Amniota
Les amniotes (Amniota) sont un clade de tĂ©trapodes qui ont la particularitĂ© de disposer d'un sac amniotique, protĂ©geant l'embryon ou le fĆtus. Il y a environ 360 millions d'annĂ©es, les ancĂȘtres de tous les vertĂ©brĂ©s terrestres ont commencĂ© Ă sortir de l'eau. Cette Ă©volution a Ă©tĂ© facilitĂ©e par deux innovations physiologiques majeures : d'une part une forte kĂ©ratinisation de la peau qui se recouvre d'Ă©cailles cornĂ©es (ou de dĂ©rivĂ©s d'Ă©cailles : plumes, poils) qui favorise la lutte contre la dessiccation, et d'autre part l'apparition de l'Ćuf clĂ©idoĂŻque (pour « clos », plus connu sous le nom d'Ćuf amniotique, d'aprĂšs le nom de la membrane, l'amnios, qui protĂšge des chocs et de la dessiccation l'embryon se dĂ©veloppant dans un milieu aqueux indispensable, le liquide amniotique, tandis que le petit se dĂ©veloppe dans une coquille ou dans l'utĂ©rus)[5].
Amniotes
RĂšgne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Infra-embr. | Gnathostomata |
Super-classe | Tetrapoda |
Clade | Reptiliomorpha |
Clades de rang inférieur
- â Casineria[1] ?
- â Kraterokheirodon[2]
- Synapsida
- Sauropsida
- â Recumbirostra[3] - [4] ?
- â Parareptilia
- Eureptilia
Le clade Amniota, aujourd'hui bien soutenu[6], regroupe les sauropsides (reptiles et oiseaux) et les synapsides (mammifÚres et lignées apparentées disparues) ; parmi les tétrapodes actuels, les amniotes, issus des amphibiens reptiliomorphes, constituent cladistiquement le groupe-frÚre des lissamphibiens.
Explosion radiative des amniotes
Amniotes anciens
Les amniotes sont un groupe d'environ 20 600 espĂšces de tĂ©trapodes (sur 24 800) ayant acquis la capacitĂ© de produire des Ćufs amniotiques Ă coquille, offrant Ă l'embryon la possibilitĂ© de se dĂ©velopper dans un milieu aqueux protĂ©gĂ© de la dessiccation, ce qui leur a permis de s'Ă©manciper du milieu aquatique pour leur appariement et leur ponte.
à partir de cette capacité fonctionnelle, les groupes d'amniotes se sont différenciés, caractéristiques d'une radiation adaptative occupant de nombreuses niches écologiques. Parmi les plus spécifiques, on peut citer :
- Les tortues ont diversifiĂ© les modalitĂ©s de protection des plaques osseuses engendrĂ©es par la peau (suivant la mĂȘme logique fonctionnelle que les mollusques, environ 200 millions d'annĂ©es auparavant).
- Les squamates ont conservé la capacité de se reproduire hors de l'eau, mais parmi eux les serpents et quelques autres groupes ont progressivement évolué vers un stade vermiforme, abandonnant le déplacement sur les membres.
- Les dinosaures ont eux aussi connu une radiation adaptative en milieu terrestre (puis aérien si on considÚre les oiseaux comme des Dinosaures). L'extinction de nombreuses lignées lors de la transition mésozoïque-cénozoïque a laissé le champ libre à la radiation des mammifÚres.
- Les mammifÚres, issus des cynodontes de la transition paléozoïque-mésozoïque, étaient nombreux et plus diversifiés qu'aujourd'hui du point de vue phylogénétique, mais pas du point de vue morphologique : avant l'extinction Crétacé-PaléogÚne la plupart étaient de petite taille, insectivores et ressemblant à des rats. L'extinction des dinosaures (hormis les oiseaux) libéra de nombreuses niches écologiques et permit la radiation évolutive des mammifÚres qui produisirent à leur tour des lignées de formes et tailles trÚs différentes, terrestres, aériennes ou maritimes.
EXPLOSION RADIATIVE DES ANIMAUX | |||||||||||||||||
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EUKARYOTES |
se nourrissent d'organismes dont ils sont dissociés | ||||||||||||||||
ââo Ăponges |
hydres, méduses symétrie bilatérale | ||||||||||||||||
PROTOSTOMIENS | DEUTĂROSTOMIENS | ||||||||||||||||
LOPHOTROCHOZOAIRES : | notochorde | ||||||||||||||||
vers plats vers Ă anneaux | |||||||||||||||||
crĂąne squelette mĂąchoires squel. osseux Ă©mail | |||||||||||||||||
double coquille reptation crùne, bec corné | |||||||||||||||||
ECDYSOZOAIRES : | mues cuticulaires |
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pattes et doigts sac amniotique | ||||||||||||||
carapace externe | |||||||||||||||||
chélicÚres |
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lézards, serpents | |||||||||||||||||
araignées, scorpions | |||||||||||||||||
mandibules | |||||||||||||||||
OISEAUX | adaptation au vol | ||||||||||||||||
crabes, langoustes | |||||||||||||||||
6 pattes, larves |
gl. sudoripares, néocortex |
Caractéristiques
Depuis la divergence entre les TĂ©trapodes souches aquatiques et les tĂ©trapodes amniotes, reptiliomorphes, ces derniers connaissent une radiation Ă©volutive. Leur « sortie des eaux » s'accompagne de la colonisation de nombreuses niches Ă©cologiques de la biosphĂšre terrestre, ce qui leur permet une radiation Ă©volutive, les possibilitĂ©s de diversification Ă©tant telles qu'une grande diversitĂ© de plans d'organisation et de taille ont pu Ă©merger[7]. Cette diversitĂ© se manifeste particuliĂšrement dans la rĂ©gion craniofaciale oĂč se concentrent des organes sensoriels en lien notamment avec l'alimentation et des transitions vers des comportements de prĂ©dation[8].
