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Abraham Lincoln

Abraham Lincoln (prononcĂ© en anglais : /ˈeÉȘ.bÉčə.hĂŠm ˈliƋ.kən/)[1], nĂ© le dans le comtĂ© de Hardin (Kentucky) et mort assassinĂ© le Ă  Washington, D.C., est un homme d'État amĂ©ricain. Il est le seiziĂšme prĂ©sident des États-Unis, Ă©lu Ă  deux reprises, en novembre 1860 et en novembre 1864, et devient le premier prĂ©sident rĂ©publicain de l’histoire du pays. Il a dirigĂ© les États-Unis lors de la pire crise constitutionnelle, militaire et morale de leur histoire, la guerre de SĂ©cession, et rĂ©ussit Ă  prĂ©server l’Union contre les États confĂ©dĂ©rĂ©s du Sud. C’est au cours de cette derniĂšre qu’il fait ratifier le XIIIe amendement de la Constitution des États-Unis, qui abolit l’esclavage. Sorti victorieux de la guerre civile, il est assassinĂ© cinq jours aprĂšs la fin officielle de celle-ci, Ă  la suite d'un complot organisĂ© par des partisans sudistes, au dĂ©but de son second mandat.

Abraham Lincoln
Illustration.
Daguerréotype de Lincoln par Alexander Gardner en 1863.
Fonctions
16e prĂ©sident des États-Unis
–
(4 ans, 1 mois et 11 jours)
Élection 6 novembre 1860
RĂ©Ă©lection 8 novembre 1864
Vice-président Hannibal Hamlin (1861-1865)
Andrew Johnson (1865)
Gouvernement Administration Lincoln
Prédécesseur James Buchanan
Successeur Andrew Johnson
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance ComtĂ© de Hardin (Kentucky, États-Unis)
Date de dĂ©cĂšs (Ă  56 ans)
Lieu de dĂ©cĂšs Washington, D.C. (États-Unis)
Nature du décÚs Assassinat
Nationalité américaine
Parti politique Parti whig (1832-1854)
Parti républicain (1854-1865)
Parti de l'Union nationale (en) (1864-1865)
PĂšre Thomas Lincoln
MĂšre Nancy Hanks
Conjoint Mary Todd
Enfants Robert Todd Lincoln
Edward Baker Lincoln
William Wallace Lincoln (en)
Tad Lincoln
Profession Juriste

Signature de Abraham Lincoln

Abraham Lincoln
PrĂ©sidents des États-Unis

Lincoln naĂźt dans une famille modeste. AprĂšs une enfance et adolescence sans relief, il apprend seul le droit, grĂące Ă  ses talents d’autodidacte, et devient avocat itinĂ©rant. EntraĂźnĂ© peu Ă  peu sur le terrain de la politique, il dirige un temps le Parti whig et est Ă©lu Ă  la Chambre des reprĂ©sentants de l'Illinois dans les annĂ©es 1830, puis Ă  celle des États-Unis pour un mandat dans les annĂ©es 1840. Alors que le pays traverse depuis plusieurs annĂ©es une pĂ©riode de fortes tensions au sujet de l’esclavage, Lincoln, s’opposant Ă  son extension dans les nouveaux États fĂ©dĂ©rĂ©s, acquiert une notoriĂ©tĂ© nationale en 1858 Ă  la suite d’une sĂ©rie de dĂ©bats contre Stephen A. Douglas, partisan du droit des États Ă  introduire ou non l'esclavage sur leur territoire. PortĂ© par cette popularitĂ©, Lincoln est choisi par le Parti rĂ©publicain nouvellement formĂ©, pour porter ses couleurs aux Ă©lections prĂ©sidentielles de 1860. LĂąchĂ© par les États du Sud, il remporte la plupart des États du Nord et est Ă©lu prĂ©sident en 1860. Cette Ă©lection entraĂźne immĂ©diatement la sĂ©cession de sept États esclavagistes du Sud et la formation des États confĂ©dĂ©rĂ©s d'AmĂ©rique, bientĂŽt rejoints par d’autres États malgrĂ© des tentatives de compromis et de rĂ©conciliation de la part de l'Union.

L'attaque de fort Sumter le par les troupes confĂ©dĂ©rĂ©es pousse la majeure partie du Nord Ă  se regrouper derriĂšre l'Ă©tendard national, et Lincoln Ă  concentrer sa politique et son action sur l'effort de guerre. Son but est alors de rĂ©unir la nation. Tandis que le Sud entre en Ă©tat d'insurrection, Lincoln exerce son droit de suspendre l'habeas corpus, ce qui permet l'arrestation et la dĂ©tention sans procĂšs de milliers de suspects de sympathies sĂ©cessionnistes. Pendant la guerre, son combat pour l'abolition de l’esclavage apparaĂźt notamment Ă  travers la Proclamation d'Ă©mancipation, en vigueur le , dans laquelle il encourage les États intermĂ©diaires Ă  abolir progressivement l’esclavage. Cette proclamation est Ă©galement la premiĂšre Ă©tape d'un processus qui, Ă  terme, conduit Ă  la ratification du XIIIe amendement de la Constitution par le CongrĂšs, donnant la libertĂ© Ă  tous les esclaves du pays en . Lincoln suit de prĂšs l'Ă©volution de la guerre et supervise notamment la nomination des gĂ©nĂ©raux, dont celle d'Ulysses S. Grant. Dans son cabinet, il rĂ©unit les diffĂ©rents dirigeants de son parti et les oblige Ă  coopĂ©rer, avec le soutien des DĂ©mocrates de guerre.

Sous son commandement, l'Union met en place un blocus naval pour paralyser les Ă©changes commerciaux du Sud, prend le contrĂŽle des États frontaliers au dĂ©but de la guerre, gagne celui des rĂ©seaux de communication fluviaux du Sud et essaie sans relĂąche de s'emparer de la capitale confĂ©dĂ©rĂ©e, Richmond en Virginie, jusqu’aux succĂšs de Grant en 1865. Une succession de batailles victorieuses, ainsi que des tentatives d’entente avec les dĂ©mocrates lui assurent sa rĂ©Ă©lection en 1864. AprĂšs la dĂ©faite des États confĂ©dĂ©rĂ©s, Lincoln se veut conciliant avec le Sud lors de son discours d’investiture de second mandat, et appelle Ă  l’apaisement. Mais son programme de reconstruction ne voit pas le jour, en raison de son assassinat le par John Wilkes Booth, partisan confĂ©dĂ©rĂ©. Le meurtre de Lincoln est le premier assassinat d'un prĂ©sident des États-Unis et plonge le pays dans le deuil. Lincoln est considĂ©rĂ©, tant par les historiens que par le public, comme un des plus grands prĂ©sidents des États-Unis.

Origines et jeunesse

Origines familiales

Jeune Lincoln par Charles Keck Ă  Senn Park, Chicago

Son pÚre, Thomas Lincoln, descend d'une longue lignée de Lincoln, dont le premier avait émigré d'Angleterre dans le Massachusetts en 1637. De là, les générations ont voyagé en Pennsylvanie, en Virginie puis dans le Kentucky. Le pÚre de Thomas, nommé aussi Abraham, a été tué par des Indiens en 1786[2]. Simple charpentier illettré au départ, Thomas est devenu un des fermiers les plus riches du comté[3].

