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Bataille de La Nouvelle-Orléans

La bataille de La Nouvelle-Orléans, qui eut lieu le en Louisiane, est la dernière bataille de la guerre anglo-américaine de 1812[1]. Les forces britanniques, débarquées dans ce territoire récemment acquis par les États-Unis lors de la vente de la Louisiane, sont vaincues par les hommes d'Andrew Jackson (futur président des États-Unis) avec l'aide des canons de Jean Lafitte.

Bataille de La Nouvelle-Orléans
Description de cette image, également commentée ci-après
Le GĂ©nĂ©ral Andrew Jackson au sommet du parapet dirigeant ses troupes repoussant l'assaut britannique, reprĂ©sentation imaginĂ©e par le peintre Edward Percy Moran (en) en 1910.
Informations générales
Date et
Lieu Chalmette, près de La Nouvelle-Orléans
Issue Victoire décisive des États-Unis
Belligérants
Drapeau du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume-UniDrapeau des États-Unis États-Unis
Commandants
• Edward Pakenham †
• Sir Alexander Cochrane
• John Keane
• Andrew Jackson
• Jean Lafitte
• Daniel Patterson
Forces en présence
11 000 Ă  14 500 hommes4 000 Ă  6 000 hommes
Pertes
386 morts
1 521 blessĂ©s
552 disparus
55 morts
185 blessés
93 disparus

Guerre de 1812

Batailles

CoordonnĂ©es 29° 56′ 33″ nord, 89° 59′ 27″ ouest
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Bataille de La Nouvelle-Orléans
GĂ©olocalisation sur la carte : Louisiane
(Voir situation sur carte : Louisiane)
Bataille de La Nouvelle-Orléans

Cette bataille se déroule alors que le traité de Gand mettant fin à la guerre était déjà signé depuis le , bien qu'il ne sera ratifié par le Sénat des États-Unis que le . La bataille de La Nouvelle-Orléans est souvent considérée comme la plus grande victoire terrestre américaine de la guerre, et eut un impact symbolique important pour les États-Unis.

Origines et préparatifs

L'abdication de Napoléon

Pendant les deux premières années de la guerre de 1812, les Britanniques ont été préoccupés par la guerre contre Napoléon Bonaparte sur le continent européen. Le , Napoléon abdique et est exilé à l'île d'Elbe. Un grand nombre de troupes britanniques est alors disponible pour être envoyé en Amérique du Nord, le but étant d'être en position de force pour négocier la paix. Une brigade du major général Robert Ross, entièrement composée de vétérans de l'armée du duc de Wellington, traverse l'Atlantique. Son arrivée est marquée par la bataille de Bladensburg (en)[2], puis l'incendie de Washington. Le général Ross est tué lors de la bataille de Baltimore, le général Edward Pakenham qui s'était fait remarquer à la bataille de Salamanque[3] lorsqu'il servait sous les ordres de Wellington est alors envoyé pour le remplacer[4] avec l'aide de plusieurs régiments de la guerre d'Espagne. Il a pour objectif de prendre le contrôle de La Nouvelle-Orléans. La ville située à l'estuaire du Mississippi occupe une position clef et prendre son contrôle paralyserait un axe de communication important du pays. De plus, la Louisiane du fait de son rattachement récent aux territoires des États-Unis a une population composée de très peu d'autochtones américains. Elle est peu défendue[5] et c'est un territoire inhospitalier où règnent riches marchands et brigands.

La république de Barataria

Jean Lafitte, représenté par Grace King (en). Gravure de 1895.

