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Guépard

Acinonyx jubatus

Acinonyx jubatus
Description de l'image TheCheethcat.jpg.

Espèce

Acinonyx jubatus
(Schreber, 1775)

Répartition géographique

Description de cette image, également commentée ci-après
  • prĂ©sence historique
  • prĂ©sence faible
  • prĂ©sence moyenne
  • prĂ©sence Ă©levĂ©e

Statut CITES

Sur l'annexe  I  de la CITES Annexe I , RĂ©v. du 01/07/1975

Statut de conservation UICN

( VU )
VU A2acd; C1 : Vulnérable

Fichier audio
Voix de guépards adultes

Le guépard (Acinonyx jubatus) est un grand mammifère carnassier de la famille des félidés vivant en Afrique et en Asie de l'Ouest. Le guépard a une allure svelte et fine, avec de longues pattes élancées (aux griffes semi-rétractiles ou non-rétractiles selon les sources), et une face au museau court marquée par deux traces noires partant des yeux. Son pelage est entièrement tacheté de noir sur un fond fauve à beige très clair ; les petits sont pourvus d'une courte crinière qui disparaît à l'âge adulte. Il est considéré comme l'animal terrestre le plus rapide au monde, sa vitesse à la course pouvant atteindre 112 km/h.

ClassĂ© vulnĂ©rable par l'Union internationale pour la conservation de la nature, le guĂ©pard fait actuellement l'objet de diverses tentatives de protection, incluant des procĂ©dĂ©s de clonage. L'espèce est divisĂ©e en cinq sous-espèces prĂ©sentant des diffĂ©rences mineures de morphologie ou de comportement. Parmi celles-ci, le guĂ©pard asiatique, le guĂ©pard du Sahara et le guĂ©pard d'Afrique du Nord-Est sont classĂ©es en danger critique d'extinction. La population de guĂ©pards est passĂ©e de 100 000 individus au dĂ©but du XXe siècle Ă  7 100 en 2019[1].

Description

Dans de hautes herbes un grand animal tacheté de noir avance.
Un guépard femelle en Afrique du Sud. Octobre 2014.

Morphologie

Le corps, musclé, est très aérodynamique et ressemble à celui d'un lévrier[2] - [3] - [4] - [5] : svelte, presque maigre, avec de longues pattes fines, contrastant fortement avec la plupart des autres grands félins[6]. Sa poitrine est profonde et sa taille étroite. Les os sont légers et la colonne vertébrale, extrêmement flexible, lui permet de projeter ses membres postérieurs très loin et, ainsi, de courir très vite[2].

Sa queue agit comme un balancier et un gouvernail lorsqu'il prend des virages brusques en poursuivant sa proie[7]. Les griffes du guépard ne sont pas totalement rétractiles[8] ni crochues, contrairement à celles des autres félins (d'où le nom latin du genre « acinonyx », cf. infra). Cette particularité lui permet d'avoir une très bonne adhérence au sol pour courir très vite, mais a aussi pour effet qu'elles s'usent rapidement, ce qui l'empêche de grimper aux arbres pour y cacher ses proies par exemple, ou de s'en servir pour se battre. Seuls les petits peuvent grimper aux arbres, et ils n'y semblent pas très habiles[4].

Photo du guépard, montrant la « larme » caractéristique sous l'œil.

Un gros cœur et des poumons développés favorisent les échanges gazeux. Le guépard a de larges fosses nasales, lui assurant une bonne oxygénation pendant sa course.

Il a une petite tête et un museau court, des yeux haut placés et bien déterminés, soulignés par une ligne noire ressemblant à une larme qui chemine du canthus interne des paupières jusqu'à la commissure des lèvres, et qui permet de différencier à coup sûr le guépard des autres grands félins tachetés, tel que le léopard. Ces traînées amélioreraient sa vision en minimisant les reflets de la lumière du soleil[9].

Illustration présentant une comparaison entre la morphologie du guépard (à droite) et celle du léopard.

Les oreilles sont petites et rondes. Comparativement aux autres grands félins, son crâne est de plus petite dimension, et la structure de sa mâchoire supérieure permet un bon passage de l'air, grâce aux canines peu développées, mais réduit la puissance de la morsure. Le faible développement de ses crocs et de leurs racines favorise les voies respiratoires : c'est un atout indéniable pour la course, mais un handicap pour le combat[7].

Biométrie

Le guĂ©pard fait preuve d'un lĂ©ger dimorphisme sexuel, les mâles Ă©tant plus grands que les femelles. Les guĂ©pards adultes mesurent de 66 Ă  81 cm au garrot pour les femelles contre 79 Ă  94 cm de hauteur au garrot[10] pour les mâles, et de 1,10 Ă  1,30 m de longueur pour les femelles contre 1,30 Ă  1,50 m de long[10] pour les mâles auxquels s'ajoutent 65 Ă  85 cm de queue[10]. Les animaux adultes pèsent de 21 Ă  42 kg pour les femelles contre 36 Ă  72 kg pour les mâles avec une moyenne pour les mâles de 48 kg et de 38 kg pour les femelles[11].

Fourrure

La couleur de base des parties supérieures d'un adulte s'étend du fauve au beige pâle ou au blanc grisâtre, les parties inférieures de la robe étant plus pâles, souvent blanches. La fourrure est parsemée de taches noires, rondes ou ovales, mesurant de deux à quatre centimètres de diamètre. Seul le blanc de la gorge et de l'abdomen est exempt de taches. La fourrure est épaisse avec des poils légèrement plus longs sur la nuque qu'ailleurs. Le dernier tiers de la queue est couronné de quatre à six anneaux noirs et possède à son extrémité une épaisse touffe blanche. Les anneaux de la queue sont caractéristiques de chaque guépard et permettent une identification individuelle[12].

