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Groupe-couronne

En biologie de l'évolution, un groupe-couronne, aussi appelé groupe apical[1], est le plus petit clade comprenant au moins deux espèces vivantes, et de manière générale un ensemble d'espèces vivantes, c'est-à-dire le clade formé par leur dernier ancêtre commun et toutes les espèces qui en descendent, qu'elles soient actuelles ou fossiles.

Un arbre phylogénétique. Le groupe-couronne est indiqué en rouge, le dernier ancêtre commun en jaune et le groupe-souche en bleu.

Groupe-souche

Le concept de groupe-couronne est complété par celui de groupe-souche ou groupe basal, qui rassemble les espèces éteintes qui n'appartiennent pas au groupe-couronne, mais qui sont phylogénétiquement plus proches de ce groupe-couronne que de toute autre espèce vivante.

Historique

Ces concepts ont été inventés par le père de l'école cladistique, Willi Hennig, en raison de la nécessité d'inclure les taxons éteints dans les arbres phylogénétiques. Bien que le nom ait été créé dans les années 1970, il n'a été utilisé régulièrement qu'à partir des années 2000[2].

Taxonomie

Ces deux concepts permettent d'établir un cadre théorique pour la définition de certains taxons supérieurs. Le concept de groupe-couronne est ainsi de plus en plus utilisé pour définir ou redéfinir des taxons supérieurs, que ce soit de façon directe ou indirecte.

Exemples de définition directe

La classe des mammifères, Mammalia, a été redéfinie en 1988 pour devenir le groupe-couronne des mammifères actuels[3], incluant :

... excluant ainsi les mammaliaformes basaux, en tant que membres du groupe-souche précédant les mammifères actuels.

Le clade des tétrapodes a été redéfini en 2012 pour devenir le groupe-couronne des tétrapodes actuels[4], incluant :

... excluant ainsi les stégocéphales basaux, désormais renvoyés parmi les tétrapodomorphes basaux.

Exemples de définition indirecte

Le concept permet aussi de définir des taxons supérieurs en tant que sous-groupes immédiats d'un groupe-couronne.

La famille des hominidés a été redéfinie en 1996 pour devenir le groupe-frère des hylobatidés[5], tous deux formant les sous-groupes immédiats de leur groupe-couronne non dénommé. Les hominidés incluent ainsi :

  • les ponginĂ©s ;
  • les homininĂ©s ;
  • et le groupe-souche des hominidĂ©s qui ne sont ni des ponginĂ©s, ni des homininĂ©s.

Un groupe-souche peut ainsi selon les cas se trouver à l'intérieur ou à l'extérieur d'un taxon supérieur de référence.

Références

  1. Michel Laurin, « L'utilisation de la taxonomie phylogénétique en paléontologie : avantages et inconvénients », Biosystema, vol. 19,‎ , p. 197-211 (ISSN 1142-7833)
  2. (en) G.E. Budd et S. Jensen, « A critical reappraisal of the fossil record of the bilaterian phyla », Biological Reviews, vol. 75, no 02,‎ , p. 253–295 (DOI 10.1017/S000632310000548X, lire en ligne)
  3. (en) T. Rowe, « Definition, diagnosis, and origin of Mammalia », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 8, no 3,‎ , p. 241–264 (DOI 10.1080/02724634.1988.10011708, lire en ligne)
  4. (en) Brian Swartz, « A marine stem-tetrapod from the Devonian of Western North America », PLOS ONE, vol. 7, no 3,‎ , e33683 (PMID 22448265, PMCID 3308997, DOI 10.1371/journal.pone.0033683, Bibcode 2012PLoSO...733683S)
  5. (en) Jeheskel Shoshani, C. P. Groves, E. L. Simons et G. F. Gunnell, « Primate phylogeny : morphological vs. molecular results », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 5, no 1,‎ , p. 102-154 (PMID 8673281, lire en ligne)

Voir aussi

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