Depuis plusieurs annĂ©es, la baie de Barataria et les bayous qui l'entourent sont un repaire de pirates dirigĂ©s par Jean Lafitte et connu sous le nom de rĂ©publique de Barataria. Leur prĂ©sence Ă©tait tolĂ©rĂ©e au dĂ©but par une administration amĂ©ricaine timide dans ce territoire rĂ©cemment acquis mais en 1814 les tensions sont Ă  leur comble avec le gouverneur Claiborne qui a mis la tĂŞte de Jean Lafitte Ă  prix et fait emprisonner son frère Pierre Lafitte. Claiborne, Washington, ainsi qu'Andrew Jackson souhaitent mettre fin Ă  Barataria. Ă€ cet effet arrive mi-aoĂ»t l'USS Carolina (en)[6]. C'est dans ce contexte que le [7], le lieutenant colonel Nicolls (en), commandant des forces britanniques de Floride, entre en contact avec Lafitte par l'intermĂ©diaire du capitaine Lockyer[8]. Ils lui proposent de servir dans la flotte britannique ainsi qu'une prime de 30 000 dollars[9]. L'engagement de Lafitte Ă  leurs cĂ´tĂ©s serait Ă  coup sĂ»r synonyme de victoire, il connaĂ®t les bayous et les passes menant Ă  La Nouvelle-OrlĂ©ans mieux que n'importe quel AmĂ©ricain et possède sous son commandement de nombreux pirates expĂ©rimentĂ©s qui sont pour la plupart d'anciens soldats de l'armĂ©e française, rescapĂ©s de Saint-Domingue. Lafitte est un ancien lieutenant de l'armĂ©e française et reste loyal Ă  la France dont l'empereur (NapolĂ©on Ier) est alors dĂ©tenu par les Britanniques. Jean Lafitte ne dĂ©cline pas l'offre britannique mais leur demande deux semaines de rĂ©flexion. Il fait alors transmettre une lettre pour le gouverneur Claiborne dans laquelle il les informe des desseins britanniques sur La Nouvelle-OrlĂ©ans. Lafitte promet de ne pas intervenir en faveur des Britanniques et demande l'indulgence du gouverneur pour ses anciens crimes sans pour autant prendre une position franche envers les États-Unis. Le 4 septembre, Pierre Lafitte s'Ă©vade avec l'aide du messager venu porter la lettre de Jean Lafitte Ă  Jean Blanque, un membre du comitĂ© de la direction de la ville. Le lendemain, Blanque rencontre Claiborne et lui remet la lettre mais avec l'Ă©vasion de Pierre, ils n'ont plus aucune garantie sur la fidĂ©litĂ© de Jean[10].

Le gouverneur Claiborne dĂ©cide alors de mettre fin Ă  ce repaire de brigand et programme une attaque contre Lafitte. Le 16 septembre[11] trois barges, six canonnières et deux goĂ©lettes, l'USS Carolina et l'USS Seahorse (en)[12], sous le commandement du commodore Patterson et du colonel Ross mettent le cap sur l'Ă®le de Grande Terre oĂą se trouve le campement pirate fortifiĂ© et Ă©quipĂ© de plusieurs canons. Lafitte ordonne Ă  ses flibustiers de fuir en laissant tout sur place lorsqu'il s'aperçoit que son adversaire bat pavillon amĂ©ricain. Plusieurs centaines de pirates s'Ă©chappent ainsi Ă  travers les marais. MalgrĂ© la dĂ©ception de Claiborne en apprenant la fuite des frères Lafitte, les troupes amĂ©ricaines mettent la main sur les trĂ©sors accumulĂ©s par les pirates estimĂ©s Ă  500 000 dollars, sur de nombreux canons et capturent 85 pirates[11] dont Dominique You[13], le demi-frère de Jean Lafitte qui devait sa notoriĂ©tĂ© Ă  son caractère trempĂ© et Ă  sa tentative pour libĂ©rer l'ex-empereur NapolĂ©on Bonaparte.

La stratégie britannique

La flotte britannique organise le blocus de la cĂ´te atlantique en attendant des renforts en provenance des Bermudes. Du mois d'aoĂ»t Ă  octobre 1814, elle harcèle constamment les navires amĂ©ricains Ă  proximitĂ© de la baie de Chesapeake. Une fois la saison des ouragans terminĂ©es en novembre, la flotte met le cap sur la mer des CaraĂŻbes et s'installe dans la baie Negril en JamaĂŻque[14], avant de lever l'ancre au mois de dĂ©cembre en direction de La Nouvelle-OrlĂ©ans. Le , en attente de renforts, l'amiral Cochrane avait envoyĂ© un navire pour prendre contact avec les AmĂ©rindiens creeks rĂ©fugiĂ©s en Floride Ă  la suite de la guerre qui les oppose aux États-Unis. Le 10 mai, le capitaine Hugh Pigot dĂ©barquait en Floride Ă  l'embouchure de l'Apalachicola. Celui-ci, après deux semaines en Floride, rapporta Ă  Cochrane que 2 800 amĂ©rindiens Creeks Ă©taient prĂŞts Ă  se battre et leur donna l'ordre de se regrouper Ă  Pensacola. Le major Edward Nicolls (en) fut alors envoyĂ© Ă  Pensacola avec pour objectif d'entraĂ®ner les AmĂ©rindiens aux techniques de combat europĂ©ennes. Le gouverneur espagnol n'opposa aucune rĂ©sistance Ă  l'arrivĂ©e des Britanniques bien que depuis la fin de la guerre d'Espagne, l'Espagne soit devenue un pays officiellement neutre dans ce conflit. Nicolls avait aussi pour objectif de se renseigner sur les faiblesses de la dĂ©fense de La Nouvelle-OrlĂ©ans. Il envoya ainsi un navire pour entrer en contact avec Jean Lafitte. Le plan d'attaque de Cochrane prĂ©voyait que pendant qu'il mènerait une offensive Ă  partir des cĂ´tes, les AmĂ©rindiens prendraient le contrĂ´le de Mobile puis attaqueraient La Nouvelle-OrlĂ©ans depuis le nord[15].

