Steno (réalisateur)
Stefano Vanzina, connu sous le pseudonyme Steno, né le [1] à Rome et mort le dans la même ville, est un réalisateur et scénariste italien.
Nom de naissance | Stefano Vanzina |
---|---|
Naissance |
Rome, Latium (Italie) |
Nationalité | Italienne |
Décès |
(à 71 ans) Rome, Latium (Italie) |
Profession | Réalisateur, Scénariste |
Films notables |
Un americano a Roma Gendarmes et Voleurs Caprice à l'italienne Un flic hors-la-loi Les Deux Colonels |
Biographie
Stefano Vanzina est le fils d'Alberto Vanzina, un journaliste à la Corriere della Sera émigré en Argentine pendant sa jeunesse et de Giulia Boggio, une jeune fille que son père a rencontrée sur un paquebot lors d'un de ses voyages[2]. À trois ans il perd son père et la famille connaît des difficultés économiques graves. Après le lycée, il s'inscrit en faculté de droit, mais ne termine pas les études universitaires.
Il obtient un diplôme de metteur en scène de l'académie des beaux-arts et entre, au milieu des années 1930, au Centro sperimentale di cinematografia.
Il commence à dessiner des caricatures, des vignettes et des articles humoristiques en adoptant le pseudonyme « Steno », qu'il utilisera aussi par la suite au cinéma, ne signant avec son vrai nom qu'en deux occasions, en hommage aux romans de Flavia Steno (it)[3]. Il fait ses débuts à Tribuna Illustrata, puis il rentre à la rédaction du fameux journal humoristique Marc'Aurelio, à cette époque une véritable pépinière de talents avec des noms comme Marcello Marchesi et Federico Fellini. Il y reste pendant cinq ans, en écrivant en même temps des scénarios radiophoniques et des textes pour le théâtre d'avanspettacolo[4].
Les portes du cinéma s'ouvrent pour lui grâce à Mario Mattoli, qui le prend comme scénariste, gagman ainsi qu'aide réalisateur dans plusieurs de ses films. Steno écrit aussi des scripts pour Giorgio Simonelli, Carlo Ludovico Bragaglia, Riccardo Freda et Carlo Borghesio. Enfin, il apparaît comme acteur dans deux films.
En 1949, avec Au diable la célébrité, il fait ses débuts à la réalisation avec huit films en collaboration avec Mario Monicelli, qui est alors déjà son fidèle compagnon scénariste depuis l'immédiat après-guerre. À partir de 1952, avec Totò a colori, il signe seul ses films[5].
Pendant les trente années qui suivent, il se spécialise dans le cinéma comique, et réalise un grand nombre de films qui obtiennent souvent un grand succès grâce aux acteurs chers au grand public, parmi lesquels Totò et Alberto Sordi, mais aussi Aldo Fabrizi, Renato Rascel, les duos Ugo Tognazzi-Raimondo Vianello et Franco Franchi-Ciccio Ingrassia, Johnny Dorelli, Bud Spencer, Lando Buzzanca, Gigi Proietti, Enrico Montesano, Renato Pozzetto, Paolo Villaggio et Diego Abatantuono, et des actrices comme Marisa Allasio, Sylva Koscina, Edwige Fenech, Ornella Muti, Monica Vitti, Mariangela Melato.
Les titres de ses films signent une époque. Réalisateur ironique et parfois impertinent, il subit en 1954 la censure avec la comédie « galante » Les Aventures et les Amours de Casanova, retirée des écrans et remise en circulation après de nombreuses coupures[6]. Une version restaurée de ce film a été présentée dans une rétrospective à la Mostra de Venise 2005[7].
Dans les années 1970 et 1980, il obtient encore le consensus du public avec Société anonyme anti-crime, interprété de façon magistrale par Enrico Maria Salerno, premier opus d'une série policière. Il dirige Bud Spencer dans les quatre films de la série du « pied-plat » et dans six films pour la télévision de la série Le Professeur restée inachevée en raison de sa mort soudaine à la suite d'une attaque cérébrale[8].
