Machairodontinae
Machairodontinés ⹠Machairodontes
RĂšgne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Infra-classe | Placentalia |
Ordre | Carnivora |
Sous-ordre | Feliformia |
Infra-ordre | Feloidea |
Famille | Felidae |
Tribus de rang inférieur
- â Homotherini
- â Machairodontini
- â Metailurini
- â Smilodontini
Genres de rang inférieur
- incertae sedis
- â Tchadailurus
- â Homotherini :
- â Homotherium
- â Amphimachairodus
- â Nimravides
- â Xenosmilus
- â Lokotunjailurus
- â Machairodontini :
- â Machairodus
- â Miomachairodus
- â Hemimachairodus
- â Metailurini :
- â Adelphailurus
- â Dinofelis
- â Metailurus
- â Stenailurus
- â Yoshi
- â Smilodontini :
- â Megantereon
- â Rhizosmilodon
- â Smilodon
- â Paramachairodus
- â Promegantereon
Les machairodontinĂ©s (Machairodontinae) ou simplement machairodontes (du grec ancien ÎŒÎŹÏαÎčÏα / mĂĄkhaira « couteau » et áœÎŽÎżÏÏ / odoĂșs « dent ») forment une sous-famille Ă©teinte et fossile de trĂšs grands fĂ©lins apparus vers le dĂ©but du MiocĂšne (Langhien), il y a environ 16 millions d'annĂ©es et qui ont totalement disparu au dĂ©but de l'HolocĂšne, il y a environ 11 000 ans[1] - [2].
Les représentants de cette sous-famille se caractérisent par la longueur exceptionelle de leurs canines supérieures, qui leur a valu le célÚbre surnom de « tigres à dents de sabre », ou plus correctement de « félins à dents de sabre ». Ils comprennent le célÚbre Smilodon et tout autre genres de félidés fossiles ayant cette caractéristique.
Squelette
CrĂąne
La partie du corps la plus Ă©tudiĂ©e chez les Machairodontinae est le crĂąne, et plus particuliĂšrement les dents. Avec une large gamme de genres, une bonne reprĂ©sentation des fossiles, des parents modernes comparables, une diversitĂ© au sein du groupe et une bonne comprĂ©hension des Ă©cosystĂšmes habitĂ©s, la sous-famille des machairodontes constitue lâun des meilleurs moyens de recherche pour lâanalyse des hypercarnivores, la spĂ©cialisation et la relations entre prĂ©dateur et proie.
Les machairodontes se divisent en deux types : celui à dents de sabre et celui à dents de cimeterre, qui sont répartis en quatre tribus (Smilodontini, Homotherini, Machairodontini et Metailurini). Les félins à dents de sabre avaient des canines supérieures allongées, étroites et généralement un corps trapu. Les félins à dents de cimeterre avaient une canine supérieure plus large et plus courte et un corps généralement souple avec des jambes plus longues. Les félins à dents plus longues ont souvent un rebord osseux qui s'étend sur la partie inférieure de la mandibule. Cependant, un genre, Xenosmilus, connu uniquement par deux fossiles assez complets, a remis en question le groupe, car il possÚde à la fois les membres robustes et lourds associés aux félins à dents de sabre et les canines robustes des félins à dents de cimeterre. C'est d'ailleurs avec cette caractéristique qu'il sera classé avec les Homotherini.
Les carnivores réduisent le nombre de leurs dents car ils se spécialisent dans la consommation de viande, au lieu de broyer des matiÚres végétales ou des insectes. Les chats ont le moins de dents de tous les groupes de carnivores et les machairodontes en réduisent encore le nombre. La plupart des machairodontes conservent six incisives, deux canines et six prémolaires dans chaque mùchoire, avec deux molaires dans la mùchoire supérieure uniquement. Certains genres, tels que Smilodon, ne portent que huit prémolaires, une de moins sur la mandibule, ne laissant que quatre grandes prémolaires sur la mandibule, ainsi que deux canines rabougries et six incisives coriaces. Les canines sont courbées et des dentelures sont présentes, mais elles sont mineures et s'usent avec l'ùge.