Sa mÚre, Nancy Hanks, est née en Virginie de Lucy Hanks et de pÚre inconnu. Illettrée, elle est élevée par des parents et des tuteurs jusqu'à son mariage. Elle inculque la religion chrétienne à ses enfants en leur citant des passages de la Bible[4].

Le couple se marie en 1806. De cette union naßtront trois enfants. Le premier est Sarah, née en 1807, et le second, Abraham ; le troisiÚme, Thomas, décédé en bas ùge, est enterré dans une petite tombe en vue de la cabane familiale[4]. Leur propriété de trois cent quarante huit acres (cent quarante hectares) se trouve sur les rives de la Nolin Creek dans la partie sud-est du comté de Hardin (Kentucky), prÚs de Hodgenville[2].

Enfance

Abraham Lincoln naĂźt dans le comtĂ© de Hardin, sur « La FrontiĂšre » le dans la cabane en rondins de ses parents, un couple de fermiers sans fortune[2]. Il est prĂ©nommĂ© Abraham, sans deuxiĂšme prĂ©nom, en souvenir de son grand-pĂšre paternel. Le mythe a quelque peu exagĂ©rĂ© la pauvretĂ© de ses parents Ă  sa naissance. Abraham frĂ©quente l'Ă©cole de Cumberland Road avec sa sƓur.

Le mĂ©morial Ă©rigĂ© dans l'Abraham Lincoln Birthplace National Historical Park, Ă  l'emplacement de la cabane oĂč naquit Lincoln.

À l'automne 1816, Thomas Lincoln dĂ©cide d’emmener sa famille dans le sud-ouest de l’Indiana, notamment Ă  cause de dĂ©mĂȘlĂ©s judiciaires concernant une erreur dans les titres de propriĂ©tĂ© des terres du Kentucky qu'il a toutes perdues. Il occupe des terres publiques situĂ©es dans l'agglomĂ©ration de Little Pigeon Creek, au fond des bois. La famille vit provisoirement dans une ferme Ă  demi construite Ă  laquelle manque une façade. AprĂšs avoir construit un habitat plus acceptable, il achĂšte le terrain et le cultive. Abraham participe au travail des champs et Ă  l’élevage mais rĂ©pugne Ă  la chasse et Ă  la pĂȘche. Issu d'une famille esclavagiste, Thomas Lincoln partage originairement les prĂ©jugĂ©s raciaux de sa famille, avant de rejoindre cette mĂȘme annĂ©e de 1816 une Église sĂ©paratiste qui combat l'alcoolisme et l'esclavagisme[4].

En 1818, alors qu’Abraham n'a que neuf ans, sa mĂšre meurt de la « maladie du lait », provoquĂ©e par l'ingestion de lait d'animaux ayant mangĂ© de l'eupatoire rugueuse[5]. Quand elle dĂ©cĂšde, Nancy Lincoln a 34 ans[6]. Dans l’annĂ©e qui suit, Thomas Lincoln Ă©pouse Sarah « Sally » Bush Johnston, une veuve qu'il connaĂźt depuis plusieurs annĂ©es, de dix ans sa cadette et ayant deux filles et un fils[6]. Elle s’occupe du logis et traite Abraham Ă  Ă©galitĂ© avec ses propres enfants. Abraham et Sarah deviennent si proches que plus tard, il se souvient d’elle comme son « angel mother ».

De onze Ă  quinze ans, Abraham frĂ©quente l'Ă©cole de façon irrĂ©guliĂšre, entre les rĂ©coltes d'hiver et les labours de printemps. Il s'intĂ©resse nĂ©anmoins Ă  la poĂ©sie, Ă©crit des vers et des lettres pour ses parents, et dĂ©veloppe rapidement un appĂ©tit certain pour la lecture, passion encouragĂ©e par sa belle-mĂšre Sarah mais incomprise par son pĂšre. MalgrĂ© cela, Lincoln n'aurait pu lire effectivement que quelques livres, dont il a toutefois su garder souvenir. Au fil de ses lectures, il dĂ©couvre la Bible, l’histoire de l’Angleterre et des États-Unis. Parmi les livres qu’il aurait lus, on trouve Robinson CrusoĂ© de Daniel Defoe ou encore les Fables d’Ésope. Son voisinage rapporte plus tard qu’il Ă©tait prĂȘt Ă  parcourir des miles pour aller emprunter un livre.

Premiers emplois

Le site de la ferme oĂč Lincoln a grandi dans Spencer County, Indiana.

À dix-sept ans, Abraham quitte quelque temps la maison familiale pour travailler sur un ferry à la jonction d'Anderson et de l'Ohio.

À dix-neuf ans, il perd sa sƓur Sarah, morte en donnant naissance Ă  son premier enfant. En avril 1828, il signe un contrat avec James Gentry, un colon voisin, aux termes duquel il doit acheminer un bateau de produits agricoles jusqu'Ă  La Nouvelle-OrlĂ©ans. Le pĂ©riple dure trois mois, au cours duquel il descend avec un des fils Gentry l'Ohio puis le Mississippi, oĂč ils doivent affronter des courants violents et une attaque de leur cargaison. De retour en Indiana, Abraham donne Ă  son pĂšre les 25 dollars que ce contrat lui a rapportĂ©s.

En mars 1830, alors qu’Abraham a 21 ans, Thomas Lincoln dĂ©cide de rejoindre les terres fertiles de l’Illinois, sur le bord de la riviĂšre Sangamon. Son fils l'aide Ă  dĂ©fricher ses nouvelles terres. L'hiver suivant est rude et la famille reste bloquĂ©e plusieurs mois par la neige et la glace.

En mars 1831, Abraham projette de gagner de l'argent en proposant Ă  un spĂ©culateur nommĂ© Denton Offutt de convoyer un chaland de marchandises jusqu'Ă  La Nouvelle-OrlĂ©ans. Il s'avĂšre que ledit Offutt ne possĂšde pas de pĂ©niche. Abraham, son cousin John Hanks et John Johnston (le fils de Sarah Lincoln) en construisent une eux-mĂȘmes au bord de la Sangamon. Lincoln devient ainsi matelot et fait un voyage sur le Mississippi jusqu’à La Nouvelle-OrlĂ©ans. Sur le retour, il s’installe dans le village de New Salem (en), sur la riviĂšre Sangamon. Il y devient magasinier, postier, surveillant. En 1832, il s’enrĂŽle dans la milice locale pour combattre les Indiens de Black Hawk et est Ă©lu capitaine de sa compagnie. Il dĂ©clarera plus tard n’avoir jamais vu de guerriers indiens, mais avoir participĂ© Ă  des disputes virulentes entre miliciens.

Aspirant Ă  une vie publique, il se prĂ©sente aux Ă©lections pour siĂ©ger Ă  l’assemblĂ©e de l’État comme reprĂ©sentant du Parti whig, mais est dĂ©fait la premiĂšre fois avant d’ĂȘtre Ă©lu puis plusieurs fois rĂ©Ă©lu. HĂ©sitant, il prĂ©fĂšre finalement devenir avocat plutĂŽt que forgeron pour gagner sa vie. AprĂšs avoir dĂ©jĂ  Ă©tudiĂ© les mathĂ©matiques et la grammaire, il commence donc Ă  Ă©tudier le droit. En 1836, il rĂ©ussit l’examen du barreau.

