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Saint-Domingue (colonie française)

La colonie française de Saint-Domingue, située sur la partie occidentale de l'île d'Hispaniola (dite encore Haïti au sens large), a été officiellement une possession française du (traité de Ryswick) au , date de son indépendance sous le nom d’Haïti avec pour premier chef d'État Jean-Jacques Dessalines (Jacques Ier, Empereur d'Haïti).

Colonie de Saint-Domingue

1626–1809

Drapeau
Drapeau après 1794
Description de l'image SaintDomingue.360.jpg.
Informations générales
Statut France administration coloniale
Capitale Cap Français (1711–1770)
Port-au-Prince (1770–1804)
Langue(s) Français et créole
Religion Catholique, protestante et vaudou
Monnaie Piastre-Gourde (livre coloniale) égale à 0,66 livre tournois de métropole
DĂ©mographie
Population 455 000 (1788) dont 405 000 esclaves libérés en 1793
Superficie
Superficie 21 550 km²
Histoire et événements
6 mai 1687 Promulgation du Code Noir de 1685 Ă  Saint-Domingue
21 septembre 1697 Traité de Ryswick : reconnaissance par l'Espagne de la colonie de Saint-Domingue
14 août 1791 Cérémonie du Bois-Caïman : acte fondateur de la révolution haïtienne
22 août 1791 - 1er janvier 1804 Révolution haïtienne
4 février 1794 Décret d'abolition de l'esclavage dans les colonies
1er janvier 1804 Acte de l'Indépendance de la République d'Haïti
9 juillet 1809 Capitulation de la ville de Saint-Domingue

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Saint-Domingue est la francisation du nom espagnol Santo Domingo (Saint Dominique).

Les Français étaient cependant présents dans l'ouest d'Hispaniola dès la fin des années 1620, sous le ministère de Richelieu, notamment dans l'île de la Tortue. Jusqu'au début des années 1680, Saint-Domingue est principalement un repaire de flibustiers, venus vers 1660 de l'île de la Tortue, proche de la côte nord-ouest, ou de l'Île-à-Vache, sur la côte sud-ouest.

Entre 1680 et 1700, les gouverneurs français désarment progressivement ces flibustiers afin de développer une économie de plantation. Après le traité de Ryswick, Saint-Domingue va prendre une place de premier plan dans la production sucrière française et même mondiale (voir Histoire de la culture des plantes sucrières), comptant en 1788 plus de 400 000 esclaves et 22 000 affranchis.

De nombreux négociants rochelais établissent des relations commerciales avec Saint-Domingue, plus que dans les autres îles. La Rochelle est un moment le premier port de la façade atlantique.

Hispaniola avant la colonisation française

L'exploitation de l'or par les Espagnols (1492-1530)

Après la découverte de l'île dès 1492 par Christophe Colomb, les Espagnols l'exploitent principalement en s'intéressant aux gisements d'or qui s'y trouvent. La population précolombienne, des Arawaks, va diminuer considérablement du fait de la colonisation (épidémies, réduction en esclavage).

Pirates et corsaires dans la partie ouest de l'île

Voici l'image représentant l'île de saint Domingue

Vers 1530, le « métal jaune » se raréfie : les colons concentrent alors leurs efforts sur la partie orientale de l'île, abandonnant la partie occidentale qui devient la proie facile des pirates français, anglais ou néerlandais. Malgré une politique de la terre brûlée menée par le roi Philippe III, destinée à contrer leurs pillages, les boucaniers renforcent leur présence.

Entre 1600 et 1630, les corsaires, qui partaient jusque là d'Europe, installent des bases dans la mer des Caraïbes, dans les secteurs abandonnés par les Espagnols, comme l'île à Vache, l'île de la Tortue ou la côte nord-ouest d'Hispaniola.

Au début du XVIIe siècle : une réserve de viande pour la Caraïbe

Les animaux domestiques abandonnés par les conquérants, chevaux, vaches et chiens, vivent en liberté dans l'île et constituent une réserve de chasse facile pour les boucaniers[1].

Les boucaniers s'installent notamment à la base du Cap-Monte-Cristo, au nord, qui est la frontière actuelle entre Haïti et la République dominicaine[2]. Ils s'installent aussi à Port-de-Paix et Petit-Goâve et sur l'îlot de Port-Margot[3].

La politique coloniale de Richelieu et de Louis XIV

Le cardinal de Richelieu, qui devient principal ministre de Louis XIII en 1623, dote la France d'une politique coloniale. Jean Cavelet, seigneur de Herteley, homme de confiance de Richelieu et un des futurs directeurs de la Compagnie de Saint-Christophe, s’engage dans le financement des activités de flibuste de Pierre Belain d'Esnambuc avec Urbain de Roissey, sieur de Chardonville.

Durant la période de la flibuste, la présence française est surtout constatée par des documents écrits à l'île de la Tortue, en raison de son importance militaire, mais on trouve des traces d'une présence française sur la côte de Saint-Domingue. Les liens entre les deux zones sont attestés : chacune des deux sert de refuge en cas de problèmes dans l'autre.

Carte de l'île d'Hispaniola, 1665

1629 - 1665 : l'île de la Tortue

Parti de l'Île Saint-Christophe, les Français se concentrent sur la Martinique et la Guadeloupe, mais certains s'installent plus à l'ouest, sur l'île de la Tortue, de façon non officielle car l'Espagne se considère encore comme détentrice de tout le territoire d'Hispaniola et dépendances.

Durant cette période, l'île de la Tortue est l'objet d'un conflit entre Espagnols, Français et Anglais, mais les Français l'emportent en fin de période et consolident leur implantation sur Hispaniola.

1666 - 1670 : la guerre de DĂ©volution

Cette période voit les premières fissures dans la traditionnelle alliance contre l'Espagne catholique des flottes françaises (qui compte beaucoup de huguenots), anglaises et hollandaises.

  • En 1666, Jean Bart s’engage sur le Sept-Provinces, navire de l'amiral de Ruyter, chef de la flotte hollandaise, pour combattre les Anglais.

C'est le début de la guerre de Dévolution, Français contre Espagnols et Hollandais. Néanmoins les Hollandais furent flibustiers aux côtés des Anglais et des Français et réciproquement. Les flibustiers François l'Olonnais et Michel le Basque, organisent la première grande expédition de flibuste avec la prise et le pillage de Maracaibo. Bertrand d'Ogeron de La Bouëre (et plus tard son neveu Pouancey) vend aux flibustiers et aux boucaniers des femmes blanches à marier qu’il fait venir d'orphelinats d’Europe[5] ou d'autres déportées comme Anne Dieu-le-veut[6]. Début de la colonisation de Port-de-Paix.
Le flibustier Delile prend et pille la ville de Saint-Yague dans la partie espagnole de Saint-Domingue.

  • , François TrĂ©butor commandant la frĂ©gate La Sainte-Catherine armĂ©e par le gouverneur reçoit une commission (lettres de course) d'Ogeron permettant la flibuste.
  • La population est estimĂ©e Ă  1 500 personnes en 1669 (Tortue et cĂ´te nord-ouest rĂ©unies). C'est trois fois plus en 1677[7], mais les plantations ne commencent que plus tard, preuve que le secteur est alors une base de repli pour les petits planteurs de tabac et flibustiers de toute la CaraĂŻbe.

1670 - 1684

C'est la première grande époque de l'expansion sucrière aux Antilles française, virage important de l'histoire de la Martinique et la Guadeloupe. Louis XIV tente aussi de l'implanter à Saint-Domingue, mais il ne parvient pas à mettre au pas les boucaniers qui peuplent la côte nord-ouest de l'île, même si une bonne partie fuient vers le Rendez-vous de l'île d'Or au Panama. La culture du tabac qui fait vivre des milliers de flibustiers est régie par une ferme du tabac, concédée en 1674 à la Marquise de Maintenon avec un prix d'achat très bas et un prix de revente élevé, ce qui favorise l'expansion du tabac de Virginie.

La compagnie des Indes occidentales perd son monopole en 1670 et tombe en faillite en 1674. Les grands ports ont le droit de commercer du sucre et des esclaves. C'est l'époque où de grandes familles d'armateurs développent le négoce du sucre[8].

1685 – 1696

La fin des années 1685 à 1696 sont l'occasion d'un regain d'activité pour les corsaires de Saint-Domingue à la suite d'une inversion générale des alliances en Europe. À partir de 1688 la Glorieuse Révolution britannique casse l'alliance entre Louis XIV et la couronne d'Angleterre. Celle-ci désormais protestante est alliée aux Hollandais. En 1692, la France se retrouve même isolée contre la Ligue d'Augsbourg, que vient de rejoindre l'Espagne.

  • En 1697, M. de Pointis rĂ©unit une flotte de flibustiers pour une expĂ©dition contre Carthagène qui est pillĂ©e avec un butin de plusieurs millions de piastres.
    En mai, 300 esclaves se soulèvent au quartier Morin de la Petite Anse.

Le traité de Ryswick (1697) et l'officialisation de la colonie française de Saint-Domingue

Le traité de Ryswick () entre l'Espagne et la France sécurise la situation dans la colonie. L'Espagne reconnaît la domination française sur la partie ouest de Saint-Domingue en échange de l'arrêt des raids de corsaires contre ses possessions coloniales. Louis XIV accepte en échange de rendre la plus grande partie des Pays-Bas espagnols.

La Rochelle et Saint-Domingue

Le développement de La Rochelle

De la Régence à la Guerre d’Amérique, La Rochelle figure en bonne place des ports bénéficiant de la croissance de Saint-Domingue. Elle est cinquième après Bordeaux, Nantes, Le Havre et Marseille.

La Rochelle s’impose sur un plan international, au XVIIIe siècle, en étant en relation dès 1630 avec les Antilles, privilégiant des relations annuelles régulières.

La traite des Noirs et les importations de sucre des Isles assureront sa prospérité jusqu’à la Révolution française.

