Accident de la route
Un accident de la route (ou accident sur la voie publique : AVP, ou en France accident de la circulation) est une collision non intentionnelle, qui a lieu sur le rĂ©seau routier entre un engin roulant (notamment automobile, camion, moto, vĂ©lo) et tout autre vĂ©hicule ou personne ou animal, se dĂ©plaçant ou non, qui engendre au moins des dĂ©gĂąts matĂ©riels, voire des traumatismes ou le dĂ©cĂšs d'une ou plusieurs personnes impliquĂ©es. De nombreux facteurs contribuent aux risques de collision tels que l'Ă©tat de la chaussĂ©e, le volume de circulation, une vitesse de circulation inadaptĂ©e, lâenvironnement routier, la mĂ©tĂ©orologie, l'expĂ©rience du conducteur mais aussi son comportement et son Ă©tat physique.
Selon l'OMS, les accidents de la route dans le monde tuent chaque année environ 1,3 million de personnes et font de 25 à 50 millions de blessés. Il s'agit en outre de la premiÚre cause de décÚs chez les jeunes ùgés de 15 à 29 ans[1] et de la premiÚre cause d'état de stress post-traumatique (ESPT)[2].
Les accidents sont la cause de coĂ»ts sociaux et d'assurances importants alors que la plupart des accidents de la route peuvent ĂȘtre classĂ©s dans la catĂ©gorie des accidents Ă©vitables et des dĂ©cĂšs Ă©vitables[3], que l'on cherche Ă rĂ©duire par la prĂ©vention, notamment au moyen de rĂšgles de sĂ©curitĂ©, la formation, l'amĂ©lioration technique des vĂ©hicules et des rĂ©seaux d'infrastructures, et un changement des comportements.
DĂ©finitions
Afin de faciliter les comparaisons internationales, des pays ont cherché à adopter des méthodes harmonisées ou comparables de quantifications des accidents. Il s'agit notamment de comptabiliser les blessés et les tués.
En France, le comitĂ© interministĂ©riel de la sĂ©curitĂ© routiĂšre (CISR) du a adoptĂ© le principe dâune harmonisation des dĂ©finitions de la gravitĂ© retenues dans le fichier national des accidents corporels avec celles adoptĂ©es par ses principaux voisins europĂ©ens.
La loi du relative Ă la politique de santĂ© publique, et notamment son article 28, renvoyait ainsi Ă un arrĂȘtĂ© futur sur les conditions d'Ă©laboration des statistiques. Cet arrĂȘtĂ© a Ă©tĂ© pris le [4]. Il prĂ©cise les dĂ©finitions suivantes.
Accident corporel
Un accident corporel (mortel et non mortel) de la circulation routiĂšre est un accident qui :
- provoque au moins une victime, câest-Ă -dire un usager ayant nĂ©cessitĂ© des soins mĂ©dicaux ;
- survient sur une voie ouverte Ă la circulation publique ;
- implique au moins un véhicule.
Usagers
Un accident corporel implique un certain nombre dâusagers. Parmi ceux-ci, on distingue :
- les indemnes : impliquĂ©s non dĂ©cĂ©dĂ©s et dont lâĂ©tat ne nĂ©cessite aucun soin mĂ©dical ;
- les victimes : impliquées non indemnes.
Parmi les victimes, on distingue :
- le conducteur du VTM (vĂ©hicule terrestre Ă moteur) lui-mĂȘme, non protĂ©gĂ© par la Loi Badinter de 1985, sur les accidents de la route, c'est-Ă -dire que ses propres fautes peuvent lui ĂȘtre reprochĂ©es par l'assurance pour refuser l'indemnisation de ses prĂ©judices corporels ;
- les passagers victimes du VTM, qui sont tous des victimes protégées par la Loi Badinter. En cas de décÚs, l'indemnisation est transmise aux ayants droit (famille) ;
- les piétons victimes, et les cyclistes victimes ne sont pas considérés comme des VTM et à ce titre seront systématiquement protégés par la Loi Badinter en cas d'accident avec un VTM qui sera considéré automatiquement fautif.