Guépard royal

Guépard royal.

Le guépard royal (Acinonyx jubatus f. rex) est parfois considéré comme une sous-espèce, mais il s'agit d'une simple forme qui résulterait d'une mutation récessive. En effet, il peut apparaître dans une portée de guépards normaux[13].

Il se rencontre dans les zones les plus boisées d'un petit secteur de l’Afrique du Sud et au Zimbabwe.

Son aspect est différent de celui des autres guépards : ses taches sont nettement plus grandes et forment des lignes par endroits, avec une bande noire sur le dos se prolongeant de la tête à la queue. Ce pelage, marbré plutôt que moucheté, semble lui assurer un excellent camouflage dans le miombo[14] du Botswana et du Zimbabwe.

Performances physiques

Guépard du Ree Park – Ebeltoft Safari, Danemark, en train de courir pour attraper une proie.

Le guépard parcourt quelque sept ou huit mètres en une seule foulée et accomplit quatre foulées à la seconde. Cela en fait un des mammifères quadrupèdes les plus rapides. Un sprint l'amène à 70 km/h en deux secondes[15] puis 90 km/h une seconde plus tard[16]. Une étude publiée en 2013 dans la revue Nature portant sur l'analyse statistique de 367 courses de chasse réalisées par cinq guépards en liberté dans la nature, munis de colliers d'enregistrement couplés à des GPS, a montré que si une vitesse maximum unique de 93 km/h a pu être enregistrée, la moyenne des courses des animaux se situe à 49,89 km/h et que très peu d'entre elles dépassent les 72 km/h[17]. En revanche, les données ont montré des accélérations et décélérations latérales les plus importantes jamais enregistrées pour un animal terrestre démontrant que le succès de la chasse pour le guépard repose plus sur la puissance musculaire, son adhérence au sol et la manœuvrabilité de son corps que sur sa vitesse linéaire maximale[17].

Par ailleurs, un guĂ©pard en captivitĂ© a atteint la vitesse record de 112 km/h[16], mais on estime cependant qu'il ne peut maintenir sa vitesse que sur 300 Ă  400 mètres[15]. Sur une distance plus longue, il serait largement dĂ©passĂ© par une antilope. En 2009, Sarah, un guĂ©pard femelle du zoo de Cincinnati a parcouru le 100 mètres en six secondes et 13 centièmes[18], soit une vitesse moyenne de presque 60 km/h. Le , Sarah a battu son propre record du monde du 100 mètres, en 5,95 secondes[19], terminant Ă  plus de 98 km/h.

Lorsque le guépard arrive suffisamment près de sa proie, il lui arrive souvent de lui faire un simple croc-en-jambe et, ainsi, de la déséquilibrer afin qu'elle fasse une chute fatale du fait de la vitesse[20].

Les pattes des guépards sont moins arrondies et plus solides que celles de la plupart des félins ; cela les aide à prendre des virages serrés. Les griffes, non-rétractiles[21] - [22] - [23] ou semi-rétractiles[8] - [24], fournissent traction et adhérence lors d'une course et contribuent ainsi à maintenir les accélérations. Enfin, sa petite tête est plus aérodynamique[25].


Taxinomie

Le guépard est le seul représentant actuel du genre Acinonyx, mais, avant la fin du Pléistocène supérieur, ce genre comprenait plusieurs espèces dont la plus connue est Acinonyx pardinensis, ou le guépard géant d'Eurasie[26].

Phylogenèse

Arbre phylogénétique des félins.

La phylogenèse est l'Ă©tude de l'apparition et de la formation d'une espèce grâce Ă  des fossiles. Avec l'Ă©tude de phylogĂ©nie molĂ©culaire, on sait que la famille des fĂ©lidĂ©s a pour dernier ancĂŞtre commun un fĂ©lin prĂ©historique apparu il y a environ 20 millions d'annĂ©es, Pseudaelurus. La première lignĂ©e de fĂ©lins Ă  diverger est celle des PanthĂ©rinĂ©s, il y a environ 10,8 millions d'annĂ©es[27]. Le guĂ©pard rĂ©sulte d'une divergence bien plus rĂ©cente, il y a environ 6,7 millions d'annĂ©es, de la lignĂ©e du Puma[27], qui est en effet le fĂ©lin actuel le plus proche du guĂ©pard. Ă€ la suite de l'apparition de la lignĂ©e du Puma, celle-ci divergea pour donner d'un cĂ´tĂ© le genre Puma et d'un autre le genre Acinonyx[27]. Le genre Acinonyx est apparu durant le Pliocène : on retrouve des fossiles du guĂ©pard en Afrique du Sud qui datent de la fin de cette pĂ©riode. L'apparition du guĂ©pard semble donc dater d'il y a trois millions d'annĂ©es[26].

Sous-espèces

Cinq sous-espèces de guépards sont distinguées[28] :

La forme Acinonyx jubatus f. rex, le guépard royal semble par certains anciens auteurs considéré à tort comme une sous-espèce supplémentaire. Si certains secteurs géographiques présentent plus d'individus de ladite forme, comme au Zimbabwe, celle-ci peut aussi apparaître « spontanément » dans une portée par le jeu de la génétique[29].