CarriÚre de député

Un juriste qui s'engage en politique

Juriste de province autodidacte, Lincoln part s'installer en 1837 à Springfield et commence à exercer son métier. Il contracte la syphilis en 1836[7].

Il est rĂ©Ă©lu quatre fois comme reprĂ©sentant Ă  la chambre de l'Illinois. Il aspire ensuite Ă  devenir reprĂ©sentant de l'Illinois Ă  la Chambre des reprĂ©sentants des États-Unis Ă  Washington, D.C.

Abraham Lincoln en 1846.

Il est Ă©lu en 1846 et siĂšge Ă  partir de la fin 1847. À Washington, il s'oppose Ă  la guerre contre le Mexique, qu'il juge inconstitutionnelle et injuste. MalgrĂ© cette opinion, il vote plusieurs fois l’envoi de troupes supplĂ©mentaires. Ses opinions sont jugĂ©es anti-patriotiques et suscitent le mĂ©contentement parmi les Ă©lecteurs de l'Illinois, si bien que Lincoln ne sollicite pas le renouvellement de son mandat. Au cours de la guerre, son futur adversaire s'illustre au contraire par une attitude inverse.

De retour Ă  Springfield, il se concentre sur son mĂ©tier de lawyer (juriste dont une des facettes du mĂ©tier est trial lawyer, avocat) et devient cĂ©lĂšbre, se constituant une importante clientĂšle Ă  Chicago. Il dĂ©fend notamment l’Illinois Central Railroad pour qu’elle obtienne une charte de l’État. Il lutte contre le comtĂ© de McLean, qui souhaite instaurer une taxe sur les activitĂ©s de cette compagnie. Il reçoit 5 000 dollars Ă  cette occasion, mais doit se retourner contre la compagnie pour les obtenir. Parmi les affaires qu’il traite, on trouve aussi des affaires criminelles. DĂ©fendant Duff Armstrong (en), accusĂ© de meurtre, il doit s'opposer Ă  un tĂ©moin prĂ©tendant avoir vu son client parmi les meurtriers grĂące Ă  la lumiĂšre de la lune. Sur la base d’un seul almanach, Lincoln soutient que la lune n’a pu permettre au tĂ©moin de voir la scĂšne et obtient l’acquittement. Lincoln s'illustre Ă©galement dans le procĂšs des frĂšres Snow.

Cette carriĂšre d’homme de loi exemplaire contribue Ă  donner Ă  Lincoln une rĂ©putation d’homme brillant, Ă©loquent et honnĂȘte.

Au CongrĂšs

Abraham Lincoln en 1860.

Abraham Lincoln est Ă©lu au CongrĂšs des États-Unis tout en exerçant la profession d’avocat. DĂšs cette pĂ©riode, ses positions anti-esclavagistes sont apparentes mais il n'est pas en faveur du droit de vote pour la population noire. Il se fait connaĂźtre en tant que dĂ©fenseur des compagnies de chemin de fer, mais aussi par ses discours contre l’admission de nouveaux États esclavagistes dans l’Union en particulier lorsqu’il se prĂ©sente aux Ă©lections sĂ©natoriales de 1858. La loi Kansas-Nebraska de 1854, qui abroge les limites de la diffusion de l'esclavage (Compromis du Missouri), remet Lincoln sur le devant de la scĂšne politique. Le sĂ©nateur dĂ©mocrate Stephen A. Douglas propose un rĂ©fĂ©rendum sur la question de l'esclavage dans les territoires en question. En 1858, Lincoln prononce un discours qui met en Ă©vidence le danger de dĂ©sunion du pays sur le problĂšme de l'esclavage[8]. Étant candidat aux Ă©lections sĂ©natoriales de 1858 dans l'Illinois face Ă  Stephen A. Douglas, il affronte ce dernier dans une sĂ©rie de dĂ©bats ; il y dĂ©fend l'idĂ©e que l'esclavage est contraire aux droits de l'homme et qu'Ă  ce titre, cette question ne peut faire l'objet d'un vote dĂ©mocratique[9]. Bien qu'il perde l'Ă©lection, il acquiert avec cet Ă©pisode une notoriĂ©tĂ© nationale qui lui permet de se prĂ©senter Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 1860 malgrĂ© une expĂ©rience de seulement deux ans Ă  la Chambre des reprĂ©sentants (1847-1849)[9]. En 1860, son futur conseiller, Henry Charles Carey, influença la vision protectionniste des rĂ©publicains[10].

Campagne présidentielle de 1860

Abraham Lincoln en 1860.

Lincoln, choisi par les rĂ©publicains pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 1860, est Ă©lu le , devenant le 16e prĂ©sident des États-Unis avec 39,9 % des voix, grĂące aux divisions au sein du Parti dĂ©mocrate. Il Ă©carte ainsi les autres candidats, Stephen A. Douglas[9] (29,5 %), John Cabell Breckinridge (18,1 %) et John C. Bell (12,5 %).

Peu aprĂšs l’élection, alors que le nouveau prĂ©sident n’est pas encore investi, sept États font sĂ©cession : la Caroline du Sud, le Mississippi, la Floride, l’Alabama, la GĂ©orgie, la Louisiane et le Texas. Les six derniers dĂ©cideront le de former les États confĂ©dĂ©rĂ©s d'AmĂ©rique, que Lincoln refusa de reconnaĂźtre. Les États du Delaware, Maryland, Virginie, Caroline du Nord, Tennessee, Kentucky, Missouri et Arkansas dĂ©cident de rester dans l'Union mais avertissent Lincoln qu'ils n'accepteront pas le passage des troupes sur leur territoire.

Nonobstant les nombreuses menaces de mort qu'il reçut, un complot d'extrĂ©mistes sĂ©cessionnistes pour assassiner le nouveau prĂ©sident avant son investiture fut dĂ©jouĂ© dans la matinĂ©e du Ă  Baltimore. DĂšs , il affirma que l'Union ne pouvait ĂȘtre brisĂ©e.

Sa dĂ©sapprobation personnelle de l'esclavage ne signifiait pas qu'il avait l'intention de l'interdire : « Je n'ai pas l'intention, insistait-il dans un dĂ©bat en 1858, d'interfĂ©rer avec les institutions de l'esclavage dans les États oĂč il existe. Il rĂ©pĂ©ta la mĂȘme chose lors de sa campagne Ă©lectorale de 1860[11]. »

Présidence

1861

Investiture d'Abraham Lincoln.

: investiture d’Abraham Lincoln en tant que seiziĂšme prĂ©sident des États-Unis.

: dĂ©but de la guerre de SĂ©cession avec la bataille de Fort Sumter en Caroline du Sud, par les forces confĂ©dĂ©rĂ©es. Trois jours plus tard, Lincoln dĂ©clare l’état d’insurrection et prĂ©voit la levĂ©e d’une armĂ©e de 75 000 volontaires. Les États de Virginie, Caroline du Nord, Tennessee et Arkansas font sĂ©cession.

Fin avril : Abraham Lincoln ordonne le blocus des ports des États confĂ©dĂ©rĂ©s et interdit le commerce avec eux.

Le , surestimant les capacités du général George McClellan, il lui confie les fonctions de général en chef de toutes les armées de l'Union[12].

1862

: Lincoln signe l’ordre de dĂ©but des opĂ©rations militaires contre les États confĂ©dĂ©rĂ©s.

