Felidae
Les FĂ©lidĂ©s (Felidae) ou FĂ©lins sont une famille de mammifĂšres placentaires de l'ordre des carnivores et du sous-ordre des fĂ©liformes. Si on exclut le taxon fossile des Proailurinae, qui ne possĂšde qu'un seul et unique genre connu, on y distingue trois sous-familles : les « petits fĂ©lins » (Felinae), les « grands fĂ©lins » (Pantherinae) et les fĂ©lins dit « Ă dents de sabre » (Machairodontinae), aujourd'hui Ă©teints. Parmi leurs traits caractĂ©ristiques figurent leur tĂȘte ronde au crĂąne raccourci, leur mĂąchoire dotĂ©e dâenviron trente dents, et leurs griffes rĂ©tractiles, exception faite du chat viverrin et du chat Ă tĂȘte plate (semi-rĂ©tractiles) et du guĂ©pard (non rĂ©tractiles). Les fĂ©lins sont digitigrades, câest-Ă -dire quâils marchent en appuyant sur leurs doigts (la plante du pied ne se pose pas sur le sol).
Proailurus, qui vivait en Eurasie il y a environ 25 millions dâannĂ©es dans la pĂ©riode de lâOligocĂšne, est Ă l'heure actuelle considĂ©rĂ© comme le plus vieux fossile de fĂ©lidĂ©. On considĂšre Pseudaelurus comme le dernier ancĂȘtre commun des fĂ©lins modernes.
Félidés ⹠Félins
Sous-familles de rang inférieur
- Felinae (« petits félins » )
- Pantherinae (« grands félins »)
- â Machairodontinae (« fĂ©lins Ă dents de sabre »)
- â Proailurinae[1]
Origine et évolution des Félidés
Premiers félins
Les carnivores actuels partagent un ancĂȘtre commun dont ils ont tous hĂ©ritĂ© et qui serait probablement rattachĂ© aux miacidĂ©s. Ces petits carnivores forestiers seraient apparus il y a environ 60 millions d'annĂ©es (Ma) et avaient l'allure et la taille des genettes actuelles, avec un corps allongĂ© et une longue queue. Il n'en reste que de rares fossiles dans l'hĂ©misphĂšre nord.
L'origine des fĂ©lins est mal documentĂ©e dans le registre des fossiles car les ancĂȘtres des fĂ©lidĂ©s vivaient en gĂ©nĂ©ral dans les milieux tropicaux, qui n'offrent pas de bonnes conditions de fossilisation. Les espĂšces disparues considĂ©rĂ©es comme les plus proches de l'ancĂȘtre des fĂ©lins seraient Proailurus (un petit carnassier europĂ©en et arboricole apparu il y a 40 Ma) puis Pseudaelurus qui vivait il y a 9 Ă 20 Ma en Europe et en Asie et dont les fĂ©lins actuels ont divergĂ© il y a 14,5 Ma[2] - [3] - [alpha 1].
Dispersion des félins dans le monde
Selon Ă©tude de l'ADN mitochondrial des espĂšces actuelles, publiĂ©e en 2006 dans Science[5], les fĂ©lins auraient effectuĂ© deux vagues de migrations : il y a neuf millions dâannĂ©es, les fĂ©lins dâAsie se rĂ©pandirent en Afrique et en AmĂ©rique Ă la faveur dâune baisse du niveau des ocĂ©ans ; puis, il y a un Ă quatre millions dâannĂ©es les fĂ©lins dâAmĂ©rique revinrent sur le vieux continent, notamment les lynx et les guĂ©pards[4].
FĂ©lins Ă dents de sabre
Les fĂ©lins dits « Ă dents de sabre » (Machairodontinae) forment l'une des plus anciennes sous-familles de fĂ©lidĂ©s, les plus vieux fossiles datent d'il y a plus de 16 millions d'annĂ©es[6]. Ce groupe, partageant un ancĂȘtre commun avec les ancĂȘtres des fĂ©linĂ©s et des panthĂ©rinĂ©s, se caractĂ©rise par une Ă©longation plus ou moins grande des canines et se rĂ©partit en quatre tribus de rang infĂ©rieur : Metailurini, Smilodontini, Machairodontini et Homotherini. Ă noter que des caractĂ©ristiques similaires chez d'autres familles Ă©teintes de mammifĂšres carnivores fĂ©liformes sont visibles : les Nimravidae et les Barbourofelidae (ce groupe partage un ancĂȘtre commun avec les fĂ©lins). Il sâagit dâun phĂ©nomĂšne de convergence Ă©volutive qui apparaĂźt aussi chez les animaux de toute pĂ©riode comme les sparassodontes (des proches parents Ă©teints des marsupiaux), tels les Thylacosmilus, ou encore les gorgonopsiens (des thĂ©rapsides prĂ©dateurs appartenant Ă un groupe comprenant des ancĂȘtres de mammifĂšres), tel Inostrancevia.
Les Machairodontinae, comme les genres Smilodon ou Homotherium dont les derniers reprĂ©sentants se sont Ă©teints il y a environ 10 000 ans, probablement en raison de leur hyper-spĂ©cialisation[7] : lâĂ©tude de leur squelette rĂ©vĂšle des lĂ©sions dues Ă lâextension ou Ă la flexion des attaches des muscles et des ligaments[8] - [9].
Anatomie et caractéristiques physiques
Les différentes espÚces de félins ont des poids et tailles variés qui vont de 1,5 kg pour le chat à pattes noires à plus de 300 kg pour le tigre. Pourtant, malgré leurs différences, les félins partagent de nombreux points communs.
