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Amniota

Les amniotes (Amniota) sont un clade de tĂ©trapodes qui ont la particularitĂ© de disposer d'un sac amniotique, protĂ©geant l'embryon ou le fƓtus. Il y a environ 360 millions d'annĂ©es, les ancĂȘtres de tous les vertĂ©brĂ©s terrestres ont commencĂ© Ă  sortir de l'eau. Cette Ă©volution a Ă©tĂ© facilitĂ©e par deux innovations physiologiques majeures : d'une part une forte kĂ©ratinisation de la peau qui se recouvre d'Ă©cailles cornĂ©es (ou de dĂ©rivĂ©s d'Ă©cailles : plumes, poils) qui favorise la lutte contre la dessiccation, et d'autre part l'apparition de l'Ɠuf clĂ©idoĂŻque (pour « clos », plus connu sous le nom d'Ɠuf amniotique, d'aprĂšs le nom de la membrane, l'amnios, qui protĂšge des chocs et de la dessiccation l'embryon se dĂ©veloppant dans un milieu aqueux indispensable, le liquide amniotique, tandis que le petit se dĂ©veloppe dans une coquille ou dans l'utĂ©rus)[5].

Amniotes

Amniota
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
De haut en bas et de gauche Ă  droite, des exemples d'amniotes : un Edaphosaurus et un Renard roux de forme mĂ©lanique (deux synapsides) ainsi qu'un Cobra royal et un Alecto Ă  tĂȘte blanche (deux sauropsides).

Clade

Amniota
Haeckel, 1866

Clades de rang inférieur

Cladogramme des amniotes.

Le clade Amniota, aujourd'hui bien soutenu[6], regroupe les sauropsides (reptiles et oiseaux) et les synapsides (mammifÚres et lignées apparentées disparues) ; parmi les tétrapodes actuels, les amniotes, issus des amphibiens reptiliomorphes, constituent cladistiquement le groupe-frÚre des lissamphibiens.

Explosion radiative des amniotes

Amniotes anciens

Les amniotes sont un groupe d'environ 20 600 espĂšces de tĂ©trapodes (sur 24 800) ayant acquis la capacitĂ© de produire des Ɠufs amniotiques Ă  coquille, offrant Ă  l'embryon la possibilitĂ© de se dĂ©velopper dans un milieu aqueux protĂ©gĂ© de la dessiccation, ce qui leur a permis de s'Ă©manciper du milieu aquatique pour leur appariement et leur ponte.

À partir de cette capacitĂ© fonctionnelle, les groupes d'amniotes se sont diffĂ©renciĂ©s, caractĂ©ristiques d'une radiation adaptative occupant de nombreuses niches Ă©cologiques. Parmi les plus spĂ©cifiques, on peut citer :


Caractéristiques

Depuis la divergence entre les TĂ©trapodes souches aquatiques et les tĂ©trapodes amniotes, reptiliomorphes, ces derniers connaissent une radiation Ă©volutive. Leur « sortie des eaux » s'accompagne de la colonisation de nombreuses niches Ă©cologiques de la biosphĂšre terrestre, ce qui leur permet une radiation Ă©volutive, les possibilitĂ©s de diversification Ă©tant telles qu'une grande diversitĂ© de plans d'organisation et de taille ont pu Ă©merger[7]. Cette diversitĂ© se manifeste particuliĂšrement dans la rĂ©gion craniofaciale oĂč se concentrent des organes sensoriels en lien notamment avec l'alimentation et des transitions vers des comportements de prĂ©dation[8].

Les amniotes possÚdent des griffes, étuis cornés couvrant les phalanges terminales des doigts (formant notamment des sabots chez les ongulés, et des ongles chez les primates), ce qui les distingue de l'autre grand groupe actuel des vertébrés tétrapodes, les lissamphibiens (seul groupe survivant de la classe des amphibiens) dont les quatre membre locomoteurs (correspondant aux deux paires de membres chiridiens) sont munis de doigts nus[9].

Cladogramme

Cladogramme des tétrapodes illustrant la position phylogénétique des amniotes.
Cladogramme mettant en lumiÚre les relations de parenté phylogénétique existant entre les différents groupes des amniotes.

