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Catastrophe

Le terme catastrophe dĂ©signe les effets dommageables d'un phĂ©nomĂšne brutal, durable ou intense, d'origine naturelle ou humaine. Il vient du grec ancien ÎșÎ±Ï„Î±ÏƒÏ„ÏÎżÏ†Îź / katastrophᾗ, « bouleversement, ruine ». Les consĂ©quences de la catastrophe – le fait catastrophique – sont dans la fracture de la continuitĂ© organisĂ©e et du confort acquis. On distingue tout particuliĂšrement les situations incluant pertes humaines et destructions Ă  grande Ă©chelle.

Dégùts causés par l'ouragan Dennis en Floride en 2005.

La singularitĂ© et l'ampleur du dĂ©sastre que provoquent les grandes catastrophes affectent les esprits des populations concernĂ©es. Aujourd'hui, elles apparaissent au travers des mĂ©dias. Auparavant, elles entraient dans les mythes et lĂ©gendes, Ă  l'image du rĂ©cit du dĂ©luge. Dans le thĂ©Ăątre grec, la catastrophe Ă©tait la derniĂšre des cinq parties de la tragĂ©die, le dĂ©nouement oĂč le hĂ©ros recevait sa punition, gĂ©nĂ©ralement funeste (catharsis).

Les catastrophes ont souvent pour consĂ©quence de nouvelles rĂ©flexions sur les moyens Ă  mettre en Ɠuvre pour les Ă©viter ou pour en attĂ©nuer les effets dĂ©sastreux. Ces rĂ©flexions, qui ont abouti notamment Ă  la formulation du principe de prĂ©caution et de prĂ©vention, peuvent aboutir Ă  la crĂ©ation de nouvelles normes ou de nouvelles contraintes lĂ©gales, mais aussi Ă  la mise en Ɠuvre de moyens publics (plans de prĂ©vention, systĂšmes de dĂ©tection (par exemple, pour les tsunamis), ouvrages de protection tels que des digues, des barrages, des refuges...).

Vu sous l'angle de la réaction humaine, il n'y a pas une grande différence entre une catastrophe et un accident : l'accident est certes ponctuel et beaucoup plus individuel, mais sa fréquence entraßne des réactions comparables : normalisation, contrainte, moyens préventifs... (par exemple, c'est pour prévenir et réduire les accidents routiers que l'on normalise (le Code de la route) et que l'on cherche à limiter les conséquences d'un choc : ceinture de sécurité, coussins gonflables, structures déformables...).

Il est possible de distinguer, schématiquement, deux familles de catastrophes, se distinguant par leurs causes :

  • les catastrophes naturelles concernent des Ă©vĂšnements climatiques, sismiques ou astronomiques majeurs ;
  • les catastrophes liĂ©es aux activitĂ©s humaines, qui sont parfois bien plus dĂ©vastatrices.

Cette distinction demeure nĂ©anmoins artificielle, puisque l'impact des catastrophes dites naturelles dĂ©pend largement du facteur humain (ainsi, les inondations sont plus dangereuses lorsque les mangroves ont Ă©tĂ© dĂ©truites ou que l'on s'expose volontairement Ă  l'alĂ©a parce qu'on a construit en terrain inondable ; de mĂȘme, les tremblements de terre font des dĂ©gĂąts diffĂ©rents selon le type de construction adoptĂ©e, l'usage de normes anti-sismiques, etc.).

DĂ©finition

La Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations unies (en) donne pour définition d'une catastrophe la « rupture grave du fonctionnement d'une communauté ou d'une société impliquant d'importants impacts et pertes humaines, matérielles, économiques ou environnementales que la communauté ou la société affectée ne peut surmonter avec ses seules ressources. »[1].

Catastrophes naturelles

Statut juridique

En France, le statut officiel de « catastrophe naturelle » par l’« arrĂȘtĂ© de catastrophe naturelle » permet de dĂ©bloquer les indemnisations et de faire jouer les assurances.

