Accueil🇫🇷Chercher

TempĂŞte Xynthia

La tempête Xynthia est une dépression météorologique majeure ayant frappé plusieurs pays européens, principalement en Europe de l’Ouest, d'un épisode de vents violents d'environ quatre jours entre le 26 février et le (animation satellitaire ci-contre).

Xynthia
... lors de son développement au-dessus d'une partie de l'Europe occidentale (animation sur 24 heures à partir du 27 février 2010 à 17 heures).
Caractéristiques
Type
Tempête synoptique hivernale à caractère explosif
Vent maximal
238 km/h
Pression minimale
968 hPa
Date de formation
Date de dissipation
Conséquences
Nombre de morts
65
Coût
1,2[1] Ă  3 milliards d'euros

Aperçu général

En provenance des régions subtropicales mais de type frontal, le système touche principalement les îles Canaries puis le reste de l'Espagne (Galice, Asturies, Pays basque) et le Portugal, la France (Aquitaine, Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Bretagne et Normandie), la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et dans une moindre mesure le Royaume-Uni, la Scandinavie et les pays bordant la mer Baltique (animation satellitaire plus haut).

Avec des vitesses maximales de vent sur le littoral d'environ 160 km/h Ă  la pointe de l'Ă®le de RĂ©[2] en Charente-Maritime (France), Xynthia ne prĂ©sente pas de caractère exceptionnel mais elle est l'une des plus meurtrières depuis deux prĂ©cĂ©dentes en dĂ©cembre 1999, du fait que « la concomitance de ce phĂ©nomène avec une pleine mer de vives-eaux (coefficient de 102) se traduit par une surcote d'un mètre 50 sur le littoral, expliquant une montĂ©e des eaux assez exceptionnelle »[2]. Il est Ă  l'origine de la mort de 53 personnes[3] - [4] - [5] et de nombreux dĂ©gâts matĂ©riels pour près de deux milliards d'euros rien qu'en France, et de 65 morts au total.

Cette conjonction de vents violents et de fortes marées, donnant lieu à l'onde de tempête et à une submersion marine, occasionnent d'importantes inondations dans certaines régions littorales dudit pays, principalement dans le département de Charente-Maritime déjà évoqué (régions du Poitou-Charentes puis aujourd'hui de la Nouvelle-Aquitaine), celui de Vendée (« Bas-Poitou » historique actuellement dans la région des Pays de la Loire) et jusque dans les Côtes-d'Armor au nord de la Bretagne. La Cour des comptes française relève que « la carte des zones submergées par la tempête Xynthia recouvre quasiment à l’identique celle des espaces soumis aux flots marins à l’embouchure de la Sèvre Niortaise dans la Gaule du IIe siècle av. J.-C. »[2].

Appellation

Le nom Xynthia provient d'une liste alphabétique de noms utilisée par l’Université libre de Berlin (l'ULB) depuis 1954 et renouvelée annuellement pour dénommer dépressions et anticyclones. D'abord utilisée par les médias allemands, son usage se répand par la suite aux autres pays dudit continent. À partir de 2002 l’ULB commence à utiliser des noms venant du public, chaque intervenant pouvant suggérer au moins un nom pour cette liste moyennant un certain montant servant au financement de l'observatoire météorologique de ladite université[6].

Sur quelque 150 noms ainsi attribuĂ©s chaque annĂ©e, seuls ceux associĂ©s avec des Ă©vĂ©nements majeurs passent cependant Ă  la postĂ©ritĂ©. C'est ainsi un certain Wolfgang SchĂĽtte qui aurait suggĂ©rĂ© le prĂ©nom Xynthia[7], avec un "x" majuscule initial propre Ă  cette version germanophone de "Cynthia" lui-mĂŞme diminutif aphĂ©rĂ©tique de "Jacy- / -i-nthia / -e", comme du nom des fleurs de jacinthe proche de celui du jasmin, ou du prĂ©nom Ă©picène "Hyacinthe" voire leurs autres variantes Ă©ventuelles.

L'ULB n'est déjà pas à l'époque la seule organisation qui donne ce genre de noms, Xynthia a d'ailleurs pu être connue sous d'autres vocables dans certains pays européens. Depuis 2015, l'organisation intergouvernementale européenne EUMETNET coordonne tous ces systèmes[8].

Évolution météorologique

Position de la dépression au large des côtes ibériques (modèle de prévision GFS établi le 25 février pour le 27 février).

