Forza Italia (parti politique)
Forza Italia, abrĂ©gĂ© en FI, en français : « Allez lâItalie »[N 1], est un parti politique italien de centre droit, libĂ©ral-conservateur, crĂ©Ă© en 1994 par Silvio Berlusconi[9] - [10] - [11], fusionnĂ© avec l'Alliance nationale (AN) le dans Le Peuple de la libertĂ© et refondĂ© en 2013. AncrĂ© au centre droit, il a fait partie des coalitions du PĂŽle des libertĂ©s, de la Maison des libertĂ©s, puis du Peuple de la libertĂ©.
Forza Italia | |
Logotype officiel. | |
Présentation | |
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Président | Vacant |
Fondation | |
Scission de | PdL (2013) |
SiĂšge | Via in Lucina 17, Rome |
Vice-président | Antonio Tajani |
Porte-parole | Giorgio Mulé |
Organisation féminine | Donne Azzurre |
Organisation Ă©tudiante | Studenti per la LibertĂ |
Organisation de jeunesse | Forza Italia Giovani |
Positionnement | Centre droit[1] - [2] Ă droite[3] |
Idéologie | Libéral-conservatisme[4] Démocratie chrétienne[4] Europhilie Populisme[5] - [6] Néolibéralisme[7] |
Affiliation nationale | Coalition de centre droit |
Affiliation européenne | Parti populaire européen |
Groupe au Parlement européen | Parti populaire européen |
Adhérents | 106 000 (2015)[8] |
Couleurs | Bleu |
Site web | www.forzaitalia.it |
Présidents de groupe | |
Députés | Paolo Barelli |
SĂ©nateurs | Licia Ronzulli |
Europarlementaires | Manfred Weber |
Représentation | |
Députés | 45 / 400 |
SĂ©nateurs | 18 / 200 |
Députés européens | 10 / 76 |
Présidents de région | 4 / 20 |
Conseillers régionaux | 73 / 897 |
Histoire
1994-2001
L'association Forza Italia! Association pour le bon gouvernement est constituée le , dans l'office notarial d'Arrigo Roveda à Milan. Elle se constitue en présence de différents professionnels, dirigeants ou proches des entreprises détenues par Fininvest, ou du propriétaire du groupe, Silvio Berlusconi. Parmi eux figurent alors Marcello Dell'Utri, Antonio Martino, Gianfranco Ciaurro, Mario Valducci, Antonio Tajani, Cesare Previti et Giuliano Urbani. Le nom est inspiré par le slogan Forza Italia! utilisé dans la campagne électorale des démocrates-chrétiens en 1987, organisée par Marco Mignani.
Silvio Berlusconi, homme d'affaires, intervient sur des sujets politiques Ă partir de 1992. Le , il dĂ©clare ĂȘtre prĂ©occupĂ© par la situation politique. Le 10 mai son intention se prĂ©cise, il prĂ©side la confĂ©rence « Changer pour renaĂźtre : de nouvelles idĂ©es, de nouvelles personnes ».
Berlusconi semble envisager une implication progressive et ménage alors une certaine discrétion, mais des informations fuitent réguliÚrement, comme celle qui annonce que Giuliano Urbani sera l'idéologue du futur mouvement berlusconiste.
Le 26 janvier 1994, Silvio Berlusconi file la métaphore footballistique en annonçant ce qui restera connu comme sa « descente sur le terrain », en envoyant un message vidéo de 9 minutes pré-enregistré à tous les réseaux télévisés diffusant des journaux d'informations. Il y annonce sa démission de ses responsabilités entrepreneuriales et son implication politique avec la création de son nouveau mouvement, Forza Italia, contre les « vieux gouvernements », contre les « forces immatures », le gouvernement « des gauches et des communistes ». Il propose un « pÎle des libertés », destiné à moderniser le pays, à partir des forces « démocratiques, libérales », appuyé sur les individus, les familles, les entreprises.
Les 27 et 28 mars 1994, le nouveau parti remporte les élections générales italiennes.