Impact et occurrence

La mortalitĂ© due aux catastrophes naturelles a augmentĂ© de 60 % entre les annĂ©es 1980 et les annĂ©es 2000 et le nombre de catastrophes a Ă©tĂ© multipliĂ© par 3 en 50 ans, avec un coĂ»t qui a atteint 1 600 milliard de dollars de 1980 Ă  2009[2].

De 1994 Ă  2004, elles ont touchĂ© 2,8 milliards de personnes et causĂ© la mort de 796 408 personnes (dont 226 408 par le tsunami de dĂ©cembre 2004 dans le Sud-est asiatique), et des pertes Ă©conomiques estimĂ©es Ă  849 milliards de dollars. Outre les dĂ©cĂšs et les blessures physiques, les catastrophes ont un impact psychique non nĂ©gligeable et qui dĂ©sormais fait souvent l'objet d'une prise en charge spĂ©cifique appelĂ©e dĂ©marche psychosociale. La trĂšs grande majoritĂ© — 95 % — des victimes se trouvent dans les pays les plus pauvres, parce que ces rĂ©gions sont trĂšs exposĂ©es, mais surtout en raison de l'absence de rĂ©seau d'alerte, un dĂ©veloppement urbain anarchique et un dĂ©frichage des terres favorisant les inondations et glissements de terrain[3]. Ces catastrophes peuvent laisser des traces irrĂ©parables dans le paysage (exemple des mĂ©tĂ©ores ou encore sĂ©cheresse de la mer Morte) d'autres ont des effets plus modĂ©rĂ©s qui disparaissent au bout de quelque temps (incendies, inondations).

De 2000 à 2010, le nombre de catastrophes naturelles a encore nettement augmenté[4], en particulier en zone cÎtiÚre. Les catastrophes dites « climatiques » ont le plus augmenté et constituent environ 70 % du total des catastrophes naturelles, soit presque le double d'en 1990. En 2009, les inondations et autres catastrophes liées à l'eau, ont compté pour 53 % du nombre total de catastrophes naturelles. Le nombre de victimes de catastrophes météorologiques comme les cyclones tropicaux avait augmenté de 220 % par rapport à 2008, surtout en Asie qui a concentré en 2009 plus de 40 % de ces phénomÚnes.

En 2011, l'ONU recense 302 catastrophes naturelles qui ont causĂ© la mort de 29 782 personnes dont 20 943 ont pĂ©ri lors d'un tremblement de terre, l'immense majoritĂ© lors du sĂ©isme de 2011 de la cĂŽte Pacifique du Tƍhoku. Elles ont causĂ© un total de 366 milliards de dollars amĂ©ricains (soit 286 milliards d’euros) de dĂ©gĂąts[5].

La Banque mondiale et l'universitĂ© Columbia ont identifiĂ© 86 pays Ă  haut risque de cyclones tropicaux, tremblements de terre, inondations, sĂ©cheresses, incendies, Ă©ruptions, glissements de terrain, etc. Les risques croissent plus vite dans les pays Ă  revenus moyens ou faibles et aux Ă©conomies en forte croissance et les États fragiles, petits ou pauvres ont de moindres capacitĂ©s de rĂ©silience[6].

Catastrophes climatiques

L'atmosphÚre terrestre est une mince pellicule gazeuse composée principalement d'oxygÚne, d'azote et de vapeur d'eau. Elle recouvre le globe et est soumise à deux facteurs principaux : l'apport d'énergie du Soleil et la rotation de la Terre. La différence de température entre l'équateur et les pÎles crée des différences de pression qui mettent l'air en mouvement. La rotation terrestre dévie ce mouvement, et crée des systÚmes dépressionnaires de tailles diverses et des anticyclones.

Peinture : les derniers jours de Pompéi
Les derniers jours de Pompéi.

