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Moshe Dayan

Moshe Dayan (en hébreu : משה דיין), né le à Degania et mort le à Tel Aviv, est un militaire et un homme politique israélien.

Moshe Dayan
משה דיין
Illustration.
Fonctions
Ministre des Affaires étrangères

(2 ans, 4 mois et 3 jours)
Premier ministre Menahem Begin
Prédécesseur Yigal Allon
Successeur Yitzhak Shamir
Ministre de la Défense

(6 ans, 11 mois et 29 jours)
Premier ministre Levi Eshkol
Yigal Allon (Intérim)
Golda Meir
Prédécesseur Levi Eshkol
Successeur Shimon Peres
Ministre de l'Agriculture
et du Développement rural

(4 ans, 10 mois et 18 jours)
Prédécesseur Kadish Luz
Successeur Haim Gvati
Membre de la Knesset

(21 ans, 10 mois et 16 jours)
Chef d'état-major d'Israël

(4 ans, 1 mois et 23 jours)
Prédécesseur Mordekhaï Maklef
Successeur Haïm Laskov
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Degania (Empire ottoman)
Date de décès (à 66 ans)
Lieu de décès Tel-Aviv (Israël)
Nationalité Israélienne
Parti politique Parti travailliste israélien
Rafi
Mapaï
Père Shmuel Dayan
Mère Devora Dayan
Conjoint Ruth Dayan
Enfants 3, dont Yael Dayan et Assi Dayan
Profession Officier
Archéologue

Signature de Moshe Dayanמשה דיין

Biographie

Enfance

Moshe Dayan naît dans le kibboutz Degania, situé en Palestine alors sous domination ottomane, non loin du lac de Tibériade. Ses parents, Devorah et Shmuel Dayan, étaient des juifs ukrainiens de Jachkiv, ville située alors dans l'Empire russe. À l'âge de 14 ans, il rallie la Haganah puis est affecté aux « Special Night Squads » dans les rangs desquels il sera marqué par l'influence du major Orde Charles Wingate, un officier britannique pro-sioniste, et qui instillera à l'embryon d'armée juive la doctrine visant à « porter le combat au cœur du secteur d'activité de l'ennemi » plutôt que de privilégier la « défense statique »[1].

Premiers combats

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il est intégré dans les forces britanniques durant deux ans, puis intégré dans la 7e Division d'infanterie australienne, qui combat les forces de Vichy en Syrie. C'est durant cette période qu'il perd l'usage de son œil gauche, par l'enfoncement du binoculaire de ses jumelles, atteint par une balle ennemie. Après cette blessure, il porte un cache-œil. Dayan est décoré à l'issue de la guerre, par l'armée britannique.

Dans la Haganah

Au cours de la guerre de 1948, Dayan occupe plusieurs postes de responsabilité croissante, notamment dans la vallée du Jourdain et dans la région centre. Très apprécié de David Ben Gourion, futur premier Premier ministre du jeune État d'Israël, il sera son protégé, tout comme le jeune Shimon Peres.

Moshe Dayan suit alors une carrière militaire fulgurante et devient chef d'État major de Tsahal, de 1955 à 1958, notamment lors de la Crise du canal de Suez de 1956 contre l'Égypte.

Entrée en politique

En 1959, Dayan entre en politique et rejoint les rangs du Mapaï, le grand parti de gauche israélien. Il est ministre de l'Agriculture jusqu'en 1964. Peu apprécié de Levi Eshkol, qui prend la place de Ben Gourion après son départ du Mapai en 1965, il est cependant nommé ministre de la Défense en 1967, pour faire face à la grave crise qui menace Israël.

La guerre des Six Jours et la guerre du Kippour

Bien que n'ayant pas pris part ni aux combats, ni même à la planification de ceux-ci (qui sont plutôt l'œuvre des généraux Yitzhak Rabin et Uzi Narkiss), Moshe Dayan a clairement été identifié comme un acteur prépondérant de la guerre des Six Jours. Il en a tiré une énorme popularité, aussi bien en Israël qu'à l'extérieur. Cette gloire légitime doit être relativisée au vu des critiques qui lui seront adressées au lendemain de la guerre du Kippour. L'excès de confiance identifié à Dayan et qui habitera Israël durant les six années qui séparent ces deux conflits est en effet une des raisons des pertes énormes subies par Tsahal durant les premiers jours de combat. Mais Dayan reprend le dessus, avec l'aide des États-Unis et de généraux israéliens comme Ariel Sharon.

Le déclin

Boutros Boutros-Ghali et Moshe Dayan au Conseil de l’Europe à Strasbourg le 10 octobre 1979.

Le conflit du Kippour affecte le moral et la santé de Moshe Dayan. Il se retire de la vie politique brièvement en 1977, puis revient pour un court passage comme ministre des Affaires étrangères sous le gouvernement de Menahem Begin. Alors ministre des Affaires étrangères, il est avec son homologue égyptien Boutros Boutros-Ghali, l'un des principaux négociateurs des accords de paix israélo-arabes signés par Anouar el-Sadate et Menahem Begin en 1979.

Moshe Dayan participe aux accords de paix de Camp David et meurt peu après, en 1981, d'un cancer du côlon. Il est enterré dans le moshav où il a grandi : Nahalal.

Vie privée

Moshe Dayan est le père de Yael Dayan, ancien membre de la Knesset engagée dans les rangs de la paix, et du cinéaste Assi Dayan.

Archéologie

Auteur de quelques ouvrages, Dayan était un archéologue renommé en Israël, mais aussi controversé, nombre de ses découvertes ayant quitté le domaine public en infraction avec la loi. Sa collection personnelle est vendue par sa femme Ruth à l'État d'Israël en 1986 pour 1 million de dollars, vente très critiquée à l'époque, de nombreux artefacts ayant été obtenus illégalement, l'archéologue israélien Yigal Shiloh déclarant que vendre les objets à un musée équivalait à approuver le pillage des antiquités[2].

Publications

  • Journal de la campagne du Sinaï, traduit de l'anglais par Denise Meunier, Le livre de poche n° 2320, Librairie générale française, 1976.
  • Histoire de ma vie, traduit de l'anglais par Denise Meunier, Fayard, 1976, (ISBN 2-213-00387-4).
  • Vivre avec la Bible (sous-titre anglais: A Warrior's Relationship with the Land of His Forebears, traduit de l'anglais par Serge Ouvaroff, Albin Michel, 1980.
  • Paix dans le désert - Compte rendu personnel des négociations de paix égypto-israéliennes, traduit de l'anglais par Denise Meunier, Fayard, 1981.

Notes et références

  1. Zeev Schiff, A History of the Israeli Army, MacMillan Publishing Company, 1985, p. 14-15.
  2. « Moshe Dayan's antiquities to be sold at bargain prices in U.S. auction », Haaretz, 27 mai 2007.

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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