Musée Bourdelle
Le musée Bourdelle est situé au no 18 de la rue Antoine-Bourdelle dans le 15e arrondissement de Paris. Il est installé dans les appartements, ateliers et jardins où Antoine Bourdelle vécut et travailla dès 1885 à l'adresse de l'époque, no 16 impasse du Maine.
Type |
Musée d'art, atelier d'artiste (en) |
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Ouverture | |
Surface |
m² |
Visiteurs par an | |
Site web |
Collections |
peinture, sculpture, dessin, photographie, manuscrits |
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Nombre d'objets |
500 |
Protection |
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Pays | |
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RĂ©gion | |
Commune | |
Adresse |
no 18 rue Antoine Bourdelle 75015 Paris |
Coordonnées |
48° 50′ 35″ N, 2° 19′ 06″ E |
Le lieu fut transformé en musée en 1949. Une première extension fut réalisée par l'architecte Henri Gautruche en 1961, à l'occasion du centenaire de la naissance d'Antoine Bourdelle. Une seconde extension a été réalisée en 1992 et confiée à l'architecte Christian de Portzamparc.
Il s'agit d'un des 14 musées de la Ville de Paris gérés depuis le par l'établissement public administratif Paris Musées. Le musée a été très largement rénové pendant deux ans, rouvrant en mars 2023[1] - [2].
La création du musée
Il s'agit là d'un authentique atelier-musée, mais depuis la mort d’Antoine Bourdelle en 1929, sa superficie a été décuplée.
À la fin de sa vie, Antoine Bourdelle envisageait, comme Rodin, de créer son propre musée. Ce musée a été possible grâce à la générosité du mécène Gabriel Cognacq, neveu et héritier de Ernest Cognacq le fondateur de la Samaritaine[3], et à la persévérance de Cléopatre Bourdelle-Sévastos, son épouse, puis de sa fille Rhodia Dufet-Bourdelle[4].
Au début des années 1930, les terrains sur lesquels sont construits les ateliers sont en vente ; Cléopâtre Bourdelle n'a pas les moyens d'acheter[5]. Gabriel Cognaq avance l'argent au rachat des terrains sur lesquels l'atelier est construit, sans jamais en exiger le remboursement, afin d'éviter la dispersion des œuvres qui y sont entreposées[6]. Ainsi Cléopâtre Bourdelle-Sévastos et sa fille Rhodia Bourdelle en deviennent propriétaires.
Elles proposent à plusieurs reprises une donation du site à l'État, qui refuse. C'est à la suite de l'intervention de Yvon Bizardel, directeur des Beaux-Arts, que la ville de Paris accepte la donation. Le tracé de la rue de Saxe, qui devait passer sur les terrains du musée, est immédiatement détourné. C'est l'architecte Henri Gautruche de la ville de Paris qui dirige les travaux qui permettront, vingt ans après la mort de Bourdelle, l'ouverture du musée le [5].
Les salles du musée
Le jardin sur la rue Bourdelle
En 1951, il est adjoint au jardin sur rue, une galerie en briques de Montauban, ville natale de Bourdelle. De nombreuses œuvres en bronze y sont présentées : Le Fruit, Héraklès archer dans sa deuxième version de 1923, les bas reliefs du Théâtre des Champs-Élysées, Adam, Pénélope…
Le grand hall
Le grand hall dit hall des plâtres, a été réalisé en 1961 par l'architecte Henri Gautruche. Construit sur l'emplacement de l'ancien atelier du sculpteur Jules Dalou, voisin de celui de Bourdelle, il est destiné à accueillir et présenter au public les œuvres monumentales en plâtre. Il a été aménagé par Michel Dufet, gendre d'Antoine Bourdelle, et décorateur renommé[7].
Les principales œuvres exposées sont le Monument au général Alvéar, La France, Héraklès archer, Le Fruit, Sapho, Centaure mourant. Il permet aussi d'accéder à une petite salle habituellement réservée aux expositions temporaires.
L'appartement de Bourdelle
Bourdelle vécut dans un appartement mitoyen de son atelier de 1895 à 1918. De l'ancien appartement, une pièce ouverte au public est demeurée intacte. On y retrouve un lit et un meuble à pastel. Au centre de la pièce, Antoine Bourdelle a placé un moulage du David figurant sur la cathédrale de Reims.
Les ateliers de Bourdelle
Ils sont situés au centre du musée actuel, ces ateliers sont ceux où Antoine Bourdelle s'est installé en 1885. Il y travailla jusqu'à sa mort en 1929. Les parquets, les boiseries, les meubles sont d'origines. Le Centaure mourant en plâtre est toujours en place. L'atelier présente des sculptures en marbre, en bois et en bronze[8].
Le jardin intérieur
L'extension de Christian de Portzamparc
Cette extension a été réalisée par l'architecte Christian de Portzamparc et inaugurée en 1992. Le financement de cette réalisation a été en partie assuré grâce à la vente d'un Héraklès archer en bronze au Japon par Rhodia Dufet-Bourdelle, la fille du sculpteur, alors directrice du musée Bourdelle.
Lors des travaux, l'entrée du musée, qui s'effectuait initialement par le jardin, est déplacée vers une nouvelle salle d'accueil en continuité du grand hall.