Dans les premiers, la condensation de la vapeur d'eau va donner des nuages et des prĂ©cipitations. Leur rotation gĂ©nĂšre Ă©galement des vents qui peuvent ĂȘtre puissants et non seulement dĂ©truire directement mais Ă©galement causer des vagues dĂ©ferlantes. Dans les seconds, l'air est sec et le ciel dĂ©gagĂ©, ce qui peut ĂȘtre intĂ©ressant pour quelques jours mais peut provoquer des sĂ©cheresses.

Les catastrophes climatiques sont essentiellement l'effet de ces systĂšmes sur l'environnement humain. Elles prennent diverses formes :

Ces catastrophes sont appelĂ©es Ă  ĂȘtre plus frĂ©quentes et Ă  toucher plus de personnes Ă  cause de l'augmentation de la population dans les zones Ă  risque et les changements climatiques dus au rĂ©chauffement de la planĂšte.

Inondations et raz-de-marée

  • 1219 : l'inondation de Grenoble causĂ©e par la rupture d'un barrage naturel au dĂ©bouchĂ© de la plaine du Bourg-d'Oisans. Ce barrage s'est formĂ© Ă  la suite d'un mouvement de terrain de grande ampleur. Les matĂ©riaux accumulĂ©s forment un embĂącle qui interrompt l'Ă©coulement de la Romanche, provoquant ainsi la formation d'un lac en amont, dans la plaine du Bourg-d'Oisans. Lors de la rupture naturelle de ce barrage, la dĂ©bĂącle a dĂ©vastĂ© la ville de Grenoble.
  • 1421 : l'inondation de la Sainte-Élisabeth en Hollande et ZĂ©lande dĂ©vaste des dizaines de villages et cause entre 2 000 et 10 000 mortsrisques majeurs.
  • 1643 : « Le troixiesme de janvier dudit an 1643, est arrivĂ© une si grande inondation que les pais de Brabant, Namur, Liege et aultres ont estĂ© fort endommagĂ© »[7].
  • 1755 : le tremblement de terre de Lisbonne de 1755 au Portugal est l'un des plus destructeurs et des plus meurtriers de l'histoire : on dĂ©nombre entre 50 000 et 100 000 victimes. La secousse fut suivie par un tsunami et des incendies, qui dĂ©truisirent la ville de Lisbonne dans sa quasi-totalitĂ©.
  • 1856 : l'inondation du RhĂŽne et de la Loire en 1856 constitue une des bases de rĂ©fĂ©rences pour dĂ©terminer la zone inondable par les crues dites centennales.
  • 1861 : l'inondation de la mine de BessĂšges dans le Gard, Ă  la suite d'un dĂ©bordement de la CĂšze, fait 140 morts.
  • : l'Ă©ruption du Krakatoa provoque un raz-de-marĂ©e qui par endroits culmine Ă  40 mĂštres de haut. Un bateau, la Berouw, ancrĂ© dans la baie de Sumatra au large de Telukbetung fut retrouvĂ© Ă  trois kilomĂštres des cĂŽtes Ă  une altitude de 10 mĂštres. Le monde entier l'a ressenti, et sur les cĂŽtes de l'Atlantique Nord, on a pu observer une vague de 12 mĂštres.
  • en 1900, la ville de Galveston du sud des États-Unis est frappĂ©e par un ouragan qui fait plus de 8 000 morts. C'est jusqu'en 2008 la plus grave catastrophe naturelle de l'histoire des États-Unis.
  • 20 et 21 janvier 1910 : crue du Doubs.
Rue dévastée de Phuket, Thaïlande, aprÚs le tsunami lié au tremblement de terre sous-marin

Catastrophes sismiques

Éruptions volcaniques

  • 1500 av. J.-C. : l'Ă©ruption du Santorin dĂ©truit la ville crĂ©toise d'Akrotiri (une vague gĂ©ante provoquĂ©e par l'explosion du volcan a traversĂ© la CrĂšte du nord au sud)
  • 24 aoĂ»t 79 : l'Ă©ruption du VĂ©suve dĂ©truit la ville de PompĂ©i. Environ 30 000 morts.
  • 1257 : l'Ă©ruption du Samalas (Ăźle de Lombok, IndonĂ©sie), est considĂ©rĂ©e comme la plus violente des derniers millĂ©naires. Elle a soulevĂ© environ 40 km3 de DRE (dense rock equivalent)[10].
  • 1783-1784 : l'Ă©ruption des LakagĂ­gar, en Islande, provoque de sĂ©rieuses perturbations climatiques dans le monde entier, et cause la mort par la faim de milliers de personnes, en particulier en Europe.
  • : l'Ă©ruption cataclysmique du mont Tambora en IndonĂ©sie, fit exploser le sommet qui perdit 1 500 mĂštres d'altitude. Plusieurs dizaines de milliers de personnes moururent, soit directement, soit Ă  la suite du bouleversement climatique mondial qui suivit (famine Ă  la suite de « l'annĂ©e sans Ă©tĂ© »). Les cendres recouvrent un territoire grand comme la France. Cette Ă©ruption est considĂ©rĂ©e comme la deuxiĂšme Ă©ruption la plus violente des temps historiques[10].
  • : l'Ă©ruption du Krakatoa recouvre la capitale de l'IndonĂ©sie, Batavia (Ă  l'Ă©poque), de cendres et provoque un raz-de-marĂ©e.
  • : l'Ă©ruption de la montagne PelĂ©e (Martinique) dĂ©truit la ville de Saint-Pierre. Environ 30 000 morts.
  • : l'Ă©ruption du Nevado del Ruiz (Colombie) dĂ©truit la ville d'Armero. Environ 24 000 morts.

Chutes de météorites

La chute de météorites d'une certaine taille peut causer des dégùts considérables sur une zone trÚs étendue : les dégùts causés par la chute d'un tel objet en 1908 en Sibérie (voir catastrophe de Toungouska) ont ravagé plusieurs milliers de kilomÚtres carrés dans une zone inhabitée.

Jusqu'en 2013, on ne déplorait pas de catastrophe majeure dans une zone habitée (il n'est toutefois pas exclu que quelques cas isolés de personnes tuées par la chute d'objets célestes aient pu survenir). Le 15 février 2013, le météore de Tcheliabinsk a cependant provoqué d'importants dégùts et blessé prÚs d'un millier de personnes.

  • Le cratĂšre de Chicxulub est, d'aprĂšs la majoritĂ© des scientifiques, un cratĂšre provoquĂ© par la chute d'une mĂ©tĂ©orite de prĂšs de 10 kilomĂštres de diamĂštre qui se serait abattue sur la Terre il y a environ 65 millions d'annĂ©es (c'est-Ă -dire Ă  la fin du CrĂ©tacĂ©) et qui serait Ă  la source d'une extinction massive d'espĂšces (dont les fameux dinosaures), appelĂ©e extinction KT.

Catastrophes d'origine humaine

Industrielles

La catastrophe de Buncefield en 2005 au Royaume-Uni : embrasement dans un terminal de stockage pétrolier.
Effet de la catastrophe du Mount Polley (rupture de digue de confinement de boues miniÚres polluées) ici en termes d'émission de plomb dans l'eau (à droite en rouge) pour tout le Canada, de 1990 à 2004 (avec comparaison pour les émissions dans l'air, à gauche.

Une catastrophe industrielle est liĂ©e Ă  un accident dans une des phases de la production industrielle, dans l'exploitation miniĂšre ou durant le transport de cette production, notamment le transport de pĂ©trole, qui a occasionnĂ© de nombreuses marĂ©es noires. Outre, la directive Seveso en Europe, il existe, en France, un statut juridique prĂ©cis couvert par la Garantie des catastrophes technologiques : un accident dans une installation dangereuse et plus de 500 logements rendus inhabitables instaurent la publication au Journal officiel d'un arrĂȘtĂ© constatant l'Ă©tat de « catastrophe technologique » et donnent droit Ă  une indemnisation collective sans que chaque victime ait Ă  faire les dĂ©marches individuellement.

