Jaguar européen
Panthera gombaszoegensis
- Jansofelis vaufreyi Bonifay, 1971
- Panthera toscana Schaub, 1949
- Panthera schreuderi Koenigswald, 1960
Le jaguar europĂ©en (Panthera gombaszoegensis) est une espĂšce Ă©teinte de fĂ©lins du PliocĂšne supĂ©rieur et du PlĂ©istocĂšne infĂ©rieur. Il vivait il y a environ 1,5 million dâannĂ©es sur le continent europĂ©en.
Les fossiles
Les premiers restes fossiles de cet animal ont Ă©tĂ© mis au jour Ă Olivola, dans le nord de l'Italie ; dâautres ont Ă©tĂ© trouvĂ©s en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, en France et aux Pays-bas.
Des restes fossiles attribuĂ©s Ă une forme semblable ont Ă©tĂ© exhumĂ©s en Afrique de lâEst : elle possĂ©dait des caractĂšres communs avec le tigre et le lion[1], ce qui laisse penser quâil y a un lien entre ces trois espĂšces.
En France, la plupart des fossiles de cette espĂšce ont Ă©tĂ© trouvĂ©s dans des grottes. La grotte d'Artenac (Charente) a livrĂ© deux crĂąnes Ă peu prĂšs complets et un ensemble d'ossements important[2] ; on le trouve aussi au Vallonet (Alpes-Maritimes), dans la grotte de Belle-Roche en Belgique,âŠ
Il est rare dans le PlĂ©istocĂšne français. Il disparaĂźt Ă la fin de la glaciation de Mindel[2] (vers â350 000 ans).
Apparences et habitudes
Le jaguar europĂ©en Ă©tait plus grand que les jaguars amĂ©ricains actuels[1], avec un poids de 70 Ă 210 kilos, ce qui laisse penser quâil pouvait chasser de plus grosses proies que ceux-ci. LâespĂšce Ă©tait probablement solitaire, comme la panthĂšre ou le jaguar moderne. On a souvent pensĂ© quâelle vivait dans des forĂȘts, avec les habitudes du jaguar, mais des travaux de 2002 suggĂšrent que ce n'Ă©tait pas forcĂ©ment le cas[3].
Il devait avoir un pelage semblable Ă celui de la panthĂšre actuelle pour mieux se fondre dans son environnement.
Liens de parentés
LâespĂšce Panthera gombaszoegensis a beaucoup de points communs avec le lion (Panthera leo) : on pense donc que câest son ancĂȘtre, mais on ne connait pas exactement le lien qui existe entre le jaguar europĂ©en (P. gombaszoegensis), le lĂ©opard (P. pardus), le lion (P. leo), le jaguar (P. onca) et le tigre (P. tigris).
Habitat et environnement
L'environnement oĂč vivait le jaguar europĂ©en n'est pas celui de l'Europe actuelle ; il ressemblait plus aux savanes africaines, c'est-Ă -dire des plaines herbeuses parsemĂ©es dâarbres.
AppelĂ©e Plio-plĂ©istocĂšne (Villafranchien), cette Ă©poque est caractĂ©risĂ©e par un climat et une faune unique, qui mĂȘle souvent rhinocĂ©ros, proboscidiens, bovidĂ©s, chevaux, cervidĂ©s, sangliers, fĂ©lins, canidĂ©s et parfois des primates (macaques, hommes primitifs).
Phylogénie
Cladogramme basĂ© sur l'analyse phylogĂ©nĂ©tique des espĂšces vivantes et Ă©teintes (â ) du genre Panthera rĂ©alisĂ©e par P. Piras et ses collĂšgues en 2018[4]. P. gombaszoegensis y est placĂ©e en groupe frĂšre du Jaguar actuel (Panthera onca) :
Panthera |
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Notes et références
- (en) S. Mol, W. van Logchem et J. de Vos, « New record of the European jaguar, Panthera onca gombaszoegensis (Kretzoi, 1938), from the Plio-Pleistocene of Langenboom (The Netherlands) », Cainozoic Research, vol. 8, nos 1-2,â , p. 35â40 (lire en ligne [sur academia.edu], consultĂ© le ).
- [Delagnes et al. 1999] Anne Delagnes, Jean-François Tournepiche, Dominique Armand, Emmanuel Desclaux, Marie-Françoise Diot, Catherine Ferrier, Virginie Le FillĂątre et Bernard Vandermeersch, « Le gisement PlĂ©istocĂšne moyen et supĂ©rieur d'Artenac (Saint-Mary, Charente) : premier bilan interdisciplinaire », Bulletin de la SociĂ©tĂ© PrĂ©historique Française, vol. 96, no 4,â , p. 469-496 (lire en ligne [PDF] sur halshs.archives-ouvertes.fr, consultĂ© en ), p. 477.
- (en) O'Regan, H.J., A. Turner & D.M. 2002. Wilkinson. European Quaternary refugia: a factor in large carnivore extinction? Journal of Quaternary Science 17(8) 789â795. (Full text pdf)
- (en) Piras, P., Silvestro, D., Carotenuto, F., Castiglione, S., Kotsakis, A., Maiorino, L., Melchionna, M., Mondanaro, A. et Sansalone, G., Serio, C. et Vero, V.A., « Evolution of the sabertooth mandible: A deadly ecomorphological specialization », Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, vol. 496,â , p. 166â174 (DOI 10.1016/j.palaeo.2018.01.034, Bibcode 2018PPP...496..166P)