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Symétrie

La symétrie est une propriété d'un systÚme : c'est lorsque deux parties sont semblables. L'exemple le plus connu est la symétrie en géométrie.

De maniÚre générale, un systÚme est symétrique quand on peut permuter ses éléments en laissant sa forme inchangée. Le concept d'automorphisme permet de préciser cette définition.

Un papillon, par exemple, est symĂ©trique parce qu'on peut permuter tous les points de la moitiĂ© gauche de son corps avec tous les points de la moitiĂ© droite sans que son apparence soit modifiĂ©e. On peut Ă©changer les deux moitiĂ©s sans changer la forme de l'ensemble. Les figures symĂ©triques rendent visible l'Ă©galitĂ© des formes parce que les parties permutables ont toujours la mĂȘme forme. On pourrait en faire une dĂ©finition du concept : une figure est symĂ©trique lorsqu'elle rĂ©pĂšte une mĂȘme forme de façon rĂ©guliĂšre.

Les deux ailes des papillons (ici une vanesse du chardon) sont symétriques par réflexion : l'une est comme l'image dans un miroir de l'autre.
Cette fleur est symétrique par rotation : si on la tourne d'un cinquiÚme de tour, on retrouve la forme initiale.
Les frises dĂ©coratives en architecture sont souvent des structures symĂ©triques par translation : si on dĂ©place la structure de la largeur d'un motif, on retrouve la mĂȘme structure.
Saturne et ses anneaux. Les planÚtes et les étoiles sont à peu prÚs symétriques pour les rotations autour de leur axe.
Il en va de mĂȘme pour les gouttes.
Coupe sagittale d'une coquille de nautile. Une spirale logarithmique est symétrique par similitude.

Qu'est-ce qu'une forme ?

Le concept de forme est dĂ©fini en mathĂ©matiques Ă  partir de celui d'isomorphisme. Deux systĂšmes isomorphes ont la mĂȘme forme.

Un systÚme, une structure mathématique, un modÚle, un univers, ou un monde, au sens mathématique, est déterminé avec plusieurs ensembles :

  • l’ensemble U des Ă©lĂ©ments du systĂšme, ses points, ses atomes ou ses constituants Ă©lĂ©mentaires ;
  • l’ensemble des prĂ©dicats fondamentaux, propriĂ©tĂ©s de base des Ă©lĂ©ments et relations entre eux ;
  • l’ensemble des opĂ©rateurs, ou fonctions, qui dĂ©terminent davantage la structure du systĂšme.

Souvent par abus de langage, on identifie une structure par l'ensemble U de ses éléments.

Soient U et U' deux structures définies par les relations binaires R et R' respectivement. Une transformation inversible t (une bijection) de U dans U' est un isomorphisme pour R et R' lorsque :

pour tout x et tout y dans U, x R y si et seulement si tx R' ty

S'il existe une telle transformation t, U et U' sont isomorphes — plus prĂ©cisĂ©ment, les structures (U, R) et (U', R') sont isomorphes.

Cette dĂ©finition peut ĂȘtre aisĂ©ment gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă  toutes les relations, quel que soit le nombre de leurs arguments, et aux prĂ©dicats monadiques.

Soient U et U' deux structures définies par les opérateurs binaires + et +' respectivement. Une bijection t de U dans U' est un isomorphisme pour + et +' lorsque :

pour tout x et tout y dans U, t(x + y) = tx +' ty

S'il existe une telle transformation t, U et U' sont isomorphes — plus prĂ©cisĂ©ment, les structures (U, +) et (U', +') sont isomorphes.

Cette dĂ©finition peut ĂȘtre aisĂ©ment gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă  tous les opĂ©rateurs, quel que soit le nombre de leurs arguments.

À un opĂ©rateur binaire +, on peut associer une relation ternaire dĂ©finie par x + y = z. On voit alors que la dĂ©finition d’un isomorphisme pour un opĂ©rateur est un cas particulier de la dĂ©finition d’un isomorphisme pour les relations.