Nucléaires

Parmi les catastrophes industrielles survenues dans le domaine de la production d'énergie nucléaire, on peut citer la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, connue pour son impact environnemental et humain, et dans une moindre mesure l'accident nucléaire de Three Mile Island car ce dernier a marqué l'opinion et fait adopter de plus grandes mesures de prudence. Les bombardements nucléaires, en temps de guerre, sont repris dans les catastrophes militaires. En termes d'accident nucléaire, nous pouvons aussi citer l'accident nucléaire de Fukushima au Japon, qui fait partie des conséquences du tsunami engendré par le séisme du 11 mars 2011, de magnitude 9.0.

Transports de personnes

L'utilisation de moyens de transport de passagers s'est dĂ©veloppĂ©e et ceux-ci peuvent ĂȘtre d'importante capacitĂ©. Lorsqu'un accident ou un attentat survient, les consĂ©quences humaines peuvent ĂȘtre dramatiques avec de nombreux morts.

Selon le moyen de transport touché, on parle de catastrophe aérienne, catastrophe ferroviaire ou catastrophe maritime. Il n'existe toutefois pas de terme particulier pour désigner une catastrophe de funiculaire ou de télécabine. Les accidents de la route ne sont généralement pas comptés comme des catastrophes, sauf en cas de circonstances particuliÚres (par exemple, lors d'un carambolage ou d'un accident d'autocar particuliÚrement grave).

Militaires

La catastrophe militaire du 7 dĂ©cembre 1941 a profondĂ©ment changĂ© la perception stratĂ©gique globale de l'amirautĂ© des États-Unis. Cette dĂ©faite par surprise a provoquĂ© une telle rĂ©action que d'aucuns l'identifient rĂ©trospectivement comme une victoire Ă  la Pyrrhus, voire comme la plus grande dĂ©faite japonaise de la guerre.

Il peut ĂȘtre considĂ©rĂ© que toutes les guerres sont par essence des catastrophes, par la mort et la dĂ©solation qu'elles impliquent. Les pertes humaines sont nombreuses, voire gigantesques, gĂ©nĂ©ralement au sein des populations civiles (avec une courte exception europĂ©enne entre la fin de la guerre de Trente Ans et la Seconde Guerre mondiale). L'objet du prĂ©sent paragraphe n'est pas de recenser les innombrables guerres de l'histoire humaine, mais plutĂŽt de s'intĂ©resser aux catastrophes ayant eu pour origine le fait militaire, en temps de guerre comme en temps de paix, et remarquables par leur particularitĂ© ou leur impact Ă  la fois sur les populations et sur l'environnement.

Inondations d'origine militaire

La rupture dĂ©libĂ©rĂ©e de barrages et de digues est une tactique attestĂ©e pour arrĂȘter l'avance de l'adversaire ou lui causer des dommages humains et matĂ©riels. On peut citer:

