AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Polype (zoologie)

Le polype est une des deux formes que peuvent prendre les animaux du phylum des cnidaires (la forme pĂ©lagique Ă©tant la mĂ©duse). Les polypes sont plutĂŽt cylindriques et allongĂ©s comme un vase. Il s'agit d'un stade sessile et benthique qui peut ĂȘtre colonial avec les polypes interconnectĂ©s entre eux, ou solitaire, fixĂ© au substrat par un pied disquaire nommĂ© hydrorhize. À l'opposĂ© du pied du polype se trouve sa bouche entourĂ©e de tentacules. La taille des polypes varie de quelques millimĂštres Ă  plusieurs dizaines de centimĂštres de long.

Photo UV de polypes coralliens[1].

Étymologie

Le nom de Polype a Ă©tĂ© donnĂ© par RenĂ© Antoine Ferchault de RĂ©aumur[2] Ă  ces organismes car ils ressemblaient Ă  des poulpes (du grec ancien: Ï€ÎżÎ»Ï, poly, "beaucoup" et Ï€ÎżÏÏ‚, pous, "pied") dans leur structure globale : une bouche centrale et des tentacules tout autour.

Classification

Reproduction des cnidaires.

Les polypes sont les unités individuelles des organismes de la classe des Anthozoaires, qui comprend notamment les anémones de mer et les coraux. La classe des Hydraires comprend en revanche des individus au stade de polype ou de méduse selon l'étape dans leur cycle de vie[3]. Le polype est alors dans cette classe une étape de développement de l'organisme. Une planula se développe par métamorphose en un polype qui grandit jusqu'à développer des étages médusaires qui pourront se détacher et devenir des méduses à part entiÚre. Ce processus de séparation est appelé strobilation. Selon les espÚces, le polype peut répéter ce processus plusieurs fois ou bien ne strobiler qu'une seule méduse et mourir juste aprÚs.

La classe des Scyphozoaires (communément méduses) est caractérisée par le stade médusaire. Le stade de développement sous forme de polype est parfois absent selon les familles de cette classe.

Anatomie

Comparaison anatomique entre un polype et une méduse : ces deux formes sont analogues.

Les polypes sont organisĂ©s de maniĂšre similaire Ă  un tube fixĂ© Ă  un substrat. Ils sont cylindriques, fixĂ©s par un pĂ©dicule appelĂ© l'hydrorhize. À leur base se situe la frude aluscaire de leur intestin grĂȘle et au-dessus se trouve leur colonie gastrique renflĂ©e. À leur sommet se trouve leur bouche entourĂ©e de tentacules. Ils n'ont pas d'anus et le rejet des dĂ©chets se fait par la bouche ou par simple Ă©change direct avec l'eau.

La paroi est constituĂ©e d'un ectoderme et d'un endoderme sĂ©parĂ©s par la mĂ©soglĂ©e. L'ectoderme est constituĂ© d'une seule couche de cellules sĂ©crĂ©tant un mucus. Leur base possĂšde des myofibrilles (muscles) lisses longitudinales d'oĂč leur nom de myo-Ă©pithĂ©lio-glandulaires. Entre ces cellules, on trouve des cellules sensitives neuropithĂ©liales (neurones) en fuseau avec une soie tactile externe. Leur base est en rapport avec une cellule myo-Ă©pithĂ©liale ou avec des cellules nerveuses par des filaments ramifiĂ©s.


Reproduction

La reproduction asexuée par bourgeonnement est presque universelle chez les polypes. Il est possible que celle-ci soit couplée à une reproduction sexuée si le polype relùche ses gamÚtes dans l'eau. Si c'est le cas, le polype est totalement dépourvu d'organes sexuels[3].

Reproduction asexuée

Dans la plupart des cas, la reproduction asexuée implique un lien physique entre l'organisme fils et son parent. Lorsque ces liens sont maintenus entre les polypes, on observe la formation d'une colonie. Ces colonies peuvent atteindre de grandes tailles, allant jusqu'à quelques dizaines de centimÚtres. La méthode exacte de liaison entre les polypes apparentés peut varier selon les espÚces de colonies. Les coraux qui constituent les récifs marins sont des colonies de polypes renforcées par un exosquelette calcaire[4].