: Pacific Railroad Acts. Construction d’une ligne de chemin de fer transcontinental à travers les États-Unis.

: la loi du Homestead Act est signĂ©e par Abraham Lincoln. Elle permet Ă  chaque famille pouvant justifier qu'elle occupe un terrain depuis 5 ans d'en revendiquer la propriĂ©tĂ© privĂ©e, et ce dans la limite de 160 acres (soit 65 hectares). Si la famille y vit depuis au moins 6 mois, elle peut aussi sans attendre acheter le terrain Ă  un prix relativement faible de 1,25 dollar par acre (soit 308 dollars pour km2). Cette loi a jouĂ© un rĂŽle Ă©minent dans la conquĂȘte de l'Ouest amĂ©ricain.

: il commence Ă  rĂ©diger la proclamation d’émancipation des esclaves.

1er juillet : il institue l’impĂŽt sur le revenu pour financer la guerre de SĂ©cession.

Proclamation d'Ă©mancipation des esclaves, 22 juillet 1862.

: Morrill Land-Grant Colleges Act.

: il annonce qu’il publiera sa proclamation d’émancipation des esclaves dans les États en sĂ©cession. Elle sera Ă  l’origine de deux amendements Ă  la Constitution, le premier abolissant l’esclavage, le second garantissant les droits civils.

1863

1er janvier : les esclaves sont émancipés.

: Lincoln incorpore l'Ouest de la Virginie dans l’Union, la Virginie-Occidentale devient donc le 35e État.

: victoire nordiste de Gettysburg, en Pennsylvanie.

: Lincoln institue la fĂȘte nationale de l'Action de GrĂące au dernier jeudi de novembre.

: Lincoln fait un discours pour l’inauguration du cimetiĂšre national situĂ© sur le champ de bataille de Gettysburg.

: Lincoln annonce son programme pour la reconstruction des États du Sud et fait une offre d’amnistie aux dĂ©serteurs de l’armĂ©e confĂ©dĂ©rĂ©e.

1864

Le , Abraham Lincoln vient rendre visite au général McClellan à son quartier général d'Antietam, aprÚs la rude bataille que celui-ci a menée contre les confédérés le 17 septembre.

: Lincoln nomme le gĂ©nĂ©ral Ulysses S. Grant en tant que commandant en chef des armĂ©es de l’Union.

: la convention nationale du parti républicain désigne Lincoln comme son candidat pour les prochaines élections.

: Lincoln ordonne le recrutement de 500 000 volontaires dans l’armĂ©e.

: Lincoln est réélu pour un second mandat avec 56 % du vote populaire.

1865

3 fĂ©vrier : Lincoln tente une derniĂšre fois de terminer la guerre de SĂ©cession par la nĂ©gociation. Il exige la reddition des forces confĂ©dĂ©rĂ©es et le retour des États dans l’Union. Ces derniers veulent leur indĂ©pendance et la rĂ©union se termine par un Ă©chec.

Campagne présidentielle de 1864

Alors que la guerre suivait son cours, Lincoln dut se prĂ©parer Ă  sa rĂ©Ă©lection pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 1864. Lincoln, fin politicien, rassembla autour de lui les principales factions du Parti rĂ©publicain ainsi que certains dĂ©mocrates comme Edwin Stanton et Andrew Johnson[13] - [14]. Il passait plusieurs heures par semaine Ă  s'entretenir avec des hommes politiques de tout le pays et usa de ses relations aussi bien pour maintenir unies les diffĂ©rentes factions du parti que pour se doter d'une assise solide favorable Ă  sa politique et contrer les efforts des radicaux qui souhaitaient le retirer du ticket prĂ©sidentiel[15] - [16]. Lors de sa convention de 1864, le Parti rĂ©publicain dĂ©signa comme colistier de Lincoln le sĂ©nateur Andrew Johnson, un dĂ©mocrate du Sud originaire du Tennessee. Afin d'Ă©largir sa coalition non seulement aux rĂ©publicains mais aussi aux dĂ©mocrates favorables Ă  la poursuite de la guerre, Lincoln dĂ©cida de se prĂ©senter sous la banniĂšre du Parti de l'union nouvellement crĂ©Ă©[17]. Les offensives menĂ©es par le gĂ©nĂ©ral Grant au printemps 1864, en dĂ©pit d'affrontements particuliĂšrement sanglants, s'Ă©taient achevĂ©es sur une impasse ; l'absence de rĂ©ussite sur le plan militaire affecta fortement les chances du prĂ©sident de pouvoir ĂȘtre rĂ©Ă©lu et de nombreux rĂ©publicains craignirent que Lincoln soit battu Ă  l'Ă©lection. Lincoln lui-mĂȘme partageait cette crainte et signa un document dans lequel il s'engageait, en cas de dĂ©faite, Ă  battre la ConfĂ©dĂ©ration avant de quitter dĂ©finitivement la Maison-Blanche[18] : « ce matin, comme depuis quelques jours, il semble excessivement probable que cette administration ne soit pas rĂ©Ă©lue. Il sera alors de mon devoir de coopĂ©rer avec le prĂ©sident-Ă©lu afin de prĂ©server l'Union entre l'Ă©lection et la cĂ©rĂ©monie d'investiture et de faire en sorte qu'il puisse assurer son Ă©lection sur des fondements dont il ne pourra faire l'Ă©conomie aprĂšs »[19].

L'Ă©lection de 1864 se solda par une nette victoire de Lincoln sur son adversaire dĂ©mocrate : les États du Sud (en brun) et les territoires (en brun clair) n'Ă©taient pas inclus dans le processus Ă©lectoral.

Alors que le programme Ă©lectoral des dĂ©mocrates rĂ©affirmait la volontĂ© du parti de conclure la paix avec les confĂ©dĂ©rĂ©s et considĂ©rait la guerre comme un « Ă©chec », leur candidat, le gĂ©nĂ©ral George McClellan, Ă©tait partisan de l'effort de guerre et rejeta en grande partie les idĂ©es dĂ©fendues par son camp politique. De son cĂŽtĂ©, Lincoln fournit Ă  Grant des troupes supplĂ©mentaires et mobilisa son parti afin de renouveler son soutien Ă  son gĂ©nĂ©ral en chef. La prise d'Atlanta par Sherman au mois de septembre et la victoire du contre-amiral David Farragut lors de la bataille de Mobile Bay coupĂšrent court aux attitudes dĂ©faitistes[20] et entraĂźnĂšrent une crise profonde au sein du Parti dĂ©mocrate, certains de ses leaders politiques et la plupart des soldats se dĂ©clarant ouvertement pour Lincoln. À l'inverse, le Parti de l'Union nationale fut redynamisĂ© et Lincoln fit de l'Ă©mancipation un thĂšme central de sa campagne tandis que les rĂ©publicains s'employĂšrent Ă  dĂ©montrer Ă  l'Ă©chelle locale la perfidie des copperheads[21]. Le , Lincoln remporta une victoire Ă©crasante contre son adversaire dĂ©mocrate, remportant tous les États sauf trois et recueillant 78 % des suffrages des soldats de l'Union[18] - [22].

Second mandat (1865)

Seconde investiture d'Abraham Lincoln.

Le , Abraham Lincoln est investi pour un deuxiÚme mandat. Républicain, il avait choisi en 1864 pour vice-président le démocrate Andrew Johnson[13] - [14].

