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Andrew Jackson

Andrew Jackson, né le près de Waxhaw (Caroline du Nord) et mort le à Nashville (Tennessee), est un homme d'État américain, septième président des États-Unis de 1829 à 1837.

Andrew Jackson
Illustration.
Andrew Jackson
Fonctions
7e président des États-Unis
–
(8 ans)
Élection 3 décembre 1828
Réélection 5 décembre 1832
Vice-président John C. Calhoun (1829-1832)
Martin Van Buren (1833-1837)
Gouvernement Administration Jackson
Prédécesseur John Quincy Adams
Successeur Martin Van Buren
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Environs de Waxhaw (Caroline du Nord)
Date de décès
Lieu de décès Nashville (Tennessee)
Nationalité américaine
Parti politique Parti républicain-démocrate
Parti démocrate
Profession Juriste, militaire et fermier
Religion Presbytérianisme

Signature de Andrew Jackson

Andrew Jackson
Présidents des États-Unis

Gouverneur militaire de la Floride en 1821, après avoir été commandant des forces américaines durant la bataille de La Nouvelle-Orléans en 1815, il est à la base de l'ère démocratique « jacksonienne ». Il a été une figure importante qui domina la politique américaine dans les décennies 1820 et 1830. Ses ambitions politiques combinées à une participation politique plus grande de la population amenèrent la création des partis politiques tels que nous les connaissons aujourd’hui. Son héritage est vu de manière plus contrastée aujourd’hui, comme un protecteur de la démocratie populaire et de la liberté individuelle mais décrié par certains pour son soutien à la déportation des Amérindiens à l'ouest du Mississippi et à l'esclavage. Renommé pour être impénétrable et dur, il était surnommé Old Hickory (faisant référence à la dureté du bois de noyer). Basant sa carrière dans le Tennessee naissant, Jackson a été le premier président à être associé à la « frontière américaine ». Son portrait apparaît actuellement sur les billets de vingt dollars.

Biographie

Jeunesse

Andrew Jackson est né de l'union d'Andrew et d'Elizabeth Jackson, une famille scote d'Ulster, le , approximativement deux ans après leur émigration de Carrickfergus. Trois semaines après la mort de son père, Andrew est né dans les environs de Waxhaws entre la Caroline du Nord et celle du Sud. L'exactitude de son lieu de naissance est sujet à débat, Jackson déclarait être né dans une cabane à l'intérieur des frontières de la Caroline du Sud.

Il a reçu une Ă©ducation sporadique Ă  l'Ă©cole du village. Durant la guerre d'indĂ©pendance, Jackson, Ă  l'âge de 13 ans, rejoint le rĂ©giment local. Andrew et l'un de ses deux frères, Robert Jackson, sont faits prisonniers de guerre par les Britanniques et meurent presque de faim en captivitĂ©. Lorsqu'Andrew refuse de nettoyer les bottes d'un officier anglais, celui-ci lui envoie des coups d'Ă©pĂ©e, le laissant avec des cicatrices sur sa main gauche et sur sa tĂŞte, ainsi qu'avec une grande haine Ă  l'Ă©gard des Anglais. Durant leur emprisonnement, les deux frères attrapent la variole. Leur mère obtient leur libĂ©ration en arguant de leur âge, mais Robert meurt quelques jours plus tard. Sa mère meurt six mois après du cholĂ©ra. Tous les membres de la famille immĂ©diate d'Andrew Jackson meurent d'une cause liĂ©e Ă  la guerre, qu'il impute aux Britanniques. Il devient orphelin Ă  l'âge de 14 ans.

Jackson est le dernier président des États-Unis à être ancien combattant de la guerre d'indépendance, et le deuxième à avoir été prisonnier de guerre après Washington.

Tennessee

Retournant à ses études, après l'expulsion des Anglais, il devint avocat au barreau de Salisbury en Caroline du Nord (1784), puis avocat général de district à Nashville, dans le Tennessee (1788). Jackson y fit ses débuts dans le commandement militaire, à la tête de quelques milices, contre les Amérindiens qu'il repoussa loin des frontières.