VĂ©ritable « entreprise-parti », Forza Italia bĂ©nĂ©ficie de l'empire mĂ©diatique et de la fortune de son dirigeant pour s'imposer immĂ©diatement dans la vie politique italienne. Son ascension est Ă©galement favorisĂ©e par les rĂ©vĂ©lations de lâopĂ©ration mains propres sur le vaste rĂ©seau de corruption qui entraĂźnera la disparition de la DĂ©mocratie chrĂ©tienne et du Parti socialiste[12]. Il est surnommĂ© « parti de plastique », selon la dĂ©finition qui lui avait Ă©tĂ© donnĂ©e pour sa symbiose avec la tĂ©lĂ©vision[13].
2001-2006
Forza Italia obtient 6 806 245 voix (20,93 %) lors des Ă©lections europĂ©ennes de 2004 soit 16 dĂ©putĂ©s sur 78, alors quâil avait obtenu 7 829 624 votes (25,17 %) en juin 1999 (22 dĂ©putĂ©s sur 87).
Ă la suite des Ă©lections rĂ©gionales dâavril 2005, il ne gouvernait plus que trois rĂ©gions (sur 20).
Lors des Ă©lections gĂ©nĂ©rales italiennes de 2006, bien quâayant perdu environ 6 points Ă la Chambre des dĂ©putĂ©s (par rapport aux Ă©lections lĂ©gislatives de 2001), ce parti obtient 23,7 % des voix (soit 9 millions de votants) Ă la Chambre, juste derriĂšre L'Olivier, et quasiment le mĂȘme score de 24 % au SĂ©nat (8,2 millions de voix dans le scrutin national). Il comprend 140 dĂ©putĂ©s (â 28, y compris les Ă©lus Ă lâĂ©tranger) et 79 sĂ©nateurs (+ 3). Auparavant, Forza Italia disposait, jusquâen 2005, de 76 sĂ©nateurs au SĂ©nat de la RĂ©publique et de 173 dĂ©putĂ©s (sur 178 Ă©lus en 2001) Ă la Chambre.
2006-2009
Ă lâautomne 2007, la dissolution du parti est orchestrĂ©e par Silvio Berlusconi, prenant acte des derniers Ă©checs, tant du point de vue Ă©lectoral aprĂšs lâarrivĂ©e du gouvernement Prodi que de celui des divergences des partis de la droite italienne. La disparition de Forza Italia voit la crĂ©ation officielle du Peuple de la libertĂ© (Il Popolo della LibertĂ ), destinĂ© Ă rassembler les diffĂ©rents courants de lâopposition et sâassurer une majoritĂ© de droite lors des Ă©lections futures. Toutefois, Ă la fin novembre, les dĂ©mocrates-chrĂ©tiens de lâUDC (Unione dei Demo-Cristiani) et les sĂ©paratistes de la Ligue du Nord (Lega del Nord, ancienne Ligue lombarde) ne souhaitaient pas rejoindre Berlusconi.
Plusieurs dĂ©clarations controversĂ©es de collaborateurs de justice (Gaspare Spatuzza, Nino GiuffrĂš, ou encore Massimo Ciancimino, fils de lâex-maire de Palerme Vito Ciancimino) ont agitĂ© la sphĂšre politique italienne fin 2009âdĂ©but 2010, en prĂ©tendant quâun pacte entre la mafia et Forza Italia aurait Ă©tĂ© passĂ© en 1993.
Le cofondateur du parti Marcello Dell'Utri a été condamné en 2014 à 7 ans de prison pour complicité avec la mafia[14].
Refondation en 2013
La nouvelle FI, annoncĂ©e en juin 2013, est lancĂ©e le 18 septembre de la mĂȘme annĂ©e et le PdL est officiellement dissous dans la nouvelle Forza Italia le 16 novembre. Le jour avant, un groupe de dissidents (principalement des chrĂ©tiens-dĂ©mocrates), dirigĂ© par le protĂ©gĂ© de Berlusconi Angelino Alfano, font scission en annonçant la fondation d'un nouveau parti appelĂ© Nouveau Centre-droit (NCD). Un autre groupe de membres PdL, dirigĂ© par l'ancien maire de Rome Gianni Alemanno, quitte pour former le groupe « Italie PremiĂšre » et discutent d'une fusion avec FrĂšres d'Italie - Centre-droit national. Selon Berlusconi, le PdL deviendrait une coalition de partis de centre droit, y compris la nouvelle Forza Italia, le Nouveau Centre-droit, une nouvelle tenue conservatrice (avec Gianni Alemanno et FrĂšres d'Italie - Centre-droit national), et la Ligue du Nord. En janvier 2014, Giovanni Toti en est nommĂ© vice-prĂ©sident.