En 1664, la Compagnie des Indes occidentales, compagnie commerciale française est créée par Colbert à Saint-Domingue. À la suite de cette création, dès 1682, la flotte rochelaise triple de volume et la ville devient le premier port français pour le commerce des Isles d’Amériques.

Les activitĂ©s et le trafic de raffinage avec Saint-Domingue augmentent considĂ©rablement, vers 1660. En moins de 40 ans, le nombre des navires pour les Antilles est multipliĂ© par deux,  passant de 20 Ă  30 navires en 1660 et de 40 Ă  55 navires en 1680.

Ainsi, en 1710, on peut compter 16 raffineries Ă  La Rochelle produisant 3 millions de livres de sucre blanc.

A cette époque, les voyages aux Antilles (Saint-Domingue) durent en moyenne quarante jours. Le sucre a remplacé le tabac, et les activités de pêche.

Les voyages « triangulaires » pouvaient durer parfois un an. Le navire allait dans un premier temps sur la côte d’Afrique pour échanger divers produits, tels que des coquillages, eau de vie, tabac, fusils contre des esclaves, que l’on débarquait à Saint-Domingue. Les esclaves africains étaient majoritairement transportés et vendus dans les îles françaises, comme à Saint-Domingue. On chargeait alors des produits coloniaux pour le retour, comme le sucre, le café, le coton, l'indigo.

En 1791, le trafic total avec Saint-Domingue représente 50% des entrées de navires et des armements du port de La Rochelle. Cette ville était le cinquième port de France.

Les armateurs rochelais Ă  Saint-Domingue : la famille Fleuriau

Beaucoup d’armateurs et de négociants se sont installés à Saint-Domingue pour un meilleur contrôle, pour certains, ils ont installé des représentants sur l’île, comme planteurs ou intermédiaires. L'historien Jacques de Cauna a été le premier à étudier leur présence, dans la plaine du Cul-de-Sac notamment, aux portes de Port-au-Prince, à travers sa thèse sur la sucrerie Fleuriau de Bellevue publiée sous le titre Au Temps des Isles à Sucre. Histoire d'une plantation de Saint-Domingue au XVIIIe siècle (Paris, Edit. Karthala 1987, réédition 2003).

La famille Fleuriau, protestante, n’était pas rochelaise de souche, elle était originaire de Châtellerault. Elle apparaît dans la bourgeoisie marchande rochelaise à la fin du XVe siècle.

AimĂ© Benjamin Fleuriau, est un des grands armateurs qui s’est enrichi Ă  Saint-Domingue. ArrivĂ© Ă  l’âge de 20 ans sur l’île de Saint-Domingue, il y est restĂ© plus de 27 ans. Il  n’est plus un Ă©tranger sur l’île. Il est devenu un crĂ©ole par le cĹ“ur. La famille possĂ©dait une plantation sucrière Ă  Bellevue Ă  Saint-Domingue, on peut retrouver une belle maquette de cette plantation au MusĂ©e du Nouveau Monde Ă  La Rochelle. Il y a une sculpture de Toussaint Louverture, de Oussman SOW, Ă©rigĂ©e en au musĂ©e du Nouveau Monde de La Rochelle, figure emblĂ©matique de la rĂ©volution des esclaves Ă  HaĂŻti en 1791.

L’époque florissante du commerce du sucre de Saint-Domingue a permis de mettre en lumière de grandes fortunes du monde du négoce rochelais, comme la famille Fleuriau. La majorité d’entre elles sont propriétaires de plantations et de maisons de commerce essentiellement à Saint-Domingue. Garesché, Rasteau, Belin, Van Hoogwerff sont d’autres négociants Rochelais qui ont contribué à la traite négrière aux côtés de Fleuriau.

L'empreinte de La Rochelle sur Saint-Domingue

Il existe une trace indélébile de La Rochelle à Saint-Domingue. On trouve encore aujourd’hui sur la côte Sud de l’actuelle république d’Haïti, dans la région de Nippes, un plateau, un récif et une rivière des Rochelois, ou encore certains dictons faisant référence aux fameuses filles de La Rochelle, à cette époque. De plus, les noms des colons rochelais se sont conservés sur leurs anciennes habitations. On peut donc voir des lieux-dits avec des noms comme Damiens, Boissonière, Raboteau et évidemment Fleuriau.

Enfin, certaines familles portent encore des noms d’anciens colons rochelais. L’empreinte de la Rochelle sur Saint-Domingue est donc encore réellement perceptible et vivace.

Saint-Domingue au XVIIIe siècle : l'apogée économique

La paix de Ryswick permet un développement rapide des plantations de sucre, des terres étant données aux corsaires qui acceptent de cesser leurs attaques contre l'Espagne. Des cultures d'exportations sont introduites. Avec elles la traite négrière, suite de l'échec relatif de la politique dite des « 36 mois » pour les engagés volontaires. La rentabilité des plantations résulte de la surexploitation de la main-d'œuvre[13] apportée par la traite des esclaves. L'aventure coloniale intéresse les cadets de familles nobles qui y trouvent le moyen de faire fortune dans la "terre" aux côtés des commerçants. La question raciale émerge formellement avec la question des titres de noblesse des "sangs-mêlés".

Une île sucrière

À partir de 1720, Saint-Domingue est le premier producteur mondial de canne à sucre. Au milieu du XVIIIe siècle, l'île exporte à elle seule autant de sucre que toutes les îles anglaises réunies et devient la principale destination des traites négrières via le commerce triangulaire. Ainsi, jusqu'en 1791, plus de 860 000 esclaves y furent importés, soit près de 45 % de la totalité des esclaves importés par la France dans ses colonies (environ 2 millions)[14].

Avant la Révolution, les produits coloniaux de Saint-Domingue représentent un tiers des exportations françaises.

Une île intégrée aux conflits militaires régionaux

Au moment du siège de Savannah, dans la colonie de Géorgie américaine toute proche, qui est un des temps forts de la guerre d'indépendance américaine, environ 1500 soldats venus de la colonie française la plus importante, les Chasseurs volontaires de Saint-Domingue, voient leur action saluée dans le Journal |Siège de Savannah siège rédigé par le chef de l'expédition française[15] qui a joué un grand rôle dans l'avancée et le succès, côté américain, de la guerre d'indépendance américaine. Sur les 3500 hommes qui ont participé à l'expédition, environ les quatre-cinquièmes venaient des différentes îles des Antilles françaises. Le corps des Chasseurs volontaires de Saint-Domingue a permis, par un assaut contre le feu ennemi nourri, d'éviter à l'armée franco-américaine des pertes très lourdes, car il a couvert efficacement sa retraite[16] - [17].

1698-1703 : les débuts de la colonie

  • En 1698, la France concède l’administration du sud d’Hispaniola Ă  la compagnie de Saint-Louis en contrepartie d’un engagement de colonisation.
La « Compagnie de Saint-Domingue » ou « Compagnie Royale des Indes » est crĂ©Ă©e. Elle Ă©tablit ses bâtiments et entrepĂ´ts Ă  Saint-Louis-du-Sud. Entre 1700 et 1714, le nombre d'esclaves passe de 9 000 Ă  24 000. La compagnie construit aussi des magasins et entrepĂ´ts dans le petit bourg de Jacmel, qui connaĂ®tra un essor considĂ©rable grâce Ă  son port ouvert au commerce extĂ©rieur.
D'après des plans revus par Vauban, le Fort Saint-Louis est édifié sur l'îlet commandant l'accès à la baie.
  • En 1700, les flibustiers français se joignent Ă  leurs « frères » anglais de la JamaĂŻque. L'Ă®le de la Tortue est dĂ©sertĂ©e.
La population est de 8 000 habitants dont 60 % de Blancs.
  • En 1701, la partie française compte dĂ©jĂ  52 sucreries[18].
  • En , Louis XIV crĂ©e un second conseil supĂ©rieur, dont la rĂ©sidence est au Cap et qui a dans son ressort les sièges royaux du Cap et du Port-au-Prince, dĂ©tachĂ©s de celui du Petit-Goave.
  • En 1701, le roi relance la Compagnie de GuinĂ©e, avec de nouveaux actionnaires, dont il fait partie. L'un d'entre eux est le financier Antoine Crozat. Elle a pour mission de livrer au moins 1 000 esclaves par an aux colonies, chiffre qui est bientĂ´t portĂ© Ă  3 000. Elle obtient mĂŞme le monopole de livraison d'esclaves aux Espagnols et devient Compagnie de l'Asiento.

1703 - 1736 : l'introduction du coton et du café

L'esclavage monte rapidement, et se structure juridiquement et Ă©conomiquement, les cultures se diversifient, mĂŞme si la canne Ă  sucre reste largement dominante.

1743 - 1765

Les deux décennies qui précèdent la guerre de Sept Ans contre les Anglais sont celles d'une forte croissance des cultures esclavagistes, sucre et café, la traite négrière s'industrialisant, avec des bateaux plus grands, financés par des sociétés par action.

La Révolution du café de Saint-Domingue, dans la deuxième partie du siècle, voit l'île devenir le premier producteur mondial, avec le défrichage des hautes terres de l'est de la colonie et l'importation à un rythme encore plus rapide d'esclaves dans la dernière décennie avant la Révolution.

1766 - 1776 : séparatisme commercial et annexions espagnoles

L'assistance militaire aux États-Unis et l'apparition d’officiers de couleur

1779

Saint-Domingue en 1780, vue du mole Saint-Nicolas. (Pierre Ozanne)

Saint-Domingue est une importante colonie où se trouve une infrastructure militaire. Elle est utilisée dans le cadre du soutien français à la Guerre d'indépendance américaine. Il existe par ailleurs des liens avec les planteurs des colonies du sud des futurs États-Unis, et notamment ceux de Louisiane (vendue en 1803 aux États-Unis par la France). Ces liens essayent de limiter l'influence de la Nouvelle-Angleterre, anti-esclavagiste et indépendantiste.

