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James Buchanan

James Buchanan, Jr. (/bjuːˈkĂŠnən/, 1791-1868) est un avocat, diplomate et homme politique amĂ©ricain, Ă©lu 15e prĂ©sident des États-Unis pour un mandat de 1857 Ă  1861. DĂ©mocrate du nord, il est reconnu pour sa dĂ©fense des droits des États, notamment en matiĂšre d'esclavage et d'avoir minimisĂ© le rĂŽle du gouvernement fĂ©dĂ©ral dans les annĂ©es prĂ©cĂ©dant la guerre de SĂ©cession.

James Buchanan
Illustration.
Fonctions
15e prĂ©sident des États-Unis
–
(4 ans)
Élection 4 novembre 1856
Vice-président John Cabell Breckinridge
Gouvernement Administration Buchanan
Prédécesseur Franklin Pierce
Successeur Abraham Lincoln
17e secrĂ©taire d'État des États-Unis
–
(3 ans, 11 mois et 25 jours)
Président James K. Polk
Gouvernement Administration Polk
Prédécesseur John Caldwell Calhoun
Successeur John Middleton Clayton
Biographie
Nom de naissance James Buchanan, Jr.
Date de naissance
Lieu de naissance Cove Gap (Pennsylvanie)
Date de dĂ©cĂšs (Ă  77 ans)
Lieu de décÚs Lancaster (Pennsylvanie)
Nationalité Américain
Parti politique Parti démocrate
DiplÎmé de Dickinson College
Profession Juriste
Diplomate
Religion Presbytérianisme

Signature de James Buchanan

James Buchanan James Buchanan
PrĂ©sidents des États-Unis
SecrĂ©taires d'État des États-Unis

Éminent avocat dans son État natal de la Pennsylvanie, il est Ă©lu Ă  la Chambre des reprĂ©sentants des États-Unis en 1820 comme membre du Parti fĂ©dĂ©raliste avant de s'alligner avec le Parti democrate en 1824. AprĂšs dix ans Ă  la Chambre des reprĂ©sentants, il occupe ensuite le poste d'ambassadeur des États-Unis en Russie dans l'administration de Andrew Jackson de 1832 Ă  1833. L'annĂ©e suivante, il est Ă©lu SĂ©nateur des États-Unis pour la Pennsylvanie et occupe cette fonction jusqu'Ă  1845. Par la suite, il occupe les postes de SecrĂ©taire d'État de 1845 Ă  1849 dans l'administration de James K. Polk et de l'ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni de 1853 Ă  1856 dans l'administration de Franklin Pierce. Il est Ă©lu prĂ©sident en remportant l'Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de 1856.

Durant son mandat, les conditions de la sĂ©cession des États du Sud apparaissent et se sĂ©dimentent. Buchanan traite le problĂšme en juriste et ne parvient pas Ă  dominer la crise profonde qui secoue le pays. En consĂ©quence Buchanan est rangĂ© parmi les pires prĂ©sidents des États-Unis selon de nombreuses Ă©tudes comparatives menĂ©es par des historiens. Son biographe, Philip Klein, dit que :

« Buchanan a accĂ©dĂ© aux responsabilitĂ©s [
] alors qu'une vague sans prĂ©cĂ©dent de passions balayait le pays. [
] Ses faiblesses dans les annĂ©es orageuses de sa prĂ©sidence ont Ă©tĂ© amplifiĂ©es par les partisans radicaux du Nord et du Sud. Ses nombreux talents, qui, en un temps plus paisible, lui auraient peut-ĂȘtre donnĂ© une place parmi les plus grands prĂ©sidents, ont Ă©tĂ© rapidement cachĂ©s par les Ă©vĂ©nements cataclysmiques de la guerre de SĂ©cession et, par la façon dont Abraham Lincoln conduisit le pays[1]. »

Il ne se reprĂ©sente pas pour un second mandat comme prĂ©sident et meurt d'une maladie respiratoire en 1868. Il est le seul prĂ©sident des États-Unis Ă  avoir vĂ©cu cĂ©libataire toute sa vie, menant Ă  des dĂ©bats parmi les historiens sur la question de son orientation sexuelle.

Biographie

James Buchanan naĂźt le Ă  Cove Gap (Pennsylvanie). Ses parents, James Buchanan et Elizabeth Speer Buchanan, sont d’origine irlandaise et se sont enrichis dans le commerce. Il est diplĂŽmĂ© de l’universitĂ© de Dickinson Ă  18 ans et commence des Ă©tudes de droit et obtient son admission au barreau Ă  21 ans. Il est l’un des premiers Ă  s’enrĂŽler pour prendre part Ă  la guerre anglo-amĂ©ricaine de 1812 contre les Britanniques oĂč son rĂ©giment est affectĂ© Ă  la dĂ©fense de Baltimore. Il revient Ă  Lancaster oĂč il poursuit sa carriĂšre de juriste avec succĂšs en parallĂšle avec sa carriĂšre politique.