Guépard du Sahara

La première observation attestée du guépard saharien en Algérie a eu lieu en 1884[30]. Cependant le guépard n'a pas été signalé depuis 2011. En mai 2020, le guépard saharien a été photographié par un groupe de chercheurs du PPCA dans le parc culturel de l'Ahaggar grâce à des pièges photographiques[30].

Acinonyx jubatus subsp. hecki a été découvert par Hilzeimer en 1913. Exceptionnellement pâle, on le trouve exclusivement dans le désert du Sahara. Il a des taches mais plus espacées que celles des guépards des savanes. C'est une sous-espèce, appelée communément « guépard du Sahara ». Elle a été photographiée pour la première fois en 2002, au Niger[31].

Guépard d'Asie

Acinonyx jubatus subsp. venaticus a Ă©tĂ© dĂ©couvert par Edward Griffith en 1821. Le guĂ©pard asiatique (Acinonyx jubatus venaticus) est maintenant Ă©galement connu sous le nom le « guĂ©pard iranien », les derniers spĂ©cimens du monde sont connus pour vivre principalement en Iran. En janvier 2022, le pays ne compte plus que 12 spĂ©cimens sur son sol contre une cinquantaine en 2017[32].

Cette sous-espèce, aussi connue sous le nom « guépard Indien », est disparue du pays asiatique depuis les années 50. Après une proposition rejetée en 2013, la Cour suprême indienne donne son accord le pour une réintroduction expérimentale en Inde de guépards provenant de Namibie[33].

Le guĂ©pard asiatique est rare et gravement menacĂ© d'extinction et cette sous-espèce du guĂ©pard n'est rencontrĂ©e aujourd'hui qu'en Iran, avec quelques observations occasionnelles dans le Balouchistan au Pakistan. Il vit dans un vaste dĂ©sert central en fragmentations de morceaux d'habitats favorables restants. Il resterait moins de 50 guĂ©pards asiatiques dans le monde. Le guĂ©pard asiatique, le Lynx d'Eurasie et la Panthère de Perse sont les seules espèces subsistant de gros fĂ©lins en Iran aujourd'hui[34].

La population de cette sous-espèce a divergĂ© des variĂ©tĂ©s africaines il y a 32 000 Ă  67 000 ans[35].

Le guépard d'Asie ou guépard d'Iran a la fourrure bien plus claire que son cousin d'Afrique. Il présente par ailleurs une crinière plus visible au niveau de la nuque. Seule une soixantaine de guépards d'Asie survivrait en Iran, en bordure du désert de Kavir, dont une moitié d'immatures. La survie de cette sous-espèce placée sur la liste rouge de l'Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN) est menacée[36].

Comportement

Guépard chez lui dans la réserve nationale du Masai Mara, Kenya, .

Espérance de vie

Dans la nature, un guĂ©pard vit en moyenne de 10 Ă  12 ans. La durĂ©e de vie moyenne d'un mâle adulte est de huit ans en partie Ă  cause des conflits territoriaux avec des groupes de mâles concurrents. En captivitĂ©, il peut vivre entre 10 et 20 ans[37].

Vocalisation

Les vocalisations du guépard peuvent parfois s'apparenter à un cri d'oiseau, mais aussi au miaulement d'un chat. Lorsque le guépard manifeste sa colère, il feule. Le guépard ne peut pas rugir, car il a une ossification complète de l'os hyoïde comme les animaux du genre Felis. Les félins du genre Panthera à l'inverse possèdent une ossification incomplète de l'os hyoïde ce qui leur permet de rugir[38].

Reproduction et vie sociale

Petit guépard.

Les femelles (parfois appelĂ©es guĂ©pardes[39]) mettent bas de trois Ă  cinq petits (guĂ©pardeaux[40]) et mĂŞme parfois jusqu'Ă  huit. Mais cela est très rare, et souvent uniquement trois ou quatre petits arrivent Ă  survivre. La pĂ©riode de gestation dure de 90 Ă  95 jours[10]. Les petits pèsent de 300 Ă  500 grammes Ă  la naissance, mesurent environ 30 cm et sont aveugles[10].

Les femelles adultes sans petits vivent souvent seules[7]. Les mâles forment parfois de petits groupes, surtout lorsqu'ils sont issus de la même portée.

Les femelles sont polyĹ“strales, avec un cycle menstruel moyen de 12 jours. La pĂ©riode de fertilitĂ© s'Ă©tale sur une Ă  trois journĂ©es. La reproduction a lieu pendant toute l'annĂ©e, bien que la majoritĂ© des copulations sur le Serengeti se produisent pendant la saison des pluies[10].

Jeunes guépards (Afrique du Sud).
Un jeune guépard, caché par de hautes herbes, dans la « Phinda Private Game Reserve », province du KwaZulu-Natal, Afrique du Sud.

Les jeunes guépards possèdent un manteau de poils ressemblant à une crinière le long de leur dos. On suppose que ce manteau permet un meilleur camouflage des petits dans l'herbe. Ce pelage, qui les fait ressembler à un ratel, un féroce blaireau, serait une manière d'éloigner les prédateurs[7] - [11]. Le manteau commence à disparaître à trois mois, mais peut encore être vu à l'âge de deux ans. Pendant leurs toutes premières semaines de vie, les petits sont déplacés presque tous les jours par leur mère pour éviter les prédateurs[41].

