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Evita (film)

Evita est un film musical américain réalisé par Alan Parker, sorti en 1996. Il s'inspire de l'album-concept du même nom d'Andrew Lloyd Webber et Tim Rice sorti en 1976, ensuite adapté en comédie musicale en 1978.

Evita
Description de cette image, également commentée ci-après
Réalisation Alan Parker
Scénario Alan Parker
Oliver Stone
Musique Andrew Lloyd Webber
Acteurs principaux
Sociétés de production Hollywood Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre drame musical
Durée 134 minutes
Sortie 1996

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le film raconte la vie d'Eva Perón, épouse du président argentin Juan Perón.

Synopsis

Eva Duarte est ambitieuse et rêve de conquérir Buenos Aires. Elle part avec son amant Agustín Magaldi vers la capitale et finit par sa détermination à obtenir une place de rêve au cinéma. Elle rencontre Juan Perón lors d'une soirée et ils se marient en 1945. Elle devient la Première dame d'Argentine quand son époux est élu président la même année. Surnommée « Evita », Eva Perón est maintenant au cœur d'une vie opulente. Le peuple finit par s'indigner de sa démesure tandis que l'aristocratie refuse son ascension. À 33 ans, elle est gravement malade et, un soir de 1952, elle s'effondre lors d'une cérémonie en son honneur.

Fiche technique

Drapeau des États-Unis États-Unis : (avant-première à Los Angeles)
Drapeau des États-Unis États-Unis : (sortie limitée)
Drapeau du Canada Canada, Drapeau de la France France, Drapeau de la Suisse Suisse :

Distribution

Production

Genèse et développement

Après la sortie de l'album-concept Evita de Tim Rice et Andrew Lloyd Webber en 1976, le réalisateur Alan Parker rencontre leur manager David Land (en) pour savoir s'ils voudraient en faire une adaptation cinématographique. Il comprend alors que Tim Rice et Andrew Lloyd Webber sont alors plus intéressés par une transposition de l'album sur scène en comédie musicale[4]. La comédie musicale Evita se joue dès juin 1978 au West End theatre à Londres et se jouera jusqu'en février 1986[5]. Après le succès du spectacle, Robert Stigwood, producteur au West End, contacte Alan Parker pour mettre en scène le film Evita. Cependant, le réalisateur vient alors d'achever Fame (1980) et ne veut pas enchaîner deux films musicaux[4]

Les droits d'adaptation d’Evita provoque une guerre d'appels d'offres des studios : Warner Bros., Metro-Goldwyn-Mayer et Paramount Pictures[6]. Robert Stigwood les vend finalement à EMI Films pour près de 7,5 millions de dollars. Il évoque le projet avec le producteur Jon Peters, qui promet de convaincre sa petite-amie de l'époque, Barbra Streisand, de tenir le rôle-titre s'il peut le produire avec lui. Robert Stigwood refuse car il souhaite être le seul producteur du film. EMI abandonne ensuite le projet[7].

En mai 1981, Paramount Pictures acquiert finalement les droits. Robert Stigwood reste attaché au poste de réalisateur[8] - [9]. La Paramount prévoit un budget de 15 millions et le film doit entrer en production l'année suivante. Pour réduire les coûts de production, Robert Stigwood, Tim Rice et Andrew Lloyd Webber acceptent un plus petit salaire mais un plus gros pourcentage sur les recettes futures du film[9]. Robert Stigwood engage Ken Russell comme réalisateur, après leur collaboration pour Tommy (1975)[7].

Robert Stigwood et Ken Russell cherchent ensuite l'actrice pouvant interpréter le rôle principal. Ils font des essais à New York et Londres[7]. En novembre 1981, Ken Russell fait des essais films dans les studios d'Elstree. À Londres, Ken Russell fait même passer des essais à Liza Minnelli, voulant une actrice expérimentée. Cependant, Robert Stigwood, Tim Rice et la Paramount veulent Elaine Paige, qui tenait le rôle dans la comédie musicale à Londres[6] - [7]. Ken Russell développe par ailleurs son propre script, sans l'approbation de Robert Stigwood, Tim Rice et Andrew Lloyd Webber. Si son film suit globalement la comédie musicale, il fait du personnage de Ché un journaliste-reporter. Son script contient un montage d'Eva et Ché à l'hôpital[6]. Finalement, Ken Russell est renvoyé car il ne veut pas faire le film sans Liza Minnelli[10].

Robert Stigwood propose le poste à Herbert Ross, qui préfère tourner Footloose (1984). Richard Attenborough refuse également, trouvant le projet trop complexe[7]. Robert Stigwood approche également sans succès Alan J. Pakula et Héctor Babenco[7] - [10]. En 1986, Madonna rend visite Robert Stigwood dans son bureau, habillée dans un style années 1940 pour montrer tout l'intérêt qu'elle porte au rôle[11]. La chanteuse tentera par ailleurs de convaincre Francis Ford Coppola de réaliser le film[6]. Robert Stigwood est impressionné et la trouve « parfaite » pour le rôle[11].

En 1987, la société indépendante Weintraub Entertainment Group de Jerry Weintraub obtient les droits de la Paramount[10] - [12] - [13]. Oliver Stone, fan de la comédie musicale, exprime son intérêt pour le film et contacte expressed la société de Robert Stigwood. En avril 1988, Oliver Stone est officiellement réalisateur et scénariste du projet. Il se rend en Argentine où il se rend sur le lieu de naissance d'Eva Perón et rencontre le président d'alors, Carlos Menem. Ce dernier promet 50 000 figurants[10].

Madonna rencontre Oliver Stone et Andrew Lloyd Webber à New York pour parler du rôle. Mais la chanteuse demande des changements de script et souhaite réécrire la musique[11]. Oliver Stone contacte alors Meryl Streep. Elle travaille avec le réalisateur et les compositeurs sur des chansons en studio. Robert Stigwood est alors très emballé par le travail de l'actrice[7].

Weintraub Entertainment Group propose alors un budget de 29 millions. Le tournage doit débuter courant 1989, mais des émeutes ont lieu cette année-là en Argentine. Alors que d'autres pays sont envisagés pour le tournage, Weintraub Entertainment Group quitte le projet[10]. Oliver Stone propose alors le projet à Carolco Pictures, toujours avec Meryl Streep. Cependant, l'actrice exige des garanties financières avec un délai de 48 heures. Alors que le projet traîne, Oliver Stone et certains membres de son équipe délaissent Evita pour développer The Doors (1991)[10].

En 1990, les droits change à nouveau de studio et le projet passe chez Walt Disney Studios Entertainment, qui engage Glenn Gordon Caron comme réalisateur. Madonna est alors à nouveau attachée au rôle d'Evita. Disney prévoit de produire le film via sa société « adulte » Hollywood Pictures. Cependant, Disney abandonne Evita en mai 1991 quand le budget grimpe à 30 millions ; Jeffrey Katzenberg ne veut pas dépenser plus de 25,7 millions pour le film[14] - [15]. En novembre 1993, Robert Stigwood revend les droits à Andrew G. Vajna et sa société Cinergi Pictures[14] - [16]. Andrew G. Vajna propose un partenariat avec Arnon Milchan de Regency Enterprises pour cofinancer le film. Oliver Stone revient ensuite comme réalisateur. Le tournage doit débuter en 1995 juste après celui d'un film sur Manuel Noriega développé par Oliver Stone et Arnon Milchan[14]. Cependant, les deux hommes se brouillent à cause des coûts de producteur de Evita, de Noriega (qui ne sera jamais tourné) et Nixon (1995)[17]. Oliver Stone quitte alors, à nouveau, le projet en juillet 1994[8].

En décembre 1994, Robert Stigwood et Andrew G. Vajna engagent officiellement Alan Parker comme réalisateur et scénariste[4]. Ce dernier produit également le film, via sa société Dirty Hands Productions[18]. Alan Parker fait de nombreuses recherches sur la vie d'Eva Perón et développe son propose script. Il refuse d'emprunter des éléments du scénario d'Oliver Stone ou de celui de la pièce de théâtre. Il préfère baser son script sur l'album-concept de Tim Rice et Andrew Lloyd Webber sorti en 1976[4] - [11]. Cependant, Oliver Stone n'est pas de cet avis et remarque que des éléments de son scénario sont présents dans le script final. Le conflit sera réglé par la Writers Guild of America et Oliver Stone et Alan Parker seront crédités au générique du film[19].

Après le bouclage du scénario, Alan Parker se rend en mai 1995 avec Tim Rice en France chez Andrew Lloyd Webber. Ils doivent travailler sur la musique du film[4]. En juin 1995, grâce au sénateur Christopher Dodd, Alan Parker obtient un rendez-vous avec le président argentin Carlos Menem pour parler de la production du film et demander l'autorisation de tourner à la Casa Rosada, le siège du pouvoir exécutif argentin à Buenos Aires[4]. Malgré certains désaccords sur le scénario[4], Carlos Menem offre à l'équipe une liberté totale pour tourner dans le pays, à l'exception de la Casa Rosada. Le président explique par ailleurs que l'équipe doit se préparer à des protestations de la part de certains Argentins[20].

Attribution des rôles

Le projet passera de studio en studio pendant plusieurs années. De nombreuses actrices seront évoquées pour le rôle-titre (Jennifer Lopez, Mariah Carey, Gloria Estefan, Barbra Streisand, Patti LuPone, Meryl Streep, Bette Midler...)[21]. Michelle Pfeiffer sera engagée, au moment où Oliver Stone développe le projet. Elle passera quelques mois à enregistrer les chansons, avant que le projet soit mis en pause[21]. Madonna, qui convoite le rôle depuis des années, adressera une lettre à Alan Parker, qui a repris le projet après Oliver Stone. La chanteuse y explique pourquoi elle est parfaite pour le rôle principal. Elle envoie également une copie du clip de sa chanson Take a Bow pour le convaincre[21]. La chanteuse sera finalement choisie[22].

Antonio Banderas, qui interprète Ché, a envoyé lui-même une cassette pour passer une audition avant de rencontrer Alan Parker. Patrick Swayze, Elton John, John Travolta, Sylvester Stallone ou encore Mandy Patinkin (qui a tenu le rôle à Broadway) ont notamment été envisagés pour ce rôle[21].

Bob Gunton, Julio Iglesias, Jeremy Irons ou encore Raúl Juliá sont envisagés pour incarner Juan Perón[21]. Le rôle reviendra finalement à Jonathan Pryce.

Tournage

Le tournage en Argentine provoque une controverse et est très médiatisé. L'équipe doit faire face à de nombreuses protestations quant à l'image d'Eva Perón[4] - [23] - [24]. Des membres du parti peroniste lancent une campagne virulente contre la production, Madonna et Alan Parker[4]. De plus, le projet Evita pousse le gouvernement argentin à produire son propre film, Eva Perón: The True Story (en) (1996), pour corriger les erreurs du film d'Alan Parker[25].

Pour répondre à tout cela, l'équipe du film donne une conférence de presse à Buenos Aires le [26]. Le tournage peut finalement débuter dans la même ville deux jours plus tard[4] - [26].

Le président argentin Carlos Menem n'autorise pas l'équipe à tourner à la Casa Rosada, siège du pouvoir situé à Buenos Aires. Alan Parket et son chef décorateur Brian Morris peuvent cependant prendre des photographies. Une réplique sera ensuite construite dans les Shepperton Studios en Angleterre. D'autres scènes seront tournées à Budapest[4]. C'est une production à grande échelle, le décorateur Brian Morris développe près de 320 décors différents[4] - [11]

Musique

L'album Evita : Music From The Motion Picture connut un beau succès, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Autriche, etc. Il contient les singles Don't Cry for Me Argentina et You Must Love Me.

Accueil

Critique

Le film reçoit des critiques partagées. Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, il récolte 63% d'opinions favorables pour 38 critiques et une note moyenne de 6,6710[27]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 45100 pour 23 critiques[28].

