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Placentalia

Placentaires

Les placentaires (Placentalia) forment une infra-classe très diversifiée de mammifères thériens caractérisés par le fait qu'ils accouchent des juvéniles par contraste avec les marsupiaux qui accouchent de larves ou les monotrèmes qui pondent des œufs. Cela est rendu possible par la présence d'un placenta, plus développé et plus complexe que chez les marsupiaux, ce qui leur a donné leur nom. Leur apparition remonterait à environ 150 millions d'années d'après l'horloge moléculaire[1].

Placentalia se définit comme un groupe-couronne ayant parfois le rang de cohorte[2] ou d'infra-légion[3]. La dénomination d'Eutheria est souvent utilisée puisque toutes les espèces existantes de ce groupe sont placentaires mais ce clade est élargi à tous les taxons fossiles plus proches des placentaires que des marsupiaux.

Caractéristiques

La caractéristique la plus populaire de ce groupe : le développement de la progéniture se passe en majeure partie au sein de l'utérus maternel grâce à un placenta permettant beaucoup plus d'échanges entre la mère et ladite progéniture. On distingue notamment un stade embryonnaire et un stade fœtal, au contraire des marsupiaux qui n'ont que le stade embryonnaire avant de naître à l'état larvaire. L'examen du pelvis d'Eomaia semble indiquer que les euthériens non placentaires naissaient précocement, au stade larvaire comme des marsupiaux.

Parmi les autres caractéristiques qui singularisent les placentaires des non placentaires au sein des euthériens (y compris fossiles) :

  • on note la disparition des os Ă©pipubiques ;
  • la profondeur et l'ouverture du pelvis sont aussi plus larges, d'oĂą un dimorphisme sexuel du bassin toujours prĂ©sent, bien qu'il ne se base plus sur la prĂ©sence ou l'absence des os Ă©pipubiques ;
  • de mĂŞme le baculum est un trait plĂ©siomorphe chez les placentaires ;
  • il existe aussi de petites diffĂ©rences au niveau de l'articulation des tarses et de la cheville, ainsi que pour la denture comme la disparition de la rainure meckelienne[4].

Classification

Liste des ordres actuels



Phylogénie

Au sein des thériens

Les mammifères placentaires sont ancrés dans la branche des euthériens, parallèlement aux marsupiaux dans celle des métathériens.
La datation de l'ancĂŞtre commun des placentaires est sujette Ă  controverse. Les Ă©tudes de phylogĂ©nie molĂ©culaire font remonter les grands groupes modernes de placentaires et leur dernier ancĂŞtre commun au milieu du CrĂ©tacĂ© (entre 90 et 105 millions d'annĂ©es)[5] - [6] - [7], mais cette datation est remise en cause, notamment par une Ă©tude combinant traits gĂ©nĂ©tiques et morphologiques, et la date d'apparition des mammifères placentaires pourrait ĂŞtre de 65 millions d'annĂ©es, soit entre 200 000 et 400 000 ans après l'extinction CrĂ©tacĂ©-Tertiaire des dinosaures non aviens suggĂ©rant ainsi le scĂ©nario d'une explosion radiative[8] - [9] - [10].
Phylogénie simplifiée des thériens d'après Luo et al., 2011[11] :

Theria
Eutheria

†Juramaia



†Montanalestes




†Eomaia



†Murtoilestes



†Prokennalestes




autres euthériens avec Placentalia



Metatheria

†Holoclemensia



†Sinodelphys





†Atokatheridium



†Deltatheridium




autres métathériens avec Marsupialia





Phylogénie interne

La plupart des études s'accordent à reconnaître quatre super-ordres au sein des mammifères placentaires : Xenarthra, Afrotheria, Euarchontoglires et Laurasiatheria, les deux derniers regroupés dans le clade Boreoeutheria. Les relations entre ces autres groupes font débat, mais la phylogénie suivante se détache :

Notes et références

  1. « "The delayed rise of present day mammals" »(en)
  2. (en) Kenneth D. Rose, The Beginning of the Age of Mammals, JHU Press, (lire en ligne), p. 9
  3. (en) Mark S. Springer et al., « A Molecular Classification for the Living Orders of Placental Mammals and the Phylogenetic Placement of Primates », dans Matthew J. Ravosa et Marian Dagosto, Pimates origins : Adaptations and Evolution, Springer Science & Business Media, (lire en ligne), p. 1-28
  4. « Eutheria : Asioryctitheria and Cimolestidae »(en)
  5. Foley NM, Springer MS, Teeling EC. 2016 « Mammal madness: is themammal tree of life not yet resolved? » Phil.Trans. R. Soc. B 371: 20150140.https://dx.doi.org/10.1098/rstb.2015.0140 Lire en ligne
  6. William J. Murphy, Thomas H. Pringle, Tess A. Crider, Mark S. Springer and Webb Miller « Using genomic data to unravel the root of the placental mammal phylogeny » Lire en ligne
  7. (en) Tarver, James E., dos Reis, Mario et Mirarab, Siavash, « The Interrelationships of Placental Mammals and the Limits of Phylogenetic Inference », sur oxfordjournals.org, (consulté le ).
  8. Le Point, magazine, « L'ancêtre commun des mammifères placentaires identifié », sur Le Point.fr, (consulté le )
  9. (en) Maureen A. O'Leary et al., « The Placental Mammal Ancestor and the Post–K-Pg Radiation of Placentals », Science, no 6120,‎ , p. 662-667 (résumé)
  10. (en) Anne D. Yoder, « Fossils Versus Clocks », Science, no 6120,‎ , p. 656-658 (résumé)
  11. (en) Zhe-Xi Luo, Chong-Xi Yuan, Qing-Jin Meng et Qiang Ji, « A Jurassic eutherian mammal and divergence of marsupials and placentals », Nature, 476, p. 442–445, 2011

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • FrĂ©dĂ©ric Delsuc, Jean-François Mauffrey, Emmanuel Douzery, « Une nouvelle classification des mammifères », Pour la Science, vol. 303,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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