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Astérix et la Transitalique

Astérix et la Transitalique est le trente-septiÚme album de la bande dessinée Astérix, publié le , scénarisé par Jean-Yves Ferri, dessiné par Didier Conrad et mis en couleurs par Thierry Mébarki[1].

Astérix et la Transitalique
37e album de la série Astérix
Logo de l'album.
Logo de l'album.

Scénario Jean-Yves Ferri
Dessin Didier Conrad
Couleurs Thierry MĂ©barki

Personnages principaux Astérix, Obélix et César
Lieu de l’action Armorique
Italie

Pays Drapeau de la France France
Langue originale Français
Éditeur Les Éditions Albert RenĂ©
PremiĂšre publication
ISBN 978-2-86497-327-0
Nb. de pages 48
Albums de la série

Résumé

AccusĂ© devant le sĂ©nat de passer sa vie dans les orgies et de ne pas s'occuper des routes, Lactus Bifidus, sĂ©nateur responsable des voies romaines, rĂ©fute l'accusation et, pour prouver le bon Ă©tat du rĂ©seau routier, propose d'organiser la premiĂšre Transitalique, course de chars qui traversera l'Italie, de Modica (Monza) jusqu'Ă  Neapolis (Naples), et Ă  laquelle pourront participer tous les peuples du monde connu. À cette nouvelle, Jules CĂ©sar vient le fĂ©liciter, mais lui ordonne secrĂštement de faire en sorte que ce soit un Romain qui gagne — car en dĂ©pendent le prestige de Rome et l'unitĂ© des peuples de la pĂ©ninsule italique, qu'il a bien du mal Ă  gĂ©rer[2] —, faute de quoi Bifidus sera exilĂ© en CyrĂ©naĂŻque.

Plus tard, alors qu'AstĂ©rix et ObĂ©lix accompagnent Agecanonix qui doit se faire arracher une dent Ă  la foire de Darioritum (Vannes), une sibylle prĂ©dit Ă  ObĂ©lix qu'il sera aurige et recevra le titre de champion. ObĂ©lix achĂšte donc un char de course et exprime le souhait de participer Ă  la course transitalique annoncĂ©e. De retour au village, AstĂ©rix et Abraracourcix essaient de convaincre ObĂ©lix de renoncer Ă  son projet, en vain. Comme les participants doivent constituer des Ă©quipes de deux, AstĂ©rix est dĂ©signĂ© pour ĂȘtre le copilote. Les deux hĂ©ros partent avec leur char pour Modica.

Sur place, ils croisent leurs concurrents bretons, lusitaniens, koushites, belges, sarmates, cimbres, goths, grecs, normands, helvĂštes, arabes, assyriens, Ă©trusques, ligures, calabrais, et mĂȘme pirates, ainsi que le mystĂ©rieux champion romain masquĂ© Coronavirus, donnĂ© favori. Lors du dĂ©part, les auriges s'Ă©lancent, mais ObĂ©lix et AstĂ©rix provoquent un carambolage aprĂšs avoir perdu IdĂ©fix, puis prennent la mauvaise direction et se retrouvent Ă  Venexia (Venise), oĂč ils font demi-tour. Ils arrivent enfin Ă  la premiĂšre Ă©tape, Parma (Parme), parmi les derniers. Le lendemain, les auriges repartent pour Florentia (Florence). ObĂ©lix et AstĂ©rix croisent des vignerons, et prennent des raccourcis pour arriver Ă  Sena Julia (Sienne). À l'auberge, ObĂ©lix surprend Bacillus, le copilote de Coronavirus, recevant de l'argent pour faire gagner le Romain.

Le lendemain, les auriges roulent en Ombrie. Astérix et Obélix déclenchent une bagarre à un barrage, aident leurs concurrentes koushites à réparer une roue, et ont une explication musclée avec les Cimbres, ZérÞgluten et BétÄkÄrÞten, qui ont triché (chars des concurrents trafiqués, huile répandue sur la voie, bornes déplacées
) Les deux hommes, en réalité des esclaves de Bifidus chargés de faire gagner Coronavirus, apprennent à Astérix et Obélix que les chevaux du champion sont changés à son insu à chaque étape, ce qui provoque la colÚre des Gaulois. Arrivés à Tibur (Tivoli), ils se rendent dans la villa de Bifidus et y trouvent Coronavirus, qui, dupé par son copilote Bacillus, dévoile son identité (il s'appelle Testus Sterone), affirme son innocence et abandonne la course. Bifidus s'enfuit à Rome auprÚs de César qui, apprenant la nouvelle, le déporte en Cyrénaïque.