Les canines plus longues nĂ©cessitent une plus grande ouverture de la mĂąchoire. Un lion peut ouvrir la gueule jusqu'Ă 95 ° et ne peut pas porter de canines de neuf pouces (22,86 cm) de long, car l'espace entre les canines infĂ©rieures et supĂ©rieures ne dĂ©passerait pas un pouce environ, ce qui est insuffisant pour tuer. Les machairodontes, de mĂȘme que les autres groupes d'animaux ayant acquis des dents similaires par Ă©volution convergente, avaient besoin d'un moyen de changer leur crĂąne pour accueillir les canines de plusieurs maniĂšres.
Les principaux inhibiteurs dâune large gorge chez les mammifĂšres sont les muscles temporaux et massĂ©ter Ă lâarriĂšre de la mĂąchoire. Ces muscles peuvent ĂȘtre puissants et subissent de nombreuses modifications pour varier les forces de morsure, mais ils ne sont pas trĂšs Ă©lastiques en raison de leur Ă©paisseur, de leur placement et de leur force. Pour ouvrir la bouche plus largement, ces espĂšces avaient besoin de rĂ©duire les muscles et de changer de forme. La premiĂšre Ă©tape consistait Ă rĂ©duire le processus coronoĂŻde. Les muscles massĂ©ter, et spĂ©cialement les muscles temporaux, s'insĂšrent sur cette bande d'os en saillie. La rĂ©duction de ce processus signifiait donc la rĂ©duction des muscles. Moins de masse pour chaque muscle permettait une plus grande Ă©lasticitĂ© et moins de rĂ©sistance Ă un large bĂąillement. La modification de la forme du muscle temporal Ă cet Ă©gard a crĂ©Ă© une distance plus grande entre l'origine et l'insertion, de sorte que le muscle est devenu plus long et plus compact, ce qui est gĂ©nĂ©ralement un format plus appropriĂ© pour ce type d'Ă©tirement. Cette rĂ©duction a entraĂźnĂ© une morsure plus faible.
Les crĂąnes des machairodontes suggĂšrent un autre changement dans la forme du muscle temporal. La principale contrainte Ă lâouverture des mĂąchoires est que le muscle temporal se dĂ©chire sâil est Ă©tirĂ© au-delĂ dâun degrĂ© critique autour du processus glĂ©noĂŻdal lors de lâouverture de la bouche. Chez les fĂ©lidĂ©s modernes, l'os occipital se prolonge en arriĂšre, mais les muscles temporaux qui s'attachent Ă cette surface sont tendus lors de l'ouverture de la mĂąchoire lorsque le muscle s'enroule autour du processus glĂ©noĂŻdal. Pour rĂ©duire l'Ă©tirement du muscle temporal autour du processus inamovible, les machairodontes ont dĂ©veloppĂ© un crĂąne avec un os occipital plus vertical. Le chat domestique peut ouvrir la mĂąchoire jusquâĂ 80 ° et le lion Ă 95 °. Chez Smilodon, l'ouverture est de 128 ° maximum et l'angle entre le ramus de la mandibule et l'os occipital est de 100 °. Cet angle est le principal facteur limitant de l'ouverture de la mĂąchoire, et rĂ©duire l'angle de l'os occipital par rapport au palais de la bouche, comme chez Smilodon, a permis de continuer Ă augmenter l'angle d'ouverture. Si l'os occipital n'avait pas Ă©tĂ© tendu vers le palais et plus prĂšs de la perpendiculaire, le gap serait thĂ©oriquement infĂ©rieur, Ă environ 113 °.
Le crĂąne de nombreux prĂ©dateurs Ă dents de sabre, y compris les machairodontes, est grand de haut en bas et court dâavant en arriĂšre. Les arcades zygomatiques sont comprimĂ©es et la partie du crĂąne portant les traits du visage, tels que les yeux, est plus haute, tandis que le museau est plus court[3] - [4]. Les machairodontes avaient Ă©galement des canines infĂ©rieures rĂ©duites, maintenant la distance avec celles des mĂąchoires supĂ©rieures.
