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Accident de la route en France

Un accident de la route ou accident de la circulation est entendu comme une collision non voulue, non prĂ©vue et mal anticipĂ©e d'au moins un engin roulant avec une chose, un animal ou une personne sur une voie publique ou privĂ©e ouverte Ă  la circulation. En France, plus de 50 000 accidents corporels sont recensĂ©s chaque annĂ©e par l’Observatoire national interministĂ©riel de la sĂ©curitĂ© routière (ONISR) et les compagnies d'assurance indiquent que sont dressĂ©s 1,8 million de constats amiables durant la mĂŞme pĂ©riode. Compte-tenu de l'absence de signalement d'un grand nombre d'Ă©vĂ©nements mineurs n'ayant que des consĂ©quences matĂ©rielles individuelles, il est impossible d'estimer prĂ©cisĂ©ment le nombre total d'accidents de la route.

La lutte contre ce phénomène est prise en charge au niveau national par les pouvoirs publics à travers la délégation à la sécurité routière, grâce à l'éclairage d'un document d'information édité annuellement par l'ONISR faisant la synthèse des principales données de l'accidentologie en France. Ces enquêtes statistiques ont montré que s'agissant des accidents mortels, le comportement humain est mis en cause dans la plupart des cas, mais que la voirie, l'environnement ou le véhicule peuvent aussi avoir une implication significative .

Automobile accidentée dans le Nord en 2005.

Historique des accidents

Le fardier de Cugnot, premier véhicule automobile (1771).

Le premier accident notifiĂ© d'un vĂ©hicule automobile fut celui du fardier de Cugnot. Selon les tĂ©moignages et correspondances, ce premier accident a lieu en avril 1770, mais le lieu exact Paris ou Vanves n'est pas connu. L'engin peu maniable — mais aussi peu rapide — percuta un mur Ă  la suite d'« un virage mal nĂ©gociĂ© ». Sa vitesse fut estimĂ©e Ă  4 km/h, il n'y eut aucun blessĂ©, mais l'engin fut dĂ©truit sous le choc. MĂŞme si le lieu et la date exacte changent, l'Histoire officielle a retenu que la somme importante de 20 000 livres fut allouĂ©e Ă  Cugnot et Gribeauval pour qu'ils puissent reconstruire un nouveau vĂ©hicule, prouvant ainsi sa destruction accidentelle[1].

Il y avait cependant de nombreux accidents de la circulation du temps de Cugnot ; Paris comptait déjà de nombreuses victimes dues à la présence des véhicules hippomobiles comme en témoigne un « appel à témoins » du publié dans le Journal de Paris et qui relate un accident de la circulation survenu dans le quartier des Halles (rue de la Platière) à Paris. Cet appel, paru sous la forme d'un courrier adressé au journal, décrit un accident entre une charrette et un cabriolet et se présente sous la forme d'une simple demande de réparation des torts causés au tiers par le responsable de l'accrochage lui-même[2].

Ce même journal relate dans son édition du , un accident mortel, suivi de ce que l'on dénommerait aujourd'hui un délit de fuite (délit qui ne semblait pas exister à l'époque). L'auteur de l'homicide, le conducteur d'une voiture de maître a renversé « un malheureux étranger et lui a écrasé la tête » et n'a jamais été retrouvé, mais fait curieux, des rumeurs non fondées accusèrent une aristocrate. Un élan de générosité populaire lancé à la suite de l'article permit d'aider financièrement la famille éprouvée. Le , ce journal décrit, avec force détails, la mort d'un enfant écrasé par un « mauvais carrosse de remise », au coin de la rue de la Chaussée d'Antin et de la rue de Caumartin, accident survenu le mardi 23 à six heures et demie du soir, prouvant ainsi que dans ce type de faits divers, la presse savait déjà être précise[3].

Spécificités françaises

Véhicule accidenté sur une route départementale en France.

La France, Ă  population comparable, dispose d'un rĂ©seau routier plus Ă©tendu que ceux de l'Allemagne, de l'Italie ou du Royaume-Uni. MĂŞme si son rĂ©seau routier voit passer de nombreux vĂ©hicules Ă©trangers en raison de la situation gĂ©ographique de la France, la circulation y est moins dense, ce qui selon l'ONISR favorise des vitesses supĂ©rieures, et des accidents plus graves. La mortalitĂ© routière se trouve dans la moyenne des pays de l'Union EuropĂ©enne en 2017, mais elle se caractĂ©rise par une mortalitĂ© surreprĂ©sentĂ©e en zone rurale, ainsi que de jour et sous la pluie[4]. Un automobiliste habitant en zone rurale a 1,5 fois plus de risques d’être tuĂ© qu’un habitant d’une agglomĂ©ration moyenne (de 20 000 Ă  100 000 habitants), et 2,7 fois plus qu’un habitant d’une grande agglomĂ©ration (plus de 100 000 habitants).

Spécificités sociales

Sur une annĂ©e, parmi le total des tuĂ©s, les accidents domicile-travail ont tuĂ© 359 personnes. Les accidents lors de dĂ©placements professionnels ont tuĂ© 124 personnes[5]. En 2018, 500 Français sont morts dans des accidents de la route dans le cadre de leur activitĂ© professionnelle, dont les trois quarts sur le trajet entre leur domicile et leur travail et un quart lors d’un trajet professionnel. Ces accidents sont essentiellement causĂ©s par la fatigue[6].

Ces tués sur le trajet du travail représentent en 2007, 28% des accidents pour les ouvriers et 31% des accidents pour les employés[7]. Les tués lors des accidents de trajet sont également comptés par Ameli parallèlement aux accidents du travail en France pour mesurer la Santé et sécurité au travail.

Les ouvriers reprĂ©sentent 22,1% des 3 239 personnes dĂ©cĂ©dĂ©es sur la route en 2007[7].