À Tibur, une bonne ambiance rĂšgne Ă  prĂ©sent entre les concurrents, les tricheurs ayant Ă©tĂ© dĂ©masquĂ©s et le favori disqualifiĂ©. Tous repartent pour Neapolis (Naples). AstĂ©rix et ObĂ©lix, Ă  prĂ©sent donnĂ©s favoris, cassent une roue, mais sont sauvĂ©s par CrĂ©sus Lupus, fabriquant de garum et sponsor de la course, qui, en Ă©change de la rĂ©paration du char, leur propose d'utiliser l'image d'ObĂ©lix pour sa publicitĂ©. Les Gaulois croisent ensuite Ă  nouveau dans la course celui qu'ils croient ĂȘtre Coronavirus. À l'arrivĂ©e, le VĂ©suve voisin entre en Ă©ruption, et un rocher tombe sur la route : ObĂ©lix le renvoie sur le cratĂšre pour le reboucher, calmant le volcan. Le pseudo-Coronavirus casse une roue, et, en colĂšre, enlĂšve son masque : c'est Jules CĂ©sar en personne, qui voulait sauver l'honneur de Rome. ObĂ©lix et AstĂ©rix gagnent finalement la course.

Magnanime et beau joueur, César remet donc la coupe transitalique aux Gaulois, qui la donnent aux Koushites, qui la passent aux Sarmates, qui la passent aux Grecs, qui la passent enfin aux Lusitaniens, derniers de la course, mais opiniùtres, car ils ont réussi à terminer la Transitalique avec un char toujours en panne.

De retour au village, AstĂ©rix et ObĂ©lix fĂȘtent leur victoire avec les Gaulois lors d'un banquet final, oĂč tous goĂ»tent les spĂ©cialitĂ©s culinaires et le garum que les deux champions ont rapportĂ©s d'Italie.

Personnages principaux

Analyse

Scénario

À part Rome (AstĂ©rix gladiateur et Les Lauriers de CĂ©sar), AstĂ©rix et ObĂ©lix n'avaient encore jamais visitĂ© l'Italie. Ils traversent ici la pĂ©ninsule de ville en ville lors d'une course de chars avec Ă©tapes — ce qui n'est pas sans rappeler la trame de Le Tour de Gaule d'AstĂ©rix de 1965. Mais cette fois ils ne voyagent pas seuls : ils font la course avec d'autres auriges, de diverses nationalitĂ©s, ce qui leur permet de dĂ©couvrir — en plus de l'Italie et de ses peuples (Étrusques, Ligures, VĂ©nĂštes, Ombriens
) — d'autres Ă©trangers, dont certains encore jamais croisĂ©s : Koushites, Sarmates, Cimbres
 L'album est riche de rĂ©fĂ©rences et d'allusions en tous genres, aussi bien sur les origines des concurrents que sur l'Italie.

Personnages

Cet album propose un panel de nationalités et de compositions de noms afférents. Certaines sont déjà apparues dans la série (Grecs, Bretons
), mais on trouve des inédits (Sarmates, Koushites
). Les auteurs perpétuent la tradition de la série en adaptant les phylactÚres de certains peuples en fonction de leur alphabet. Enfin la plupart des concurrents de la course possÚdent un char dont l'esthétique évoque leur nationalité (par exemple, un char avec un coq gaulois pour Astérix et Obélix).