Dès le 23 février au soir, à la suite des informations reçues des satellites GOES 12, Météosat 9 et NRL, Météo-France évoque pour la première fois une dépression, située en plein cœur de l'Atlantique sur le tropique du Cancer et vers 30 degrés de longitude Ouest, susceptible de se transformer en tempête. Le 25 février, des images prises par le satellite Eumetsat laissent apparaître le creusement rapide de cette dépression au large de l'archipel portugais de Madère, dans l'Atlantique subtropical. Les observations permettent de distinguer très rapidement une anomalie d'altitude avec décrochage de basse tropopause, en lien avec une inflexion du courant-jet[9]. L'intensification du creusement de la dépression conduit les services météorologiques espagnols, portugais et français à lancer une procédure d'alerte pour les zones menacées devant l'imminence de ce que les météorologistes appellent un cyclone extratropical de type « bombe » ou cyclogénèse frontale explosive. Ce terme ne doit cependant pas être confondu avec celui de « cyclone » (dans le sens de cyclone tropical) qui est un phénomène régi par des mécanismes différents, même si l'intensité des vents peut parfois être comparable. Ainsi, une tempête de type « bombe » tire son énergie de l'atmosphère, tandis que les cyclones tropicaux tirent leur énergie de la température de la mer.

Position de la dépression au matin du 27 février, 6 h UTC (carte météorologique d'analyse de surface produite par la NOAA).

La dépression, baptisée « Xynthia » par les météorologues allemands[6], remonte peu à peu des régions subtropicales, amenant au passage des masses d'air sahariennes par advection. Ce phénomène est ressenti dans les régions traversées par la tempête par une douceur inhabituelle peu avant l'arrivée des premières rafales. Le 26 février, elle approche des îles Canaries, où elle cause quelques dégâts matériels[10]. La cyclogénèse s'accentue tandis que la tempête, qui continue à se creuser (968 hPa), remonte le long des côtes du Portugal, poursuivant vers la mer Cantabrique et le golfe de Gascogne. Dans un communiqué, l'agence météorologique espagnole (AEMET) parle d'une tempête « rapide, intense et profonde » caractéristique des systèmes appelés « cyclogénèses explosives »[11].

Carte des vents de la dépression le 28 février à minuit UTC (carte émise par la NOAA).

Le centre dépressionnaire atteint le golfe de Gascogne dans la soirée du 27 février, apportant des températures très douces par effet de foehn sur le Pays basque où on observait jusqu'à 25 °C, avant de pénétrer dans les terres le 28 février aux alentours de 2 h du matin, sans toutefois se combler immédiatement. De puissantes rafales de vent et des vagues hautes de plusieurs mètres associées à une marée de fort coefficient provoquent un phénomène de surcote[12] dans plusieurs régions du littoral français (essentiellement Charente-Maritime et Vendée). La rupture de plusieurs digues conduit à de graves inondations dans plusieurs communes[13]. En marge du système, on relève des vents violents dans la vallée du Rhône et sur les contreforts alpins.

La tempĂŞte atteint la rĂ©gion parisienne le matin du 28 vers 6 h. Les vents les plus forts (110 Ă  120 km/h environ) se dĂ©calent vers les rĂ©gions du Centre, la Normandie et le Nord-Pas-de-Calais, et atteignent une pointe de vitesse au sommet de la Tour Eiffel, avec un vent Ă  157 km/h. Le Royaume-Uni est Ă©galement touchĂ©. Au cours de l'après-midi, la tempĂŞte atteint la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Scandinavie[14]. Durant la journĂ©e du , elle se termine en engendrant une tempĂŞte sur la partie sud de la mer Baltique[15].

Chronologie des événements

Cette section est organisée chronologiquement par rapport aux événements, c'est-à-dire que les pays sont classés dans l'ordre de passage de la tempête, et non dans l'ordre alphabétique. Ceci afin de permettre une meilleure compréhension de la séquence de déroulement des événements.

Portugal

Alerte météorologique dans la péninsule Ibérique, le 27 février 2010.

La tempĂŞte se forme au large de l'archipel de Madère, balayĂ© par des vents violents durant plusieurs heures dès le 26 fĂ©vrier[16]. Ces mauvaises conditions climatiques surviennent quelques heures après le passage d'une première tempĂŞte le 20 fĂ©vrier 2010 ayant causĂ© la mort de 43 personnes[17]. Le creusement rapide de la dĂ©pression Xynthia et son potentiel « explosif » au sens mĂ©tĂ©orologique du terme conduisent l'Institut mĂ©tĂ©orologique national Ă  Ă©mettre un bulletin d'alerte rouge pour dix districts du Nord du pays. La protection civile conseille aux habitants des rĂ©gions du centre et du littoral de limiter les dĂ©placements en raison de rafales de vent estimĂ©es Ă  plus de 160 km/h et de pluies soutenues en liaison avec le système dĂ©pressionnaire.