André Rigaud, Henri Christophe s'engagent dans le régiment des chasseurs-volontaires de Saint-Domingue pour aller aider les insurgés américains (guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique), ils s'illustreront dans le siège de Savannah.

1780 - 1789

L'île participe à la Révolution française de 1789. La décennie la précédant est marquée par le débat d'idée sur l'esclavage : des révoltes se multiplient, des lobbys se forment, les écrits se multiplient. Plusieurs généraux blancs, noirs et métis en sont issus : Étienne Eustache Bruix (amiral), Alexandre Dumas, André Rigaud, Toussaint Louverture.

  • , formation des chasseurs royaux de Saint-Domingue du chevalier Renaud de Villever, gouverneur itinĂ©rant de l'Ă®le
  • En 1785, le gouverneur de Belle-Combe reconnaĂ®t l’indĂ©pendance d’une bande d’ex-esclaves dit marrons dans les montagnes de Bahoruco
  • En , Brissot de Warville fonde la SociĂ©tĂ© des amis des Noirs, pour l'abolition de l'esclavage.
    Le recensement fait Ă©tat de 455 000 habitants dont 27 717 blancs, 21 808 gens de couleur libres, et 405 464 esclaves. En 20 ans, la population d'esclaves a diminuĂ© d'un tiers.
  • En 1788, le planteur et dĂ©putĂ© Pierre-Victor Malouet rend un mĂ©moire dĂ©fendant l'esclavage.
  • En 1789, la production de cafĂ© atteint 43 000 tonnes. Les exportations vers la mĂ©tropole reprĂ©sentent 161 373 788 livres tournois.
  • En 1789 aussi, la croissance urbaine permet Ă  deux villes d'Ă©merger. Le Cap Français compte 20 000 habitants et Port-au-Prince 10 000 habitants[23].
  • Le lobby du Club de l'hĂ´tel de Massiac est fondĂ© le pour dĂ©fendre l'esclavage Ă  l'hĂ´tel particulier du CrĂ©ole Massiac. MĂ©dĂ©ric Louis Élie Moreau de Saint-MĂ©ry, de la Martinique, y prend une part importante aux cĂ´tĂ©s de deux Ă©lus de la noblesse de Saint-Domingue aux États gĂ©nĂ©raux, Louis-Marthe de Gouy d'Arsy et Denis Nicolas Cottineau de Kerloguen.
  • 20 aoĂ»t, le dĂ©putĂ© Étienne Louis Hector Dejoly, dĂ©putĂ© de Paris soumet Ă  la convention le « cahier de dolĂ©ance des gens de couleurs libre », prĂ©parĂ© par Julien Raimond. Ce cahier est appelĂ© « sortie des mulâtres », par les colons sĂ©grĂ©gationnistes. Cette demande n'est pas conforme Ă  l'approche sans discrimination raciale de la dĂ©claration des droits de l'homme.
  • 26 aoĂ»t, adoption par l'assemblĂ©e constituante de « la DĂ©claration des droits de l'homme et du citoyen ».
    La Fayette fait enrôler de nombreux « libres de couleur » dans la garde nationale.
  • Avant la RĂ©volution française, dans la partie orientale de l'Ă®le, espagnole, les esclaves ne sont que 15.000, pour 25.000 blancs et 65.000 mĂ©tis[24].

La période de la Révolution française

1790

La contestation de la Révolution française par les riches planteurs passe du terrain des idées à ceux de la politique et de l'opposition militaire.

  • 27 fĂ©vrier, Ă©lection d'une assemblĂ©e coloniale de Saint-Domingue exclusivement composĂ©e de blancs.
  • En mars, Un dĂ©cret de l’AssemblĂ©e Nationale proclame l’égalitĂ© des mulâtres libres ; les assemblĂ©es coloniales s’opposent Ă  sa diffusion et revendiquent l’autonomie.
  • 28 mars, un dĂ©cret ouvre la reprĂ©sentation Ă  tout propriĂ©taire de plus de 25 ans, sans discrimination de couleur ; l’assemblĂ©e coloniale s’oppose Ă  sa diffusion et revendique l’autonomie.
  • 14 avril, Ă  Saint-Marc se rĂ©unit, d’après les ordres du Roi, une « AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la partie française de Saint-Domingue » qui remplace « l’assemblĂ©e coloniale ».
  • 23 octobre, Jacques-Vincent OgĂ© dĂ©barque au Cap d’un navire amĂ©ricain, avec des munitions de guerre, il Ă©quipe 250 Ă  300 hommes pour exiger l’application du dĂ©cret. Son arrivĂ©e de Paris a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©e par le «club de l'hĂ´tel Massiac».
  • 29 octobre, Jacques-Vincent OgĂ©, Jean-Baptiste Chavannes et leurs amis dont Joseph Rivière, battent d’abord M. de Vincens avec 500 hommes, puis sont battus par le colonel Cambefort avec 1 500 hommes, ils se rĂ©fugient dans la partie espagnole, mais sont livrĂ©s au gouverneur Blanchelande.

1791

Copie d'une lettre d'un capitaine relatant les événements insurrectionnels survenus au Cap François, 1791

Les colons font reculer militairement la Révolution française, ce qui déclenche le soulèvement général des esclaves.

  • 25 fĂ©vrier, les mulâtres OgĂ© et Chavannes sont suppliciĂ©s jusqu’à ce que mort s’ensuive. L'affaire fait grand bruit et amène la Constituante Ă  rĂ©examiner la situation en mai.
  • En avril, les colons de JĂ©rĂ©mie (Sud) se rassemblent en une FĂ©dĂ©ration de la grande Anse. Ils achètent la tĂŞte d'insurgĂ©s noirs. Les blancs sont dirigĂ©s par La Chaise, les autres par NoĂ«l Bras. AndrĂ© Rigaud ramène l'ordre sur instruction des commissaires civils.
  • 15 mai, par dĂ©cret de l’AssemblĂ©e constituante, l’esclavage est confirmĂ©, l’égalitĂ© des droits politiques est accordĂ©e aux mulâtres libres de deuxième gĂ©nĂ©ration.
  • 22 aoĂ»t, soulèvement des esclaves de Saint-Domingue, environ 1 000 blancs tuĂ©s.
    L'insurrection des esclaves du Nord en 1791.
    24 septembre, l’Assemblée constituante, une semaine avant la fin de son mandat, révoque le décret du et remet le sort des Noirs à l'assemblée coloniale, l'insurrection se rallume.
  • 23 octobre, concordat de la Croix-des-Bouquets entre insurgĂ©s libres et colons esclavagistes. Il est convenu de l’application du dĂ©cret du et l’infamie pour les juges d’OgĂ© et Chavanne.
  • En novembre, Toussaint Louverture rejoint les esclaves insurgĂ©s dirigĂ©s par Jean-François et Biassou, ils vont passer dans la partie espagnole. Louverture y devient « gĂ©nĂ©ral d’armĂ©e du Roi ».

1792

Le chaos s'installe, profitant au voisin espagnol.

  • En janvier, Paris apprend la rĂ©volte de Saint-Domingue, la spĂ©culation sur le sucre commence, les prix flambent, et des Ă©meutes populaires Ă©clatent contre la chertĂ© du sucre
  • 24 mars, dĂ©cret de l'AssemblĂ©e lĂ©gislative sur des mesures en faveur de l’égalitĂ© politique de tous les libres.
  • 4 avril, le dĂ©cret Ă©galitaire est sanctionnĂ© par le roi Louis XVI, sur demande des ministres brissotins Clavière et Roland ; il devient ainsi "loi du ".
  • Mai, les Espagnols franchissent la frontière, envahissant la colonie par l’Est avec l’appui d’esclaves rebelles dont Toussaint Louverture et Biassou.
  • 16 novembre, Ferrand de Baudières, officier des grenadiers volontaires de Saint-Domingue, juge de la SĂ©nĂ©chaussĂ©e et AmirautĂ© du Petit-Goâve, a la tĂŞte tranchĂ©e par des royalistes esclavagistes pour avoir rĂ©digĂ© une pĂ©tition Ă  l'AssemblĂ©e provinciale de l'Ouest en faveur des droits civils et politiques des affranchis dont nombreux avaient Ă©tĂ© ses compagnons d'armes Ă  Savannah, en GĂ©orgie.

1793

La guerre civile s'intensifie, les révolutionnaires affichent des succès militaires, mais les colons obtiennent le soutien des Anglais, à qui ils promettent de livrer la colonie en échange du maintien de l'esclavage