Le Tennessee étant admis à entrer dans l'Union, le jurisconsulte Jackson fut chargé de rédiger la Constitution du nouvel État. Représentant du Tennessee au Congrès général (1796), sénateur l'année suivante, il donna sa démission et revint dans ses foyers.

Juge de la Cour suprême de l'État et commandant en chef de la milice du Tennessee, il ne conserve que ce dernier titre (1799), et se consacre à l'agriculture. Treize ans après, des hostilités éclatent en 1812, entre les États-Unis et l'Angleterre, faisant de Jackson, ancien magistrat, législateur et laboureur, le premier homme de guerre de l'Union, ou, selon l'expression emphatique adoptée par les Anglais, le lion de l'Amérique du Nord.

Guerres amérindiennes, cœur de la guerre de 1812

Andrew Jackson en 1819.

Jackson s'est fait connaître par la guerre Creek puis la première guerre séminole qui forceront les Amérindiens à émigrer à l’ouest du Mississippi pour permettre aux pionniers de s’installer. Dans le Sud, ces guerres sont au centre de la guerre de 1812 contre les Britanniques, accusés de les fomenter (prétexte à la spoliation des Amérindiens, malgré les promesses et engagements du gouvernement fédéral).

Son ami Edward Livingston, ex-maire et procureur de New York, connaît le droit maritime et les litiges consécutifs à la guerre d'indépendance. Il œuvre à cette guerre de 1812 qui éloigne les troupes fédérales, permettant à Andrew Jackson de lever une milice pour combattre les Creeks, puis d'annexer leur terres lors de l'Alabama fever.

Élevé au grade de major général des milices, Jackson est chargé en décembre 1812 de conduire un corps de volontaires sur le Mississippi. En résistant aux ordres contradictoires et injustes d'un employé du gouvernement central, il s'acquiert l'affection des miliciens. C'est au cours de cette guerre qu'il semble avoir gagné son surnom d'Old hickory, en référence à la dureté du bois de noyer.

Sa difficile et périlleuse campagne contre les Amérindiens creeks (1813) se termina par un coup de force qui fit date dans les Annales militaires de l'Union. Jackson est informé que les Creeks, réfugiés dans les Florides, possession de l'Espagne, sont armés par le gouverneur espagnol de Pensacola, en violation de sa neutralité. Sans attendre l'autorisation qu'il demande à son gouvernement, Jackson pénètre dans les Florides. Deux espions anglais qu'il fait juger par cour martiale sont pendus. La place de Pensacola est emportée de vive force ; le gouverneur espagnol, les Amérindiens et les Anglais sont châtiés et Jackson se retire.

En 1814, Jackson commande Ă  la bataille de Horseshoe Bend, Alabama, oĂą 700 AmĂ©rindiens creeks sont tuĂ©s alors qu’il ne perd que 49 hommes. Les Cherokees, prenant les Creeks Ă  revers, permettent Ă  Jackson et ses miliciens de gagner cette bataille. Un traitĂ© de paix est signĂ© donnant aux colons amĂ©ricains accès Ă  un territoire de près de 100 000 km2.

À la fin de la même année, Jackson est en Floride où il se bat contre les Amérindiens séminoles. Ce peuple agricole occupait le nord de la Floride à la demande des Espagnols, afin de protéger la colonie contre les États-Unis. Ils accueillaient également les esclaves en fuite, esclaves qui ont combattu à leurs côtés. Jackson est nommé gouverneur militaire de l’État en 1819 et le territoire est cédé par l'Espagne en 1821 par le traité d'Adams-Onís, moyennant une somme d'argent plutôt dérisoire compte tenu de la superficie de la Floride, et sans la moindre bataille avec les Espagnols (qui, il est vrai, étaient préoccupés par leurs possessions en Amérique du Sud ainsi qu'aux Caraïbes).

