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Cow-boy

Le cow-boy ou cowboy[1] (pron. [ˈkaʊˌbɔÉȘ], de l'anglais cow, « vache », et boy, « garçon »), qui signifie « vacher » ou « bouvier » en français, est un garçon de ferme s'occupant du bĂ©tail bovin dans les pays anglo-saxons de grands espaces comme le Far West amĂ©ricain et l'Outback australien.

Cow-boy
Cow-boy dans l'Oregon.

Cette profession dĂ©rive de celle de vaquero, en vogue au Nouveau-Mexique aux XVIe et XVIIe siĂšcles, mais s'en distingue en ce sens que ces derniers ne sont pas des ouvriers agricoles. En effet, au XIXe siĂšcle les Ă©levages de l'Ouest alimentaient l'ensemble du pays ; le cow-boy avait donc pour mission de conduire les bĂȘtes Ă  travers le sud des Grandes Plaines, en l'absence de chemin de fer. Cette transhumance, qui cessa aux alentours de 1890, a donnĂ© du cow-boy une image d'homme libre, solitaire et nomade, en certains points Ă©loignĂ©e de la rĂ©alitĂ©.

À la fin du XIXe siĂšcle et tout au long du XXe siĂšcle, de trĂšs nombreuses Ɠuvres littĂ©raires (romans, bandes dessinĂ©es) et films prirent pour hĂ©ros des cow-boys courageux, cavaliers euro-amĂ©ricains Ă©mĂ©rites et tireurs d’élite prĂȘts Ă  dĂ©gainer face aux AmĂ©rindiens pour sauver la veuve et l'orphelin. C'est ainsi que le cow-boy s'est transformĂ© en un personnage mythique incarnant les valeurs amĂ©ricaines.

Les origines du métier de cow-boy

L'Ă©poque espagnole (XVIe siĂšcle / 1521)

Au XVIe siĂšcle, les conquistadors espagnols explorent les rĂ©gions situĂ©es au nord de la Nouvelle-Espagne et les colonisent Ă  partir du XVIIe siĂšcle. Lors des expĂ©ditions d'exploration du sud-ouest amĂ©ricain appelĂ© alors « Nouveau-Mexique », notamment lors de l’expĂ©dition de Francisco de Coronado en 1540[2], des bovins s'Ă©chappent et retournent Ă  la vie sauvage. Des chevaux espagnols retournent aussi Ă  la libertĂ© : ce sont les mustangs. Lorsque les Espagnols s'installent au Nouveau-Mexique, au Texas puis en Californie, ils introduisent l'Ă©levage d'animaux jusque-lĂ  inconnus des AmĂ©rindiens (moutons, bƓufs, chevaux). Les missions franciscaines espagnoles pratiquent un Ă©levage extensif, avec l'aide des AmĂ©rindiens.

Les grands propriĂ©taires mettent les troupeaux de bovins sous la surveillance de vaqueros, des ouvriers agricoles montĂ©s sur des chevaux. Ils rassemblent les bĂȘtes au cours du rodear[3] et portent un costume adaptĂ© Ă  leur activitĂ© : un sombrero pour les protĂ©ger du soleil, un bandana pour ne pas respirer la poussiĂšre, des jambiĂšres et des Ă©perons pour monter Ă  cheval et un lasso afin de capturer les animaux.

La période mexicaine (1821-1848)

Un cow-boy (1887)

Avec la fin de la domination espagnole et le dĂ©part des propriĂ©taires des ranchos, les troupeaux se sont retrouvĂ©s Ă  l’état sauvage : un cheptel disponible existe donc alors Ă  l’Ouest. En 1820, lorsqu'arrivent les premiers colons, la rĂ©gion du Texas actuel compte prĂšs de 3,5 millions d'animaux disponibles, les longhorns, surtout situĂ©s au Sud oĂč les pĂąturages sont nombreux et parfois permanents.

En 1832, le Mexique ordonne la dissolution des missions et le partage de leurs terres, qui vont plus souvent aux colons connaissant l'élevage du bétail et ayant les moyens de les acheter qu'aux Amérindiens restés pour la plupart chasseurs nomades dans les régions concernées.

La vente de ces vastes territoires, appelés ranchos, qui étaient jusqu'alors inhabités, intéresse de nouveaux colons. Ces possessions sont surtout utilisées pour l'élevage du bétail par les rancheros, leurs dirigeants, qui sont aidés par les convertis amérindiens des missions. Une élite se forme parmi ces rancheros et prend rapidement de l'importance au sein de la province mexicaine.

Des AmĂ©ricains essaient une premiĂšre fois de tirer profit de ces animaux, mais pour cela il faut des hommes capables de gĂ©rer le bĂ©tail : si on les appelle encore les vaqueros, le nom anglais « cow-boy », apparu sur la cĂŽte atlantique du pays Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle[4], se diffuse peu Ă  peu en AmĂ©rique du Nord. Ils commencent Ă  mener les bĂȘtes Ă  destination des centres de consommation du Missouri ou de La Nouvelle-OrlĂ©ans. Avec l'indĂ©pendance du Texas en 1836, les « rancheros » deviennent « ranchs » ; il faut trouver des dĂ©bouchĂ©s Ă  cette viande : on ouvre de nouvelles pistes, qui conduisent les animaux jusqu'au port de La Nouvelle-OrlĂ©ans en Louisiane. Cependant, les troupeaux transmettent une maladie trĂšs grave et contagieuse, la Texas Fever (« FiĂšvre du Texas ») qui contamine en 1852-1853 le bĂ©tail des fermiers. DĂšs lors, ces derniers font tout pour s’opposer au passage des troupeaux sur leurs terres, souvent fusil Ă  la main.