  • Toussaint Louverture, Jean-François et Biassou passent dans la partie espagnole. Ceux-ci promettent la libertĂ© en Ă©change de l'aide contre les Français. Louverture y devient « gĂ©nĂ©ral d'armĂ©e du Roi ».
  • 25 janvier, des colons royalistes dirigĂ©s par Borel s'emparent de Port au Prince avec l'aide de soldats d'Artois. Ils envoient un dĂ©putĂ© de l'assemblĂ©e coloniale Ă  Londres pour proposer au gouvernement britannique de lui livrer l'Ă®le sous condition qu'il y maintienne l'esclavage.
  • 19 fĂ©vrier[25] - [26], traitĂ© de Whitehall entre les Anglais et les colons de Saint-Domingue, qui permet Ă  ces derniers de combattre les troupes rĂ©volutionnaires et l'Ă©mancipation des Noirs, et aux Anglais de rĂ©cupĂ©rer la lucrative fiscalitĂ© sur les plantations de sucre françaises.
  • 14 avril, les rĂ©publicains reprennent Port-au-Prince avec les gĂ©nĂ©raux Lassale et Beauvais. Borel s'Ă©chappe Ă  la JamaĂŻque.
  • 11 mai, dĂ©but de la guerre navale aux CaraĂŻbes de l'alliance hispano-britannique contre la France.
  • 20 juin, le gĂ©nĂ©ral royaliste Galbaud dĂ©barque au Cap Français pour prendre la ville. Le 21 il est battu par les rĂ©publicains, il y a 500 morts et un incendie s'est dĂ©clarĂ© qui ravage la plus belle ville des Antilles du moment.
  • 29 aoĂ»t et 21 septembre, LĂ©ger-FĂ©licitĂ© Sonthonax et Étienne Polverel, commissaires civils Ă  Saint-Domingue, proclament l'Ă©galitĂ© et la libertĂ© gĂ©nĂ©rale des esclaves.
  • Formation des « lĂ©gions de l'Ă©galitĂ© », celle du Nord fut commandĂ©e par Jean-Louis Villatte, celle du sud par AndrĂ© Rigaud, LeveillĂ© fait partie de celle de l'Ouest.
  • 3 septembre, les royalistes insurgĂ©s de Saint-Domingue, reprĂ©sentĂ©s par Pierre Venant de Charmilly signent avec l'ennemi britannique, reprĂ©sentĂ© par Adam Williamson, le « traitĂ© de la JamaĂŻque » ou « capitulation de la grande Anse ». Les Britanniques s'engagent au maintien de l'esclavage en Ă©change de la soumission.
  • 19 septembre, 500 soldats britanniques sont accueillis Ă  JĂ©rĂ©mie et au mĂ´le Saint-Nicolas le . Les royalistes livrent dans la foulĂ©e Saint-Marc, L'Arcahaie, Le Grand Goave, Tiburon et LĂ©ogane.
  • RĂ©pression de la rĂ©volte des esclaves noirs de la colonie française de Saint-Domingue, arrestation, 1794
    Répression de la révolte des esclaves noirs de la colonie française de Saint-Domingue, arrestation, 1794
  • RĂ©volte des esclaves noirs de la colonie française de Saint-Domingue, autochtones se faisant dĂ©vorer par des chiens, 1794
    Révolte des esclaves noirs de la colonie française de Saint-Domingue, autochtones se faisant dévorer par des chiens, 1794

1794

Les révolutionnaires, après l'abolition de l'esclavage en février, doivent combattre toute l'aristocratie sucrière, alliée aux Espagnols et aux Anglais.

Jean-Baptiste Belley député à la convention (par Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson)
  • Labatut, commandant de la Tortue, envoie des vivres au Port-de-Paix. Laveaux dirige une attaque gĂ©nĂ©rale contre les Espagnols, Danty attaque Poste la Chapelle, Villatte Port-Margot, Louverture Petite Rivière. Laveaux accuse Villatte d’une politique raciale en faveur des mulâtres et promeut Louverture dont il fait venir des troupes près du Cap.
  • 2 fĂ©vrier, l'escadre britannique du commodore J. Ford se prĂ©sente devant le Port-au-Prince. Face Ă  la rĂ©sistance elle ne peut dĂ©barquer.
  • 3 fĂ©vrier, trois dĂ©putĂ©s de Saint-Domingue siègent Ă  la convention : le mulâtre Jean-Baptiste Mills, le blanc Louis-Pierre Dufay et le noir Jean-Baptiste Belley. Leur arrivĂ©e est acclamĂ©e. Le prĂ©sident de l’assemblĂ©e leur donne l’accolade fraternelle.
  • 4 fĂ©vrier, dĂ©cret d'abolition de l'esclavage votĂ© Ă  l’unanimitĂ© par la Convention, qui confirme la dĂ©claration des droits de l'homme de 1789 dans les colonies.
  • 18 mai, Toussaint Louverture se rallie au camp rĂ©publicain français en se plaçant sous l'autoritĂ© du gouverneur gĂ©nĂ©ral Laveaux ; il devient chef militaire aux cĂ´tĂ©s de Rigaud, PĂ©tion, Martial, Besse, Villatte ; une armĂ©e de 40 000 hommes est levĂ©e.
  • 30 mai, nouvelle escadre britannique devant le Port au Prince (6 frĂ©gates, 12 bâtiments de transports et de nombreuses goĂ©lettes)
  • 25 juin, Louverture Ă©limine les garnisons espagnoles de Petite Rivière, Dondon, Gros Morne et des GonaĂŻves avec 5 000 hommes et se rend au Port-de-Paix oĂą se trouve Laveaux
  • Louverture bat les Espagnols Ă  camp Bertin et au LimbĂ©, reprend Dondon. De nombreux noirs enrĂ´lĂ©s par l’Espagne rallient la France.
  • 6 juillet, Jean François nĂ©gocie son soutien Ă  l’Espagne en Ă©change du pillage de Fort-Dauphin oĂą il Ă©tait censĂ© protĂ©ger des blancs royalistes : il en massacre un millier.
  • Fin de l'annĂ©e : Rigaud, PĂ©tion et Beauvais reprennent Leogane et Tiburon, assiègent les Britanniques Ă  la Grand'Anse. Villatte dĂ©fend le Cap-Français. Les Britanniques bloquent le port, les Espagnols assiègent la ville. Jean François et les Espagnols, battus, se retirent Ă  Fort-Dauphin. Louverture et 4 500 hommes prennent aux Espagnols Saint-Michel et Saint-RaphaĂ«l.

Toussaint Louverture et les généraux mulâtres

1795

  • , Louverture enlève camp Flamin, camp Roque et Saint-Malo aux Espagnols.
  • , Louverture bat le gĂ©nĂ©ral britannique Brisbane aux environs de la Petite Rivière.
  • , Louverture est battu par Jean François au fort Charles Sec.
  • En 1795, Rochambeau est envoyĂ© avec Philippe Roume Ă  Saint-Domingue.
  • mi-, Rigaud, PĂ©tion et Beauvais battent le lieutenant-colonel britannique Markham près de Port RĂ©publicain.
  • , Étienne Lavaux dĂ©cerne un brevet de colonel Ă  Toussaint Louverture.
  • , le gĂ©nĂ©ral britannique Williamson remplace Horneck, il amène 2500 hommes Ă  Port RĂ©publicain. Il renforce les lĂ©gions coloniales royalistes avec des esclaves rachetĂ©s.
  • mi 1795, Louverture, sur ordre de Lavaux, forme plusieurs rĂ©giments avec des officiers noirs.
  • , Le TraitĂ© de Bâle cède la partie espagnole de l'Ă®le Ă  la France. La France laisse nĂ©anmoins aux Espagnols le rĂ´le d'administrateurs. Fin de la guerre avec les Espagnols.
  • , Par dĂ©cret, la convention nationale nomme au grade de gĂ©nĂ©ral de brigade Louverture, premier gĂ©nĂ©ral noir de l'ArmĂ©e française, et les mulâtres AndrĂ© Rigaud, Villatte, Louis-Jacques Beauvais, les autres grades donnĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Lavaux Ă©tant maintenus.
  • , la fièvre jaune fait des ravages dans les troupes britanniques d'origine europĂ©enne Ă  Port RĂ©publicain. Les offensives sont empĂŞchĂ©es.
  • Fin 1795, le major gĂ©nĂ©ral Forbes remplace Williamson. Il fixe les positions en amĂ©liorant les fortifications.
  • , Toussaint Louverture se plaint dans une lettre Ă  Lavaux de la connivence entre les administrateurs espagnols de la partie de l'Est et les Britanniques.
  • , une escadre britannique attaque LĂ©ogane mais Ă©choue.

1796

  • , sur demande de Rigaud et Beauvais, Laveaux par ordonnance convoque des « assemblĂ©es primaires » Ă  LĂ©ogane (l’Ouest) et aux Cayes (Sud). Sur intervention de Louverture demandant le siège de l’Ouest aux GonaĂŻves, Laveaux annule la dĂ©signation de LĂ©ogane, ce qui provoque un dĂ©but d’insurrection de Villate, Pinchinat, Sala et Fontaine.
  • , les Britanniques attaquent Fort Dauphin avec l'aide du noir Titus, il est battu par le gĂ©nĂ©ral rĂ©publicain Villatte.
  • , Laveaux suspend la convocation des assemblĂ©es primaires.
  • , Rigaud accuse Laveaux de favoriser les noirs, il est arrĂŞtĂ© au Cap par Villatte. Louverture se prĂ©sente avec 10 000 hommes pour libĂ©rer Laveaux et le sauve.
  • , Laveaux, gouverneur de Saint-Domingue, nomme Louverture lieutenant au gouvernement de Saint-Domingue et son adjoint direct.
  • , arrivĂ©e de France du gĂ©nĂ©ral Desfourneaux.
  • , Roume, commissaire de la RĂ©publique dans la ville de Santo Domingo, demande aux gĂ©nĂ©raux noirs et mulâtres de se rĂ©concilier.
  • arrive une escadre de la RĂ©publique avec les commissaires dĂ©signĂ©s par le Directoire (Sonthonax, Giraud, Raymond, Leblanc) et des gĂ©nĂ©raux (Kerversau, Rochambeau, Martial Besse, Chanlatte et l’adjudant gĂ©nĂ©ral Mentor, noir de la Martinique). Leur mission est notamment de mettre fin au « prĂ©jugĂ© de couleur ».
  • , dĂ©cision des commissaires d’arrĂŞter Vilatte et de l'envoyer en France.
  • mi 1796, Louverture Ă©quipe 16 000 hommes avec les armes arrivĂ©es de France.
  • Fin 1796, ouverture d’écoles libres au Cap par le commissaire Raymond.
  • , Le brigadier gĂ©nĂ©ral britannique Howe avec 7000 hommes de troupes de renfort attaque et prend Bombarde.
  • , la commission civile fait arrĂŞter le gĂ©nĂ©ral Rochambeau qui refuse d’occuper Santo Domingo et d’y Ă©tendre les lois de la RĂ©publique, en outre il se plaint de la position des noirs et hommes de couleur. Il est renvoyĂ© en France.
  • , dĂ©faite de Rigaud devant les Britanniques de fort Irois.
  • , Ă©vĂ©nements des Cayes avec le frère de Rigaud et Pinchinat Ă  la suite de la tenue d’une assemblĂ©e primaire. Il s’ensuit un rapport dĂ©favorable sur le gĂ©nĂ©ral Rigaud envoyĂ© au directoire par Sonthonax.