Squelette et musculature en général
Quâils soient grands ou petits, lâune des principales caractĂ©ristiques communes aux fĂ©lins est leur squelette flexible, plus particuliĂšrement au niveau de la colonne vertĂ©brale, offrant une grande souplesse, aidĂ©e aussi par des muscles du dos eux aussi trĂšs souples. Les omoplates et les clavicules sont assez libres de mouvement, retenues par trĂšs peu de ligaments, et permettent une grande diversitĂ© de mouvements. Les muscles les plus dĂ©veloppĂ©s sont ceux des pattes arriĂšre, pour que les fĂ©lins puissent faire de grands sauts et courir vite (jusquâĂ 120 km/h pour le guĂ©pard).
La morphologie des fĂ©lins est donc parfaitement adaptĂ©e Ă la chasse, ce qui est inĂ©vitable pour leur survie. Mais chaque fĂ©lin est diffĂ©rent, et, selon le type de proie quâils convoitent, ils sâadaptent physiologiquement.
CrĂąne
La mĂąchoire raccourcie constitue une innovation de la famille des Felidae. Le crĂąne est donc plus court que celui des autres carnivores, et possĂšde en gĂ©nĂ©ral moins de dents, mais cette forme augmente considĂ©rablement la force des morsures car permettant un puissant mouvement vertical de la mĂąchoire. Lâarticulation de la mĂąchoire ne permet pas les mastications horizontales, comme chez les ruminants par exemple.
LâĂ©lasticitĂ© de la chaĂźne hyoĂŻde, au-dessus du larynx, permet traditionnellement de sĂ©parer les grands fĂ©lins (Pantherinae) des petits (Felinae)[10].
Les vibrisses (plus communĂ©ment appelĂ©es moustaches) sont un Ă©lĂ©ment important pour le sens du toucher. Autour du museau, sur le menton, les joues et les sourcils, elles sont implantĂ©es Ă des endroits stratĂ©giques pour une plus grande sensibilitĂ©. Comme les poils, elles tombent et repoussent au fur et Ă mesure de la vie du fĂ©lin. Lâorientation de certaines dâentre elles peut ĂȘtre modifiĂ©e sous lâaction de muscles faciaux.
Yeux
Les yeux sont positionnĂ©s vers lâavant, ce qui permet la vision binoculaire, trĂšs importante chez les prĂ©dateurs. Lâangle de vision binoculaire est de 130°, pour un champ de vision total de 287°, contre seulement 180° chez lâhomme[11]. Leur pupille peut se contracter, devenant selon les espĂšces, petite et ronde ou en forme de fine fente verticale en pleine lumiĂšre, et grosse et ronde en lâabsence de luminositĂ©. Le tapetum lucidum, qui tapisse le fond de la rĂ©tine, permet la rĂ©flexion de la lumiĂšre et favorise la vision dans la pĂ©nombre : lâĆil du fĂ©lin est six fois plus sensible dans lâobscuritĂ© que lâĆil humain.
Les fĂ©lins possĂšdent un grand nombre de bĂątonnets mais trĂšs peu de cĂŽnes, comparativement Ă lâĆil humain qui en possĂšde six fois plus. De plus, ces cĂŽnes absorbent principalement la lumiĂšre verte et trĂšs peu le bleu et le rouge : les fĂ©lins voient principalement leur environnement en nuance de gris[12]. Mais, pour les prĂ©dateurs, percevoir les couleurs est moins important que de percevoir les mouvements, et cela ne handicape pas leur vision.
Du fait de lâemplacement de leur fovĂ©a, oĂč se concentre la majoritĂ© de leurs cellules photosensibles, un fĂ©lin tourne la tĂȘte plusieurs fois avant de sauter sur une proie, afin de gagner en prĂ©cision.
Oreilles
Les oreilles des fĂ©lins sont trĂšs sensibles et nombre dâentre eux repĂšrent leur proie Ă lâouĂŻe, tel le serval. Dâune grande mobilitĂ©, elles sont en outre un organe de communication corporelle important. Les facultĂ©s de lâoreille fĂ©line Ă©tant bien supĂ©rieures Ă celle de lâhumain.
Les oreilles sont sensibles Ă la tempĂ©rature et sont un lieu de dĂ©perdition de chaleur. Câest pourquoi les fĂ©lins qui vivent dans des milieux froids ont de petites oreilles, comme lâonce, au contraire du chat des sables qui a de larges pavillons pour Ă©vacuer la chaleur. Elles peuvent aussi dĂ©pendre des proies convoitĂ©es, plus grandes pour un animal qui fera peu de bruit et vice versa, car un large pavillon dâoreille rĂ©percute les sons et vibrations les plus tĂ©nus, permettant une grande prĂ©cision pour la localisation des proies, par exemple si elles se cachent sous le sable.
Certains fĂ©lins comme le lynx et le caracal voient leurs oreilles surmontĂ©es de « plumets », touffes de poils fins dâenviron 5 cm.
Organe de Jacobson
Lâorgane vomĂ©ronasal ou organe de Jacobson, situĂ© prĂšs du palais, permet de « goĂ»ter » certaines odeurs bien spĂ©cifiques, comme les marques olfactives des autres fĂ©lins. Lâutilisation de cet organe se caractĂ©rise par le flehmen, une grimace qui consiste chez les fĂ©lins Ă ouvrir la gueule et dĂ©couvrir les gencives. Il complĂšte efficacement lâodorat, sens des fĂ©lins le plus complexe Ă Ă©tudier.
Langue
La langue des fĂ©lins est tapissĂ©e de papilles cornĂ©es orientĂ©es vers lâarriĂšre qui lui permettent de faire la toilette, dâenlever en partie les poils de ses proies et de mieux racler leur chair.
