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Isadora Duncan

Isadora Duncan est une danseuse américaine, née Angela Isadora Duncan le 26 ou à San Francisco, dans le quartier irlandais, et morte le à Nice.

Isadora Duncan
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Isadora Duncan vers 1900, par Otto Wegener.
Nom de naissance Angela Isadora Duncan
Naissance 26 ou [1]
San Francisco, Californie, États-Unis
DĂ©cĂšs
Nice, France
Activité principale Danseuse et chorégraphe
Style Danse libre
Lieux d'activité Paris
Années d'activité 1900-1927
Conjoint Sergueï Essénine

Au cours de son existence, Isadora Duncan révolutionne la pratique de la danse par un retour au modÚle des figures antiques grecques. Par sa grande liberté d'expression, privilégiant la spontanéité et le naturel, elle apporte les premiÚres bases de la danse moderne européenne à l'origine de la danse contemporaine. Influencée par son frÚre Raymond Duncan sur un retour à l'hellénisme et au culte du corps, elle veut redonner sa place à la beauté et à l'harmonie du corps, osant s'exhiber presque nue, à peine dissimulée par quelques voiles. Par ailleurs, son travail chorégraphique accorde une place particuliÚre à la spiritualité[2].

Elle est la fondatrice de plusieurs Ă©coles de danse, aux États-Unis, en Europe et en Russie.

Biographie

Jeunesse et formation

Photographie anonyme non sourcée.

Isadora Duncan naüt au no 55 Geary Street à San Francisco le 26 ou le [1]. Elle est la benjamine de quatre enfants dont ses deux frùres, Raymond et Augustin, et sa sƓur Élisabeth. Ses parents sont Charles Duncan, homme des arts et banquier à la Bank of California, et Mary Dora Gray.

Peu aprĂšs la naissance d'Isadora, son pĂšre se retrouve sans emploi et ruinĂ©, Ă  la suite de la faillite de la banque. Ils doivent alors se sĂ©parer de leur maison. Puis sa mĂšre apprend que son mari entretient une relation extra-conjugale. Selon un article publiĂ© sur le site du San Francisco Museum, sa maĂźtresse serait la poĂ©tesse Ina Coolbrith[3]. Les parents divorcent en 1879 et Mary Dora Gray s'installe avec ses enfants Ă  Oakland, oĂč elle travaille comme pianiste et professeur de musique. Isadora va frĂ©quenter l'Ă©cole dans ses jeunes annĂ©es mais l'abandonne rapidement. Pour son caractĂšre indĂ©pendant, le systĂšme scolaire se rĂ©vĂšle bien trop contraignant. D'autre part, sa famille Ă©tant pauvre, sa sƓur et elle se mettent rapidement Ă  donner des cours de danse aux enfants du quartier afin de contribuer aux finances de la famille. Isadora a douze ans et cette Ă©cole de danse, oĂč elles enseignent alors la valse et la polka, est la premiĂšre d'une longue sĂ©rie.

Danseuse

En 1895, elle devient membre de la compagnie de théùtre Augustin Daly à New York mais est rapidement déçue par cet art. En 1899, elle décide d'aller en Europe, d'abord à Londres puis, un an plus tard, à Paris. C'est là, en deux ans, qu'elle obtient le succÚs et la notoriété. En effet, aidée par Loïe Fuller qui avait déjà beaucoup de succÚs et qui l'accueille dans sa compagnie en 1902, Isadora se fait remarquer dans les salons artistiques de Londres, Paris, Berlin et Munich[4].

Académie de danse

Isadora Duncan dans les annĂ©es 1910.

À Paris, l'effervescence de la vie de bohĂšme de Montparnasse ne lui convient pas. Elle s'installe Ă  l'hĂŽtel de Biron, rue de Varenne, oĂč elle fonde une Ă©cole de danse en 1905 et y exerce jusqu’en 1908. Elle y est voisine d'Auguste Rodin, « son ami et son maĂźtre » selon son rĂ©cit intitulĂ© Ma vie publiĂ© en 1927. Elle l'avait rencontrĂ© en 1900 Ă  l'exposition du pavillon de l'Alma. En 1909, elle emmĂ©nage dans deux grands appartements au 5 rue Danton : le rez-de-chaussĂ©e devient son logement et le premier Ă©tage fait office d’acadĂ©mie de danse. Pieds nus, vĂȘtue d'Ă©charpes clinquantes et de fausses tuniques grecques, elle crĂ©e un style primitif basĂ© sur l'improvisation chorĂ©graphique pour aller Ă  l'encontre des styles rigides de l'Ă©poque. Elle est particuliĂšrement inspirĂ©e par la mythologie grecque. Elle rejette les pas de ballet traditionnel pour mettre en valeur l'improvisation, l'Ă©motion et la forme humaine. Isadora Duncan pense que le ballet classique, avec ses rĂšgles strictes et ses codifications, est « laid et contre nature »[5]. Un nombre trĂšs important de personnes se rallient Ă  sa philosophie, ce qui lui permet d'ouvrir une Ă©cole et d'y enseigner.

Isadora Duncan, illustration par Antoine Bourdelle (cadrage erroné).
Rik Wouters, La Vierge folle (1912), université de LiÚge, musée en plein air du Sart Tilman, sculpture inspirée d'un mouvement d'Isadora Duncan[6].