Andrew Jackson, de l'Alabama à La Nouvelle-Orléans

Buste d'Andrew Jackson Ă  Pensacola.

Andrew Jackson, gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e amĂ©ricaine Ă  la tĂŞte de la milice du Tennessee est le principal vainqueur de la guerre creek qui prend fin le avec le traitĂ© de Fort Jackson. Grâce Ă  sa victoire, le gĂ©nĂ©ral Jackson obtient le commandement des forces armĂ©es de Mobile. Le 15 aoĂ»t, il arrive Ă  Fort Bowyer et trouve le fort abandonnĂ© alors que celui-ci revĂŞt une importance stratĂ©gique puisque celui qui le possède est capable de bloquer l'accès Ă  la baie de Mobile. Il laisse une garnison de 158 hommes commandĂ©e par le major William Lawrence[16] pour y organiser sa dĂ©fense puis se rend Ă  Mobile. Le 24 aoĂ»t, Jackson envoie une lettre au gouverneur espagnol de Pensacola, Gonzalez Manrique, dans laquelle il l'accuse d'abriter des bandits creeks dont il demande l'arrestation. Mais Jackson ne peut pas prendre la dĂ©cision d'attaquer Pensacola car cela reviendrait Ă  attaquer un pays officiellement neutre dans le conflit.

Nicolls planifie une offensive sur Fort Boyer. En cas de victoire, il contrĂ´lerait une position clef pour attaquer Mobile et cela aurait pour suite de doper le moral des troupes amĂ©rindiennes[17]. Le 12 septembre, quatre navires britanniques, les HMS Hermes (en), Carron (en), Sophie (en) et Childers (en), se positionnent aux abords du fort[18]. Le 14 septembre, une troupe composĂ©e de 72 marines britanniques et de 180 guerriers amĂ©rindiens atteint le fort par voie terrestre. L'assaut est lancĂ© et la première bataille de Fort Bowyer est engagĂ©e. Après plusieurs tentatives infructueuses, les forces britanniques se retirent. Les pertes sont de 4 morts et 4 blessĂ©s cĂ´tĂ© amĂ©ricain et de 32 morts et 40 blessĂ©s cĂ´tĂ© britannique[19].

Après la bataille de Fort Bowyer, Jackson est décidé à se débarrasser de la menace britannique à Pensacola. Le 7 novembre, il fait fuir les troupes britanniques de Pensacola après avoir tenté une ultime communication avec le gouverneur espagnol. Son attaque sans l'aval du gouvernement met la diplomatie américaine dans une situation précaire et le président lui écrit : « Retirez vos troupes du territoire espagnol, en déclarant que vous y êtes entrés dans le seul but de les libérer de la violation britannique »[20]. Malgré les appels de Claiborne pour que Jackson rejoigne au plus vite La Nouvelle-Orléans, celui-ci prend soin de bien organiser la défense de Mobile et arrive à La Nouvelle-Orléans seulement le 2 décembre.

Campagne précédant la bataille

Bataille du Lac Borgne

Vue d'artiste de la bataille du lac Borgne.