Les fĂ©lidĂ©s, Ă lâinstar du lapement du chat, ont pour s'abreuver une technique diffĂ©rente du reste des mammifĂšres. On a longtemps pensĂ© que leurs papilles cornĂ©es servaient Ă retenir lâeau, mais il en va tout autrement. Alors que lâhomme boit par la technique de succion et que le chien, comme beaucoup dâautres vertĂ©brĂ©s, plonge le museau et plie sa langue comme une cuillĂšre, ce qui amĂšne le liquide vers sa gueule, les fĂ©lidĂ©s plient la pointe de la langue vers le bas et vers sa face dorsale pour effleurer le liquide, puis la retirent aussitĂŽt, ce qui crĂ©e une colonne de liquide. Au moment oĂč la gravitĂ© reprend le pas sur la force dâinertie et va faire retomber la colonne, ils referment leur mĂąchoire et aspirent alors une partie de cette colonne[13]. Cette technique de lapement (en moyenne 4 lapĂ©es par seconde pour le chat, moins pour les fĂ©lidĂ©s plus gros[14]) a Ă©tĂ© modĂ©lisĂ©e mathĂ©matiquement et reproduite par un robot (disque de verre rond remontant par un piston Ă la mĂȘme vitesse que la langue fĂ©line, soit 1 m/s[15]). Une hypothĂšse expliquant cette technique sophistiquĂ©e met en cause la rĂ©gion extrĂȘmement sensible du nez et des moustaches des fĂ©lidĂ©s, ces derniers lapant en cherchant Ă maintenir cette rĂ©gion la plus sĂšche possible[16].
Denture
Formule dentaire | |||||||
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mùchoire supérieure | |||||||
1 | 3 | 1 | 3 | 3 | 1 | 3 | 1 |
1 | 2 | 1 | 3 | 3 | 1 | 2 | 1 |
mùchoire inférieure | |||||||
Total : 30 | |||||||
Denture commune aux Felidae |
Les fĂ©lins possĂšdent 28 Ă 30 dents. Leurs quatre canines sont plus longues que celles des loups et sont utilisĂ©es pour la mise Ă mort. Leur taille a mĂȘme atteint 18 cm au temps des tigres Ă dents de sabre. Les 12 petites dents de devant, ou incisives, servent Ă arracher les poils ou les plumes et la viande des os.
Sur les cÎtés des mùchoires se trouvent les prémolaires et les molaires, également appelées dents jugales ; elles sont moins utiles pour les félins mùchant peu leur nourriture. Les derniÚres prémolaires supérieures et les premiÚres molaires inférieures des félins sont aiguës et tranchantes et faites pour déchiqueter la viande. Ces dents particuliÚres sont appelées les carnassiÚres.
Membres
Le squelette des fĂ©lins est caractĂ©risĂ© par une clavicule « flottante », reliĂ©e au sternum par un unique ligament, ce qui confĂšre aux fĂ©lidĂ©s une grande souplesse des pattes antĂ©rieures : les fĂ©lins peuvent par exemple dĂ©placer leurs Ă©paules en alternance, ce qui nâest pas le cas pour tous les carnivores. Les membres antĂ©rieurs sont par ailleurs trĂšs souples (sauf pour le guĂ©pard qui a toutefois une plus grande souplesse de lâĂ©chine), ce qui permet dâavoir une grande prĂ©cision. On peut aussi noter que les fĂ©lins peuvent Ă©carter latĂ©ralement les pattes avant ce qui permet dâattraper les proies ou de monter aux arbres. Les membres postĂ©rieurs sont, eux plus longs que les membres antĂ©rieurs, permettant aux fĂ©lins de capturer des proies plus grandes quâeux et augmentent leurs capacitĂ©s dâaccĂ©lĂ©ration.
Pattes
Les fĂ©lins sont digitigrades, ils marchent sur leurs doigts. Ils en ont cinq aux pattes antĂ©rieures et quatre aux pattes postĂ©rieures, le cinquiĂšme doigt des pattes antĂ©rieures ne touchant pas le sol et celui des pattes postĂ©rieures ayant disparu au cours de lâĂ©volution. La plante de leurs pieds est recouverte dâune sorte de semelle (coussinets pour les chats) permettant dâaccroĂźtre leur souplesse et dâĂȘtre silencieux en marchant. Les coussinets de ceux qui vivent et se dĂ©placent sur le sol brĂ»lant des dĂ©serts est recouvert de poils. La petitesse des pattes et leur rĂ©sistance amĂ©liorent elles aussi leur course.
Griffes
En blanc : les tendons et les ligaments.
En rose et en jaune orangé : les os.
Les fĂ©lins, en dehors du guĂ©pard, du chat viverrin et du chat Ă tĂȘte plate, ont les griffes rĂ©tractiles. Ce dernier point nâest pas caractĂ©ristique des fĂ©lins, puisque dâautres animaux en possĂšdent, comme les geckos. Les griffes sont un Ă©lĂ©ment important du sens du toucher.
La sortie des griffes dĂ©pend de la contraction volontaire des muscles flĂ©chisseurs des doigts. Au repos, de nombreux tendons gardent les griffes Ă lâintĂ©rieur de la gaine protectrice et permettent aux fĂ©lins de faire « patte de velours ».
Comportement et vie sociale
Bien que presque tous soient des solitaires, la vie sociale des fĂ©lins dĂ©pend de leur comportement, ainsi que de leur habitat (il arrivera plus facilement que des fĂ©lins sâassocient pour chasser si la proie est grosse ou si on est en pĂ©riode de disette par exemple).
Communication
Il existe diffĂ©rents modes de communication chez les fĂ©lins. En tant que mammifĂšres, ils sont peu bavards, mais peuvent communiquer par des vocalises. Tout comme les humains, ils Ă©mettent des sons avec leurs cordes vocales pendant lâexpiration. La frĂ©quence de ces cris va de 50 Ă 10 000 hertz, et leur rĂ©pertoire est trĂšs variĂ©, allant du chuintement au rugissement, et certains cris sont propres Ă une espĂšce.
