Musée du Nouveau Monde
Le musée du Nouveau Monde est un musée d'histoire situé à La Rochelle, en Charente-Maritime, installé dans l’hôtel de Fleuriau depuis 1982.
Hôtel Fleuriau
Dans la cour : Toussaint Louverture (2014), statue par Ousmane Sow.
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Visiteurs par an |
23 915 () |
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Adresse |
10, rue Fleuriau, La Rochelle |
Coordonnées |
46° 09′ 42″ N, 1° 09′ 04″ O |
Consacré aux relations entre La Rochelle et les Amériques appelées alors « Nouveau Monde », c’est le premier musée à aborder le passé négrier d’un port français et à exposer les éléments liés à la traite négrière et à l’esclavage dans les colonies des Antilles.
Ses collections, riches de près de 2 200 œuvres d'art, sont à la fois le miroir du Nouveau Monde exploré par le vieux continent qu'est l'Europe, et le reflet d’une ville enrichie économiquement et culturellement par le nouveau continent.
L'établissement est labellisé « musée de France » depuis 2002[2].
Histoire de l'hôtel de Fleuriau
Un hôtel particulier est construit à la mode parisienne, avec un corps central et deux ailes en retour enserrant une cour fermée par un grand portail, entre 1740 et 1750, pour le compte de Jean Regnaud de Beaulieu[3].
En 1772, l'hôtel est racheté par le négociant rochelais Aimé-Benjamin Fleuriau. Celui-ci, revenu à La Rochelle en 1755, a fait fortune à Saint-Domingue où il possède l'habitation Fleuriau, exploitation de canne à sucre et sucrerie, à Bellevue, près de Port-au-Prince.
Ayant acquis une maison adjacente donnant sur une rue parallèle vers 1780, il fait agrandir l'hôtel en adjoignant contre la corps central de l'ancien hôtel un nouveau corps de bâtiment ouvert sur un jardin. La communication entre l'ancien et le nouveau corps de bâtiment se fait en perçant des portes à chaque étage.
L'hôtel Fleuriau a été habité par la même famille jusqu'à sa vente en 1974. Le maire de La Rochelle, Michel Crépeau, ayant voulu un musée du Nouveau Monde pour sa ville, celui-ci a été inauguré le .
La façade sur jardin et les décorations intérieures ont été classées au titre des monuments historiques le , les autres façades et les toitures le [1].
Présentation du musée
La Rochelle a été l'un des principaux ports de commerce et d'émigration vers le Nouveau Monde : Nouvelle-France, Antilles… Le musée présente, dans la demeure d'une famille de négociants rochelais, propriétaires d'une plantation et d'esclaves à Saint-Domingue, des peintures, gravures, dessins, sculptures, cartes anciennes et objets d'art décoratif en lien avec le thème du Nouveau Monde des Amériques.
Il a été le premier à parler du passé négrier d’un port français et à exposer les éléments liés à la traite des noirs et à l’esclavage dans les colonies des Antilles[3].
Le musée est équipé d'audioguides[4]. Des livrets de visite et d'activités sont conçus spécialement pour le jeune public et disponibles gratuitement à l'accueil. Un « espace familles » est mis à disposition au premier étage, au sein des salles consacrées aux États-Unis et aux peuples autochtones.
Collections
- Rez-de-chaussée : la découverte des Amériques.
- Premier entresol, La Rochelle et les Antilles :
- La Rochelle, ville portuaire ;
- la traite négrière[6]
- les productions coloniales ;
- les abolitions de l'esclavage ;
- le cabinet de travail d'Aimé-Benjamin Fleuriau, fin XVIIIe siècle.
- Premier étage, La Nouvelle-France :
- les explorations au XVIe siècle ;
- Histoire de la Nouvelle-France ;
- la traite des fourrures ;
- Hurons et Iroquois ;
- l'Indépendance américaine.
- Premier étage (suite), États-Unis et peuples autochtones :
- Indiens des Plaines et poussée vers l'Ouest ;
- les Français et la ruée vers l'or en Californie en 1848 ;
- Edward S. Curtis et les peuples Amérindiens aux États-Unis[7].
- Deuxième entresol, l'Amérique vue par les Européens (1650-1850) :
- allégories de l'Amérique ;
- allégories des quatre continents ;
- images de l'Amérique du Sud ;
- arts et littérature (1650-1850).
- Deuxième étage : art contemporain et exposition temporaire.
- D'après Joseph Vernet, Vue du port de La Rochelle en 1762, 165 × 263 cm.
- Jenny Prinssay, Vue de la Martinique (début XIXe siècle), huile sur panneau.
- Jenny Prinssay, Vue de la Guadeloupe (1813), huile sur panneau.
- Pendule au nègre à la balle de coton (1800-1810), signée « Jollage à Paris ».
- José Conrado Roza, La Mascarade nuptiale (1788). Parodie de mariage entre des nains brésiliens[8].
- Fers de cale : la cheville de l'un était attachée à celle de son voisin durant la traversée sur les bateaux de traite.
- Édouard-Antoine Renard, Rébellion d'un esclave sur un navire négrier (1839), 99 × 83 cm.
- Casse-tête (Gunstock war club) (vers 1760), tribu indienne des Sauks, bois.
- Maquette de canoé (fin XVIIIe siècle, avant 1782), région des Grands Lacs, écorce de bouleau, racine d'épinette, cèdre.
- Bourse en cuir et pépites d'or fluviales (XIXe siècle). Petit pistolet de jeu à un coup (vers 1850), acier, laiton, bois. Cartes à jouer.
Notes et références
- « Hôtel de Fleuriau », notice no PA00104886, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Musée répertorié dans le répertoire des Musées de France du Ministère de la Culture », sur Museofile (consulté le ).
- Alienor, 2019.
- Mathilde Choin, « Le musée du Nouveau Monde de La Rochelle se met à l'audioguide », Sud Ouest, .
- Relation des voyages de Christophe Colomb, livre de 1706, dans les collections du MNM.
- Cette partie présente des documents similaires à ceux-ci : General arrangements of slave ships (sur les bateaux négriers) [Wikimedia Commons].
- Le musée possède une très importante collection d'héliogravures qui est exposée par roulement. Consulter : Présentation et Edward S. Curtis. Collection photographique du Musée du Nouveau Monde de La Rochelle, sur Aliénor.org. Catalogue complet, classé, et complété par des notices précises.
- « La Mascarade nuptiale », sur Aliénor.org.
- Résumé du cartel du musée : ces jetons sont d'une grande rareté, témoignage de la vie des esclaves à Saint-Domingue au XVIIIe siècle. En mauvais étain ils sont frappés aux initiales du propriétaire (Aimé Benjamin Fleuriau : ABF) qui possédait cette exploitation de canne à sucre. Les jetons étaient sans doute confiés aux esclaves qui sortaient de la propriété (pour une course du maître, pour le marché du dimanche…) pour qu'ils puissent s'identifier et prouver qu'ils n'étaient pas des esclaves en fuite (marrons). Cf. alienor.org.
- Pour « Loup ».
Voir aussi
Bibliographie
- Christian Moreau, Histoire du Muséum de La Rochelle, Les Indes Savantes, coll. « Rivages des Xantons », , 170 p., 28 cm (ISBN 978-2-84654-348-4).
- Annick Notter, conservateur en chef, Musée du Nouveau Monde. La Rochelle : Guide de visite, Musée d'art et d'histoire de La Rochelle, (1re éd. 2009), 78 p., 18 cm (ISBN 2-9516743-5-X et 978-2-9516743-5-6).
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative au tourisme :
- Site officiel du musée.
- Conseil des musées, « Musée du Nouveau Monde. Ville de La Rochelle », sur Alienor (consulté le ).
- Ville de La Rochelle : musée du Nouveau Monde.
- Mémoire et histoire de l'esclavage : hôtel Fleuriau, La Rochelle.
- Page Facebook officielle.
- Musée du Nouveau Monde – Ancien Hôtel Fleuriau (10, rue Fleuriau), sur museeprotestant.org.