Les cadres supérieurs, bénéficiant plus souvent de véhicules plus haut de gamme dotés d'une sécurité accrue — notamment avec des airbags et des habitacles renforcés — sont plus nombreux à survivre et occupent de ce fait une part importante des comparutions pour homicide routier[7]. Ces homicides peuvent mener à des peines de prison, les juges pouvant cependant faire preuve de clémence envers les déférés ayant une vie de famille[7].

En France l'accident de la route représente le danger numéro 1 au travail[8].

Spécificités géographiques

La mortalité routière française se produit pour 7% dans l'Outre-mer habitée — comprenant, DROMs, COM et Nouvelle-Calédonie — qui ne compte que 4% de la population, en 2018.

L'insécurité routière en Outre-mer est différente de celle se trouvant en métropole en raison d'un contexte différent : mobilité, démographie, relief, réseau routier, climat, équilibre jour/nuit, pratiques locales, différences sociales et culturelles, même si par d'autres aspects les problématiques partagent des enjeux communs[9].

Sinon, 71% de la mortalité routière se concentre dans des territoires dits ruraux[alpha 1] qui regroupent 51% de la population française, en 2020[10]. 70% de cette mortalité routière dite rurale se produit sur route départementale, 14% sur voie communale, 8% sur route nationale et 7% sur autoroute, en 2020[10].

Causes des accidents

Des enquêtes statistiques menées en France entre 1983 et 2004 ont montré que dans 90 % des accidents mortels le comportement humain est en jeu ; dans 50 % des accidents mortels l’infrastructure est en jeu ; dans 30 % des accidents mortels les facteurs liés aux véhicules sont en cause[11].

Si l'actualité de ces données n'est pas assurée en raison de la réduction du nombre de morts, de l'ordre de 40 % entre 1993 et 2004 et de 40 % entre 2005 et 2015, les causes d'accidents restent multiples :

Facteurs humains, véhicule, conditions de circulation, état de la route, obstacles (35 % des tués), conditions météorologiques, etc.[12]. Mais ce sont les facteurs humains qui sont en tête dans la majorité des accidents corporels (dans 90 % des cas)[12]. Parmi ceux-ci, sont fréquemment observés : l'alcool (28 % des tués sur la route), la vitesse inadaptée (26 % des accidents mortels); la fatigue (9 % des décès sur l’ensemble du réseau routier et 18 % des morts sur autoroute) ; la distraction et l'usage du téléphone au volant (le risque d’accident corporel dans ce cas, qui représente un accident sur dix, est multiplié par trois)[12]; le cannabis multiplierait par deux la probabilité d'être responsable d'un accident mortel (survenant dans 23 % des accidents provoqués par des conducteurs sous l'emprise de stupéfiants) et par quatorze si le cannabis est associé à l'alcool[12].

La conduite sans permis ou avec un permis invalide est constatée dans 4 % des accidents mortels[12].

Les causes profondes des accidents peuvent être le temps de trajet domicile-travail et les routes empruntées[13]. Ainsi, les inégalités sociales seraient un facteur non négligeable dans la hausse des statistiques d'accidents mortels constatés depuis 2014[13].

En France aux alentours de 3 % des accidents sont causés par des médicaments[14] - [15].

Cause des accidents mortels

Un choc entre un véhicule et un deux-roues peut avoir des conséquences mortelles, mais en plus, ce dernier chutera, avec le grand risque que les conséquences du choc soient aggravées par celles de la chute.

En France, en 2006, le non-port de la ceinture de sécurité est présent dans 20 % des accidents mortels. Un occupant portant correctement sa ceinture peut sortir indemne d'un accident, alors que le port d'une ceinture détendue peut conduire à heurter le volant, à des fractures de côtes dues à la collision contre la ceinture, ou à un traumatisme crânien avec fractures faciales et perte de connaissance, à des fractures des genoux, fémurs ou bassin et enfin à un enfoncement thoracique avec des lésions souvent mortelles[16].

Jusqu'en 2006, les carrefours non giratoires sont le lieu de 23% des accidents, et de 19 % des accidents mortels[17], les virages de 40 % des accidents mortels, et les obstacles sur accotement de 30 % des accidents mortel, la présence d’accès riverains ou commerciaux non aménagés de 6 %.

En 2017, 138 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es sur un passage piĂ©ton, dont la moitiĂ© avait plus de 65 ans[18].

Cadre statistique : méthodologies et définitions

Origine des données statistiques

Les sources dĂ©coulent pour l’essentiel des Bulletins d’Analyse d’Accidents Corporels (BAAC) remplis par les forces de l’ordre après chaque accident corporel, versĂ©s au fichier national des accidents corporels de la circulation (dit « Fichier BAAC1 ») Ă  des fins d'exploitation par l’Observatoire interministĂ©riel de la sĂ©curitĂ© routière. Cette base comportait 454 372 accidents en 2013, (440 695 pour la mĂ©tropole et 13 677 pour les DOM), pour 775 422 vĂ©hicules prĂ©sents dans les accidents, (751 831 pour la mĂ©tropole et 23 591 pour les DOM).

Une fois comparées et croisées, ces données permettent de mesurer la fréquence des accidents en fonction des situations. Dans la mesure du possible, elles prennent en compte l’exposition au risque, c’est-à-dire le nombre de kilomètres parcourus.

Un communiquĂ© de presse de l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) du [19] indique que le nombre de blessĂ©s serait sous-estimĂ©. L'InVS estime Ă  514 300 le nombre de blessĂ©s annuels.

Ces données (par exemple base de données accidents corporels de la circulation sur six années, base de données véhicules impliqués) commencent à être mises en ligne sur le site Etalab par le ministère de l'Intérieur (après anonymisation) dans le cadre des politiques françaises et européennes de données ouvertes (Open Data)[20].

DĂ©finitions

Afin de faciliter les comparaisons internationales, en France le Comité interministériel de la sécurité routière du a adopté le principe d’une harmonisation des définitions de la gravité retenues dans le fichier national des accidents corporels avec celles adoptées par nos principaux voisins européens.

Accident

Exercice de secours routier.