Le taux de mortalitĂ© infantile est très Ă©levĂ©. Durant les premières semaines après la naissance, jusqu'Ă  70 % des jeunes sont tuĂ©s par d'autres prĂ©dateurs[42]. Les petits commencent Ă  suivre leur mère Ă  l'âge de 6 semaines. Ils sont sevrĂ©s Ă  3 ou 6 mois. Ils restent en gĂ©nĂ©ral avec leur mère jusqu’à ĂŞtre âgĂ©s de 13 Ă  20 mois[10], pĂ©riode pendant laquelle elle leur apprend Ă  chasser. Les membres d'une fratrie peuvent parfois ensuite demeurer plusieurs mois ensemble[7].

La maturité sexuelle est atteinte vers l'âge de 15 mois[10].

Aucun cas avéré d'infanticide par des guépards mâles n'a été rapporté[42].

Alimentation

Un guépard se nourrissant d'un impala.
La silhouette élancée du guépard est le fruit d'une adaptation extrême à la course.

Son rĂ©gime alimentaire est carnivore, essentiellement constituĂ© de mammifères de moins de 50 kg, dont plusieurs variĂ©tĂ©s d'antilopes, tels des gazelles, springboks, PĂ©lĂ©as, impalas, petits koudous, cobes, jeunes des gnous et des topis, steenboks, ourĂ©bis, mais aussi jeunes des phacochères et des autruches, lièvres, lapins, et parfois des pintades[43].

En Afrique de l'Est, les petites gazelles de Thomson et leurs faons constituent 80 % de son alimentation. Ce taux est élevé en comparaison des autres espèces de gazelles qui vivent dans la même région. En effet, la gazelle de Thomson est plus abondante dans cette région.

En Inde, il chasse la gazella bennettii, l'antilope cervicapre et le cerf axis.

La technique de chasse du guĂ©pard se distingue de la chasse Ă  l'affĂ»t adoptĂ©e par la plupart des grands fĂ©lins : pour attraper sa proie, il s'approche du troupeau après avoir scrutĂ© le terrain depuis une branche d'arbre, le sommet d'une termitière ou mĂŞme depuis les toits des voitures. Une fois qu’il a repĂ©rĂ© un animal qui s’est Ă©loignĂ© de son groupe, le guĂ©pard s'en approche patiemment Ă  moins de 50 mètres. Il accĂ©lère alors subitement, durant quelques dizaines de secondes jusqu'Ă  atteindre son exceptionnelle vitesse, qui lui permet d'attraper des animaux rapides[43].

Le guépard chasse surtout pendant le jour (dans le début de la matinée et dans la fin de l'après-midi), lorsque les autres prédateurs dorment, probablement parce qu’il se laisse facilement intimider par tous ceux qui veulent lui voler sa proie ; même les vautours peuvent forcer un guépard à abandonner une carcasse. C’est pourquoi le guépard tire sa proie à l’abri pour pouvoir la dévorer en paix. Lorsqu’il est repu, il abandonne les restes aux charognards. Les guépards des montagnes du Sahara constituent une exception puisque ce sont des chasseurs nocturnes[20] - [43].

Lorsque le guépard arrive suffisamment près de sa proie, il se sert de sa patte, pourvue de grosses griffes solides. Il lui fait ainsi un croc-en-jambe et la déséquilibre afin qu'elle tombe. La vitesse lors du choc suffit souvent à tuer les gazelles, sinon le guépard s'empresse de la plaquer au sol et enserre la gorge de la victime. Il exécute ses proies par strangulation. Une fois sa victime achevée, le guépard doit toutefois attendre pour manger. Il est épuisé par l'effort qu'il a fourni. Pendant la course, son corps s'est dangereusement échauffé, sa température corporelle monte alors jusqu’à 41 °C[44]. Par ailleurs, il est essoufflé. Il se repose donc pendant de longues minutes, toujours aux aguets, avant de pouvoir enfin dévorer sa proie. Cette explication est contestée par une étude récente[45].

Le guépard est un chasseur efficace, bien que son taux de réussite varie fortement selon le type de proie, l'expérience et le sexe du chasseur. La chasse aux faons de gazelles est couronnée de succès dans 76 à 100 % des cas selon les études, tandis que sur les sujets adultes le taux de réussite descend de 37 à 53,5 %. Une fratrie de jeunes guépards tue dans 75 % des poursuites lorsque les membres chassent ensemble, tandis qu'individuellement, ce taux tombe à 15 %. L'association de mâles adultes n'est cependant pas plus efficace lorsque la chasse est réalisée seul, en paire ou en trio ; les félins tendent juste à chasser de plus grosses proies[46]. En comparaison, le taux de réussite du lion varie de 15 à 52 %[47].

Compétition interspécifique

Le guépard peut être victime de la prédation des lions, des hyènes et parfois des léopards. En effet, les jeunes guépards sont souvent la proie de ces derniers, limitant ainsi le développement de l’espèce.

La compétition interspécifique entre le Lycaon (Lycaon pictus) et le guépard est forte en raison du fort recouvrement entre leurs régimes alimentaires et leurs activités[48]. Malgré l'avantage du nombre, les meutes de Lycaons ont tendance à éviter les interactions avec le guépard[48]. Deux cas rares de cleptoparasitisme de meutes de lycaons aux dépens de guépards ont été rapportés[48]. Ces deux espèces volant rarement les proies des autres prédateurs, il s'agit plus probablement d'un comportement opportuniste[48].

Écologie et conservation

Habitat

Un guépard dans le Parc national du Serengeti, en Tanzanie.

Il existe plusieurs populations isolĂ©es de guĂ©pard, en Afrique comme dans la dĂ©pression de Qattara en Égypte, et en Asie du Sud-Ouest. Environ 50 individus vivent en Iran, dans le Khorassan, oĂą ils sont l'objet d'une campagne de prĂ©servation[49]. La prĂ©sence du guĂ©pard asiatique a Ă©tĂ© plusieurs fois signalĂ©e au Pakistan dans le Baloutchistan, sans que cela n'ait pu ĂŞtre confirmĂ©[50].

Statuts

Les guépards sont inscrits sur la liste UICN comme espèce vulnérable (sous-espèce africaine menacée, sous-espèce asiatique en situation critique) ainsi que sur celle de l'US ESA comme espèce menacée au titre de l'appendice I de la CITES (Convention on International Trade in Endangered Species). Statut mondial : Catégorie 3 (A), statut régional : Catégorie 1 (A).

Population

Un guépard femelle dans la réserve protégée de Phinda, Afrique du Sud.

Au cours du XXe siècle, l'aire de distribution des guĂ©pards a connu une spectaculaire rĂ©gression : en Asie, on ne les trouve plus qu'en Iran ; ils ont disparu de l'Inde en 1947, au cours de la seconde moitiĂ© du XXe siècle de Syrie, d'Irak (1950), d'IsraĂ«l (1956), de Jordanie (annĂ©es 1960), de l'Arabie, du Pakistan, du TurkmĂ©nistan et de l'OuzbĂ©kistan dans les annĂ©es 1970[7], puis, au cours de la seconde moitiĂ© du XXe siècle, ils ont dĂ©sertĂ© le Nord, l'Ouest et le Sud de l'Afrique oĂą l'on dĂ©nombrait, Ă  la fin des annĂ©es 1970, entre 14 000 et 30 000 individus[51].

Depuis la fin du XIXe siècle, la population des guĂ©pards ne cesse de baisser, en effet en 1900, on comptait 100 000 guĂ©pards qui vivaient Ă  travers l’Afrique et l’Asie. Aujourd’hui, il n'en resterait que 10 000. L’homme a chassĂ© le guĂ©pard pendant plus d’un siècle, sa fourrure Ă©tant très prisĂ© pour fabriquer des manteaux, Ă©charpe etc. Sa fourrure est aussi utilisĂ©e pour fabriquer des tapis de prière. De plus, les os et les dents du guĂ©pard sont utilisĂ©s dans la mĂ©decine traditionnelle chinoise. En effet les dents du guĂ©pard sont utilisĂ©es en Chine pour soigner les maux de tĂŞte et d’estomac[7].

Sa chasse est interdite dans tous les pays d’Afrique depuis la fin des années 1990. Cependant, le braconnage est encore aujourd’hui très actif.

Dans certains pays (Tanzanie notamment), il existe des quotas permettant de chasser un certain nombre de guépards durant l’année (une vingtaine par an).

Il est aussi important de signaler que les zones agricoles en Afrique ne cessent d’augmenter, au détriment de nombreuses espèces sauvages, dont le guépard qui a vu disparaitre ses niches écologiques. De plus, le guépard est considéré comme une nuisance selon les fermiers africains. En effet, les guépards chassent les troupeaux de chèvres et de bœufs des fermiers. Avec la disparition de l’habitat du guépard, le nombre d’attaques ne cesse d’augmenter. Les fermiers n’hésitent donc pas à installer des pièges comme des appâts empoisonnés pour tuer les guépards qui rôdent autour des troupeaux. En Namibie, les fermiers comptent annuellement des pertes de 10 à 15 % de leurs moutons et leurs chèvres et 3 à 5 % de leurs veaux de bétail[52].

Enfin, bien que les réserves protégées ne cessent d’augmenter en Afrique, seuls 10 % des guépards restants s'y trouvent (les guépards évitant les territoires des autres grands prédateurs tels que le lion et le léopard, lesquels se trouvent généralement dans les réserves). Les guépards à l'extérieur des réserves ne sont donc pas protégés par des lois empêchant la chasse.

Surprédation

Le nombre de prédateurs en Afrique est incroyablement élevé. En effet, parmi les grands prédateurs principaux, il y a : le lion, la hyène, la panthère, le guépard, etc.

De nombreux observateurs ont remarqué la vulnérabilité du guépard dans la compétition avec les autres grands carnivores et c’est actuellement le centre principal de l’étude à long terme du guépard dans le Serengeti en Tanzanie[53]. Le guépard est aussi victime de la prédation des lions, des hyènes et parfois des léopards. En effet, les jeunes guépards sont souvent la proie de ces derniers, limitant ainsi le développement de l’espèce.

De plus, là où d’autres grands carnivores ont en grande partie été éliminés, comme dans les pâturages de Namibie, mais aussi au Kenya et en Somalie, les guépards semblent exister en plus grande densité[54]. Cependant, ne compter que sur ces zones n’est pas une stratégie viable pour assurer la conservation des sous-populations viables.

Enfin, leur constitution légère et souple destinée à la course est aussi un inconvénient par rapport aux autres grands prédateurs. En effet, l’effort de la poursuite les épuise, nécessitant ainsi jusqu’à 20 minutes de repos après avoir tué leur proie. Cette phase de récupération augmente ainsi les risques de vol de leur proie par les lions, léopards et hyènes, contre lesquels ils ne peuvent pas lutter, car leurs mâchoires peu puissantes et leurs petites dents ne leur permettent pas de se défendre contre les grands prédateurs (notamment les hyènes et les lions, réputés pour avoir des mâchoires bien plus puissantes).

Génétique et consanguinité

Diverses recherches concernant le guĂ©pard ont montrĂ© que ce dernier, aussi bien en captivitĂ© qu’en libertĂ©, prĂ©sente un haut niveau d’homogĂ©nĂ©itĂ© dans le gĂ©nome. Cela indique que le guĂ©pard a probablement subi, au cours de son histoire, au moins un « goulet d'Ă©tranglement de population », qui a drastiquement rĂ©duit ses effectifs. Le plus rĂ©cent avant le prĂ©sent a vraisemblablement eu lieu au plĂ©istocène il y a 10 000 ans pendant les dernières grandes extinctions. Les raisons de cette première vague de disparitions sont l’objet de diverses hypotèses.

Un des facteurs du manque de diversitĂ© gĂ©nĂ©tique du guĂ©pard est la consanguinitĂ©. En effet, dès que la mère a fini d’élever ses jeunes, elle retombe immĂ©diatement en chaleur, et il n’est pas rare de voir de jeunes mâles des portĂ©es prĂ©cĂ©dentes s’accoupler avec leur mère. Mais la faible diversitĂ© gĂ©nĂ©tique du guĂ©pard s’explique aussi par des causes anthropiques : la chasse que les hommes ont faite aux guĂ©pards et la domestication pour la chasse peut ĂŞtre une autre raisons de leur variabilitĂ© gĂ©nĂ©tique anormalement basse[55] et d'une incidence Ă©levĂ©e de semence anormale. L’utilisation de ce fĂ©lin très rapide comme auxiliaire des chasses royales, daterait au moins des SumĂ©riens (il y a environ 5 000 ans) et selon Marco Polo, il y a 700 ans, Kubilai Khan possĂ©dait, dans sa rĂ©sidence d’étĂ© dans l’Himalaya, 1 000 guĂ©pards dressĂ©s pour la chasse[55]. L’empereur moghol Akbar en aurait Ă  lui seul, durant son règne, fait domestiquer 9 000 ; des pharaons Ă©gyptiens, des patriciens romains, des princes indiens, et plus rĂ©cemment des monarques africains et europĂ©ens en ont Ă©galement possĂ©dĂ©[56]. Alors que des milliers d’animaux ont Ă©tĂ© capturĂ©s et Ă©levĂ©s en captivitĂ©, il n’y a eu jusqu’en 1956 aucun cas connu de reproduction de guĂ©pard en captivitĂ©[55]. Depuis 1970, malgrĂ© les techniques de reproduction assistĂ©e, seuls 10 Ă  15 % des couples captifs mettent bas, et le taux de mortalitĂ© est Ă©levĂ© (29,1 %)[55].

La population de guĂ©pards a aussi pu ĂŞtre Ă©tĂ© victime de la dernière ère glaciaire, celle-ci ayant Ă©liminĂ© la majoritĂ© des individus jusqu’à il y a environ 10 000 ans. En Europe, les guĂ©pards ont disparu Ă  l’état sauvage. Il en resterait quelques dizaines d’individus en Afrique du Nord (guĂ©pard du Sahara) et en Asie (Iran). On en trouve Ă  l’état sauvage en Afrique australe et orientale, dans des territoires de plus en plus Ă©cologiquement fragmentĂ©s[55].

Deux thèses s’opposent sur le monomorphisme du guépard. D’une part, le manque de diversité génétique est un handicap pour l’adaptation à long terme et la survie de l’effectif, ainsi que face aux maladies infectieuses ; cela entraîne et une baisse de la natalité et une augmentation de la mortalité dans le milieu naturel, en semi-captivité (réserves) et en captivité (parcs animaliers, zoos). Cette évolution alarmante est considérée aujourd’hui comme liée au monomorphisme génétique chez Acinonyx jubatus[57]. Dans les parcs animaliers, on remarque de grandes difficultés pour accoupler les guépards. Les femelles captives conçoivent rarement et lorsqu’elles le font, le taux de mortalité juvénile est particulièrement élevé (28 à 38 %)[58]. Mais il est important de signaler qu’on observe aussi cela sur d’autres grands félins comme le lion. Cependant, il est inquiétant de constater que le sperme des guépards, qu’ils soient libres ou captifs, présente des taux particulièrement élevés de sperme anormal ou stérile (71-76 %)[59]. De plus, les taux de réussite de fécondation in-vitro sont relativement bas par rapport à d’autres espèces de félins. Enfin, les études menées sur les deux sous-espèces de guépards montrent largement que le guépard d’Afrique orientale (Acinonyx jubatus raineyi) et le guépard africain du Sud (Acinonyx jubatus jubatus) sont dix à cent fois moins séparés génétiquement que les différents groupes humains. Cette découverte met en doute la validité des classifications en sous-espèces existantes et pourrait être significative dans la gestion des populations de guépards, comme l’hybridation qui pourrait aider à améliorer la santé de ces populations distinctes.