Une première victime est signalĂ©e dans la journĂ©e du 27 fĂ©vrier : un enfant de 10 ans meurt Ă©crasĂ© par un arbre Ă  Paredes, dans le district de Porto. Neuf personnes sont Ă©galement blessĂ©es dans cet accident. Les intempĂ©ries endommagent sĂ©rieusement plusieurs logements Ă  Matosinhos, Vila Nova de Gaia, Montemor-o-Novo et Leiria[18]. La Garde nationale rĂ©publicaine signale la fermeture de plusieurs axes routiers (autoroutes A14, A16 et A2 notamment) en raison de chutes d'arbres et de poteaux Ă©lectriques[19].

Xynthia au large des côtes ibériques (27 février).

La circulation sur les ponts du 25 avril et Vasco de Gama est suspendue durant une partie de la journée. Le trafic ferroviaire est également fortement perturbé en plusieurs points du pays, en particulier au niveau d'Alverca, d'Alhandra et de Peso da Régua[20]. En début d'après-midi du 27 février, des rafales de 140 km/h sont déjà relevées à Pampilhosa da Serra, tandis qu'à Lisbonne, les vents atteignent 90 km/h[21].

Des coupures de courant sont signalées dans tout le pays. Au plus fort de la tempête, près d'un million de foyers se retrouvent sans alimentation électrique, avant que la situation ne revienne à la normale progressivement[22].

Les pluies soutenues qui accompagnent le passage de la tempête provoquent la montée des eaux de plusieurs cours d'eau dans le Nord du pays, faisant craindre des inondations. Le Douro passe sa cote d'alerte à Peso da Régua dans la matinée du 28 février. Plus en aval, les villes de Porto et de Vila Nova de Gaia sont mises en état d'alerte rouge (maximum) par le centre de prévention des crues. Dans la région de Santarém, la crue du Tage coupe les axes de communication et isole de nombreuses localités[23].

Espagne

Arbres arrachés à Güímar (Tenerife).

L'alerte météorologique est effective pour les îles Canaries à compter du 27 février à minuit, alors que la dépression pénètre l'archipel par le sud-ouest. Les premières rafales de vent atteignent rapidement les îles de Tenerife et de La Palma (dans une moindre mesure celles de El Hierro et Gran Canaria), où elles sont accompagnées de quelques précipitations et d'une montée subite des températures.

Des bourrasques de près de 160 km/h sont enregistrĂ©es Ă  Izaña et San AndrĂ©s y Sauces, de 147 km/h Ă  Candelaria et San Juan de la Rambla et de 120 km/h Ă  Puerto de la Cruz[24]. Plusieurs routes sont interdites Ă  la circulation de manière prĂ©ventive et plusieurs vols au dĂ©part ou Ă  destination des Canaries sont diffĂ©rĂ©s. Des dĂ©gâts mineurs sont relevĂ©s sur l'ensemble du territoire (arbres arrachĂ©s, toitures endommagĂ©es, fils Ă©lectriques rompus) sans qu'aucune victime ne soit Ă  dĂ©plorer. Des coupures de courant sont signalĂ©es dans près de 14 000 foyers canariens, la majoritĂ© (10 000) sur l'Ă®le de TĂ©nĂ©rife[25]. Le rĂ©seau est remis en Ă©tat progressivement dans les heures qui suivent, alors que la tempĂŞte s'Ă©vacue vers la pĂ©ninsule IbĂ©rique. L'alerte est levĂ©e sur le territoire le 27 fĂ©vrier Ă  14 h, tandis qu'au mĂŞme moment de violentes rafales de vent touchent le Portugal et l'Espagne continentale.

PrĂ©venues depuis plusieurs heures de l'arrivĂ©e de la tempĂŞte par les services mĂ©tĂ©orologiques espagnols (AEMET), les autoritĂ©s des communautĂ©s autonomes menacĂ©es mettent en place un dispositif d'urgence, en lien avec les services mĂ©tĂ©orologiques rĂ©gionaux (Meteo Galicia et Euskalmet notamment) et les services de la protection civile. En Galice, le gouvernement autonome (Xunta de Galicia) mobilise un dispositif de secours de près de 2 000 personnes[26]. Des annonces sont faites par l'intermĂ©diaire des mĂ©dias publics (TelevisiĂłn de Galicia, Radio Galega) conseillant aux habitants de rester autant que possible Ă  leur domicile et de ne pas encombrer inutilement les lignes tĂ©lĂ©phoniques[27]. Les manifestations sportives et les Ă©vĂ©nements de plein-air sont tous annulĂ©s.

Embarcations prises dans la tempĂŞte en Galice.