Lorsque les structures sont dĂ©finies avec plusieurs prĂ©dicats, monadiques ou relationnels, et plusieurs opĂ©rateurs, les isomorphismes sont les bijections qui sont des isomorphismes pour tous les prĂ©dicats et tous les opĂ©rateurs. Ainsi dĂ©fini, le concept d'isomorphisme est universel, il peut ĂȘtre appliquĂ© Ă  toutes les structures mathĂ©matiques (les dĂ©finitions d'un homĂ©omorphisme et d'un diffĂ©omorphisme requiĂšrent davantage de prĂ©cisions.)

Les groupes d'automorphismes

Le concept d'automorphisme permet de préciser celui de symétrie. Les permutations, ou transformations, qui laissent la forme inchangée, sont les symétries, ou les automorphismes, du systÚme. Un automorphisme est un isomorphisme interne. Les automorphismes d'une structure U sont les bijections de U dans U qui sont des isomorphismes pour tous les prédicats et tous les opérateurs qui déterminent la structure. Plus explicitement :

Une fonction inversible, ou bijection, de U dans U est un automorphisme pour une relation binaire R lorsque

Cette dĂ©finition d’un automorphisme se gĂ©nĂ©ralise aisĂ©ment aux prĂ©dicats monadiques et Ă  toutes les relations, quel que soit le nombre de leurs arguments. Pour un prĂ©dicat monadique P, une transformation t est un automorphisme lorsque

Dans l’exemple du papillon, la symĂ©trie entre la gauche et la droite est un automorphisme pour les propriĂ©tĂ©s (les prĂ©dicats monadiques) de couleur. Un point a la mĂȘme couleur que son point symĂ©trique.

Une transformation t est un automorphisme pour un opérateur binaire + lorsque

Cette dĂ©finition d’un automorphisme se gĂ©nĂ©ralise aisĂ©ment Ă  tous les opĂ©rateurs, quel que soit le nombre de leurs arguments. t est un automorphisme pour un opĂ©rateur Ă  un argument lorsque

Autrement dit, une transformation est un automorphisme pour un opĂ©rateur monadique (une fonction d'une seule variable) lorsqu'elle commute avec lui. Lorsque des opĂ©rateurs commutent entre eux, ils sont tous des automorphismes les uns vis-Ă -vis des autres, au sens oĂč toute forme dĂ©finie par l'un est conservĂ©e par tous les autres.

Les automorphismes d'une structure forment un groupe, au sens de l'algĂšbre, son groupe de symĂ©tries. Pour tous automorphismes t et u, t ∘ u est un automorphisme et l’inverse de t est un automorphisme. La transformation identique (qui associe toujours x Ă  x) est un automorphisme. Autrement dit :

  • si une forme est conservĂ©e par deux transformations effectuĂ©es sĂ©parĂ©ment, elle est aussi conservĂ©e lorsqu'on effectue les deux transformations l'une Ă  la suite de l'autre. C'est simplement la transitivitĂ© de l'Ă©galitĂ© des formes ;
  • si une forme est conservĂ©e par une transformation, elle est aussi conservĂ©e par la transformation inverse ;
  • en outre, il existe toujours une transformation identique, qui ne transforme rien, qui est donc toujours un automorphisme, puisqu'elle ne peut pas modifier quoi que ce soit.

Ces trois propriétés font de l'ensemble des automorphismes d'un systÚme un groupe pour sa loi de composition interne naturelle.

Exemples

Les isométries

Les isomĂ©tries sont les automorphismes de la structure d'espace mĂ©trique ou, dit autrement, de l'espace pour sa structure mĂ©trique. t est une isomĂ©trie si et seulement si d(x, y) = d(tx, ty) pour tous x et y, oĂč d(x, y) est la distance entre x et y. Ce sont des automorphismes pour toutes les relations binaires d(x, y) = L oĂč L est un nombre rĂ©el positif, parce que d(x, y) = L si et seulement si d(tx, ty) = L.

L’espace euclidien en son entier est un des systĂšmes les plus symĂ©triques, au sens oĂč l’ensemble des façons de permuter simultanĂ©ment tous ses points sans modifier sa structure, son groupe de symĂ©tries, est l’un des moins contraints, parmi les groupes des symĂ©tries gĂ©omĂ©triques. Tous les points de l’espace sont semblables. Ils n’ont pas d’autre qualitĂ© que d’ĂȘtre un point et ils ont tous les mĂȘmes relations avec le reste de l’espace. Que n’importe quel point peut ĂȘtre transformĂ© en n’importe quel autre par une isomĂ©trie traduit cette Ă©galitĂ© de tous les points de l'espace.