Son importante influence inspire de nombreux artistes et auteurs dans leurs crĂ©ations de sculptures, bijoux, poĂ©sies, romans, photographies, aquarelles et peintures, Ă  l'exemple du personnage d'Élise Angel du roman de John Cowper Powys intitulĂ© Comme je l'entends [7]. Élise est une danseuse librement inspirĂ©e d'Isadora Duncan et reprĂ©sentant l'amante (libre) du hĂ©ros principal, Richard Storm, en contraste avec son autre amour, lĂ©gitime et possessif, Nelly.

Lorsque le thĂ©Ăątre des Champs-ÉlysĂ©es est construit en 1913, le portrait d'Isadora est gravĂ© par Antoine Bourdelle[8] dans les bas-reliefs situĂ©s au-dessus de l'entrĂ©e, et peint par Maurice Denis sur la fresque murale de l'auditorium reprĂ©sentant les neuf Muses. À cette Ă©poque, elle s'installe Ă  Meudon Bellevue, oĂč elle fonde une nouvelle Ă©cole de danse[9].

Engagement politique et mariage

En 1922, afin de montrer son adhĂ©sion Ă  l'expĂ©rience sociale et politique de la nouvelle Union soviĂ©tique, elle dĂ©cide de s'installer Ă  Moscou. Sa notoriĂ©tĂ© internationale apporte une attention plus que bienvenue sur le ferment culturel et artistique du nouveau rĂ©gime. Elle rencontre et Ă©pouse en le poĂšte SergueĂŻ EssĂ©nine son cadet de dix-huit ans[10]. Leur relation tumultueuse qui l'Ă©puise et la duretĂ© des conditions de vie sous le rĂ©gime des Soviets, aprĂšs la rĂ©volution, l'amĂšnent Ă  retourner Ă  l'Ouest en 1924[10]. Au cours de sa derniĂšre tournĂ©e aux États-Unis en 1922-1923, elle agite une Ă©charpe rouge qu'elle porte sur sa poitrine en proclamant : « Ceci est rouge ! Je le suis aussi ! ». EssĂ©nine l'accompagne en tournĂ©e en Europe, mais ses tendances alcooliques et les accĂšs de rage qui s'ensuivent l'amĂšnent rĂ©guliĂšrement Ă  dĂ©truire des meubles ou enfoncer des portes et fenĂȘtres dans leurs chambres d'hĂŽtel, gĂ©nĂ©rant une publicitĂ© tapageuse autour du couple. L'annĂ©e suivante, il quitte Isadora et retourne Ă  Moscou, oĂč il entre bientĂŽt en dĂ©pression nerveuse puis est internĂ© dans une institution spĂ©cialisĂ©e. Il est admis qu'une fois sorti de l'hĂŽpital il se suicide, Ă  l'Ăąge de 30 ans, le . Les circonstances de sa mort ne sont pourtant pas claires et le doute persiste entre meurtre et suicide.

Vie privée

Isadora Duncan avec Sergueï Essénine en 1923.

La vie privĂ©e d'Isadora Duncan, tout comme sa vie professionnelle, fait fi de toutes les mƓurs et rĂšgles de la moralitĂ© traditionnelle. Bisexuelle, ce qui n'est pas chose inhabituelle dans les cercles hollywoodiens de l'Ă©poque, elle a une longue relation trĂšs passionnĂ©e avec la poĂ©tesse Mercedes de Acosta et a aussi Ă©tĂ© probablement engagĂ©e dans une histoire amoureuse avec l'autrice Natalie Barney. Elle a notamment dĂ©clarĂ© : « Je crois que l'amour le plus Ă©levĂ© est une pure flamme spirituelle qui ne dĂ©pend pas nĂ©cessairement du sexe du bien-aimĂ©. »[11]

Elle a une liaison avec Jules Grandjouan, dessinateur et révolutionnaire connu pour ses dessins dans L'Assiette au beurre, qui dessine aussi sa danse, et avec le compositeur André Caplet.

Isadora Duncan a deux enfants hors mariage : Deirdre, nĂ©e le , avec le dĂ©corateur de thĂ©Ăątre Gordon Craig, et Patrick, nĂ© le , avec Paris Singer qu'elle surnomme « Lohengrin », l'un des nombreux enfants d’Isaac Merritt Singer, le fondateur des cĂ©lĂšbres machines Ă  coudre de mĂȘme nom.

Pour Isadora Duncan, Paris Singer fait amĂ©nager l'hĂŽtel Coulanges de la place des Vosges : il fait transformer la salle de rĂ©ception en une salle de danse avec un escalier monumental[12], celle-ci devenant un lieu de reprĂ©sentation oĂč la jeune femme peut esquisser ses chorĂ©graphies.

Mais le survient la noyade dans la Seine de Deirdre et Patrick lors d'un accident. Les enfants se trouvent dans la voiture avec leur nourrice Annie McKessack, de retour d'une journée d'excursion pendant qu'Isadora est restée à la maison. La voiture fait un écart pour éviter une collision. Le moteur cale, le chauffeur sort de la voiture pour faire redémarrer le moteur à la manivelle, mais il a oublié de mettre le frein à main. DÚs qu'il fait démarrer la voiture, celle-ci traverse le boulevard Bourdon à Neuilly-sur-Seine, dévale la pente, et les deux enfants et leur nourrice meurent noyés dans la Seine.