Bataille de La Nouvelle-Orléans, aux côtés de Jean Lafitte

Enfin, le , Jackson est Ă  La Nouvelle-OrlĂ©ans en Louisiane pour se battre contre les Britanniques dans la dernière bataille de la guerre de 1812. La nouvelle de l’armistice signĂ© la veille de NoĂ«l 1814 par le traitĂ© de Gand n'Ă©tant pas parvenue, la bataille se dĂ©roule le [1] entre 8 000 soldats britanniques entraĂ®nĂ©s et environ 4 000 rustauds dont une grande partie sont des partisans du corsaire-pirate Jean Lafitte qui fait la loi dans la rĂ©gion des CaraĂŻbes. La victoire vaudra Ă  Jackson d’être considĂ©rĂ© comme un hĂ©ros national ; les pertes britanniques s’élèvent Ă  386 morts, 1 521 blessĂ©s et 552 disparus tandis que les pertes amĂ©ricaines sont seulement de 55 morts, 185 blessĂ©s, 93 disparus[2].

C'est l'Ă©poque oĂą le ressentiment contre l'Angleterre reste fort et la tentation d'aller vers le Mexique, pour peupler de nouveaux territoires, de plus en plus vive. Le gouvernement donne son feu vert Ă  la Vine and Olive Colony, vaste compagnie coloniale cultivant en fait du coton et s'Ă©tendant sur 370 kilomètres carrĂ©s de terres vierges, fondĂ©e par des centaines de planteurs français de Saint-Domingue, dans ce qui n'Ă©tait pas encore l'État d'Alabama mais le vaste territoire de Louisiane, rachetĂ© Ă  la France napolĂ©onienne en 1803. Ce secteur devient un haut lieu de l'histoire de la culture du coton.

Avant la magistrature suprĂŞme

Affiche Ă©lectorale contre Andrew Jackson, 1828.

Le , Jackson est élu gouverneur de Floride. Il se retira de nouveau à la campagne, et l'on peut remarquer que c'est après y avoir passé encore quatorze ans, comme cultivateur, qu'il fut élevé par les suffrages de ses concitoyens à la magistrature suprême ().

Il se présente à l’élection présidentielle de 1824 et obtient plus de suffrages populaires et de voix des grands électeurs que ses concurrents mais il n’a pas la majorité absolue. C’est un vote de la Chambre des représentants qui donne la présidence à John Quincy Adams. Cet événement entraîne une fracture au sein du parti républicain-démocrate (les trois présidents précédents : Thomas Jefferson, James Madison et James Monroe étaient issus de ses rangs). Les partisans de John Quincy Adams fondent le parti national-républicain tandis que les partisans de Jackson fondent le parti démocrate actuel des États-Unis.

Jackson se représente en 1828 et, cette fois, emporte l'élection avec une majorité substantielle. C’est le premier président élu au suffrage universel qui vient d’être instauré dans un grand nombre d’États et sa réputation d’homme du peuple et de chasseur d’Indiens n’y est pas étrangère. Il appartient à la franc-maçonnerie[3].

Il encourage la formation des groupes de vigilantes afin de surveiller les esclaves et les abattre en cas de rébellion. Il est lui-même propriétaire d'esclaves[4].