Une autre forme de reproduction asexuée consiste en une frustulation[5]. C'est une forme de scissiparité par laquelle des fragments de tissu (les frustules) s'isolent à l'extrémité des stolons du polype et s'en détachent. Emportés par le courant, ces frustules se fixent sur un substrat et forment un polype primaire[6].

Reproduction sexuée

Les polypes Ă  la reproduction sexuĂ©e (majoritairement des coloniaux) enferment leur matĂ©riel gĂ©nĂ©tique en ramĂštes qui contiennent les gĂšnes parentaux et maternels[7]. La fĂ©condation peut avoir lieu s'il y a rencontre entre deux ramĂštes. Si ces deux proviennent du mĂȘme individu il y a autofĂ©condation, autrement il y a fĂ©condation croisĂ©e. Les ramĂštes fĂ©condĂ©es vont se dĂ©velopper en un zygote qui va Ă©voluer en une planula. Cette larve ciliĂ©e peut se dĂ©placer pour aller se fixer sur un substrat propice Ă  son dĂ©veloppement. Elle va organiser un rĂ©seau stolonaire (l'hydrorhize) qui lui permet de bien s'ancrer au substrat. Le bourgeonnement de nouveaux polypes Ă  partir de cette hydrorhize (bourgeonnement polypien) conduit Ă  la formation d'une colonie (polype secondaire), qui dĂ©veloppera ensuite un squelette commun.

La grande majorité des coraux durs (scléractiniaires) sont à la forme adulte des colonies hermaphrodites de polypes[4]. Le relùchement de leurs gamÚtes dans l'eau dure un bref instant et ne se produit que quelques nuits par année. Ce phénomÚne trÚs coordonné entre coraux garantit un maximum de fécondations[8].

Notes et références

  1. (en) Julian Clifton, « 6. Evaluating Contrasting Approaches to Marine Ecotourism: ‘Dive Tourism’ and ‘Research Tourism’ in the Wakatobi Marine National Park, Indonesia », dans Contesting the Foreshore, Amsterdam University Press, (ISBN 978-90-485-0534-0, lire en ligne), p. 151–168.
  2. Rebecca Stott, Darwin's ghosts : the secret history of evolution, Spiegel & Grau, (ISBN 978-1-4000-6937-8 et 1-4000-6937-8, OCLC 754714047, lire en ligne)
  3. « Chisholm, Hugh, (22 Feb. 1866–29 Sept. 1924), Editor of the EncyclopĂŠdia Britannica (10th, 11th and 12th editions) », dans Who Was Who, Oxford University Press, (lire en ligne)
  4. A. J. Heyward et R. C. Babcock, « Self- and cross-fertilization in scleractinian corals », Marine Biology, vol. 90, no 2,‎ , p. 191–195 (ISSN 0025-3162 et 1432-1793, DOI 10.1007/bf00569127, lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. Pierre-Paul Grassé, Traité de zoologie. Anatomie, systématique biologie, Masson, , p. 17
  6. Grassé 1993, p. 215.
  7. Ami Schlesinger, Esti Kramarsky-Winter, Hanna Rosenfeld et Rachel Armoza-Zvoloni, « Sexual Plasticity and Self-Fertilization in the Sea Anemone Aiptasia diaphana », PLoS ONE, vol. 5, no 7,‎ , e11874 (ISSN 1932-6203, DOI 10.1371/journal.pone.0011874, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. P. L. Harrison, R. C. Babcock, G. D. Bull et J. K. Oliver, « Mass Spawning in Tropical Reef Corals », Science, vol. 223, no 4641,‎ , p. 1186–1189 (ISSN 0036-8075 et 1095-9203, DOI 10.1126/science.223.4641.1186, lire en ligne, consultĂ© le ).

Annexes

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.