De douleur, Isadora Duncan voyage en Italie et conçoit un enfant avec un aristocrate italien. Le , elle accouche d'un fils qui ne vit que quelques heures, ainsi qu'elle le raconte dans son autobiographie intitulée Ma vie : « Je crois qu'à ce moment-là, j'atteignis le sommet de la douleur humaine, car avec cette mort il me semblait que mes autres enfants mouraient encore une fois ; c'était comme la répétition de la premiÚre agonie, avec quelque chose qui s'y ajoutait encore[13]. »

Isadora Duncan et ses deux enfants vers 1912 (photographie d'Otto Wegener).

AprĂšs l'accident emportant ses deux jeunes enfants et la mort de son bĂ©bĂ©, Isadora Duncan se retire quatre mois Ă  Deauville, d' Ă  [14]. Elle loge Ă  l'hĂŽtel Normandy, puis loue la villa Black and White[15]. Elle a lĂ  une liaison avec un mĂ©decin local[16], le Dr AndrĂ©[15]. Elle voyage ensuite Ă  Corfou, lors de sa convalescence, avec son frĂšre et sa sƓur. Puis elle passe plusieurs semaines dans un complexe au bord de la mer Ă  Viareggio, en compagnie de l'actrice Eleonora Duse. Le fait que celle-ci sorte tout juste d'une relation lesbienne avec la jeune rebelle fĂ©ministe Lina Poletti alimente les spĂ©culations quant Ă  la nature de la relation qui unit les deux femmes. NĂ©anmoins il n'a jamais Ă©tĂ© prouvĂ© qu'elles aient Ă©tĂ© engagĂ©es dans une relation amoureuse.

Dans son livre autobiographique Ma vie, Isadora Duncan raconte entre autres sa trĂšs brĂšve rencontre, en , avec l'aviateur Roland Garros en ces termes :

« Tous les matins, Ă  cinq heures, nous Ă©tions rĂ©veillĂ©s par le brutal boum de la Grosse Bertha, prĂ©lude Ă  un jour sinistre qui nous apportait de nombreuses nouvelles terribles du Front. La mort, les flots de sang, la boucherie emplissaient ces heures misĂ©rables, et, Ă  la nuit, c’étaient les sirĂšnes annonçant les raids aĂ©riens. Un merveilleux souvenir de cette Ă©poque est ma rencontre avec le fameux As, Garros, dans le salon d’une amie, lorsqu’il se mit au piano pour jouer du Chopin et que je dansai. Il me ramena Ă  pied de Passy Ă  mon hĂŽtel du Quai d’Orsay. Il y eut un raid aĂ©rien, que nous regardĂąmes en spectateurs, et pendant lequel je dansai pour lui sur la place de la Concorde - Lui, assis sur la margelle d’une fontaine, m’applaudissait, ses yeux noirs mĂ©lancoliques brillant du feu des fusĂ©es qui tombaient et explosaient non loin de nous. Il me dit cette nuit qu’il ne pensait Ă  et ne souhaitait que la mort. Peu aprĂšs, l’Ange des HĂ©ros l’a saisi et l’a transportĂ© ailleurs. »

Roland Garros en effet trouve la mort à l'issue d'un combat aérien quelques jours plus tard, le .

Mort

Tombe de l'artiste au columbarium du PĂšre-Lachaise Ă  Paris.

Isadora Duncan s'éteint tragiquement le à Nice. Le long foulard de soie qu'elle porte s'est pris dans les rayons de la roue de l'Amilcar GS de son garagiste Benoßt Falchetto[17] - [18]. Elle est brutalement éjectée du véhicule et meurt sur le coup dans sa chute sur la chaussée[19]. Elle est incinérée et ses cendres sont déposées à Paris au columbarium du cimetiÚre du PÚre-Lachaise (case 6796) auprÚs de celles de ses enfants Deirdre et Patrick (respectivement cases 6793 et 6805), morts quatorze ans plus tÎt.

Apport Ă  la danse contemporaine

Isadora Duncan tire sa premiÚre idée de la danse du rythme des vagues de l'océan Pacifique[20], prÚs duquel elle vécut toute sa jeunesse en Californie.

Elle est l'une des premiÚres à réagir à la contrainte imposée au corps par le tutu ou par les pointes. Elle danse pieds nus, voire totalement nue, et à l'extérieur. Elle est également l'une des premiÚres à s'affranchir de la musique et à trouver sa propre musicalité interne[21].

D'aprÚs Serge Lifar, la « danse nouvelle », invoquée par Isadora, est « une priÚre et ses mouvements doivent diriger leurs ondes vers le ciel en communiquant au rythme éternel de l'univers »[22].

