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GĂ©ographie physique

La géographie physique, appelée aussi géographie naturelle ou physiographie[1], est la branche de la géographie qui décrit la surface de la Terre. C'est donc par définition une science de la nature qui permet de comprendre la Terre actuelle, les évolutions passées et celles à venir. Elle s'intéresse dans une moindre mesure aux activités humaines, et plus généralement aux activités animales, essentiellement dans le cadre du rapport qu'entretiennent l'homme et la nature, et notamment les impacts de l'homme sur le climat et les transformations de la surface terrestre, d'origines naturelles et humaines, et leurs conséquences.

Carte de géographie physique de l'Europe, du Nord de l'Afrique et de l'Ouest de l'Asie.

Disciplines

Carte physique de la Terre.

La géographie physique englobe plusieurs disciplines :

  • la gĂ©omorphologie (dont l'orographie) est la science qui s'intĂ©resse Ă  la description du relief terrestre actuel expliquĂ© principalement par les incidences du climat et de la structure gĂ©ologique. Cette discipline cherche Ă  comprendre la formation des reliefs, ainsi que l'histoire et la prĂ©diction des reliefs futurs grâce Ă  des expĂ©riences de terrain et Ă  des modĂ©lisations numĂ©riques (gĂ©omorphomĂ©trie) ;
  • l'Ă©cologie du paysage est l'Ă©tude de la variation spatiale dans les paysages Ă  diffĂ©rentes Ă©chelles, incluant les causes biophysiques et sociales et les consĂ©quences de l'hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© Ă©copaysagère ;
  • la pĂ©dologie est l'Ă©tude scientifique des sols dans leur environnement naturel. Elle est l'une des deux branches principales de la science des sols avec l'Ă©daphologie. La pĂ©dologie traite essentiellement la pĂ©dogenèse, la morphologie du sol et la classification des sols. En gĂ©ographie physique, la pĂ©dologie est largement Ă©tudiĂ©e en raison des nombreuses interactions entre le climat (eau, air, tempĂ©rature), la vie dans le sol (micro-organismes, plantes, animaux), les matières minĂ©rales prĂ©sents dans les sols (cycles biogĂ©ochimiques), ainsi que sa position et ses effets sur le paysage ;
  • l'hydrologie est la science qui a pour objet l'Ă©tude des eaux, de leur nature et de leurs diverses propriĂ©tĂ©s (mĂ©caniques, physiques et chimiques). Cette discipline englobe l'eau des rivières, des lacs, les aquifères et dans une certaine mesure les glaciers. Elle comprend diffĂ©rents sous-domaines qui examinent les masses d'eau spĂ©cifiques ou leurs interactions avec d'autres sphères, par exemple la limnologie et l'Ă©cohydrologie ;
  • la glaciologie est l'Ă©tude des glaciers, de leur rĂ©partition, de leur influence, de leur Ă©volution. Cette discipline peut Ă©galement participer Ă  l'analyse de l'Ă©volution climatique et Ă  comprendre les effets du rĂ©chauffement climatique et des climats des ères prĂ©cĂ©dentes ;
  • l'ocĂ©anographie est l'Ă©tude scientifique du milieu marin (fonds ocĂ©aniques, masse des eaux et les zones limites des mers). La discipline couvre un caractère gĂ©nĂ©raliste et traite Ă©galement les organismes marins et les Ă©cosystèmes (ocĂ©anographie biologique); les courants marins, les vagues et les dynamiques des fluides gĂ©ophysiques (ocĂ©anographie physique); la tectonique des plaques et la gĂ©ologie du fond de mer (ocĂ©anographie gĂ©ologique); et les flux de diverses substances chimiques et physiques dans l'ocĂ©an et Ă  travers ses frontières (ocĂ©anographie chimique) ;
  • la gĂ©ographie littorale est la branche de la gĂ©ographie physique qui Ă©tudie les zones cĂ´tières ;
  • la biogĂ©ographie est l'Ă©tude scientifique de la distribution des animaux et des vĂ©gĂ©taux dans la biosphère, leurs groupements et leurs rapports avec le milieu, aux Ă©poques gĂ©ologiques comme aux temps modernes. Cette discipline est divisĂ©e en cinq sous-disciplines comme: la biogĂ©ographie, la palĂ©obiogĂ©ographie, la phylogĂ©ographie, la zoogĂ©ographie et la phytogĂ©ographie ;
  • la climatologie est la science qui Ă©tudie les caractĂ©ristiques et les Ă©volutions des climats sur une pĂ©riode temporelle dans le long terme (Ă  ne pas confondre avec la mĂ©tĂ©orologie, qui a pour objet l'Ă©tude des phĂ©nomènes atmosphĂ©riques et de la prĂ©vision du temps sur une pĂ©riode temporelle Ă  court-terme). La climatologie examine aussi bien la nature des microclimats (locaux) que des macroclimats (globaux), que des influences climatiques naturelles et anthropiques. Cette discipline scientifique est subdivisĂ©e en d'autres sous-disciplines telles que la palĂ©oclimatologie ;
  • la palĂ©ogĂ©ographie est la science qui Ă©tudie les pĂ©riodes gĂ©ologiques anciennes et en particulier celles de la formation des ocĂ©ans et des continents afin de reconstituer la gĂ©ographie de la Terre Ă  travers les ères gĂ©ologiques remontant Ă  plusieurs milliards d'annĂ©es. C'est donc une science Ă  la croisĂ©e des sciences gĂ©ographiques, de la palĂ©ontologie et de la gĂ©ologie puisqu'elle se sert de preuves gĂ©ologiques (fossiles) et du palĂ©omagnĂ©tisme, ainsi que de l'Ă©volution de la dĂ©rive des continents et de la tectonique des plaques.