Concurrents de la course

  • Coronavirus et Bacillus, auriges romains, sur un char en forme d'aigle impĂ©rial tirĂ© par quatre chevaux ; Coronavirus, mystĂ©rieux aurige masquĂ©, est le favori de la course, prĂ©sentĂ© comme « le champion aux 1462 victoires », allusion Ă  DioclĂšs, le plus grand champion de la Rome antique qui a remportĂ© « 3000 victoires dans les courses de biges et 1462 dans des courses de quadriges ou d'attelages plus importants encore »[3] ;
  • Barbe-Rouge et Baba, auriges pirates, sur un char en forme de bateau tirĂ© par trois chevaux ;
  • Nonantesix et son copilote, auriges belges ; le nom de Nonantesix fait rĂ©fĂ©rence au mot « nonante » que les Belges emploient pour dire « quatre-vingt dix ».
  • Oliounidislov et Ogouguimov, auriges sarmates (peuple d'Europe de l'est, reprĂ©sentant ici les Russes modernes de l'Ă©poque soviĂ©tique), sur un char en forme d'ours tirĂ© par trois chevaux ; dans leurs phylactĂšres, certaines lettres sont dessinĂ©es en miroir (E, F, N, R remplacĂ©es par Ǝ, ꟻ, И, ĐŻ), ce qui Ă©voque l'alphabet cyrillique ;
  • ZĂ©rĂžgluten et BĂ©tĂ„kĂ„rĂžten, auriges cimbres (danois), sur un char en forme de renne tirĂ© par quatre chevaux ; saboteurs Ă  la solde de Bifidus ; comme les Vikings habitant l'actuel Danemark que rencontrent les Gaulois dans La Grande TraversĂ©e, leurs phylactĂšres sont composĂ©s de lettres utilisĂ©es dans les pays nordiques : le « Ø » (O barre oblique) et le « Å » (A rond en chef) : tandis que les Gaulois ne parvenaient pas Ă  communiquer avec les Vikings, ils arrivent parfaitement Ă  comprendre les Cimbres ; ces derniers avouent ĂȘtre des esclaves du sĂ©nateur Lactus Bifidus , occasion de jeux de mots avec le paronyme « timbre » et son champ lexical : « nous faisons partie de sa collection de Cimbres », « il nous rentabilise car le prix du Cimbre a beaucoup augmentĂ© », « en Ă©change Bifidus avait promis de nous affranchir » « non-affranchis, ils n'iront pas loin ! » ;
  • Gymtonic et son copilote, auriges goths, sur un char en forme de loup tirĂ© par quatre chevaux ; comme les autres Goths dans la sĂ©rie, il s'exprime avec des caractĂšres gothiques ; les chevaux de son char, Ă  Modicia, marchent au pas de l'oie, comme l'armĂ©e allemande ;
  • PurmĂ©rinos et Calendos, auriges grecs, sur un char en forme de bĂ©lier tirĂ© par quatre chevaux ;
  • Trodtaf et Ripilaf, auriges normands, sur un char en forme de drakkar tirĂ© par quatre chevaux ;
  • auriges helvĂštes, sur une luge tirĂ©e par un seul cheval ;
  • auriges arabes, sur un char tirĂ© par deux dromadaires ;
  • auriges assyriens (aux barbes soignĂ©es), sur un char en forme de taureau tirĂ© par quatre chevaux ;
  • auriges Ă©trusques, sur un char tirĂ© par quatre chevaux ;
  • auriges ligures, sur un char tirĂ© par quatre chevaux ;
  • auriges calabrais, sur un char tirĂ© par quatre chevaux ;
  • auriges sur un char ornĂ© d'une tĂȘte de mort ailĂ©e, parodiant les Hells Angels (ceux qui font des grimaces aux Gaulois).

Romains, journalistes

Caricatures

Cet album présente un nombre record de caricatures de célébrités, essentiellement italiennes[4] :

Lieux visités et références culturelles

Lieux visités

Cet album est l'occasion pour les auteurs de montrer de nombreuses villes (presque toutes situées en Italie), et de mélanger avec malice caractéristiques antiques et actuelles[5].

Rome

La voie Appienne prĂšs de Rome.