Pour elle, il s'agit en effet surtout d'un renouveau spirituel, personnel et collectif. Elle dĂ©clare ĂȘtre venue en Europe « pour amener une renaissance de la religion au moyen de la danse, pour rĂ©vĂ©ler la beautĂ© et la saintetĂ© du corps humain par l'expression de ses mouvements, et non pour distraire aprĂšs-dĂźner des bourgeois gavĂ©s » : « Danser, c'est prier »[2]. Elle pense d'ailleurs construire un temple de la danse, en plus d'une Ă©cole, lorsqu'elle rencontre Alexandre Scriabine, en 1912[2]. Et elle se produit Ă  Vienne, Berlin et Munich en 1905, accompagnĂ©e de dix jeunes chanteurs placĂ©s sous la direction d'un sĂ©minariste byzantin[11].

Isadora Duncan, source d'inspiration de ses contemporains

Sculpter le mouvement, Antoine Bourdelle

Antoine Bourdelle voit Duncan Ă  la GaĂźtĂ©-Lyrique, oĂč elle se produit en 1909 sur IphigĂ©nie en Tauride de Gluck. Le jour suivant, Bourdelle a dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© plus de cent-cinquante croquis d’elle : c’est une rĂ©vĂ©lation esthĂ©tique, un coup de foudre artistique. Il la prend en modĂšle pour la façade du thĂ©Ăątre des Champs-ÉlysĂ©es Ă  Paris, rĂ©alisĂ©e entre 1910 et 1912. Le sculpteur rĂ©alise plusieurs bas-reliefs en partie basse de l’édifice, de gauche Ă  droite, cinq allĂ©gories des arts : La Sculpture et l’Architecture, la Musique, la TragĂ©die, la ComĂ©die et La Danse.

La méditation d'Apollon entouré de neuf muses, 1910-1912, Antoine Bourdelle, bas-relief, Théùtre des Champs Elysées, Paris
La méditation d'Apollon, Les Muses accourent vers Apollon, 1910-1912, Antoine Bourdelle, bas-relief, Théùtre des Champs Elysées, Paris

En partie haute, Bourdelle exĂ©cute un ensemble sculptĂ© avec au centre La mĂ©ditation d'Apollon, encadrĂ© de deux panneaux en symĂ©trie : Les Muses accourent vers Apollon. Dans la rĂ©alisation de cette commande, le sculpteur prend le thĂ©Ăątre comme un "Temple des Arts" sous la protection d’Apollon, entourĂ© des neufs muses des arts libĂ©raux.

Le thĂ©Ăątre des Champs-ElysĂ©es est d’ossature de bĂ©ton mais les bas-reliefs sont en marbre, matĂ©riau noble et de prĂ©dilection pour les rĂ©alisations d’architectures antiques, que Bourdelle garde blanc comme les vestiges qui nous sont parvenus (le ParthĂ©non, le Temple d’Apollon Ă  Bassae...). Il reprend Ă©galement l’adaptation des figures au support en circonscrivant l’action afin qu’elle demande peu de hauteur mais une longueur importante. Bien que considĂ©rĂ©es comme un tout, les trois scĂšnes sont sĂ©parĂ©es par des reliefs non sculptĂ©s mettant en avant la tripartition de l’espace. Cette rĂ©alisation est quelque peu hybride puisque s’il s’agissait d'une reprise des mĂ©topes de la frise dorique; on aurait attendu des triglyphes plutĂŽt que des reliefs lisses. Bourdelle se place en fin amateur de la GrĂšce antique et, comme Duncan, il rĂ©interprĂšte l’antique Ă  ses fins propres et modernes.

En ce qui concerne les neuf muses qui accourent, Antoine Bourdelle est trĂšs transparent dans ses Ă©crits et Ă©tudes prĂ©paratoires, c’est bien d’Isadora dont il s’inspire pour les sculpter. Le groupe de gauche comporte trois muses dont les masses s’équilibrent, la plus Ă  gauche a la tĂȘte et le bassin projetĂ©s en arriĂšre, yeux clos, le buste et les bras qui tendent vers l’avant. On sait en Ă©tude que Bourdelle a pensĂ© Ă  la reprĂ©senter de face, mais a choisi d’ignorer complĂštement le spectateur de sa crĂ©ation. Isadora ne danse pas les yeux clos, mais ne cherche aucun contact avec le spectateur dans ses Ɠuvres les plus intimes et personnelles. Souvent assimilĂ©e Ă  une danseuse en transe[23], c’est Ă©galement Ă  cela que cette figure de marbre semble faire Ă©cho, le corps entre tension et relĂąchement. Les deux autres femmes de la partie gauche sont animĂ©es d’un mouvement commun, bras ouverts, la jambe gauche pliĂ©e portant le poids, et la jambe droite allongĂ©e prĂȘte Ă  se soulever de terre. C’est une posture trĂšs duncanienne, la danseuse est suspendue dans un instant dynamique, naturel (Ă©longation de la marche) et surtout qui n’inclue aucune finalitĂ©, dans le prolongement et l’anticipation de l’onde.