Un accident corporel (mortel et non mortel) de la circulation routière est un accident qui :

  • provoque au moins une victime, c’est-Ă -dire un usager ayant nĂ©cessitĂ© des soins mĂ©dicaux ;
  • survient sur une voie ouverte Ă  la circulation publique ;
  • implique au moins un vĂ©hicule.

Usagers

Un accident corporel implique un certain nombre d’usagers. Parmi ceux-ci, on distingue :

  • les indemnes : impliquĂ©s non dĂ©cĂ©dĂ©s et dont l’état ne nĂ©cessite aucun soin mĂ©dical ;
  • les victimes : impliquĂ©s non indemnes.

Parmi les victimes, on distingue :

  • les tuĂ©s : toute personne qui dĂ©cède sur le coup ou dans les trente jours qui suivent l’accident ; avant 2004 les statistiques ne faisaient Ă©tat que de tuĂ©s dans les 6 jours. Pour comparer avec les voisins europĂ©ens, on multipliait par le coefficient 1,057. Depuis 2005 ce coefficient a Ă©tĂ© revu Ă  la hausse Ă  1,069.
  • les blessĂ©s : victimes non tuĂ©es.

Parmi les blessés, on distingue :

  • les blessĂ©s hospitalisĂ©s : victimes admises comme patients dans un hĂ´pital plus de 24 heures ;
  • les blessĂ©s lĂ©gers : victimes ayant fait l’objet de soins mĂ©dicaux mais n’ayant pas Ă©tĂ© admises comme patients Ă  l’hĂ´pital plus de 24 heures.

Bilan général

Le pic de la mortalitĂ© routière est atteint en 1972 avec 18 034 morts (soit presque 50 dĂ©cès par jour, 0,716 tuĂ© pour 1 000 vĂ©hicules, le tiers des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es Ă©tant les piĂ©tons, cyclistes et motocyclistes[21]) et 386 874 blessĂ©s[22].

Sur une longue période, entre 1975 et 2001, la baisse moyenne annuelle du nombre de personnes tuées s’établissait à 2,3 %.

Depuis 2001, on a constaté une accélération du processus avec des baisses successives de :

  • 6,2 % en 2002 ;
  • 20,9 % en 2003 ;
  • 8,7 % en 2004 ;
  • 4,9 % en 2005.

En quatre ans, entre 2001 et 2005, l'amélioration s’élevait à -35,6 % pour le nombre de personnes tuées et -29,6 % pour le nombre de blessés[23].

Entre 2000 et 2012, les trois quarts des tués étaient des hommes et un quart de femmes. Les hommes sont responsables de trois-quarts des accidents[24].

Les morts sur autoroute représentent seulement 4 % en 2012[25] en France alors qu'elles concentrent 15 % des kilomètres parcourus[26].

En France, il y a huit personnes blessées pour une personne tuée. Certains blessés peuvent garder des séquelles majeures (fractures, plaies, contusions d’organes, hémorragie, contusion d’organes internes, fractures d’organes internes, destruction massive d’organes, rupture) ou modérées (plaie, contusion, érosions, fracture simple)[27].

Localisation des séquelles
(1) Pourcentage de personnes ayant au moins une séquelle majeure IIS 3+ (c'est-à-dire 3, 4, 5, 6 ou 7).
(2) Pourcentage de personnes ayant au moins une séquelle modérée IIS 3+ (c'est-à-dire 1 ou 2).
Source : Registre du RhĂ´ne, 1996-2013 (160 957 victimes survivantes dont 1 360 victimes avec sĂ©quelles majeures attendues et 54 652 sĂ©quelles mineures Ă  modĂ©rĂ©es)[27].

Tués en agglomération

Tués en agglomération
Source gouvernementale[27].

En agglomération, 66 % des piétons tués sont tués au cours de la journée, en 2017. Parmi les 172 piétons tués de 75 ans et plus, 64 % le sont de jour en ville.

Tués selon la route

Taux de tués selon les routes, par distance parcourue
Source : SOeS, 49e rapport de la commission des comptes des transports de la nation / La documentation française[28].

En 2017, 82 % des piétons tués sur des routes en dehors des agglomérations et 79 % des piétons tués sur autoroute sont tués au cours de la nuit, lorsque la visibilité est la plus faible.

Tués selon le sexe

  • Pour les femmes, la mortalitĂ© est de 16,4 tuĂ©es par million d'habitants en 2020, et 22 tuĂ©es par million d'habitants en 2019. Pour les femmes, ce taux a baissĂ© de 25 % entre 2010 et 2019.
  • Pour les hommes, la mortalitĂ© est de 63,2 tuĂ©s par million d'habitants en 2020, et de 80 tuĂ©s par million d'habitants en 2019. Pour les hommes, ce taux a baissĂ© de 20 % entre 2010 et 2019[29].

Ces disparités varient selon l'âge :

  • Le taux de mortalitĂ© des hommes est quatre fois supĂ©rieur Ă  celui des femmes de 25 Ă  64 ans.
  • Chez les 25-34 ans, le taux de mortalitĂ© des hommes est plus de 6 fois supĂ©rieur
  • Chez les enfants de moins de 13 ans, l'Ă©cart est moins marquĂ©, mais dès 14 ans, le risque des garçons est quatre fois supĂ©rieur Ă  celui des filles[29].

Tués selon le véhicule

Le risque affecte tout particulièrement les deux-roues motorisés.