1797

  • FĂ©vrier, le Conseil des Cinq-Cents, sur rapport du reprĂ©sentant de Saint-Domingue Dufay, subdivise la colonie en 5 dĂ©partements :
  • Mars, arrivĂ©e du gĂ©nĂ©ral britannique John Graves Simcoe Ă  Port RĂ©publicain. Il est chargĂ© non plus de conquĂ©rir Saint-Domingue, mais de favoriser la revendication d'autonomie pour enlever Saint-Domingue Ă  la France.
  • Avril, assauts infructueux de Rigaud sur le fort Irois tenu par les Britanniques.
    Louverture prend Mirebalais et Grands Bois aux Britanniques sans combats. Ceux-ci se replient pour protéger l'Ouest.
  • 3 mai, Louverture est promu gĂ©nĂ©ral de division par Sonthonax et confirmĂ© dans les fonctions de gĂ©nĂ©ral en chef de la colonie, ce qui fait de lui le deuxième personnage de la colonie de Saint-Domingue.
  • Juin, les Britanniques reprennent Mirebalais, se fortifient Ă  Saint-Marc et occupent les Verettes.
  • Juillet, avec 10 000 hommes, Louverture reprend les Verettes et dĂ©truit la lĂ©gion de Dessources, royaliste ralliĂ© aux Britanniques qui se replie sur Saint-Marc. Il reprend aussi Mirebalais.
    Le colonel Henri Christophe attaque et détruit les anciennes troupes pro espagnoles de Jean François, toujours en révolte contre la république, surnommées « les vendéens de Saint-Domingue ». Elles sont soutenues par les Britanniques et installées à Valière.
  • AoĂ»t, Dessalines et Belair sont battus par les 8 000 hommes de la lĂ©gion d'York sous le commandement de Lapointe au fort du Boucassin. Ceci empĂŞche Louverture de prendre le contrĂ´le des Arcahaies.
    Le général britannique Whyte remplace Simcoë. Les Britanniques occupent encore la grande Anse, le Môle, l'Arcahaie, Saint-Marc et Port Républicain.
  • 17 aoĂ»t, la promotion de Louverture au grade de gĂ©nĂ©ral de division est ratifiĂ©e par le Directoire qui ajoute le don d'un sabre et d'une paire de pistolets de la manufacture de Versailles.
  • 3 septembre, dĂ©part de Sonthonax, forcĂ© par Louverture.
  • 5 septembre, le gĂ©nĂ©ral PĂ©tion conquiert Grenier, Fourmi et Gros Morne.
  • 14 septembre, François PĂ©tiniaud est Ă©lu dĂ©putĂ© au Conseil des Cinq-Cents. Il y reprĂ©sente la colonie française de Saint-Domingue[27].
  • 22 septembre, le lieutenant-colonel Doyon, envoyĂ© par Rigaud attaque et enlève le camp Thomas au-dessus de Port RĂ©publicain.

1798

  • Janvier, Dessalines Ă©choue Ă  se rendre maĂ®tre de l’Arcahaie, il perd 800 hommes dans les combats. Il est mis aux arrĂŞts par Louverture pour n’avoir pas soutenu l’action des 3 demi-brigades de Christophe Mornay avec qui il avait une inimitiĂ©
  • 27 mars, le directoire envoie un reprĂ©sentant sur l’île le gĂ©nĂ©ral HĂ©douville
  • 30 mars : armistice du 30 mars 1798, qui permet Ă  Toussaint Louverture de rĂ©gler les dĂ©tails de la retraite de l'armĂ©e anglaise de Saint-Domingue[28]
  • Avril, le brigadier gĂ©nĂ©ral britannique Thomas Maitland (Maitland) remplace SimcoĂ« et Nesbit qui lui avait succĂ©dĂ© brièvement.
  • 21 avril, HĂ©douville dĂ©barque dans la ville de Santo Domingo Ă  Saint-Domingue.
  • 22 avril, Maitland fait part aux royalistes français de la dĂ©cision britannique d’abandonner la colonie et d’organiser l’évacuation de ceux qui le souhaitent.
  • 23 avril, Maitland fait part de sa dĂ©cision Ă  Louverture et demande des nĂ©gociations pour la remise de Port RĂ©publicains et la sauvegarde des royalistes qui restent
  • En avril HĂ©douville rencontre Louverture au Cap et lui propose de rentrer en France, ce que refuse Louverture
  • 28 avril, Louverture envoie l’adjudant gĂ©nĂ©ral Huin pour commencer les nĂ©gociations. Maitland ne souhaite pas rendre les places fortes au gĂ©nĂ©ral Rigaud qu’il sait très rĂ©publicain et qui a Ă©tĂ© son ennemi constant pendant toute l'occupation anglaise.
  • 8 mai, les Britanniques quittent Port RĂ©publicain Ă  Saint-Domingue (Louverture Ă©carte Raimond)
  • 9 mai, le gĂ©nĂ©ral Laplume, Ă  la tĂŞte de la lĂ©gion de l’ouest commandĂ©e par PĂ©tion prend possession de Port RĂ©publicain. Louverture donne le commandement de la ville Ă  Christophe Mornay et demande Ă  la lĂ©gion de l’Ouest de s’installer Ă  LĂ©ogane. Les royalistes blancs sont reconnaissants envers Louverture, qui vient dans la ville, de leur sĂ©curitĂ©
  • 16 mai : entrĂ©e triomphale du gĂ©nĂ©ral noir Toussaint Louverture et de son armĂ©e d'ex-esclaves dans Port-au-Prince[29].
  • Mai, HĂ©douville profite de la prĂ©sence de Louverture Ă  Port RĂ©publicain pour envoyer un ultimatum aux Britanniques de quitter le mĂ´le Saint Nicolas avec tous les colons royalistes.
  • mi-1798, le secrĂ©taire d'État amĂ©ricain Timothy Pickering confirme que les États-Unis accepteraient la reprise des relations commerciales en cas de victoire de Toussaint Louverture, scĂ©nario devenu alors très probable
  • 22 aoĂ»t, AndrĂ© Rigaud rĂ©cupère JĂ©rĂ©mie.
  • Milieu de l'annĂ©e: Louverture se rend au MĂ´le Saint-Nicolas, convainc Maitland de dĂ©noncer le traitĂ© avec HĂ©douville et nĂ©gocie un traitĂ© similaire Ă  celui de Port RĂ©publicain, mais plus favorable aux colons royalistes. Louverture est accusĂ© d'une entente secrète avec les Anglais concernant l’indĂ©pendance, pour affaiblir la position de la France dans l'arc CaraĂŻbe. Le commissaire civil Roume demande Ă  Louverture d’arrĂŞter Maitland, mais Louverture refuse.
  • 30 aoĂ»t, le Conseil des Cinq-Cents annule les Ă©lections des assemblĂ©es de Saint-Domingue pour s’être tenues « avant la connaissance dans cette colonie de l’acceptation faite par le peuple de l’acte constitutionnel ».
  • Fin de l'annĂ©e : Louverture propose Ă  Rigaud de s’associer contre HĂ©douville, mais il refuse car HĂ©douville le nomme Rigaud commandant en chef du dĂ©partement du sud. HĂ©douville veut dĂ©sarmer plusieurs rĂ©giments, suscitant la rĂ©volte.
  • 16 octobre, les Noirs pensent que HĂ©douville en veut Ă  leur indĂ©pendance, se soulèvent au Cap et dans toute la plaine du Nord
  • 22 octobre, HĂ©douville fuit par bateau avec 1 500 colons. En partant il accuse Louverture de s’être entendu avec le gouvernement des États-Unis d'AmĂ©rique et le cabinet de Saint James pour rendre indĂ©pendante la colonie.
  • novembre 1798 : Toussaint Louverture envoie Joseph Bunuel rencontrer les principaux marchands de Philadelphie[30] pour nĂ©gocier la reprise des affaires.
  • dĂ©cembre 1798 : l'État amĂ©ricain s'est donnĂ© les moyens de reconstruire une marine de guerre, afin d'Ă©carter de Saint-Domingue les Français installĂ©s Ă  Cuba, parmi lesquels Pierre et Jean Lafitte, qui alimenteront la piraterie des annĂ©es 1800 dans la CaraĂŻbe
  • Fin de l'annĂ©e, le commissaire civil Roume soutient Louverture contre HĂ©douville.
  • DĂ©cembre, le gĂ©nĂ©ral britannique Maitland revient Ă  Saint-Domingue en simple particulier, accompagnĂ© d’AmĂ©ricains pour rencontrer Louverture.
    Louverture signe un traité de commerce avec les Américains.