CarriĂšre politique

En 1814, James Buchanan, ĂągĂ© seulement de 23 ans, est Ă©lu dĂ©putĂ© de l’assemblĂ©e de l’État de Pennsylvanie. Il devient ensuite dĂ©putĂ© de son État Ă  la chambre des reprĂ©sentants des États-Unis. Il s’inscrit au Parti dĂ©mocrate et est un fervent soutien du prĂ©sident Andrew Jackson qui, en retour, le nomme ambassadeur en Russie. Il adhĂšre aussi Ă  la franc-maçonnerie[2]. Partisan de la politique expansionniste du prĂ©sident, il dĂ©clare que « notre destin manifeste est d'occuper tout le continent ». AprĂšs la guerre contre le Mexique (1846-1848), il soutient l'expulsion des Mexicains de Californie, les considĂ©rant comme une « race bĂątarde »[3].

Avec les changements de parti au pouvoir, James Buchanan devient successivement sĂ©nateur, puis il est nommĂ© ministre des Affaires Ă©trangĂšres et ambassadeur au Royaume-Uni par le prĂ©sident Polk. Il compte parmi les auteurs du Manifeste d'Ostende, qui rĂ©clame l'invasion et l’annexion de Cuba par les États-Unis[3]. À sa troisiĂšme tentative, il est enfin, Ă  65 ans, le candidat du Parti dĂ©mocrate Ă  l’élection de 1856. Ce choix est en partie dĂ» au fait que James Buchanan est originaire d’un État du Nord, mais qu’il est partisan du droit des États du Sud Ă  maintenir l’esclavage. La campagne Ă©lectorale voit s’affronter esclavagistes et abolitionnistes. C’est Ă  cette Ă©poque le sujet principal des controverses politiques. Il fait Ă©galement de l'annexion de Cuba l'un de ses principaux thĂšmes de campagne. Il est Ă©lu le .

Présidence

Le , James Buchanan est investi en tant que quinziĂšme prĂ©sident des États-Unis.

En 1859, Buchanan décide le blocus des cÎtes cubaines pour arraisonner les navires américains qui transportent des esclaves.

Politique Ă©trangĂšre

ConfrontĂ© Ă  la crise interne sur l’esclavage, Buchanan ne peut se consacrer Ă  la politique Ă©trangĂšre. Il se contente d’intervenir Ă  Cuba, au Nicaragua et Ă  la frontiĂšre mexicaine, mais ces tentatives ont pour consĂ©quence de renforcer le sentiment anti-amĂ©ricain.

Politique intérieure

James Buchanan commence son mandat en 1857 et il est tout de suite confrontĂ© au problĂšme de l’esclavage. Son discours inaugural insiste sur le droit des citoyens de chaque État Ă  dĂ©cider collectivement de la lĂ©gislation sur ce sujet – il faut toutefois noter que seuls les hommes blancs ont le droit de vote. Il essaye de se dĂ©barrasser du problĂšme en s’appuyant et en influençant les dĂ©cisions de la Cour suprĂȘme. Il tente de trouver un compromis en proposant l’admission du Kansas dans l’Union en tant qu’État esclavagiste, mais ne rĂ©ussit qu’à attiser la colĂšre des RĂ©publicains tout en s’aliĂ©nant certains membres de son propre parti.

Les Républicains détenant la majorité au CongrÚs, le fonctionnement du gouvernement se trouve bloqué.

L’élection d’Abraham Lincoln Ă  la prĂ©sidence dĂ©clenche le processus de sĂ©cession alors que le mandat de Buchanan n’est pas terminĂ©. Les dĂ©mocrates sudistes prĂ©fĂšrent la sĂ©cession plutĂŽt que l’élection d’un RĂ©publicain. James Buchanan tergiverse, il considĂšre que les États du sud n’ont pas le droit de faire sĂ©cession mais que le gouvernement fĂ©dĂ©ral ne peut rien faire pour les en empĂȘcher.

Politique concernant les droits civiques, les minoritĂ©s et l’immigration

L’opposition entre partisans et opposants de l’esclavage reste le problĂšme majeur qui influence toute la politique de la pĂ©riode. L’équilibre difficile entre États esclavagistes et abolitionnistes est rompu par une dĂ©cision de la Cour suprĂȘme qui considĂšre qu’un esclave reste la propriĂ©tĂ© de son maĂźtre mĂȘme s'il s'est rĂ©fugiĂ© dans un État qui ne reconnaĂźt pas l’esclavage ; cette dĂ©cision entraĂźne implicitement une reconnaissance de l’esclavage dans tous les États. Buchanan qui est partisan du droit de chaque État Ă  dĂ©cider de sa propre politique intĂ©rieure ne fait rien pour calmer les esprits et les États du Sud dĂ©cideront de faire sĂ©cession aprĂšs l’élection d’Abraham Lincoln.