Seule ville mentionnĂ©e dans l'histoire que les hĂ©ros ne visitent pas, Rome sert de point de dĂ©part de l'intrigue. On y aperçoit le rĂ©seau de voies romaines (peut-ĂȘtre la Voie Appienne), qui fait la fiertĂ© de la RĂ©publique, Ă©lĂ©ment indispensable Ă  son maintien et son extension. La vaste Ă©tendue de ce rĂ©seau est probablement Ă  l'origine du proverbe « tous les chemins mĂšnent Ă  Rome » ; ce proverbe est parodiĂ© dans la premiĂšre case, oĂč une borne indique « Rome » dans deux directions opposĂ©es. Sa vĂ©tustĂ© au dĂ©but de l'aventure est l'un des sujets traitĂ©s par le SĂ©nat, qui se rĂ©unit habituellement dans un temple. Celui reprĂ©sentĂ© ici comporte une statue de la Louve capitoline, appartenant Ă  la lĂ©gende fondatrice de Rome, sur le socle de laquelle est inscrit le sigle « SPQR », pour Senatus populusque romanus (« Le SĂ©nat et le peuple romain ») — devise de la RĂ©publique romaine exprimant l'union du sĂ©nat et du peuple. Ce sigle est parodiĂ© dans les Ă©ditions italiennes de la sĂ©rie en Sono pazzi questi Romani, traduction de la phrase culte : « Ils sont fous, ces Romains ! ». Le chiffre romain VII sur la borne fait allusion Ă  la Nationale 7, route des vacances chantĂ©e par Charles Trenet.

Darioritum (Vannes)

Agecanonix se rend à Darioritum (Vannes), ville gauloise, afin de faire soigner sa dent à la Foire Itinérante de l'Artisanat Celte (parodiant la Foire internationale d'art contemporain, dite FIAC).

Modicia (Monza)

AprĂšs ĂȘtre passĂ©s par Lugdunum (Lyon, dĂ©jĂ  visitĂ©e lors du Tour de Gaule), les Gaulois rejoignent le point de dĂ©part de la course Ă  Modicia (Monza), ville de l'actuelle Lombardie, non loin de Milan — aujourd'hui cĂ©lĂšbre pour le Grand Prix d'Italie de Formule 1, qui se dĂ©roule sur le circuit Autodromo Nazionale di Monza. Peu aprĂšs le dĂ©part, les concurrents croisent en sens inverse deux Romains juchĂ©s sur un « char de type vespa », comme l'explique une note prĂ©sente sur le storyboard de la vignette illustrant cette scĂšne.

Venexia (Venise)

Venise et sa lagune vue du ciel (2 avril 2001).

À la suite d'une erreur de parcours, certains concurrents se retrouvent au milieu d'une lagune, occupĂ©e par les VĂ©nĂštes. Ce peuple du nord-est de l'Italie — Ă  ne pas confondre avec l'homonyme prĂ©cĂ©demment citĂ© pour Vannes — a donnĂ© son nom Ă  la rĂ©gion de VĂ©nĂ©tie, ainsi qu'Ă  la ville de Venexia (Venise), oĂč arrivent les Gaulois.

Les VĂ©nĂštes s'affairent Ă  construire leur citĂ©, ensemble de maisons en bois sur pilotis, tenant difficilement debout, au milieu de marĂ©cages et de moustiques rĂ©jouis par l'arrivĂ©e des touristes. Les habitants partagent leur temps entre la (re)construction de leur citĂ©, l'Ă©ternel Ă©copage de leurs maisons et la navigation en gondoles inondĂ©es. Le gondolier avec qui discutent les Gaulois leur explique les problĂšmes liĂ©s Ă  la lagune vĂ©nĂšte ; il se penche sur sa rame de telle sorte qu'ObĂ©lix lui demande si « tous les Italiques se penchent ainsi » — allusion Ă  la police typographique italique, inventĂ©e Ă  Venise en 1499 par Francesco Griffo, dont les caratĂšres sont inclinĂ©s vers la droite. Puis, ce mĂȘme VĂ©nĂšte invite les concurrents malchanceux Ă  une fĂȘte lacustre, oĂč tout le monde sera dĂ©guisĂ©, prĂ©figuration du Carnaval de Venise.

Quand les Gaulois repartent, une borne « kilométrique » porte la mention d'Oderzo : cette ville de Vénétie serait à l'origine du patronyme d'Albert Uderzo, dessinateur de la série, d'origine italienne[6].

Parma (Parme)

Pour leur premiĂšre nuit, les coureurs se retrouvent Ă  Parma (Parme), ville de la rĂ©gion d'Émilie-Romagne, dans une auberge relais. Celle-ci est meublĂ©e de chaises aux formes Ă©tonnantes, rĂ©alisĂ©es par un excellent artisan de Mediolanum (Milan), qui fait aussi des braies — ce qui rappelle le rĂŽle important de la ville actuelle dans le monde du design et de la mode. L'aubergiste sert Ă  ses clients la spĂ©cialitĂ© locale : du jambon de Parme (prosciutto di Parma) coupĂ© en tranches. Ce qui fait dire Ă  ObĂ©lix, trouvant cela ridicule : « Pourquoi pas du fromage en poudre, tant qu'on y est ? » — la rĂ©gion Ă©tant Ă©galement connue pour son parmigiano reggiano (le « parmesan »), fromage Ă  pĂąte pressĂ©e cuite qui peut se trouver sous forme de poudre ou de lamelles.