Son dernier travail pour le grand écran est La Métropole des animaux, pamphlet irrespectueux sur les laideurs de la société hédoniste italienne de la fin des années 1980, sorti trois mois après sa mort et rapidement retiré des projections par manque de public. Le film est jugé comme un portrait pessimiste pour sa vision négative des êtres humains dans le futur[9].
Il est enterré dans le cimetière Flaminio de Rome[10].
Sténo était marié à Maria Teresa Nati. Il en a eu deux fils connus comme les « frères Vanzina », Enrico (it) et Carlo, qui sont tous deux entrés avec succès dans le monde du cinéma, le premier comme scénariste, le second comme réalisateur et producteur[11]. Comme son fils Enrico l'a mentionné à plusieurs reprises (par exemple dans Une famille italienne), Steno était politiquement sympathisant du Parti libéral italien.
Filmographie partielle
Comme réalisateur
- 1949 : Au diable la célébrité (Al diavolo la celebrità) (coscénariste et coréalisateur avec Mario Monicelli)
- 1949 : Totò cherche un appartement (Totò cerca casa)
- 1950 : Dans les coulisses (Vita da cani)
- 1950 : È arrivato il cavaliere
- 1951 : Gendarmes et Voleurs (Guardie e ladri)
- 1952 : Totò et les femmes (Totò e le donne) (coréalisé avec Mario Monicelli)
- 1952 : Totò a colori
- 1952 : Totò e i re di Roma
- 1953 : Les Infidèles (Le infedeli)
- 1953 : L'uomo, la bestia e la virtù
- 1953 : Drôles de bobines (Cinema d'altri tempi)
- 1954 : Les Gaîtés de la correctionnelle (Un giorno in pretura)
- 1954 : Un americano a Roma
- 1955 : Les Aventures et les Amours de Casanova (Le avventure di Giacomo Casanova)
- 1955 : Piccola posta
- 1956 : Les Week-ends de Néron (Mio figlio Nerone)
- 1957 : Susanna à la crème (it) (Susanna tutta panna)
- 1957 : Femmine tre volte (it)
- 1958 : Mia nonna poliziotto
- 1958 : Totò nella luna
- 1958 : Le Gendarme, le Voleur et la Bonne (Guardia, ladro e cameriera)
- 1959 : Fripouillard et Cie (I tartassati)
- 1959 : Totò à Madrid (ou Un coup fumant) (Totò, Eva e il pennello proibito)
- 1959 : Les temps sont durs pour les vampires (Tempi duri per i vampiri)
- 1960 : Un de la réserve (Un militare e mezzo)
- 1960 : Il était trois flibustiers (I moschettieri del mare)
- 1960 : Le chat miaulera trois fois (A noi piace freddo...!)
- 1960 : Le Lit pour trois (Letto a tre piazze)
- 1961 : C'est parti, mon kiki (Psycosissimo)
- 1961 : Défense d'y toucher (La ragazza di mille mesi)
- 1962 : Les Deux Colonels (I due colonelli)
- 1962 : Copacabana Palace
- 1962 : Totò diabolique (Totò diabolicus)
- 1963 : Totò contre les quatre (Totò contro i quattro)
- 1963 : Les Héros de l'Ouest (it) (Gli eroi del West)
- 1964 : Un monstre et demi (Un mostro e mezzo)
- 1965 : Letti sbagliati (it)
- 1966 : Amore all'italiana
- 1967 : La Grosse Pagaille (La feldmarescialla)
- 1968 : Le Chevalier à la rose rouge (Rose rosse per Angelica)
- 1968 : Caprice à l'italienne (film à sketches) (Capriccio all'italiana)
- 1970 : On ne greffe pas que les cœurs... (Il trapianto)
- 1971 : Comment entrer dans la mafia (Cose di Cosa Nostra)
- 1971 : Comment épouser une Suédoise (Il vichingo venuto dal sud)
- 1972 : Société anonyme anti-crime (La polizia ringrazia)
- 1972 : La Terreur qui louche (it) (Il terrore con gli occhi storti)
- 1972 : Elles sont dingues, ces nénettes (L'uccello migratore)
- 1973 : Anastasia mio fratello
- 1973 : Un flic hors-la-loi (Piedone lo sbirro)