Squelette post-crĂąnien
Les machairodontes à dents de sabre, y compris Smilodon, Megantereon, et Paramachairodus, sont définis par la robustesse et la force ; le plus primitif (Paramachairodus) est plus petit et plus souple que le Smilodon, plus avancé, et l'intermédiaire Megantereon. Comparée à celle du lion moderne, leur cage thoracique était semblable à un tonneau avec des extrémités antérieures étroites et élargies. Leur scapula était trÚs bien développée, en particulier chez Smilodon, afin d'augmenter la surface d'attachement des muscles massifs de l'épaule et du triceps. Les vertÚbres cervicales sont trÚs robustes et les attachements des muscles étaient puissants. La section lombaire de la colonne vertébrale a été raccourcie. Les queues étaient, du plus primitif au plus avancé, de plus en plus courtes, créant ainsi la queue de Smilodon semblable à celle d'un lynx roux. Lorsqu'on regarde les restes post-craniaux, leur structure est plus semblable à celle des ours qu'à celle des félins modernes[5].
Les machairodontes Ă dents de cimeterre (Machairodontini, Homotherini et Metailurini), forment un groupe beaucoup plus diversifiĂ© et la plupart des machairodontes appartiennent Ă ce type moins spĂ©cialisĂ©. Les canines de ce groupe sont nettement plus courtes et gĂ©nĂ©ralement plus fermes. En raison de la diversitĂ© des genres, il est difficile dâillustrer un type spĂ©cifique. Homotherium Ă©tait autrefois supposĂ© ĂȘtre plantigrade, mais s'est avĂ©rĂ© ĂȘtre digitigrade. Les membres de ce groupe sont gĂ©nĂ©ralement beaucoup plus maigres et plus petits en moyenne, bien que Machairodus soit lâun des plus importants, sinon le plus important des machairodontes, avec Smilodon et Homotherium. Certains prĂ©sentent un dimorphisme sexuel plus ou moins Ă©levĂ©. Homotherium avait un dos inclinĂ© qui aurait pu le rendre excellent pour courir de longues distances, comme les hyĂšnes actuelles. Ils avaient gĂ©nĂ©ralement les jambes plus longues et une forme plus souple que les machairodontes Ă dents de sabre. Ils avaient aussi plus de dents que les machairodontes Ă dents de sabre de taille moyenne, avec six prĂ©molaires sur la mandibule. Si l'on ne considĂšre que des restes post-craniens de machairodontes Ă dents similaires, leurs formes Ă©taient comparativement similaires Ă celles des pantherinĂ©s modernes[5].
Anatomie et caractéristiques
Force des mĂąchoires
Les mĂąchoires des machairodontes, en particulier les espĂšces les plus dĂ©rivĂ©es dotĂ©es de canines plus longues, telles que Smilodon et Megantereon, sont exceptionnellement faibles. Les reconstitutions numĂ©riques des crĂąnes de lions et de Smilodon montrent que ces derniers auraient eu du mal Ă se maintenir sur une proie qui se dĂ©battait. Le principal problĂšme Ă©tait le stress subi par la mandibule : une force puissante aurait menacĂ© de briser la mĂąchoire, oĂč la pression Ă©tait exercĂ©e sur les points les plus faibles[6].
Smilodon par exemple, aurait eu un tiers de la force de morsure d'un lion s'il n'avait utilisĂ© que les muscles de sa mĂąchoire. Cependant, les muscles du cou qui se connectaient Ă l'arriĂšre du crĂąne Ă©taient plus forts et rabaissaient la tĂȘte, poussant le crĂąne vers le bas. Lorsque la mĂąchoire Ă©tait hyper-Ă©tendue, les muscles de la mĂąchoire ne pouvaient plus se contracter, mais les muscles du cou appuyaient sur la tĂȘte, enfonçant les canines dans ce qui leur rĂ©sistait. Lorsque la bouche Ă©tait suffisamment fermĂ©e, les muscles de la mĂąchoire pouvaient un peu tirer sur la mandibule[6].
Rugissememt
La comparaison des os hyoïdes fossiles de Smilodon et autres machairodontes aux lions actuels indique qu'ils pouvaient potentiellement rugir comme les panthérinés actuels[7] - [8].