Pour les fĂ©lins solitaires, les vocalises servent surtout en pĂ©riode de reproduction, pour appeler les femelles ou pour avertir les autres fĂ©lins que le territoire est occupĂ©. Ces vocalises peuvent ĂȘtre complĂ©tĂ©es par des marquages olfactifs, au moyen de diverses substances (phĂ©romones, urine, etc.), et visuels (griffures sur les arbres, etc.).
Mais chez les fĂ©lins sociables, la communication est primordiale pour une bonne entente. Chez eux, les vocalises sont plus nombreuses et plus complexes. Le miaulement dâappel est lâun des plus communs, et peut ĂȘtre utilisĂ© dans beaucoup de situations par exemple quand les mĂšres communiquent avec leurs petits. Quand ils veulent se faire agressifs, les fĂ©lins crachent et grondent, tandis que lors dâapproches amicales, ils Ă©mettent des gargouillements et sâĂ©brouent, signe dâapaisement. TrĂšs connu grĂące Ă nos chats domestiques, le ronronnement est aussi employĂ© par les autres fĂ©lins pour exprimer le contentement. Les fĂ©lins utilisent aussi entre eux des postures significatives, par exemple pour signaler Ă leurs congĂ©nĂšres un danger, pour inviter un partenaire Ă lâaccouplement, pour menacer un adversaire ou, Ă lâinverse, pour montrer sa soumission. Ces attitudes accompagnent et complĂštent les vocalises.
Vie en solitaire
Les fĂ©lins solitaires sont gĂ©nĂ©ralement nocturnes, ils vivent la nuit et voient assez bien dans lâobscuritĂ©. Ils vivent sur des territoires de forme et de taille variĂ©es, divisĂ©s en zones dâactivitĂ©s stratĂ©giquement placĂ©es (zone dâalimentation, de repos, point dâeau, etc.). Pour se nourrir, ils doivent chasser des proies, diffĂ©rentes selon leur espĂšce et lâendroit oĂč ils vivent. Mais malgrĂ© leurs aptitudes, le succĂšs dâune chasse nâest pas toujours garanti, et les fĂ©lins ne mangent que tous les 3 Ă 4 jours en moyenne (cela diffĂšre selon la saison, lâhabitat et le rĂ©gime alimentaire). Chez le guĂ©pard par exemple, on estime que la chasse est fructueuse seulement une fois sur trois. Et mĂȘme si la proie est attrapĂ©e, il suffit que le fĂ©lin ait mal assurĂ© sa prise pour quâelle sâĂ©chappe.
En dehors de la chasse, les fĂ©lins passent le plus clair de leur temps Ă dormir (jusquâĂ 18 heures par jour) ou juste Ă se prĂ©lasser dans leur abri. Le rĂ©gime carnivore des fĂ©lins explique ce comportement : la viande se digĂšre rapidement, ce qui leur permet de se nourrir moins souvent, et la chasse les Ă©puise fortement (chez le guĂ©pard, lâĂ©nergie dĂ©pensĂ©e dans la course est telle quâil ne peut gĂ©nĂ©ralement pas rattraper sa proie si elle sâenfuit par la suite, et ne peut pas non plus la rĂ©cupĂ©rer si dâautres prĂ©dateurs la lui volent).
Exceptions
Durant la pĂ©riode des chaleurs, quand un mĂąle trouve une femelle prĂȘte Ă sâaccoupler, il la suit durant plusieurs jours, jusquâĂ lâaccouplement. Il arrive parfois quâil reste plus longtemps en compagnie de la femelle, sâoccupant mĂȘme de ses petits. En dehors de cette pĂ©riode, rares sont les rencontres, les femelles sâĂ©vitant entre elles, et les autres mĂąles prĂ©fĂ©rant rester Ă distance grĂące aux odeurs qui marquent les limites des territoires. Il arrive pourtant des exceptions, par exemple quand un mĂąle abat une grande proie, il accepte parfois de la partager avec les femelles cohabitant avec lui. Tous ces cas prouvent que les solitaires peuvent ĂȘtre sociables, mais lâexemple le plus flagrant est celui des jeunes mĂąles, venant de quitter leur mĂšre, qui sâassocient pour un temps avant de trouver leur propre territoire. Câest trĂšs souvent le cas chez les guĂ©pards, dont lâorganisation sociale reste nĂ©anmoins assez mĂ©connue, car ils ne sont ni des fĂ©lins sociaux, ni de vĂ©ritables fĂ©lins solitaires. En sâassociant ainsi, ils bĂ©nĂ©ficient de lâavantage du nombre, trĂšs utile pour la chasse. Cependant, mĂȘme sâil arrive Ă des guĂ©pards mĂąles adultes dâavoir des territoires se chevauchant, et en dĂ©pit de ces associations spontanĂ©es, on ne peut parler de vĂ©ritable organisation sociale. Il arrive aussi Ă de jeunes lions ou de jeunes tigres de suivre ce genre de comportement.
Cas particulier : le lion
Les lions sont, Ă la diffĂ©rence des autres fĂ©lins, des animaux trĂšs sociables, vivant dans une troupe dâune vingtaine dâindividus, composĂ©e dâune famille trĂšs soudĂ©e avec des mĂąles (un Ă sept), des femelles (une dizaine gĂ©nĂ©ralement) et leurs petits. Le nombre dâindividus est cependant limitĂ© par le nombre de proies disponibles dans le territoire, qui peut atteindre 500 km2, câest pourquoi les jeunes mĂąles quittent le groupe pour former leur propre famille quand ils atteignent leur maturitĂ© sexuelle.
Ce sont les lionnes qui sont chargĂ©es de la chasse, les mĂąles sâoccupant plutĂŽt de tenir Ă distance les intrus, maintenant ainsi la sĂ©curitĂ© des jeunes. Mais un mĂąle reste rarement plus de 4 ans Ă la tĂȘte dâun groupe, remplacĂ© par de plus jeunes lions qui auraient gagnĂ© un combat contre lâautre. Ces changements de dominants sont bĂ©nĂ©fiques aux clans, leur apportant un sang neuf.
RĂ©partition et habitat
Les habitats sont variĂ©s, bien que prĂšs des trois-quarts des espĂšces vivent dans les forĂȘts. Les fĂ©lins ont colonisĂ© tous les continents, sauf lâAustralie et lâAntarctique (exception faite du chat domestique).
Classifications
Classification classique
Depuis lâavĂšnement des Ă©tudes molĂ©culaires de lâADN des espĂšces, la classification des fĂ©lins subit de nombreux changements. De nombreuses espĂšces « apparaissent » tandis que dâautres se fondent. On classe traditionnellement les fĂ©lins actuels en deux ou trois sous-familles :
- sous-famille des félinés (Felinae) ;
- sous-famille des pantherinés (Pantherinae) ;
- sous-famille des acinonychinĂ©s (Acinonychinae) ; cette sous-famille nâest plus reconnue et ses membres sont inclus dans celle des Felinae en tant que genre.
Ă celles-ci, on peut rajouter deux sous-familles Ă©teintes :
- Machairodontinae, dont les félins à dents de sabre ;
- Proailurinae.
EspĂšces actuelles
Liste des espĂšces actuelles selon ITIS[17]:
- Sous-famille Felinae Fischer de Waldheim, 1817:
- Genre Acinonyx Brookes, 1828:
- Acinonyx jubatus (Schreber, 1775) - le Guépard
- Genre Caracal Schreber, 1776:
- Caracal aurata (Temminck, 1827) - le Chat doré africain
- Caracal caracal (Schreber, 1776) - le Caracal
- Genre Catopuma Severtzov, 1858:
- Catopuma badia (Gray, 1874) - le Chat bai
- Catopuma temminckii (Vigors and Horsfield, 1827) - le Chat de Temminck
- Genre Felis Linnaeus, 1758:
- Felis chaus (Schreber, 1777) - le Chaus
- Felis margarita (Loche, 1858) - le Chat des sables
- Felis nigripes (Burchell, 1824) - le Chat Ă pieds noirs
- Felis silvestris (Schreber, 1777) - le Chat sauvage
- Felis silvestris bieti (Milne-Edwards, 1892) - le Chat de Biet
- Felis silvestris cafra (Desmarest, 1822) - le Chat sauvage d'Afrique subsaharienne
- Felis silvestris catus (Linnaeus, 1758) - le Chat domestique
- Felis silvestris lybica (Forster, 1780) - le Chat ganté
- Felis silvestris ornata (Gray, 1830) - le Chat orné
- Felis silvestris silvestris (Schreber, 1775) - le Chat forestier
- Genre Leopardus Gray, 1842 (incluant l'ancien genre Oncifelis):
- Leopardus colocolo (Molina, 1782) - le Colocolo
- Leopardus pajeros (Desmarest, 1816) - le Chat des pampas
- Leopardus geoffroyi (d'Orbigny and Gervais, 1844) - le Chat de Geoffroy
- Leopardus guigna (Molina, 1782) - le Kodkod
- Leopardus guttulus (Hensel, 1872) - l'Oncille du Sud
- Leopardus jacobitus (Cornalia, 1865) - le Chat des Andes
- Leopardus pardalis (Linnaeus, 1758) - l'Ocelot
- Leopardus tigrinus (Schreber, 1775) - l'Oncille
- Leopardus wiedii (Schinz, 1821) - le Margay
- Leopardus colocolo (Molina, 1782) - le Colocolo
- Genre Leptailurus Severtzov, 1858:
- Leptailurus serval (Schreber, 1776) - le Serval
- Genre Lynx Kerr, 1792:
- Lynx canadensis Kerr, 1792 - le Lynx du Canada
- Lynx lynx (Linnaeus, 1758) - le Lynx boréal
- Lynx pardinus (Temminck, 1827) - le Lynx pardelle
- Lynx rufus (Schreber, 1777) - le Lynx roux
- Genre Otocolobus Brandt, 1842:
- Otocolobus manul (Pallas, 1776) - le Manul
- Genre Pardofelis Severtzov, 1858:
- Pardofelis marmorata (Martin, 1837) - le Chat marbré
- Genre Prionailurus Severtzov, 1858:
- Prionailurus bengalensis (Kerr, 1792) - le Chat-léopard
- Prionailurus iriomotensis (Imaizumi, 1967) - le Chat d'Iriomote
- Prionailurus planiceps (Vigors and Horsfield, 1827) - le Chat Ă tĂȘte plate
- Prionailurus rubiginosus (I. Geoffroy Saint-Hilaire, 1831) - le Chat rubigineux
- Prionailurus viverrinus (I. Geoffroy Saint-Hilaire, 1831) - le Chat viverrin
- Prionailurus bengalensis (Kerr, 1792) - le Chat-léopard
- Genre Puma Jardine, 1834:
- Puma concolor (Linnaeus, 1771) - le Puma
- Puma yagouaroundi (Ă. Geoffroy Saint-Hilaire, 1803) - le Jaguarondi
- Genre Acinonyx Brookes, 1828:
- Sous-famille Pantherinae Pocock, 1917:
- Genre Neofelis Gray, 1867:
- Neofelis diardi (G. Cuvier, 1823) - la PanthÚre nébuleuse de Bornéo
- Neofelis nebulosa (Griffith, 1821) - la PanthÚre nébuleuse
- Genre Panthera Oken, 1816:
- Panthera leo (Linnaeus, 1758) - le Lion
- Panthera onca (Linnaeus, 1758) - le Jaguar
- Panthera pardus (Linnaeus, 1758) - le LĂ©opard
- Panthera tigris (Linnaeus, 1758) - le Tigre
- Panthera uncia (Schreber, 1775) - la PanthĂšre des neiges
- Genre Neofelis Gray, 1867:
La classification des félins est en perpétuelle évolution, notamment grùce aux récentes analyses génétiques. Les différents changement de classification ont récemment été résumés dans le rapport final de la "Cat Classification Task Force" en 2017[18] :
- le Chat d'Iriomote (Prionailurus bengalensis iriomotensis (Imaizumi, 1967)) est considéré depuis les années 1990 comme une sous-espÚce du chat-léopard.