1799 : la convention commerciale avec l'Angleterre et les États-Unis

  • Janvier : AndrĂ© Rigaud refuse de reconnaitre l’autoritĂ© de Louverture, en invoquant les dĂ©clarations de trahison par HĂ©douville.
  • 24 janvier, Roume organise une conciliation avec l’aide de Beauvais.
  • FĂ©vrier, rĂ©volte de Corail (près de JĂ©rĂ©mie) fomentĂ©e par des colons royalistes. Rigaud la rĂ©duit, fait dĂ©porter un grand nombre de royalistes, sĂ©questre les propriĂ©tĂ©s des Ă©migrĂ©s.
  • Mars : AndrĂ© Rigaud refuse d’appliquer l’ordre de Louverture de faire suivre la messe aux troupes. Il accuse Louverture de bafouer la libertĂ© de croire et de choisir sa religion.
  • Avril 1799 : Louverture reproche Ă  Rigaud son insubordination et le soupçonne d'ĂŞtre manipulĂ© par les exilĂ©s français.
  • Avril 1799 : le docteur Andrew Stevens, proche de Louverture, est nommĂ© officiellement consul gĂ©nĂ©ral des États-Unis dans l'Ă®le.
  • 13 juin 1799 : convention commerciale tripartite de 1799, avec l'Angleterre et les États-Unis, composĂ©e de huit articles et deux annexes, signĂ©e Ă  Saint-Domingue, qui change la donne Ă©conomique mondiale, car Saint-Domingue produit la moitiĂ© du cafĂ© et du coton mondial et le tiers du sucre.
  • 18 juin, Rigaud envoie Faubert s’installer Ă  Petit Goâve qu’il estime faire partie du dĂ©partement du Sud. DĂ©but de la "guerre du Sud".
  • Juin : Roume dĂ©nonce la prise de Petit Goâve et soutient Louverture. Toussaint Louverture fait la guerre Ă  AndrĂ© Rigaud, Alexandre PĂ©tion et Jean Pierre Boyer Ă  l’occasion d’un litige frontalier pour conquĂ©rir le Sud.
  • Juin 1799: Dessalines entre avec ses troupes au Port RĂ©publicain pour Louverture. Dessalines est Ă  LĂ©ogane oĂą 20 000 hommes sont assemblĂ©s.
  • Octobre, Roume confirme le gĂ©nĂ©ral Dessalines commandant en chef de l’armĂ©e de l’Ouest et le gĂ©nĂ©ral Moyse commandant en chef de l’armĂ©e du Nord.
    Avec des troupes très supérieures en nombre Toussaint Louverture gagne la guerre, il repousse Rigaud aux Cayes et négocie son départ vers la métropole.
  • Fin de l'annĂ©e, AndrĂ© Rigaud, Alexandre PĂ©tion et Jean Pierre Boyer partent pour la mĂ©tropole, ils ne reviendront qu'avec l'expĂ©dition de Saint-Domingue le .

Saint-Domingue sous l'autorité de Toussaint Louverture

Bonaparte confirme Louverture dans sa fonction de général en chef de la colonie. Mais Louverture développe une politique autonome en collaboration avec les planteurs. Il s'agit notamment de la tentative de reprise du contrôle de l'Est de l'Île à l'administration espagnole. Ces tentatives s'opposent frontalement à la politique de Bonaparte qui ne souhaite pas un nouveau front avec l'Espagne. Il s'agit aussi de la rédaction d'une constitution locale qui reconnait Louverture comme gouverneur à vie et garantit la transmissibilité de la fonction. Bonaparte ressent un sentiment de trahison de sa confiance. Cette situation est exploitée par le groupe de pression des planteurs coloniaux hostiles à la fin de la discrimination raciale.

Louverture s'affirme comme le chef d'une entité autonome, si ce n'est indépendante. Il a une politique d'union raciale dans la colonie. En particulier il accepte une forme de conversion de l'esclavage en travail forcé pour se concilier les planteurs libéraux. Mais il s'oppose aux représentants locaux de l'État (le Consulat).

1800 : tentative de reprise du contrĂ´le de l'Est de l'ĂŽle

L'ordre règne à la Jamaïque, caricature d'Honoré Daumier (1866).
  • 27 avril, arrĂŞtĂ© de Roume sommant les Espagnols de rendre l'administration de la partie Est de l'Ă®le (agence du gouvernement national français Ă  Saint-Domingue).
  • Juin, Bonaparte confirme Louverture dans sa fonction de gĂ©nĂ©ral en chef de la colonie.
  • 1er aoĂ»t, prise des Cayes par les troupes de Louverture, ce qui marque la fin de la guerre du Sud.
  • 12 octobre, publication par Toussaint Louverture d'un "Règlement sur les cultures" qui est une rĂ©introduction du travail forcĂ© des noirs sur les habitations afin d'assurer le redĂ©marrage de l'Ă©conomie de la colonie.
  • 26 novembre, Toussaint Louverture demande (lettre) au gĂ©nĂ©ral de brigade Moyse l'arrestation de Roume, qui vient de rĂ©voquer son arrĂŞtĂ© du , et son expulsion vers la France.
  • 9 dĂ©cembre, Toussaint Louverture demande (lettre) au gouverneur espagnol Don Joachim Garcia de lui remettre l'administration de la partie Est de l'Ă®le.
  • DĂ©cembre, Kerversau et Chanlatte, dĂ©lĂ©guĂ© de l’agence, essayent d’empĂŞcher les projets de Louverture sur l'ex-partie espagnole.

1801 : tentative de constitution de Saint-Domingue

  • 4 janvier, le gĂ©nĂ©ral Moyse, agissant pour Toussaint Louverture, occupe la partie Est de l'Ă®le (San Juan de Maguana – Cul de sac).
  • 27 janvier, Toussaint Louverture entre Ă  Santo Dominguo Ă  la tĂŞte de ses troupes. Le mĂŞme jour, le gĂ©nĂ©ral Antoine Chanlatte lui remet le contre-ordre d’intervention de l’agence du gouvernement national français Ă  Saint-Domingue.
  • 22 fĂ©vrier, l'administrateur espagnol Don Joachim Garcia est contraint au dĂ©part.
  • 9 mai, l’AssemblĂ©e centrale de Saint-Domingue adopte une constitution de la colonie de Saint-Domingue, proposĂ©e par Louverture ; la colonie devient autonome mais reste française ; Louverture est nommĂ© gouverneur Ă  vie et peut dĂ©signer son successeur ; il est confirmĂ© que l'esclavage est aboli, mais la traite des noirs est maintenue.
  • 14 mai, Louverture prend un arrĂŞtĂ© protĂ©geant les propriĂ©tĂ©s des Ă©migrĂ©s (conservation des revenus …)
  • 6 juillet, Louverture divise Saint-Domingue en 6 dĂ©partements.
  • 12 juillet, la Constitution de la colonie est signĂ©e et promulguĂ©e par Louverture.
  • 16 juillet, Louverture transmet la nouvelle constitution Ă  Bonaparte.
  • 7 octobre : lettre de Bonaparte au Ministre de la guerre Berthier dĂ©taillant l’organisation des troupes coloniales pour l’expĂ©dition de Saint-Domingue et celle de Guadeloupe.
  • Octobre, rĂ©volte de noirs dans les campagnes contre Louverture et le travail forcĂ©.
  • 29 octobre, arrĂŞtĂ© de Bonaparte annulant la prise de possession de la partie espagnole et nommant Leclerc capitaine gĂ©nĂ©ral de la partie anciennement espagnole.
  • 8 novembre, lettre de Bonaparte aux habitants de Saint-Domingue, leur garantissant la libertĂ© et le maintien de l'abolition de l'esclavage : « Quelles que soient votre origine et votre couleur, vous ĂŞtes Français, vous ĂŞtes tous Ă©gaux devant Dieu et devant la RĂ©publique… ».
  • 19 novembre, Bonaparte confie la flotte pour l'expĂ©dition de Saint-Domingue Ă  l'amiral Villaret-Joyeuse.
  • 25 novembre, Louverture fait exĂ©cuter le gĂ©nĂ©ral de division Moyse, qui serait son neveu par adoption, Ă  la suite d'un soulèvement qui a fait 200 morts blancs dans le Nord.

1802 : l'expédition française de Saint-Domingue

Trois ans après son arrivĂ©e au pouvoir, le jeune consul Bonaparte lève un corps expĂ©ditionnaire de 35 000 hommes pour restaurer l'autoritĂ© de l'État Ă  Saint-Domingue. Cette opĂ©ration devait ĂŞtre suivie d'une expĂ©dition en Louisiane, devenue colonie espagnole.