Ces domaines intègrent les connaissances de milieux connexes à l'intérieur d'un cadre spatio-temporel, d'où leur présence en géographie. C'est ainsi que la géologie, l'hydraulique, la physique, la chimie et la biologie, entre autres, sont utilisées dans ces disciplines et traitées en interactions les unes par rapport aux autres.

Histoire de la géographie physique

GĂ©ographie d'Ancien RĂ©gime

Sous l'Ancien Régime, l'étude de la nature est le fait de savants à la fois naturalistes et géographes[2].

XIXè siècle : précurseurs

Alexandre de Humboldt, à la fois explorateur, géologue, climatologue et biologiste est l'un des fondateurs de la géographie physique et de la géographie botanique[2].

Années 1950-1970 : triomphe et prééminence de la géomorphologie

Pendant les décennies 1950 à 1970 la géographie physique est dominante dans la géographie française. Elle est centrée sur la géomorphologie au détriment de la climatologie, de la biogéographie et de l'hydrologie, plus marginales. Elle reste marquée par Emmanuel de Martonne et sa conception de la géographie[3].

Les principales figures de cette géographie sont Pierre Birot et Alain Godard[3]. Ils mobilisent des méthodes naturalistes et des techniques de laboratoires inspirées de la géologie, notamment quaterniste[3].

Naissance de nouvelles approches (fin des années 1960)

A partir de la fin des années 1960, Georges Bertrand et Jean Tricart proposent de nouvelles approches de la géographie physique qui mettent davantage en relation les diverses composantes du système terre et tiennent compte des sociétés[3].

Georges Bertrand reprend le concept issu de la géographie soviétique de « géosystème »[3] - [4]. Celui-ci inclut l'écosystème et les interactions entre le milieu biophysique et les activités sociales humaines. Il permet « d’aborder de manière globale les rapports entre nature et société en s’appuyant sur une démarche systématique »[4].

Jean Tricart et Jean Kilian défendent une approche nommée « éco-géographie » selon laquelle les structures économiques et sociales influent sur l'écosystème[3].

Depuis les années 1980 : prise en compte des questions sociales

Les approches de géographie physique tenant compte des sociétés s'affirment dans les années 1980 à travers la prise en compte de nouvelles problématiques comme l'érosion d'origine anthropique. Ces approches font aussi l'objet de résistances de la part de certains géographes physiciens attachés à la géomorphologie et font face à un certain rejet des données physiques de la part de la géographie humaine et de l'analyse spatiale[3]. A cette période, la nature est aussi de plus en plus médiatisée au travers des discours écologiques, ce qui pousse des géographes physiciens à réorienter leurs recherches vers la géographie de l'environnement[3].

Géographes-physiciens célèbres

Alexander von Humboldt, considéré comme le père de la géographie physique

Voir l'article Liste de géographes pour une liste exhaustive.

Publications

Revues francophones

Notes et références

  1. Jean DRESCH, Philippe PINCHEMEL, Pierre GEORGE, Céline ROZENBLAT, Dominique CROZAT, Jean-Paul VOLLE, « GÉOGRAPHIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 30 août 2017. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/geographie/
  2. Yvette Veyret, Richard Laganier et Helga-Jane Scarwell, L'environnement. Concepts, enjeux et territoires, Armand Colin, , 272 p., p. 17-37
  3. Yvette Veyret, « La géographie physique des vingt-cinq dernières années en France. Etat des lieux », Belgeo. Revue belge de géographie, no 2,‎ , p. 145–156 (ISSN 1377-2368, DOI 10.4000/belgeo.16228, lire en ligne, consulté le )
  4. Monique BarruĂ©-Pastor et Tatiana Muxart, « Le gĂ©osystème : nature « naturelle Â» ou nature « anthropisĂ©e Â» ? », dans Sciences de la nature, sciences de la sociĂ©tĂ© : Les passeurs de frontières, CNRS Éditions, coll. « Hors collection », (ISBN 978-2-271-07978-7, lire en ligne), p. 259–266

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Paul Amat, Lucien Dorize, Charles Le CĹ“ur, Emmanuelle Gautier, ÉlĂ©ments de gĂ©ographie physique, Paris, BrĂ©al, coll. Grand Amphi, 2002, (ISBN 2749500214) : un manuel pour les Ă©tudiants de premier cycle.
  • Yvette Veyret et Jean-Pierre Vigneau (dir.), GĂ©ographie physique. Milieux et environnement dans le système terre, A.Colin, 2002. (ISBN 2-200-25-236-6)

Articles connexes

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