Si l’on brise la symĂ©trie de l’espace en introduisant une sphĂšre, alors tous les points ne sont plus semblables : il y a des points sur la sphĂšre, d’autres Ă  l’intĂ©rieur et d’autres Ă  l’extĂ©rieur. En revanche, tous les points de la sphĂšre sont semblables. N’importe lequel d’entre eux peut ĂȘtre transformĂ© en n’importe quel autre par une isomĂ©trie : une rotation autour du centre de la sphĂšre. Comme les chevaliers de la Table Ronde, aucun n'a une position privilĂ©giĂ©e. Ils sont tous Ă©galement placĂ©s les uns par rapport aux autres.

Le concept d'isométrie est à la base d'une définition mathématique unifiée de la symétrie[1]. Elle s'applique au cas Euclidien (avec ou sans contraintes de « couleur »), aux fonctions, distributions de probabilités, espaces finis, graphes, chaßnes de caractÚres, etc.). Elle a été utilisée pour classer les isométries de l'espace-temps de Minkowski (qui est celui de la relativité restreinte)[2].

Les symétries des molécules et des cristaux

La structure d'une molĂ©cule ou d'un cristal est dĂ©finie en mĂ©canique quantique par la fonction d'onde de tous ses constituants, noyaux et Ă©lectrons. Mais pour de nombreux usages, on peut modĂ©liser la structure simplement par les positions des centres des atomes ou des ions. Avec un tel modĂšle, la structure est complĂštement dĂ©crite avec les prĂ©dicats monadiques « est le centre d'un atome de l'espĂšce i » et « est le centre d'un ion de l'espĂšce j ». Les symĂ©tries de la molĂ©cule ou du cristal peuvent ĂȘtre alors dĂ©finies comme les isomĂ©tries de l'espace qui sont aussi des automorphismes pour les prĂ©dicats monadiques de structure. Les symĂ©tries transforment toujours le centre d'un atome ou d'un ion en un centre d'un atome ou d'un ion de mĂȘme espĂšce.

Une rotation d'un sixiÚme de tour permute les atomes de la molécule de benzÚne sans modifier la structure.
La molécule d'éthane


 et celle de C60.
Les structures cristallines, ici, celle du diamant, rĂ©pĂštent un mĂȘme motif dans trois directions non-coplanaires. Elles sont symĂ©triques par translation.
Les empilements de sphĂšres dures sont des modĂšles de la structure de certains cristaux.
En zoomant sur une spirale logarithmique on peut voir ses symĂ©tries, parce qu'une homothĂ©tie fait le mĂȘme effet qu'une rotation.
Les formes naturelles peuvent combiner plusieurs types de symétrie. Une onde circulaire périodique par exemple est symétrique à la fois pour les rotations autour de son centre et pour les translations dans le temps d'un multiple de sa période.

Les similitudes

Selon l'usage courant une structure et un modĂšle rĂ©duit ont la mĂȘme forme. Pour prĂ©ciser ce concept de forme, il faut dĂ©finir les automorphismes de l'espace comme des similitudes. Elles conservent les rapports de distance, elles sont donc des automorphismes pour les prĂ©dicats quaternaires d(A, B) = k.d(C, D), pour tous les nombres rĂ©els positifs k. Plus explicitement, lorsque s est une similitude :

d(A, B) = k.d(C, D) si et seulement si d(sA, sB) = k.d(sC, sD)

pour tous les points A, B, C et D et tout nombre réel positif k.

La spirale logarithmique

Une spirale logarithmique est définie avec l'équation

oĂč et sont les coordonnĂ©es polaires d'un point P.

Cette équation détermine le prédicat monadique « est sur la spirale » :

si et seulement si P est sur la spirale.

Une telle spirale est invariante pour toutes les transformations composées d'une rotation d'angle et d'une homothétie de rapport . Ces similitudes d'angle et de rapport sont donc les symétries de la spirale.

Les mouvements périodiques

Un mouvement périodique est une structure symétrique pour les translations dans le temps d'un multiple de sa période.