Les premières rafales de vent atteignent la Galice dans le courant de l'après-midi, atteignant localement les 196 km/h dans certains endroits exposĂ©s des provinces d'Orense et de Pontevedra (Serra de Oixe)[28], 147 km/h sur le campus de Vigo et 145 km/h Ă  Vimianzo[28]. Un premier dĂ©cès est Ă  dĂ©plorer en Espagne Ă  Vilar de Barrio (province d'Orense) : une femme âgĂ©e de 82 ans est victime de l'effondrement d'un mur[29]. Au plus fort des intempĂ©ries, plusieurs axes de circulation sont coupĂ©s et 27 000 foyers sont privĂ©s d'Ă©lectricitĂ© dans la seule communautĂ© autonome de Galice[29].

La tempête atteint le Nord des Castille-et-León et les Asturies en fin d'après-midi. À Arlanzón, des chutes d'arbres sur une route causent un accident de la circulation qui est fatal à deux personnes[30]. La dépression atteint les côtes cantabriques en début de soirée. Des mesures de sécurité sont prises par le gouvernement autonome basque, où les services météorologiques régionaux (Euskalmet) annoncent des vents à près de 150 km/h dans les zones sensibles[31]. À Saint-Sébastien et Vitoria-Gasteiz, les transports urbains sont interrompus et plusieurs centres commerciaux fermés de manière préventive[32]. Des messages d'alertes sont diffusés sur les ondes des principaux médias, incitant les habitants à rester chez eux et donnant des consignes en cas d'urgence. Les parcs et jardins de plusieurs villes de la communauté autonome sont fermés, les événements de plein-air annulés[33] et la Renfe (société des chemins de fer espagnols) diffère plusieurs départs et arrivées de trains. En soirée, des pointes à 228 km/h sont enregistrées à Orduña[34]. À Bilbao, des consignes sont données pour que les navires restent en haute mer, au plus loin de la zone devant être affectée par la tempête[35].

France

Évolution des cartes de vigilance
météorologique de Météo-France
entre le 27 et le 28 février 2010
Carte vigilance diffusée le 27 février à 10 h 46.
Carte vigilance diffusée le 27 février à 16 h.
Carte vigilance diffusée le 27 février à 19 h 30.
Carte vigilance diffusée le 28 février à 6 h.
Carte vigilance diffusée le 28 février à 10 h 28.
Carte vigilance diffusée le 28 février à 12 h 24.
Carte vigilance diffusée le 28 février à 17 h.
Play Pause Stop Précédent Suivant Select

Devant l'imminence d'une tempĂŞte potentiellement dĂ©vastatrice, les services de MĂ©tĂ©o-France placent quatre dĂ©partements en alerte rouge[36] (niveau maximum) dans la journĂ©e du 27 fĂ©vrier : la Charente-Maritime, la VendĂ©e, les Deux-Sèvres et la Vienne ; 69 dĂ©partements sont placĂ©s en vigilance orange. C'est la deuxième fois qu'un avis de vigilance rouge est mis en place pour des vents violents, depuis la crĂ©ation du dispositif en 2001[37]. La tempĂŞte frappe la France durant la nuit du 27 au 28 fĂ©vrier et une partie de la journĂ©e du 28. Elle y fait au moins 53 victimes[38], dont 35 dans le seul dĂ©partement de la VendĂ©e, et de nombreux dĂ©placĂ©s Ă  la suite des inondations[39] - [13]. Des rafales de vent Ă  160 km/h (ĂŽle de RĂ©) et mĂŞme 161 km/h dans les Deux-Sèvres, voire 200 km/h sur les crĂŞtes des PyrĂ©nĂ©es (238 km/h au pic du Midi) sont enregistrĂ©es localement, tandis qu'au pied des PyrĂ©nĂ©es dans la vallĂ©e de l’Adour, un phĂ©nomène de foehn très important fait grimper les tempĂ©ratures Ă  plus de 22 °C autour de minuit CET, ou encore 19 °C Ă  Bordeaux (contre une moyenne nationale autour de 10 °C, et 5 °C dans le Finistère atteint par le front froid et d’importantes prĂ©cipitations).

Le littoral charentais et vendéen apparaît comme le plus durement touché par ces conditions extrêmes (131 km/h aux Sables-d'Olonne, 133 km/h à La Rochelle, 137 km/h à Royan[40], 140 km/h à Saint-Agnant et 160 km/h à Saint-Clément-des-Baleines), sans que l'intérieur des terres soit pour autant épargné (132 km/h à Châteauroux, 127 km/h à Nangis, 122 km/h à Auxerre, 126 km/h à Niort, 123 km/h à Poitiers, et 136 km/h à Metz en Moselle[41]).

La conjonction de la tempête et de la pleine mer, avec des marées de fort coefficient (102), amène à la rupture de plusieurs digues dans maintes localités, conduisant à de fortes inondations dans les départements de Vendée (La Tranche-sur-Mer, L'Aiguillon-sur-Mer, La Faute-sur-Mer)[42], de Charente-Maritime (Aytré, Fouras, Châtelaillon-Plage, Boyardville[43], La Rochelle[44], Charron) ou de Gironde (Andernos-les-Bains, Cap Ferret)[45].