Florentia (Florence)

L'Ă©tape suivante se dĂ©roule Ă  Florentia (Florence), ville d'art situĂ©e en Toscane — emblĂ©matique de la Renaissance italienne — oĂč l'on vient de loin pour admirer son architecture moderne et ses statues. Tout y est si beau que l'on peut y Ă©prouver « des vertiges et des sueurs froides », d'aprĂšs les dires de Panoramix. Ce sont les signes du syndrome de Florence, ou syndrome de Stendhal, phĂ©nomĂšne rare ressenti et dĂ©crit par l'Ă©crivain français, qui, en prĂ©sence de ce foisonnement de chefs-d'Ɠvres, en finit Ă©pris et malade Ă  la fois, comme tant d'autres touristes dĂ©couvrant la ville. IdĂ©fix est d'ailleurs victime de cette pathologie, au point qu'il en perd connaissance sur le char.

Quittant Florence, les Gaulois traversent la campagne toscane. Ils y aperçoivent, assise derriĂšre une fenĂȘtre, une dame brune souriante, dont les charmes ne laissent pas AstĂ©rix indiffĂ©rent, Ă  tel point qu'il a l'impression qu'elle le suit du regard : elle est le portrait vivant de Mona Lisa, peinte par LĂ©onard de Vinci dans La Joconde.

Plus loin, des viticulteurs étrusques leur font goûter leur vin rouge (le chianti, dont les bouteilles sont souvent présentées dans des fiasques), un « enchiantement », selon Obélix, qui en abuse au point de voir au loin une « tour qui penche ». Ce n'est pas la premiÚre allusion de la série à la tour de Pise : dans Astérix chez les Belges, un orateur romain suggérait, lors d'une séance du sénat, de se « pencher » sur le cas de Pisae (nom antique de Pise), alors en pleine crise agricole. Puis, dans L'Anniversaire d'Astérix et Obélix - Le Livre d'or, l'architecte égyptien Numérobis écrit aux Gaulois pour leur donner de ses nouvelles, en leur présentant la derniÚre idée de son collÚgue Tourdepis : une tour penchée.

Enfin, les Gaulois traversent une région à la terre ocre, dont la poussiÚre les teint en rouge. Cette substance sert à fabriquer la terre de Sienne, pigment d'un brun rougeùtre longtemps utilisé dans la peinture.

Sena Julia (Sienne)

Palio de Sienne (Ă©dition juillet 2010).

Sena Julia (Sienne), autre ville de Toscane, possĂšde des rues si labyrinthiques que les coureurs s'y perdent en y cherchant l'auberge relais. Ils tournent en rond sur la future Piazza del Campo (ou Il Campo), en forme de conque (comme une coquille Saint-Jacques), incurvĂ©e. Ce qui donne l'idĂ©e Ă  un habitant d'y organiser une course, ancĂȘtre de la course du Palio. Cette course de chevaux se tenant deux fois par an en Ă©tĂ©, attire selon la note en bas de page 20 000 visiteurs chaque annĂ©e. On apprend aussi que seuls les chars des riverains sont autorisĂ©s Ă  se garer dans le centre historique, ce qui est toujours le cas aujourd'hui (bien que les voitures aient remplacĂ© les chars)[7].

Centre historique de la ville de Sienne. À gauche est visible la Piazza del Campo.

ArrivĂ©s Ă  l'auberge, les hĂ©ros dĂ©couvrent les spĂ©cialitĂ©s du pays : sanglier ail-romarin (deux condiments trĂšs prĂ©sents en Italie), accompagnĂ© de pastae. Cette spĂ©cialitĂ© venue d'Orient consiste en une pĂąte dĂ©coupĂ©e en laniĂšres revenues dans de la crĂšme. Il s'agit des actuelles pĂątes. Le plat est assaisonnĂ© de garum — condiment Ă  base de chair ou de viscĂšres de poisson (voire d'huĂźtres) fermentĂ©s — trĂšs prisĂ© Ă  Rome et en GrĂšce.