Chronologie

  • : investiture d’Andrew Jackson en tant que septième prĂ©sident des États-Unis. C’est le premier prĂ©sident Ă©lu qui ne fait pas partie du cercle des politiciens qui ont participĂ© Ă  la guerre d’indĂ©pendance et Ă  la rĂ©daction de la Constitution, et le premier prĂ©sident des États-Unis d’extraction modeste[5]. Il bĂ©nĂ©ficie autant du soutien des fermiers de l'Ouest que de celui des citadins, qui apprĂ©cient ses origines modestes (il est surnommĂ© le « friend of the common man »). Dans son discours inaugural il annonce qu’il fera le nĂ©cessaire pour vider l'Est du continent des AmĂ©rindiens, et occuper leurs territoires. Pour l'universitaire Élisabeth Vallet, la rĂ©ception Ă  la Maison-Blanche qui suit son investiture est « la première rĂ©ception marquante de l’histoire »[6]. Une foule trop importante pour les forces de police dĂ©ployĂ©es pĂ©nètre dans la Maison-Blanche et provoque des dommages[7] - [8] — dont l'ampleur a d'ailleurs pu ĂŞtre exagĂ©rĂ©e[9] — ; acculĂ©, Jackson s'Ă©chappe, selon les sources, par la fenĂŞtre[6] - [7] ou par une porte dĂ©robĂ©e[8] - [9].
  • : le Congrès vote et Jackson signe la loi d’expulsion des AmĂ©rindiens de tous les États de la cĂ´te Est et leur implantation dans les territoires Ă  l’ouest de la plaine du Mississippi (Indian Removal Act). En 1838, l'application de cette loi amène la dĂ©portation de 16 000 AmĂ©rindiens de la nation Cherokee de GĂ©orgie : plus de 4 000 meurent sur la piste des Larmes avant d'arriver en Oklahoma. Cet acte est le plus spectaculaire du gĂ©nocide qui a touchĂ© les AmĂ©rindiens. En rĂ©fĂ©rence Ă  cela, des AmĂ©rindiens refusent encore actuellement de se servir du billet de 20 dollars Ă  son effigie[10].
  • : première convention nationale du Parti dĂ©mocrate qui choisit Jackson comme candidat Ă  l’élection prĂ©sidentielle.
  • : Jackson utilise pour la première fois l’armĂ©e pour briser une grève des ouvriers qui construisent le canal entre Washington et l’Ohio.
Tentative d'assassinat le 1835.
  • Janvier 1835 : la dette publique fĂ©dĂ©rale des États-Unis est intĂ©gralement remboursĂ©e pour la seule fois de son histoire[12].
  • , Jackson est victime de la première tentative d'assassinat contre un prĂ©sident amĂ©ricain au Capitole. Par une chance incroyable, les deux pistolets de l’assassin, un dĂ©sĂ©quilibrĂ©, s'enrayent successivement. Une gravure devenue cĂ©lèbre, faite 20 ans plus tard, montre Jackson frappant la tĂŞte de cet homme avec sa canne.

Politique étrangère

Les États-Unis sont toujours confrontés à la rivalité entre la France et le Royaume-Uni qui gêne le commerce. Andrew Jackson soutient avec énergie la réclamation des 25 millions, élevée par le gouvernement des États-Unis auprès du cabinet français.

Les problèmes ne seront réglés que vers 1836. Jackson réussit toutefois à négocier un accord qui, en 1830, autorise le commerce avec les possessions britanniques des Caraïbes. En 1837 Jackson reconnaît l’indépendance de la république du Texas qui était sous domination mexicaine.

Politique intérieure

Proche du peuple, Jackson ne supporte pas les politiciens professionnels et les institutions qui tendent à acquérir un pouvoir indépendant. Il met son veto à la reconduction de la Banque centrale créée en 1781 par Alexander Hamilton pour gérer la dette nationale et renforcer le pouvoir fédéral. Il ne s’embarrasse pas non plus d’un gouvernement avec qui il se dispute souvent et il s’entoure de conseillers, son « gouvernement dans la cuisine », avec qui il prend ses décisions[13].

Le Sud, surtout agricole, ne voulait pas des droits de douane élevés, au contraire du Nord qui mettait en place son industrie. La crise est résolue en 1833 par une forte baisse des droits de douane et marque la victoire de l’intérêt individuel des États sur le gouvernement fédéral.

Jackson est évoqué et critiqué comme suit par Alexis de Tocqueville pour sa tendance à flatter les idées majoritaires de son époque, notamment la défiance vis-à-vis du pouvoir central, et pour les mettre en œuvre parfois avec violence et au mépris des institutions ou du droit :

« (...) loin de se présenter comme le champion de la centralisation, le général Jackson est l’agent des jalousies provinciales ; ce sont les passions décentralisantes (si je puis m’exprimer ainsi) qui l’ont porté au souverain pouvoir. C’est en flattant chaque jour ces passions qu’il s’y maintient et y prospère. Le général Jackson est l’esclave de la majorité : il la suit dans ses volontés, dans ses désirs, dans ses instincts à moitié découverts, ou plutôt il la devine et court se placer à sa tête. (...)

