark Donovan, Kevin Passmore, Writing national histories, p. 244.
  28. Manuel Boucher, « Pourquoi comparer Zemmour et Drumont est absurde », .
  29. Vincent Tournier, « D’une autre polĂ©mique sur Zemmour. À propos du livre Le Venin et la plume », sur telos-eu.com, .
  30. Collectif, « L’“affaire Beaud et Noiriel” est exemplaire de la dĂ©gradation de la qualitĂ© du dĂ©bat public Â», Tribune, Le Monde, 23 fĂ©vrier 2021.
  31. « Un vent de rĂ©action souffle sur la vie intellectuelle Â», Didier Fassin, AOC, 23 fĂ©vrier 2021.
  32. Michelle Zancarini-Fournel, « Les erreurs d’un livre Â», En attendant Nadeau, 25 fĂ©vrier 2021.
  33. philomag, « “Race” contre classe ? Quand la convergence des luttes tourne au pugilat idĂ©ologique », sur Philosophie Magazine (consultĂ© le ).
  34. Philippe MarliÚre, « Racisme partout, race nulle part », sur Club de Mediapart (consulté le ).
  35. « Cartographie du surplomb », sur mouvements.info (consulté le ).
  36. GĂ©rard Noiriel, « RĂ©flexions sur la ‘gauche identitaire’ », blog « Le populaire dans tous ses Ă©tats », 29 octobre 2018.
  37. Abdellali Hajjat et Silyane Larcher, « Intersectionnalité. Introduction au dossier », Mouvements, 19 février 2019.
  38. « Pour une Ă©thique de la discussion – rĂ©ponse Ă  Didier Fassin Â», StĂ©phane Beaud, GĂ©rard Noiriel, AOC, 15 mars 2021.
  39. EducPod S2ep5, Race et sciences sociales : Échange entre S. Beaud, G. Noiriel et F. Pierru, 30 mars 2021.
  40. Voir Igor Martinache, « Gérard Noiriel, Chocolat clown nÚgre. L'histoire oubliée du premier artiste noir de la scÚne française », Lectures en ligne, Les comptes rendus, 2012, mis en ligne le 5 avril 2012, consulté le 26 octobre 2013.
  41. « Serge MichaĂŻlof Prix Jean-Michel Gaillard - GĂ©rard Noiriel Prix Augustin Thierry - Philippe Ôtier Prix de Cheverny », sur La Nouvelle RĂ©publique, .
  42. Voir sur actualitte.com.
  43. « Remise du prix de l'UR 2020 - Gérard Noiriel » sur union-rationaliste.org, 24 juin 2021.
  44. Voir sur usaintlouis.be.

Annexes

Bibliographie

  • JĂ©rĂŽme Vidal, « GĂ©rard Noiriel et la RĂ©publique des "intellectuels". À propos de Les Fils maudits de la RĂ©publique de GĂ©rard Noiriel », La Revue internationale des livres et des idĂ©es, 2, novembre-.
  • Nathalie Lempereur, « GĂ©rard Noiriel : fils du peuple », L'Histoire, no 454,‎ (lire en ligne)

Entretiens avec G. Noiriel

Articles connexes

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