: capitulation des Confédérés mettant fin à la guerre de Sécession.

: assassinat du Président Lincoln à Washington.

: ultime reddition du général confédéré Stand Watie, chef cherokee.

: adoption du Treiziùme amendement de la Constitution des États-Unis abolissant l'esclavage.

Politique Ă©trangĂšre

Vu sous l’angle de la politique Ă©trangĂšre le problĂšme de la sĂ©cession des États du Sud se rĂ©sume Ă  la reconnaissance de la ConfĂ©dĂ©ration des États d’AmĂ©rique par les autres pays et les États europĂ©ens en particulier. En fait ces derniers Ă©taient surtout intĂ©ressĂ©s par la poursuite des relations commerciales et ont Ă©vitĂ© de soutenir la ConfĂ©dĂ©ration au risque de voir s’établir des relations privilĂ©giĂ©es entre l’Union et leurs compĂ©titeurs.

Toutefois, selon AndrĂ© Kaspi, spĂ©cialiste de l'histoire amĂ©ricaine : « Lincoln avait dans son cabinet des gens hostiles Ă  la proclamation de l'Ă©mancipation en 1862. Il est passĂ© outre car il pensait que c'Ă©tait indispensable, essentiellement pour des raisons diplomatiques. La Grande-Bretagne [oĂč l'esclavage a Ă©tĂ© aboli en 1838] soutenait les abolitionnistes et la France [esclavage aboli en 1848, sauf en AlgĂ©rie] Ă©tait plutĂŽt du cĂŽtĂ© des esclavagistes. »[23].

Politique intérieure

Le mont Rushmore : Lincoln est Ă  droite.

DĂšs son Ă©lection, A. Lincoln est confrontĂ© au problĂšme de la sĂ©cession des États sudistes. En fait, cette sĂ©cession ainsi que la crĂ©ation de la ConfĂ©dĂ©ration par plusieurs États du Sud n’est pas reconnue par les États de l’Union d'oĂč le terme « guerre civile (Civil War) » employĂ© par les AmĂ©ricains (et non « guerre de SĂ©cession » employĂ© dans les ouvrages francophones). L'objectif de la guerre, toujours dans le mĂȘme esprit, est de prĂ©server l'Union.

Le maintien de l’Union et la rĂ©intĂ©gration des États sĂ©cessionnistes constituent la premiĂšre prioritĂ© du prĂ©sident. Il dirige directement les opĂ©rations des forces armĂ©es avant de trouver en la personne du gĂ©nĂ©ral Ulysses S. Grant un chef en qui il peut avoir confiance. La conduite de la guerre nĂ©cessite des hommes et un financement ; Lincoln introduit le service militaire pour pallier le dĂ©ficit de volontaires et l’impĂŽt sur le revenu. Sa contribution la plus connue restera la Proclamation d'Ă©mancipation libĂ©rant les esclaves dans les États confĂ©dĂ©rĂ©s qui n'Ă©taient pas sous contrĂŽle de l'Union. La proclamation concernait donc 3 millions d'esclaves dans le Sud, mais n'avait aucun effet sur prĂšs d'un million d'esclaves vivant dans les États esclavagistes restĂ©s dans l'Union (Delaware, Kentucky, Maryland, Missouri) ou dans le Tennessee occupĂ© par les troupes de l'Union[24].

Il s'attacha également à la création d'un systÚme de banques nationales (National Banking Acts entre 1863 et 1865).

Droits civiques

Avant d'ĂȘtre Ă©lu prĂ©sident, et pendant sa campagne Ă©lectorale en particulier, Lincoln avait fait plusieurs dĂ©clarations indiquant clairement son opposition Ă  l'esclavage au nom de principes moraux. Il restera dans l’histoire comme l’auteur de la Proclamation d’émancipation des esclaves, mais les historiens rappellent que sa prioritĂ© en tant que prĂ©sident ayant jurĂ© sur la Constitution Ă©tait liĂ©e Ă  la restauration de l'Union, pas aux droits civiques des esclaves. « Si je pouvais sauver l'Union sans libĂ©rer un seul esclave, je le ferais ; si je ne pouvais la sauver qu'en les libĂ©rant tous, je le ferais aussi
 Cela est ma position officielle et n'a rien Ă  voir avec mes convictions personnelles
 J'ai dit assez souvent que, selon moi, tous les hommes, partout, devaient ĂȘtre libres »[25].

Dans son livre Les AmĂ©ricains, AndrĂ© Kaspi Ă©crit : « Lincoln abolitionniste ? Oui avec modĂ©ration. Ami des Noirs ? Non. L'Illinois est d'ailleurs un État libre qui refuse que les noirs s'y Ă©tablissent. Et Lincoln ne cache pas ses sentiments : « Je dirai donc que je ne suis pas et que n'ai jamais Ă©tĂ© en faveur de l'Ă©galitĂ© politique et sociale de la race noire et de la race blanche, que je ne veux pas et que je n'ai jamais voulu que les noirs deviennent jurĂ©s ou Ă©lecteurs ou qu'ils soient autorisĂ©s Ă  dĂ©tenir des charges politiques ou qu'il leur soit permis de se marier avec des blanches. [...] Dans la mesure oĂč les deux races ne peuvent vivre ainsi, il doit y avoir, tant qu'elles resteront ensemble, une position infĂ©rieure et une position supĂ©rieure. Je dĂ©sire, tout autant qu'un autre, que la race blanche occupe la position supĂ©rieure. »[26] - [27].

Connu comme le grand Ă©mancipateur, Lincoln Ă©tait une figure complexe qui luttait avec ses propres opinions sur la race[28]. Au fil du temps, les gĂ©nĂ©rations successives ont interprĂ©tĂ© diffĂ©remment les points de vue de Lincoln sur les Afro-AmĂ©ricains : « Appliquer les croyances et les normes du XXe siĂšcle Ă  une AmĂ©rique de 1858 et qualifier Abraham Lincoln de « raciste » est une vision erronĂ©e qui dĂ©forme injustement le vrai rĂŽle de Lincoln dans l'avancement des droits civiques et humains. Pour les standards et les normes de son Ă©poque, les opinions de Lincoln sur la race et l'Ă©galitĂ© Ă©taient progressistes et ont vraiment changĂ© les esprits, les politiques et, surtout, les cƓurs pour les annĂ©es Ă  venir »[28].