« En 2019, 820 des 3 498 tuĂ©s en France Ă©taient usagers de deux roues-motorisĂ©s (2RM) (23,4%), 160 Ă©taient cyclomotoristes (4,6%) et 660 Ă©taient motocyclistes (18,9 %). Près d'un tuĂ© sur quatre est donc usager de 2RM alors que leur part estimĂ©e dans le trafic routier est Ă  moins de 2 %. Le risque de perdre la vie sur les routes françaises pour un mĂŞme nombre de kilomètres parcourus est environ 22 fois plus Ă©levĂ© pour ces usagers que pour les usagers des vĂ©hicules lĂ©gers (24 fois pour les conducteurs de motos lourdes > 125 cm3). »

— Conseil national de la sĂ©curitĂ© routière, comitĂ© des experts.« SĂ©curitĂ© des deux-roues motorisĂ©s : vers un usage adaptĂ© Ă  leur vulnĂ©rabilitĂ© Â»[30]

Le risque varie selon le type de deux-roues :

« […] les roadsters (dépourvus de carénage) représentent 28 % du parc et sont impliqués dans la moitié des accidents mortels (47 %). Quant aux motos sportives, elles constituent 9 % du parc et sont impliquées dans 23 % des accidents mortels. »

— Conseil national de la sĂ©curitĂ© routière, comitĂ© des experts. « SĂ©curitĂ© des deux-roues motorisĂ©s : vers un usage adaptĂ© Ă  leur vulnĂ©rabilitĂ© Â»[30]

Le risque associé à un type de véhicule dépend aussi aux comportements spécifiques pratiqués par leur conducteur :

« Les accidents de dépassement concernent 1/4 des accidents de motos (18,6 % en dépassement et 7,0 % venaient de dépasser). Les motos lourdes sont les plus concernées et les facteurs associés sont la vitesse inadaptée, une manœuvre de dépassement dangereuse et la remontée ou circulation en file. »

— Conseil national de la sĂ©curitĂ© routière, comitĂ© des experts. « SĂ©curitĂ© des deux-roues motorisĂ©s : vers un usage adaptĂ© Ă  leur vulnĂ©rabilitĂ© Â»[30]

Scénarios d'accidents sur autoroutes concédées

Sur autoroutes, différents scénarios peuvent conduire à un accident mortel.

En 2020, 98 accidents mortels surviennent sans accident préalable (86 % des accidents 2020); 13 accidents mortels surviennent à la suite d'un incident et enfin trois accidents mortels surviennent alors qu'un accident préalable a déjà figé des véhicules[31].

Les 98 accidents mortels sans accident préalable, sont classés en différents scénarios par l'ASFA :

  • chocs sur dispositif de retenue (30 accidents mortels)
  • collisions fronto-arrières sans changement de direction et collisions en chaĂ®ne (26 accidents mortels)
  • pertes de contrĂ´le (vĂ©hicule seul ou vĂ©hicule heurtant d’autres vĂ©hicules, sans choc sur dispositif de retenue) (15 accidents mortels)
  • accidents avec piĂ©tons (11 accidents mortels)
  • bretelles ou Ă©changeurs,
  • accidents sur zones de chantier ou d’intervention,
  • autres accidents mortels (changement de file, contresens ou circulation en marche arrière, accident sur barrière de pĂ©age) (14 accidents mortels)[31]

Exemples de scénarios d'accidents sur dispositifs de retenue

« De nuit sur chaussée sèche : Le conducteur du FOP (Fourgon Transporteur de Personnes) (A) perd le contrôle de son véhicule. Le FOP (A) percute les glissières de la bande d’arrêt d’urgence (BAU), passe par-dessus, monte sur le talus puis effectue des tonneaux avant de retomber sur les glissières. Le passager avant du FOP (A) non ceinturé est éjecté et tué. »

— Accident no 2020202, Bilan : 1 Tué, 1 Blessé Léger, 1 Véhicule Léger, Facteurs retenus : Indéterminé, Non port de la ceinture comme facteur aggravant[31]

« De jour sur chaussée sèche : Le VL (Véhicule Léger) (A) circule sur la voie médiane. Il se déporte sur la gauche. Le conducteur du VL (A) donne un coup de volant et freine brusquement. Le VL (A) percute le Dispositif de Retenue du Terre-Plein Central, effectue plusieurs tonneaux et s’immobilise sur ses roues sur la voie de gauche. Le conducteur et le passager arrière gauche du VL (A) sont tués. »

— Accident no 2020210, Bilan : 2 Tués, 2 Blessés Légers, 1 Véhicule Léger, Facteur retenu : Inattention[31]

Exemples de collisions fronto-arrières sans changement de direction et collisions en chaîne

« De nuit sur chaussée sèche : À la suite d'un fort ralentissement, le VL (Véhicule Léger) (C) s'arrête en queue de bouchon sur la voie de droite au niveau de la bretelle de sortie de l’autoroute. Le VL (B) freine énergiquement pour éviter la collision avec le VL (C) à l’arrêt. Survient le VL (A) qui ne peut anticiper les manœuvres précédentes. Le VL (A) percute violemment le VL (B) à l’arrière qui percute le VL (C). Le conducteur du VL (B) est tué. »

— Accident no 2020601 ; Bilan : 1 Tué, 1 Blessé Hospitalisé, 6 Blessés Légers, 3 Véhicules Légers ; Facteurs retenus : Inattention, Vitesse inadaptée au trafic (trop élevée)[31]

« De jour sur chaussée sèche : La circulation est ralentie. La moto (A) circule entre deux files de véhicules au ralenti et percute l’arrière du FOM (Fourgon Transporteur de Marchandises) (B). Le conducteur de la moto (A) est tué. »

— Accident no 2020508, 1 Tué, 1 Indemne, 1 Véhicule Léger, 1 Moto, Facteur retenu : Vitesse inadaptée au trafic (trop élevée)[31]

Répartition géographique

Indicateur d'accidentologie locale

L'indicateur d'accidentologie locale (IAL) est calculé en rapportant le nombre de tués observé dans le département considéré au nombre de tués qui y aurait été enregistré si les risques encourus y avaient été les mêmes, par catégorie de réseau, que ceux mesurés au niveau France entière[32].