Parmi les blessés, on distingue :
- les blessés hospitalisés : victimes admises comme patients dans un hÎpital plus de 24 heures ;
- les blessĂ©s lĂ©gers : victimes ayant fait lâobjet de soins mĂ©dicaux mais nâayant pas Ă©tĂ© admises comme patients Ă lâhĂŽpital plus de 24 heures ;
- le conducteur et les éventuels passagers (plus ou moins vulnérables selon qu'ils soient adultes ou enfants, protégés ou non par une ceinture de sécurité ou un coussin gonflable de sécurité (« airbag »).
Les notions de « blessĂ© lĂ©ger » (blessĂ© dont lâĂ©tat nĂ©cessite entre zĂ©ro et six jours dâhospitalisation ou un soin mĂ©dical) et de « blessĂ© grave » (blessĂ© dont lâĂ©tat nĂ©cessite plus de six jours dâhospitalisation), en vigueur jusque fin 2004 ont disparu. On parle de « blessĂ© hospitalisĂ© » (victime admise comme patient dans un hĂŽpital plus de 24 heures) et de « blessĂ© non hospitalisĂ© » (victime ayant fait lâobjet de soins mĂ©dicaux mais nâayant pas Ă©tĂ© admis comme patient Ă lâhĂŽpital plus de 24 heures). Pour les indemnes, ils sont considĂ©rĂ©s comme des impliquĂ©s dans lâaccident et non des victimes.
Le tué
Avant 2005, la dĂ©finition du « tuĂ© » en France Ă©tait la victime dĂ©cĂ©dĂ©e sur le coup ou dans les six jours aprĂšs lâaccident. En 2008, il sâagit de la victime dĂ©cĂ©dĂ©e sur le coup ou dans les trente jours qui suivent lâaccident. Le suivi des dĂ©cĂšs Ă 30 jours n'est pas encore correctement organisĂ© Ă l'Ă©chelle de l'ensemble des hĂŽpitaux français.
Facteur de correction
Lorsque le nombre de tuĂ©s n'est pas mesurĂ© Ă 30 jours, un facteur de correction peut ĂȘtre appliquĂ© pour standardiser la donnĂ©e en prenant en compte les personnes tuĂ©es aprĂšs l'accident des suites des blessures survenues lors de l'accident. En 2008/2009, il est estimĂ© que 76 % des tuĂ©s Ă 30 jours le sont sur le premier jour de l'accident, ce qui permet d'estimer le nombre de tuĂ©s Ă 30 jours, en multipliant le nombre de personnes tuĂ©es sur le premier jour de l'accident par un facteur correctif de 1,30[5].
La gravitĂ© dâun accident
Elle peut faire l'objet d'un relevĂ© objectif pour les dĂ©gĂąts matĂ©riels et des blessures ou situation de vie ou de mort (constat des consĂ©quences, dont administratives et mĂ©dico-lĂ©gales), mais pour le conducteur, pour les autres victimes, pour les tĂ©moins ou les proches le jugement portĂ© sur la gravitĂ© et l'importance des consĂ©quences diffĂ©rĂ©es ou connexes de lâaccident est aussi en grande partie subjectif, et ne peut se rĂ©sumer aux consĂ©quences matĂ©rielles et biologiques[6] - [7] ; il sâĂ©tend Ă toutes les effets psychologiques chez toutes les personnes ayant un lien direct ou potentiel Ă l'accident[8].
Causes
Une et le plus souvent des causes multiples sont identifiées lorsqu'une collision survient sur la voie publique.
Causes générales
Il existe des causes externes, et gĂ©nĂ©rales : mauvais Ă©tat des routes, trop nombreux vĂ©hicules, ou Ă©vĂ©nements mĂ©tĂ©orologiques (fortes pluies, brouillardsâŠ). Ces causes sont d'autant plus accidentogĂšnes qu'elles sont exceptionnelles ou que le conducteur n'y est pas prĂ©parĂ© ou habituĂ©. Mais l'analyse est loin d'ĂȘtre Ă©vidente puisqu'Ă l'inverse, on constate dans certains cas une recrudescence des accidents par beau temps du fait de l'augmentation du trafic routier et de l'attitude des usagers[9].
Causes et risques liés au conducteur et à son comportement
Plusieurs facteurs de risques sont identifiés par les statistiques.
Le sexe du conducteur
Les accidents corporels et notamment accidents graves concernent plus souvent des hommes[10] - [11]. Par exemple en France en 2001, malgrĂ© d'importants efforts de prĂ©vention et l'amĂ©lioration de la sĂ©curitĂ© des vĂ©hicules 7 720 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es par accident de la route. 75 % des morts Ă©taient de sexe masculin et 65 % des 153 945 blessĂ©s Ă©taient des hommes soit un rapport dâincidences hommes/femmes de 3,1 pour la mortalitĂ© et de 1,7 pour la morbiditĂ©[10] ; « La lĂ©talitĂ© et la frĂ©quence des blessures graves chez les survivants sont supĂ©rieures chez les hommes pour les principales catĂ©gories dâusagers (automobilistes, deux-roues motorisĂ©s, cyclistes, piĂ©tons), aprĂšs ajustement sur les circonstances de lâaccident et lâĂąge des victimes. Les hommes sont plus sĂ©vĂšrement blessĂ©s pour toutes les rĂ©gions corporelles et conservent plus souvent des sĂ©quelles graves »[10].
La catégorie sociale du conducteur
D'aprÚs des études menées en France, les catégories sociales favorisées sont sous-représentées dans les statistiques des accidents de la route, quand les catégories ouvriÚres sont sur-représentées (22,1 % des morts sur la route en 2007 alors qu'ils représentaient 13,8 % de la population). Si les jeunes sont sur-représentés parmi les morts de la route, cela pourrait s'expliquer en partie parce que le groupe social ouvrier est le plus jeune. Ainsi, la précarisation des classes populaires pourrait par exemple expliquer l'augmentation de la mortalité routiÚre à partir de 2014 en France, quand elle n'avait cessé de décroßtre depuis 1972[12].
L'Ăąge du conducteur
L'ùge du conducteur a une influence sur le degré de perception du risque[13] - [14] et sur le type d'accident et le niveau de gravité pour le conducteur.
Les jeunes et tout particuliÚrement les jeunes hommes sont plus susceptibles de prendre des risques, y compris dans la recherche de sensations fortes ou nouvelles, l'alcoolisation[15] ou la prise de drogues[16] et pour avoir une attitude favorisant la prise de risque, face à la vitesse notamment[17], ce qui a des conséquences en matiÚre d'accidentologie[18].
Avec l'allongement de la durĂ©e de vie moyenne, et un accĂšs plus facile Ă l'automobile dans la plupart des pays riches, les seniors sont « de plus en plus prĂ©sents sur les routes avec une habitude de conduite qui augmente, notamment chez les conductrices », et s'ils font moins de kilomĂštres qu'un conducteur moyen, tout en ayant des « stratĂ©gies de compensation, par exemple en Ă©vitant de conduire dans des conditions difficiles ou en roulant moins vite que les autres » leurs accidents sont plus graves sur le plan des risques de blessures et de la mortalitĂ© par personne, car ils sont plus fragiles et vulnĂ©rables. Les statistiques montrent qu'ils sont « surimpliquĂ©s dans les accidents dâintersection avec des problĂšmes de dĂ©tection et dâestimation dans la tĂąche de conduite ». Cependant, « le surrisque dâaccident par kilomĂštre, observĂ© il y a quelques annĂ©es chez les seniors, tend Ă diminuer, voire Ă disparaĂźtre si lâon contrĂŽle lâeffet du kilomĂ©trage annuel parcouru »[19].
