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Panthera

Panthera est un genre de la famille des félins (Felidae) qui comporte cinq espÚces vivantes connues : le léopard (ou panthÚre), le lion, le tigre, le jaguar, et la panthÚre des neiges (ou once) rajoutée récemment au genre, et six espÚces éteintes[1].

Étymologie

En latin classique panthēra, lui-mĂȘme du grec ancien pĂĄnthēr (Ï€ÎŹÎœÎžÎ·Ï), composĂ© de pan- (Ï€ÎŹÎœ), signifiant « tout », et thēr (ÎžÎźÏ), « proie », est le « prĂ©dateur de tous les animaux ». Des rapprochements ont Ă©galement Ă©tĂ© fait avec le mot sanskrit pāáč‡ážara (à€Șà€Ÿà€Łà„à€Ąà€°) signifiant « pĂąle ». Le genre Panthera a Ă©tĂ© dĂ©fini par Oken en 1816 ; il est classĂ© dans les PantherinĂ©s (Pantherinae), sous-famille aussi appelĂ©e « grands fĂ©lins »[2].

Phylogénie

EspĂšces Ă©teintes

Panthera gombaszoegensis serait la premiĂšre espĂšce de genre Panthera ; elle possĂ©dait des caractĂšres de lions et de tigres, ses fossiles ont Ă©tĂ© formellement identifiĂ©s sur le continent europĂ©en (France, Italie, Espagne, Allemagne et Pays-Bas) dans les dĂ©pĂŽts datĂ©s du PliocĂšne tardif et du PlĂ©istocĂšne infĂ©rieur[3] et moyen. D’autres fossiles du PlĂ©istocĂšne infĂ©rieur de l’Ancien Monde appartiennent Ă  Panthera combaszoe et Panthera schreuderi. Les premiĂšres formes de lĂ©opards, Panthera crassidens, sont apparues au PlĂ©istocĂšne infĂ©rieur (1,5 million d’annĂ©es) en Afrique ; puis l’espĂšce, aprĂšs avoir Ă©tĂ© remplacĂ©e par Panthera pardus, migra sur toute l’Afrique, en Europe[4] (oĂč elle est actuellement disparue) et sur toute l’Asie. Les formes primitives de lions les plus anciennes proviennent de Tanzanie (Gorges d'Olduvai, PlĂ©istocĂšne infĂ©rieur, 1,7 million d’annĂ©es) et sont attribuĂ©es Ă  Panthera leo fossilis. Il semble avoir pĂ©nĂ©trĂ© en Europe il y a 700 000 ans (Italie) oĂč il s’installa. Plusieurs fossiles ont Ă©tĂ© trouvĂ©s en France, en Espagne et en Allemagne. Panthera leo fossilis Ă©tait plus grand que l'actuel tigre de SibĂ©rie (Panthera tigris altaica).

