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Raymond Duncan

Raymond Duncan, né à San Francisco le et mort à Cavalaire-sur-Mer le , est un philosophe, artiste, poète, artisan et danseur américain, frère de la danseuse Isadora Duncan.

Raymond Duncan
Raymond Duncan avec sa femme et son fils Menalkas en 1912.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Fratrie
Elisabeth Duncan (en)
Isadora Duncan
Autres informations
Archives conservées par
Stanford University Libraries Department of Special Collections and University Archives (d)[1]

Biographie

Fils du banquier Joseph Charles Duncan et de Mary Dora Gray, sĹ“ur cadette du sĂ©nateur de Californie Thomas Gray, il est le troisième de quatre enfants, Elisabeth, Augustin, Raymond et Isadora. S'intĂ©ressant prĂ©cocement Ă  l'art, il conçoit en 1891 Ă  l'âge de 17 ans une thĂ©orie du mouvement qu'il nomme « kinematic — a remarkable synthesis of the movements of labor and of daily life Â»[2] selon laquelle la finalitĂ© du travail rĂ©side dans l'Ă©panouissement du travailleur et non dans sa production ou son revenu.

En 1898, il accompagne sa mère et ses proches à Londres, Berlin, Athènes et Paris. À Paris, il rencontre le poète itinérant allemand Gustav Gräser, prophète d'une vie libre et proche à la nature. Raymond devient son disciple et répand ses idées : développer tous ses dons en harmonie, produire tout de ses propres mains, vivre une existence dansante. Sa théorie sur le mouvement le conduit à collaborer étroitement avec sa sœur Isadora. Très influencé par la culture de la Grèce antique, il vit avec sa femme grecque, Pénélope Sikelianou (décédée en 1925), à proximité d'Athènes, dans une villa meublée à la manière des anciens Grecs. Il fabrique lui-même ses meubles, ses poteries, ses tapisseries et ses tenues à l'antique, qu'il porte chez lui comme lors de ses voyages, notamment à Berlin en 1907[3].

En 1909, Raymond et Pénélope entament aux États-Unis une série de spectacles de chants et de danses traditionnels grecques. Ils passent notamment par Philadelphie, Chicago, Kansas City, San Francisco, Portland, en donnant également des conférences et des cours. Ils passent ensuite plusieurs mois chez les Indiens Klamath sur la côte nord-ouest des États-Unis. En 1911, de retour à Paris, Raymond et Pénélope fondent une école : l'Akademia. En 1929, Raymond présente au Salon des indépendants la toile Opus ainsi qu'une vitrine contenant des soies tissées et peintes à la main[4].

Par ailleurs, Duncan trouve le temps de composer des poèmes et des pièces de théâtre, d'Ă©diter des journaux et articles exposant sa philosophie, qu'il nomme « l'actionalisme Â». Il imprime lui-mĂŞme ses ouvrages en se servant de caractères typographiques de sa fabrication et d'encre Ă  base de murex. Son but ultime n'est rien d'autre qu'une « complète technique de vie Â» synthĂ©tisant travail, art et exercice physique au service de l'accomplissement de l'homme[2].

Ă€ l'âge de 73 ans, Raymond Duncan propose de crĂ©er la ville de « New Paris York Â» a une latitude de 45 N et une longitude de 36 W, soit au milieu de l'ocĂ©an Atlantique, comme symbole de coopĂ©ration culturelle internationale[5].

L'Akademia

L'AkadĂ©mia, situĂ©e au 31 rue de Seine Ă  Paris, est basĂ©e sur l'idĂ©e d'acadĂ©mie platonicienne et se veut « un lieu ouvert Ă  toutes les innovations en théâtre, littĂ©rature, musique et arts plastiques Â». Duncan et son entourage y dispensent gratuitement des cours de danse, de beaux-arts et d'artisanat. Il ouvre par la suite Ă  Londres une deuxième Ă©cole similaire. Parmi les artistes rĂ©putĂ©s qui sont passĂ©s lĂ , on peut signaler qu'Alan Stivell, quand il Ă©tait enfant, dans les annĂ©es 1950, a jouĂ© de la harpe celtique plusieurs fois pour le public de l'Akademia Raymond Duncan.

L'Akadémia de Paris continua ses activités après la mort de Raymond Duncan, grâce au travail de sa seconde épouse Aia (décédée en 1977), jusqu'aux années 1970. L'immeuble abritait entre autres une galerie d'art, un magasin, un atelier d'imprimerie, avec un amphithéâtre dans la cour intérieure. Une plaque orne encore la façade de l'immeuble.

Une partie de l'activité de Raymond Duncan est visible dans le reportage documentaire d'Orson Welles, Around the World with Orson Welles: Saint-Germain-des-Prés.

Publications

  • Le Vrai But du travail, confĂ©rence faite Ă  l'UniversitĂ© populaire Saint-Antoine, le
  • Les Moyens de grève, confĂ©rence donnĂ©e Ă  la Bourse du travail, Paris, le
  • La Danse et la gymnastique, confĂ©rence faite Ă  l'UniversitĂ© hellĂ©nique, le
  • La Musique et l'harmonie, confĂ©rence faite Ă  l'UniversitĂ© hellĂ©nique, le
  • Les Travaux d'HĂ©raklès, confĂ©rence faite Ă  l'UniversitĂ© philosophique, Paris, le
  • Poèmes de parole torrentielle, 1927
  • Initiation aux arts. De la parole Ă  l'idĂ©al, ou de la PoĂ©sie, confĂ©rence faite rue de la Sorbonne, Paris, le
  • L'Amour Ă  Paris, confĂ©rence donnĂ©e le
  • Étincelles de mon enclume, 2e Ă©dition, extraits de confĂ©rences et d'articles de 1912 Ă  1937 sĂ©lectionnĂ©s et rĂ©unis par Alia Bertrand, 1957
  • Je chante et je dis, poèmes, s. d.
  • De la caverne au temple, ou de l'Architecture, s. d.
Théâtre
  • Oidipous, tragĂ©die en cinq actes, un passage et un Ă©pilogue, Paris, Théâtre Femina,

Notes et références

  1. « https://oac.cdlib.org/findaid/ark:/13030/tf0n39n4d3/ »
  2. Raymond Duncan, Biographical Notes, ca. 1948. In the Raymond Duncan Collection, Syracuse University Special Collections Research Center.
  3. "Would Live Like Ancient Greeks: Raymond Duncan and His Hellenic Wife Create a Sensation in Berlin", New York Times, July 14, 1907.
  4. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 445
  5. "Duncan's Utopian City Only a Drop in Ocean." Washington Times-Herald, 14 février 1948.

Liens externes

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