On peut Ă©galement noter la reprĂ©sentation du corps (au sens matĂ©riel) dansant puisque les femmes sont fortes voire trapues, les muscles saillants, Ă  l’opposĂ©e de la silhouette filiforme d’Anna Pavlova, Ă©toile de ballet, qui danse Ă  la mĂȘme Ă©poque. Le sculpteur simplifie certaines formes pour en mettre d’autres en avant, comme les Ă©toffes, rĂ©duites Ă  un simple ensemble de plis triangulaires, au profit des jambes aux muscles dessinĂ©s, rĂ©alisĂ©s en mĂ©plat en transparence. Les visages sont individualisĂ©s dans leurs expressions, mais pas leurs traits qui s’inscrivent dans un tout, comme les diffĂ©rentes parties d’un chƓur tragique qui unissent leur individualitĂ© au service d’une harmonie eurythmique. L’eurythmie[23]est une volontĂ© et tentative de symbiose entre le corps et l’esprit, telle une extase dionysiaque, mentionnĂ©e par Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra : « Par le chant et la danse, l’homme manifeste son appartenance Ă  une communautĂ© supĂ©rieure: il a dĂ©sappris de marcher et de parler et, dansant, il est sur le point de s’envoler dans les airs. Ses gestes disent son ensorcellement. [...] il se sent dieu, il circule lui-mĂȘme extasiĂ©, soulevĂ©, ainsi qu’il a vu dans ses rĂȘves marcher les dieux »[24]

La bĂ©atitude des visages et la consonance divine du sujet rĂ©pondent Ă  ce prĂ©cepte. Les cheveux sont libres de tout chignon de danse et sont traitĂ©s volants au vent en plis en bec, comme les vĂȘtements. La muse centrale du groupe de droite est seins nus, en attitude d’allĂ©gorie de la LibertĂ©, bras et jambe Ă©cartĂ©es, regardant hors-scĂšne. Bien qu’Isadora couvre sa poitrine, sa nuditĂ© lui est reprochĂ©e autant qu’elle est associĂ©e Ă  la libertĂ©. La notion de danse en dehors de la danse lui est Ă©galement associĂ©e, si elle s’exĂ©cute rĂ©guliĂšrement dans un espace clos (une scĂšne), sa pratique ne s’enferme pas dans un dĂ©cor. Elle se produit sur une scĂšne, mais aussi dans la forĂȘt, au bord de la mer, pour elle, son public ou ses Ă©lĂšves. La performance est encadrĂ©e mais pas sa danse.

Bourdelle traduit en sculpture la puissance d’Isadora, lui donnant une force plastique et pĂ©renne d’autant plus importante : allĂ©gorie de la LibertĂ©, figure de muse au temple des arts et d’Apollon.

Fernand Divoire, la liberté mise en mots

NĂ©ologiste, Fernand Divoire nous livre en 1909 le terme d’isadorables, dĂ©signant six danseuses les plus proches (puis adoptĂ©es) d’Isadora Duncan. Divoire est Ă©crivain, un proche ayant cĂŽtoyĂ© le duo des sƓurs Duncan dans leurs Ă©popĂ©es d’écoles, mais aussi les isadorables, produits de ces derniĂšres.

Il s’inspire de cet Ă©lan de nouveautĂ© qu’impulsent les Duncan dans ses Ă©crits, et dĂ©die « pour Miss Isadora » sa glose La danseuse de Diane, en complĂ©ment aux Dessins sur les danses d’Isadora Duncan, 1911, d’AndrĂ© Dunoyer de Segonzac. Il s’agit d’une longue prose (environ 8 pages entrecoupĂ©es de dessins) dans laquelle Divoire glorifie Isadora, tantĂŽt pour elle-mĂȘme, tantĂŽt en l’associant Ă  Diane. C’est un choix personnel puisque Isadora, elle, s’identifie Ă  VĂ©nus: « Je suis nĂ©e sous le signe de VĂ©nus – VĂ©nus qui naquit aussi de la mer, et, quand son Ă©toile monte au ciel, les Ă©vĂ©nements me sont toujours propices. »[25], en plus des mĂ©nades et bacchantes.

Fernand Divoire nous montre un autre regard sur la danseuse, qui n’est pas seulement belle et crĂ©atrice, mais aussi chasseresse et vierge. Dans son style, Divoire essaie dĂ©jĂ  de rendre compte de la rupture de la danse de Duncan. Sa prose est marquĂ©e de nombreuses figures de styles qu’il superpose, exaltant les sensations du lecteur comme Divoire l’a Ă©tĂ© face au spectacle de Duncan. « Pour mes narines, elle parfume l’air d’encens. Pour mes yeux, elle tisse le voile lĂ©ger oĂč viendra se dessiner, dansante, la vision que j’attends. Pour ma bouche, Ă  la fin de cette journĂ©e, elle est un exquis breuvage d’oubli, et pour mes oreilles, elle est : la Musique infinie »[26]