Après s’être ainsi abaissé devant la majorité pour gagner sa faveur, le général Jackson se relève ; il marche alors vers les objets qu’elle poursuit elle-même, ou ceux qu’elle ne voit pas d’un œil jaloux, en renversant devant lui tous les obstacles. Fort d’un appui que n’avaient point ses prédécesseurs, il foule aux pieds ses ennemis personnels partout où il les trouve, avec une facilité qu’aucun président n’a rencontrée ; il prend sous sa responsabilité des mesures que nul n’aurait jamais avant lui osé prendre ; il lui arrive même de traiter la représentation nationale avec une sorte de dédain presque insultant ; il refuse de sanctionner les lois du Congrès, et souvent omet de répondre à ce grand corps. C’est un favori qui parfois rudoie son maître. »

— De la démocratie en Amérique[14]

Sa prĂ©sidence est parfois confrontĂ©e Ă  une montĂ©e des violences, provoquĂ©es par le chĂ´mage, l’animositĂ© des protestants Ă  l'encontre des catholiques et en particulier des Irlandais, la question de l'esclavage ou la pauvretĂ©. Alors que l'on compte 16 Ă©meutes en 1834, il s'en produit 37 en 1837, provoquant des dizaines de morts[15]. Il s’accommode dans certaines circonstances de la corruption si cela peut lui permettre d'affermir son influence politique. En Ă©change du contrĂ´le absolu de New York, il autorise ainsi Samuel Swartwout (en) Ă  dĂ©tourner 1 250 000 dollars, qu'il emporta avec lui dans sa fuite en Europe en 1836. Jesse Hoyt (en), nommĂ© par Jackson pour remplacer Swartwout, rend au prĂ©sident les mĂŞmes services que son prĂ©dĂ©cesseur, moyennant les mĂŞmes privilèges (il dĂ©tourna plus de 200 000 dollars des caisses publiques)[15].

Politique amérindienne

En 1830, avec l'augmentation de la population et la dĂ©couverte d’or sur les territoires des Cherokees, Jackson signe une loi autorisant le dĂ©placement forcĂ© des AmĂ©rindiens, l’Indian Removal Act votĂ© par le Congrès, afin d'exploiter ces terres. La Cour suprĂŞme juge la loi contraire Ă  la Constitution, mais Jackson refuse d'appliquer le jugement. L'État de GĂ©orgie attribue les terres des Cherokees au cours d’une loterie, et Jackson envoie des troupes pour dĂ©porter les AmĂ©rindiens Ă  marches forcĂ©es au-delĂ  du Mississippi. Cet Ă©pisode coĂ»te la vie Ă  4 000 Cherokees environ (25 % de la population), au cours de leur dĂ©portation sur la piste des Larmes (Trail of Tears).

Politique partisane

Il introduit le système où les hautes fonctions fédérales sont attribuées aux amis qui ont aidé pendant la campagne électorale (système des dépouilles) et il fait pression sur les États pour élargir la base électorale. Ainsi, sous sa présidence, le nombre de citoyens participant à la vie politique est multiplié par 7.

Retraite

Ă€ la fin de son second mandat, en 1837, Jackson retourne dans sa maison au Tennessee. Après avoir servi dans l’armĂ©e, ĂŞtre devenu un hĂ©ros et après avoir Ă©tĂ© prĂ©sident pendant huit ans il dĂ©clare qu’il rentre chez lui avec « Ă  peine 80 dollars dans sa poche ». Il meurt le ; son dĂ©cès est aujourd’hui attribuĂ© Ă  un empoisonnement au plomb Ă  la suite d’une blessure reçue en 1813.

Vie privée

La femme d’Andrew Jackson, Rachel Jackson, meurt le entre l’élection et la cĂ©rĂ©monie d’installation Ă  la prĂ©sidence. Lorsque Jackson l’avait Ă©pousĂ©e, il avait 21 ans et elle vivait sĂ©parĂ©e de son premier mari dont elle croyait ĂŞtre lĂ©galement divorcĂ©e. En fait le divorce n’avait pas Ă©tĂ© prononcĂ© et les deux Ă©poux durent se remarier ensuite. Cet Ă©pisode Ă©tait considĂ©rĂ© comme scandaleux par la bonne sociĂ©tĂ© et donna lieu Ă  des rumeurs pendant la campagne Ă©lectorale. Jackson reprocha longtemps Ă  ses opposants d’être Ă  l’origine, selon lui, du dĂ©cès de sa femme. C'est donc sa nièce Emily Donelson qui assure l'office de première dame des États-Unis, puis sa belle-fille Sarah Jackson.