- le Chat doré africain (Caracal aurata (Temminck, 1827)) est placé dans le genre Caracal.
- le Chat De Pallas (Otocolobus manul (Pallas, 1776)) est placé à part dans le genre Otocolobus Brandt, 1842.
- le Chat des pampas (Leopardus colocola pajeros (Desmarest, 1816)) est classé comme une sous-espÚce du Colocolo (Leopardus colocola (Molina, 1782)). Le débat a cependant toujours lieu, y compris avec le Chat du Pantanal.
- la PanthÚre des neiges (Panthera uncia (Schreber, 1775)) est intégrée au genre Panthera.
- l'Oncille du Sud est considéré depuis 2013 comme une espÚce différente de l'Oncille (Leopardus tigrinus).
Une partie des félins actuels, y compris de genres distincts, sont capables d'hybridations naturelles ou forcées.
- Guépard (Acinonyx jubatus).
- Caracal (Caracal caracal).
- Serval (Leptailurus serval).
- PanthÚre nébuleuse (Neofelis nebulosa).
Taxons Ă©teints
- Proailurinae
- Proailurus (Filhol, 1879)[19]
- Pseudailurus grade
- Pseudaelurus (Gervais, 1850)[21] - [22]
- P. quadridentatus (Blainville, 1882)
- P. guangheesis (Cao et al, 1990)
- P. cuspidatus (Wang et al, 1998)
- Sivaelurus (Pilgrim, 1910)
- S. chinjiensis (Pilgrim, 1910)
- Hyperailurictis (Kretzoi, 1929)
- H. intrepidus (Leidy, 1858)
- H. marshi (Thorpe, 1922)
- H. stouti (Schultz & Martin, 1972)
- H. validus (Rothwell, 2001)
- H. skinneri (Rothwell, 2003)
- Styriofelis (Kretzoi, 1929)
- S. turnauensis (Deperet, 1892)
- S. romieviensis (Roman & Viret, 1934)
- Miopanthera (Kretzoi, 1938)
- M. lorteti (Gaillard, 1899)
- M. pamiri (Ozansoy, 1965)
- Pseudaelurus (Gervais, 1850)[21] - [22]
- Pantherinae
- Panthera
- P. spelaea (Goldfuss, 1810)[23]
- P. atrox (Leidy, 1853)[24]
- P. fossilis (Reichenau, 1906)
- P. palaeosinensis (Zdansky, 1924)
- P. youngi (Pei, 1934)
- P. gombaszoegensis (Kretzoi, 1938)[25]
- P. shawi (Broom, 1948)
- P. zdanskyi (MazĂĄk, Christiansen & Kitchener, 2011)[26]
- P. blytheae (Tseng et al., 2013)[27]
- P. balamoides (Stinnesbeck et al., 2019)
- P. leo
- P. onca
- P. onca augusta (Leidy, 1872)
- P. onca mesembrina (Cabrera 1934)
- P. pardus
- P. pardus spelaea (BĂ€chler, 1936)
- P. pardus
- P. tigris trinilensis (Dubois, 1908)
- P. tigris soloensis (Koenigswald, 1933)
- Panthera
- Felinae
- Felis
- F. lunensis (Martelli, 1906)
- Lynx
- L. issiodorensis (Croizet & Jobert, 1828)
- L. rexroadensis (Stephens, 1959)[28] - [29]
- L. thomasi
- Puma
- P. pardoides (Owen, 1846)
- P. pumoides (Castellanos, 1956)
- Acinonyx
- A. pardinensis (Croizet & Jobert, 1828)
- A. intermedius (Thenius, 1954)[22]
- A. aicha (Geraads, 1997)
- Sivapanthera (Kretzoi, 1929)
- S. arvernensis (Croizet & Jobert, 1828)
- S. brachygnathus (Lydekker, 1884)
- S. pleistocaenicus (Zdansky, 1925)
- S. potens (Pilgrim, 1932)
- S. linxiaensis (Qiu et al., 2004)
- S. padhriensis (Ghaffar & Akhtar, 2004)
- Pratifelis (Hibbard, 1934)
- P. martini (Hibbard, 1934)
- Miracinonyx (Adams, 1979)[30]
- M. inexpectatus (Cope, 1895)
- M. trumani (Orr, 1969)
- Diamantofelis (Morales, Pickford, Soria & Fraile, 1998)[31]
- D. ferox (Morales, Pickford, Soria & Fraile, 1998)
- Namafelis (Morales, Pickford, Fraile, Salesa & Soria, 2003)[32]
- N. minor (Morales, Pickford, Fraile, Salesa & Soria, 2003)
- Asilifelis (Werdelin, 2011)[33]
- A. coteae Werdelin, 2011
- Leptofelis (Salesa et al., 2012)
- L. vallesiensis (Salesa et al., 2012)
- Pristifelis (Salesa et al., 2012)
- P. attica (Wagner, 1857)
- Katifelis (Adrian, Werdelin & Grossman, 2018)[34]
- K. nightingalei (Adrian, Werdelin & Grossman, 2018)
- Felis
- Machairodontinae
- Tchadailurus (Salesa et al., 2012)
- T. adei (Bonis et al., 2018)
- Tribu Metailurini:
- Metailurus (Zdansky, 1924)[35]
- M. major (Zdansky, 1924)
- M. mongoliensis (Colbert, 1939)
- M. ultimus (Li, 2014)
- M. boodon
- Adelphailurus (Hibbard, 1934)
- A. kansensis (Hibbard, 1934)
- Stenailurus
- S. teilhardi
- Dinofelis (Zdansky, 1924)[36] - [37]
- D. aronoki
- D. barlowi
- D. cristata
- D. darti
- D. diastemata
- D. paleoonca
- D. petteri
- D. piveteaui
- Yoshi (Spassov and Geraads, 2014)[38]
- Y. minor (Zdansky, 1924)
- Y. garevskii (Spassov and Geraads, 2014)
- Metailurus (Zdansky, 1924)[35]
- Tribu Smilodontini:
- Megantereon (Croizet & Jobert, 1828)
- M. cultridens (Cuvier, 1824)
- M. nihowanensis (Teilhard de Chardin & Piveteau, 1930)
- M. hesperus (Gazin, 1933)
- M. whitei (Broom, 1937)
- M. inexpectatus (Tielhard de Chardin, 1939)
- M. vakshensis (Sarapov, 1986)
- M. ekidoit (Werdelin & Lewis, 2000)
- M. microta (Zhu et al., 2015)
- Smilodon (Lund, 1842)
- S. populator (Lund, 1842)
- S. fatalis (Leidy, 1869)
- S. gracilis (Cope, 1880)
- Paramachairodus (Pilgrim, 1913)
- P. maximiliani
- P. orientalis
- P. transasiaticus
- Promegantereon (Kretzoi, 1938)[35]
- P. ogygia (Kretzoi, 1938)
- Rhizosmilodon (Wallace & Hulbert, 2013)
- R. fiteae (Wallace & Hulbert, 2013)
- Megantereon (Croizet & Jobert, 1828)
- Tribu Homotherini:
- Homotherium (Fabrini, 1890)
- H. latidens (Owen, 1846)
- H. serum (Cope, 1893)
- H. ischyrus (Merriam, 1905)
- H. venezuelensis (RincĂłn et al., 2011)
- Amphimachairodus (Kretzoi, 1929)[35]
- A. kabir (Peigné et al., 2005)
- A. giganteus (Kretzoi, 1929)
- A. kurteni (Sotnikova, 1992)
- A. coloradensis (Anton et al., 2013)
- A. alvarezi (Ruiz-Ramoni et al., 2019)
- Nimravides (Kitts, 1958)[35]
- N. catacopsis (Cope, 1887)
- N. pedionomus (MacDonald, 1948)
- N. thinobates (MacDonald, 1948)
- N. hibbardi (Dalquest, 1969)
- N. galiani (Baskin, 1981)
- Xenosmilus (Martin et al., 2000)
- X. hodsonae (Martin et al., 2000)
- Lokotunjailurus (Werdelin, 2003)
- L. emageritus (Werdelin, 2003)
- L. fanonei (Bonis, Peigné, Mackaye, Likius, Vignaud & Brunet, 2010)
- Homotherium (Fabrini, 1890)
- Tribu Machairodontini:
- Machairodus (Kaup, 1833)[35]
- M. aphanistus (Kaup, 18329
- M. horribilis (Schlosser, 1903)
- M. robinsoni (Kurtén, 1975)
- M. pseudaeluroides (Schmidt-Kittler 1976)
- M. alberdiae (Ginsburg et al., 1981)
- M. laskerevi (Sotnikova, 1992)
- Hemimachairodus (Koenigswald, 1974)
- H. zwierzyckii (Koenigswald, 1974)
- Miomachairodus (Schmidt-Kittler 1976)
- M. pseudaeluroides (Schmidt-Kittler 1976)
- Machairodus (Kaup, 1833)[35]
- Tchadailurus (Salesa et al., 2012)
Phylogénie des genres actuels
La taxonomie des fĂ©lins est difficile Ă Ă©tudier car peu de fossiles sont arrivĂ©s jusquâĂ nous, et ceux-ci sont Ă©galement difficilement diffĂ©rentiables : mĂȘme de nos jours, reconnaĂźtre un squelette de tigre de celui dâun lion est complexe. Les travaux de phylogĂ©nie se tournent Ă prĂ©sent vers la gĂ©nĂ©tique, ce qui permet Ă la fois de diffĂ©rencier les diverses lignĂ©es de fĂ©lins, mais Ă©galement de dater leur divergence. Cependant, une difficultĂ© vient sâajouter Ă ces analyses : pour certaines espĂšces, les Ă©chantillons dâADN sont difficilement ostensibles[4].
Les travaux menĂ©s en 2006 par Warren Johnson et Stephen OâBrien ont portĂ© sur trente gĂšnes diffĂ©rents situĂ©s sur les mitochondries et les chromosomes sexuels. En sâappuyant sur des fossiles et sur la sĂ©quence intĂ©grale du chat abyssin « Cannelle » (Cinnamon), il a Ă©tĂ© possible de dater les embranchements de lâarbre phylogĂ©nĂ©tique. Ces recherches gĂ©nĂ©tiques donnent une classification diffĂ©rentes des espĂšces vivantes de fĂ©lidĂ©s[4] - [5] - [39].
Voici par ordre chronologique les dates de divergences des différentes lignées estimées par cette étude[40] - [41]:
- 10,8 Ma : séparation des sous-familles des panthérinés et des félinés ;
- 9,4 Ma : séparation de la lignée comprenant le genre Pardofelis ;
- 8,5 Ma : séparation de la lignée comprenant les genres Caracal et Leptailurus ;
- 8 Ma : séparation de la lignée comprenant le genre Leopardus ;
- 7,2 Ma : séparation de la lignée comprenant le genre Lynx ;
- 6,7 Ma : séparation de la lignée comprenant les genres Acinonyx et Puma ;
- 6,2 Ma : séparation de la lignée comprenant le genre Felis et celle comprenant les genres Otocolobus et Prionailurus.