Le , une flotte britannique sous le commandement de Sir Alexander Cochrane avec plus de 8 000 soldats et marins Ă  bord, jette l'ancre dans le golfe du Mexique Ă  l'est du lac Pontchartrain et du lac Borgne au niveau de Cat Island[21]. L'accès aux lacs est bloquĂ© par une flottille amĂ©ricaine composĂ©e de huit navires et commandĂ©e par le lieutenant Thomas ap Catesby Jones (en) (5 canonnières, une petite goĂ©lette l'USS Seahorse et deux sloops de guerre l'USS Alligator et l'USS Tickler)[22]. Le matin du 13 dĂ©cembre, environ 1 200 marins britanniques et Royal Marines sous le commandement du capitaine Nicholas Lockyer[23] rĂ©partis dans 45 chaloupes, dont 42 armĂ©es chacune d'une petite caronade arrivent dans la baie de Saint-Louis. Les Britanniques sont obligĂ©s d'utiliser des chaloupes pour naviguer sur le lac Borgne ainsi que dans les bayous en raison de la faible profondeur de ceux-ci. Trois chaloupes sont dĂ©tachĂ©es pour capturer l'USS Seahorse qui est venu dans la baie pour se ravitailler Ă  un dĂ©pĂ´t sur la berge. Le Seahorse ouvre le feu sur les chaloupes, plusieurs sont touchĂ©es et comptent plusieurs blessĂ©s. Les trois chaloupes battent alors en retraite pour attendre la totalitĂ© des troupes de Lockyer. Une fois le reste de flottille arrivĂ©e l'assaut est relancĂ©. Le capitaine du Seahorse, voyant sa situation dĂ©sespĂ©rĂ©e, sabote le navire et incendie les ressources stockĂ©es sur la berge[24]. Patterson ordonne Ă  Jones de se replier aux abords d'un fort proche de La Nouvelle-OrlĂ©ans mais le courant du dĂ©troit des Rigolets est trop fort, la manĹ“uvre s'avère impossible et les navires se retrouvent en partie pris dans la vase. Le lendemain s'engage un affrontement entre les forces de Jones et les Britanniques connu sous le nom de la bataille du lac Borgne, les Britanniques capturent l'USS Alligator ainsi que les cinq canonnières amĂ©ricaines[25]. Le capitaine du Tickles restĂ© en retrait sur ordre de Jones incendie le navire lorsque tout espoir de victoire est perdu. Lors de l'affrontement, dix-sept marins britanniques sont tuĂ©s et 77 blessĂ©s, tandis que 6 AmĂ©ricains sont tuĂ©s, 35 blessĂ©s, et 86 capturĂ©s[26]. Parmi les blessĂ©s figurent Jones et Lockyer. Maintenant libres de naviguer sur le lac Borgne, des milliers de soldats britanniques dĂ©barquent sur l'Ă®le de Poix[27] - [28] Ă  environ 48 km (30 miles) Ă  l'est de La Nouvelle-OrlĂ©ans, oĂą ils Ă©tablissent une garnison, sous le commandement du gĂ©nĂ©ral John Keane (en).

Affrontement de la nuit du 23 décembre

Carte du sud de la Louisiane au XVIIIe siècle.
Plan du déroulement de la bataille au soir du 23 décembre.

Le 22 dĂ©cembre, le gĂ©nĂ©ral John Keane et le lieutenant colonel Thortorn (en) avec une avant-garde britannique de 1 800 soldats aidĂ©s par des pĂŞcheurs espagnols embarquent de Pea Island en direction de la rive est du Mississippi sous la bruine qui persistera toute la journĂ©e[29]. Le mĂŞme jour, l'escadron de dragons lĂ©gers du colonel Thomas Hinds (en), une unitĂ© de milice du territoire du Mississippi (les dragons de Hind deviendront le 155e rĂ©giment d'infanterie de la garde du Mississippi de l'armĂ©e nationale) arrive Ă  La Nouvelle-OrlĂ©ans[30]. Jackson avait fait positionner un petit groupe d'Ă©claireurs Ă  l'embouchure du bayou « Bienvenu » dans un village de pĂŞcheurs, mais tous sont capturĂ©s par les Britanniques Ă  l'exception d'un qui mettra trois jours Ă  traverser les marais en bravant une multitude de dangers. Keane essaye en vain d'obtenir des informations sur les dĂ©fenses de la ville. Les prisonniers avancent un chiffre de 12 000 Ă  15 000 hommes qui dĂ©fendraient La Nouvelle-OrlĂ©ans, ce que ne confirment pas les informateurs de Keane[31].