Mortalité par département

Mortalité par département en 2019
Département Tués Accidents
38 - Isère 78 702
83 - Var 73 745
74 - Haute-Savoie 62 519
17 - Charente-Maritime 57 634
30 - Gard 54 464
56 - Morbihan 53 584
71 - SaĂ´ne-et-Loire 48 507
971 - Guadeloupe 47 358
64 - Pyrénées-Atlantiques 46 850
63 - Puy-de-DĂ´me 45 456
85 - Vendée 41 323
89 - Yonne 41 216
72 - Sarthe 40 379
51 - Marne 39 484
22 - CĂ´tes-d'Armor 38 432
50 - Manche 36 359
11 - Aude 36 318
79 - Deux-Sèvres 36 208
973 - Guyane 35 387
81 - Tarn 35 205
26 - DrĂ´me 34 318
84 - Vaucluse 34 245
07 - Ardèche 33 265
73 - Savoie 31 239
28 - Eure-et-Loir 31 223
66 - Pyrénées-Orientales 30 356
41 - Loir-et-Cher 30 251
61 - Orne 29 187
40 - Landes 28 170
972 - Martinique 27 527
82 - Tarn-et-Garonne 26 160
03 - Allier 23 246
47 - Lot-et-Garonne 23 185
10 - Aube 22 384
18 - Cher 22 164
08 - Ardennes 22 91
2B - Haute-Corse 21 338
32 - Gers 21 163
05 - Hautes-Alpes 18 252
12 - Aveyron 18 194
58 - Nièvre 18 180
04 - Alpes-de-Haute-Provence 17 230
36 - Indre 17 147
55 - Meuse 17 106
70 - Haute-SaĂ´ne 16 124
46 - Lot 16 91
43 - Haute-Loire 15 127
52 - Haute-Marne 12 119
09 - Ariège 11 123
15 - Cantal 10 87
90 - Territoire-de-Belfort 9 47

En France métropolitaine

La première statistique des décès occasionnés sur les routes françaises métropolitaines a eu lieu en 1948.

En France (DOM compris)

L'année 2005 marque un tournant dans les statistiques puisqu'elles comprennent la prise en compte des décès survenus jusqu'à trente jours après l'accident, le tableau détaillé d’évolution des accidents et des victimes pour la France entière (métropole plus DOM) est le suivant[33] :

Année Accidents Tués à 30 jours Blessés hospitalisés Blessés légers Total blessés Gravité
Nombre Évolution
(en %)
dont
accidents mortels
Nombre Évolution
(en %)
Nombre Évolution
(en %)
Tués pour
100 accidents corporels
200587 026- 1,05 0685 543- 4,940 79270 891111 683- 0,36,37
200682 993- 4,64 5304 942- 10,841 86964 111105 980- 5,55,95
200783 850+ 1,04 4664 838- 2,139 75466 955106 709- 5,65,77
200876 767- 8,44 0924 443- 8,236 17960 72696 905- 5,75,79
200974 409- 3,04 1154 443-34 50659 48793 993- 3,05,97
201069 379- 6,84 1204 172- 6,131 38755 78687 173- 7,36,01
201166 974- 3,43 7884 111- 1,530 63551 57283 872- 3,86,14
201262 250- 8,0---3 842- 6,528 10750 10278 209- 6,76,17
201358 397- 6,2---3 495- 10,826 89545 75072 645- 7,15,87
201459 854+ 2,5---3 557+ 3,827 50247 64075 142+ 3,45,94
201558 654- 2,0---3 616+ 1,727 71745 66773 384- 2,36,16
2016[34]59 919+ 2,132553 738+ 3,328 81747 00275 819+ 3,36,24
2017[35]61 224+ 2,2---3 684- 1,429 41347 42776 840+ 1,36,02
2018[36]58 352- 4,7---3 488- 5,373 253- 4,7
201958 840+ 0,8---3 498+ 0,374 165+ 1,2
202047 744- 18,9---2 780- 20,559 248- 20,1

Évolution des tués et indice de circulation

Depuis 1960, au moins 350 000 personnes sont mortes des suites d'un accident de la route en France. Le maximum annuel est atteint en 1972 avec 18 034 morts officiels.

Nombre de morts sur les routes de France de 1960 Ă  2017.
Nombre d'accidents et de morts sur la route en France de 1986 Ă  2017.

En 2016, la France a comptĂ© 57 522 accidents corporels, tuant 3 477 personnes (dans les 30 jours suivant l'accident), en blessant 72 645, dont 27 187 ont Ă©tĂ© hospitalisĂ©s, selon les chiffres collectĂ©s par l'Observatoire national de la sĂ©curitĂ© routière, et sans compter les accidents non corporels.

L’indice de circulation est mesuré en kilomètres parcourus. Pour le calculer, le réseau est d’abord réparti en sections homogènes de trafic, puis on multiplie le trafic moyen journalier de chaque section par la longueur de cette section. On multiplie par 365 et on additionne le tout.

Dans le tableau ci-après l’unité de l’indice de circulation est le milliard de kilomètres parcourus par an[23].

On constate ainsi qu'en vingt ans, le nombre de tués a été divisé par plus de 2, alors que la circulation augmentait de près de 80 %.

Évolution comparée tués/indice de circulation entre 1985 et 2005 en métropole.
Évolution du nombre de tués sur la route de 1986 à 2017.

