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Vaporeformage

Le vaporeformage ou reformage à la vapeur est un procédé de production de gaz de synthÚse (syngas) riche en hydrogÚne. Cette réaction d'hydrocarbures, principalement du méthane, en présence de vapeur d'eau (par vaporeformage du méthane) est fortement endothermique. Ce procédé est trÚs répandu, notamment pour la production du syngas précurseur de l'ammoniac (procédé Haber-Bosch), celui précurseur de la production du méthanol, la production de l'acide chlorhydrique (hydrochloride), le procédé Fischer Tropsch et autres.

RĂ©actions chimiques

La réaction générale du vaporeformage s'écrit[1] :

CnH(2n+2) + nH2O----nCO + (2n+1)H2 (1)
Exemple avec n=1 : CH4 + H2O----CO + 3H2
La réaction inverse se nomme Méthanation.
Mais une réaction secondaire nommée réaction du gaz à l'eau (water gas shift) :
CO + H2O----CO2 + H2 (2)
ainsi qu'une série d'autres réactions sont observées :
CH4----C(coke) + 2H2 (3)
CH4 + CO2----2CO + 2H2 (4)
2CO----C(coke) + CO2 (5)
Dans le cas du reformage autothermique du méthane, les réactions suivantes se produisent également :
CH4 + 0,5O2----CO + H2 (6)
CH4 + 2O2----CO2 + 2H2O (7)
CO + 0,5O2----CO2 (8)
H2 + 0,5O2----H2O (9)

Sécurité et risques environnementaux

Ce procĂ©dĂ© a le gros inconvĂ©nient de produire du monoxyde de carbone, du dioxyde de carbone et des oxydes d'azote (NOx) qui sont des gaz Ă  effet de serre. D'autres inconvĂ©nients proviennent de l’emploi de gaz fortement explosifs (dihydrogĂšne), de gaz hautement toxiques (monoxyde de carbone), des conditions rĂ©actionnelles sĂ©vĂšres qui entraĂźnent de la corrosion des installations.

Un autre dĂ©fi concerne le rendement Ă©nergĂ©tique. Les rĂ©actions (1), (2), (3), (4) (5) ont des enthalpies standards de 206 kJ/mol (avec n=1), −41 kJ/mol, 247 kJ/mol, 75 kJ/mol et −173 kJ/mol. Les rĂ©actions (1) et (4) sont les seules recherchĂ©es car elles produisent les molĂ©cules d’intĂ©rĂȘt pour les procĂ©dĂ©s en aval[2].

Conditions réactionnelles typiques

AprĂšs la purification du gaz naturel, de la vapeur d'eau et du dioxyde de carbone y sont ajoutĂ©s. Deux ratios importants sont Ă  surveiller : le ratio mĂ©thane-eau et le ratio eau-dioxyde de carbone. Selon le principe de Le Chatelier, la prĂ©sence d'eau va favoriser le dĂ©placement de l’équilibre des Ă©quations (1) et (2) vers la droite tandis que la prĂ©sence de dioxyde de carbone va dĂ©placer l'Ă©quilibre des Ă©quations (2) et (5) vers la gauche et (4) vers la droite. Ces modifications ont pour but de maximiser la quantitĂ© de CO et de H2 produite par mole de mĂ©thane[2].

Le mĂ©lange rĂ©actionnel est ensuite injectĂ© Ă  haute tempĂ©rature (780 Ă  1 223 K) et haute pression (17-33 bar) dans un rĂ©acteur fourneau composĂ© de 500-600 tubes de 70-130 mm de diamĂštre et 7-12 m de longueur rempli d'un catalyseur mĂ©tallique (nickel et oxyde de nickel). Dans ces conditions, la conversion est supĂ©rieure Ă  90 %[2].

Cas du reformage Ă  la vapeur autothermique

Pour maximiser l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique, le reste du mĂ©thane et du monoxyde de carbone peut ĂȘtre oxydĂ© par l'oxygĂšne (rĂ©actions (6) (7) (8) (9)). Dans le cas du procĂ©dĂ© Haber-Bosch, le reformage autothermique suit le reformage Ă  la vapeur classique. Il existe plusieurs avantages Ă  cette technique :

  • les oxydes de carbone empoisonnent les catalyseurs ferreux employĂ©s pour la synthĂšse de l'ammoniac et doivent donc ĂȘtre Ă©liminĂ©s. Le monoxyde de carbone Ă©tant plus difficile Ă  Ă©liminer, il est converti en dioxyde de carbone ;
  • la production du diazote, qui est la source d'azote pour le procĂ©dĂ© Haber-Bosch, entraĂźne des coĂ»ts car l'oxygĂšne de l'air doit ĂȘtre Ă©liminĂ©. Ici, il est Ă©liminĂ© en maximisant la production d'Ă©nergie et en augmentant le rendement ;
  • la pression/tempĂ©rature du reformage Ă  la vapeur typique peut ĂȘtre rĂ©duit sans rĂ©duire le rendement en dihydrogĂšne ;
  • Ă  la suite de l'extraction des oxydes de carbone, un mĂ©lange 3-1 d'hydrogĂšne et d'azote est obtenu Ă  partir du gaz naturel et de l'air[3], ce qui entraĂźne une intensification du procĂ©dĂ©.

Emploi du transport membranaire (ion transport membrane)

Le reformage autothermique est un procédé :

  • en thĂ©orie dangereux Ă  cause de l'ajout d'oxygĂšne Ă  un mĂ©lange explosif ;
  • peu viable Ă©conomiquement Ă  cause des coĂ»ts reliĂ©s Ă  la purification cryogĂ©nique de l'air pour en obtenir l'oxygĂšne.

Une façon de faire développée par la compagnie Air Products and Chemicals consiste à employer des membranes céramiques avancées dans le but de réduire la consommation énergétique de la production d'oxygÚne[4]. Ce procédé est actuellement employé dans une usine pilote[5]. Une réduction du coût en capital de la production du syngas par reformage autothermique de 30 % est anticipé[2].

Références

  1. « Production des gaz de synthÚse par vaporeformage », sur Techniques de l'ingénieur - Procédés industriels de base en chimie et pétrochimie, (consulté le )
  2. (en) Moulijn A. Jacob, Makkee Michiel, Van Diepen E. Annelies, Chemical Process Technology, Royaume-Uni, John Wiley & Sons, , 552 p. (ISBN 978-1-4443-2025-1), p. 127-135
  3. (en) Moulijn A. Jacob, Makkee Michiel, Van Diepen Annelies E., Chemical Process Techology, Royaume-Uni, John Wiley & Sons, , 552 p. (ISBN 978-1-4443-2025-1), p. 179-185
  4. (en) Bose, A. C., Stiegel, G. L., Armstrong, P. A., Halper, B. J. et Foster E. P., « Progress in ion transport membranes for gaz separation application », Inorganic membranes for Energy and Environmental Application,‎ , p. 3-26 (lire en ligne)
  5. (en) R. J. Allam, Improved Oxygen Production technologies, IEA Environmental Projects, , 1-84 p.

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