La principale audience de Lincoln Ă©tait les Ă©lecteurs blancs. Ses points de vue sur l'esclavage, l'Ă©galitĂ© raciale et la colonisation afro-amĂ©ricaine sont souvent entremĂȘlĂ©s[28]. Au cours des dĂ©bats de 1858 avec Stephen A. Douglas, Lincoln exprima le fait qu'il croyait que les Blancs Ă©taient supĂ©rieurs aux Noirs[28]. Il dĂ©clara qu'il Ă©tait contre le mĂ©tissage et le droit accordĂ© aux Noirs de servir en tant que jurĂ©s. Cependant, ses opinions Ă©voluĂšrent au fil du temps et durant sa prĂ©sidence, Ă  mesure que la guerre de SĂ©cession progressait, Lincoln prĂ©conisa et mit en Ɠuvre des politiques antiracistes, incluant la Proclamation d'Ă©mancipation et le suffrage limitĂ© pour les Afro-AmĂ©ricains. L'ancien esclave et militant abolitionniste Frederick Douglass considĂ©rait sans Ă©quivoque Lincoln comme partageant « les prĂ©jugĂ©s de ses compatriotes blancs contre le NĂšgre »[29] mais observa aussi qu'« en sa compagnie, il ne me rappela jamais mon humble origine, ou ma couleur impopulaire »[30]. Douglass tĂ©moigna du vĂ©ritable respect de Lincoln envers lui et d'autres Noirs et de la sagesse de son action, en obtenant Ă  la fois la prĂ©servation de l'Union (son devoir en tant que PrĂ©sident assermentĂ©) et la libĂ©ration des esclaves. Dans un discours de 1876, il dĂ©fendit ainsi les actions de Lincoln :

« Sa grande mission Ă©tait d'accomplir deux choses : d'abord, sauver son pays du dĂ©membrement et de la ruine ; et, deuxiĂšmement, libĂ©rer son pays du grand crime de l'esclavage. Pour faire l'un ou l'autre, ou les deux, il doit avoir la sincĂšre sympathie et la puissante coopĂ©ration de ses fidĂšles compatriotes. Sans cette condition primordiale et essentielle au succĂšs, ses efforts devaient ĂȘtre vains et absolument infructueux. S'il avait placĂ© l'abolition de l'esclavage avant le salut de l'Union, il aurait inĂ©vitablement chassĂ© de lui une classe puissante du peuple amĂ©ricain et rendu impossible la rĂ©sistance Ă  la rĂ©bellion.

Vu de l'authentique sol abolitionniste, M. Lincoln semblait lent, froid, terne et indiffĂ©rent ; mais en l'Ă©valuant par le sentiment de son pays, sentiment qu'il Ă©tait tenu de consulter en tant qu'homme d'État, il Ă©tait prompt, zĂ©lĂ©, radical et dĂ©terminé 

En le prenant dans son ensemble, en mesurant l'énorme ampleur du travail à accomplir, en considérant les moyens nécessaires à la fin, et en l'examinant de la fin depuis le début, la sagesse infinie a rarement envoyé au monde un homme mieux adapté à sa mission qu'Abraham Lincoln. »

— Frederick Douglass, Oraison en la mĂ©moire d'Abraham Lincoln[29].

Par le passĂ©, Lincoln vĂ©cu dans un quartier de classe moyenne et racialement mixte Ă  Springfield en Illinois. Un de ses voisins de longue date, Jameson Jenkins (probablement nĂ© esclave), Ă©tait venu de Caroline du Nord et a Ă©tĂ© publiquement impliquĂ© dans les annĂ©es 1850 en tant que conducteur de chemin de fer clandestin. En 1861, Lincoln appela Jenkins pour lui faire un tour au dĂ©pĂŽt de train, oĂč Lincoln prononça son discours d'adieu avant de quitter Springfield pour la derniĂšre fois[31].

Durant son second mandat présidentiel, Lincoln prononça un discours le dans lequel il promut le droit de vote pour les Noirs[32]. John Wilkes Booth, un sympathisant confédéré, assista au discours et se décida à assassiner Lincoln [33]. Trois jours plus tard, Lincoln en fut victime et mourut le lendemain des suites de ses blessures.

L'historien Eugene H. Berwanger note :

« Pendant sa présidence, Lincoln prit un parcours raisonné qui aida le gouvernement fédéral à la fois à détruire l'esclavage et à faire avancer la cause du suffrage noir. Pour un homme qui avait refusé les deux réformes quatre ans plus tÎt, le changement d'attitude de Lincoln fut rapide et décisif. Il était à la fois ouvert d'esprit et perspicace aux besoins de sa nation dans une Úre d'aprÚs-guerre. Une fois engagé dans un principe, Lincoln s'y dirigea avec un progrÚs constant et déterminé[34]. »

Politique financiĂšre, Ă©conomique et sociale

La politique du prĂ©sident Lincoln bĂ©nĂ©ficie trĂšs vite de l'augmentation de la masse monĂ©taire grĂące Ă  la dĂ©couverte du plus grand gisement d'argent-mĂ©tal de l'histoire aprĂšs le Potosi bolivien, qui voit se constituer en quelques annĂ©es les grandes fortunes de l'Ouest amĂ©ricain. DĂšs 1862, plusieurs centaines de petites compagnies miniĂšres se partagent le gisement du Comstock Lode dĂ©couvert trois ans plus tĂŽt Ă  Virginia City, dans le Nevada, sous les yeux du journaliste Mark Twain, en pleine conquĂȘte de l'Ouest. Alors que les États du Sud Ă©mettent en Europe un emprunt indexĂ© sur la valeur du coton, profitant du rayonnement de la place financiĂšre parisienne, Lincoln prĂ©fĂšre dĂ©velopper la finance amĂ©ricaine, lorsqu'il est obligĂ© d'emprunter Ă  tour de bras pour Ă©quiper les armĂ©es, avec l'aide d'un proche, Jay Cooke ( - ), qui crĂ©e une des premiĂšres banques d'investissement amĂ©ricaines, Jay Cooke & Co, pour organiser les Ă©missions d'obligation.

Le prĂ©sident Lincoln dĂ©cide d'opĂ©rer trĂšs tĂŽt la reconstruction du Sud par des programmes sociaux. En 1862 et 1864, il fait voter deux lois successives pour apporter le soutien de l'État Ă  la construction des premiers chemins de fer transcontinentaux, achevĂ©s en 1869 et permettant de donner du travail aux soldats dĂ©mobilisĂ©s. Le gouvernement soutient aussi Associated Press et la Western Union, en leur confiant les commandes aux Journal officiel de Washington[35], amenant la crĂ©ation par les journaux du MidWest d'une nouvelle Associated Press. Soixante ans plus tard, le prĂ©sident Franklin Delano Roosevelt rappela ce mot d'Abraham Lincoln : « Le plus fort lien de sympathie entre les hommes aprĂšs les relations de travail devait ĂȘtre celui qui unit les travailleurs de toutes les Nations ».

Il se montre, par ailleurs, favorable Ă  une amplification des mesures protectionnistes[36].

Politique partisane

Lincoln est Ă©lu Ă  la prĂ©sidence essentiellement en raison des dissensions au sein du Parti dĂ©mocrate. Au cours de son mandat, il est critiquĂ© au sein de son propre parti car la guerre est longue et coĂ»teuse et beaucoup d’AmĂ©ricains ne voient pas de raison de se battre pour le droit des Noirs. Il sera malgrĂ© tout rĂ©Ă©lu car l’Union est opportunĂ©ment victorieuse sur le champ de bataille au moment du vote.

Vie personnelle

Mary Todd Lincoln, Ă©pouse d'Abraham Lincoln, Ă  28 ans.