Anecdotes

Portrait d'Andrew Jackson.
  • Le , Jackson tue un homme en duel, Charles Dickinson, qui avait publiĂ© dans un journal local un article le traitant « de poltron et de couard ». Il reçoit une balle dans la poitrine, près du cĹ“ur, qu’il gardera jusqu’à sa mort.
  • Son neveu, Andrew Jackson Donelson, qui a Ă©tĂ© son aide de camp puis son secrĂ©taire, fut candidat Ă  la vice-prĂ©sidence en 1856. Il Ă©tait alors le colistier de l'ancien prĂ©sident Millard Fillmore et tous deux Ă©taient soutenus par l'American Party (expression politique du mouvement nativiste Know Nothing) et par les dĂ©bris du Parti whig.
  • Un dossier datĂ© de 1790 du tribunal du comtĂ© de Sumner, Tennessee, est dĂ©couvert en 1859 par un historien nommĂ© Waldo Albigence Putnam. Dans celui-ci, Andrew Jackson apparemment « proved a bill of sale from Hugh McGary to Kasper Mansker, for a Negro man, which was OK » (« produisit un acte de vente de Hugh McGary Ă  Kasper Mansker, pour un nègre, qui Ă©tait OK »), première mention du terme « OK ». En fait, il s'agirait d'une faute d'orthographe : « OK » pour « Oll Korrect » au lieu de « All Correct ».
  • En 1825 Ă  Nashville (Tennessee), le gĂ©nĂ©ral Jackson fit visiter sa modeste demeure au gĂ©nĂ©ral Lafayette et Ă  son fils durant le voyage triomphal de 1824 et 1825. Jackson prĂ©senta Ă  Lafayette deux pistolets que celui-ci avait offerts Ă  George Washington en 1777. Lafayette en Ă©prouva une vĂ©ritable satisfaction en les retrouvant entre les mains d'un homme digne d'un pareil hĂ©ritage. Ă€ ses mots, le visage de Jackson se couvrit d'une modeste rougeur, et son Ĺ“il Ă©tincela comme au jour d'une victoire. « Oui, je m'en crois digne », s'Ă©cria-t-il, en pressant Ă  la fois sur sa poitrine ses pistolets et les mains de Lafayette ; « si ce n'est par ce que j'ai fait, c'est du moins par ce que je dĂ©sire faire pour ma patrie… »[16].

Postérité

Recto du billet de 20 $ de 2006 avec le portrait de Andrew Jackson.
  • Son portrait figure sur les billets de 20 dollars. En 2016, une campagne civile appelle Ă  remplacer son effigie par celle d’une femme : le dĂ©partement du TrĂ©sor des États-Unis annonce alors un plan pour le remplacer par le visage d’Harriet Tubman, militante antiesclavagiste noire, dès 2020[7]. Cependant, en , l'administration du prĂ©sident Donald Trump remet en question cette dĂ©cision ; le secrĂ©taire au TrĂ©sor Steven Mnuchin indique d'une part : « Pour le moment, nous avons des sujets bien plus importants sur lesquels travailler » ; d'autre part, Donald Trump, admirateur du prĂ©sident Andrew Jackson avait durant sa campagne prĂ©sidentielle manifestĂ© son opposition Ă  son retrait[17]. Quelques jours après son investiture, en janvier 2021, le successeur de Trump, Joe Biden, relance le projet de faire figurer Harriet Tubman sur les billets de 20 dollars[18].
  • Une statue en bronze de Jackson a Ă©tĂ© inaugurĂ©e Ă  Washington, D.C. en 1853.
  • Jackson Park, l'un des parcs les plus prestigieux de la ville de Chicago fut nommĂ© en son honneur.
  • Jackson, dans le Mississippi, fut ainsi baptisĂ©e en son honneur et sa statue trĂ´ne sur l'hĂ´tel de ville.
  • Jacksonville en Floride lui doit son nom, la ville ayant Ă©tĂ© rebaptisĂ©e lors de la cession de la Floride aux États-Unis par l'Espagne.
  • Deux navires ont portĂ© son nom :
  • Une fois Ă©lu prĂ©sident, Donald Trump fait accrocher un portrait d'Andrew Jackson dans le Bureau ovale[7].