Rapport avec les autres félins
Lâappellation « tigres Ă dents de sabre » induit en erreur : les Machairodontinae forment en effet une sous-famille diffĂ©rente de celle dont font partie les tigres ; il nâexiste Ă©galement aucune preuve que leur pelage ait Ă©tĂ© le mĂȘme et ce vaste groupe d'animaux ne vivait et ne chassait certainement pas de la mĂȘme façon que le tigre ou d'autres fĂ©lins actuels. Une analyse ADN publiĂ©e en 2005 a confirmĂ© et clarifiĂ© l'analyse cladistique selon laquelle les machairodontinĂ©s ont divergĂ© de bonne heure des ancĂȘtres des fĂ©lins modernes, sans se rapprocher d'aucune espĂšce fĂ©line actuelle[9].
L'appellation « chats Ă dents de sabre » est sans doute un anglicisme, bien que d'autres synapsides (le groupe contenant les mammifĂšre et leurs parents Ă©teints) carnivores aux dents allongĂ©es soient Ă©galement appelĂ©s tigres Ă dents de sabre, mĂȘme s'ils n'appartiennent pas aux Felidae, comme les gorgonopsiens (thĂ©rapsides non-mammaliens prĂ©dateurs), les nimravidĂ©s, les barbourofĂ©lidĂ©s (deux familles de fĂ©liformes apparentĂ© au fĂ©lins), les Machaeroidinae, les Hyaenodonta (deux groupes de crĂ©odontes) et mĂȘme deux groupes de mĂ©tathĂ©riens (Sparassodonta et Deltatheroidea)[9][10][11].
Habitat
On pense gĂ©nĂ©ralement que les Machairodontinae ont vĂ©cu seulement dans des secteurs froids au cours des glaciations. Alors que certains ont connu des conditions neigeuses pendant une pĂ©riode glaciaire, les machairodontinĂ©s remontent aux climats plus chauds de l'OligocĂšne et leur diversification a Ă©tĂ© parallĂšle Ă la croissance de biomes herbacĂ©s ; ils se sont Ă©teints seulement au cours des 10 000 derniĂšres annĂ©es. Toutefois, il est possible que les canines longues et recourbĂ©es de certains de ces fĂ©lins aient servi Ă la maniĂšre de celles des morses, Ă savoir de dragues pour fouiller les fonds vaseux des riviĂšres ou de piolets pour s'accrocher aux berges. Cela supposerait un habitat au moins partiellement aquatique pour les machairodontinĂ©s, hypothĂšse qui ne devrait pas surprendre outre mesure (les tapirs passent beaucoup de temps dans l'eau, et pourtant rien dans leur anatomie ne le suggĂšre). De plus, les actuels fĂ©lins aquatiques, comme le Chat viverrin ont une morphologie rappelant celle des fĂ©lins Ă dents de sabre (queue courte, silhouette trapue, tĂȘte allongĂ©e).
Théorie sur les techniques de chasse
HypothĂšse de la morsure au cou
La thĂ©orie la plus commune et largement acceptĂ©e de la chasse des machairodontes est la morsure qui coupe la gorge. Les fĂ©lidĂ©s actuels se servent de cette technique, une morsure placĂ©e autour de la partie supĂ©rieure de la gorge, pour Ă©touffer la proie en comprimant la trachĂ©e[12]. Leurs canines servent Ă perforer la peau et permettent gĂ©nĂ©ralement une meilleure prise, sans causer de dommages importants Ă la proie. Les machairodontes, eux aussi, auraient causĂ© des dommages s'ils utilisaient la mĂȘme technique que leurs parents modernes[13].
L'inconvĂ©nient majeur de ces mĂ©thodes est que la grande quantitĂ© de sang rĂ©pandue pourrait ĂȘtre sentie par d'autres carnivores proches, tels que d'autres machairodontes ou des loups sinistres (Canis dirus). Les prĂ©dateurs forment souvent des relations de concurrence dans lesquelles la dominance peut passer d'une espĂšce Ă l'autre, comme entre le lion moderne et la hyĂšne tachetĂ©e en Afrique. Dans de telles situations, les querelles ne sont pas rares. Le rapport de force et de domination entre ces prĂ©dateurs supĂ©rieurs reste un mystĂšre en raison du facteur social. La force du nombre peut ĂȘtre importante dans ces luttes. On pense par exemple que Canis dirus aurait voyagĂ© par petits groupes et, mĂȘme s'ils Ă©taient individuellement infĂ©rieurs, leur nombre aurait peut-ĂȘtre suffi Ă tuer un machairodonte.
