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Plathelminthes

Les Plathelminthes ou Platyhelminthes sont un embranchement du règne des Animaux (Animalia). Ils sont aussi appelés en français Platodes[1] ou vers plats.

Étymologie

Du grec ancien πλατύς, platús, « aplati » et ἕλμινς, hélmins, « ver intestinal » : ce sont les "vers plats".

Description

Les Plathelminthes sont des vers plats dont de nombreuses espèces sont des parasites[2]. Cet embranchement regroupe principalement des vers qui sont des animaux allongés sans appendice. Les vers les plus connus de la classe des Turbellaria (vers plats non exclusivement parasites) sont les planaires, vers libres, nageurs ou rampants, dont l’épaisseur du corps peut mesurer moins d’un millimètre. Les plathelminthes ont une symétrie bilatérale et appartenaient à l'ancienne catégorie des acœlomates (ils ne possèdent pas de cavité générale : ni cœlome ni pseudocœlome[3]), il est apparu que l'absence de cœlome est due à une régression de ce dernier. La seule trace de leur ancien cœlome restant visible est leur mésenchyme. Ils n'ont pas d'anus séparé de la bouche, leur tube digestif possède une unique ouverture (qui sert à la fois de bouche et d'anus). Ils possèdent par ailleurs un appareil génital complexe. Ils peuvent se reproduire de façon sexuée (les planaires sont hermaphrodites, la reproduction est croisée) ou par scissiparité. Leur corps étant extrêmement fragile, ils sont capables de régénérer une de ses parties amputées, y compris la tête, qui contient un réseau organisé de neurones[4]. Ce sont des êtres complexes, qui sont capables d’apprentissage et donc de mémoire, les contenus mémorisés restant intacts après décapitation et régénération de la tête[5].

Classification

La classification des Plathelminthes est variable selon les auteurs.

Ce groupe se compose d'environ 20 000 espèces et comporte quatre classes qui correspondent à des adaptations à un milieu précis, ainsi on a[6] :

Liste des sous-embranchements et classes

Selon World Register of Marine Species (14 décembre 2013)[6] :

  • sous-embranchement Neodermata Ehlers, 1985
    • classe Cestoda
      • sous-classe Cestodaria
        • ordre Amphilinidea Poche, 1922
        • ordre Gyrocotylidea Poche, 1926
      • sous-classe Eucestoda
        • ordre Bothriocephalidea
        • ordre Caryophyllidea
        • ordre Cathetocephalidea
        • ordre Cyclophyllidea
        • ordre Diphyllidea
        • ordre Diphyllobothriidea
        • ordre Lecanicephalidea
        • ordre Litobothriidea
        • ordre Onchoproteocephalidea
        • ordre Phyllobothriidea
        • ordre Proteocephalidea
        • ordre Pseudophyllidea
        • ordre Rhinebothriidea
        • ordre Spathebothriidea
        • ordre Tetrabothriidea
        • ordre Tetraphyllidea
        • ordre Trypanorhyncha
    • classe Monogenea Van Beneden, 1858
      • sous-classe Monopisthocotylea
        • ordre Capsalidea
        • ordre Dactylogyridea
        • ordre Gyrodactylidea
        • ordre Monocotylidea
        • ordre Montchadskyellidea
      • sous-classe Polyopisthocotylea
        • ordre Chimaericolidea
        • ordre Diclybothriidea
        • ordre Mazocraeidea
        • ordre Polystomatidea
    • classe Trematoda
  • classe Catenulida Meixner, 1924
  • classe Rhabditophora Ehlers, 1985


Génétique, critères d'identification

Les vers plats sont encore mal connus, hormis quelques espèces posant des problèmes importants pour la santé humaine ou animale, ou utilisés comme modèles en laboratoires.

Quelques collections naturalistes de référence en conservent des échantillons collectés dans le monde, dont celle du MHNG (Muséum d'histoire naturelle de Genève) réputée pour contenir environ 25 % des types de cestodes du monde, avec plus de 30 000 préparations[7].

Leur classification évolue, notamment sur la base de caractères ultrastructuraux, dont ceux relatifs à leurs spermatozoïdes[8].

Phylogénie

Selon Turbellarian Taxonomic Database, Version 2.0[9] - [10].

Position :

Invasivité

Certaines espèces introduites hors de leur milieu d'origine sont devenues invasives en Europe et/ou posent problème en s'attaquant à de nombreux invertébrés :

  • Platydemus manokwari, classé dans les « 100 espèces envahissantes les plus néfastes au monde », a été découvert pour la première fois en Europe, à Caen en 2014. C'est la septième espèce de platyhelminthe introduite en France. C'est un prédateur d'escargots et de vers de terre[11] - [12] ;
  • Parakontikia ventrolineata ;
  • Diversibipalium multilineatum, trouvé dans des jardins en Italie et en France.
  • Caenoplana coerulea (dos noir et ventre bleu), qui mange des cloportes, iules, perce-oreilles, et aussi des escargots. Il a été trouvé en France, à Minorque et au Royaume-Uni ;
  • Australoplana sanguinea var. alba, grand prédateur de vers de terre trouvé en Irlande et au Royaume-Uni. Sa couleur (rosée à orangée) varie selon sa nourriture.

En Europe, hors de France ont aussi été trouvés :

  • Arthurdendyus triangulatus qui se montre invasif au Royaume-Uni, en Irlande et dans les îles Féroé ;
  • Dolichoplana striata (plutôt dans les serres).


Voir aussi

Articles connexes

Références taxinomiques

Notes et références

  1. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 14 décembre 2013
  2. (en) Ben Waggoner, B. R. Speer, « Introduction to the Platyhelminthes », sur ucmp.berkeley.edu.
  3. « Pseudocoelomate : définition et explications », sur AquaPortail (consulté le )
  4. Clément Lamy, « Les planaires », sur efor.fr.
  5. (en) Tal Shomrat et Michael Levin, « An Automated Training Paradigm Reveals Long-term Memory in Planaria and Its Persistence Through Head Regeneration », Journal of Experimental Biology, vol. 216, , p. 3799-3810 (DOI 10.1242/jeb.087809, lire en ligne).
  6. World Register of Marine Species, consulté le 14 décembre 2013
  7. Jean Mariaux, « À la recherche de la biodiversité cachée », Hotspot, Collections Biologiques Archives de la nature, vol. 13, , p. 15 (lire en ligne)
  8. Justine, Jean-Lou (1997): La classification générale des Plathelminthes parasites: changements récents et utilisation des caractères ultrastructuraux, en particulier des spermatozoïdes. Bulletin de la Société zoologique de France, 122, 269-277 DOI 10.6084/m9.figshare.900358
  9. http://turbellaria.umaine.edu/
  10. DOI 10.1016/j.cub.2015.03.034
  11. Traduction française intégrale de Jean-Lou Justine, Leigh Winsor, Delphine Gey, Pierre Gros, Jessica Thévenot, « The invasive New Guinea flatworm Platydemus manokwari in France, the first record for Europe: time for action is now », PeerJ 2014;2:e297. PMID 24688873
  12. Jean-Lou Justine Plathelminthes terrestres invasifs
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