  • 29 janvier, arrivĂ©e de l'expĂ©dition de Saint-Domingue, avec AndrĂ© Rigaud, Alexandre PĂ©tion et Jean-Pierre Boyer. Elle est commandĂ©e par Leclerc assistĂ© de Rochambeau.
  • Janvier, le gĂ©nĂ©ral Laplume se soumet, il n'y a pas de combats dans le sud de l'Ă®le.
  • 5 fĂ©vrier, l'amiral Villaret de Joyeuse attaque le Cap qui ne veut pas se rendre Ă  son autoritĂ©. Massacres inter-raciaux.
  • 6 fĂ©vrier, Rochambeau s’empare de Fort Dauphin.
  • 21 fĂ©vrier, Paul Louverture, le frère de Toussaint, qui commande la partie Est de l'Ă®le se soumet, il conserve son grade.
  • 23 fĂ©vrier, reprise des GonaĂŻves. Massacres inter-raciaux.
  • , la division Boudet enlève Trianon, Mirebalais, trouve 1100 cadavres blancs Ă  Verrettes.
  • Mars, combats du fort de la CrĂŞte-Ă -Pierrot oĂą s'illustre le mulâtre Lamartinière du cĂ´tĂ© des insurgĂ©s. Il rompt le siège.
    Les généraux noirs Jean-Jacques Dessalines et Henri Christophe se soumettent, ils conservent leur grade.
  • 17 mars, Leclerc propose la paix Ă  Louverture, qui, isolĂ©, se sent contraint de l'accepter.
  • 26 mars, signature du traitĂ© d’Amiens entre la France et le Royaume-Uni qui notamment restitue la Martinique, oĂą l'esclavage n'a jamais Ă©tĂ© aboli, Ă  la France.
  • 7 mai, accords de paix avec Louverture comportant un engagement sur le non-rĂ©tablissement de l'esclavage.
  • 20 mai, promulgation de la loi du 20 mai 1802 maintenant l'esclavage dans les territoires restituĂ©s Ă  la France par la paix d'Amiens, ce qui ne concerne pas Saint-Domingue, ni la Guadeloupe.
  • Mai, Bonaparte recommande Ă  Leclerc l'envoi en France de tous les gĂ©nĂ©raux de couleur, avec maintien de grade. Estimant que sur le terrain les gĂ©nĂ©raux noirs lui sont fidèles, Leclerc n'exĂ©cute pas cet ordre.
    Des tentatives de Louverture de rallumer l'insurrection sont éventées.
  • 7 juin, mise aux arrĂŞts du gĂ©nĂ©ral de division Louverture. Il est mis en route vers la France, accompagnĂ© de son serviteur, de son Ă©pouse et de certains membres de sa famille.
  • 11 juin, Leclerc fait un rapport Ă  Bonaparte, se rĂ©fĂ©rant Ă  un rapport de Jean-Jacques Dessalines faisant Ă©tat des complots de Louverture. AndrĂ© Rigaud, PĂ©tion et Boyer soutiennent ce rapport.
  • 2 juillet, ArrĂŞtĂ© consulaire "portant dĂ©fense aux noirs, mulâtres et autres gens de couleur, d'entrer sans autorisation sur le territoire continental de la France". Cet arrĂŞtĂ© est pris dans le contexte immĂ©diat de demande d'envoyer en France les principaux officiers gĂ©nĂ©raux noirs de Saint-Domingue (Louverture, Dessalines, Christophe)
  • 9 juillet, Ă  bord du HĂ©ros, le gĂ©nĂ©ral de division Louverture et les siens arrivent Ă  Brest. Il apprend qu'il est rayĂ© de la liste des officiers gĂ©nĂ©raux de l'ArmĂ©e française.
  • 16 juillet, ArrĂŞtĂ© consulaire rĂ©tablissant l'esclavage en Guadeloupe et ses dĂ©pendances. Cet arrĂŞtĂ© n'apparaĂ®t pas dans le Bulletin des lois, mais comme minute manuscrite de la main du Premier Consul. Il est comprĂ©hensible, du point de vue lĂ©gal, en application de l'article 4 la loi du : "Nonobstant toutes les lois antĂ©rieures, le rĂ©gime des colonies est soumis, pendant dix ans, aux règlements qui seront faits par le Premier consul"[31]
  • 17 juillet, le gĂ©nĂ©ral Richepanse rĂ©tablit par un arrĂŞtĂ© local une forme dĂ©guisĂ©e du Code noir et de l'esclavage Ă  la Guadeloupe. Notamment il retire la nationalitĂ© française aux non-blancs.
  • 23 juillet, arrĂŞtĂ© des consuls ordonnant le transfert de l'ex-gĂ©nĂ©ral Louverture et son internement au fort de Joux dans le Jura. Sa famille est assignĂ©e Ă  rĂ©sidence Ă  Agen.
  • 24 juillet, Leclerc envoie Ă  l'amiral DecrĂ©s une lettre lui enjoignant de renoncer Ă  toute idĂ©e de rĂ©tablir l'esclavage Ă  Saint-Domingue.
  • AoĂ»t, l'Ă©pidĂ©mie de fièvre jaune, qui fut la cause du dĂ©cès des deux tiers des hommes du corps expĂ©ditionnaire, fait rage ; Leclerc dĂ©cide du dĂ©sarmement des hommes de couleur.
    Exécution de femmes d'officiers de la 7e demi-brigade dont Belair est général ; meurtre de l'officier mulâtre Lamartinière.
    À la suite de dénonciations calomnieuses Leclerc renvoie André Rigaud en métropole.
  • 5 aoĂ»t, le gĂ©nĂ©ral Belair se rĂ©volte ; il est traquĂ© par Dessalines pour le compte de Leclerc.
  • 25 aoĂ»t, Louverture arrive au fort de Joux oĂą il est incarcĂ©rĂ©.
  • 13 septembre, Ă  la suite de Belair, les gĂ©nĂ©raux mulâtres (PĂ©tion, Boyer, Clairvaux…) entrent en insurrection.
  • 4 octobre, le gĂ©nĂ©ral Belair, arrĂŞtĂ© par Dessalines, est condamnĂ© Ă  mort par un tribunal prĂ©sidĂ© par Clairvaux et composĂ© d'autres officiers noirs. Il est exĂ©cutĂ© avec sa femme qui, ne voulant pas se laisser dĂ©capiter, sera fusillĂ©e.
  • Octobre, 1200 Noirs sont noyĂ©s sur les ordres de Rochambeau.
    Au terme de la conférence secrète de l'Arcahaie, Dessalines rallie l'insurrection.
  • 2 novembre, Leclerc meurt de maladie Ă  l'Ă®le de la Tortue.
  • 15 novembre, Rochambeau succède Ă  Leclerc ; l'effectif du corps expĂ©ditionnaires aux abois ayant fondu, il se fait remarquer par sa brutalitĂ©, voire sa cruautĂ©. Il a par exemple fait torturer le gĂ©nĂ©ral noir Maurepas et le fait exĂ©cuter avec sa famille et ses proches. Cet acte fut la cause de la dĂ©fection de la quasi-totalitĂ© des troupes de couleur encore fidèles Ă  la France.

1803 : la mort de Toussaint Louverture et l'abandon de la Louisiane

  • Avril, Bonaparte sentit sa position s’affaiblir considĂ©rablement Ă  Saint-Domingue. Alors, il s’exclamera : « Ă€ quoi me sert de conserver la Louisiane si je ne peux garder Saint-Domingue ».
  • 7 avril, Louverture meurt de maladie au fort de Joux, sans que ses demandes adressĂ©es au Premier consul n'aient reçu de rĂ©ponse.
  • 19 novembre, Dessalines gagne la bataille du fort Vertières aux portes du Cap Français contre les derniers survivants du corps expĂ©ditionnaire. Les dernières troupes françaises submergĂ©es capitulent et quittent la colonie, laissant derrière eux les colons blancs qui n'ont pas fui.
  • 20 dĂ©cembre, vente de la Louisiane aux États-Unis par NapolĂ©on contre 80 millions de francs.

Le gouvernement de Dessalines puis de Christophe

1804 - 1805 : proclamation d'indépendance et constitution

Incendie de la Plaine du Cap : massacre des Blancs par les Noirs

La colonie française de Saint-Domingue devient Haïti, république noire et indépendante. Mais cette indépendance n'est reconnue ni par la France, ni par les États-Unis. La quasi-totalité des grandes nations, sauf les États-Unis qui maintiennent leur refus, attendront la reconnaissance par la France.

  • FĂ©vrier-, revenant sur sa promesse, Dessalines fait massacrer les derniers Français encore prĂ©sents dans l'ancienne colonie. Environ 5000 personnes seront massacrĂ©s. Dessalines promettant l'amnistie aux femmes et aux enfants dĂ©cide finalement de les exĂ©cutĂ©s, sauf en cas de mariage forcĂ©s. Il fait Ă©galement participer tous les mulâtres aux massacres. Ceux-ci, bien que rĂ©ticents, obĂ©issent.
  • , Dessalines est proclamĂ© empereur sous le nom de Jacques 1er ; HaĂŻti devient un empire.
  • , la première constitution impĂ©riale d'HaĂŻti est signĂ©e par Dessalines. Au sortir de la guerre d'indĂ©pendance, qui dans le contexte de l'esclavage et de son hĂ©ritage social et Ă©conomique, a Ă©tĂ© une quasi guerre raciale, cette constitution qui s'inspire de la constitution française comporte des dispositions discriminatoires envers les blancs: Article 12 "Aucun blanc, quelle que soit sa nation, ne mettra le pied sur ce territoire Ă  titre de maĂ®tre ou de propriĂ©taire, et ne pourra Ă  l'avenir acquĂ©rir aucune propriĂ©tĂ©", Article 13 "L'article prĂ©cĂ©dent ne pourra produire aucun effet tant Ă  l'Ă©gard des femmes blanches qui sont naturalisĂ©es haĂŻtiennes par le gouvernement que des enfants nĂ©s ou Ă  naĂ®tre d'elles. Sont compris dans les dispositions du prĂ©sent article, les Allemands et les Polonais naturalisĂ©s par le gouvernement.", Article 14 "Toute acception de couleur parmi les enfants d'une seule et mĂŞme famille dont le chef de l'État est le père, devant nĂ©cessairement cesser, les HaĂŻtiens ne seront dĂ©sormais connus que sous le nom gĂ©nĂ©rique de noirs", et Article 12 des dispositions gĂ©nĂ©rales "Toute propriĂ©tĂ© qui aura ci-devant appartenu Ă  un blanc français est incontestablement et de droit confisquĂ©e au profit de l'État."[33].
  • Ă€ la suite du massacre des Blancs, l'indĂ©pendance est acceptĂ©e par la France moyennant l'indemnisation des familles des tuĂ©s une dette de 150 millions de francs or est mise en place. IndemnitĂ© qui sera finalement baisser a 90 millions. Cette dette, ainsi que le dĂ©part des français ont creusĂ© l'Ă©conomie du pays

1806 : exode vers la Louisiane et Cuba

AchetĂ©e Ă  la France en 1803, la Louisiane voit arriver en 1806 et 1809 plus de 10 000 CrĂ©oles de Saint-Domingue, selon Carl A. Brasseaux, historien et directeur du Centre d'Ă©tudes louisianaises[34] de Lafayette. Ils font doubler en quelques annĂ©es la population française de La Nouvelle-OrlĂ©ans. Cette population instruite et active y dĂ©veloppe de nombreuses activitĂ©s comme les infrastructures portuaires qui permettent une ConquĂŞte de l'Ouest par la voie puissante du fleuve Mississippi.

La communauté des réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique est soudée par leurs tribulations : plusieurs milliers ont fui ou ont péri dans l'insurrection de Saint-Domingue ; beaucoup se sont réfugiés dans l'Est de Cuba avec leurs esclaves et ont repris la production des denrées coloniales. Cuba a ainsi importé autant d'esclaves qu'en deux siècles.

  • : L'empereur Dessalines est assassinĂ© dans le cadre d'une conspiration rĂ©unissant les anciens gĂ©nĂ©raux PĂ©tion et Christophe.
  • SĂ©cession de la partie sud et de la partie nord d'HaĂŻti. PĂ©tion, un mulâtre, devient prĂ©sident d'une rĂ©publique du Sud. Christophe, homme noir, deviendra ultĂ©rieurement roi d'un royaume du Nord.