Cependant, le fĂ©lidĂ© aurait peut-ĂȘtre pu se nourrir des cadavre de proies tuĂ©es par Canis dirus. Une grande partie de la niche Ă©cologique des machairodontes est encore inconnue.
HypothĂšse de la morsure et de la bataille en retraite
Cette hypothĂšse indique que les machairodontes auraient simplement retenu leur proie puis l'auraient mordu au cou, sans trop de spĂ©cificitĂ© quant Ă l'emplacement, pour causer des dommages importants, avant de se retirer pendant que l'animal saignait Ă mort. Les stipulations comprennent le fait de ne pas mordre la nuque, oĂč le contact avec les vertĂšbres pourrait casser les dents, mĂȘme si une morsure profonde n'importe oĂč dans la nuque serait fatale[14].
En comparaison avec l'hypothĂšse de cisaillement du ventre, Megantereon pourrait tuer un grand cerf, et peut-ĂȘtre un cheval, avec peu de risque de casser ses canines. La raison en est que la morsure peut ĂȘtre appliquĂ©e pendant que le carnivore garde la plupart du temps son corps derriĂšre la proie, Ă©vitant ainsi les coups de patte de celle-ci tout en appuyant avec son poids pour le maintenir immobile. Cela aurait Ă©tĂ© une morsure rapide, convenant au style de traque et de chasse en embuscade qu'impliquent les corps lourds de la plupart des machairodontes. Il aurait Ă©galement Ă©tĂ© possible pour un machairodonte isolĂ© de blesser de cette maniĂšre une grosse proie, puis de la relĂącher et de la suivre jusqu'Ă ce qu'elle soit morte Ă cause des blessures.
HypothĂšse de la morsure et la pression
A - l'Ćsophage, B - les quatre vaisseaux sanguins principaux, C - trachĂ©e ou l'artĂšre et D - les vertĂšbres
Lorsqu'une proie est blessée par une morsure de machairodonte (en ignorant l'emplacement des vaisseaux sanguins, qui sont négligeables dans cette hypothÚse), les canines auraient été insérées derriÚre la trachée ou l'artÚre et les prémolaires auraient englobé la trachée. Cette variation indique que les machairodontes auraient comprimé mortellement les parties respiratoires aprÚs avoir mordu, servant à la fois à étouffer et à blesser la proie en perforant les gros vaisseaux sanguins dans la gorge pour provoquer des hémorragies accélérerait la mort de l'animal.
Les fĂ©lins modernes, et vraisemblablement les genres basaux tels que Pseudaelurus et Proailurus, utilisent la pince de gorge comme mĂ©thode habituelle dâenvoi de la proie. La suffocation empĂȘcherait le son de la proie paniquĂ©e, une mĂ©thode utilisĂ©e par les guĂ©pards et les lĂ©opards modernes. La blessure des canines et le manque d'air tueraient alors l'animal.
Cette mĂ©thode pourrait inhiber le plein effet de la blessure crĂ©Ă©e par les canines. Garder les canines dans la plaie entraverait le flux sanguin du corps et pourrait maintenir l'animal en vie plus longtemps, mĂȘme si la proie est incapable de vocaliser. Cette mĂ©thode de mise Ă mort ne prĂ©sente aucun avantage significatif pour les canines plus longues par rapport aux fĂ©lins ancestraux aux canines courtes et coniques. Au contraire, les dangers de casser des dents dans la gorge d'un animal pris de panique, mĂȘme s'ils sont bien maĂźtrisĂ©s, l'emportent sur les avantages possibles, de sorte que cette mĂ©thode a souvent Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme improbable.
HypothĂšse de la morsure au cisaillement
En 1985, le paléontologue américain William Akersten a suggéré la morsure de cisaillement[15] - [16]. Cette méthode de mise à mort est similaire au style de mise à mort observé aujourd'hui chez les hyÚnes et les canidés. Un groupe de Machairodontinae aurait capturé et complÚtement maßtrisé une proie, la tenant immobile pendant qu'un membre du groupe mordait dans la cavité abdominale, tirait en arriÚre et lui ouvrait littéralement le corps.