La nouvelle aile comporte quatre niveaux avec une surface de 1 655 m2. Une grande salle de sculptures au rez-de-chaussée est consacrée essentiellement à l'exposition de deux œuvres majeures de Bourdelle : le Monument aux Morts de Montauban et le Monument à Mickiewicz. Un cabinet d’arts graphiques et un atelier pour les enfants sont au premier étage. Enfin le dernier étage offre une salle de documentation et les bureaux de la conservation.
Les salles d'expositions temporaires
Ces salles accueillent des expositions d'artistes contemporains ou des thèmes explorant une partie de l'œuvre de Bourdelle :
- Luciano Fabro du au .
- Claude Rutault La toile et l’archer du – .
- Didier Vermeiren Solides géométriques – Photoreliefs – Vues d’ateliers du au .
- Felice Varini du au .
- Laurent Pariente (en) du au .
- Sarkis Inclinaison du au . Sarkis investit le musée Bourdelle, dans une exposition intitulée Inclinaison, il conçoit pour Le Hall des plâtres une installation spectaculaire : il tend un grand vélum orange au-dessus des sculptures, dont le fameux Centaure mourant de Bourdelle, seules quelques têtes, quelques bras émergent de cette mer orangée. Plus loin, 41 bombes d’aquarelle et leurs sucriers s’alignent sur de longues tables : sur quatre tables de bois sont posés quarante et un bocaux de cinq litres remplis chacun d’aquarelle pure de couleur différente, et quarante et un sucriers en porcelaine de Limoges dont les couvercles sont placés à proximité. Chacun de ces sucriers présente le résidu séché d’une infime touche de pigment déposée dans l’eau à l’aide du pinceau. Enfin dans les profondeur du musée une Pénélope de Bourdelle sortie des réserves trône sur un parterre de fleurs, parfumée chaque jour par quelques gouttes du parfum Vol de Nuit de Guerlain, la Vallée des Cloches (Miroirs, no 5), pièce pour piano de Maurice Ravel interprétée par Sviatoslav Richter baigne l'ensemble.
- Jean-Marie Perdrix et Patrick Neu, invités par Sarkis, du au .
- Henry Moore et la mythologie du au .
- Alain Séchas, « Rêve brisé », du au .
- « Isadora Duncan (1877-1927) Une sculpture vivante » : du au [9].
- Madame Grès, « La Couture à l'Œuvre », du au [10]. Cette exposition a été prolongée jusqu'au en raison de son grand succès.
- Balenciaga, l’œuvre au noir, du au
Les expositions hors les murs du musée
- Antoine Bourdelle (1861-1929), passeur de la modernité au musée national d'art de Roumanie du au .
Les publications du musée
- 1979 : Bourdelle et la critique de son temps, textes choisis et présentés par Michel Dufet ; photographies de Carol-Marc Lavrillier ; publié par le Musée Bourdelle - réédition Éditions Paris-Mus&es, 223 pages, Paris, 1992 (ISBN 2-87900-055-6)
Renseignements pratiques
Le musée est ouvert tous les jours de 10 h à 18 h sauf le lundi[2]. L'entrée est gratuite pour les collections permanentes et payante pour les expositions temporaires[11]. Le musée reçoit 40 000 visiteurs par an. Le musée Bourdelle est à la 48e place des musées parisiens en termes de fréquentation.
Ce site est desservi par les stations de métro Montparnasse - Bienvenüe et Falguière.
Il existe à Égreville, dans le sud de la Seine-et-Marne, le Musée-jardin Bourdelle. Ce musée d'art de plein air consacré à Antoine Bourdelle présente 57 bronzes originaux de l'artiste[12].
Bibliographie
- Hélène Rochette, Maisons d'écrivains et d'artistes. Paris et ses alentours, p. 40-43, Parigramme, Paris, 2004 (ISBN 2-84096-227-6)
- Dossier de l'Art no 10 de janvier/.
- Bourdelle par Ionel Jianou et Michel Dufet Édition Arted 1970.
- Ma vie avec Bourdelle par Cléopâtre Bourdelle-Sevastos, Paris-Musées et Éditions des Cendres, 2005 (ISBN 2-87900-938-3).
Notes et références
- Marie-Anne Kleiber, « À Paris, le musée Bourdelle, remodelé, rouvre mercredi », lejdd.fr, 13 mars 2023.
- « Les sculptures du musée Bourdelle retrouvent la lumière », paris.fr, consulté le 14 mars 2023.
- Ma vie avec Bourdelle par Cléopâtre Bourdelle-Sevastos, Paris-Musées et Éditions des Cendres Page 231
- Hélène Rochette, Maison d'écrivains et d'artistes, Édition Parigramme, 2007, p. 40.
- Les dossiers de l'Art, no 10, janvier 1993, p. 8.
- Hommes célèbres en Quercy
- Cléopâtre Bourdelle-Sevastos, Ma vie avec Bourdelle, Paris-Musées et Éditions des Cendres, p. 234.
- Hélène Rochette, Maison d'écrivains et d'artistes, Édition Parigramme, 2007, p. 41.
- Article consacré à l'exposition sur le site de la mairie de Paris
- La notice de présentation du musée est offerte aux visiteurs.
- « Accueil », sur Musée-Jardin Bourdelle (consulté le ).