L'état de santé du conducteur
L'Ă©tat de santĂ© du conducteur, ou l'addiction Ă l'alcool[20] ou Ă des produits stupĂ©fiants ou encore la prise de certains mĂ©dicaments (sĂ©datifs et anxiolytiques notamment) a aussi une grande incidence sur les facteurs de risque et la gravitĂ© des accidents. Ă titre d'exemple, aprĂšs des efforts de sensibilisation et une rĂ©glementation plus sĂ©vĂšre au QuĂ©bec, « de 1991 Ă 1999, la proportion de conducteurs prĂ©sentant une alcoolĂ©mie supĂ©rieure Ă 80 mg a chutĂ© de 50 % », cependant au dĂ©but des annĂ©es 2000, « la conduite sous lâinfluence de lâalcool est encore associĂ©e Ă environ 30 % des dĂ©cĂšs, 18 % des blessĂ©s graves et 5 % des blessĂ©s lĂ©gers »[20]. Un veuvage rĂ©cent est aussi un facteur aggravant le risque d'accident[21].
Chez les femmes enceintes, le second trimestre de la grossesse peut aussi ĂȘtre un facteur d'augmentation des accidents[22].
Source ETSC[23]. |
Une étude finlandaise considÚre que les trois principaux de problÚme de santé lié aux accidents mortels sont :
Le degrĂ© de surestimation des capacitĂ©s du conducteur par lui-mĂȘme
L'ĂȘtre humain peut ĂȘtre inconsciemment soumis Ă de nombreux biais cognitifs et de perception (qui en matiĂšre de risques d'accident routier, pourraient ĂȘtre encouragĂ©s par l'abondante publicitĂ© sur les vĂ©hicules et par certains films oĂč les conducteurs semblent invulnĂ©rables), avec des nuances marquĂ©es selon le sexe, l'Ăąge et l'expĂ©rience[24].
Les psychologues ont montrĂ© qu'au XXe siĂšcle en Occident, quand un individu se compare Ă autrui, il estime presque toujours (et gĂ©nĂ©ralement Ă tort) ĂȘtre plus compĂ©tent que les autres[25] - [26] - [27] et il pense aussi faire plus dâefforts[28] pour Ă©viter ou ne pas provoquer de situations ou d'Ă©vĂ©nements indĂ©sirables.
Ce biais socio-psychologique nommĂ© biais d'optimisme[29] - [30] semble ancrĂ© dans la plupart des pays dâAmĂ©rique du Nord et dâEurope. Il s'agit d'une croyance individuelle trĂšs rĂ©pandue faisant que « la majoritĂ© des automobilistes se considĂšrent moins exposĂ©s au risque dâaccident qu'autrui »[31] - [32]. Cette croyance peut ĂȘtre mesurĂ©e en demandant Ă des personnes dâĂ©valuer leur propre risque de rencontrer un Ă©vĂ©nement nĂ©gatif en comparaison Ă celui dâautrui[32]. Cette croyance est plus ou moins intense selon les automobilistes et leur histoire personnelle et de conducteur. Certains se pensent presque invulnĂ©rables car protĂ©gĂ©s par un vĂ©hicule solide et dotĂ© de moyens performants de freinage (ABS) et de protection et/ou parce qu'ayant une trĂšs grande confiance en eux. La plupart des gens s'estiment plus compĂ©tents ou prudents qu'autrui quand ils conduisent, et s'estiment assez bon conducteur pour conduire sans danger (« capacitĂ© perçue ») et ĂȘtre en mesure dâĂ©viter lâaccident (« contrĂŽle subjectif »), bien que certains reconnaissent commettre des infractions.
D'autres ont plus ou moins l'impression d'avoir tirĂ© des leçons de prudence quand ils ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© impliquĂ©s en tant que conducteurs ou en tant que passagers dans un ou plusieurs accidents (« expĂ©rience directe de lâaccident ») ou connaissent des proches ou gens de leur entourage ayant Ă©tĂ© accidentĂ©s (« expĂ©rience indirecte de lâaccident »), ou encore « considĂšrent que la situation Ă juger est une cause frĂ©quente dâaccident (frĂ©quence perçue de lâoccurrence de lâaccident) ». Une Ă©valuation ainsi biaisĂ©e et irrĂ©aliste (dans le sens d'une surestimation de ses propres compĂ©tences de conducteur) semble fortement impliquĂ©e dans le risque d'accident chez les automobilistes[25] - [33] - [34] - [35]. On pourrait penser que chaque conducteur tire les leçons de ses accidents, mais la littĂ©rature scientifique a produit des rĂ©sultats divergents de l'expĂ©rience individuelle sur lâ« optimisme comparatif »[34] - [36]. Par exemple des auteurs concluent Ă un faible lien voire Ă une absence de lien entre les antĂ©cĂ©dents dâaccidents et lâoptimisme comparatif[37] - [38] - [39] ; d'autres concluent Ă un lien nĂ©gatif[40] - [41] ou trouvent un lien positif[42].
« Les automobilistes qui ont Ă©tĂ© impliquĂ©s dans un ou plusieurs accidents en tant que conducteurs ou en tant que passagers, comparĂ©s Ă ceux qui nâen ont pas eu, pourraient manifester davantage dâoptimisme comparatif si, depuis leur expĂ©rience, ils ont modifiĂ© leur comportement dans le sens dâun plus grand respect du code de la route ou de lâadoption de prĂ©cautions de sĂ©curitĂ© »[6].
Quand un accident s'est produit il y a longtemps, ses effets de renforcement de la prudence peuvent se réduire[43].
Consommation de stupéfiants
- Stupéfiants en France
En France, un conducteur est sous l'emprise de stupéfiants dans 22% des accidents mortels qui tuent 752 personnes chaque année[44].
« En 2019, dâaprĂšs le fichier BAAC, au minimum 494 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es dans un accident avec stupĂ©fiants. Elles reprĂ©sentent 23 % des personnes tuĂ©es dans les accidents mortels dont le rĂ©sultat du test est connu. ExtrapolĂ© sur lâensemble des accidents, il est estimĂ© que 731 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es en 2019 dans un accident impliquant un conducteur sous l'emprise de stupĂ©fiants, contre 749 en 2018. »
â La sĂ©curitĂ© routiĂšre en France - bilan 2019 - ONISR
Le taux d'accident mortel avec usage de stupéfiant est un taux moyen. Ce taux est plus élevé chez les cyclomotoristes (36%) et le week-end ou la nuit (30%)[45].
En Europe, les conducteurs positifs au THC ont un risque d'accident une à trois fois supérieur à celui d'un conducteur sobre, au point que l'accident de la route est l'un des principaux risques auxquels sont confrontés les consommateurs de cannabis[46].
- Stupéfiants dans le monde
à l'échelle mondiale, environ 39 600 personnes sont tués par l'utilisation de drogue sur la route en 2013 dont la moitié par les amphétamines, et un cinquiÚme par le cannabis[47].
Sous l'effet d'un usage rĂ©cent de cannabis, les conducteurs ont un risque dâaccident de la route doublĂ©, et un risque d'accident mortel encore plus important[46].
- Stupéfiants et alcool
La prise conjointe de cannabis et d'alcool augmente le risque de maniĂšre trĂšs importante[46], multipliant par prĂšs de 30 le risque dâavoir un accident mortel[48].
Effet de la vitesse
La formule empirique de Göran Nilsson mettrait en évidence une relation entre le nombre d'accidents et la vitesse réellement pratiquée par les conducteurs. Elle se vérifie expérimentalement en mesurant la vitesse des véhicules et le nombre d'accident sur deux périodes de temps, par exemple à la suite d'un changement de la limitation de vitesse[49].
accident aprĂšsaccident avant = (vitesse aprĂšsvitesse avant)2
DĂ©nombrement statistique
Les accidents de la route tuent 1,3 million de personnes dans le monde chaque année, et en blessent 40 fois plus[50]. Plus de 90 % des décÚs surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, qui ne comptent que 48 % des véhicules immatriculés dans le monde. Le record du monde est détenu par la Russie avec 12 accidents pour 10 000 voitures et 35 000 morts par an[51].
La mortalité routiÚre varie selon les zones géographiques; la mortalité la plus forte se trouve en Afrique (26,6 tués pour 100 000 habitants en moyenne), et la plus faible en Europe (9,3 pour 100 000 habitants en moyenne)[52].
à l'échelle mondiale, selon l'OMS, les accidents de la route sont la principale cause de mortalité chez les 5-29 ans[52].
La proportion de piétons et cyclistes tués est de 44 % en Afrique[52].
Tendances
En France mĂ©tropolitaine, pour l'annĂ©e 2005, il a Ă©tĂ© dĂ©nombrĂ© 4 990 tuĂ©s et 105 006 blessĂ©s selon le bilan provisoire de la SĂ©curitĂ© routiĂšre, soit respectivement une baisse de â4,6 % et de â3,4 % par rapport Ă 2004. En 2007, 4 620 tuĂ©s et 103 201 blessĂ©s ont Ă©tĂ© comptabilisĂ©s pour 81 272 accidents corporels.
En 2008, sur 76 767 accidents corporels, 4 443 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es et 96 905 blessĂ©es Ă la suite d'un accident de la route en France mĂ©tropolitaine. Sur cette mĂȘme annĂ©e, 2 800 enfants piĂ©tons ont Ă©tĂ© blessĂ©s dans un accident de la circulation et 35 ont Ă©tĂ© tuĂ©s[53].
Entre 1972 et 2010, le nombre de tués sur les routes de France a été divisé par 4, passant de plus de 18 000 victimes en 1972 à 3 994 victimes en 2010[54].
En 2019, 3 500 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©s sur la route[55], un chiffre semblable au six annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. Au Royaume-Uni, il y a eu 1926 morts[56] la mĂȘme annĂ©e...
MĂ©thodologies statistiques
Les comparaisons internationales ou inter-rĂ©gionales doivent se faire en gardant en mĂ©moire les diffĂ©rences structurelles (taille du pays, densitĂ© et qualitĂ© du rĂ©seau routier, population notamment) et socio-Ă©conomiques (composition du parc, prĂ©sence de trafic international et touristique, comportement des usagers, notamment). Le nombre seul de tuĂ©s ou de blessĂ©s n'est pas suffisant et d'autres taux indicateurs ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s. Le nombre de tuĂ©s peut ainsi ĂȘtre ramenĂ© Ă la population (par 100 000 habitants ou par millions), au nombre de passagers, aux vĂ©hicules-kilomĂštres parcourus[57] , au nombre de vĂ©hicules immatriculĂ©s ou de permis de conduire. Traditionnellement, en Europe le taux de mortalitĂ© fait plutĂŽt rĂ©fĂ©rence Ă la population, et aux Ătats-Unis aux vĂ©hicules-kilomĂštres parcourus.
En Grande-Bretagne, le ministÚre des Transports publie les statistiques d'accident de la route de chaque type de voiture. Ces statistiques permettent de classer les voitures les plus dangereuses et les plus sûres selon le pourcentage de victimes et un indice de gravité.
En France, lâObservatoire national interministĂ©riel de la sĂ©curitĂ© routiĂšre (ONISR) Ă©dite chaque annĂ©e un document dâinformation permettant de connaĂźtre lâĂ©volution des accidents de la route en France.
Faits marquants et statistiques
20 % des accidents mortels en Europe pourraient ĂȘtre attribuĂ©s Ă la fatigue ou Ă l'endormissement, lequel peut ĂȘtre liĂ© Ă la fatigue, mais aussi Ă l'alcool, au cannabis et/ou Ă la prise de certains mĂ©dicaments (sĂ©datifs, anxiolytiquesâŠ)[58]. La combinaison psychotrope + alcool peut encore aggraver le risque[59]. Une Ă©tude publiĂ©e en 1994 a montrĂ© Ă l'Ă©poque que sur un Ă©chantillon de 383 conducteurs responsables d'accidents de la route aprĂšs avoir consommĂ© de l'alcool, 52 avaient dans le sang des traces de benzodiazĂ©pines (diazĂ©pam, nordazĂ©pam, et bromazĂ©pamâŠ) et 31 des traces de cannabinoĂŻdes[59].
Les hommes ont en moyenne beaucoup plus d'accidents que les femmes : 3,5 fois plus d'accidents pour les hommes en Allemagne selon une Ă©tude de l'universitĂ© de Greifswald. Les hommes sont en outre impliquĂ©s dans les accidents les plus mortels, trois fois plus d'accidents mortels pour les hommes dans les pays de l'OCDE[60], taux de dĂ©cĂšs de 70 % en plus pour les hommes aux Ătats-Unis, en tenant compte du kilomĂ©trage parcouru.
En 1966, 52 500 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©s aux Ătats-Unis et 12 277 en France. Le nombre de blessĂ©s est respectivement pour ces deux pays de 1 900 000 et 288 204 personnes[61].
Aux Ătats-Unis, en 2008 la mortalitĂ© rurale (20 987 tuĂ©s) Ă©tait plus importante que la mortalitĂ© urbaine (16 218 tuĂ©s). La tendance s'inverse en 2017 : la mortalitĂ© urbaine (19 038 tuĂ©s) dĂ©passe la mortalitĂ© rurale (17 216 tuĂ©s)[62].
Mortalité dans quelques pays
Suivant les mĂ©thodes statistiques, la mortalitĂ© routiĂšre peut ĂȘtre comptĂ©e en taux absolu, par cent mille ou million d'habitants, ou par milliard de vĂ©hicules-kilomĂštres estimĂ©s parcourus.
En 2016, la mortalitĂ© routiĂšre est Ă trois morts par milliard de vĂ©hicules-kilomĂštres estimĂ©s parcourus en NorvĂšge, 4,2 en Allemagne, 5,1 au Canada, 5,2 en Australie, 5,8 en France, et 7,3 aux Ătats-Unis[63].
Politiques publiques
RĂ©solutions politiques
Certaines résolutions politiques, par exemple au niveau de l'ONU, demandent une réduction de moitié de la mortalité au niveau mondial dans la décennie[64], notamment dans le cadre de l'objectif de développement durable de santé.
DĂ©veloppement de systĂšme anti-collision
Un systÚme anti-collision est un systÚme de sécurité active conçu pour réduire la gravité des accidents ou les éviter.
Prévention et sécurité routiÚres
Différents acteurs concernés par les nuisances causées par les accidents, comme des associations citoyennes, des gestionnaires de voiries, des pouvoirs public ou des associations d'automobilistes ou des sociétés d'assurances cherchent à réduire le risque routier, en réduisant les comportements à risques, notamment par des actions de communication, de prévention, de formation et d'information.
Coûts pour la société
En 2016, selon un rapport de l'Observatoire national interministĂ©riel de la sĂ©curitĂ© routiĂšre (ONISR), les accidents de la route ont coĂ»tĂ© au total prĂšs de 50 milliards d'euros en France, soit 2,2 % du PIB. La part Ă la charge de l'Ătat français est de 38,3 milliards d'euros â « La majeure partie de l'argent public s'Ă©tant Ă©vaporĂ©e dans les hospitalisations, souvent longues et onĂ©reuses, des victimes, soit 22 milliards d'euros. Onze autres milliards sont, en outre, partis au titre de la mortalitĂ© »[65]. Le reste â « comme le coĂ»t pour les assurances, les frais funĂ©raires ou encore des coĂ»ts immatĂ©riels et la perte de production estimĂ©e » est pris en charge par des tiers[66].
Cadre légal
Droit pénal
En droit pĂ©nal canadien, les dĂ©cĂšs sur la route sont gĂ©nĂ©ralement traitĂ©s sous l'angle de la nĂ©gligence pĂ©nale, au sens de l'arrĂȘt R. c. Beatty[67] de la Cour suprĂȘme, lequel implique « un Ă©cart marquĂ© par rapport Ă la norme de diligence que respecterait une personne raisonnable ». Ă titre d'exemple, dans l'affaire ClĂ©ment Ouimet, les procureurs n'ont pas portĂ© d'accusations car ils n'Ă©taient pas convaincus de l'Ă©cart marquĂ© du conducteur[68].
Droit civil québécois
Il existe un régime de responsabilité sans égard à la faute au Québec pour les accidents de la route, en vertu de l'article 83.57 de la Loi sur l'assurance automobile[69].
Common law canadienne
En common law canadienne, porter la ceinture de sécurité a des incidences importantes sur les assurances. Le conducteur a une obligation de diligence de prendre des mesures raisonnables pour prévenir les blessures prévisibles[70].
Droit français
En France, avant le 5 juillet 1985, selon que la victime était ou non liée à l'auteur de l'accident, c'était les rÚgles de la responsabilité contractuelle ou délictuelle qui s'appliquaient aux accidents de la route, notamment le régime de la responsabilité du fait des choses, en particulier son article 1242 alinéa 1er[71] - [72].
Ă l'invitation de la doctrine[73] et de la jurisprudence[74], la Loi tendant Ă l'amĂ©lioration de la situation des victimes d'accidents de la circulation et Ă l'accĂ©lĂ©ration des procĂ©dures d'indemnisation, dite Loi Badinter de 1985 du nom de Robert Badinter, Garde des Sceaux est adoptĂ©e par le Parlement français puis promulguĂ©e le 5 juillet 1985. Elle s'applique aux accidents de la circulation impliquant un vĂ©hicule terrestre Ă moteur Ă©voluant sur le sol sans ĂȘtre liĂ© Ă une voie ferrĂ©e[75]. Applicable aux instances en cours au moment de son adoption, elle ne l'est pas Ă l'Ă©tranger[76].
Au sein des Ătats signataires[77], la Convention sur la loi applicable en matiĂšre d'accidents de la circulation routiĂšre du de la ConfĂ©rence de La Haye (HCCH) est applicable[78].
SĂ©quelles psychologiques
Un accident sérieux qui laisse des personnes indemnes peut occasionner des séquelles psychologiques, comme le syndrome de stress post-traumatique (SSPT)[79].
Notes et références
- « Principaux repÚres sur les accidents de la route », sur OMS (who.int) (consulté le ).
- CĂ©cile Faure et al., « IntĂ©rĂȘt dâun outil de dĂ©pistage infirmier dâun Ă©tat de stress post-traumatique (ESPT) aprĂšs un accident de la voie publique (AVP) : Ă©tude DEPITAC », European Psychiatry, Elsevier, vol. 30, no 8,â , S126-S127 (DOI 10.1016/j.eurpsy.2015.09.246).
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Annexes
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- Louis Lareng, Paul Francheterre et Bruno Vanehuin, Accident : premiers secours, Wattignies (47 rue de la Barre, 59139), , 63 p. (ISBN 2-910725-02-2, BNF 35763895)
Articles connexes
- Accident de la route en Europe
- Accident de la route en France
- Assurance automobile en France
- Loi tendant à l'amélioration de la situation des victimes d'accidents de la circulation et à l'accélération des procédures d'indemnisation (dite « Loi Badinter »)
- Collision frontale
- MĂ©decine d'urgence, Traumatologie routiĂšre, Premiers secours sur la route, Prompt secours routier
- Liste des pays par taux de mortalité routiÚre
- Prévention et sécurité routiÚres, peinture routiÚre
- Accident avec perturbation du mouvement
Liens externes
- Ressources relatives à la santé :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en) « European Road Safety Observatory »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), sur Commission européenne (consulté le ) base de données européenne.
- (en) « FARS Encyclopedia », sur FARS (consulté le ) base de données américaine FARS (fatality analysis reporting system).
- « Risques routiers », sur INRS, (consulté le ).