Les trajectoires pĂ©riodiques (les oscillations, les vibrations, les mouvements des satellites
) sont des structures spatio-temporelles symĂ©triques pour certaines translations dans le temps. T est une pĂ©riode d'une trajectoire lorsque (x, t) est sur la trajectoire si et seulement si (x, t + T) l'est aussi. Les translations de durĂ©e T, 2T, 3T
 considĂ©rĂ©es comme des transformations de l'espace-temps sont des automorphismes pour le prĂ©dicat monadique « est sur la trajectoire ».

Les symétries de l'espace-temps

La structure de l'espace-temps peut ĂȘtre dĂ©finie par la pseudo-mĂ©trique de Minkowski : Ă  deux points quelconques et de coordonnĂ©es et respectivement, on associe un nombre rĂ©el, positif ou nĂ©gatif (le carrĂ© de sa distance relativiste):

oĂč est la vitesse de la lumiĂšre.

Une transformation est une symétrie si et seulement si pour tous et :

Autrement dit, si et seulement si , pour toute constante réelle .

Les symĂ©tries de l'espace-temps sont les automorphismes pour tous les prĂ©dicats binaires , oĂč est n'importe quel nombre rĂ©el.

Les symétries de l'espace-temps forment le groupe de Poincaré.

Les symĂ©tries de l'espace et du temps ont une importance fondamentale pour la physique Ă  cause du principe de l'Ă©galitĂ© de tous les observateurs. Comme autour d'une table ronde nous sommes tous Ă©galement placĂ©s les uns par rapport aux autres. Aucun d'entre nous n'a une position privilĂ©giĂ©e. Toute observation faite par l'un peut ĂȘtre faite par un autre. On peut donc permuter les observateurs sans modifier les observations. Puisqu'Ă  chaque observateur est liĂ© un rĂ©fĂ©rentiel, les symĂ©tries de l'espace-temps doivent permettre de transformer n'importe quel rĂ©fĂ©rentiel en n'importe quel autre. Le groupe des symĂ©tries de l'espace-temps est donc une expression mathĂ©matique du principe de l'Ă©galitĂ© de tous les observateurs.

Dans le domaine vivant

Les fleurs de passiflores sont célÚbres pour superposer plusieurs symétries radiales suivant les organes concernés.

La plupart des ĂȘtres vivants supĂ©rieurs se dĂ©veloppent selon un plan d'organisation qui suit une symĂ©trie en biologie (en), radiaire ou axiale. Seuls quelques ĂȘtres trĂšs primitifs comme les Ă©ponges ne montrent aucune symĂ©trie dans leur dĂ©veloppement (et encore, certaines Ă©ponges ont des formes gĂ©omĂ©triques et leurs spicules peuvent Ă©galement en avoir).

Dans le rÚgne végétal

La plupart des plantes suivent une symĂ©trie radiaire autour de la tige ; Ă  cette symĂ©trie s'ajoute souvent une symĂ©trie bilatĂ©rale au niveau des feuilles, et une nouvelle symĂ©trie radiaire (« actinomorphie ») ou bilatĂ©rale (« zygomorphie ») au niveau des fleurs, qui est une caractĂ©ristique majeure dans leur classification — certaines fleurs n'ont toutefois aucune symĂ©trie, et sont appelĂ©es fleurs « asymĂ©thranthes ».

Dans le rĂšgne animal

Tous les animaux pluricellulaires à l'exception des éponges et de quelques autres groupes archaïques se développent à partir d'un plan d'organisation suivant une symétrie radiaire ou bilatérale.

Certains ĂȘtres combinent parfois aussi les deux, comme les ctĂ©nophores qui possĂšdent une symĂ©trie « biradiaire », avec deux centres de symĂ©trie radiaire eux-mĂȘmes en symĂ©trie bilatĂ©rale.

« Avec la symĂ©trie radiaire (cnidaires et ctĂ©nophores), on observe un rĂ©seau Ă©pithĂ©lial de neurones de morphologie diffĂ©rente soulignant deux systĂšmes de communication. Le premier systĂšme, rapide (axones de gros diamĂštre, synapses Ă©lectriques bidirectionnelles), facilite la synchronisation de l'activitĂ© contractile de l'animal. Le second systĂšme, plus lent (axones de petit diamĂštre, synapses chimiques), a vocation d'intĂ©gration et prĂ©figure les ganglions
 Les animaux Ă  symĂ©trie bilatĂ©rale prĂ©sentent deux axes de polaritĂ©[3] hautement corrĂ©lĂ©s avec la complexification du systĂšme nerveux », des ganglions qui peuvent fusionner en centres nerveux et une tagmatisation en lien avec l'adaptation aux milieux de vie trĂšs diversifiĂ©s[4].