Il y a environ 350 000 ans, Panthera leo fossilis fut remplacĂ© par une autre sous-espĂšce guĂšre plus petite : Panthera leo spelaea, le lion des cavernes[5]. Cette sous-espĂšce a Ă©tĂ© trouvĂ©e un peu partout en Europe (France, Allemagne, Angleterre) jusqu'Ă  la SibĂ©rie orientale. Ce lion est bien connu sur les parois des cavernes europĂ©ennes, par les gravures et peintures du PalĂ©olithique supĂ©rieur ; d’autres images ont Ă©tĂ© gravĂ©es dans de l’ivoire (dĂ©fenses de mammouths). Il semble que, d’aprĂšs les « tĂ©moignages » de la grotte Chauvet, le lion des cavernes ait Ă©tĂ© spĂ©cialisĂ© dans la chasse aux bisons des steppes (Bison priscus). L’espĂšce Panthera palaeosinensis, du PlĂ©istocĂšne moyen de Chine, fut sans aucun doute un intermĂ©diaire entre les deux espĂšces. Autrefois, on pouvait rencontrer le tigre en Asie mineure, mais il s’éteignit, victime de la chasse. Une sous-espĂšce de la taille du lion d’Asie, au crĂąne plus court (appelĂ©e Panthera leo vereshchagini), s’installa lors d’un refroidissement gĂ©nĂ©ral, il y a environ 35 000 ans, sur le dĂ©troit de BĂ©ring, de la SibĂ©rie (Russie) au territoire du Yukon (Canada) ; un immense glacier sĂ©parait le Yukon et l’Alaska du reste du continent nord-amĂ©ricain. Lors d’un rĂ©chauffement, il y a 25 000 ans, le dĂ©troit de BĂ©ring s’effaça Ă  nouveau sous les eaux ; un corridor de terre se crĂ©a le long des montagnes rocheuses, reliant le territoire du Yukon et les États-Unis ; les lions, ayant Ă  nouveau Ă©voluĂ©s, migrĂšrent vers les États-Unis. Cette ultime sous-espĂšce, appelĂ©e Panthera leo atrox, le lion amĂ©ricain, fut la plus grande et la plus puissante de toutes les sous-espĂšces de lions (plus grande encore que le tigre de SibĂ©rie et son ancĂȘtre Panthera leo fossilis). Elle s’installa rapidement sur ce continent. Ses plus beaux fossiles proviennent de La Brea Tar Pits, un gisement de goudron naturel Ă  Los Angeles oĂč ont Ă©tĂ© exhumĂ©s prĂšs de 80 spĂ©cimens.

EspĂšces

  • Les lions d’Asie (Panthera leo persica) semblent ĂȘtre une relique des lions des cavernes. À la fin de la pĂ©riode glaciaire, le territoire de cette espĂšce s’étendait de la pĂ©ninsule italienne Ă  l’Inde.
Le lion d'AmĂ©rique s’installa au Mexique, passa l’isthme de Panama et migra vers l’AmĂ©rique du Sud. Il fut bloquĂ© par les Andes, mais s’installa le long du Pacifique jusqu’au PĂ©rou.
  • Le jaguar (Panthera onca), sans doute descendant de Panthera leo atrox, est propre au continent amĂ©ricain. Il vivait autrefois en AmĂ©rique du Nord, avant de s’éteindre victime de la chasse. Panthera onca augusta, une espĂšce de jaguar nord-amĂ©ricaine, fut ainsi exhumĂ©e des puits de goudrons de La Brea Tar Pits.
  • La lignĂ©e des panthĂšres, les Pantherinae, a divergĂ© il y a 10,8 millions d'annĂ©es de l'ancĂȘtre commun des Felidae, puis il y a 6,4 millions d'annĂ©es, la lignĂ©e des panthĂšres nĂ©buleuses Neofelis et celle des Panthera[6]. Le plus vieil ancĂȘtre commun aux Panthera dont on possĂšde des fossiles est Panthera palaeosinensis, qui vivait de la fin du PliocĂšne au dĂ©but du PlĂ©istocĂšne. La panthĂšre des neiges est apparue bien avant le jaguar, le lĂ©opard ou panthĂšre, et est Ă©troitement apparentĂ©e au tigre : tigre et panthĂšre des neiges auraient divergĂ© il y a deux millions d'annĂ©es[7] - [Note 1].

Cladogrammes

Cladogramme basĂ© sur l'analyse phylogĂ©nĂ©tique des espĂšces vivantes et Ă©teintes (†) du genre Panthera rĂ©alisĂ©e par P. Piras et ses collĂšgues en 2018[1] :


Arbre phylogénétique du genre Panthera[6] - [7] :

Panthera


Panthera uncia - PanthĂšre des neiges



Panthera tigris - Tigre





Panthera onca - Jaguar




Panthera pardus - LĂ©opard




Panthera spelaea - Lion des cavernes d'Eurasie



Panthera leo - Lion






EspĂšces et sous-espĂšces

LĂ©opard
Lion
Tigre
Jaguar
PanthĂšre des neiges

Hybridations et anomalies du pelage

Tigron

Il arrive que des individus d’espĂšces diffĂ©rentes s’accouplent et donnent des hybrides, tel le tigron[8] ou le ligre[9] (entre le lion et le tigre), mais Ă©galement entre les quatre espĂšces. Mais ces individus rares naissent souvent en captivitĂ©. Les anomalies du pelage ne sont pas plus frĂ©quentes, et touchent Ă©galement les quatre espĂšces. Il arrive que naisse un lion ou un tigre blanc, une panthĂšre ou un jaguar noir.