Autres catastrophes d'origine militaire

Les catastrophes et le droit international humanitaire

Selon les conventions de GenĂšve, protocole additionnel I, 1977, la destruction d'ouvrages civils tels que barrages, digues, centrales nuclĂ©aires est interdite et constitue un crime de guerre si elle est de nature Ă  causer des pertes sĂ©vĂšres Ă  la population civile, ou des dommages graves aux biens civils. Le statut de la Cour pĂ©nale internationale y ajoute les dommages graves et durables Ă  l'environnement naturel. Le principe de proportionnalitĂ© ne tolĂšre de telles attaques que si l'avantage militaire « concret et direct » en est nettement supĂ©rieur Ă  leurs inconvĂ©nients pour les populations civiles et l'environnement[12]. Selon l'article 11 de la Convention relative aux droits des personnes handicapĂ©es, les États prennent, conformĂ©ment aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international, notamment le droit international humanitaire et le droit international des droits de l'homme, toutes mesures nĂ©cessaires pour assure la protection et la sĂ»retĂ© des personnes handicapĂ©es dans les situations de risque, y compris les conflits armĂ©s, les crises humanitaires et les catastrophes naturelles[13]. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies intervient dans les pays en crise pour secourir les populations victimes de guerres ou de catastrophes naturelles ; en aoĂ»t 2022, il estime que 303 millions de personnes dans le monde ont besoin de l'aide humanitaire internationale mais que les dons des États membres ne couvrent qu'un tiers des fonds nĂ©cesaires[14].

Catastrophes Ă©cologiques

ThÚmes non exhaustifs : la fonte de la calotte glaciaire due au réchauffement climatique, la perte de la biodiversité avec la disparition de milliers d'espÚces de végétaux et d'animaux, le trou de la couche d'ozone.

Effets des catastrophes sur l'humain

Selon les cas et les contextes les effets varient de la disparition d'une civilisation ou des peuplements humains plus ou moins localement et plus ou moins durablement, jusqu'à la résilience rapide.

Les anthropologues et sociologues étudient les effets sociaux économiques directs et indirects, immédiats ou différés des catastrophes [15] - [16].

Prévention des catastrophes, réduction des risques, résilience

La double crise mondiale de la biodiversité et du climat est une source de risque accru de catastrophes plus nombreuses, plus graves et plus coûteuses, jugée préoccupante par l'ONU qui a produit une stratégie

Outre le caractÚre plus ou moins fortuit et aléatoire des catastrophes, l'analyse a montré que des vulnérabilités locales accentuent l'impact de celles-ci. Ces vulnérabilités sont géographiques (contexte géologique et configuration du relief et pluies torrentielles exposant par exemple aux risques de séisme, coulée de boue ou tsunami), démographiques (densité de population), urbanistiques et sociales (pauvreté, culture du risque ou impréparation)... entre autres. Une démarche volontariste et communautaire est favorisée par des gouvernements et des grandes organisations humanitaires pour atténuer l'impact physique, économique et moral des catastrophes de tous types.

Monde : Pour notamment faire face aux effets attendus des deux grandes crises mondiales de la biodiversitĂ© et du climat, il existe, sous l'Ă©gide de l'ONU (qui a mis en place une stratĂ©gie dĂ©diĂ©e : United Nations International Strategy for Disaster Reduction), et dans le cadre d’action de SENDAI, de l’Agenda du dĂ©veloppement durable pour 2030 et de l’Accord de Paris sur le climat un forum multi-acteur lancĂ© Ă  GenĂšve, les 5-7 Juin 2007, dit Plateforme mondiale pour la rĂ©duction des risques de catastrophes (Global Platform for Disaster Risk Reduction), qui a tenu sa 6Ăšme confĂ©rence [17] Ă  GenĂšve, avec prĂšs de 5 000 personnes (secteurs publics et privĂ©s, chercheurs, acteurs de la prĂ©vention qui ont pu travailler sur les questions de systĂšmes d'alerte prĂ©coce (cible prioritaire du cadre d’action de SENDAI) dont l’initiative CREWS (Climate risk and early warning systems, lancĂ©e par la France avec l’appui de l’UNDRR, de l’OMM et de la Banque mondiale) fait partie. CREWS vise Ă  aider les pays les plus vulnĂ©rables Ă  se doter de systĂšmes d’alerte prĂ©coce face aux effets du changement climatique. Un des sujets dĂ©licats est celui des rĂ©fugiĂ©s climatiques et des dĂ©placements de population (en 2019, chaque seconde une personne est dĂ©placĂ©e ou doit se dĂ©placer Ă  cause d'une catastrophe ; la plateforme a produit un guide pour la sĂ©rie « Words into action » sur l’application du cadre de SENDAI aux questions relatives aux populations dĂ©placĂ©es[18].