Cinéma et télévision

Le 7e président des États-Unis d'Amérique a été interprété à l'écran dans des productions filmographiques dépeignant son rôle dans la guerre contre les Amérindiens ou les déboires de sa présidence ainsi que sa vie amoureuse.

Notes et références

  1. On lui donne pour rĂ©compense le grade de major gĂ©nĂ©ral dans l'armĂ©e rĂ©gulière, et La Nouvelle-OrlĂ©ans, capitale de la Louisiane, Ă  dĂ©fendre contre les Anglais ; il est forcĂ© d'y proclamer la loi martiale, et n'a que 3 700 miliciens Ă  opposer Ă  10 000 hommes de troupes anglaises qui ont fait les campagnes de France contre NapolĂ©on Ier. Son ami Edward Livingston a nĂ©gociĂ© une amnistie pour les milliers de pirates de Jean Lafitte, dont de nombreux rĂ©fugiĂ©s français de Saint-Domingue en AmĂ©rique, combattent aux cĂ´tĂ©s de la milice, dont l'artillerie, commandĂ©e par d'anciens officiers français, et l'infanterie, rivalisant d'ardeur (), mettant, en moins d'une heure, 2 600 ennemis hors de combat, et remportent la victoire. Les Anglais regagnent leurs vaisseaux. Jackson est proclamĂ© libĂ©rateur et second sauveur de la patrie ; il est ensuite condamnĂ© Ă  une amende de 1 000 dollars par un juge qu'il a fait arrĂŞter et Ă©loigner de la ville pour s'ĂŞtre opposĂ© Ă  ses ordres. Jackson paie l'amende ; mais une souscription de 1 000 des principaux citoyens lui restitue cette somme le jour mĂŞme. Le gĂ©nĂ©ral, au sortir du tribunal, est portĂ© en triomphe.
  2. Ces pertes correspondent au cumul des victimes dans les deux camps du 23 décembre 1814 (arrivé des navires anglais) au 8 janvier 1815 (retraite anglaise).
  3. (en) Trevor W. McKeown, « A few famous freemasons », sur freemasonry.bcy.ca (consulté le ).
  4. Frank Browning et John Gerassi, Histoire criminelle des États-Unis, Nouveau monde, , p. 220-231.
  5. « Andrew Jackson (1767 - 1845). Un self made man à la Maison-Blanche », sur Herodote.net (consulté le ).
  6. Elisabeth Vallet, « En janvier prochain… le discours inaugural du président Obama », sur usa.hypotheses.org, (consulté le ).
  7. Guillaume Gendron, « L’hydre idéologique du populiste Trump », sur liberation.fr, (consulté le ).
  8. (en) Frederic Austin Ogg, The reign of Andrew Jackson : a chronicle of the frontier in politics, New Haven : Yale university press, , 278 p. (lire en ligne), p. 122-124.
  9. (en) Scott Bomboy, « The story of the wildest party in White House history », sur blog.constitutioncenter.org, (consulté le ).
  10. (en) « Some American Indians won’t even use $20 bills », Detroit Free Press,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) Glyn Davies, A history of Money from Ancien Tomes to the present Day, Cardiff, University of Wales Press, , 720 p. (ISBN 0708317170), p. 479
  12. (en) « The 19th Century » [archive du ], sur Bureau of the Public Debt (consulté le ).
  13. « Andrew Jackson (1767 - 1845) - Un self made man à la Maison Blanche - Herodote.net », sur www.herodote.net (consulté le )
  14. Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, vol. 2, t. I (lire en ligne).
  15. Franck Browning et John Gerass, Histoire criminelle des États-Unis, Éditions Nouveau monde, , p. 182-183.
  16. A. Levasseur, Lafayette en Amérique en 1824 et 1825, t. 2, La librairie Baudouin, , p. 345.
  17. « L'administration Trump refuse d'apposer le portrait de la militante abolitionniste Harriet Tubman sur le billet de 20 dollars », sur Franceinfo, (consulté le ).
  18. « L’administration Biden relance le projet de faire figurer Harriet Tubman sur les billets de 20 dollars », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).

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