Lors des élections européennes de 2014, Forza Italia, handicapée par les scissions et l'inéligibilité de Berlusconi, ne remporte que 4 614 364 voix, soit 16,81 %, un score nettement en dessous de celui de juin 2009 et ne remporte que 13 députés européens.
Avec les départs de nombreux élus de Forza Italia, comme ceux des Conservateurs et réformistes de Raffaele Fitto, comme auparavant Angelino Alfano du Nouveau Centre-droit, comme fin 2015 Denis Verdini de l'Alliance libéral-populaire-Autonomies, Forza Italia perd plus de la moitié de ses sénateurs entre 2014 et 2015.
Pour les élections générales de 2018, Forza Italia constitue une coalition de centre-droit avec la Ligue du Nord, FrÚres d'Italie et Nous avec l'Italie. Le parti recueille 13,98 %, ce qui le place au deuxiÚme rang au sein de la coalition, et décroche 104 siÚges de députés et 58 de sénateurs. Pour la premiÚre fois lors d'élections générales, le parti de centre-droit est devancé par la Ligue du Nord[15].
Pour les Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 2022, Forza Italia, Ă lâĂ©lectorat vieillissant, est marginalisĂ©e au sein de la coalition de centre-droit par les FrĂšres d'Italie. Il est dĂ©sormais focalisĂ© sur les milieux dâaffaires et une partie des artisans et des petits patrons[16]. Son programme met l'accent sur une baisse massive des impĂŽts, l'introduction dâune « flat tax » Ă 23 %, lâaugmentation du minimum vieillesse ou encore la gratuitĂ© des soins dentaires pour les plus de 65 ans, sans toutefois annoncer la moindre piste de financement[17]. Plus que sur son programme, le parti est avant tout centrĂ© sur la personnalitĂ© de Silvio Berlusconi[16].
RĂ©sultats Ă©lectoraux
Chambre des députés
Année | Voix | % | Rang | SiÚges |
---|---|---|---|---|
1994 | 8 136 135 | 21,01 | 1re | 113 / 630 |
1996 | 7 712 149 | 20,57 | 2e | 123 / 630 |
2001 | 10 923 431 | 29,43 | 1re | 178 / 630 |
2006 | 9 048 976 | 23,72 | 2e | 140 / 630 |
2008 | Remplacé par Le Peuple de la liberté | |||
2013 | RefondĂ© en novembre de la mĂȘme annĂ©e | |||
2018 | 4 596 956 | 14,00 | 4e | 104 / 630 |
2022 | 2 279 130 | 8,11 | 5e | 45 / 400 |
SĂ©nat
Parlement européen
Ălections rĂ©gionales
Région | Année | % | SiÚges | Gouvernement |
---|---|---|---|---|
Abruzzes | 2019 | 9,04 | 3 / 31 |
En coalition |
Vallée d'Aoste | 2018 | 2,92 | 0 / 35 |
Extra-parlementaire |
Basilicate | 2019 | 9,14 | 4 / 19 |
En coalition |
Calabre | 2021 | 17,31 | 8 / 31 |
En coalition |
Campanie | 2015 | 17,81 | 8 / 51 |
Dans l'opposition |
Ămilie-Romagne | 2020 | 2,56 | 1 / 50 |
Dans l'opposition |
Frioul-Vénétie Julienne | 2018 | 12,06 | 5 / 49 |
En coalition |
Latium | 2018 | 14,63 | 6 / 51 |
Dans l'opposition |
Ligurie | 2015 | 12,66 | 3 / 31 |
En coalition |
Lombardie | 2018 | 14,32 | 14 / 80 |
En coalition |
Marches | 2015 | 9,40 | 2 / 30 |
Dans l'opposition |
Molise | 2018 | 9,38 | 5 / 21 |
En coalition |
Ombrie | 2019 | 5,50 | 1 / 21 |
En coalition |
Piémont | 2019 | 8,39 | 6 / 51 |
En coalition |
Pouilles | 2015 | 11,37 | 5 / 51 |
Dans l'opposition |
Sardaigne | 2019 | 8,04 | 6 / 60 |
En coalition |
Sicile | 2017 | 16,37 | 14 / 70 |
En coalition |
Toscane | 2015 | 8,41 | 2 / 41 |
Dans l'opposition |