Dégâts et inondations à la suite du passage de Xynthia, rue du Bois-Vert à Fouras (Charente-Maritime).

Les îles d'Oléron, de Ré, d'Aix et l'île Madame sont particulièrement touchées[46]. Sur l'île de Ré, les digues ayant cédé en plusieurs points, les communes de La Couarde, Saint-Clément-des-Baleines et des Portes-en-Ré sont en partie inondées, les villages de la côte nord, dotés de ports, subissent également l'intrusion de la mer, principalement à La Flotte, où l'on déplore deux décès. Deux chalands d'ostréiculteurs sont fortement endommagés, l'un à quai et l'autre retourné dans l'eau au port de Saint-Martin-de-Ré, les zones ostréicoles tant en mer qu'à terre sont partiellement détruites. Les passages reliant l'île principale aux presqu'îles de Loix et d'Ars sont noyés au Martray et dans les marais salants. Sur l'île, de nombreux dégâts matériels sont à déplorer, et la ligne de côte, tant au niveau de ses falaises qu'à celui de ses dunes, a nettement reculé[47].

Inondations à la suite du passage de Xynthia à Sainte-Marie-de-Ré sur l'île de Ré (Charente-Maritime).

La hauteur d'eau mesurĂ©e au marĂ©graphe La Rochelle-La Pallice a atteint 8,01 m par rapport au zĂ©ro hydrographique. La surcote calculĂ©e pour ce mĂŞme port a atteint une valeur exceptionnelle de 1,53 m du fait de la conjonction de trois facteurs : de forts coefficients de marĂ©e (102 contre 77 au moment du passage de la tempĂŞte Martin en 1999)[48]. Ainsi, entre La Rochelle et Rochefort, la voie ferrĂ©e qui longe le littoral de l'Atlantique a subi de gros dommages matĂ©riels, contraignant Ă  la fermeture totale du trafic ferroviaire pendant près de deux mois[N 1]. Par ailleurs, la tempĂŞte est Ă©galement ressentie dans certains quartiers de Bordeaux (Bastide[49]) et de sa grande pĂ©riphĂ©rie (Saint-Louis-de-Montferrand[50]). Des phĂ©nomènes similaires, mais de moindre intensitĂ©, sont relevĂ©s dans les CĂ´tes-d'Armor[51] (Guingamp, Jugon-les-Lacs) et dans la Manche (Granville). Surpris par la brusque montĂ©e des eaux, plusieurs dizaines d'habitants se hissent sur les toits de leurs maisons et doivent ĂŞtre secourus par des hĂ©licoptères de la sĂ©curitĂ© civile[52].

Trottoir de la Digue Lazaret partiellement détruite à La Rochelle (Charente-Maritime).

Le bilan humain apparaĂ®t comme particulièrement Ă©levĂ© : nombre de victimes ont pĂ©ri du fait des inondations liĂ©es Ă  la tempĂŞte. 35 morts sont dĂ©nombrĂ©s dans le seul dĂ©partement de la VendĂ©e (dont 29 sur la commune de La Faute-sur-Mer), 12 dans le dĂ©partement de la Charente-Maritime[3], 2 en Loire-Atlantique, 2 dans les PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques, 1 dans le dĂ©partement des Hautes-PyrĂ©nĂ©es et 1 dans l'Yonne. Les dĂ©gâts matĂ©riels sont Ă©galement importants dans certaines rĂ©gions (toitures arrachĂ©es, Ă©boulements, chutes d'arbres et dĂ©gâts des eaux notamment). Le trafic est fortement perturbĂ© sur plusieurs axes routiers et la frontière franco-espagnole provisoirement fermĂ©e, contraignant plus de 1 200 routiers Ă  passer la nuit sur des aires d'autoroutes dans les PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques et les Landes[53]. Les ponts reliant les Ă®les de RĂ© et d'OlĂ©ron, mais aussi le pont d'Aquitaine Ă  Bordeaux, sont momentanĂ©ment fermĂ©s Ă  toute circulation, au plus fort de la tempĂŞte. Le trafic ferroviaire Ă  destination de Bordeaux, de La Rochelle, de Nantes ou de Limoges est Ă©galement perturbĂ©[54] (la ligne entre La Rochelle et Rochefort est hors service jusqu'Ă  fin mars 2010, la voie Ă©tant abĂ®mĂ©e). Ă€ Paris, de nombreux vols Air France sont annulĂ©s par mesure de prĂ©caution[55].

Dégâts sur le trottoir du remblai de la plage des Sables-d'Olonne (Vendée).