Divers Bilatériens.

Symétrie bilatérale

La symĂ©trie bilatĂ©rale est extrĂȘmement rĂ©pandue dans le rĂšgne animal, et est notamment la rĂšgle chez les mammifĂšres comme les humains : elle prĂ©sente l'intĂ©rĂȘt de favoriser des dĂ©placements dans une seule direction, dĂ©veloppant la spĂ©cialisation des segments entre la tĂȘte et la queue[5].

Le sous-rĂšgne des bilatĂ©riens regroupe l'essentiel des animaux Ă  symĂ©trie axiale en un mĂȘme groupe phylogĂ©nĂ©tique, mĂȘme s'il comprend quelques animaux qui ont abandonnĂ© cette symĂ©trie pour une autre au fil de l'Ă©volution (Ă©chinodermes, tuniciers...).

Seuls les bilatĂ©riens peuvent ĂȘtre dĂ©crits en termes d'orientation « avant », « arriĂšre », « gauche » et « droite » : les ĂȘtres radiaires ont seulement deux faces (souvent orale et anale ou « aborale »), et un certain nombre de « rayons ».

Symétrie radiaire d'ordre 3

Fossile de Tribrachidium, un animal à symétrie radiaire d'ordre 3.

La symétrie trimérique, présente chez certaines plantes (comme le trÚfle), est quasiment absente du rÚgne animal contemporain. On compte cependant quelques animaux à symétrie trimérique apparente dans le registre fossile, comme l'énigmatique Tribrachidium, fossile du Précambrien.

Symétrie radiaire d'ordre 4

La symĂ©trie d'ordre 4 (« tĂ©tramĂ©rique ») est prĂ©sente chez certains cnidaires, notamment chez les mĂ©duses, hydromĂ©duses et surtout les cubomĂ©duses, ainsi nommĂ©e du fait de leur forme cubique, d'oĂč partent 4 filaments ou touffes de filaments urticants.

  • Carybdea branchi, une cubomĂ©duse caractĂ©ristique, arborant une symĂ©trie radiaire d'ordre 4.
    Carybdea branchi, une cuboméduse caractéristique, arborant une symétrie radiaire d'ordre 4.
  • Les mĂ©duses sĂ©mĂ©ostomes ont Ă©galement une symĂ©trie tĂ©tramĂ©rique.
    Les méduses séméostomes ont également une symétrie tétramérique.
  • Les mĂ©duses couronnes ont une symĂ©trie radiale d'ordre 4, mais souvent dupliquĂ©e.
    Les méduses couronnes ont une symétrie radiale d'ordre 4, mais souvent dupliquée.
  • Les mĂ©duses rhizostomes ont aussi une symĂ©trie radiale d'ordre 4 souvent dupliquĂ©e.
    Les méduses rhizostomes ont aussi une symétrie radiale d'ordre 4 souvent dupliquée.
  • Les hydromĂ©duses forment un groupe trĂšs divers, oĂč la symĂ©trie 4 est rĂ©pandue.
    Les hydromĂ©duses forment un groupe trĂšs divers, oĂč la symĂ©trie 4 est rĂ©pandue.

Symétrie radiaire d'ordre 5

Dans le rÚgne animal, la symétrie radiaire d'ordre 5 (« pentamérique ») est l'apanage des échinodermes, qui regroupent les étoiles de mer, oursins, concombres de mer, ophiures et crinoïdes. Les échinodermes font en réalité partie du groupe biologique des bilatériens, et toutes leurs larves sont organisées selon une symétrie bilatérale, mais à la métamorphose en adulte ils adoptent une symétrie pentamérique ou plus précisément « pentaradiaire », le corps étant organisé selon 5 « rayons », plus ou moins évidents pour l'observateur. Cependant, une partie de l'organisation interne (notamment du systÚme vasculaire) ne respecte pas cette pentamérie, et demeure organisée selon un plan axial.