- 1974 : La poliziotta
- 1975 : Le Cogneur (Piedone a Hong Kong)
- 1976 : Fièvre de cheval (Febbre da cavallo)
- 1976 : L'Italia s'è rotta (it)
- 1977 : Enquête à l'italienne (Doppio delitto)
- 1977 : Tre tigri contro tre tigri coréalisé avec Sergio Corbucci
- 1978 : Mes amours (Amori miei)
- 1978 : Pied plat en Afrique (Piedone l'africano)
- 1979 : La patata bollente
- 1979 : Dottor Jekyll e gentile signora
- 1980 : Pied plat sur le Nil (Piedone d'Egitto)
- 1980 : Le Coq du village (Fico d'India)
- 1981 : Le Tango de la jalousie (Il tango della gelosia)
- 1982 : Les Aventures de Miss Catastrophe (Bonnie e Clyde all'italiana)
- 1982 : Banana Joe
- 1982 : Ensemble, c'est un bordel... séparés, un désastre (Quando la coppia scoppia)
- 1982 : Un pari de dingues (Sballato, gasato, completamente fuso)
- 1982 : Dieu les fait et les assemble (Dio li fa poi li accoppia)
- 1983 : Mani di fata (it)
- 1984 : Mi faccia causa (it)
- 1987 : La Métropole des animaux (Animali metropolitani)
- 1988 : Le Professeur a une mémoire d'éléphant (Il professore Fanciulla che ride) (téléfilm)
Comme scénariste
- 1948 : Les Misérables ou L'Évadé du bagne (I miserabili) de Riccardo Freda (coscénariste)
- 1948 : Le Chevalier mystérieux (Il cavaliere misterioso) de Riccardo Freda (coscénariste)
- 1948 : Fifa e arena de Mario Mattoli
- 1949 : Il conte Ugolino de Riccardo Freda
- 1950 : Mon frère a peur des femmes (L'inafferrabile 12) de Mario Mattoli
- 1952 : Cinque poveri in automobile de Mario Mattoli
- 1964 : Ah ! Les Belles Familles (Le belle famiglie) d'Ugo Gregoretti
- 1966 : Rapt à Damas (Delitto quasi perfetto) de Mario Camerini
Publications
En 1993, Sellerio a publié Sotto le stelle del 44, journal que Steno a tenu pendant la guerre. Le volume a été réédité en 2017 par Rubettino.
Hommages
En 2008, pour les vingt ans de sa mort, Steno, genio gentile, un documentaire qui lui est dédié est présenté au festival international du film de Rome.
Notes et références
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Steno » (voir la liste des auteurs).
- « Steno », sur Bibliothèque nationale de France (consulté le ) ; on trouve aussi 1917 : (it) « Steno », sur Enciclopedia del Cinema (consulté le )
- (it) « Fratelli Vanzina, ciak in piazza San Carlo "Il nostro road movie pensando a papà" », sur repubblica.it, (version du 28 février 2019 sur Internet Archive)
- (it) Bruno Ventavoli, Al diavolo la celebrità : Steno dal Marc'Aurelio alla televisione : 50 anni di cinema e spettacolo in Italia, Lindau, , 383 p. (ISBN 978-88-7180-280-0, lire en ligne)
- L'importanza di chiamarsi Steno, in L'Unità, no 20, 1985, p. 14.
- (it) Orio Caldiron, Totò a colori di Steno, Edizioni interculturali, (ISBN 978-88-8837-554-0)
- Perchè è stato ritirato il film su Casanova, in La Stampa, no 61, 1955, p. 6.
- Così Casanova ritorna a sedurre la sua Venezia, in La Stampa, no 229, 2005, p. 32
- È morto Steno re della risata, in Stampa Sera, no 65, 1988, pp. 1-2.
- Questo Steno è pessimista - L'uomo ridiventerà scimmia, in Stampa Sera, no 261, 1987, p. 7.
- « Cimitero Flaminio - Prima Porta », sur cimitericapitolini.it (consulté le )
- (it) « Carlo Vanzina, una vita nel cinema: da Totò ai successi al botteghino (ma non di critica) », sur roma.corriere.it, (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- (en) AllMovie
- (de + en) Filmportal
- (en) IMDb
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :