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Reformage du méthane

Le reformage du méthane est une réaction chimique qui consiste à produire de l'hydrogÚne à partir du méthane présent dans le gaz naturel ou du biométhane.

Deux principaux procédés de reformage du méthane existent : le vaporeformage et le reformage à sec.

Vaporeformage du méthane

Le vaporeformage (aussi appelĂ© reformage Ă  la vapeur, en anglais : steam reforming) du mĂ©thane (steam methane reforming ou SMR) consiste Ă  faire rĂ©agir celui-ci avec la vapeur d'eau en prĂ©sence d'un catalyseur. Cette transformation a lieu Ă  haute tempĂ©rature (840 Ă  950 °C), sous une pression modĂ©rĂ©e (20 Ă  30 bar) et selon une rĂ©action fortement endothermique, pour produire du dihydrogĂšne :

CH4 + H2O ↔ CO + 3 H2 ΔH°298 = +206,2 kJ mol−1 (1)

Le monoxyde de carbone produit dans la réaction réagit aussi avec l'eau selon une réaction faiblement exothermique :

CO + H2O ↔ CO2 + H2 ΔH°298 = −41,1 kJ mol−1 (2)

Ce procédé de vaporeformage se compose de deux réactions :

  • la premiĂšre est la rĂ©action du mĂ©thane avec l'eau qui produit un gaz riche en CO et en H2, contenant aussi du CO2 provenant de la rĂ©action (2). Elle a lieu vers 800 Ă  900 °C sous une pression de 25 bar, le catalyseur est le nickel ;
  • la seconde, appelĂ©e shift conversion, se produit Ă  plus basse tempĂ©rature, elle est la rĂ©action du gaz Ă  l'eau (entre l'eau et le CO) qui fournit du H2 additionnel et du CO2. Pour cela, on peut utiliser un ou deux rĂ©acteurs selon le rendement de conversion recherchĂ© (HTS ou LTS) : le premier est portĂ© Ă  environ 400 °C (HTS : high temperature shift), avec comme catalyseur le fer-chrome, le deuxiĂšme Ă  une tempĂ©rature plus basse (200 °C) (LTS : low temperature shift), le catalyseur est le cuivre-fer.

En aval de ces deux réacteurs, on trouve généralement une unité de décarbonation afin de retirer le CO2 formé par la shift conversion[1].

Le vaporeformage des hydrocarbures (du méthane en particulier, qui est le principal constituant du gaz naturel, du biogaz et l'essentiel du biométhane) est une méthode fortement utilisée pour produire de l'hydrogÚne[2] - [3] dont la demande pourrait augmenter (avec le développement des piles à hydrogÚne notamment).

Reformage à sec du méthane

Le reformage à sec du méthane est un procédé qui utilise CH4 et CO2[4] - [5] :

CH4 + CO2 ↔ 2 CO + 2 H2 ΔH°298 = +247 kJ mol−1 (3)

Cette réaction est fortement endothermique, le domaine de température dans lequel elle est thermodynamiquement favorable se situe au-dessus de 640 °C.

Cette rĂ©action prĂ©sente trois intĂ©rĂȘts majeurs :

  1. à l'équilibre, le rapport H2/CO est égal à l'unité. Ce ratio est trÚs recherché pour le procédé Fischer-Tropsch et d'autres applications industrielles[6] ;
  2. cette réaction consomme du gaz carbonique qui est un constituant du biogaz et un gaz à effet de serre ;
  3. cette réaction est l'une des réactions les plus importantes pour convertir le biogaz en hydrogÚne ou en gaz de synthÚse[7] - [8].

Biométhane

Le biométhane est produit par dégradation de biomasse puis épuré.

Il pourrait constituer, via le reformage, une source renouvelable pour la production de dihydrogĂšne (biohydrogĂšne). En effet, en 2015, 49 % de l’hydrogĂšne commercialisĂ© est produit Ă  partir du gaz naturel, pour 29 % produits Ă  partir d'hydrocarbures liquides, 18 % Ă  partir du charbon et 4 % Ă  partir de l'Ă©lectrolyse de l'eau — donc moins de 1 % Ă  partir du biomĂ©thane[9] - [10].

Références

  1. J. Zhu, X. Peng, L. Yao, X. Deng, H. Dong, D. Tong et C. Hu, International Journal of Hydrogen Energy, 2013, vol. 38, p. 117.
  2. A. Fonseca et E.M. Assaf, s.l., Journal of Power Sources, 2005, vol. 142, p. 54.
  3. S. Rasi, A. Veijanen et J. Rintala, s.l., Energy, 2007, vol. 32, p. 1375, cité par Nawfal, M., Valorisation catalytique du biogaz pour une énergie propre et renouvelable, université du Littoral-CÎte-d'Opale, 2015.
  4. U.L. Jr. Portugal, C.M.P. Marques, E.C.C. Araujo, E.V. Morales, M.V. Giotto et J.M.C. Bueno, Applied Catalysis A, 2000, vol. 193, p. 173.
  5. S. Yamauchi, A. Satsuma, S. Komai, T. Asakawa, T. Hattori et Y. Murakami, Studies in Surface Science and Catalysis, 1994, vol. 84, p. 1571.
  6. M.C.J. Bradford et M.A. Vannice, Catalysis Review in Science and Engineering, 1999, vol. 41, p. 1 (ISSN 0161-4940).
  7. H. Nojoumi, I. Dincer et G. F. Naterer, s.l., International Journal of Hydrogen Energy, 2009, vol. 34, p. 1363.
  8. A. Contrera, E. Guervos et F. Posso, s.l., International Journal of Hydrogen Energy, 2009, vol. 34, p. 13, cité par Nawfal, M., Valorisation catalytique du biogaz pour une énergie propre et renouvelable, université du Littoral-CÎte-d'Opale, janvier 2015.
  9. M. Nawfal, Valorisation catalytique du biogaz pour une énergie propre et renouvelable, thÚse de doctorat, Université du Littoral-CÎte-d'Opale, 2015, p. 17.
  10. « HydrogĂšne Ă©nergie », sur Connaissance des Énergies, (consultĂ© le ) (mis Ă  jour le ).

Articles connexes

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