Politique partisane

Les tensions dues Ă  la controverse sur l’esclavage montent au sein du Parti dĂ©mocrate si bien que pour l’élection prĂ©sidentielle de 1860 le parti prĂ©sente un candidat nordiste et un candidat sudiste face au RĂ©publicain Lincoln qui, dans ces conditions, a toute chance d’ĂȘtre Ă©lu.

Buchanan dĂ©clare : « J’espĂ©rais ĂȘtre le candidat du Parti rĂ©publicain pour l’élection de 1844, puis pour celle de 1848, et mĂȘme celle de 1852, mais maintenant, je n’en veux plus. Je pense que les abolitionnistes vont dĂ©clencher la guerre dans ce pays au cours du prochain mandat ». Buchanan s’était engagĂ© Ă  ne pas se reprĂ©senter pour un second mandat et n’avait plus qu’une envie : quitter la Maison-Blanche avant que la guerre n’éclate.

Retraite

En 1861, Ă  la fin de son mandat, James Buchanan se retire en Pennsylvanie oĂč il meurt le . Bien que la guerre de SĂ©cession ne dĂ©bute que 5 semaines aprĂšs son dĂ©part, il en est considĂ©rĂ© par beaucoup[4] - [5] comme le responsable. Il a passĂ© la plupart de ses annĂ©es restantes Ă  se dĂ©fendre de tout blĂąme public pour la guerre de SĂ©cession, que certains ont mĂȘme appelĂ©e « la guerre de Buchanan ». Il a commencĂ© Ă  recevoir des lettres de menace quotidiennes et les magasins affichaient des portraits de lui avec les yeux en rouge, une corde autour du cou et le mot « traĂźtre » Ă©crit sur le front. Le SĂ©nat proposa une rĂ©solution de condamnation (qui se solda par un Ă©chec) et les journaux l’accusĂšrent de collusion avec le Sud. Ses anciens membres du gouvernement, dont cinq avaient reçu des postes dans le gouvernement Lincoln, refusĂšrent de le dĂ©fendre publiquement[1]. Initialement, Buchanan a Ă©tĂ© si troublĂ© par ces attaques qu’il en est tombĂ© malade et en dĂ©pression. Ce n’est qu’en qu’il a commencĂ© Ă  se dĂ©fendre dans un Ă©change de lettres avec Winfield Scott publiĂ© dans le journal National Intelligencer[1]. Il a ensuite commencĂ© Ă  rĂ©diger sa dĂ©fense, sous la forme de mĂ©moires intitulĂ©s Mr. Buchanan's Administration on the Eve of Rebellion, parus en 1866.

Vie privée

Alors qu’il est jeune dĂ©putĂ© de son État, Buchanan est amoureux d’Ann Coleman, la fille d’un riche nĂ©gociant en mĂ©taux. Sa famille est opposĂ©e au mariage et les ragots dans l'entourage finissent par entraĂźner la rupture des fiançailles quelques jours avant la mort d’Ann. Buchanan ne se remet jamais de cet incident et il ne courtisera plus sĂ©rieusement d’autres femmes. Les historiens Shelley Ross, Robert P. Watson et John Howard, le biographe Jean Baker et le sociologue James W. Loewen l’ont dit homosexuel[6]. Il reste, Ă  ce jour, le seul prĂ©sident amĂ©ricain cĂ©libataire. C’est d’ailleurs Ă  cause de cela que fut inventĂ© le titre de PremiĂšre dame : les fonctions remplies jusqu’alors par les femmes de prĂ©sidents – diversement appelĂ©es « Lady, Mrs. President, Mrs. Presidentress
 » â€“ furent attribuĂ©es par Buchanan Ă  sa niĂšce Harriet Lane. Dans l'Illustrated Monthly, Frank Leslie appela cette derniĂšre en 1860 : « La Dame de la Maison-Blanche, et par courtoisie, la PremiĂšre dame du Pays[7] », titre qui fut ensuite appliquĂ© rĂ©trospectivement Ă  ses devanciĂšres.

Notes et références

  1. (en) Philip S. Klein, President James Buchanan : A Biography, Newtown, American Political Biography Press, 1995, p. 408-413. (ISBN 978-0-9457-0711-0).
  2. (en) « A few famous freemasons », sur freemasonry.bcy.ca (consulté le )
  3. Frank Browning et John Gerassi, Histoire criminelle des États-Unis, Nouveau monde, , p. 235
  4. (en) Michael Birkner, « Buchanan's Civil War » [archive du ], (consulté le ).
  5. (en) « U.S. historians pick top 10 presidential errors », sur geopoliticshistoryandmedia.yuku.com, .
  6. (en) Jim Loewen, « Our real first gay president », Salon, Salon Media Group, Inc., (consulté le ).
  7. (en) « The Lady of the White House, and by courtesy, the First Lady of the Land. »

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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