Dans la matinĂ©e du 23 dĂ©cembre, les Britanniques atteignent la rive est du fleuve Mississippi, extĂ©nuĂ©s et trempĂ©s par une journĂ©e de navigation sous un temps mĂ©diocre après avoir franchi le lac Borgne et le bayou Bienvenu. Ils dĂ©barquent au sud de La Nouvelle-OrlĂ©ans, Ă  14 km (miles), sur les terres de la plantation de Jacques Phillippe VillerĂ©[32]. Le fils du GĂ©nĂ©ral VillerĂ©, le major Gabriel VillerĂ©, parvient Ă  Ă©chapper aux Britanniques et va se rĂ©fugier dans la plantation voisine du Colonel De la Ronde qui met Ă  sa disposition un cheval pour en informer Jackson au plus vite[33]. Keane aurait pu marcher sur la ville en quelques heures en empruntant le chemin le long de la rivière menant Ă  La Nouvelle-OrlĂ©ans, qui n'Ă©tait alors pas encore dĂ©fendu, mais il prit la mauvaise dĂ©cision de camper Ă  la plantation Lacoste[34] et d'attendre l'arrivĂ©e de renforts[35]. Au cours de l'après-midi du 23 dĂ©cembre, Andrew Jackson, après avoir appris la position du campement britannique, aurait dĂ©clarĂ© : « Par l'Éternel, ils ne doivent pas dormir sur notre sol. »[36]. Les hommes de Hinds sont envoyĂ©s en reconnaissance. Quelques brefs coups de feu sont Ă©changĂ©s avec l'avant-garde britannique mais Keane ne prend pas la menace au sĂ©rieux, Hinds donne une estimation Ă  Jackson de 1 600 Ă  1 800 soldats ennemis. Dans la journĂ©e, des hommes de couleur distribuent des tracts signĂ©s de Keane et de Thortorn Ă©crits en français et en espagnol dans lesquels ils appellent les habitants Ă  rester chez eux et affirment que leurs seuls ennemis sont les AmĂ©ricains. Toutes les unitĂ©s armĂ©es disponibles sont appelĂ©es Ă  se regrouper au niveau de la plantation Montreuil en amont du camp britannique. Ă€ 6 h 30 de l'après-midi, Jackson donne l'ordre Ă  Patterson de descendre le fleuve Ă  bord de l’USS Carolina jusqu'au campement ennemi et d'ouvrir le feu. Le soir venu Jackson attaque par le nord Ă  la tĂŞte de 2 131 hommes[37], il mène un assaut en trois volets sur les troupes britanniques, qui sans mĂ©fiance se reposaient dans leur camp. L’USS Carolina dissimulĂ© par le brouillard sur le fleuve procède Ă  un tir en enfilade sur le campement britannique Ă  7 h 30, c'est le signal que les AmĂ©ricains attendaient pour lancer l'assaut. Sous l'effet de surprise les hommes de Keane sont dans un premier temps totalement dĂ©sorganisĂ©s et comptent de nombreux blessĂ©s en quelques minutes seulement. Jackson mène l'assaut principal le long du fleuve avec 1 399 hommes tandis que le gĂ©nĂ©ral John Coffee attaque par la rive du lac Borgne Ă  la tĂŞte de 732 hommes[38]. L'effet de surprise passĂ© et l'obscuritĂ© s'accroissant ainsi que le brouillard, les Britanniques repoussent leurs assaillants et Jackson ordonne Ă  ses forces de revenir aux abords du canal Rodriguez (en), Ă  environ 6,4 km (miles) au sud de la ville. Lors de l'assaut 24 AmĂ©ricains sont tuĂ©s, 115 blessĂ©s, et 74 portĂ©s disparus[39], tandis que les pertes britanniques s'Ă©lèvent Ă  46 tuĂ©s, 167 blessĂ©s, et 64 disparus[40].

L'historien Robert Quimby dit : « Les Britanniques ont certainement remporté une victoire tactique, qui leur a permis de maintenir leur position »[41]. Cependant, il poursuit en disant : « Il n'est pas exagéré de dire que c'était la bataille du 23 décembre qui a sauvé La Nouvelle-Orléans. Les Britanniques ont été désappointés dans leurs espoirs d'une conquête facile. L'attaque inattendue et lourde en pertes humaines fera devenir Keane encore plus prudent… » D'autant plus qu'il a estimé les troupes américaines au double de leur effectif réel à cause du brouillard et de la confusion régnant lors de l'attaque. Il accorde alors plus de crédit aux chiffres avancés par les Américains qu'il a capturés sur le lac Borgne. Keane ne fait aucun effort pour avancer le 24 et le 25 décembre[42]. En conséquence, les Américains ont le temps de commencer des travaux de terrassement du canal Rodriguez à Chalmette pour éviter que la flotte britannique ne le traverse et accède ainsi au fleuve Mississippi[43]. Le jour de Noël, le général Edward Pakenham arrive sur le théâtre des opérations. Ce soir-là, le général Pakenham, en colère à cause de la situation d'enlisement dans laquelle se trouvent ses hommes, rencontre le général Keane et l'amiral Cochrane pour faire un point sur la situation et élaborer un nouveau plan de bataille. Le général Pakenham veut utiliser la passe du Chef menteur pour envahir et déborder leur adversaire, mais l'amiral Cochrane ne partage pas ce point de vue et insiste pour que ses bateaux fournissent tout le soutien qui pourrait leur être nécessaire à partir des rives du fleuve où il compte accéder par l'édification d'un canal entre le lac Borgne et le fleuve[44]. L'amiral Cochrane estime que l'armée britannique serait capable de détruire une armée délabrée américaine et aurait déclaré que si l'armée ne le faisait pas, ses matelots le feraient. Quelle que soit la pensée de Pakenham sur la question, la réunion a réglé le mode et le lieu de l'attaque[45]. Le 28 décembre, Pakenham ordonne l'envoi d'une force de reconnaissance (constituée de plusieurs bataillons britanniques) contre les travaux de terrassement américains, elle engage un bref assaut contre ceux-ci.

Lorsque les troupes britanniques se retirent, les AmĂ©ricains commencent la construction d'un parapet sur lequel ils placent plusieurs batteries d'artillerie pour protĂ©ger les travaux de terrassement. Ces fortifications seront ensuite baptisĂ©es « ligne Jackson ». Les AmĂ©ricains installent huit batteries d'artillerie, qui comprennent un canon de 32 livres, trois canons de 24 livres, un canon de 18 livres, trois canons de 12 livres, trois de 6 livres, et un obusier de 6 pouces (150 mm). Jackson a Ă©galement envoyĂ© un dĂ©tachement d'hommes sur la rive ouest du Mississippi qui dispose de deux canons de 24 livres et deux de 12 livres Ă  bord du navire de guerre USS Louisiana (en).

L'armĂ©e principale britannique est arrivĂ©e au Jour de l'An et a attaquĂ© les travaux de terrassement en utilisant son artillerie. Un Ă©change de tirs d'artillerie dĂ©buta au cours duquel plusieurs canons amĂ©ricains furent dĂ©truits, y compris le 32, un de 24, et un de 12, et des dommages furent causĂ©s aux travaux de terrassement. Les AmĂ©ricains sur la gauche de la ligne Jackson près du marais avaient abandonnĂ© leurs postes et coururent alors reprendre leurs positions, mais Pakenham n'en a rien su. Après 3 heures d'Ă©changes de tirs, les canons britanniques arrivèrent Ă  court de munitions, ce qui conduisit Pakenham Ă  suspendre l'attaque. Il dĂ©cide alors d'attendre que sa force entière de plus de 8 000 hommes se rassemble avant de lancer l'assaut[46].

Bataille du 8 janvier

Peinture de 1815 par Jean Hyacinthe de Laclotte qui a combattu lors de la bataille au sein de la milice de Louisiane.
Plan de la bataille de La Nouvelle-Orléans.
Vue d'artiste illustrant la mort du général Edward Pakenham.

Au petit-matin du 8 janvier, Pakenham ordonne un assaut sur deux fronts contre la ligne Jackson. Le colonel William Thornton (du 85e régiment) avait traversé le Mississippi pendant la nuit avec sa 780e brigade, ils se déplacèrent rapidement vers l'amont sous le feu des batteries commandées par le commodore Daniel Patterson et situées sur le flanc des retranchements principaux américains, puis il fit ouvrir un feu d'enfilade sur la ligne Jackson avec des obusiers et des fusées Congreve[47]. Ensuite, l'attaque principale fut lancée en deux colonnes (une le long du fleuve dirigée par Keane et l'autre le long du marais ligne dirigée par le major général Samuel Gibbs (en)), directement à l'encontre des travaux de terrassement tenus par la grande majorité des troupes américaines[48]. La brigade commandée par le major général Henry Lambert reste à l'écart des combats en réserve.

Les préparatifs pour l'attaque échouèrent, le canal creusé par les marins de Cochrane visant à relier le lac Borgne au fleuve Mississippi s'est effondré et le barrage construit pour détourner le flux du fleuve dans le canal céda, laissant les marins pris dans la boue que les bateaux du colonel Thornton vinrent récupérer. L'échec de la construction du canal contraint la flotte à un long détour prenant ainsi plusieurs heures de retard[49].

Le , l'attaque commença dans les ténèbres et un épais brouillard. Le Lt.-Col. Thomas Mullins (en), commandant du 44e régiment (East Essex) à pied britannique, avait oublié les échelles et les fascines nécessaires pour traverser le canal asséché par les travaux de terrassement américains et escalader les fortifications de la ligne Jackson, les Britanniques tentèrent de profiter de la confusion liée à l'obscurité et au brouillard, mais lorsqu'ils approchèrent de la principale ligne ennemie le brouillard se leva, les exposant à des tirs d'artillerie foudroyants. La plupart des officiers supérieurs furent tués ou blessés, y compris le général Gibbs, pendant qu'il menait l'attaque à la tête de la colonne principale sur la droite comprenant les 4e, 21e, 44e et 5e régiments des Indes occidentales. Le colonel Rennie à la tête d'un détachement de compagnies légères de la 7e, 43e, et 93e mènent un assaut simultané sur la gauche de la rivière.

Peut-être en raison du retard de Thornton lors de la traversée de la rivière et au feu de l'artillerie qui pouvait les frapper, les 93e Highlanders ont été sommés de quitter la colonne d'assaut de Keane qui avance le long de la rivière, ils se déplacent alors à découvert à travers le champ de bataille pour rejoindre la colonne principale sur la droite du champ. Keane tomba, blessé, alors qu'il traversait le champ de bataille avec le 93e. Les hommes de Rennie réussirent à attaquer et envahir une redoute américaine à côté de la rivière, mais sans renfort ils ne pouvaient ni occuper le poste, ni continuer l'assaut de la ligne principale américaine. Quelques minutes plus tard, le septième d'infanterie américain arriva, et ouvrit le feu sur les Britanniques dans la redoute capturée : en une demi-heure, Rennie et la plupart de ses hommes étaient morts. Dans l'attaque principale sur la droite, les fantassins britanniques se jetèrent au sol, ou se blottirent dans le canal, ou bien furent fauchés par la combinaison des coups de mousquet et de la mitraille des Américains. Une poignée d'hommes franchirent la partie supérieure du parapet sur la droite, mais furent tués ou capturés. Le 95e régiment de fusiliers avait avancé afin de tendre une escarmouche grâce à la voie ouverte devant par la colonne d'assaut principale mais ils durent se cacher dans le fossé en dessous du parapet, incapables d'aller plus loin sans soutien. Les deux grands assauts principaux sur les positions américaines sont finalement repoussés.

Pakenham et son second, le gĂ©nĂ©ral Gibbs, sont mortellement blessĂ©s. Avec la plupart de leurs officiers supĂ©rieurs morts ou blessĂ©s, les soldats britanniques, n'ayant plus de chaĂ®ne de commandement pour leur ordonner d'aller plus loin ou de battre en retraite, sont totalement dĂ©sorganisĂ©s sur le champ de bataille. Après environ 20 minutes de plus d'effusion de sang, le gĂ©nĂ©ral Lambert prend le commandement et ordonne la retraite. Le seul succès britannique fut sur la rive ouest du fleuve Mississippi, oĂą la brigade de Thornton, comprenant le 85e rĂ©giment, des dĂ©tachements de la Royal Navy et des Royal Marines[50], attaqua et dĂ©passa la ligne amĂ©ricaine[51]. Le gĂ©nĂ©ral Lambert ordonna Ă  son chef de l'artillerie, le colonel Alexander Dickson (en), d'Ă©valuer la position. Dickson rendit compte que pas moins de 2 000 hommes seraient nĂ©cessaires pour occuper ce poste. Le gĂ©nĂ©ral Lambert donna l'ordre de se retirer après la dĂ©faite de leur armĂ©e principale sur la rive est, ils se retirèrent en prenant quelques prisonniers amĂ©ricains et des canons avec eux[52].

Ă€ la fin de la journĂ©e, les Britanniques dĂ©nombraient 2 042 victimes : 291 tuĂ©s (y compris les gĂ©nĂ©raux Pakenham et Gibbs), 1 267 blessĂ©s (dont le gĂ©nĂ©ral Keane) et 484 capturĂ©s ou portĂ©s disparus[53]. Les AmĂ©ricains avaient eu 71 victimes : 13 morts, 39 blessĂ©s et 19 disparus[54].

Conséquences et bilan

Le champ de bataille de Chalmette de nos jours, avec le monument commémoratif sur la droite.

Les Britanniques se retirèrent avec plus de 2 000 hommes morts ou blessĂ©s, contre 71 pour les États-Unis. L'ironie de l'histoire est qu'Ă  l'insu des deux parties, la guerre Ă©tait dĂ©jĂ  officiellement terminĂ©e, un traitĂ© ayant Ă©tĂ© signĂ© Ă  Gand le .

Le , la flotte britannique, avec toutes ces troupes à bord, mit voile vers la baie de Mobile, en Alabama. L'armée britannique attaqua et captura Fort Bowyer à l'embouchure de la baie de Mobile, le 12 février. Elle se préparait à attaquer Mobile lorsque lui parvint la nouvelle de la signature d'un traité de paix. Le traité fut ratifié par le Parlement du Royaume-Uni mais ne serait pas ratifié par le Congrès des États-Unis et le président avant la mi-février. Cependant les hostilités devant cesser, les Britanniques abandonnent Fort Bowyer et reprennent la mer en direction de leur base dans les Antilles.

Même si la bataille a été de dimension relativement mineure, ses conséquences historiques ont été importantes. L'issue de la bataille n'a pas affecté les termes du traité de Gand puisque celui-ci était déjà signé, mais on peut supposer que si les Britanniques avaient pris le contrôle du port clé de La Nouvelle-Orléans, ils auraient pu obtenir des concessions additionnelles. Cependant, il aurait été difficile pour les Britanniques de poursuivre la guerre en Amérique du Nord en raison de l'évasion de Napoléon de l'île d'Elbe le , qui démontra aux Britanniques l'intérêt de maintenir un contingent armé important en Europe.

Les conséquences symboliques de la victoire ont été très importantes aux États-Unis, où elle fut célébrée comme une fête nationale de nombreuses années et continue d'être commémoré dans le sud de la Louisiane. Elle donna également une grande aura au général Jackson, qui finira par devenir président des États-Unis en 1829. Quatre régiments actuellement actifs de l'armée régulière (1-5 FA, FA 1-6, 1-1 et 2-1 Inf Inf) et un de la garde nationale des États-Unis du Mississippi (155e Inf.) sont dérivés des unités américaines qui ont combattu à la bataille de La Nouvelle-Orléans. Un parc fédéral a été créé en 1907 pour préserver le champ de bataille et dispose aujourd'hui d'un monument et fait partie du parc historique national et réserve Jean Lafitte.

Notes et références

  1. Carte récapitulative des événements de l'année 1814 en Louisiane et Floride.
  2. Pickles 1993, p. 10.
  3. Muir 2001, p. 90.
  4. Pickles 1993, p. 11.
  5. Marquis de Barbé-Marbois 1829, p. 409.
  6. Davis 2006, p. 182.
  7. Saby, p. 113.
  8. De Bow et al. 1855, p. 152.
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  19. James 1818, p. 344.
  20. Heidler et Heidler 2003, p. 46.
  21. Se référer à une carte de Louisiane.
  22. Walker 1866, p. 97.
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  25. Walker 1866, p. 108.
  26. Quimby 1997, p. 826.
  27. Walker 1866, p. 112.
  28. L'île de Poix, ou l'île Perle, est située à l'embouchure de la rivière aux Perles.
  29. Harper & Brothers, p. 1028.
  30. Harper & Brothers, p. 1029.
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  45. Patterson 2008, p. 215-216.
  46. Les troupes régulières britanniques incluent le 4e, 7e, 21e, 43e, 44e, 85e, 93e (Highland) régiments, 500 hommes — « un demi-bataillon » — du 95e de fusiliers, 14e de dragons légers, et 1er et 5e régiment des Indes occidentales (en) provenant des colonies des Antilles britanniques. D'autres troupes incluant des Amérindiens de la tribu des Hitchitis.
  47. Quimby 1997, p. 892-893.
  48. Les forces amĂ©ricaines (entre 3 500 et 4 500 hommes) Ă©taient composĂ©es de patriotes venant du Tennessee, Kentucky, Mississippi, et de Louisiane, de Marines, Navies, de pirates de la baie de Barataria, d’AmĂ©rindiens choctaw, d’hommes libres de « couleur », et d'esclaves afro-amĂ©ricains (dont la majoritĂ© Ă©taient des esclaves locaux qui ont servi aux travaux d'Ă©dification du parapet). Le major Gabriel VillerĂ© commandant de la milice de Louisiane, et le major Jean Baptiste PlauchĂ© (en) Ă  la tĂŞte la milice de La Nouvelle-OrlĂ©ans.
  49. Patterson 2008, p. 236.
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