Aux Sables-d'Olonne (VendĂ©e), le remblai qui Ă©tait en travaux Ă  ce moment-lĂ  subit des dĂ©gâts considĂ©rables. Des glissements de terrain sont constatĂ©s et le trottoir est dĂ©truit sur une longueur importante. Lors de la pleine mer du 28 fĂ©vrier (4 h du matin), 30 Ă  40 cm d'eau recouvraient la route. La piscine qui Ă©tait en dessous du niveau de la marĂ©e aux Sables a Ă©tĂ© remplie d'eau. Ă€ La Roche-sur-Yon (prĂ©fecture de la VendĂ©e), les toits d'un lycĂ©e et de deux gymnases se sont envolĂ©s, de mĂŞme que des prĂ©fabriquĂ©s. Au matin du 28 fĂ©vrier, près d'un million de personnes sont privĂ©es d'Ă©lectricitĂ©, dont 400 000 dans le grand Ouest (100 000 en VendĂ©e et autant en Charente-Maritime), 325 000 dans les rĂ©gions du centre et 80 000 en Aquitaine[56]. Dans plusieurs rĂ©gions, comme en Bretagne[57], les dĂ©gâts proviennent Ă©galement de la crue des rivières.

Dans une allocution prononcée à la suite d'une réunion de crise, le chef du gouvernement François Fillon parle de « catastrophe nationale »[58]. La venue du président de la République Nicolas Sarkozy, du ministre de l'intérieur Brice Hortefeux, du ministre de l'Écologie Jean-Louis Borloo et du secrétaire d'État aux transports Dominique Bussereau en Vendée et en Charente-Maritime est effectuée le 1er mars[59]. Un arrêté de catastrophe naturelle a été publié au Journal officiel le , pour les 4 départements de Charente-Maritime, des Deux-Sèvres, de Vendée et de Vienne[60]. Un avis devait suivre pour le département de la Loire-Atlantique[61].

29 personnes ont trouvé la mort à La Faute-sur-Mer, dans une dépression située à un mètre cinquante sous le niveau des pleines mers de vives eaux, en contrebas de la digue du fleuve côtier Lay. Par sécurité, l'État a racheté 700 maisons (à La Faute-sur-Mer et à L'Aiguillon-sur-Mer, de l'autre côté de l'estuaire) pour les raser. Le chantier a démarré en mars 2011[62].

Suisse

À l'approche de la tempête, MétéoSuisse émet une vigilance jaune pour une partie du nord des Alpes et une vigilance orange pour les régions Ajoie, Delémont et Franches-Montagnes. Des bourrasques atteignant localement les 150 km/h balaient l'ensemble du pays dans la matinée du 28 février. Touchant tout autant les plaines que les régions montagneuses, elles provoquent quelques dégâts matériels, en particulier dans la partie orientale du canton de Vaud, le Chablais et la Riviera vaudoise. Une forte baisse de la pression à l’avant de la tempête Xynthia provoqua une tempête de foehn dans les vallées alpines engendrant des rafales de 147 km/h à Altdorf, 144 km/h à Meiringen, 143 km/h à Elm, 125 km/h à Evionnaz, 112 km/h à Oron et 109 km/h au Bouveret[65].

Plusieurs médias parlent également de rafales jusqu'à 160 km/h sur la Riviera vaudoise et le Chablais vaudois en citant comme source la police cantonale. Cependant aucun détail sur le relevé n'est indiqué (notamment le lieu précis, le type de mesure, etc.)[66], ce qui laisse planer le doute sur l'exactitude de celui-ci.

Des chutes d'arbres sont signalĂ©es Ă  La Tour-de-Peilz et Ă  Clarens, oĂą elles provoquent une interruption du trafic ferroviaire des CFF. Des problèmes similaires sont relevĂ©s sur plusieurs routes secondaires[67]. Des coupures de courant sont relevĂ©es dans quelques localitĂ©s du pays, notamment dans la rĂ©gion de Bex[68]. Dans les heures qui suivent, l'Ă©tablissement cantonal d'assurances enregistre près de 260 demandes d'indemnisation pour des dommages matĂ©riels (chutes d'arbres sur des bâtiments et toitures endommagĂ©es, essentiellement)[69]. Aucun blessĂ© n'est cependant Ă  dĂ©plorer dans le pays.

Belgique

La tempête atteint la Belgique dans le cours de la matinée du 28 février. Des rafales dépassant parfois les 100 km/h concernent essentiellement les parties sud et est du pays (Hainaut, Brabant flamand et wallon, Limbourg, provinces de Namur, de Liège et de Luxembourg). Dans le courant de la matinée, un homme d'une soixantaine d'années meurt écrasé par un arbre à Jodoigne, en Brabant wallon[71]. À Liège, la structure de tours en cours de démolition s'effondre, causant la fermeture d'une partie du quartier de Droixhe[72].

Des maisons sont endommagées à Huy, Gerpinnes, Ham-sur-Heure et Montigny-le-Tilleul. Des chutes d'arbres sont signalées en plusieurs points du pays, notamment à Liège, Verviers, Herstal et Bruxelles, où la circulation sur le boulevard périphérique (Ring) est momentanément interrompue[73]. Les toitures d'une école de Mont-sur-Marchienne et d'une maison de retraite de Meise ont subi d'importants dégâts[74]. Le littoral apparaît comme relativement épargné, le vent n'atteignant guère plus de 70 km/h[74] - [75]. Si quelques dégâts matériels ont été signalés à Ostende et à La Panne, aucun bateau en mer n'a été signalé comme en difficulté[75].

Allemagne

Chute d'un arbre Ă  Darmstadt, en Allemagne.

Les intempéries gagnent le pays dans le courant de l'après-midi du 28 février. Des rafales atteignant localement les 110 à 180 km/h (station météorologique de Brocken, dans les montagnes du Harz[76]) balaient le pays d'ouest en est, causant la mort de sept personnes[77] et de nombreux dégâts matériels.

Un garçon de deux ans est victime de noyade dans le land de Hesse après avoir Ă©tĂ© prĂ©cipitĂ© dans une rivière par une rafale de vent. Deux automobilistes sont tuĂ©s dans des accidents de la circulation provoquĂ©s par des chutes d'arbres, un homme dans la ForĂŞt-Noire et une femme en RhĂ©nanie-du-Nord-Westphalie. Dans ce mĂŞme land, Ă  Bergheim, une femme occupĂ©e Ă  faire du jogging est Ă©crasĂ©e par un arbre dĂ©racinĂ© par la tempĂŞte. Près de Bad Schwalbach (Ă  l'ouest de Francfort-sur-le-Main), un homme de 69 ans pĂ©rit de la mĂŞme façon alors qu'il effectue une randonnĂ©e en forĂŞt avec un groupe d'une vingtaine d'autres personnes. Plus tard dans la journĂ©e, les mĂ©dias annoncent la mort d'une sixième personne dans un accident de voiture en Basse-Saxe[78]. Le lendemain, une jeune femme de 30 ans dĂ©cède des suites de ses blessures, portant le bilan Ă  sept morts dans le pays[77].

Plusieurs personnes sont plus ou moins gravement blessées au cours de la journée, essentiellement du fait de chutes d'arbres. Deux automobilistes sont ainsi victimes d'un accident de la route près de Cologne, tandis que plusieurs policiers sont légèrement commotionnés après la chute d'un arbre sur leur fourgon à Karlsruhe[79].

Ă€ Francfort-sur-le-Main, trafics routier, ferroviaire et aĂ©rien sont partiellement suspendus durant plusieurs heures pour des raisons de sĂ©curitĂ©. Plus de 200 vols au dĂ©part ou Ă  destination de l'aĂ©roport de Francfort sont annulĂ©s ou dĂ©viĂ©s[80], tandis que la gare centrale est fermĂ©e et que la circulation sur l'autoroute A3 est momentanĂ©ment interrompue. En RhĂ©nanie-du-Nord-Westphalie, en Hesse ou dans la Sarre, le trafic ferroviaire souffre de nombreuses perturbations.

Danemark et Suède

Au Danemark et en Suède, la dépression donne lieu à une tempête de neige en raison de températures très basses[81]. Les services météorologiques suédois placent plusieurs régions du pays en alerte de catégorie 1 (sur 4) en prévision d'importantes chutes de neige associées à des vents forts. Des dégâts mineurs sont signalés dans les provinces de Öland, de Gotland et de Scanie. Le trafic ferroviaire est momentanément perturbé sur plusieurs axes, notamment sur les lignes Stockholm-Malmö et Stockholm-Göteborg[82].

Bilan

Humain

Bilan en juin 2010
Lieu Morts Disparus Blessés
Allemagne[83] 7 - 10
Belgique 1 - -
Espagne[84] 3 - -
France[3] - [4] - [5] 53 - 79
Luxembourg[85] 0 - 4
Portugal 1 - 9
Total 65 - 102

Bien que le bilan humain en France soit officiellement de 53 tués, un calcul effectué par l'Agence France-Presse auprès des autorités locales à la fin du mois de juin 2010 fait état de 47 décès[86]. Concernant ce différentiel, les enquêteurs avancent l'hypothèse que quelques victimes figurant dans le décompte officiel ne sont pas décédées à cause de la tempête, et que d'autres corps ont été comptabilisés deux fois, une fois à leur découverte, une deuxième fois à la morgue.