Le cow-boy et la conquĂȘte de l'Ouest (1848-1890)

Prairie dans le Kansas

La pĂ©riode qui s'Ă©coule de la dĂ©faite mexicaine Ă  la fermeture de la FrontiĂšre marque l'apogĂ©e du mode de vie des cow-boys. Lors de la ruĂ©e vers l'or, de nombreux hommes arrivent en Californie puis dans tout l'Ouest amĂ©ricain. Cet afflux provoque un accroissement de la demande en viande mais, aprĂšs une tentative rĂ©ussie de mener les bĂȘtes Ă  Denver, la guerre de SĂ©cession (1861-1865) emporte l’élevage dans la tourmente.

Alors que les cow-boys texans, puis les rancheros, sont mobilisĂ©s, la terrible sĂ©cheresse de 1862-1863 dĂ©cime les troupeaux livrĂ©s Ă  eux-mĂȘmes. Au dĂ©part, l’armĂ©e sudiste se nourrit de ce bĂ©tail, mais le blocus du Mississippi, Ă  l’automne 1863, coupe le dernier dĂ©bouchĂ© des Ă©leveurs qui doivent brader leurs bĂȘtes au Mexique contre le ravitaillement. À la fin de la guerre, le Texas est ruinĂ©, mais bien vite le cheptel se reconstitue : en 1865-1866, 5 millions de bĂȘtes sont Ă  nouveau disponibles.

Au dĂ©but des annĂ©es 1860, l’immigration croissante et l’urbanisation des États-Unis conduisent au dĂ©veloppement du marchĂ© de la viande bovine, surtout sur la cĂŽte Est. De plus, les habitudes alimentaires changent, et la consommation de bƓuf remplace peu Ă  peu celle de porc, considĂ©rĂ©e comme un plat de pauvres. Les mĂ©decins de l'Ă©poque encouragent la population Ă  manger du bƓuf. Enfin, il faut pouvoir nourrir les soldats et les AmĂ©rindiens de l'Ouest. Le bĂ©tail de l’Est ne suffit plus Ă  approvisionner les grands centres oĂč la viande pourrait trouver des dĂ©bouchĂ©s, et les grands abattoirs de l’Est (Cincinnati, Chicago) ont besoin de matiĂšres premiĂšres. Or le Texas peut rĂ©pondre Ă  cette demande, mais l’acheminement des bĂȘtes reste problĂ©matique. Des tentatives ont Ă©tĂ© menĂ©es dans les annĂ©es 1850 vers Chicago, Saint Louis et mĂȘme New York, mais les rĂ©sultats furent dĂ©cevants. Dans l'une d’elles, vers la Californie, les animaux n’arrivĂšrent d’ailleurs jamais Ă  destination.

Cow-boys contemporains

Un marchand de bestiaux de l’Illinois, du nom de Joseph Mc Coy, s’en rend compte et cherche un point d'Ă©change entre les Ă©leveurs et les acheteurs, que l’on puisse joindre sans trop de dangers : il choisit Abilene dans le Kansas, terminus ferroviaire de la Kansas Pacific Railway. Il passe un contrat avec la compagnie, puis il dĂ©veloppe alors, autour de la ville, toutes les infrastructures nĂ©cessaires Ă  la vente et Ă  l’embarquement des bĂȘtes Ă  bord du train qui les conduira vers l’Est : en 1867, les premiers wagons chargĂ©s de bƓufs partent pour Chicago. Cependant, il reste Ă  amener les bĂȘtes de leur point d’origine jusqu’à cette gare, soit un parcours de prĂšs de 1000 kilomĂštres vers le Nord : c’est lĂ  le dĂ©but de l’aventure qui a rendu cĂ©lĂšbres les cow-boys, avec la grande transhumance.

Statut social et effectifs

Si, dans l’imaginaire collectif, le cow-boy est un AmĂ©ricain blanc, WASP, homme libre et droit, la vĂ©ritĂ© est diffĂ©rente Ă  plusieurs Ă©gards.

D'une part, derriĂšre l'image de libertĂ© que la lĂ©gende associe au cow-boy, celui-ci a un statut subalterne peu enviable, avec des revenus trĂšs faibles. Avec le phĂ©nomĂšne de regroupement des terres dans l’Ouest, qui appartiennent de plus en plus Ă  de grands propriĂ©taires, se mettre Ă  leur service est alors l'un des rares mĂ©tiers proposĂ©s dans la rĂ©gion et les patrons peuvent trouver de la main d’Ɠuvre, mĂȘme avec un salaire aussi faible. Les jeunes sont fascinĂ©s par la vie de leurs aĂźnĂ©s, attirance alimentĂ©e par les rĂ©cits plus ou moins avĂ©rĂ©s des aventures des cow-boys. En rĂ©alitĂ©, les cow-boys constituent un groupe mĂ©prisĂ© et exploitĂ© par les propriĂ©taires de ranchs. Peu payĂ©s et sans possibilitĂ© d'accĂšs au crĂ©dit, ils ne peuvent que rarement devenir propriĂ©taires Ă  leur tour et vivent dans une certaine prĂ©caritĂ© en dehors des pĂ©riodes de transhumance.

D'autre part, la faible attractivitĂ© du mĂ©tier n'incite pas les Blancs Ă  prendre cet emploi qui se rĂ©sume Ă  celui d'un ouvrier agricole aux activitĂ©s dangereuses. Par consĂ©quent et contrairement aux idĂ©es reçues, 45 % des cow-boys sont des gens de couleur[5] victimes des lois Jim Crow qui codifient leur sĂ©grĂ©gation raciale et les empĂȘchent d'ĂȘtre associĂ©s Ă  la figure emblĂ©matique du cow-boy symbole de la conquĂȘte de l'Ouest[6] : Noirs (15 % des effectifs[7] sont composĂ©s de ces hommes libĂ©rĂ©s de l'esclavage), mĂ©tis (15 % Ă©galement), Mexicains ou indiens composent les 35 000 Ă  40 000 cow-boys[8] qui empruntent la piste du bĂ©tail (Cattle Trail) entre 1865 et 1890.

Quoi qu’il en soit, il y eut peu de cow-boys : jamais plus de 40 000, pour une population de 60 millions d’AmĂ©ricains[9].

Équipements et techniques

Un cow-boy sur son cheval

On connaĂźt les Ă©quipements typiques du cow-boy mais, lĂ  encore, celui-ci n’a rien inventĂ© : les techniques utilisĂ©es montrent une filiation indiscutable avec les pratiques des ranchos mexicains, ce qui a Ă©tĂ© largement oubliĂ© par la lĂ©gende, prĂ©fĂ©rant faire du cow-boy un « pur yankee ». Si les vaqueros n’étaient rien de plus que des sĂ©dentaires Ă  proximitĂ© des animaux, pour les nourrir et les soigner, ils ont donnĂ© au ranch amĂ©ricain des techniques et des outils qui ont Ă©tĂ© repris et adaptĂ©s pour la transhumance : les vaqueros avaient notamment mis en place le marquage des bĂȘtes au fer rouge.

Comme ils devaient capturer le bĂ©tail sauvage, ils ont Ă©laborĂ© une corde Ă  nƓud coulant portĂ©e au bout d’une perche, le lazo, qui devient plus tard le lasso que l’on connaĂźt. Long de 9 Ă  18 mĂštres, il est fait de corde ou de cuir et son maniement requiert une bonne expĂ©rience : sur un cheval au galop, il faut en faire tourner la boucle, puis la jeter sur le cou de l’animal, enrouler aussitĂŽt l’autre extrĂ©mitĂ© autour du pommeau de la selle, et arrĂȘter sa course sans tomber de cheval.

Au niveau de l’équipement, on trouve l’indispensable chapeau large (« pas sur la tĂȘte car il se serait envolĂ©, mais dans le dos, retenu par une laniĂšre »)[10], un hĂ©ritier direct du sombrero mexicain. Le Stetson est un des modĂšles les plus apprĂ©ciĂ©s, son feutre indĂ©formable et ses bords larges protĂ©geant bien du soleil ou de la pluie. Il peut mĂȘme faire office d’abreuvoir ou de cravache. Le foulard (bandana) ou simple mouchoir autour du cou pour se protĂ©ger de la poussiĂšre, comme les Ă©perons pour diriger le cheval, sont Ă©galement empruntĂ©s aux vaqueros. À cela s'ajoutent les bottes et des jambiĂšres en gros cuir, les chaparreras, lĂ  encore d’origine mexicaine. La panoplie se complĂšte d’un pantalon solide, d’une couverture et d’un cirĂ©, parfois d’un revolver prĂȘtĂ© par l’employeur. TrĂšs peu de cow-boys ont les moyens de se payer une arme personnelle dont les dĂ©tonations pourraient effrayer les bĂȘtes, prĂ©fĂ©rant utiliser les fouets pour se faire obĂ©ir. « Seuls les chefs chargĂ©s de l’encadrement des Ă©quipes pouvaient dĂ©tenir une arme, qu’ils devaient nĂ©anmoins laisser Ă  l’entrĂ©e des hĂŽtels et des saloons. Alors, si au Far West il arrivait que l’on croise par malheur des individus armĂ©s de deux colts, il ne pouvait s’agir que de tueurs Ă  gages ou de redoutables hors-la-loi »[10].

Un cow-boy maniant son lasso.

Mais surtout, le principal outil du cow-boy, c’est son cheval. C’est sur sa monture que l’on attrape les bĂȘtes pour les marquer, qu’on les dirige dans la prairie et qu'on parcourt les longues distances que requiert la transhumance. Il appartient quasiment toujours au patron car, Ă  prĂšs de 300 $ l’unitĂ©, un cow-boy ne peut se payer un tel luxe. Autre Ă©lĂ©ment trĂšs important, la selle reprĂ©sente souvent la seule richesse du cow-boy qui a Ă©conomisĂ© des mois durant pour pouvoir la choisir avec soin : il passe le plus clair de son temps dessus.

Vie quotidienne du cow-boy

Nous connaissons la vie des cow-boys par différentes sources et témoignages, notamment celui de Charlie Siringo : A Texas Cow-boy, or fifteen Years on the Hurridane Deck of a Spanish Poney, paru en 1885.

Avant de partir : rassembler le troupeau

Cow-boys au travail, Colorado

Le drive dure entre cinq et treize semaines[11], selon la route empruntée et les imprévus : de San Antonio à Abilene, il fallait en moyenne 90 jours, du Texas au Wyoming, prÚs de six mois.

Avant d’emmener les bĂȘtes vers leur derniĂšre destination, elles sont regroupĂ©es, triĂ©es puis marquĂ©es et les veaux castrĂ©s au printemps. Les animaux non marquĂ©s sont appelĂ©s « mavericks ». Le cow-boy utilise alors son lasso pour attraper les animaux selon les techniques hĂ©ritĂ©es des vaqueros. Cette Ă©tape, le round-up, dure plusieurs semaines, car il faut rassembler plusieurs milliers de bĂȘtes sur un territoire trĂšs Ă©tendu (jusqu'Ă  4000 Ă  5000 miles carrĂ©s, soit plus de 10 000 Ă  12 500 km2)[12].

Le voyage

Une fois le round-up terminĂ©, c’est le dĂ©part. Il faut souvent quelques jours pour que les animaux dĂ©marrent, le temps qu’ils s’habituent Ă  leurs meneurs. Il faut faire avancer une masse mouvante et imprĂ©visible composĂ©e d’environ 3 000 bĂȘtes, qui s'Ă©tire sur des kilomĂštres de long et souvent quelques centaines de mĂštres de large, le tout pas trop vite pour ne pas les fatiguer, mais pas trop lentement non plus afin d’éviter leur dispersion. La distance parcourue varie de 20 Ă  40 kilomĂštres par jour. Le chemin est guidĂ© par les points d’eau oĂč l’on peut s’arrĂȘter pour faire paĂźtre le troupeau. Il existe deux pistes principales : la Old Chisholm Trail (« route des riviĂšres ») et la Western Trail, plus Ă  l’ouest, qui passe par Dodge City.

L’équipe est constituĂ©e d’une dizaine de cow-boys dirigĂ©s par un chef, le boss (« chef de piste »). Ce dernier est responsable du troupeau, et il doit contenir les dĂ©bordements d’humeur de ses hommes, que la pĂ©nibilitĂ© et la monotonie du travail rendent bien souvent agressifs. Il connaĂźt la piste, les points d’eau et les passages Ă  guĂ©. À cela s’ajoutent le cuisinier et le guide indien, qui ouvrent la route avec un peu d’avance.

La piste ne manque pas de dangers, mais les plus grands risques ne sont pas toujours ceux auxquels on s’attend. Le risque indien tant exploitĂ© par le cinĂ©ma existe, mais il est de trĂšs loin moins frĂ©quent et moins grave que les problĂšmes liĂ©s au troupeau lui-mĂȘme. Souvent, le don d’une bĂȘte comme pĂ©age pour la traversĂ©e d’une rĂ©serve, apaise bien des querelles.

Les voleurs de bĂ©tail ou les fermiers irascibles posent parfois problĂšme mais, en fait, le grand danger que craint le cow-boy survient lorsque la nuit tombe. DĂšs lors, une attention de tous les instants devient nĂ©cessaire afin d’éviter un drame. En effet, le moindre cliquetis, le moindre hurlement de coyote ou un orage (trĂšs violents dans les Grandes Plaines) peut faire peur au troupeau : c’est alors la grande crainte des cow-boys, car le troupeau fonce droit devant lui : c’est le stampede. Il vaut mieux alors ne pas ĂȘtre sur son chemin, et « passer d’un enfer Ă  l’autre », selon l’expression du temps. On essaie alors de calmer le troupeau par un vaste mouvement circulaire. Lors d’un orage prĂšs de Dodge City, un trail boss explique qu’il fallut une semaine pour retrouver les bĂȘtes. Un autre, E. C. Abbott, raconte qu’en 1882, « il y eut un orage qui tua quatorze tĂȘtes de bĂ©tail, six ou sept chevaux et deux hommes ». Parfois, c’est l’incendie de la prairie qui peut se transformer en drame, ou bien la foudre qui frappe les cavaliers sur leur monture. La traversĂ©e des riviĂšres ou des fleuves prend Ă©galement l’allure d'un dĂ©fi : il faut parfois prĂšs de trois jours avant que le troupeau ne veuille s’y engager, lorsqu’il ne fait pas demi-tour spontanĂ©ment. Dans les cours d’eau les plus profonds, les cow-boys nagent devant leurs chevaux, suivis du troupeau, mais un instant d’inattention peut tout faire basculer : nombreuses furent les noyades de bĂȘtes, mais aussi celles des hommes qui les accompagnaient[13]. Parfois, Ă  l’inverse, l’eau manque cruellement. Si on ajoute Ă  cela la morsure mortelle de mouffettes (sconses) porteurs de la rage ou les attaques des loups, on s’aperçoit sans difficultĂ© que le plus grand ennemi du cow-boy, loin d’ĂȘtre l’Indien : c’est la nature.

Au-delĂ  de toutes ces pĂ©ripĂ©ties qui font de ce mĂ©tier une rĂ©elle aventure, il y a cependant la routine, les journĂ©es Ă  suivre le troupeau dans la poussiĂšre et la chaleur intense, ou sous des pluies torrentielles avec, pour seul horizon, la prairie Ă  perte de vue. Pendant la journĂ©e, deux « pointeurs », souvent les cow-boys les plus expĂ©rimentĂ©s, mĂšnent le troupeau et trouvent le chemin : il leur faut Ă©viter les autres troupeaux, les villes et toute chose qui pourrait nuire Ă  la bonne avancĂ©e des animaux. Sur les cĂŽtĂ©s, les flancs-gardes et, Ă  l’arriĂšre, les drag-riders sont chargĂ©s de ramener les Ă©garĂ©s, places considĂ©rĂ©es comme plutĂŽt dĂ©gradantes. Le soir, on soigne les chevaux, on coupe du bois puis on assure son tour de garde avant de dormir quelques heures. Et le lendemain arrive une journĂ©e diffĂ©rente, mais pourtant si semblable Ă  la prĂ©cĂ©dente. Les distractions sont inexistantes : en effet, le troupeau prend soin d’éviter les centres urbains et l’alcool est interdit. Parfois, en cas d’alerte, les cow-boys peuvent rester en selle des jours durant : ainsi Charles Goodnight cite son propre exemple, oĂč il dut rester Ă  cheval trois jours sans discontinuer, pour prĂ©server la sĂ»retĂ© du troupeau.

Le chuck wagon emmĂšne les provisions : la route est longue et, sur les 1 000 km, elle ne comporte qu’une seule Ă©picerie. On mange des biscuits, du bacon, du cafĂ©, des fruits sĂ©chĂ©s, avec parfois, pour amĂ©liorer l’ordinaire, du gibier ou un bƓuf du troupeau que l’on a dĂ» abattre[14]. Avec une nourriture si monotone, le cuisinier n’est pas trĂšs bien placĂ© dans le cƓur des cow-boys qui, dans leurs rĂ©cits, lui donnent une place peu enviable. Cette image s’est perpĂ©tuĂ©e jusque dans les westerns oĂč il est souvent l’archĂ©type du « pauvre type ».

L'arrivée en ville

Enfin, c’est l’arrivĂ©e en ville, dans ces villes du bĂ©tail (en) (« cow-towns » ou « cattle towns ») Ă  la si mauvaise rĂ©putation que sont Abilene, Dodge City, Ellsworth ou Newton. Ces villes ont servi de base pour les dĂ©cors des westerns hollywoodiens du dĂ©but du XXe siĂšcle. Pour les habitants, l'arrivĂ©e des troupeaux conduits par les cow-boys est Ă  la fois une aubaine et une source de problĂšmes. Alors que les maquignons frĂ©quentent des hĂŽtels et des bars plus luxueux, les cow-boys dĂ©pensent la quasi-totalitĂ© de leur salaire dans les commerces locaux, ce qui fait vivre une partie de la population locale. Enfin, ces localitĂ©s fondent leur prospĂ©ritĂ© Ă©conomique sur le commerce des troupeaux[10].

En effet, une fois leurs gages empochĂ©s, les cow-boys profitent des facilitĂ©s offertes sur place : bains chauds, barbier, bottier, chapelier et tailleur. Le saloon oĂč ils peuvent boire et fumer, permet de mettre un terme aux semaines d’abstinence forcĂ©e, et les beuveries dĂ©gĂ©nĂšrent souvent en bagarre. Les dancings, les salles de jeu, ou les « maisons de filles » sont Ă©galement trĂšs populaires auprĂšs des nouveaux arrivants[10].

Ces villes ont trĂšs mauvaise rĂ©putation : un journaliste de passage Ă  Kansas City en 1870-1880 rapporte qu’« aprĂšs la tombĂ©e de la nuit, la terre civilisĂ©e connaĂźt peu de spectacles de dĂ©bauche aussi dĂ©bridĂ©e et Ă©hontĂ©e qu’un dancing dans les villes de la frontiĂšre »[15]. Celle-ci est en partie justifiĂ©e : les hommes Ă©mĂ©chĂ©s provoquent de frĂ©quentes bagarres mais les homicides restent finalement assez rares. À Dodge City, entre 1867 et 1890, on recense 55 homicides, dont une vingtaine par la police elle-mĂȘme[16]. Dans toutes les villes de bĂ©tail, le port des armes Ă  feu est en principe interdit[17]. De plus, les quartiers du jeu et de la prostitution sont nettement sĂ©parĂ©s des quartiers oĂč vivent les « honnĂȘtes protestants ». Les villes miniĂšres de l'Ouest sont finalement beaucoup plus violentes que les villes du bĂ©tail.

AprĂšs quelques jours passĂ©s dans ces « Sodomes de l’Ouest », le cow-boy se retrouve gĂ©nĂ©ralement sans argent : il doit retrouver du travail en attendant la prochaine transhumance. La plupart du temps, il se fait engager par un patron de ranch qui Ă©ponge ses dettes grĂące Ă  une avance sur le prochain salaire.

Hors-saison

Le coucher du taureau (en) est une technique de rodéo inventée à la fin du XIXe siÚcle par un cow-boy d'origines noire et indienne, Bill Pickett (en)[18].

Certains dĂ©cident de renoncer Ă  cette vie trĂšs difficile et rejoignent les groupes de hors-la-loi mais, finalement, les cow-boys ne furent pas plus nombreux Ă  se reconvertir dans le banditisme que d’autres groupes de population. Une seule chose est sĂ»re : quasiment aucun ne put gagner assez d’argent pour se mettre Ă  son compte : au maigre salaire s’ajoute la prĂ©caritĂ© de cet emploi, qui fait que tout crĂ©dit est refusĂ©.

Certains ne retrouvent pas d’emploi entre novembre et mars et ils doivent alors s’employer Ă  de petits boulots : tuer les loups qui rĂŽdent pour en dĂ©barrasser les Ă©leveurs et vendre leurs peaux, rĂ©parer les clĂŽtures, traire les vaches, fabriquer du suif Ă  partir de la graisse de bƓuf


Pour ceux qui retrouvent du travail, le recrutement a lieu au printemps ou Ă  l’automne. En majoritĂ©, ils doivent alors dĂ©dier l'essentiel de leur temps Ă  savoir trouver des points d’eau, aux soins du bĂ©tail, Ă  le surveiller ou l’abriter en cas de coup dur mĂ©tĂ©orologique. D’autres s’occupent des tĂąches au ranch et doivent dresser les chevaux, entretenir les bĂątiments ou couper du bois. Les employĂ©s s’entassent dans le bunkhouse, oĂč l’hygiĂšne et l’intimitĂ© sont quasi inexistantes. Le matĂ©riel et les vĂȘtements des occupants s’entassent dans la piĂšce unique. Pour s’occuper, les cow-boys jouent aux cartes, Ă©coutent des histoires et des chansons, jouent du banjo ou de l’harmonica. Parfois, lorsqu’un d’entre eux est lettrĂ©, il fait une lecture collective des romans bon marchĂ© en attendant le prochain drive. On est loin des aventures trĂ©pidantes contĂ©es dans les journaux de l’Est.

La fin des grandes transhumances

En 1870, le gouvernement amĂ©ricain ouvre des terres Ă  de nouveaux Ă©migrants au Texas, au Nouveau-Mexique, dans l'Arizona et l'Oklahoma. L'Ă©levage en open-range se dĂ©place alors vers le Nord, dans le Wyoming, le Dakota oriental et le Montana. Cependant, la cohabitation avec les nouveaux venus est difficile, voire impossible, ce qui provoque des guerres du bĂ©tail (cattle wars). Les fermiers se regroupent en syndicats dĂšs 1874 et clĂŽturent leurs exploitations avec du fil de fer barbelĂ© inventĂ© un an plus tĂŽt. MalgrĂ© l’embauche d’hommes de main pour couper ces clĂŽtures, les barbelĂ©s ne cessent de gagner du terrain. En effet, c’est un moyen peu coĂ»teux d'empĂȘcher les troupeaux de passer ; sa production passe de 5 tonnes en 1874 Ă  40 000 tonnes en 1880[19].

Le chemin de fer a Ă©tĂ© la deuxiĂšme grande cause du dĂ©clin des grandes transhumances. Les lignes ferroviaires se sont allongĂ©es et elles relient Ă  prĂ©sent directement le Midwest au Texas. DĂšs lors, nul besoin pour le troupeau de parcourir 1 000 km pour rejoindre la gare : c'est Ă  prĂ©sent le train qui vient Ă  lui. Le train est aussi un moyen de transport qui amĂšne de nombreux colons qui envahissent la prairie et ne voient pas d’un trĂšs bon Ɠil ces grands dĂ©placements
 On accuse aussi la diffusion de l'Ă©levage ovin de dĂ©grader les sols, Ă  la fin du XIXe siĂšcle. Le peintre Frederic Remington, qui a abondamment peint les scĂšnes de l'Ouest, a bien rĂ©sumĂ© cela : selon lui, « l'arrivĂ©e du fil barbelĂ© et du chemin de fer a tuĂ© le cow-boy »[20].

Les facteurs climatiques et sociaux provoquent Ă©galement une mutation du mĂ©tier. L'hiver 1886-1887 est trĂšs rude : le cheptel est dĂ©cimĂ© (1 000 000 de bĂȘtes pĂ©rissent[21]), scĂšne immortalisĂ©e dans le tableau de Charles Russel, jeune cow-boy qui en fut tĂ©moin, le dernier des 5000. De plus, en 1882, 1883 et 1884 des grĂšves de cow-boys ont lieu afin de rĂ©clamer de plus hauts salaires.

Tout ceci concourt Ă  une baisse de la rentabilitĂ©, voire Ă  l'inutilitĂ© d'un tel systĂšme. Il lui faut s'adapter : c'est la fin de l'open-range. Les bĂȘtes sont Ă  prĂ©sent soignĂ©es dans un espace certes toujours immense, mais Ă  prĂ©sent dĂ©limitĂ©. Dans les annĂ©es 1890, la transhumance tombe en dĂ©suĂ©tude, rendant inutiles les « cavaliers de la plaine », en tout cas sous cette forme. Ceux-ci se sĂ©dentarisent et redeviennent de simples garçons d'Ă©curie rĂ©duits Ă  l'entretien du troupeau, Ă  l'instar des vaqueros, leurs prĂ©dĂ©cesseurs. Il faut aussi cultiver la terre pour obtenir du fourrage : le fier cavalier devient paysan. La piste est finie et la nostalgie commence.

Le 101 Ranch, en Oklahoma.

L'Ă©mergence du mythe du cow-boy

Affiche du Wild West Show

L'invention de la presse Ă  vapeur permet la publication de tirages rapides, et notamment la naissance des dimes novels (que l'on pourrait traduire par « romans de quat'sous »), oĂč l’on trouve des « feuilletons » qui jouent un grand rĂŽle dans la mythification du cow-boy. À la fin du XIXe siĂšcle, le public amĂ©ricain se lasse des aventures de cape et d'Ă©pĂ©e typiquement europĂ©ennes. En 1860, Ned Buntline (de son vrai nom Edward Judson) renouvelle le genre. Alors que la guerre civile fait rage, il sillonne l'ouest et rencontre William F. Cody, un jeune Ă©claireur « vaniteux comme une jolie femme ». Dans le New York Weekly, il commence Ă  conter les aventures de celui qu'on appelle dĂ©sormais Buffalo Bill, en y incorporant les histoires les plus invraisemblables qui circulent dans les saloons de l'Ouest et en les rendant plus « croustillantes ». Le public est sĂ©duit et s'arrache cette feuille, et tout le monde cherche Ă  le copier. Le genre donne naissance Ă  un tas de documents de ce type, avec des auteurs prolifiques tels que Prentiss Ingraham ou Edward L. Wheeler.

Les AmĂ©ricains trouvent alors dans le cow-boy une identitĂ© nationale : le cow-boy symbolise l'homme habile, courageux, entreprenant et individualiste. Il reprĂ©sente en cela les valeurs fondatrices des États-Unis, mais surtout il est libre dans une prairie qui s'Ă©tend Ă  perte de vue, vision d'une frontiĂšre sans cesse repoussĂ©e et d'un espace illimitĂ© qui n'existe plus. La popularitĂ© du cow-boy augmente, miroir de l'ambition collective amĂ©ricaine, et l'idĂ©e survient alors de le mettre en scĂšne.

L'acteur Will Rogers

Tout d'abord au travers des rodĂ©os, ces concours d'habiletĂ© Ă  cheval censĂ©s reproduire le round-up. Ils apparaissent vers 1880 et plusieurs villes s’en disputent la paternitĂ©. Pour le cow-boy, ces Ă©vĂšnements sont des prĂ©textes pour faire la dĂ©monstration de sa capacitĂ© Ă  utiliser au mieux sa monture, en attrapant au lasso des bouvillons lĂąchĂ©s dans une arĂšne. À la fin du XIXe siĂšcle, le rodĂ©o-spectacle devient trĂšs populaire, ce qui ne s’est pas dĂ©menti jusqu’à aujourd’hui.

En 1872, Buntline lance le cow-boy sur les planches, grĂące Ă  une piĂšce de thĂ©Ăątre, The Scouts of the Prairie, avec, dans le rĂŽle de Texas Jack, un jeune Virginien, John Omahundro. Le succĂšs est immĂ©diat, d'abord Ă  Chicago puis dans toutes les grandes villes. C'est la premiĂšre « star » cow-boy, qui va en prĂ©cĂ©der de nombreuses autres


En 1873, Buffalo Bill sent l’opportunitĂ© qu’il pourrait tirer de sa popularitĂ© grandissante : il lance le Wild West Show en 1883. Pendant trois heures, sous un chapiteau de cirque, les spectateurs assistent Ă  toutes les scĂšnes qui symbolisent l'Ouest : l'attaque du convoi de pionniers, d'une diligence, l'intervention de la cavalerie et le massacre final des Indiens. Selon les tĂ©moignages de l’époque, c’était trĂšs impressionnant, mais sans avoir les dangers d’une vraie visite dans l’Ouest. En 1886 Ă  New York, le spectacle attire un million de spectateurs. En 1893, 50 spectacles se produisent Ă  travers les États-Unis et, en 1888-1889, il s'exporte avec une tournĂ©e europĂ©enne, qui sera suivie de nombreuses autres. De plus, Buffalo Bill contribue Ă  la notoriĂ©tĂ© de son spectacle en recrutant de vĂ©ritables lĂ©gendes vivantes tels Annie Oakley (qui pouvait, disait-on, couper, d'une balle, une carte Ă  jouer) et le chef Indien Sitting Bull.

Le phĂ©nomĂšne s'amplifie encore avec la publication des histoires de William A. Rogers dans le Harper's Weekly, le Frank Leslie's et le Police Gazette. En 1885, Charlie Siringo, ancien cow-boy, publie ses mĂ©moires, puis Owen Wister sort son roman The Virginian en 1902, ouvrage qui se vend Ă  50 000 exemplaires en deux mois[22], signe de la popularitĂ© du genre.

Les peintures d'artistes comme Charles Russell ou Frederic Remington se taillent aussi un beau succÚs, par leur volonté de rechercher une inspiration nationale, en rompant avec les thÚmes européens.

Enfin, ce sont les balbutiements du cinĂ©ma avec, dĂšs 1903, le premier western, The Great Train Robbery. Ces premiers films se soucient peu de la rĂ©alitĂ© historique, mais les dĂ©cors naturels de l'Arizona donnent un relief jamais atteint aux aventures des cow-boys. Les premiers films muets Ă©tant arrivĂ©s alors que les grandes transhumances venaient de disparaĂźtre, ils sont essentiellement le reflet d’un imaginaire collectif. Beaucoup de westerns ont Ă©tĂ© tournĂ©s depuis (prĂšs de 1 700), avec des succĂšs inĂ©gaux. Certains sont restĂ©s cĂ©lĂšbres, tels que La PrisonniĂšre du dĂ©sert (1956), Rio Bravo (1959) ou encore Il Ă©tait une fois dans l'Ouest (1968).

Aujourd'hui

Ronald Reagan avec son cheval Little Man Ă  Rancho Del Cielo, 1977

Le cow-boy « traditionnel » reste indissociable de l'imagerie de la conquĂȘte de l'Ouest : c’est sans doute pour cela que l’image que l’on peut en avoir est plus le produit d’un imaginaire collectif que le miroir de la rĂ©alitĂ©. En effet, au cow-boy aventureux, aux multiples savoirs, Ă©pris de libertĂ© vivant en communautĂ©, courageux, dĂ©fenseur de la veuve et de l’orphelin, on peut opposer la vie routiniĂšre et nĂ©anmoins risquĂ©e d’un ĂȘtre fruste et solitaire, simple garçon vacher, au service de grands propriĂ©taires[23]. Si l’aventure n’était pas inexistante, elle a largement Ă©tĂ© exagĂ©rĂ©e dans les multiples rĂ©cits de la vie de ces personnages. GrĂące Ă  une mĂ©diatisation massive (dĂ©veloppement du cinĂ©ma, ouvrages Ă  grand tirage, etc.) et surtout aux valeurs qu’il reprĂ©sente, il a pu devenir le symbole que l’on connaĂźt aujourd’hui.

De nos jours encore, le cow-boy fascine, et de nombreux AmĂ©ricains continuent Ă  s’identifier Ă  ce personnage, jusqu'Ă  certains dirigeants (George W. Bush dans son ranch, ou Ronald Reagan et sa phrase du « J’ai toujours dit qu’il n’y avait rien de meilleur pour un homme que d’ĂȘtre assis sur un cheval. »).

Il existe toujours un personnel pour garder les troupeaux dans les ranchs, qui conserve le cheval, les vĂȘtements et certains accessoires issus du cow-boy originel. Cependant, les cow-boys actuels sont des employĂ©s sĂ©dentaires qui n'ont finalement que peu de choses en commun avec les hommes qui arpentaient la piste sur des milliers de kilomĂštres. On appelle Ă©galement cow-boys les participants des concours de rodĂ©os, qui sont parfois de vĂ©ritables sportifs professionnels.

Notes et références

  1. RĂ©forme de l’orthographe de 1990
  2. Pierre Lagayette, L’Ouest amĂ©ricain : rĂ©alitĂ©s et mythes, p. 88
  3. Mot espagnol qui signifie : tourner autour, faire la ronde.
  4. Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! [
], p. 150
  5. Anne-Laure Pineau, « ConquĂȘte de l'Ouest : “Environ la moitiĂ© des cow-boys Ă©taient des personnes de couleur” », sur Geo,
  6. (en) Nikki L. M. Brown, Barry M. Stentiford, The Jim Crow Encyclopedia, Greenwood Publishing Group, , p. 581, 781
  7. Philippe Jacquin, Vers l’ouest : un nouveau monde, p. 103
  8. Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! [
], p. 152
  9. Claude Fohlen, La Vie quotidienne au far-west (1860-1870), p. 109
  10. François Vey, « 9 idées reçues sur le Far West, les cow-boys et les Indiens », sur Geo,
  11. Claude Fohlen, La Vie quotidienne au far-west (1860-1870), p. 119
  12. Claude Fohlen, La Vie quotidienne au far-west (1860-1870), p. 127)
  13. Claude Fohlen, La Vie quotidienne au far-west (1860-1870), p. 121
  14. Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! [
], p. 156
  15. CitĂ© dans Philippe Jacquin, Vers l’ouest : un nouveau monde, p. 106
  16. Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! [
], p. 162
  17. Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! [
], p. 158
  18. Paul Bleton, Western, France, Encrage, , p. 94
  19. Pierre Lagayette, L’Ouest amĂ©ricain : rĂ©alitĂ©s et mythes, p. 94
  20. AndrĂ© Kaspi, « Au temps du Far West », Ă©mission Au cƓur de l'histoire sur Europe 1, 28 fĂ©vrier 2012
  21. Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! [
], p. 160
  22. Philippe Jacquin, Vers l’ouest : un nouveau monde, p. 126
  23. (en) William Albert Allard, Vanishing Breed : Photographs of the Cowboy and the West, New York Graphic Society, , 144 p. (ISBN 0-8212-1505-1)

Voir aussi

Bibliographie

en français
  • Claude Fohlen, La Vie quotidienne au far-west (1860-1870), Hachette, ;
  • Pierre Lagayette, L’Ouest amĂ©ricain : rĂ©alitĂ©s et mythes, Ellipses, ;
  • Philippe Jacquin et Philippe Royot, Go West, Flammarion, ;
  • Philippe Jacquin, Vers l’ouest : un nouveau monde, Gallimard, ;
  • Jean Ollivier, Marcello, Michel de France, Histoire du Far West, Paris, Larousse, (ISBN 2-03-651141-4) ;
  • « Cowboys et Indiens, Ă  la dĂ©couverte de l'Ouest amĂ©ricain », dans Ulysse no 108, mai-.
en anglais
  • Nicholson, Jon. Cowboys: A Vanishing World. Macmillan, 2001. (ISBN 0-333-90208-4)
  • Phillips, Charles; Axlerod, Alan; editor. The Encyclopedia of the American West. Simon & Schuster, New York, 1996. (ISBN 0-02-897497-2)
  • Slatta, Richard W. The Cowboy Encyclopedia. ABC-CLIO, California, 1994. (ISBN 0-87436-738-7)
  • Ward, Fay E.; The Cowboy at Work: All About His Job and How He Does It. University of Oklahoma Press, Oklahoma, 1987. (ISBN 0806120517)

Articles connexes

Liens externes

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