Après le succès du film, le gouvernement argentin a sorti sa propre version du film, ayant pour titre Eva Perón: The True Story (1996), afin de corriger des « altérations présumées » mises sur le compte d'Andrew Lloyd Webber.

Box-office

Produit pour 55 millions de dollars, Evita récolte plus de 141 millions de dollars au box-office mondial[2].

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
50 047 179 $[2] [29] [29]
Drapeau de la France France 277 393 entrées[30] - -
Monde Total mondial 141 047 179 $[2] - -

Distinctions

Source : Internet Movie Database[31]

Récompenses

Nominations

Record

Le film a permis à Madonna de gagner un record du monde dans le Guinness pour « le plus de costumes changés dans un film ». Le record était précédemment tenu par Elizabeth Taylor pour le film de 1963 Cléopâtre (65 changements de costumes). Dans Evita, Madonna a changé ses costumes 85 fois (ce qui inclut 39 chapeaux, 45 paires de chaussures et 56 paires de boucles d'oreille)[22] - [21].

Notes et références

  1. ProCinéma - Consulté le - Site de la société de distribution.
  2. (en) « Evita », sur Box Office Mojo (consulté le )
  3. (en) Dates de sortie sur l’Internet Movie Database
  4. Alan Parker, « Evita – Alan Parker – Director, Writer, Producer – Official Website » [archive du ], AlanParker.com (consulté le )
  5. « Evita at Prince Edward Theatre » [archive du ], ThisisTheatre.com (consulté le )
  6. Sylvia Stoddard, « Oh What a Circus » [archive du ], SquareOne.org (consulté le )
  7. Peter H. Brown, « Desperately Seeking Evita » [archive du ], sur The Washington Post, (consulté le )
  8. Newsweek Staff, « Hasta La Vista, Baby » [archive du ], sur Newsweek, (consulté le )
  9. Aljean Harmetz, « Movie Rights to 'Evita' Bought by Paramount » [archive du ], sur The New York Times, (consulté le )
  10. James Greenberg, « Is It Time Now to Cry for 'Evita'? » [archive du ], sur The New York Times, (consulté le )
  11. David Ansen, « Madonna Tangos with Evita » [archive du ], sur Newsweek, (consulté le )
  12. « Oliver Stone To Start On Big-screen 'Evita' » [archive du ], sur New York Daily News, (consulté le )
  13. « Weintraub Entertainment and RSO reached a pact. » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  14. Claudia Eller, « Crying's Over, 'Evita' Finds Backers : Movies: Disney plans to make the musical about Argentina's First Lady with the help of two investors and director Oliver Stone. » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  15. David J. Fox, « 'Evita' Film Once More in Limbo » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  16. David Gritten, « 'She'll Surprise a Lot of People » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  17. Anita M. Busch, « Oliver Stone, New Regency On The Rocks? » [archive du ], sur Variety, (consulté le )
  18. « About the Filmmakers » [archive du ], Universal Studios (consulté le )
  19. Hamburg 2002, p. 232
  20. Damien Bona, Inside Oscar 2, United States, Random House, (ISBN 978-0-345-44800-2), « Hey There, Lonely Girl »
  21. (en) Trivia sur l’Internet Movie Database
  22. « Secrets de tournage », sur AlloCiné (consulté le )
  23. (en) Madonna Ciccone, « The Madonna Diaries », Vanity Fair, , p. 174–188 (ISSN 0733-8899, ASIN B001BVYGJS)
  24. (en) « Mad for Evita », Time, , p. 1–2 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  25. Gonthier, Jr. et O'Brien 2015, p. 236
  26. Gregory Cerio, « Don't Yell at Me, Argentina » [archive du ], sur People, (consulté le )
  27. (en) « Evita (1996) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
  28. (en) « Evita Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
  29. (en) « Evita - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le )
  30. « Evita », sur JP's Box-office (consulté le )
  31. (en) Awards sur l’Internet Movie Database

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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