L'Accord intérimaire sur la Cisjordanie et la bande de Gaza (également connu sous le nom d'Accord intérimaire israélo-palestinien, Accord de Taba ou parfois Oslo II) a été signé entre Yitzhak Rabin, Premier ministre d'Israël, et Yasser Arafat, président de l'OLP. La signature a eu lieu une première fois à Taba le , puis de nouveau à Washington le , en présence des représentants russes, américains, européens, égyptiens, jordaniens et norvégiens.
L'accord précise d'abord les compétences et les modalités d’élections d'un Conseil législatif palestinien, dont les quatre-vingts membres sont effectivement élus en , tout comme le président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, qui renforce ainsi sa légitimité.
Par ailleurs, la dynamique amorcée avec le transfert de la bande de Gaza et de Jéricho est complétée d’un retrait militaire israélien des villes et villages palestiniens ainsi que des terres domaniales rattachées. Avec ces retraits, la Cisjordanie est morcelée en zones de plusieurs types :
- les zones A (3% de la superficie), sous contrôle civil et sécuritaire[1] palestinien, comprennent les grandes villes palestiniennes déjà mentionnées dans les Accords d'Oslo : Jénine, Tulkarem, Naplouse, Qalqilya, Ramallah, Bethléem et Jéricho [2] ;
- les zones B (27% de la superficie)[3],[4],[5],[6],[7], sous contrôle conjoint entre l’Autorité palestinienne (administration civile) et Israël (contrôle militaire)[8] comprennent les villages palestiniens et diverses portions du territoire cisjordanien [2] ;
- les zones C (70% de la superficie)[4],[5],[9], entièrement sous contrôle israélien (colonies, installations militaires, vallée du Jourdain, terres domaniales) et qui, à l’exception des colonies — dont le sort dépendra des négociations finales, doit donner lieu à des retraits successifs dans les dix huit mois à compter de la prise de fonction du Conseil, soit d’ici (phase de 1995)[2]. 70% de cette Zone C est interdite d'accès aux Palestiniens. Israël définit les terres situées en Zone C comme étant réservées aux colonies israéliennes ou aux exercices militaires israéliens ou encore comme réserves naturelles. Au moins 180.000 Palestiniens autochtones y vivent, et 325.000 colons israéliens s’y sont installés. Moins de 1% de la Zone C ayant été désignée par Israël comme pouvant servir à une expansion immobilière palestinienne, il est virtuellement impossible pour les Palestiniens vivant en Zone C d’obtenir des permis de bâtir. Selon l’ONG israélienne Bimkom, partenaire d’Oxfam, plus de 98% des demandes palestiniennes de permis de construire en Zone C entre 2010 et 2014 ont été rejetées. Faute de permis de construire, les Palestiniens autochtones subissent donc régulièrement des démolitions de leurs habitations par l’armée israélienne. Il est important de noter que ce plan de division de la Cisjordanie prévoyait de transférer graduellement le contrôle des Zones B et C aux Palestiniens (les intégrant à la Zone A). Mais ce processus de transfert est gelé depuis 1999.
[8] Depuis le début de l'année 1997, le Protocole d'Hébron divise la ville de Hébron en deux zones : H1, sous contrôle palestinien recouvre l'essentiel de la ville, et H2 représente la bordure orientale de la cité (où vivent environ 30 000 Palestiniens) qui comprend une communauté de 600 à 800 colons israéliens près du centre-ville.
Références
- « West Bank: Area C - OCHA map (22 February 2011) » (version du 10 novembre 2013 sur l'Internet Archive), sur web.archive.org
- Haim Gvirtzman, « Maps of Israeli Interests in Judea and Samaria Determining the Extent of the Additional Withdrawals » (this study was funded by the Settlement Division of the Zionist Organization)
- « Palestinian Authority », sur www.globalsecurity.org
- « Planning Policy in the West Bank », sur B'Tselem
- Jodi Rudoren, « Israel Seeks Army Use of West Bank Area », sur NYTimes.com,
- « Press Information Notes 1 (MERIP) » (version du 16 août 2000 sur l'Internet Archive), sur web.archive.org,
- « Knowing your ABC », sur The Jerusalem Post - JPost.com
- « Découpage de la Cisjordanie : zoom sur la Zone C », sur Oxfam-Solidarité, (consulté le )
- https://www.ochaopt.org/location/area-c