Tibur (Tivoli)

Paysage typique d'Ombrie.

En route pour la prochaine Ă©tape, les coureurs passent par l'Ombrie, rĂ©gion devant son nom aux Ombriens, qui occupent le centre de la pĂ©ninsule. La rĂ©gion est alors sous domination romaine, et les lĂ©gionnaires contrĂŽlent les chars, prĂ©tendument Ă  la recherche de rebelles ombriens. Un de ces « irrĂ©ductibles », Érasmus, viendra dĂ©panner les Gaulois, grĂące Ă  une roue « rĂ©cupĂ©rĂ©e » et Ă©voquera son rĂ©seau.

L'étape en question est Tibur, dans le Latium, prÚs de Rome, réputée pour ses thermes. Les héros en profiten pour régler leurs comptes avec le sénateur Bifidus, trouvant celui-ci dans sa villa en train de préparer une orgie.

Ils dßnent à la terrasse d'un restaurant sous une pergola, au milieu du superbe décor de la campagne romaine, ponctué par deux temples situés sur les monts Tiburtins (chaßne centrale des Apennins) : un périptÚre (entouré de colonnes sur tous ses cÎtés) et un tholos (rond, surmonté d'un dÎme), respectivement inspirés du temple de la Sibylle (IIe siÚcle av. J.-C.) et du temple de Vesta (Ier siÚcle av. J.-C.) de Tibur.

Le restaurant propose une spécialité de Neapolis (Naples), la « pinsa », galette de blé dur qui, au goût d'Obélix, serait meilleure avec une « petite sauce ». Il s'agit de la pizza napolitaine. Mais l'introduction de la tomate en Italie ne se fait qu'à la fin du XVIIe siÚcle), qui permet la recette de la pizza Margherita, créée à Naples.

Baie de NĂ©apolis (baie de Naples)

Les concurrents viennent saluer la Campanie en arrivant Ă  la baie de Naples, leur point d'arrivĂ©e. La citĂ©, qui porte le nom de NĂ©apolis — « nouvelle ville » en grec, de nĂ©a, "nouveau" et polis, "ville" — a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par les Grecs vers 500 avant notre Ăšre. Les Gaulois sont tĂ©moins d'une Ă©niĂšme Ă©ruption du Vesuvius mons (le VĂ©suve), qui Ă©jecte une bombe volcanique qu'ObĂ©lix renvoie aussitĂŽt dans son cratĂšre. GrĂące Ă  lui, le volcan restera calme plus d'un siĂšcle, jusqu'Ă  l'Ă©ruption de 79, qui ensevelira les citĂ©s romaines alentour, telles que Herculanum et PompĂ©i. Cette catastrophe Ă©vitĂ©e, les concurrents peuvent tranquillement atteindre l'arrivĂ©e.

Garum

Le garum, ou liquamen (« jus » en latin) est une sauce, principal condiment utilisĂ© Ă  Rome dĂšs la pĂ©riode Ă©trusque et en GrĂšce antique (oĂč il est appelĂ© garos). Il est composĂ© de chair ou de viscĂšres de poisson, voire d'huĂźtres, ayant fermentĂ© longtemps dans une forte quantitĂ© de sel, afin d'Ă©viter tout pourrissement. À l'Ă©poque romaine, il entre dans la composition de nombreux plats pour son goĂ»t fort. Il est similaire au nuoc-mĂąm actuel.

Dans l'album, la marque de garum, Lupus (« loup », en latin), est un jeu de mots avec « loup-garou ». Le sponsor de la course de chars a pour slogan de son produit : « Garum Lupus, le condiment des champions ».