Les amniotes possÚdent des griffes, étuis cornés couvrant les phalanges terminales des doigts (formant notamment des sabots chez les ongulés, et des ongles chez les primates), ce qui les distingue de l'autre grand groupe actuel des vertébrés tétrapodes, les lissamphibiens (seul groupe survivant de la classe des amphibiens) dont les quatre membre locomoteurs (correspondant aux deux paires de membres chiridiens) sont munis de doigts nus[9].
Cladogramme
Le cladogramme ici présenté illustre la phylogénie (les rapports de parenté) des amniotes. Il montre une version simplifiée des rapports de parenté établis par Laurin et Reisz (1995)[10]. Le cladogramme recouvre le groupe tel qu'établi selon la définition du paléontologue américain Jacques Gauthier.
Amniota |
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L'inclusion des Testudines (les tortues) au sein des Parareptilia n'est plus soutenue depuis que des recherches phylogénétiques plus récentes ont eu lieu. Toutes les études de phylogénétique moléculaire les situent au sein des diapsides[11] - [12], mais à l'intérieur de ce groupe, la discussion reste ouverte entre les chercheurs qui les classent parmi archosaures[13], ceux qui en font le groupe-frÚre des archosaures[14] - [15] - [16] - [17] et ceux qui depuis l'analyse dirigée en 2012 par Lyson et al., les considÚrent comme le groupe-frÚre des lépidosaures[18].
Voir aussi
Articles connexes
- Vertébrés
- Amniota (classification phylogénétique)
- Ćuf (tĂ©lolĂ©cithe), l'Ćuf des amniotes
Références
- (en) R. L. Paton, T. R. Smithson et J. A. Clack, « An amniote-like skeleton from the Early Carboniferous of Scotland », Nature, vol. 398, no 6727,â , p. 508â513 (ISSN 0028-0836, DOI 10.1038/19071, Bibcode 1999Natur.398..508P, S2CID 204992355)
- R. B. Irmis et W. G. Parker, « Unusual tetrapod teeth from the Upper Triassic Chinle Formation, Arizona, USA », Canadian Journal of Earth Sciences, vol. 42, no 7,â , p. 1339â1345 (DOI 10.1139/e05-031, Bibcode 2005CaJES..42.1339I, S2CID 46418796, lire en ligne)
- Arjan Mann, Jason D. Pardo et Hillary C. Maddin, « Infernovenator steenae, a new serpentine recumbirostran from the 'Mazon Creek' LagertĂ€tte further clarifies lysorophian origins », Zoological Journal of the Linnean Society, vol. 187, no 2,â , p. 506â517 (DOI 10.1093/zoolinnean/zlz026)
- Jason D. Pardo, Matt Szostakiwskyj, Per E. Ahlberg et Jason S. Anderson, « Hidden morphological diversity among early tetrapods », Nature, vol. 546, no 7660,â , p. 642â645 (PMID 28636600, DOI 10.1038/nature22966, Bibcode 2017Natur.546..642P, hdl 1880/113382 , S2CID 2478132)
- André Beaumont, Pierre Cassier et Daniel Richard, Biologie animale. Les Cordés, Dunod, , p. 65
- G. Lecointre & H. Le Guyader, Classification phylogénétique du vivant, 2006, 3e édition, Belin, Paris
- (en) Michael J Benton, « Phylogeny of the major tetrapod groups: morphological data and divergence dates », Journal of Molecular Evolution, vol. 30, no 1,â , p. 409â424 (DOI 10.1007/BF02101113).
- (en) Miguel Manzanares, M. Ăngela Nieto, « A Celebration of the New Head and an Evaluation of the New Mouth », Neuron, vol. 37, no 6,â , p. 895-898 (DOI 10.1016/S0896-6273(03)00161-2).
- André Beaumont, Pierre Cassier, Daniel Richard, Biologie animale. Les Cordés, Dunod, , p. 123.
- M. Laurin et R. R. Reisz, (1995). "A reevaluation of early amniote phylogeny." Zoological Journal of the Linnean Society, 113: 165â223.
- Rieppel et DeBraga 1996
- MĂŒller 2004
- Mannen et Li 1999
- Zardoya et Meyer 1998
- Iwabe et al. 2004
- Roos, Aggarwal et Janke 2007
- Katsu et al. 2010
- Lyson et al. 2012
Bibliographie
- Jean-Louis Hartenberger, Une brÚve histoire des mammifÚres : bréviaire de mammalogie, Belin 2001, (ISBN 978-2701128603)
- Guillaume Lecointre (dir.), Corinne Fortin, Marie-Laure Le Louarn Bonnet, GĂ©rard Guillot, Guide critique de l'Ă©volution, Belin 2009, (ISBN 978-2-7011-4797-0)
Liens externes
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Amniota
- (en) Référence Paleobiology Database : Amniota Haeckel 1866
- (en) Référence Animal Diversity Web : Amniota
- (en) Référence NCBI : Amniota (taxons inclus)
- (en) Référence uBio : site déclaré ici indisponible le 7 avril 2023