Cri

Les quatre espÚces historiques du genre sont caractérisées par leurs aptitudes à rugir[10]. On a longtemps attribué cette faculté à une ossification incomplÚte de l'os hyoïde. Cependant, de nouvelles études montrent que le rugissement est dû à d'autres caractéristiques morphologiques, en particulier au larynx. La cinquiÚme espÚce (l'once) du genre ne rugit pas[11] : bien qu'elle dispose d'une ossification incomplÚte de l'os hyoïde, il lui manque la morphologie particuliÚre du larynx[12].

Notes et références

Notes

  1. La position du clade par rapport au reste des Panthera est encore trĂšs floue.

Références

  1. (en) Piras, P., Silvestro, D., Carotenuto, F., Castiglione, S., Kotsakis, A., Maiorino, L., Melchionna, M., Mondanaro, A. et Sansalone, G., Serio, C. et Vero, V.A., « Evolution of the sabertooth mandible: A deadly ecomorphological specialization », Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, vol. 496,‎ , p. 166−174 (DOI 10.1016/j.palaeo.2018.01.034, Bibcode 2018PPP...496..166P)
  2. Agriculture et Agroalimentaire Canada;Gouvernement du Canada, « DĂ©tails de l’enregistrement - SystĂšme mondial d'information sur la biodiversitĂ© (SMIB) », sur www.cbif.gc.ca (consultĂ© le )
  3. (en) NicolĂĄs R. Chimento et Federico L. Agnolin, « The fossil American lion (Panthera atrox) in South America: Palaeobiogeographical implications », Comptes Rendus Palevol, vol. 16, no 8,‎ , p. 850–864 (ISSN 1631-0683, DOI 10.1016/j.crpv.2017.06.009, lire en ligne, consultĂ© le )
  4. (en) Adrian Marciszak et Grzegorz Lipecki, « Panthera gombaszoegensis (Kretzoi, 1938) from Poland in the scope of the species evolution », Quaternary International, eurasian Animals and Quaternary Environments: The Contribution of Palaeontology to the SEQS-DATESTRA 2020 Virtual Meeting (WrocƂaw, Poland) – QI Special Issue Dedicated to Adam Nadachowski, vol. 633,‎ , p. 36–51 (ISSN 1040-6182, DOI 10.1016/j.quaint.2021.07.002, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. « Hommes, ours et lion des cavernes : les formidables découvertes de Montmaurin », sur ladepeche.fr (consulté le )
  6. (fr) Stephen O'Brien et Warren Johnson, « L'Ă©volution des chats », Pour la science, no 366,‎ (ISSN 0153-4092) basĂ©e sur (en) W. Johnson et al., « The late Miocene radiation of modern felidae : a genetic assessment », Science, no 311,‎ et (en) C. Driscoll et al., « The near eastern origin of cat domestication », Science, no 317,‎
  7. (en) Référence UICN : espÚce Panthera uncia (Schreber, 1775)
  8. « Ligre et tigron, croisement entre lion et tigre, existent-ils dans la nature ? », sur Le Mag des Animaux (consulté le )
  9. « Que sont le tigron et le ligre ? », sur Awely Tigres, (consulté le )
  10. « Panthera », sur www.manimalworld.net (consulté le )
  11. « Rugissement du lion : comment le lion rugit-il ? », sur Maxisciences, (consulté le )
  12. Ronald M. Nowak, Walker's Mammals of the World, Johns Hopkins University Press, , 1936 p. (ISBN 0-8018-5789-9, lire en ligne) .

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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