Locutions latines

Publication

  • Édition luxe : 128 pages, 260 x 365 mm, couverture cartonnĂ©e avec dos toilĂ©, contient l'album en couleur, l'album en crayonnĂ©s originaux de Didier Conrad et un dossier de 32 pages permettant de dĂ©couvrir les coulisses de la crĂ©ation de l'album avec de nombreux dessins et documents de travail inĂ©dits signĂ©s Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, Ă©ditions Albert RenĂ©, 2017 (DL 10/2017) (ISBN 978-2-86497-328-7)[10]
  • Édition ArtBook : 112 pages, 290 x 370 mm, sous fourreau, contient l'album grand format avec dos carrĂ© toilĂ©, tranchefile, carton Ă©paisseur 3 mm, de 112 pages imprimĂ©es sur papier Munken Print White 150g, comprenant les planches crayonnĂ©es et les planches encrĂ©es par Didier Conrad, ainsi qu'un cahier graphique de 16 pages avec des dessins inĂ©dits, des Ă©tudes de personnages, des extraits de story-board et des esquisses de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, ainsi qu'une pochette contenant 12 ex-libris au format 295 x 375 mm, imprimĂ©s sur papier 250g dont 1 ex-libris signĂ© par Jean-Yves Ferri et 1 ex-libris signĂ© par Didier Conrad, tirage limitĂ© Ă  1 400 exemplaires numĂ©rotĂ©s, Ă©ditions Albert RenĂ©, 2017 (DL 11/2017) (ISBN 978-2-86497-329-4) [8]

Accueil

Accueil du public

L'opus a bĂ©nĂ©ficiĂ© d'un tirage de 5 millions d'unitĂ©s dans le monde (dont 1,7 dans les pays germanophones et 2 dans les pays francophones[11] - [12] - [13]). En 4 jours d'exploitation, 520 000 titres sont Ă©coulĂ©s en France, d'aprĂšs Edistat pour la version standard, qui atteint la pĂŽle position du classement hebdomadaire des meilleures ventes de BD et de livres dans le pays[14] - [15]. La version de luxe a Ă©tĂ© Ă©ditĂ©e Ă  10 000 unitĂ©s et se classe quinziĂšme. La semaine suivante, la premiĂšre version comptabilise en tout plus de 800 000 unitĂ©s et reste en tĂȘte du Top 15 BD et du Top 20 Livres, selon le site BDzoom et GFK[16]. L'album domine les meilleures ventes en France en 2017 avec prĂšs de 1,6 million d'exemplaires vendus[17].

Notes et références

  1. « Le prochain AstĂ©rix s'intitulera AstĂ©rix et la Transitalique », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  2. FrĂ©dĂ©ric Potet, « « AstĂ©rix et la Transitalique » : le voyage en Italie d'AstĂ©rix et ObĂ©lix », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. « Dans AstĂ©rix, le coronavirus existait dĂ©jĂ  et avançait masquĂ© », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. « Asterix et la Transitalique : Ferri et Conrad toujours attendus au tournant », FIGARO,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  5. « Astérix et la Transitalique », sur Asterix.com
  6. Olivier Andrieu, Le livre d'AstĂ©rix le Gaulois, Les Éditions Albert RenĂ©, , p. 132
  7. « Sienne — Wikitravel », sur wikitravel.org (consultĂ© le )
  8. Tapidesourix, « Accueil », sur Astérix - Le site officiel.
  9. Philippe MAGNERON, « Astérix -37- Astérix et la Transitalique », sur www.bedetheque.com.
  10. dominique martin, « AstĂ©rix et la Transitalique (Édition de Luxe) », sur www.bdnet.com
  11. « AstĂ©rix en tĂȘte des ventes de livres en France en 2017 », sur LExpress.fr, (consultĂ© le )
  12. « "AstĂ©rix et la Transitalique" s'installe en tĂȘte des meilleures ventes de livres », sur Europe 1 (consultĂ© le )
  13. Audrey MERIOCHAUD, « Astérix et Obélix : les 10 chiffres étonnants d'un business en or », sur Capital.fr, (consulté le )
  14. « Zoom sur les meilleures ventes de BD du 1er novembre 2017 | BDZoom.com » (consulté le )
  15. « «AstĂ©rix et la Transitalique» s'installe en tĂȘte des meilleures ventes de livres », sur www.cnews.fr (consultĂ© le )
  16. « Zoom sur les meilleures ventes de BD du 8 novembre 2017 | BDZoom.com » (consulté le )
  17. Astérix le Gaulois domine les meilleures ventes en France en 2017 Article du journal Le Figaro le 18 janvier 2018.

Voir aussi

Bibliographie

  • Yves Petit, « AstĂ©rix et la transitalique : peuples, nationalismes et construction europĂ©enne », The Conversation,‎ (lire en ligne)

Liens externes

Articles connexes

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