Le cladogramme ici présenté illustre la phylogénie (les rapports de parenté) des amniotes. Il montre une version simplifiée des rapports de parenté établis par Laurin et Reisz (1995)[10]. Le cladogramme recouvre le groupe tel qu'établi selon la définition du paléontologue américain Jacques Gauthier.

Amniota

Synapsida (les mammifĂšres et leurs parents Ă©teints)


Sauropsida


L'inclusion des Testudines (les tortues) au sein des Parareptilia n'est plus soutenue depuis que des recherches phylogénétiques plus récentes ont eu lieu. Toutes les études de phylogénétique moléculaire les situent au sein des diapsides[11] - [12], mais à l'intérieur de ce groupe, la discussion reste ouverte entre les chercheurs qui les classent parmi archosaures[13], ceux qui en font le groupe-frÚre des archosaures[14] - [15] - [16] - [17] et ceux qui depuis l'analyse dirigée en 2012 par Lyson et al., les considÚrent comme le groupe-frÚre des lépidosaures[18].

Voir aussi

Articles connexes

Références

  1. (en) R. L. Paton, T. R. Smithson et J. A. Clack, « An amniote-like skeleton from the Early Carboniferous of Scotland », Nature, vol. 398, no 6727,‎ , p. 508–513 (ISSN 0028-0836, DOI 10.1038/19071, Bibcode 1999Natur.398..508P, S2CID 204992355)
  2. R. B. Irmis et W. G. Parker, « Unusual tetrapod teeth from the Upper Triassic Chinle Formation, Arizona, USA », Canadian Journal of Earth Sciences, vol. 42, no 7,‎ , p. 1339–1345 (DOI 10.1139/e05-031, Bibcode 2005CaJES..42.1339I, S2CID 46418796, lire en ligne)
  3. Arjan Mann, Jason D. Pardo et Hillary C. Maddin, « Infernovenator steenae, a new serpentine recumbirostran from the 'Mazon Creek' LagertĂ€tte further clarifies lysorophian origins », Zoological Journal of the Linnean Society, vol. 187, no 2,‎ , p. 506–517 (DOI 10.1093/zoolinnean/zlz026)
  4. Jason D. Pardo, Matt Szostakiwskyj, Per E. Ahlberg et Jason S. Anderson, « Hidden morphological diversity among early tetrapods », Nature, vol. 546, no 7660,‎ , p. 642–645 (PMID 28636600, DOI 10.1038/nature22966, Bibcode 2017Natur.546..642P, hdl 1880/113382 AccĂšs libre, S2CID 2478132)
  5. André Beaumont, Pierre Cassier et Daniel Richard, Biologie animale. Les Cordés, Dunod, , p. 65
  6. G. Lecointre & H. Le Guyader, Classification phylogénétique du vivant, 2006, 3e édition, Belin, Paris
  7. (en) Michael J Benton, « Phylogeny of the major tetrapod groups: morphological data and divergence dates », Journal of Molecular Evolution, vol. 30, no 1,‎ , p. 409–424 (DOI 10.1007/BF02101113).
  8. (en) Miguel Manzanares, M. Ángela Nieto, « A Celebration of the New Head and an Evaluation of the New Mouth », Neuron, vol. 37, no 6,‎ , p. 895-898 (DOI 10.1016/S0896-6273(03)00161-2).
  9. André Beaumont, Pierre Cassier, Daniel Richard, Biologie animale. Les Cordés, Dunod, , p. 123.
  10. M. Laurin et R. R. Reisz, (1995). "A reevaluation of early amniote phylogeny." Zoological Journal of the Linnean Society, 113: 165–223.
  11. Rieppel et DeBraga 1996
  12. MĂŒller 2004
  13. Mannen et Li 1999
  14. Zardoya et Meyer 1998
  15. Iwabe et al. 2004
  16. Roos, Aggarwal et Janke 2007
  17. Katsu et al. 2010
  18. Lyson et al. 2012

Bibliographie

  • Jean-Louis Hartenberger, Une brĂšve histoire des mammifĂšres : brĂ©viaire de mammalogie, Belin 2001, (ISBN 978-2701128603)
  • Guillaume Lecointre (dir.), Corinne Fortin, Marie-Laure Le Louarn Bonnet, GĂ©rard Guillot, Guide critique de l'Ă©volution, Belin 2009, (ISBN 978-2-7011-4797-0)

Liens externes

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