Phylogénie des genres actuels de félins d'aprÚs Johnson et al. (2006)[5] :
La phylogĂ©nie des espĂšces actuelles est paradoxale car on n'obtient pas le mĂȘme cladogramme avec diffĂ©rentes parties du gĂ©nome (ADN mitochondrial, chromosomes sexuels, autres chromosomes), comme l'indique l'Ă©tude de Johnson et al. (2006)[5], et mĂȘme avec diffĂ©rentes zones d'un mĂȘme ADN, comme l'indique l'Ă©tude de Li et al. (2019)[3]. On retrouve gĂ©nĂ©ralement les mĂȘmes huit clades, mais pas dans le mĂȘme ordre chronologique des sĂ©parations. L'originalitĂ© de l'Ă©tude de 2019 est de sĂ©parer les sĂ©quences de gĂšnes selon leur taux de recombinaison ; les rĂ©gions du gĂ©nome riches en recombinaisons donnent des arbres phylogĂ©nĂ©tiques diffĂ©rents et en dĂ©saccord avec les donnĂ©es palĂ©ontologiques (comme d'ailleurs aussi l'Ă©tude de 2006)[alpha 2] ; les rĂ©gions pauvres permettent de reconstruire un arbre unique et cohĂ©rent avec la palĂ©ontologie (ci-dessous). L'abondance des recombinaisons et leur dĂ©cryptage rĂ©vĂšle une Ă©tonnante capacitĂ© des fĂ©lins Ă s'interfĂ©conder tout au long de leur histoire[2] - [3].
- Dernier ancĂȘtre commun des fĂ©lins
- Clade du LĂ©opard (Panthera pardus)
- (Clades Ă©teints)
- Clade du Caracal (Caracal caracal)
- (Clades Ă©teints)
- Clade du Chat de Temminck (Catopuma temminckii)
- (Clades Ă©teints)
- Clade de l'Ocelot (Leopardus pardalis)
- (Clades Ă©teints)
- Clade du Lynx boréal (Lynx lynx)
- (Clades Ă©teints)
- Clade du Puma (Puma concolor)
- (Clades Ă©teints)
- Clade du Chat-léopard (Prionailurus bengalensis)
- (Clades Ă©teints)
- Clade du Chat domestique (Felis silvestris catus)
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- RĂ©my Marion, Catherine Marion, GĂ©raldine VĂ©ron, Julie Delfour, CĂ©cile Callou et Andy Jennings, Larousse des FĂ©lins, LAROUSSE, , 224 p. (ISBN 2-03-560453-2)
- Peter Jackson et Adrienne Farrell Jackson, Les félins, toutes les espÚces du monde, Paris, Delachaux et Niestlé, coll. « La bibliothÚque du naturaliste », , 272 p. (ISBN 2-603-01019-0)
Liens externes
- (en) Référence Animal Diversity Web : Felidae
- (fr+en) RĂ©fĂ©rence CITES : famille Felidae (sur le site de lâUNEP-WCMC)
- (en) Référence Paleobiology Database : Felidae Gray, 1821 (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Felidae
- (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Felidae Fischer de Waldheim, 1817
- (en) Référence NCBI : Felidae (taxons inclus)
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Felidae
- Ressources relatives au vivant :
- Global Biodiversity Information Facility
- (en) Animal Diversity Web
- (en) Australian Faunal Directory
- (cs + en) BioLib
- (sv) Dyntaxa
- (en) EPPO Global Database
- (en) EU-nomen
- (en) Fauna Europaea
- (en) Paleobiology Database
- (mul + en) iNaturalist
- (en) Interim Register of Marine and Nonmarine Genera
- (en) Invasive Species Compendium
- (en) Mammal Species of the World
- (en) NBN Atlas
- (nl) Nederlands Soortenregister
- (en + en) New Zealand Organisms Register
- (en) SystÚme d'information taxonomique intégré
- (en) World Register of Marine Species
- Ressource relative à la santé :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Notes et références
Notes
Références
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- Peter Jackson et Adrienne Farrell Jackson, Les félins, toutes les espÚces du monde, Paris, Delachaux et Niestlé, coll. « La bibliothÚque du naturaliste », , 272 p. (ISBN 2-603-01019-0).
- Caméra à haute vitesse montrant le lapement du chat au ralenti.
- Les chercheurs en mĂ©canique des fluides ont calculĂ© que la frĂ©quence de lapement augmente avec la masse Ă©levĂ©e Ă la puissance â1â6.
- Robot mimant le lapement.
- (en) Pedro M. Reis et coll., « How Cats Lap: Water Uptake by Felis catus », Science, vol. 26,â , p. 1231-1234 (DOI 10.1126/science.1195421).
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- N. Spassov et D. Geraads, « A New Felid from the Late Miocene of the Balkans and the Contents of the Genus Metailurus Zdansky, 1924 (Carnivora, Felidae) », Journal of Mammalian Evolution, vol. 22,â , p. 45â56 (DOI 10.1007/s10914-014-9266-5)
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- Ces lignées sont généralement appelées : « lignée de la panthÚre » (genres Neofelis et Panthera) ; « lignée du chat bai » (genre Pardofelis) ; « lignée du caracal » (genres Caracal et Leptailurus) ; « lignée de l'ocelot » (genre Leopardus) ; « lignée du lynx » (genre Lynx) ; « lignée du puma » (genres Acinonyx et Puma) ; « lignée du chat domestique » (genre Felis) ; « lignée du chat léopard » (genres Otocolobus et Prionailurus).
- « SynthÚse phylogénétique de l'évolution des félins », sur Pour la Science, (consulté le )