En France, afin de renforcer cette volonté commune de prévention, le ReNass (Réseau national de sécurité sismique) aide et prévient les gouvernements afin de prendre les mesures adéquates prévention et le ministÚre chargé de l'environnement, l'AFD, l'ONERC, Météo France et bien d'autres acteurs travaillent à la prévention des catastrophes climatiques ainsi qu'aux conditions d'une meilleure résilience territoriale (via les PCAET par exemple qui doivent contenir un volet adaptation).

Notes et références

  1. (fr) UNISDR (en), « Terminologie pour la prĂ©vention des risques de catastrophe », sur unisdr.org,
  2. source : société de réassurance Munich Re (évaluation 2009), repris par Actu-Environnement 2010/01/04
  3. Source
  4. Centre de recherche sur l'épidémiologie des désastres (CRED), de l'Université catholique de Louvain (Belgique) et associé à l'Organisation mondiale de la santé, repris par Actu environnement,2010/08/11
  5. « L'ONU appelle Ă  se prĂ©parer aux risques de catastrophes », sur Centre d'actualitĂ©s de l’ONU, (consultĂ© le )
  6. rapport d’évaluation sur la rĂ©duction des risques de catastrophes au niveau mondial (Global Assessment Report on Disaster Risk Reduction)
  7. (Ouvrage de référence : Histoire des choses les plus remarquables advenues en Flandre, Hainaut, Artois et pais circonvoisins depuis 1596 jusqu'à 1674 mise en lumiÚre par le sieur Pierre Le Boucq, gentilhomme valentiennois ; publié avec une notice sur l'auteur et sa famille par Le Chevalier Amédée Le Boucq de Ternas, ancien élÚve de l'école des Chartes, Douai, Imprimerie & Librairie de Mme Veuve Ceret-Carpentier et Ad. Obez, 1857, page 44 de l'original ou 55/407 de Google Books
  8. « Plus de 1 100 morts dans des inondations en Inde », Le Monde, (consulté le )
  9. « Chronologie », dans Bilan PlanÚte 2009, Le Monde hors-série, M01545, p.10
  10. « Éruption du volcan Samalas », sur ipgp.fr (consultĂ© le ).
  11. Roy Gutman et David Rieff (dir.), Crimes de guerre, ce que nous devons savoir, Autrement, 2002, pp. 196-197.
  12. Roy Gutman et David Rieff (dir.), Crimes de guerre, ce que nous devons savoir, Autrement, 2002, pp. 196-197 et 343-344
  13. Article 11, Situation de risque et situations d'urgence humanitaire
  14. « Les appels de fonds humanitaires de l'ONU face à un déficit record », sur rfi.fr, RFI, .
  15. Michael Schmid, « Hendrik Vollmer, The Sociology of Disruption, Disaster and Social Change. Punctuated Cooperation. Cambridge: Cambridge University Press 2013, 276 S., gb., 80,00 € », Soziologische Revue, vol. 39, no 1,‎ , p. 154–157 (ISSN 2196-7024 et 0343-4109, DOI 10.1515/srsr-2016-0020, lire en ligne, consultĂ© le )
  16. Judith Stoner Halpern, « Disaster Planning: More Questions than Answers? », Disaster Management & Response, vol. 3, no 4,‎ , p. 93 (ISSN 1540-2487, DOI 10.1016/j.dmr.2005.08.007, lire en ligne, consultĂ© le )
  17. https://www.unisdr.org/conference/2019/globalplatform/home
  18. 6Úme plateforme mondiale pour la réduction des risques de catastrophes ; La France mobilisée pour améliorer la résilience des territoires face au changement climatique d'aprÚs: ONU 17/05/2019

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Listes

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