Chez certaines espĂšces cependant, ces rayons peuvent ĂȘtre surmultipliĂ©s, notamment certaines Ă©toiles de mer qui peuvent avoir plus de 30 bras (comme le « soleil de mer », Pycnopodia helianthoides, mais aussi certaines ophiures[6]), et inversement des problĂšmes de dĂ©veloppement ou les consĂ©quences de la prĂ©dation peuvent rĂ©duire ce nombre (aucun Ă©chinoderme n'a cependant une symĂ©trie fondamentale infĂ©rieur Ă  5 de maniĂšre « normale »).

Enfin certains sous-groupes d'Ă©chinodermes ont partiellement abandonnĂ© la symĂ©trie radiaire pour y superposer une symĂ©trie bilatĂ©rale, restaurant l'idĂ©e d'« avant » et d'« arriĂšre », car ils se meuvent dans un sens unique sur le fond. C'est par exemple le cas de presque toutes les holothuries, mais aussi des oursins irrĂ©guliers. Cependant, les holothuries conservent des organes dupliquĂ©s cinq fois le long du corps (deux lignes dorsale et trois ventrales), et les oursins irrĂ©guliers arborent sur la face dorsale un motif en forme de fleur Ă  5 pĂ©tales, d'oĂč sortent les organes respiratoires.

  • Une Ă©toile de mer avec de trĂšs nombreux bras.
    Une Ă©toile de mer avec de trĂšs nombreux bras.
  • Une ophiure Ă  six bras.
    Une ophiure Ă  six bras.
  • Un crinoĂŻde aux bras trĂšs ramifiĂ©s. Ils ne sont toujours que 5 Ă  la base.
    Un crinoïde aux bras trÚs ramifiés. Ils ne sont toujours que 5 à la base.
  • Squelette d'oursin irrĂ©gulier. On voit l'anus dĂ©portĂ© vers l'arriĂšre, mais le motif pentamĂ©rique conservĂ©.
    Squelette d'oursin irrégulier. On voit l'anus déporté vers l'arriÚre, mais le motif pentamérique conservé.
  • On voit les trois rangĂ©es de ventouses sur la face ventrale de cette holothurie ; elle a deux rangĂ©es de papilles sur la face dorsale, ce qui fait 5.
    On voit les trois rangées de ventouses sur la face ventrale de cette holothurie ; elle a deux rangées de papilles sur la face dorsale, ce qui fait 5.

Symétrie radiaire d'ordre 6

La symĂ©trie d'ordre 6 (« hexamĂ©rique ») se retrouve chez de nombreux cnidaires, en particulier dans le groupe des Hexacorallia, qui regroupe les anĂ©mones de mer, coraux rĂ©cifaux et certains autres groupes comme les coraux noirs. Cette symĂ©trie est cependant peu visible Ă  l’Ɠil nu, d'abord parce que les rayons sont souvent subdivisĂ©s chez ces animaux, qui se contentent rarement de 6 tentacules, et ensuite parce que cette symĂ©trie touche essentiellement les polypes, souvent minuscules et pouvant former des colonies massives et le plus souvent non gĂ©omĂ©triques.

  • Une anĂ©mone peu subdivisĂ©e, Ă  2x6 bras.
    Une anémone peu subdivisée, à 2x6 bras.
  • corail noir : on voit les 6 tentacules de chaque polype.
    corail noir : on voit les 6 tentacules de chaque polype.
  • Calice calcaire d'un polype de corail.
    Calice calcaire d'un polype de corail.
  • Certaines Ă©toiles de mer aberrantes comme Leptasterias aequalis ont 6 bras, mais cette symĂ©trie est secondaire.
    Certaines étoiles de mer aberrantes comme Leptasterias aequalis ont 6 bras, mais cette symétrie est secondaire.

Symétrie radiaire d'ordre 7

Aucun animal de symétrie heptamérique n'a encore jamais été découvert, actuel comme fossile (cette symétrie existe cependant superficiellement chez certaines plantes). Seules quelques espÚces peuvent acquérir secondairement dans leur développement ce genre de plan d'organisation, comme l'étoile de mer Luidia ciliaris, qui demeure cependant fondamentalement un bilatérien à développement d'abord pentaradiaire, puis heptaradiaire (avec une marge d'erreur).