Avant de se marier, Lincoln a connu le premier amour de sa vie avec Ann Rutledge (en), une femme dĂ©jĂ  mariĂ©e. Cette derniĂšre est morte de typhoĂŻde en 1835 et son dĂ©cĂšs l'affecta profondĂ©ment. Un poĂšme anonyme, publiĂ© trois ans aprĂšs sa mort et lui rendant hommage, est gĂ©nĂ©ralement attribuĂ© Ă  Lincoln[37] - [38]. Deux ans aprĂšs la mort de sa premiĂšre compagne, il courtise Mary Owens, la sƓur de son amie Elizabeth Abell. Lincoln fait sa demande en mariage Ă  Owens en , mais elle refuse. Dix-huit mois plus tard, il se fiance Ă  Mary Todd. Finalement le , ils se marient. Ils s'installent ensuite dans une maison sur la HuitiĂšme et Jackson Ă  Springfield (la maison et le quartier environnant est dĂ©sormais le Lincoln Home National Historic Site), qui se trouve Ă  proximitĂ© de son Ă©tude d'avocat. Mary peine un peu Ă  s'accoutumer Ă  sa nouvelle existence, ayant eu l'habitude d'ĂȘtre toujours servie par les nombreux esclaves que possĂ©dait sa famille. La relative pauvretĂ© dans laquelle vit le couple est aussi difficile pour elle qui n'a jamais manquĂ© de rien. Des tensions se font jour entre Abraham et Mary lors des premiĂšres annĂ©es de leur mariage, mais elles s'attĂ©nuent lorsque naĂźt leur premier fils.

Tad Lincoln avec son pĂšre Abraham.

Le couple a quatre enfants. Robert Todd Lincoln naßt le 1er août 1843, à Springfield dans l'Illinois. Il est le seul de leurs enfants qui ait atteint l'ùge adulte. Les autres, nés également à Springfield, vont mourir pendant leur enfance ou durant l'adolescence. Edward Baker Lincoln naßt le et meurt le 1er février 1850. William Wallace Lincoln (en) vient au monde le et meurt à Washington D.C. le , lors du premier mandat présidentiel de son pÚre. Thomas « Tad » Lincoln naßt le et meurt le , à Chicago. Le dernier descendant de Lincoln, en ligne directe, était Robert Todd Lincoln Beckwith (en), mort le . Mary est décrite comme étant une personne « assez instable »[23].

La sexualitĂ© d'Abraham Lincoln est sujette Ă  dĂ©bat. Plusieurs personnes ont Ă©mis l'hypothĂšse qu'il Ă©tait bisexuel, parmi lesquelles le chercheur Clarence Arthur Tripp, qui a notamment mis en avant les relations ambiguĂ«s qu'il aurait entretenues avec des hommes, alors qu'il faisait preuve de distance envers les femmes ; Tripp a ainsi fait Ă©tat de deux relations homoĂ©rotiques de Lincoln, dont Joshua Fry Speed[39]. Le magazine Time a abordĂ© le livre de Tripp dans le cadre d'un article de Joshua Wolf Shenk, auteur de Lincoln's Melancholy: How Depression Challenged a President and Fueled His Greatness. Shenk a rejetĂ© les conclusions de Tripp, affirmant que les arguments en faveur de l'homosexualitĂ© de Lincoln Ă©taient « basĂ©s sur une mauvaise interprĂ©tation des arrangements d'hĂ©bergement au XIXe siĂšcle »[40]. Tripp Ă©tait un sexologue, un protĂ©gĂ© d'Alfred Kinsey et Ă©tait homosexuel. Il commença Ă  Ă©crire son ouvrage sur Lincoln avec Philip Nobile, mais ils se sont par la suite disputĂ©s. Nobile a ensuite accusĂ© le livre de Tripp d'ĂȘtre frauduleux et dĂ©formĂ©[41] - [42].

La belle-mÚre de Lincoln, Sarah Bush Lincoln, a déclaré qu'il « ne s'était jamais beaucoup intéressé aux filles ». Cependant, certains récits des contemporains de Lincoln suggÚrent qu'il avait une passion forte mais contrÎlée pour les femmes[43]. Lincoln a été bouleversé par la mort d'Ann Rutledge en 1835. Alors que certains historiens se sont demandé s'il avait une relation amoureuse avec elle, l'historien John Y. Simon a passé en revue l'historiographie du sujet et a conclu que « les preuves disponibles indiquent de maniÚre unanime que Lincoln aimait tellement Ann que sa mort l'a plongé dans une grave dépression. Plus qu'un un siÚcle et demi aprÚs sa mort, alors qu'on ne peut s'attendre à de nouvelles preuves significatives, elle devrait prendre sa place dans la biographie de Lincoln »[44].

Dans son livre Team of Rivals: The Political Genius of Abraham Lincoln, l'historienne Doris Kearns Goodwin affirme que les rapports de Lincoln avec Joshua Fry Speed tenaient de l'amitié et non de l'amour :

« Leur intimitĂ© est davantage un indice d'une Ă©poque oĂč les amitiĂ©s masculines Ă©troites, accompagnĂ©es d'expressions ouvertes d'affection et de passion, Ă©taient familiĂšres et socialement acceptables. Le partage d'un lit ne peut pas non plus ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une preuve d'implication Ă©rotique. C'Ă©tait une pratique courante Ă  une Ă©poque oĂč les quartiers privĂ©s Ă©taient un luxe rare... Les avocats du HuitiĂšme circuit de l'Illinois oĂč Lincoln voyageait rĂ©guliĂšrement et partageaient des lits. p.58 »

Les critiques de l'hypothÚse selon laquelle Lincoln était bisexuel soulignent que Lincoln s'est marié et a eu quatre enfants. L'érudit Douglas Wilson écrit que Lincoln, en tant que jeune homme, a affiché un fort comportement hétérosexuel, notamment en racontant des histoires à ses amis sur ses interactions avec les femmes[45].

Portrait physique et caractĂšre

Lincoln reste, dans l'histoire des États-Unis, le plus grand des prĂ©sidents par sa taille : 1,93 m[46]. Il a les cheveux noirs et Ă©pais, un grand nez et de grandes oreilles[47]. Abraham Lincoln est barbu dans l'imaginaire collectif alors qu'il n'a portĂ© la barbe que les derniĂšres annĂ©es de sa vie, afin de cacher ses traits du visage Ă©maciĂ©s (peut-ĂȘtre causĂ©s par un syndrome de Marfan[48]) qui nuisent Ă  son image. Il semblerait qu'il se la soit laissĂ©e pousser en 1860 Ă  la demande de Grace Bedell, une petite fille de 11 ans avec qui il a eu une correspondance[49] - [50].

De nature hypocondriaque, Lincoln, qui souffre par ailleurs de dĂ©pressions chroniques, est Ă  la fin de la guerre civile trĂšs diminuĂ© en ayant perdu vingt kilos[51]. Hormis la syphilis — que Lincoln soignait au mercure, les chercheurs se sont interrogĂ©s sur les autres maladies dont aurait souffert le prĂ©sident amĂ©ricain sans parvenir Ă  des conclusions dĂ©finitives[51] - [52].

Abraham Lincoln quelques semaines avant son assassinat.

Assassinat

Dans une loge de thĂ©Ăątre, un homme barbu armĂ© d'un couteau dans sa main gauche pointe de sa main droite un pistolet sur la tĂȘte du prĂ©sident Lincoln, qui se recule dans les bras de son Ă©pouse.
L'assassinat de Lincoln par Booth, gravure de Henrique Fleiuss (pt), 1865 (Semana Illustrada, Brésil).