Trentin-Haut-Adige | 2018 | 2,82 | 1 / 35 |
En coalition |
0,99 | 0 / 35 |
Extra-parlementaire | ||
Vénétie | 2015 | 5,97 | 3 / 51 |
En coalition |
Petits partis adhérents
- La Droite de Francesco Storace (depuis 2014)
- Démocratie chrétienne de Giuseppe Pizza
- Union des démocrates pour l'Europe de Clemente Mastella
- Les Populaires d'Italie demain/Chantier populaire de Francesco Saverio Romano
- Grande Sud de Gianfranco MiccichĂš
- Modérés en révolution de Gianpiero SamorÏ
- Nouveau PSI de Stefano Caldoro
Dirigeants
- Chef : vacant
- Leader du parti à la Chambre des députés : Renato Brunetta (depuis 2013)
- Leader du parti au SĂ©nat : Licia Ronzulli (depuis 2022)
- Leader du parti au Parlement européen : Raffaele Baldassarre (depuis 2013)
Notes et références
Notes
- Le nom provient du slogan des supporters de lâĂ©quipe de football italienne. Lâexpression avait aussi servi de slogan Ă la DĂ©mocratie chrĂ©tienne pour les Ă©lections de 1987.
Références
- Olivier Bonnel, « En Italie, Berlusconi « renoue » avec Poutine et sÚme le trouble dans la coalition », sur Le Monde.fr, (consulté le )
- (en) Paul Kirby, « Giorgia Meloni: Italy's far-right wins election and vows to govern for all », sur bbc.com, (consulté le )
- (en) NicolĂČ Conti, The Routledge Handbook of Contemporary Italy : History, Politics, Society, Routledge, , 354 p. (ISBN 978-1-317-48755-5, lire en ligne), « No Longer Pro-European? Politicisation and contestation of Europe and Italy », p. 139.
- (en) Wolfram Nordsieck, « Parties and Elections in Europe » (consulté le ).
- (en) Dwayne Woods, The Many Faces of Populism in Italy : The Northern League and Berlusconism, Emerald Group, , 28, 41â44.
- (it) Pietro Ignazi, « Chi sono i populisti? Lega e Forza Italia. M5s difende le regole », sur il Fatto Quotidiano, .
- https://www.mediapart.fr/journal/international/240922/italie-derriere-le-triomphe-annonce-de-l-extreme-droite-des-elections-aux-multiples-enjeux
- (it) Paola Di Caro, « Forza Italia, i tormenti di un partito », il Corriere della Sera, .
- « Italie: aprÚs la mort de Berlusconi, son parti joue sa survie », sur TV5MONDE - Informations, (consulté le ).
- « Pourquoi Meloni veut maintenir la flamme de Forza Italia », sur l'Opinion (consulté le ).
- (it) Parodi Enrico, « il partito e' nato. non ha segretario ma il presidente », Corriere della Sera,â (lire en ligne [archive du ])
- « Silvio Berlusconi, figure majeure de la droite italienne, est mort », Le Monde.fr,â (lire en ligne)
- « Forza Italia, l'"entreprise-parti" », Le Monde.fr,â (lire en ligne)
- « Italie: Berlusconi visĂ© par une enquĂȘte sur des crimes mafieux », LExpress.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Maxime Bourdier, « Silvio Berlusconi, éternel revenant de retour au premier plan : l'analyse du HuffPost italien », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
- Romaric Godin, « Italie : derriĂšre le triomphe annoncĂ© de lâextrĂȘme droite, des Ă©lections aux multiples enjeux », sur Mediapart,
- « En Italie, Silvio Berlusconi et Matteo Salvini, deux alliĂ©s en perte de vitesse », Le Monde.fr,â (lire en ligne)
Voir aussi
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :