Accueil🇫🇷Chercher

Colocolo

Le Colocolo, également appelé Chat des pampas, est une espèce (Leopardus colocolo) de félins ou une sous-espèce (Leopardus colocolo colocolo) du Chat des pampas. Son statut taxonomique est débattu depuis les années 1990, les analyses morphologiques et génétiques donnant des résultats contradictoires. Le Colocolo est considéré tantôt comme une sous-espèce (par exemple par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)) tantôt comme une espèce (par exemple par la CITES ou Mammal Species of the World).

Plus petit qu'un chat domestique, le Colocolo possède une fourrure roussâtre Ă  grise distinctement marquĂ© de rayures ou de taches rappelant des rosettes de couleur brun-rouille. Le Colocolo vit au Chili dans les zones de fruticĂ©es, dans le páramo ou dans les forĂŞts de xĂ©rophytes entre 1 800 et 4 100 m d'altitude. L'UICN classe le Chat des pampas comme quasi-menacĂ©.

Leopardus colocolo colocolo

DĂ©nomination

Le nom scientifique est Leopardus colocolo lorsqu'il est considéré comme une espèce et Leopardus colocolo colocolo pour une sous-espèce. Des synonymes du terme Leopardus existent : Oncifelis et Lynchailurus[1] - [2].

Description

Le Colocolo est un fĂ©lin petit et robuste dont le corps mesure de 56 Ă  67 cm de long et la queue de 29 Ă  32 cm. Le poids est en moyenne de kg[3]. Les deux sous-espèces se reconnaissant Ă  leur robe diffĂ©rente :

  • L. c. colocolo est roussâtre Ă  gris foncĂ© avec des rayures de couleur rouille. Les marques sont constituĂ©es de rayures sur les flancs, de deux bandes sur chaque joue et de quatre Ă  cinq anneaux sur la queue, dont les deux dernières sont les plus foncĂ©es. Deux bandes marron foncĂ© marquent les jambes. La poitrine porte des taches noires. L'intĂ©rieur des membres, le dessous de la queue, le ventre et la gorge sont plus clairs, dans des tons blanchâtres avec des marques rouille-ocre. L'arrière des oreilles est de couleur cannelle, avec le rebord et les pinceaux auriculaires noirs[4]
  • L. c. wolffsohni ressemble Ă  L. c. colocolo mais les flancs sont marquĂ©s de grosses taches ressemblant Ă  des rosettes, de couleur roux-brun avec le bord plus foncĂ©. L'arrière des oreilles est de couleur grisâtre avec une petite marque ronde de couleur grise. La queue est rayĂ©e de huit anneaux brun-rouge. Les marques sur les jambes et sur les parties internes du corps sont plus sombres que chez L. c. colocolo, presque noires[4].

Le Colocolo est plus grand que le Chat du Pantanal et sa robe est différente. Le Chat des pampas (L. pajeros) peut être de la même taille que le Colocolo et partager une robe similaire à L. c. wolffsohni[4].

Comportement

Les connaissances sur le Colocolo sont très faibles. On pense qu'il chasse des petits mammifères et des petits oiseaux. Le Cochon d'Inde composerait la majorité de son alimentation avec les rongeurs comme la Viscache et les Tinamous[3].

Taxonomie

Leopardus : la lignée des ocelots

Arbre phylogénétique du genre Leopardus[5]

Leopardus





Leopardus jacobita - Chat des Andes



Leopardus colocolo - Chat des Pampas





Leopardus tigrinus - Oncille (Chat-tigre)



Leopardus guigna - Guigna (Chat du Chili)



Leopardus geoffroyi - Chat de Geoffroy





La phylogénie s'est longtemps basée sur l'étude des fossiles d'un animal afin de préciser l'apparition et l'évolution d'une espèce. La phylogénie moderne s'appuie essentiellement sur les analyses génétiques en raison du nombre peu important de fossiles de félins. Le premier félin est apparu il y a onze millions d'années[5].

Les félins ont divergé en huit lignées distinctes. La lignée des ocelots, correspondant au genre Leopardus est la quatrième par ordre de divergence. Il y a neuf millions d'années, les félins migrent pour la première fois vers le continent américain en passant par la Béringie[Note 1] - [5].

Le niveau des ocĂ©ans remontent Ă  nouveau au cours du Miocène, et les prĂ©curseurs des lignĂ©es de l'ocelot, du lynx et du puma se trouvent isolĂ©s des populations du vieux continent. La lignĂ©e de l'ocelot commence Ă  diverger il y a huit millions d'annĂ©es. Elle se distingue notamment par un nombre de chromosomes diffĂ©rents de celui des autres lignĂ©es : 36 chromosomes au lieu de 38. Durant le Pliocène, il y a deux Ă  trois millions d'annĂ©es, le niveau des ocĂ©ans baisse Ă  nouveau : l'isthme de Panama Ă©merge et permet aux fĂ©lins, et notamment Ă  la lignĂ©e de l'ocelot, de conquĂ©rir l'AmĂ©rique du Sud[Note 2]. La diversification en espèces s'opère durant cette pĂ©riode et le dernier ancĂŞtre commun du genre Leopardus est datĂ© d'il y a 2,9 millions d'annĂ©es[5].

Le cas du Chat des pampas

Un « Chat des pampas » dont la subdivision en espèce ou sous-espèces est encore très débattue.

La classification du Chat des pampas (Leopardus colocolo), et donc du Colocolo qui en découle, est encore fortement débattue. Dans les années 1990, des études morphologiques, basées sur la couleur et le patron du pelage, des mesures crâniennes et l'observation de l'habitat tendent vers la séparation de l'espèce en trois espèces distinctes : Leopardus braccatus (Cope, 1889), Leopardus pajeros et Leopardus colocolo[4] - [6].

Les études génétiques n'ont pas validé cette hypothèse[7] - [8] amenant certaines autorités et notamment l'Union internationale pour la conservation de la nature à considérer le Colocolo comme une sous-espèce en attendant que de nouvelles études puissent valider définitivement ce statut taxonomique[1], d'autres pensant qu'il s'agit « quasiment d'une espèce distincte »[9] et la validité des études génétiques est discutée[10].

Sous-espèces

Lorsque le Colocolo est considéré comme une espèce englobant Leopardus pajeros et Leopardus braccatus, huit sous-espèces sont reconnues[11] :

Lorsque le Colocolo est considéré comme une espèce séparée, deux sous-espèces sont reconnues[12] :

  • Leopardus colocolo colocolo (Molina, 1782) – Province du Valparaiso[9] - [10].
  • Leopardus colocolo wolffsohni (GarcĂ­a-Perea, 1994)[9] - [10].

Distribution et habitat

Aire de répartition du Chat des pampas en tant qu'espèce unique (en rose) et aire de répartition théorique du Colocolo (en rouge).

La sous-espèce L. c. wolffsohni vit au nord du Chili, dans les zones de fruticĂ©es et le páramo. Les spĂ©cimens Ă©tudiĂ©s ont Ă©tĂ© capturĂ©s entre 2 000 et 4 100 m d'altitude. La seconde sous-espèce, L. c. colocolo, se trouve au centre du Chilie, dans les forĂŞts subtropicales de XĂ©rophytes pour des altitudes de 1 800 m[4]

L'Union internationale pour la conservation de la nature considère le Chat des Pampas comme une espèce unique regroupant L. colocolo, L. braccatus et L. pajeros ; elle la classe comme « quasi-menacé » (NT) en raison de la réduction importante de son habitat. La résolution du statut taxonomique du Chat des pampas est considéré comme un point important pour la sauvegarde de ces félins[1]. La CITES le liste en annexe II[13].

Notes et références

Notes

  1. La Béringie correspond au détroit de Béring. Il s'agit d'un pont de terre entre l'Asie et l'Amérique qui est apparu plusieurs fois au cours des récentes périodes géologiques.
  2. Cette période est appelée Grand échange interaméricain. L'Amérique du Sud était isolée des autres continents depuis des dizaines de millions d'années. L'arrivée des félins correspond notamment à la disparition des grands prédateurs du continent sudaméricain.

Références

  1. (en) Référence UICN : espèce Leopardus colocolo
  2. (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Leopardus Gray, 1842
  3. (en) Mel Sunquist et Fiona Sunquist (photogr. Terry Whittaker et autres), Wild Cats of the World, Chicago, The University of Chicago Press, , 416 p., Relié (ISBN 978-0226779997 et 0-226-77999-8, présentation en ligne)
  4. (en) R. Garcia-Perea, « The pampas cat group (Genus Lynchailurus Severertzov 1858) (Carnivora: Felidae), A systematic and biogeographic review », American Museum Novitates, no 3096,‎ , p. 1-35 (lire en ligne)
  5. Stephen O'Brien et Warren Johnson, « L'évolution des chats », Pour la science, no 366,‎ (ISSN 0153-4092) basée sur (en) W. Johnson et al., « The late Miocene radiation of modern felidae : a genetic assessment », Science, no 311,‎ et (en) C. Driscoll et al., « The near eastern origin of cat domestication », Science, no 317,‎
  6. Rémy Marion (dir.), Cécile Callou, Julie Delfour, Andy Jennings, Catherine Marion et Géraldine Véron, Larousse des félins, Paris, Larousse, , 224 p. (ISBN 2-03-560453-2 et 978-2035604538, OCLC 179897108)., « Chat des Pampas Leoparuds Colocolo », p. 94
  7. (en) W. E. Johnson et al., « Disparate phylogeographic patterns of molecular genetic variation in four closely related South American small cat species », Molecular Ecology, vol. 8, no s1,‎ , S79-S94 (DOI 10.1046/j.1365-294X.1999.00796.x)
  8. (en) D. Macdonald et A. Loveridge, The Biology and Conservation of Wild Felids, Presse universitaire d'Oxford, , 784 p. (ISBN 978-0-19-923445-5)
  9. (en) D. E. Wilson et R. A. Mittermeier, Handbook of the Mammals of the World, Barcelone, Lynx Edicions, (ISBN 978-84-96553-49-1), « Colocolo (Leopardus colocolo) »
  10. (en) A.L. Barstow et D.M. Leslie, « Leopardus braccatus (Carnivora: Felidae) », Mammalian Species, vol. 44, no 1,‎ , p. 16–25 (DOI 10.1644/891.1)
  11. (en) The Pampas Cat
  12. (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Leopardus colocolo Molina, 1782.
  13. (fr) RĂ©fĂ©rence CITES : taxon Leopardus colocolo (Molina, 1782) (sur le site du ministère français de l'Écologie)

Annexes

Articles connexes

Références taxinomiques

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.