Lincoln rencontre souvent le gĂ©nĂ©ral Grant, qui commande les troupes de l'Union, pour aborder les problĂšmes de la reconstruction des États confĂ©dĂ©rĂ©s. Le , c’est au cours d’une sortie au thĂ©Ăątre Ford Ă  Washington (la piĂšce s'appelait Our American Cousin) qu’il est assassinĂ©[6] par un sympathisant confĂ©dĂ©rĂ©. Ce dernier, John Wilkes Booth, s'introduit derriĂšre Lincoln et lui tire une balle de Derringer[53] Ă  bout portant derriĂšre la tĂȘte, au niveau de la nuque. Les mĂ©decins accourent et voient tout de suite que la balle a atteint le cerveau. Ils le transportent dans une maison en face du thĂ©Ăątre oĂč il passe la nuit sans reprendre connaissance. Lincoln meurt le lendemain matin, Ă  7 h 22. Booth aurait criĂ© en s'enfuyant : « Sic semper tyrannis! » (latin : Ainsi en est-il toujours des tyrans !). Cette citation se trouve dans l'hymne du Maryland, oĂč Booth avait rencontrĂ© un certain succĂšs en tant qu'acteur, et sur le Grand Sceau de l'État de Virginie, dont elle est la devise officielle. La nouvelle arrive en Europe dix jours plus tard par le paquebot Australasian, puis tĂ©lĂ©graphiĂ©e par l'agence Reuters assez tĂŽt pour le bouclage de l'Ă©dition du du quotidien Le Temps[54] - [55].

Ironiquement, le propre frĂšre de Booth, Edwin, avait sauvĂ© la vie du fils de Lincoln quelques annĂ©es auparavant alors que celui-ci, Ă©tant tombĂ© sur une voie ferrĂ©e, risquait d'ĂȘtre heurtĂ© par le train arrivant en gare[56].

Quatre personnes furent condamnĂ©es Ă  mort par un tribunal militaire Ă  la suite de l’assassinat de Lincoln. Parmi elles, Mary Surratt fut la premiĂšre femme Ă  ĂȘtre exĂ©cutĂ©e par le gouvernement des États-Unis.

Lincoln est enterré à Springfield, en Illinois, dans une crypte fortifiée bùtie en 1901 à la suite de menaces proférées contre sa dépouille. Auparavant, son cercueil avait été déplacé 17 fois depuis son enterrement initial en 1865 ainsi qu'ouvert à 5 reprises : le , le , le , le et le .

Hommages

Statue du président Lincoln dans le Grant Park à Chicago.
PiÚce de monnaie américaine. Portrait de profil de Lincoln.

Lincoln est l’un des prĂ©sidents les plus admirĂ©s de l’histoire des États-Unis[47] : selon un classement dressĂ© par des historiens pour le magazine The Atlantic Monthly, il est l'AmĂ©ricain le plus influent de l'Histoire[57]. Son nom a Ă©tĂ© donnĂ© Ă  la capitale de l’État du Nebraska, un monument (le Lincoln Memorial) est Ă©rigĂ© en son honneur au centre de la capitale fĂ©dĂ©rale et son effigie apparaĂźt sur la piĂšce de 1 Âą comme sur le billet de $, elle est aussi apparue sur un billet de 100 $ Ă©mis le en Louisiane qui est un des premiers billets Ă©mis par le gouvernement amĂ©ricain aprĂšs que le National Banking Act fut acceptĂ© en . Son portrait est sculptĂ© sur le mont Rushmore et les endroits importants de sa vie ont Ă©tĂ© transformĂ©s en musĂ©es. Depuis sa mort, environ 16 000 livres lui auraient Ă©tĂ© consacrĂ©s, selon les estimations de la commission du bicentenaire d'Abraham Lincoln[47]. Le musĂ©e Abraham Lincoln de Springfield, dans l'Illinois est l'un des principaux musĂ©es consacrĂ©s au prĂ©sident.

L’anniversaire de sa naissance a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© jour fĂ©riĂ© — jusqu’à la crĂ©ation du Presidents Day (« jour des prĂ©sidents »), jour fĂ©riĂ© destinĂ© Ă  honorer tous les prĂ©sidents des États-Unis. Le , plusieurs cĂ©rĂ©monies cĂ©lĂ©brant le bicentenaire de sa naissance eurent lieu au Lincoln Memorial, dans la capitale fĂ©dĂ©rale. Le thĂ©Ăątre Ford, lieu de son assassinat, a organisĂ© un gala pour fĂȘter sa rĂ©ouverture aprĂšs les travaux de rĂ©novation qui coĂ»tĂšrent plusieurs millions de dollars[47].

L’assassinat d'Abraham Lincoln, quelques jours aprĂšs la fin de la guerre de SĂ©cession, a empĂȘchĂ© ses contemporains de critiquer son action. Certains historiens relĂšvent aujourd’hui qu’il Ă©tait bien plus prĂ©occupĂ© par le maintien de l’Union que par les droits des esclaves. L'Ă©crivain Jorge Luis Borges porte mĂȘme Ă  son Ă©gard un jugement plus sĂ©vĂšre encore (voir article), mais cet avis reste isolĂ©.

La marine américaine a honoré sa mémoire en nommant plusieurs de ses navires USS Abraham Lincoln. Il s'agit d'un sous-marin lance-missiles et d'un porte-avions nucléaire.

Jusqu'Ă  5 000 AmĂ©ricains, rĂ©unis dans la Brigade Abraham Lincoln, ont participĂ© aux brigades internationales pendant la guerre d'Espagne (1936-1939)[58].

L'État de Illinois est surnommĂ© Land of Lincoln (la terre de Lincoln) et cette appellation est reprise sur les plaques d'immatriculation de cet État.

Lincoln Park, le plus vaste parc urbain public de la ville de Chicago (Illinois), et deuxiĂšme plus grand du pays aprĂšs celui de Central Park, fut nommĂ© en son honneur. Il abrite Ă©galement le Lincoln Monument, une statue de bronze haute de 3,7 m en hommage Ă  Lincoln. Plusieurs statues de Lincoln trĂŽnent Ă  travers la ville de Chicago, notamment Ă  Grant Park.

Lincoln Center for the Performing Arts, est un centre culturel de New York. Construit dans les années 1960, il est le siÚge d'une douzaine de compagnies artistiques.

Au cours de la guerre de SĂ©cession, Lincoln prononce sur le champ de bataille de Gettysburg son cĂ©lĂšbre discours de Gettysburg en hommage aux soldats morts pour « la renaissance de la libertĂ© — un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Le texte, trĂšs court, est gravĂ© sur le monument qui lui rend hommage Ă  Washington ; il est considĂ©rĂ© par les AmĂ©ricains comme une dĂ©claration d’importance majeure que les Ă©lĂšves du primaire apprennent par cƓur.

Lincoln est aussi renommĂ© pour la lettre qu'il envoya en novembre 1864 Ă  une certaine Madame Bixby, une veuve de Boston dont les cinq fils seraient tombĂ©s pendant la guerre de SĂ©cession. Ce texte est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme un des plus beaux de Lincoln, au mĂȘme titre que son discours de Gettysburg et le discours inaugural de sa deuxiĂšme prĂ©sidence.

Une statue d'Abraham Lincoln à Portland est détruite en 2020[59].

Abraham Lincoln dans l'art et la culture

Il existe de nombreuses représentations artistiques sur Abraham Lincoln en Amérique comme en Europe.

Distinctions et récompenses

Abraham Lincoln accepte d’ĂȘtre citoyen d'honneur de Saint-Marin en [60] - [61].

Notes et références

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Voir aussi

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