Pour que cette technique fonctionne, une sĂ©quence spĂ©cifique de mouvements doit ĂȘtre suivie. PremiĂšrement, l'animal doit ĂȘtre complĂštement maĂźtrisĂ© et les machairodontes doivent ĂȘtre sociaux, pour que plusieurs individu puissent maintenir la proie au sol. L'individu qui se prĂ©pare Ă dĂ©livrer la morsure fatale ouvrira la bouche avec un angle maximum et, avec sa mandibule, pressera sur la peau du ventre. En crĂ©ant une dĂ©pression oĂč les canines infĂ©rieures et les incisives s'enfoncent dans la peau, un lĂ©ger pli est crĂ©Ă© dans la peau au-dessus des dents infĂ©rieures lorsque la mandibule est poussĂ©e vers le haut. Ensuite, les canines supĂ©rieures sont enfoncĂ©es dans la peau et les muscles du cou servent Ă abaisser la tĂȘte. Ainsi, au lieu de tirer la mĂąchoire «vers le haut», le crĂąne est enfoncĂ© «vers le bas». Lorsque les canines percent la peau, elles sont abaissĂ©es jusqu'Ă ce que la bouche soit Ă environ 45 °, oĂč la mandibule est relevĂ©e en plus du crĂąne toujours abaissĂ©. Les petites ailes de la partie antĂ©rieure de la mandibule de la plupart des machairodontes seraient utilisĂ©es pour aider Ă la dĂ©pression du crĂąne. Lorsque la gueule de l'animal est fermĂ©e, il tient un Ă©pais lambeau de peau entre ses mĂąchoires, derriĂšre ses canines, et l'animal utilise les muscles de son bas du dos et de ses membres antĂ©rieurs pour se retirer, dĂ©chirant ainsi le lambeau. Cette large entaille, une fois ouverte, laisse les intestins Ă dĂ©couverts et les artĂšres et les veines dĂ©chirĂ©es. L'animal saignant mourrait en quelques minutes et le choc de morsures rĂ©pĂ©tĂ©es, dĂ©chirant ses entrailles, pourrait accĂ©lĂ©rer le processus[17].
Cette mĂ©thode permet aux machairodontes sociaux d'infliger de grosses blessures aux proies. Une perte de sang massive s'ensuivrait et, bien que sanglant, le groupe social serait capable de repousser presque tous les animaux attirĂ©s sur place. La morsure n'aurait pas besoin d'ĂȘtre spĂ©cifique, et pourrait ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©e pour hĂąter la mort de l'animal, comme on le voit dans les mĂ©thodes de mise Ă mort de plusieurs espĂšces existantes, telles que la hyĂšne tachetĂ©e. Les canines ne sont pas aussi susceptibles d'ĂȘtre brisĂ©s, car l'abdomen est plus mou que la gorge et les mouvements de dĂ©fense ne sont pas aussi brutaux dans l'abdomen qu'ils le sont dans le cou. L'hypothĂšse d'une dĂ©chirure abdominale a gĂ©nĂ©ralement Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme hautement plausible. Dans les fosses Ă bitume de La Brea, les canines brisĂ©es de Smilodon sont rares, et cette mĂ©thode moins risquĂ©e pourrait y avoir contribuĂ©[18].
Cependant, une morsure de cisaillement peut avoir posĂ© problĂšme aux machairodontes pour plusieurs raisons. La plupart des ongulĂ©s sont trĂšs sensibles autour du ventre et des quartiers arriĂšre, et la plupart des prĂ©dateurs trouvent qu'il est beaucoup plus facile de capturer et de maĂźtriser un animal similaire Ă la vache domestique en manipulant la tĂȘte et les quartiers avant. En abaissant l'animal au sol et en se plaçant entre ses paires de pattes, un machairodonte aurait eu un grand risque d'ĂȘtre frappĂ© Ă coups de pied. La puissance d'un tel coup de pied casserait facilement les dents, une mandibule ou une jambe, et invaliderait ou tuerait le fĂ©lin.