La seconde hypothèse, plus optimiste, affirme qu’on ne possède pas de preuve que la reproduction du Guépard soit aussi compromise dans la nature[60] et que le faible taux de reproduction des guépards dans les parcs animaliers est dû aux méthodes utilisées par ces derniers. En effet certains zoos ont obtenu un franc succès dans la reproduction du guépard en captivité, car ils ont respecté des conditions bien particulières, comme de vastes enclos permettant aux guépards de s’observer sur de longues distances ; ou encore en respectant la séparation des mâles et des femelles avant l’accouplement, ainsi que la mise en place d’un « nid » pour la mère et ses petits[61]. Ensuite, on a certes observé que la santé générale des guépards captifs était faible, mais on n’a pas observé d’épidémies particulières dans les populations sauvages, même si on a rapporté des cas de rage plutôt nombreux dans certains parcs en Afrique[62]. Enfin, pour ce qui est du sperme, il est important de nuancer les études réalisées ces dernières années : en effet parmi des mâles ayant une qualité de sperme basse, certains étaient très infertiles mais d’autres sont très fertiles malgré la basse qualité de leur sperme[63].

Perspective de réintroduction du guépard

Des propositions diverses ont été avancées pour réintroduire le guépard dans des territoires où il a vécu par le passé, par exemple en Israël, en Asie centrale ou en Inde[64].

Perspective de résurrection du guépard indien

Il est aujourd’hui question de ressusciter le « cheetah », le guépard indien. Des généticiens indiens veulent s’appuyer sur des méthodes de pointe de clonage au Lacones (Laboratoire pour la conservation des espèces menacées) : « Si tout se passe bien, nous pourrons cloner le guépard indien d'ici cinq ans », affirme Laji Singh, directeur du Centre de biologie cellulaire et moléculaire d'Hyderabad et principal instigateur du projet. Une banque de gènes, de sperme et d’ovules a d’ores et déjà été collectée[65].

Cependant, les chercheurs rencontrent de nombreux obstacles : ils doivent s’approprier du tissu de guépard iranien qui figure parmi les espèces les plus menacées de la planète. Conformément à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), il est illégal d'échanger du matériel génétique d'espèces menacées à l'état naturel. « Mais si les animaux sont élevés en captivité, nous avons légalement une bonne chance de les obtenir », affirme M. Sinha. Le guépard africain semble moins proche mais pourrait convenir en second recours : les analyses de protéines sanguines n'ont mis en évidence que des différences minimes entre les diverses populations de guépards. Les taux d'avortement des embryons clonés étant très élevés, les biologistes devront disposer d'un nombre suffisant d'ovules[65].

Au-delà du clonage, les détracteurs du projet s'interrogent sur l'avenir du guépard : « Supposons que l'on parvienne à cloner le guépard. Très bien, mais où sont passées les savanes dans lesquelles ils rôdaient autrefois ? Où trouvera-t-il suffisamment de proies pour survivre ? » demande Divyabhanu Sinh, auteur de The End of the Trail. Les détracteurs soulignent également la difficulté à réintroduire des animaux captifs en milieu naturel. D’autres protestent contre le coût de l’opération : l’argent devrait d’abord servir à protéger les animaux menacés. Ainsi, l’idée excitante de revoir le guépard indien entre dans le cadre d’une grande réflexion sur la réintroduction des espèces disparues[65].

En 2009, un comité d'experts doit se réunir afin de trouver une solution de réintroduction du guépard en Inde. Les négociations avec l'Iran pour obtenir des spécimens ayant abouti à un échec, l'Inde se tourne vers l'Afrique pour réintroduire l'espèce. Trois peaux de guépards indiens sont analysées par l'université de San Diego : des premières analyses ont montré, selon Divyabhanusinh Chavda, que les guépards indiens étaient très similaires aux guépards africains. Considéré comme un « patrimoine de l'Inde » en raison de son utilisation pour la chasse par les maharadjahs, le guépard a disparu de l'Inde depuis 1968. De nombreux écologistes sont sceptiques sur une telle réintroduction et déclarent qu'il serait plus appréciable de sauver le tigre avant d'essayer de réintroduire une nouvelle espèce[66].

Fin 2022, un premier lâcher de huit guépards (cinq mâles et trois femelles) originaires de Namibie doit être effectué au parc de Kuno[67].

L'espèce et l'homme

Étymologie

Le mot « guépard » est attesté en français depuis le XVIIe siècle, parfois sous la forme « gapar[d] » (éventuellement latinisée en gapardus), mots empruntés à l'italien « gattopardo », formé de gatto : « chat » et pardo[68], proche du nom arabe طارق, targui « nomade » (même origine que le mot touareg)[69].

Le nom binominal Acinonyx jubatus évoque sa particularité, exceptionnelle chez les félidés, d'avoir des griffes non totalement rétractiles. Le nom de genre Acinonyx est formé sur le grec ancien ἀ, préfixe privatif, κινέω/kinéô, « mouvoir », et ὄνυξ/ónyx, « griffe, ongle », et peut être traduit par « à griffes immobiles ». Le nom de l'espèce, jubatus, provient du latin et signifie « à crinière »[70].

L'étymologie romane a été conservée dans la plupart des langues européennes :

  • « guepardo » – sa forme espagnole,
  • « Gepard » – sa forme allemande,
  • « gepardi » – sa forme finnoise,
  • « gepardo » – sa forme en espĂ©ranto.

Il existe néanmoins d'autres formes pour ce nom en Europe, par exemple :

  • « lobotigre » – sa forme portugaise, qui signifie « loup-tigre »,
  • « cheetah » – sa forme anglaise, un emprunt au hindĂ® chita, qui peut signifier « panthère » ou « tachetĂ© ».
Un guépard domestiqué offert comme tribut au roi de Thèbes en -1700.

Captivité actuelle

Au , selon l'International Cheetah Studbooks, la population de guĂ©pards captifs s’élève Ă  1 578 individus, rĂ©partis dans 240 Ă©tablissements de 44 pays. Sur cet effectif de guĂ©pards, 79,5 % sont nĂ©s en captivitĂ©. Seuls 323 de ces guĂ©pards sont nĂ©s dans la nature. En France, il y a 79 guĂ©pards rĂ©partis dans 18 Ă©tablissements. L'un des plus notables concernant cette espèce est le Safari de Peaugres en Ardèche, dans lequel sont nĂ©s plus de 60 guĂ©pards en 23 ans, un chiffre unique en France et rare en Europe[71].

La population de guépards captifs a considérablement augmenté durant les dernières décennies, cela est dû à plusieurs organisations de programme d’élevage des espèces en voie de disparition tel que l'EEP mis en place par l'Association européenne des zoos et aquariums (EAZA). Dans le cas des guépards, les objectifs principaux sont de limiter la consanguinité, ainsi que l’étude de l'espèce. Mais plusieurs problèmes viennent freiner ces projets. En effet, la population de guépards captifs se révèlent bien plus encline à de nombreuses maladies que la population sauvage contracte rarement telles que la glomérulosclérose, la myélolipomes et la gastrite bactérienne à helicobacter[72] - [73].

Captivité historique

Dès le IVe millénaire avant notre ère, les chasseurs de l'Euphrate ont apprivoisé le guépard afin d'en faire un auxiliaire de chasse, tout comme les Égyptiens le firent deux mille ans plus tard. Il ne s'agit pas d'une domestication à proprement parler car comme le guépard se reproduit très difficilement en captivité (la première naissance en zoo date du XXe siècle) il n'a pas été possible de sélectionner les individus à faire se reproduire selon quelque critère que ce soit[74]. En Europe, au XIe siècle, Guillaume le Conquérant appréciait les chasses à courre originales où le guépard tenait le rôle du lévrier. L'amateur le plus cité reste cependant le Grand Moghol Akbar qui, au XVIe siècle aurait possédé près de mille guépards et traité son favori avec les égards dus à un prince[56]. À la manière des fauconniers, les dresseurs « aveuglaient » le guépard à l'aide d'un capuchon, ne le libérant qu'à l'approche du gibier. Recouvrant la vue, celui-ci se ruait instantanément sur cette cible soudaine. Seuls des animaux sauvages capturés adultes pouvaient être dressés. Des populations entières furent ainsi décimées pour le renouvellement des meutes, ce qui fut l'une des causes principales de la raréfaction des guépards, attestée dès la fin du XIXe siècle de la péninsule arabique jusqu'aux Indes, d'où les guépards ont aujourd'hui disparu. Les rares survivants sur le continent asiatique hantent une petite zone de l'Iran occidental, vraisemblablement le seul pays où l'espèce n'a pas été exterminée[9].

Importance Ă©conomique

La peau du guĂ©pard Ă©tait autrefois perçue comme symbole de richesse. Aujourd'hui, le guĂ©pard a une importance Ă©conomique croissante dans l'Ă©cotourisme. On le trouve Ă©galement dans les zoos. Des bĂ©nĂ©fices sont Ă©galement tirĂ©s de la commercialisation illĂ©gale des petits des guĂ©pards comme animaux de compagnie, le prix d'un guĂ©pard peut aller jusqu’à 15 000 dollars[75]. Les Émirats arabes unis sont une destination frĂ©quente pour les importations illicites de guĂ©pards[76]. Les jeunes guĂ©pards sont achetĂ©s illĂ©galement car les lois interdisent la propriĂ©tĂ© individuelle d'animaux sauvages ou menacĂ©s d'extinction. En moyenne, 300 guĂ©pardeaux sont prĂ©levĂ©s chaque annĂ©e dans la nature pour ĂŞtre vendus illĂ©galement comme animaux de compagnie[77].

Les guépards étaient auparavant chassés car de nombreux agriculteurs estimaient qu'ils constituaient une menace pour le bétail. L'espèce étant menacée, de nombreuses campagnes ont été lancées pour tenter de concilier l'approche des fermiers et le souhait de protection des guépards[78] - [77].

En outre, le gouvernement namibien est épaulé par la Cheetah Conservation Fund (CCF), qui travaille à prévenir les populations et à aider les fermiers à mieux vivre avec le guépard et ainsi à minimiser leur perte de bétail[79].

Le guépard dans la culture

Selon la mythologie San, les dieux organisèrent une course pour savoir quel était l'animal le plus rapide sur terre. Cette course opposa le guépard et le tsessebe (une antilope très rapide). Rapidement le guépard prit du retard et la victoire semblait proche pour l'antilope, mais tout à coup celle-ci tomba à terre. Contre toute attente, le guépard l'aida à se relever plutôt que de continuer. Pour le récompenser de son attitude généreuse, les dieux en firent l'animal le plus rapide sur terre[80].

Le Guépard est aussi le titre d'un roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Il Gattopardo (1958), porté à l'écran en 1963 par Luchino Visconti.

Notes et références

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Annexes

Bibliographie

  • P. Jackson, A. Farrell Jackson, Les FĂ©lins. Toutes les espèces du monde, Del. & Niestl., Lausanne, Paris, 1996, 272 p.

Articles connexes

Références taxinomiques

Liens externes

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