1808 - 1809 : retour de la partie Est Ă  l'Espagne

Les Français qui restaient dans la partie orientale de l'île sont battus par les habitants hispanico-créoles, sous le commandement de Juan Sánchez Ramírez, à la bataille de Palo Hincado le . La capitulation française a lieu à Santo-Domingo le . Le pays se replace alors volontairement sous l'autorité de l'Espagne; mais depuis le , la Guerre d'indépendance espagnole contre la France a commencé.

En NapolĂ©on entre en Espagne Ă  la tĂŞte de 80 000 soldats. Les colons français sont chassĂ©s de Cuba et les terres qu'ils avaient mises en valeur sont reprises par les Espagnols. La Louisiane, qui n'est pas encore un État des États-Unis d'AmĂ©rique, accueille une grande partie de ces rĂ©fugiĂ©s. Certains sont des officiers français qui ont prĂŞtĂ© main-forte Ă  George Washington, comme eux planteur et officier, lors de la guerre d'indĂ©pendance amĂ©ricaine.

L'indemnité d’indépendance de 1825

Le , sous la restauration, une ordonnance du roi Charles X reconnait l'indépendance contre une « indemnité d'indépendance ». Le suivant, une escadre de 14 navires de guerre se présente devant Port-au-Prince et l'émissaire du roi, le capitaine de vaisseau de Mackau se rend à terre pour informer le président Boyer de la décision du gouvernement français et le sommer, sous peine d'une déclaration de guerre et du blocus de tous les ports haïtiens, d'accepter les conditions de l'ordonnance qui outre le paiement d'une indemnité de 150 millions de francs aux anciens colons comprend l'octroi de privilèges douaniers exclusifs au commerce français[35].

Boyer vit lĂ  l'occasion de faire accĂ©der enfin son pays Ă  la reconnaissance internationale accepta l'ultimatum, ce qui lui fut vivement et longtemps reprochĂ© par la suite[36]. L'indemnitĂ©, d'un montant initial de 150 millions de francs, sera rĂ©duite Ă  90 millions en 1838, soit approximativement le prix de la vente de la Louisiane aux AmĂ©ricains. Les autoritĂ©s haĂŻtiennes finissent de payer en 1886, soit au bout de 61 ans. Cette somme Ă©tait destinĂ©e Ă  dĂ©dommager les colons français pour leurs propriĂ©tĂ©s perdues. Mais seuls 11 000 des personnes indemnisĂ©es sur 25 000 sont d'anciens colons. Les autres sont des hĂ©ritiers auxquels les banques françaises demandent le remboursement des prĂŞts consentis Ă  leurs parents pour l'achat de terres et d'esclaves [37]. Ce sont finalement les banques les principales bĂ©nĂ©ficiaires.

Il est estimé que c'est la charge très lourde de cette dette qui a conduit, en 1910, à l'achat d'une part importante de la Banque de la République d'Haïti par la banque américaine National City. Une opération qui est un prélude à l'occupation américaine de 1915 à 1934. C'est en effet une plainte de non remboursement de dettes des banques américaines qui a formellement déclenché l'opération.

Il est à noter que les États-Unis ont pris prétexte de l'accord haïtien sur le paiement de l'indemnité pour maintenir leur refus de reconnaissance de l'État d'Haïti[39]. Une position qui est en relation avec le préjugé racial contre les noirs à l'époque, et la nouvelle doctrine Monroe. C'est seulement en 1862 que les États-Unis reconnaitront Haïti. Cette décision sous la présidence d'Abraham Lincoln coïncide avec sa Proclamation d'émancipation qui met fin à l'esclavage aux États-Unis.

Le , conjointement avec des manifestations de rue du mouvement Lavalas qui scandent « Restitisyon », le président Aristide demande la restitution par la France de l'indemnité d'indépendance. Il estime son montant actualisé à environ 20 milliards d'euros. Le le président Jacques Chirac répond « j’ai la plus grande sympathie pour le pays et pour sa population. Et, nous avons de surcroît, une coopération importante et nous apportons à Haïti une aide non négligeable. Avant d'évoquer des contentieux de cette nature, je ne saurais trop conseiller aux autorités haïtiennes d'être très vigilantes sur, je dirais, la nature criminelle et anti-démocratique de leurs actions et de leur régime »[40]. À la suite du départ d'Aristide en , le nouveau premier ministre, Gérard Latortue, déclare abandonner cette requête[41].

Notes et références

  1. Michel Rodigneaux, p. 31
  2. Société de géographie (France), p. 352
  3. Jean Merrien, p. 107
  4. Cf. Calendar of State Papers, 6 juillet 1631, page 132
  5. Philippe Hroděj, « Les premiers colons de l’ancienne Haïti et leurs attaches en métropole, à l’aube des premiers établissements (1650-1700) », Les Cahiers de Framespa. Nouveaux champs de l’histoire sociale, no 9,‎ (ISSN 1760-4761, DOI 10.4000/framespa.1050, lire en ligne, consulté le )
  6. Eve, « Anne Dieu-le-veut, flibustière », sur L'Histoire par les femmes, (consulté le )
  7. Françoise Hatzenberger, p. 122
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  9. Annales de Bretagne, Volume 26, 1911
  10. Alain Roman, p. 240
  11. Sainton, Boutin (2004)
  12. "Saint-Domingue en 1690. Les observations du père Plumier, botaniste provençal", par Philippe Hrodej, dans la Revue française d'histoire d'outre-mer de 1997
  13. La main-d'œuvre à statut d'esclave n'est cependant pas gratuite : les propriétaires doivent acheter les esclaves, puis leur fournir les moyens de vivre (nourriture, logement, vêtements).
  14. Frédéric Régent, La France et ses esclaves, Pluriel, 2012, p.51
  15. "Quand la révolution, aux Amériques, était nègre" par Nicolas Rey .
  16. " How the Black St. Domingo Legion Saved the Patriot Army in the Siege of Savannah" par Theophilus Gould Steward "
  17. "Haiti's Influence on Antebellum America: Slumbering Volcano in the Caribbean" par Alfred N. Hunt
  18. Silvia Marzagalli, Bordeaux et la marine de guerre : XVIIe – XXe siècles, page 101
  19. Léo Élisabeth, p. 15
  20. Encyclopédie méthodique, p. 509
  21. Sir James Basket, Charles Malo, Histoire d'Haïti (île de Saint-Domingue) : depuis sa découverte jusqu'en 1824, époque des dernières négociations entre la France et le gouvernement haïtien, L. Janet, 1825 - 480 pages, [lire en ligne], p. 63
  22. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1948_num_3_4_2378. En 1770, le café, moins gourmand en esclaves, l'emporte sur le sucre
  23. Butel, Paul, « Succès et déclin du commerce colonial français, de la Révolution à la Restauration », Revue économique, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 40, no 6,‎ , p. 1079–1096 (DOI 10.2307/3501980, lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  24. "L'intervention britannique à Saint-Domingue en 1793 " pat Charles Frostin, dans la Revue française d'histoire d'outre-mer de 1962, volume 49, page 299
  25. Henri Joucla, Le conseil supérieur des colonies et ses antécédents : avec de nombreux documents inédits et notamment les procès-verbaux du comité colonial de l'assemblée constituante, Paris, du monde moderne, , p. 130 avec contenu de la lettre de Henry Dundas
  26. Henry Lémery, Martinique, terre française, G.P. Maisonneuve, , p. 32
  27. Auguste Kuscinski, Les députés au corps législatif : conseil des cinq-cents, conseil des anciens de l'an IV à l'an VII : listes, tableaux et lois, Société de l'Histoire de la Révolution française, (lire en ligne), p. 382.
  28. Saint-Domingue espagnol et la révolution nègre d'Haïti (1790-1822), par Alain Yacou, page 215
  29. Alain Yacou, Saint-Domingue espagnol et la révolution nègre d'Haïti (1790-1822) : commémoration du bicentenaire de la naissance de l'État d'Haïti (1804-2004), Karthala Éditions, 2007 - 683 pages, [lire en ligne], p. 215
  30. (en) Gordon S. Brown, Toussaint's clause : the founding fathers and the Haitian revolution, p. 154
  31. Voir l'analyse de cet arrêté "introuvable" dans "A propos de la découverte de l’arrêté consulaire du 16 juillet 1802 et du rétablissement de l’ancien ordre colonial (spécialement de l’esclavage) à la Guadeloupe", de J.-F. Niort et J. Richard, 2008, http://calamar.univ-ag.fr/cagi/NiortArrete1802.pdf
  32. Gilles Manceron, Marianne et les colonies, La DĂ©couverte, Paris, 2003, page 69
  33. Constitution du 20 mai 1805 et Mirlande Manigat, Traité de Droit Constitutionnel Haïtien, Univ. Quisqueya, Port-au-Prince, 2000, 2 vol., 786 p
  34. Center for Louisiana Studies
  35. Jean François Brière' "La France et la reconnaissance de l'indépendance haitienne: Le débat sur l'ordonnance de 1825", in French Colonial History, vol. 5 (2004) p. 125.
  36. Brière, p. 126.
  37. Leslie J. R. Péan, Haïti, économie politique de la corruption : De Saint-Domingue à Haïti (1791-1870), Éditeur : Maisonneuve & Larose, 22 mai 2003, coll. « Littératures d'Afrique et de la Caraïbe », (ISBN 978-2-7068-1686-4)
  38. Robert Lacombe, Histoire monétaire de Saint-Domingue et de la République d'Haïti jusqu'en 1874, Larose, Paris, 1958
  39. Benoît Joachim, Aspects fondamentaux des relations de la France avec Haïti de 1825 à 1874, le néo-colonialisme à l'essai, thèse de 3e cycle de lettres, Paris, 1969 ; Paris, 1969, XXXVII-415 folios; cité par Leslie Jean-Robert Péan
  40. Radio Métropole à Genève, Jean Edouard Rigaud, le 2 juin 2003
  41. Journal haĂŻtien Le Nouvelliste du mardi 20 avril 2004

Annexes

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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