André Rigaud
André Rigaud, né le et mort le , est un général haïtien ayant participé à la révolution haïtienne, et chef du parti mulâtre opposé à Toussaint Louverture. Il devient éphémère chef de l'État du sud, après l'indépendance d'Haïti.
André Rigaud | ||
Naissance | Les Cayes |
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Décès | Les Cayes |
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Origine | Français, Arada, Mulâtre | |
Allégeance | Royaume de France (1779-1791) Royaume de France (1791-1792) République française (1792-1803) État d'Haïti (1810) État du Sud (1810-1811) |
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Grade | Général de brigade | |
Années de service | 1779 – 1811 | |
Conflits | Guerre de la Révolution américaine Guerre de la Révolution haïtienne |
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Faits d'armes | Siège de Savannah Bataille de la Croix-des-Bouquets Bataille de Léogane Bataille de Trutier Bataille de Tiburon Bataille des Irois (1796) Bataille des Irois (1797) Expédition de Saint-Domingue Siège de la Crête à Pierrot |
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Autres fonctions | Président de l'État du Sud (1810-1811) | |
Biographie
André Rigaud naît aux Cayes, ville de la péninsule sud de Saint-Domingue en 1761. Il est le fils d'un huissier de justice blanc du nom de Charles François Rigaud et d'une esclave, Rose Bossy. Il est un mulâtre né libre. Son père a treize enfants dont huit de sa femme Élisabeth Rigaud née Poulain (Française) et cinq de l’esclave Rose Bossy. Il part pour Bordeaux en France pour apprendre le métier d'orfèvre. En 1779, l'amiral d'Estaing vient à Saint-Domingue lever une légion de volontaires parmi les gens de couleur libres (mulâtres ou Noirs affranchis) afin d'aider à la Guerre d'indépendance des États-Unis. Rigaud se porte volontaire. Au sein d'un corps de 1 500 hommes, les Chasseurs volontaires de Saint-Domingue, il combat, entre autres, au siège de Savannah et y apprend l'art de la guerre.
La révolte haïtienne
La Révolution française est pour lui comme pour tous les libres, l'occasion de réclamer l'égalité entière avec les Blancs. L'exécution des libres Vincent Ogé et Chavannes en , le convainc de devoir recourir aux armes. Rapidement, il soulève le sud et participe au siège de la capitale Port-au-Prince en novembre. Il soutient les commissaires civils Léger-Félicité Sonthonax et Étienne Polverel dès leur arrivée en . Il est promu colonel, commandant la Légion de l'Egalité du Sud le . Il les accueille aux Cayes quand Port-au-Prince tombe aux mains des Britanniques le . C'est à lui que Sonthonax et Polverel, embarquant pour la métropole le , remettent le décret d'abolition de l'esclavage pour le sud du pays. Il maintient le sud hors de la domination britannique. Il est promu général de brigade le .
Son autorité est orageuse. Il ne s'entoure que de mulâtres, se méfiant des Noirs. En 1799, Toussaint Louverture n'a qu'à lui tendre un piège assez grossier pour qu'il déclare lui-même la guerre des couteaux. La victoire des armées noires en , l'oblige à fuir pour Saint Thomas (Îles Vierges des États-Unis), puis de rentrer en France en . Napoléon Bonaparte l'enrôle dans l'armée de Leclerc, chargée de reconquérir Saint-Domingue en . Après l'échec de cette expédition, il est emprisonné par Napoléon au fort de Joux le , à quelques cellules de distance de Toussaint Louverture. Il réussit à s'échapper et, en cachant son identité, peut retourner le , dans son pays devenu indépendant, Haïti. Le président Alexandre Pétion lui fait d'abord bon accueil, mais Rigaud entend constituer son État dans la péninsule ; il fait sécession le .
Il meurt le . Quelques mois plus tard, Pétion rattache la péninsule à la république haïtienne.
Famille
André Rigaud, né de l'union de Charles François Rigaud et Rose Bossy, a eu quatre frères et sœurs : Augustin, Angélique, Joseph et François. Il est lui-même le père de neuf enfants, dont quatre avec sa femme Marie Anne Villeneuve : André Vincent, Françoise-Henriette, François Guillaume et Augustin. Ses cinq autres enfants naissent de ses relations avec trois maîtresses : Louis avec Marie-Magdelaine Renard ; Luxis « André » et Rose Angélique Uranie avec Jeanne Marie Moline ; et Cyrille et Numa avec la troisième maîtresse.
La majorité des descendants de la famille Rigaud vit actuellement à Camp-Perrin, aux États-Unis et au Canada.
Sources
- Michel R. Doret, Andre Rigaud : la vraie silhouette, S. l., Michel R. Doret, , 150 p. (ISBN 978-99935-7-816-1, BNF 42368429)
- Henri Castonnet Des Fosses, La perte d’une colonie : la révolution de Saint-Domingue, Paris, A. Faivre, , 380 p. (lire en ligne), p. 152-194
- Pamphile vicomte de Lacroix, La RĂ©volution de HaĂŻti, , p. 503
- (en) « Generals Who Served in the French Army during the Period 1789 - 1814: Eberle to Exelmans »
- Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), Paris : Librairie G. Saffroy, 1934, 2 vol., p. 371-372
Liens externes
- André Rigaud, Réponse du général de brigade André Rigaud à la proclamation du citoyen Roume, agent du Directoire Exécutif à Saint-Domingue, en date du 15 Messidor l’an 7e, Aux Cayes, S.n., , 26 p. (lire en ligne)