Cette absence a cependant inspiré certains auteurs de fiction comme Ted Chiang, qui met en scÚne des extraterrestre « heptapodes » dans L'Histoire de ta vie (Story of Your Life), porté au cinéma par Denis Villeneuve dans le film Premier Contact.

Symétrie radiaire d'ordre 8

Les Vérétilles sont des octocoraux au corps mou.

La symétrie d'ordre 8 est présente dans le rÚgne animal, notamment chez certains cnidaires comme les octocoraux (groupe qui contient notamment les gorgones) et les trachyméduses, cependant elle est souvent considérée comme une symétrie d'ordre 4 dupliquée.

  • Le « corail rouge » de MĂ©diterranĂ©e est un octocorail, dont les polypes ont 8 tentacules.
    Le « corail rouge » de Méditerranée est un octocorail, dont les polypes ont 8 tentacules.
  • Les trachymĂ©duses ont une symĂ©trie d'ordre 8.
    Les trachyméduses ont une symétrie d'ordre 8.
  • Certaines Ă©toiles de mer aberrantes comme Meridiastra calcar ont 8 bras, mais cette symĂ©trie est secondaire.
    Certaines étoiles de mer aberrantes comme Meridiastra calcar ont 8 bras, mais cette symétrie est secondaire.

La symĂ©trie d'ordre 9 ne semble pas exister dans le rĂšgne animal (ni mĂȘme comme rĂ©plicat d'une symĂ©trie d'ordre 3, elle-mĂȘme absente) mis Ă  part quelques formes Ă  symĂ©trie secondaire comme l'Ă©toile de mer Luidia senegalensis. Toutes les symĂ©tries supĂ©rieures Ă  ce nombre sont des rĂ©plications de symĂ©tries plus rĂ©duites.

Bibliographie

  • Amaury Mouchet, L'ÉlĂ©gante EfficacitĂ© des symĂ©tries, Dunod, 2013 (ISBN 9782100589371) 240 pages
  • Henri Bacry, La SymĂ©trie dans tous ses Ă©tats, Vuibert, 2000 (ISBN 9782711752676) 447 pages
  • Claude Cohen-Tannoudji, Yves Sacquin, SymĂ©trie et brisure de symĂ©trie, EDP Sciences, 1999 (ISBN 9782868833990)
  • Jean SivardiĂšre, Description de la symĂ©trie (ISBN 9782868837219) et SymĂ©trie et propriĂ©tĂ©s physiques (ISBN 9782868837226), EDP Sciences, 2004
  • Bas van Fraassen, Lois et symĂ©trie, Vrin, 1994 (ISBN 9782711612185) 520 pages
  • Hermann Weyl, SymĂ©trie et mathĂ©matique moderne, Champs|Flammarion, 1964 (ISBN 2080813668) 153 pages
  • CĂ©cile Malgrange, Christian Ricolleau et François Lefaucheux, SymĂ©trie et propriĂ©tĂ©s physiques des cristaux, Ă©d. EDP Sciences, 2011 (ISBN 9782759804993) 496 pages
  • Sidney Kettle, Christine Assfeld, Xavier Assfeld, SymĂ©trie et structure, thĂ©orie des groupes en chimie, Masson, 1997 (ISBN 9782225855269) 379 pages

Voir aussi

Notes et références

  1. Michel Petitjean, « A Definition of Symmetry », Symmetry: Culture and Science, vol. 18, no 2--3,‎ , p. 99--119 (en accĂšs libre sur HAL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01552499).
  2. Michel Petitjean, « About Chirality in Minkowski Spacetime », Symmetry, vol. 11, no 10,‎ , p. 1320 (DOI https://doi.org/10.3390/sym11101320) (en accĂšs libre).
  3. Axe de polarité antéro-postérieur et dorso-ventral.
  4. Marie-HélÚne Canu, Vincent Bérézowski, Patrick Duriez, Cécile Langlet, Pascal Mariot, Olivier Pétrault, Physiologie humaine, Dunod, (lire en ligne), p. 58.
  5. (en) Loren E. Babcock, « Asymmetry in the fossil record », European Review, vol. 13, no (Supplement S2),‎ , p. 135-143 (DOI 10.1017/S1062798705000712)
  6. (en) Christopher Mah, « Let's Learn About Multi-armed OPHIUROIDS! », sur Echinoblog, .
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