Responsabilité

Part des conducteurs et piétons présumés responsables dans les accidents mortels dans lesquels ils sont impliqués, selon le mode de transport :

Source : Bilan de l’accidentalité de l’année 2018, page 102[37]

Accidents mortels notables

  • : par temps de pluie, un autobus glisse sur la chaussĂ©e puis le trottoir et bascule dans la Seine Ă  la hauteur du pont de l'ArchevĂŞchĂ© Ă  Paris, 11 victimes.
  • : chute d'un autocar transportant des NĂ©erlandais Ă  Luz-Saint-Sauveur, 22 morts, un survivant.
  • : dans la descente de la RN 102 en Ardèche, au pied du col de la Chavade, un car perd ses freins en arrivant au pont de Mayres, enfonce le parapet et s'Ă©crase en contrebas dans le lit de la rivière. Après ce drame, une plaque est placĂ©e Ă  l'abord du pont en mĂ©moire des 19 morts, dont 12 Ă©lèves du cours complĂ©mentaire, membres de l'amicale laĂŻque de Meymac.
  • : accident des rampes de Saint-Paul, Ă  La RĂ©union, 27 morts.
  • : Ă  Port de Couze en Dordogne, sur la route du Tour de France un camion-citerne heurte la foule en traversant un petit pont sur le canal de Lalinde ; 9 morts dont 3 enfants et 13 blessĂ©s ; l'accident est commĂ©morĂ© par une stèle[38].
  • : chute d'un autocar transportant un groupe folklorique perpignanais Ă  HarĂ©ville, près de Vittel, 19 morts.
  • : en redescendant de la station de La Rosière, appartenant Ă  la commune de Montvalezan en Savoie, un autobus transportant des enfants et adolescents en colonie de vacances quitte la route et s’écrase en contrebas, causant la mort de quinze enfants et trois moniteurs et faisant 57 blessĂ©s.
  • : en raison d'un Ă©pais brouillard, carambolages en sĂ©rie sur l'autoroute A1, dans le sens Lille-Paris, près d'Arras, 11 morts, 25 blessĂ©s.
  • : chute d'un autocar belge dans un virage de la RN 85 au bas de la rampe de Laffrey près de Vizille (Isère), 43 morts.
  • : au mĂŞme endroit que l'accident du , chute d'un autocar sans frein en bas de la descente, 29 morts.
  • : un autocar de ramassage scolaire se perd dans le brouillard et tombe Ă  l'eau au port Édouard Herriot Ă  Lyon. L'enceinte du port Ă©tait mal balisĂ©e. Quatorze enfants morts[39].
  • : en dĂ©rapant sur le verglas, un autocar du ski-club de la base aĂ©rienne de Istres dĂ©fonce le parapet du pont du Pas de la Tour au Lauzet-Ubaye et s’écrase au fond du ravin. 17 morts et 4 blessĂ©s.
  • : accident de Beaune. Carambolage sur l'autoroute A6 Ă  Beaune, de nuit et par temps de pluie, au niveau d'un rĂ©trĂ©cissement de chaussĂ©e, impliquant deux autocars et deux voitures, causant 53 morts dont 44 enfants ; le propriĂ©taire d'un autocar est condamnĂ© Ă  de la prison avec sursis et Ă  une amende pour dĂ©faut d'entretien du vĂ©hicule. L'un des chauffeurs est condamnĂ© Ă  de la prison avec sursis, Ă  une suspension de permis et une amende. C'est l'accident de la circulation le plus meurtrier de France.
  • : carambolage sur l'autoroute A10 au niveau du pont de Mirambeau (Charente-Maritime), par temps de brouillard, impliquant 52 vĂ©hicules dont 6 camions, causant 15 morts et 53 blessĂ©s ; dĂ©but , la cour d'appel de Poitiers a condamnĂ© une quinzaine d'automobilistes Ă  des peines lĂ©gères, considĂ©rant qu'ils roulaient trop vite et n'avaient pas maĂ®trisĂ© leurs vĂ©hicules en fonction des conditions mĂ©tĂ©orologiques.
  • : un autocar double Ă©tage espagnol reliant Barcelone Ă  Amsterdam se renverse sur la glissière centrale après avoir touchĂ© un camion lors de son Ă©vitement, sur l'autoroute A9 entre l'aire de Tavel et l'Ă©changeur de Roquemaure, il est 1 h 15. L'accident fait 22 morts et 32 blessĂ©s dont 18 graves, de nationalitĂ©s diffĂ©rentes. L'un des conducteurs et les dirigeants ont Ă©tĂ© condamnĂ©s par le tribunal correctionnel de NĂ®mes Ă  trois ans de prison dont un an ferme[40]. Les enregistrements sur disques font apparaĂ®tre de très nombreuses infractions durant les derniers jours prĂ©cĂ©dant l'accident, autant de circonstances aggravantes Ă  l'encontre du conducteur qui se verra Ă©galement suspendre son permis de conduire et Ă©coper d'une forte amende.
  • : carambolages en sĂ©rie sur l'autoroute A13, au niveau de Bourg-Achard, par temps de brouillard, impliquant une centaine de vĂ©hicules, causant 12 morts et 94 blessĂ©s ; le , la cour d'appel de Rouen a condamnĂ© deux conducteurs Ă  des peines de prison avec sursis et huit Ă  des amendes et suspensions de permis de conduire.
  • : cinq sapeurs-pompiers ont Ă©tĂ© tuĂ©s et un autre blessĂ©, fauchĂ©s par un octogĂ©naire roulant Ă  plus de 150 km/h dans une zone limitĂ©e Ă  90 km/h, alors qu'ils Ă©taient en train de terminer le balisage des lieux d'un premier accident près de Loriol (DrĂ´me) sur l’autoroute A7. Le responsable de l'accident a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  cinq ans de prison mais il a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© au bout d'un an en raison de son grand âge par une dĂ©cision de la cour d'appel de Lyon. Une stèle a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e devant la nouvelle caserne de Loriol. En raison de la violence du choc qui avait projetĂ© deux pompiers dans le RhĂ´ne, un des corps n'a Ă©tĂ© retrouvĂ© que le Ă  environ 10 km du lieu de l'accident, dĂ©placĂ© jusque lĂ  par le courant[41].
  • : un autocar Ă  Ă©tage venant d'Allemagne pour la Costa Brava, dĂ©rape sur la chaussĂ©e glissante au petit matin sur l'autoroute A6 Ă  Dardilly près de Lyon et s'Ă©crase en contrebas, 28 morts (dont les deux conducteurs) et 46 blessĂ©s.
  • , chute d'un autocar polonais en bas de la rampe de Laffrey sur la RN 85 (au mĂŞme endroit que les accidents du et du ), 26 pèlerins tuĂ©s.
  • : accident d'Allinges. Un autocar sur la route dĂ©partementale 233 de Haute-Savoie, transportant une cinquantaine d’élèves de classe de cinquième d'un collège de Margencel, est percutĂ© par un TER. Sept enfants ont Ă©tĂ© tuĂ©s, 18 personnes blessĂ©es dont 4 grièvement. L'accident a eu lieu Ă  Mesinges, un lieu-dit de la commune d'Allinges.
  • : accident de Puisseguin. Un autocar percute un semi-remorque de transport de bois, vide au moment du choc[42], et dont le conducteur a perdu le contrĂ´le[43], Ă  Puisseguin en Gironde, aux alentours de 7 h 30. Cet accident a fait 43 morts[42] et huit blessĂ©s (dont quatre dans un Ă©tat grave). Les deux vĂ©hicules se sont embrasĂ©s Ă  la suite de la collision, le chauffeur du poids-lourd, âgĂ© de 31 ans ainsi que l’unique passager, l’enfant du chauffeur âgĂ© de seulement trois ans seraient mort brĂ»lĂ©s. L'autocar transportait principalement des personnes âgĂ©es, originaires de Petit-Palais, parties pour la journĂ©e en voyage touristique dans le BĂ©arn. Le chauffeur du bus d’une trentaine d’annĂ©es ainsi qu’une jeune accompagnatrice de 28 ans sont Ă©galement dĂ©cĂ©dĂ©s.
  • : accident de Millas, un TER heurte un autocar Ă  un passage Ă  niveau. Cet accident fait six morts et des blessĂ©s graves.

Facteurs de réduction des accidents

Les systèmes anticollision et d'assistance à la conduite (ADAS)

Un système anticollision est un système de sécurité active conçu pour réduire la gravité des accidents ou les éviter.

Des systèmes sont disponibles en série sur certains modèles de véhicules. D’autres sont installables en seconde monte.

Psychologie

Des études de psychologie chez les adolescents ont montré que certains individus étaient plus sujets à prendre des risques que d'autres.

Toutefois, chez les individus les plus susceptibles de prendre des risques, différents facteurs influent avec les connaissances et les comportements, et l'intégration d'une norme légale et de plusieurs normes sociales, l'appropriation personnelle de ces normes, ainsi que la pratique comportementale adoptée[44].

Un adolescent sur la base de son expérience d'enfant peut avoir développé différents types de comportements : dans certains cas l'adolescent s'attend à ce que son environnement s'adapte à lui alors que dans d'autres cas, la prise de décision est déléguée au « système » routier[44].

Des facteurs comme la recherche d'expérience intense ou l'impulsivité chez les garçons peuvent être associés à la prise de risque, alors que des facteurs de recherche d'expériences nouvelles chez les filles ne le sont pas[44]. Ces différences expliqueraient l'influence du stéréotype de genre sur les comportements[44].

Après-accident

Indemnisation

En France, l’indemnisation des victimes dépend de différents facteurs dans la responsabilité des conducteurs.

Vie après un accident

Les sentiments des blessés survivants — selon ONISR 2018[9] — sur l'effet de l'accident sur le recouvrement de leur état médical antérieur à l'accident sont :

  • six mois après l'accident,
    • 89 % des blessĂ©s graves considèrent ne pas avoir retrouvĂ© un Ă©tat mĂ©dical similaire
    • 58 % des blessĂ©s lĂ©gers considèrent ne pas avoir retrouvĂ© un Ă©tat mĂ©dical similaire

Concernant l'arrĂŞt de travail, il s'est produit :

  • chez 80 % des blessĂ©s lĂ©gers
  • chez 100 % des blessĂ©s graves

Une année après l'accident, 32 % des blessés graves n'ont pas repris le travail.

Préjudice moral

Après un accident, un préjudice d'affection, préjudice moral des membres de la famille du tué peut être retenu par le tribunal, lors du procès pénal[45] - [46] - [47]

Accidentalité étrangère en France

En 2018, en France, les vĂ©hicules immatriculĂ©s Ă  l'Ă©tranger Ă©taient impliquĂ©s dans 1 283 accidents survenus en France, accidents qui ont blessĂ© 1 753 personnes et tuĂ© 116 autres personnes dont 34 dans le vĂ©hicule immatriculĂ© Ă  l'Ă©tranger[9].

Sur les 117 véhicules étrangers impliqués en 2018 dans un accident français mortel, 59 — soit la moitié — sont des poids-lourds[9].

Les 23 départements frontaliers ont été le lieu de 28 % des accidents impliquant un véhicule étranger et de 34 % de leur mortalité (40 des 116 personnes tuées).

Les quatre principaux pays d'immatriculation des véhicules étrangers impliqués en 2018 dans des accidents corporels en France sont :

  • l'Espagne pour les poids lourds et TC : 134 des 485 vĂ©hicules Ă©trangers, soit 28 % ;
  • la Pologne pour les vĂ©hicules utilitaires : 36 des 112 vĂ©hicules Ă©trangers, soit 32 % ;
  • le Royaume-Uni pour les vĂ©hicules de tourismes : 94 des 566 vĂ©hicules Ă©trangers, soit 17 % ;
  • la Suisse pour les motocyclettes : 34 des 148 vĂ©hicules Ă©trangers[9], soit 23 %.

En 2019, en France, un vĂ©hicule immatriculĂ© Ă  l'Ă©tranger Ă©tait impliquĂ© dans 1 756 accidents survenus en France, accidents qui ont blessĂ© 2 475 personnes et tuĂ© 169 autres personnes dont 70 dans le vĂ©hicule immatriculĂ© Ă  l'Ă©tranger[48].

Les 22 départements frontaliers ont été le lieu de 32 % des accidents impliquant un véhicule étranger et de 41 % de leur mortalité (70 personnes tuées)[48]

Les quatre principaux pays d'immatriculation des véhicules étrangers impliqués en 2019 dans des accidents corporels en France sont :

  • l'Espagne pour les poids lourds et TC : 127 des 554 vĂ©hicules Ă©trangers, soit un sur cinq ;
  • la Pologne pour les vĂ©hicules utilitaires : 43 des 152 vĂ©hicules Ă©trangers, soit un sur trois ;
  • la Belgique pour les vĂ©hicules de tourismes : 136 des 891 vĂ©hicules Ă©trangers, soit un sur six ;
  • l'Allemagne pour les motocyclettes : 46 des 209 vĂ©hicules Ă©trangers, soit un sur quatre[48].

Notes et références

Notes

  1. « EPCI de moins de 150 000 habitants, hors grande couronne. La moitié des départements français est entièrement dans cette catégorie. Ces territoires ne sont donc pas uniquement des zones de rase campagne »

Références

  1. Encyclo46, page sur le fardier de Cugnot
  2. France Pittoresque, Accidents de voitures à Paris au XVIIIe siècle.
  3. Le journal de Paris de 1787 sur Google Books
  4. [PDF](en) European Road Safety Observatory, Road Safety Country Overview : France, (lire en ligne), page 15.
  5. Pierre Zéau, « Sécurité routière : les trajets professionnels sont les plus exposés au risque d'accidents », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Accidents de la route : première cause de mortalité au travail », sur Franceinfo, .
  7. Voir sur monde-diplomatique.fr.
  8. « SMS, téléphone, mails : quand la voiture devient le danger numéro 1 au travail », sur RMC (consulté le )
  9. La sécurité routière en France - bilan 2018 - ONISR.
  10. La sécurité routière en France - bilan de l’année 2020 - ONISR 2021
  11. [PDF]Pierre de Gonneville et Guy Martin, « Sétra - Savoirs de base en sécurité routière : Le mécanisme d’accident », (consulté le ).
  12. « Statistiques d'accidents », sur Prévention routière (association), (consulté le ).
  13. Matthieu Grossetête, « Des accidents de la route pas si accidentels : davantage de morts au sein des classes populaires », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne).
  14. Thibaut Emme, « Sécurité Routière : somnifères, traitements médicaux, quelle part dans les accidents ? », leblogauto.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Voir sur ansm.sante.fr.
  16. Vitesse et mortalité - Sétra, mars 2006, [PDF].
  17. Facteurs d'accidents liés à l'infrastructure - Sétra, mars 2006, [PDF].
  18. « Les maires ont désormais la possibilité d’aménager une « zone tampon de sécurité » de 2 à 5 mètres devant chaque passage pour piétons », sur securite-routiere.gouv, (consulté le ).
  19. « Sur les routes françaises, autant de blessés avec séquelles majeures que de tués », communiqué de presse de l'InVS, 6 mai 2008.
  20. Base de données annuelles des accidents corporels de la circulation routière de 2010 à 2014, publié par le ministère de l'Intérieur.
  21. Daniel Coulaud, L'automoville : Ville, automobile et mode de vie, Éditions L'Harmattan, (lire en ligne), p. 135.
  22. « 1972-2012 Les Français et la Sécurité routière », sur www.securite-routiere.gouv.fr, (consulté le ).
  23. Synthèse 2007 de l’ONISR - lien brisé mis à jour depuis son archive[PDF].
  24. « 76 % des personnes tuées sur la route sont des hommes : nous pouvons toutes agir pour que ça change », sur Sécurité routière, (consulté le ).
  25. « Baisse des morts sur autoroute en 2012 », sur Le Figaro, (consulté le ).
  26. « La sécurité sur autoroute : statistiques », sur securite-autoroute.com (consulté le ).
  27. « Bilan de l'accidentalité de l'année », sur securite-routiere.gouv.fr, (consulté le ).
  28. Lire en ligne.
  29. ONISR – Bilan des chiffres définitifs 2020
  30. http://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/sites/default/files/2021-06/Rapport_2RM_VF.pdf
  31. « Bilan des accidents mortels et corporels sur autoroutes concédées : 2020 », sur autoroutes.fr.
  32. « Un nouvel indicateur d'accidentologie locale », sur insee.fr.
  33. [PDF]« Bilan France 2008 (ONISR) », sur vie-publique.fr (consulté le )
  34. « Communiqué de presse - Bilan définitif de l’accidentalité routière 2016 », sur securite-routiere.gouv.fr (consulté le ).
  35. « Communiqué de presse - L'observatoire national interministériel de la sécurité routière – Les résultats définitifs 2017 – Bilan des 12 premiers mois de l'année 2017 », sur securite-routiere.gouv.fr (consulté le ).
  36. [PDF]« Bilan sécurité routière 2018 », sur securite-routiere.gouv.fr, .
  37. [PDF]ONISR (2019), La sécurité routière en France, Bilan de l’accidentalité de l’année 2018
  38. « Inter actualités de 20H00 du 11 juillet 1964 », sur ina.fr.
  39. « 45 ans après la tragédie de car du Port Edouard-Herriot de Lyon, ils n’ont rien oublié », Le Progrès,
  40. « Prison ferme pour le chauffeur et les propriétaires du car »
  41. Drôme : onze ans après le drame de Loriol, le corps d'un pompier retrouvé, Le Parisien, 21/6/2013
  42. « Accident mortel en Gironde : ce que l'on sait du drame », sur Le Point, (consulté le )
  43. Jacques Chevalier, « Accident mortel en Gironde : les différents scénarios », sur Le Point, (consulté le )
  44. Voir sur hal.archives-ouvertes.fr.
  45. https://association-aide-victimes-france.fr/accueil-association-daide-a-lindemnisation-victimes/bareme-calcul-indemnisation-accident/bareme-indemnisation-prejudice-moral
  46. http://www.fnvictimesdelaroute.asso.fr/calcul_prejudices.php#PAF
  47. https://www.derea.fr/derea/informations-sur-vos-droits/301-indemnisation-prejudice-moral-accident-de-la-route.html
  48. La sécurité routière en France, Bilan de l’accidentalité de l’année 2019

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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