La sociabilitĂ© aurait peut-ĂȘtre rĂ©solu ce problĂšme en demandant Ă un individu de livrer le morceau de mort tandis que d'autres tiendraient l'animal immobile. En outre, le diamĂštre de l'abdomen d'un grand ongulĂ©, tel qu'un bison, aurait pu ĂȘtre trop grand et la peau trop tendue pour qu'un machairodonte puisse saisir un lambeau de peau et encore moins le dĂ©chirer. Un troisiĂšme problĂšme avec la morsure de cisaillement est que les canines auraient besoin de percer un grand trou dans le ventre de l'animal pour rĂ©ussir, mais pourraient tout simplement Ă©corcher la peau et produire deux longues fentes. Cette blessure serait douloureuse et saignerait, mais l'animal ne saignerait probablement pas Ă mort et pourrait encore s'Ă©chapper et survivre.
En 2004, une expérience a utilisé une paire de mùchoires mécaniques en aluminium moulées à partir du scanner d'un Smilodon fatalis provenant des fosses à bitume de La Brea pour simuler plusieurs techniques de morsure éventuellement utilisées par Smilodon, y compris la morsure de cisaillement, sur une carcasse de vache domestique fraiche[19]. Le diamÚtre de la panse de la vache était trop grand pour que les canines puissent percer la peau, qui était déviée du corps, la mandibule bloquant leur accÚs. Cependant, le modÚle tire sa mùchoire vers le haut, comme font les félins modernes, alors que les machairodontes ne le faisait probablement pas, pressant plutÎt leur crùne vers le bas avec leurs muscles du cou. Cette défaut de l'expérience pourrait annuler ses résultats et laisser l'hypothÚse de cisaillement du ventre intacte.
Liste des sous-taxons
Tribu | Image | Genre | EspĂšce |
---|---|---|---|
Incertae sedis | â Tchadailurus[20] - [21] Bonis et al., 2018 |
| |
â Homotherini | â Amphimachairodus[22] Kretzoi, 1929 |
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â Homotherium Fabrini, 1890 |
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â Lokotunjailurus Werdelin, 2003 |
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â Nimravides[22] Kitts, 1958 |
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â Xenosmilus Martin et al., 2000 |
| ||
â Machairodontini | â Hemimachairodus Koenigswald, 1974 |
| |
â Machairodus Kaup, 1833 |
| ||
â Miomachairodus Schmidt-Kittler, 1976 |
| ||
â Metailurini | â Adelphailurus Hibbard, 1934 |
| |
â Dinofelis Zdansky, 1924 |
| ||
â Metailurus Zdansky, 1924 |
| ||
â Stenailurus |
| ||
â Yoshi[23] Spassov et Geraads, 2014 |
| ||
â Smilodontini | â Megantereon Croizet et Jobert, 1828 |
| |
â Paramachairodus Pilgrim, 1913 |
| ||
â Promegantereon[22] Kretzoi, 1938 |
| ||
â Rhizosmilodon Wallace et Hulbert, 2013 |
| ||
â Smilodon Lund, 1842 |
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Phylogénie
Le cladogramme suivant reprend les résultats des principales études phylogénétiques sur les Machairodontinae entre 1990 et 2013[24] - [25] - [26] - [27] - [28] :
â â Machairodontinae |
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Cryptozoologie
Le témoignage de tribus du Tchad rapporte qu'ils auraient observé à plusieurs reprises des félins possédant des longues canines. Ce félin fut surnommé le Tigre d'Ennedi et les cryptozoologues le décrivent comme l'un des derniers représentants des machairodontinés[31].
Voir aussi
Liens externes
- Ressource relative au vivant :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- RĂ©fĂ©rence Bernard Heuvelmans, Les fĂ©lins encore inconnus d'Afrique, Ed. de l'Ćil du Sphinx, 2007
Notes et références
Notes
Références taxonomiques
- (en) Référence Paleobiology Database : Machairodontinae Gill, 1872 (consulté le )
Références
- Paleobiology Database: Machairodontinae basic info
- « Saber-Toothed Cats », sur ucmp.berkeley.edu (consulté le )
- (en) Per Christiansen, « Evolution of Skull and Mandible Shape in Cats (Carnivora: Felidae) », PLoS ONE, vol. 3, no 7,â , e2807 (PMID 18665225, PMCID 2475670, DOI 10.1371/journal.pone.0002807, Bibcode 2008PLoSO...3.2807C)
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- AntĂłn 2013, p. 3â26.
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