Divoire rĂ©alise une anaphore en pour, afin d’introduire une synesthĂ©sie (« narines » - « parfum », « yeux » - « vision », « bouche » - « breuvage », « oreilles » - « Musique »). Il omet le toucher, puisque s’agissant d’un spectacle c’est un sens qui n’a pas sa place. Fernand Divoire use Ă©galement de l’anacoluthe, il dĂ©tourne la syntaxe par une multiplication de virgules et des prĂ©positions introduisant des complĂ©ments sans antĂ©cĂ©dent. Il personnifie en Isadora la Musique entiĂšre, par l’usage d’une majuscule. Plus que la danser, elle l’incarne. Son aisance rĂ©dactionnelle, sa prĂ©tendue brutalitĂ© et spontanĂ©itĂ© du rĂ©cit font Ă©cho Ă  la sinuositĂ©, non-conformitĂ© de la danseuse, ou encore les accusations d’improvisations qui lui sont faites. Fernand Divoire dĂ©veloppe un Ă©loge comme s’il dĂ©roulait une pelote de fil, de maniĂšre continue et sans paraĂźtre revenir en arriĂšre pour structurer ce qu’il rĂ©dige, signalant l’infinitĂ© du langage et de ses combinaisons. À souligner que Divoire fait partie des cercles dits d’avant-garde, contemporain de la gĂ©nĂ©ration d’écrivains surrĂ©alistes (sans s’en revendiquer), de l’écriture automatique et autres expĂ©riences lexicales. En bref, Fernand Divoire Ă©crit une prose trĂšs libre, en rupture avec les schĂ©mas de rĂ©cit traditionnel bien qu’infiniment savante et riche stylistiquement.

La description qu’il rĂ©alise d’Isadora Duncan est Ă  la hauteur de sa forme : Ă©tonnante et singuliĂšre. Il s’adresse Ă  elle « Car tu es la danseuse de Diane. Comme elle, tu portes la tunique courte et comme les siens tes cheveux sont nouĂ©s pour la course. Comme elle, tu es naĂŻve et barbare ; comme elle, tu aimes l’effort des longues poursuites et la candeur paisible et froide des nuits bleues. Danse devant nous et devant nos compagnes ornĂ©es de dentelles et de pierres brillantes, toi qui tuas Ă  coups de flĂšches les enfants de NiobĂ© la vaine. ».[26]C’est bien de Diane qu’il s’agit, dans sa dualitĂ© de vierge chasseresse («naĂŻve et barbare »). La jeunesse et l’innocence sont souvent donnĂ©es Ă  Isadora, comme Marguerite de Saint-Marceaux qui lui donne Ă  peine dix-huit ans en 1901, lorsqu’elle en a vingt-quatre passĂ©s[27].

Fernand Divoire souligne sa naĂŻvetĂ© mais la dĂ©tache aussi du commun des femmes, opposant la « tunique courte » aux « dentelles » et « pierres brillantes » des dames qui constituent le public avec lui. Fernand Divoire met en avant la simplicitĂ©, la puretĂ© ou encore l’authenticitĂ© d’une fĂ©minitĂ© sans parures ni richesses. Dans ces deux extraits, l’écrivain met majoritairement l’accent sur des aspects d’Isadora qu’elle revendique, Ă  savoir son authenticitĂ©, son association Ă  la mythologie antique, son dĂ©pouillement, la puretĂ© de sa danse totale et sa libertĂ© moderne. Ces deux derniĂšres notions, d’art total et de libertĂ©, Divoire sait les retranscrire dans la forme mĂȘme de sa glose. Il Ă©lit la prose, et se donne une libertĂ© stylistique, ponctuĂ©e d’accĂšs laudatifs comme un Ă©crivain en transe, inspirĂ© par sa muse antique. La mise en page, entourant les dessins de Dunoyer de Segonzac, est Ă©galement pensĂ©e dans un souci de plĂ©nitude de l’espace du papier, laissant cohabiter deux arts pour tĂ©moigner d’un troisiĂšme.

Fernand Divoire compose Ă©galement une Exhortation Ă  la victoire[28] dĂ©diĂ©e Ă  Isadora Duncan, entre 1913 et 1914. Il entre dans la conception duncanienne de l’art comme symbole de vie, et lui offre un chƓur tragique en soutien au deuil de ses enfants. Il met en mots des supplications d’hommes, de femmes et d’adolescents pour qu’elle se lĂšve de sa douleur et danse Ă  nouveau, ancrant une tragĂ©die personnelle dans une tragĂ©die thĂ©Ăątrale, antique et intemporelle. Ce flottement entre art et vie qui s’entremĂȘlent et se nourrissent (Ă  ne pas confondre avec l’autobiographie, mĂȘme si les deux notions se nouent) est une conception forte et fondamentale qui a une vraie postĂ©ritĂ© dans la conception mĂȘme de l’art, dans les gĂ©nĂ©rations artistiques suivantes.

Postérité

Sa carriĂšre durant, Isadora Duncan dĂ©testa les aspects commerciaux des performances publiques ; elle voyait les tournĂ©es, les contrats, et autres aspects pratiques de son mĂ©tier comme autant de distractions de sa vraie mission : la crĂ©ation de la beautĂ© et l'Ă©ducation des jeunes. PĂ©dagogue extrĂȘmement douĂ©e, totalement non conventionnelle, elle fut la fondatrice de trois Ă©coles dĂ©diĂ©es Ă  la transmission de sa philosophie Ă  des groupes de jeunes filles — sa tentative d'y inclure des garçons se rĂ©vĂ©la toutefois un vĂ©ritable Ă©chec[29] . La premiĂšre Ă  Grunewald, en Allemagne, donna naissance Ă  son groupe le plus cĂ©lĂšbre d'Ă©lĂšves : les Isadorables, qui prirent chacune son nom de famille — en guise de nom de scĂšne — et dansĂšrent avec elle, mais aussi de façon tout Ă  fait indĂ©pendante. La deuxiĂšme Ă©cole eut une courte existence avant la PremiĂšre Guerre mondiale, dans un chĂąteau situĂ© en dehors de Paris ; quant Ă  la troisiĂšme Ă©cole, elle fit partie des tumultueuses expĂ©riences menĂ©es par Isadora Ă  Moscou pendant la rĂ©volution russe.

L'enseignement menĂ© par Isadora Duncan ainsi que ses Ă©lĂšves lui apportĂšrent fiertĂ© et angoisse. Sa sƓur Elizabeth prit en charge l'Ă©cole allemande et l'adapta Ă  la philosophie germanique de son mari allemand. Les Isadorables Ă©taient alors des danseuses Ă  double face, imprĂ©gnĂ©es de l'Ă©nergie chorĂ©graphique d'Isadora, mais opposĂ©es Ă  elle par leur constante volontĂ© de danser dans un but commercial. L'une d'entre elles, Lisa Duncan, Ă©tait constamment punie pour avoir dansĂ© dans des boĂźtes de nuit. Et la plus connue du groupe, Irma Duncan, qui resta en Union soviĂ©tique aprĂšs le dĂ©part d'Isadora et s'occupa ensuite de faire marcher l'Ă©cole de Moscou, ne cessait de provoquer la colĂšre d'Isadora en autorisant les Ă©lĂšves Ă  danser de façon trop publique et trop commerciale Ă  son goĂ»t.

Publications

Isadora Duncan dans la culture

  • Dans le film Bad Boy, sorti en 1925, le personnage de Jimmy Jump la parodie lors d'un concours de danse.
  • Isadora, bande dessinĂ©e de ClĂ©ment Oubrerie et Julie Birmant, Dargaud, 2017.
  • Isadora Duncan, the Biggest Dancer in the World, tĂ©lĂ©film britannique de Ken Russell (1966).
  • La Danseuse, film français de StĂ©phanie Di Giusto (2016) raconte le parcours de la danseuse LoĂŻe Fuller et celui d'Isadora Duncan (interprĂ©tĂ©e par Lily-Rose Depp).
  • Isadora, film franco-britannique de Karel Reisz (1968), avec Vanessa Redgrave dans le rĂŽle d'Isadora.
  • Le chanteur français Kent lui consacre une chanson en 1987 sur son album Le Mur du son.
  • La chanteuse française Ana Pankratoff lui consacre une chanson, Isadora, texte de Jean-Marie Moreau, sur son premier album paru en 2008.
  • Le chanteur Hubert-FĂ©lix ThiĂ©faine lui fait rĂ©fĂ©rence dans une chanson La terre tremble sur l'album Fragments d'hĂ©bĂ©tude paru en 1993.
  • La chanteuse Priscilla, sur son album Ă©ponyme, chante Isadora, dont les textes parlent de danse.
  • Le chanteur Vic Chesnutt, sur son album Little, Ă©voque une rencontre en rĂȘve avec la danseuse dans la premiĂšre chanson de l'album intitulĂ©e tout simplement Isadora Duncan.
  • Le chanteur Pete Doherty lui rend hommage dans la chanson Salome sur l'album Grace/Wastelands paru en 2009.
  • La chanteuse cubaine Celia Cruz, accompagnĂ©e de l'orchestre Fania All Stars, lui rend Ă©galement hommage dans la chanson Isadora Duncan parue dans l'album Que pasa en 1978.
  • Le chanteur russe Aleksandr Malinine (en) lui a consacrĂ© une chanson, Isadora (en russe : АĐčŃĐ”ĐŽĐŸŃ€Đ°).
  • Le chanteur français Philippe Prohom lui consacre une chanson sur son EP La vie sans (sorti en 2010), intitulĂ©e Isadora, dont la musique est Ă©crite par Philippe Prohom et le texte par Marie Nimier et Thierry Illouz.
  • Elle fait partie des personnalitĂ©s (mais est la seule femme) dont John Dos Passos a Ă©crit une courte biographie, au sein de sa trilogie U.S.A.
  • Elle fait partie des personnalitĂ©s reprĂ©sentĂ©es sur la photo de classe dans la bande-dessinĂ©e de Ptiluc, La Foire aux cochons.
  • L'auteure Sophie Audoin-Mamikonian a appelĂ© son hĂ©roĂŻne Tara Duncan en l'honneur d'Isadora Duncan[30]
  • La poĂ©tesse amĂ©ricaine Sylvia Plath fait rĂ©fĂ©rence Ă  sa mort tragique dans le poĂšme Fever 103°, issu du recueil Ariel.
  • L'auteur Lemony Snicket a nommĂ© deux personnages de Les DĂ©sastreuses Aventures des orphelins Baudelaire en hommage Ă  Isadora Duncan : il s'agit de deux des triplĂ©s Beauxdraps, Isadora et Duncan.
  • Le roman sorti en 2015 Perdu, le jour oĂč nous n'avons pas dansĂ© de Caroline Deyns a pour personnage principal la danseuse.
  • La bande-dessinĂ©e sortie en 2017 Isadora, de Julie Birmant et ClĂ©ment Oubrerie, a Ă©galement pour personnage principal la danseuse.
  • La mairie de Paris a crĂ©Ă© une allĂ©e en son nom, l'allĂ©e Isadora-Duncan, dans le 15e arrondissement de Paris.
  • La ville d’Igny, dans l’Essonne, possĂšde un centre culturel Isadora-Duncan.
  • Le rĂ©alisateur français Damien Manivel tourne en 2019 le film Les Enfants d'Isadora, sur le solo La mĂšre d'Isadora Duncan. Entre fiction et documentaire, le film suit successivement la rencontre de quatre femmes avec ce solo.
  • L'auteure Évelyne Brisou-Pellen raconte le parcours d'Isadora Duncan dans le livre pour la jeunesse Danse, Isadora ! paru en 2020.

Notes et références

  1. Isadora Duncan dans l’Encyclopédia Britannica.
  2. Jean-Pierre Pastori, La Danse des vifs, L'Âge d'homme, Lausanne, 1977, p. 83.
  3. (en) Samuel Dickson, « Isadora Duncan (1878-1927) », sur Sfmuseum.org
  4. « Isadora Duncan entre hellénisme et modernité », sur www.histoire-image.org, (consulté le )
  5. Isadora Dunan, Ma vie, 1927, réédition, Folio - Gallimard, 1987, page 34.
  6. « Notice de La Vierge folle », sur site du Musée en Plein Air de LiÚge (consulté le )
  7. J.C. Powys, Comme je l'entends, traduction de After My Fashion par R. PĂ©pin, Seuil, 1989.
  8. Le musée Bourdelle organise du 20 novembre 2009 au 14 mars 2010 une exposition consacrée à la danseuse : « Isadora Duncan (1877-1927) Une sculpture vivante » : Article consacré à l'exposition, mairie de Paris.
  9. HĂŽtel de Bellevue.
  10. Élisabeth Schwartz, « Duncan Isadora », dans Philippe Le Moal (dir.), Dictionnaire de la danse, Éditions Larousse, , p. 139-141
  11. Jean-Pierre Pastori, op. cit., p. 84.
  12. Histoire de l’hîtel de Coulanges. par Camille Bidaud.
  13. Isadora Duncan, Ma vie, Paris : Gallimard, (lire en ligne)
  14. L'Horizon, magazine de la ville de Deauville, n° 52, février 2009.
  15. « Isadora, Cécile et Suzy, stars de la CÎte fleurie », Le Calvados, n° 117, automne 2014.
  16. Isadora Dunan, Ma vie, 1927, réédition, Folio - Gallimard, 1987
  17. 14 septembre 1927. Crime sur la promenade des Anglais : un chĂąle Ă©trangle la danseuse Isadora Duncan., Le Point, 14 septembre 2012.
  18. « Au jour le jour : la mort d'Isadora Duncan », Le Temps, no 24136,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  19. (en) « Isadora Duncan, Dragged by Scarf from Auto, Killed; Dancer Is Thrown to Road While Riding at Nice and Her Neck Is Broken », The New York Times,‎ (lire en ligne [Fee], consultĂ© le )
  20. Jean-Pierre Pastori, op. cit., p. 81.
  21. « Isadora Duncan ou l'art de danser sa vie (1877-1927) », sur FranceCulture.fr, (consulté le )
  22. Jean-Pierre Pastori, op. cit., p. 85.
  23. Christine Macel, Emma Lavigne et Centre Georges Pompidou, Danser sa vie : art et danse de 1900 Ă  nos jours, Éditions du Centre Pompidou, (ISBN 978-2-84426-525-8 et 2-84426-525-1, OCLC 767579210, lire en ligne), « SubjectivitĂ©s modernes : Entre dĂ©sir d‘extase et d’eurythmie »
  24. Friedrich Nietzsche et Mazzino Montinari, La naissance de la tragédie ; Fragments posthymes, automne 1869-printemps 1872, vol. 1-1, Gallimard, (ISBN 2-07-029560-5, 978-2-07-029560-9 et 2-07-029562-1, OCLC 1006981334, lire en ligne), p.47
  25. Isadora Duncan et Impr. Firmin-Didot), Ma vie, Gallimard, (ISBN 2-07-040701-2 et 978-2-07-040701-9, OCLC 421694903, lire en ligne), p.18
  26. Dunoyer de Segonzac, André et Divoire, Fernand, Dessins sur les danses d'Isadora Duncan ; précédés de La danseuse de Diane : glose,, Paris, A la Belle Edition, , p.4 et 5
  27. Marguerite de Saint-Marceaux, VĂ©ronique Alemany, Michel Delahaye et Sandrine Grandgambe, Journal : 1894-1927, Fayard, (ISBN 978-2-213-62523-2 et 2-213-62523-9, OCLC 124026254, lire en ligne), p.233
  28. Divoire, Fernand, Exhortation à la victoire, chƓur tragique pour Isadora Duncan, Paris, Jouve&Cie,
  29. Isadora Duncan, Ma vie, Folio, page 34.
  30. L.B., « Tara Duncan, la sortceliÚre », sur www.lalibre.be (consulté le )

Annexes

Bibliographie

Films et documentaires

Bande dessinée

  • Il Ă©tait une fois dans l'Est, Birmant/Oubrerie, Dargaud, 2015 (ISBN 978-2205072631).

Liens externes

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