Matériel en France

Les premières estimations sur le coĂ»t de la tempĂŞte Xynthia pour les compagnies d'assurances françaises sont Ă©valuĂ©es Ă  1 milliard d'euros, soit nettement moins que la tempĂŞte Klaus[87]. Selon la FĂ©dĂ©ration française des sociĂ©tĂ©s d'assurances (FFSA), la tempĂŞte Xynthia coĂ»terait « au minimum 1,2 milliard d'euros aux assureurs »[1] - [3]. Cette estimation a Ă©tĂ© portĂ©e Ă  1,5 milliard d'euros en avril 2010 (800 millions d'euros pour les consĂ©quences du vent et 700 millions pour les inondations). Cette annonce[88] a Ă©tĂ© faite par les assureurs alors que l'État venait de mettre en place sa cellule d'indemnisation amiable pour les victimes de la tempĂŞte situĂ©es dans les zones noires. La FFSA a aussi rappelĂ© que le remboursement se fera sur la base de la valeur de construction de la maison avant la tempĂŞte, et que les assureurs couvraient les alĂ©as naturels du type des catastrophes naturelles, « sauf les effets du vent »[88]. Au matin du 28 fĂ©vrier, plus d'un million de foyers sont privĂ©s d’électricitĂ©[89], dont 320 000 dans l'Ouest et 375 000 en Auvergne, Centre et Limousin, selon un communiquĂ© d'ERDF, filiale de distribution d'ÉlectricitĂ© de France. 1 500 agents sont mobilisĂ©s pour rĂ©tablir le rĂ©seau.

Nombre de foyers sans électricité le 28 février 2010 à 11 h :
LieuNombre de foyers

privés d'électricité

RĂ©gions Ouest

(Poitou-Charentes et Pays de la Loire)

320 000
RĂ©gions Auvergne, Centre, Limousin375 000
RĂ©gions

Sud-Ouest

57 000
RĂ©gions Est63 000
RĂ©gions ĂŽle-de-France37 000
RĂ©gions RhĂ´ne-Alpes et Bourgogne75 000
Manche, Mer du Nord31 000

Christophe Merlin, secrétaire général de la préfecture des Hautes-Pyrénées, annonce que « de 20 à 80 % des équipements, suivant les stations », ont été détruits par les vents violents de 200 km/h. Certaines stations seront obligées de fermer jusqu'à la fin de la saison, dont Hautacam[90].

La montée des eaux a fait se décrocher les pontons d'amarrage dans plusieurs ports de plaisance, (dont celui des Minimes à La Rochelle[91], ou encore aux Sables-d’Olonne), les faisant dériver et s’agglutiner en même temps que les bateaux accrochés sur les pontons plus près des quais, voire passer par-dessus. Dans le port de La Rochelle, des bateaux sont empilés voire empalés au-dessus des poteaux d'amarrage de ces pontons, les passerelles d'accès sont décrochées et tombent directement dans l’eau, certains pontons sont inutilisables. Les plus petites embarcations simplement ancrées s'agglutinent sur les berges, causant des dégâts dans les coques et les quilles.

En Vendée, les chenaux entre bassins ont parfois été endommagés, ainsi que les passerelles bitumées qui les surmontent, soulevées par la pression de l'eau et des vagues. Des brèches se sont formées dans les digues protégeant le littoral du marais vendéen, ou celles-ci ont été submergées, permettant à la haute mer d'envahir des terres situées sous le niveau des pleines mers de vives eaux[N 2]. L'effet du courant a accentué les brèches rapidement, provoquant de graves inondations dans des quartiers habités et occasionnant de nombreuses victimes. Ces dernières n'ont pu trouver secours dans les étages, les maisons de la région vendéenne étant souvent construites de plain-pied, avec un toit à faible pente, sans aucun étage ni grenier : la seule issue, pour ceux qui ont été surpris, était de parvenir à s'échapper de leur maison à temps, ou à se réfugier sur leurs toits.

Au matin du 1er mars, une soixantaine de maisons dans les communes les plus touchées du littoral vendéen se trouve noyée sous plus de deux mètres d’eau[92] sans que les plongeurs-sauveteurs ne parviennent à les visiter pour les évacuer. Certains de ces quartiers inondés derrière les digues ne connaîtront pas de retrait des eaux avant plusieurs jours (malgré les pompages mis en place par la sécurité civile), en raison des coefficients de marée qui atteindront leur pic le plus élevé dans la journée du lundi 1er mars, mais aussi à cause des précipitations qui auront repris, les dimanche soir et lundi matin.

Environ 45 000 hectares de terres agricoles ont Ă©tĂ© submergĂ©s par de l'eau de mer en Charente-Maritime[93], et 12 000 hectares en VendĂ©e[94]. La voie ferrĂ©e entre Saintes et La Rochelle, partiellement posĂ©e sur une digue en bordure de mer, a Ă©tĂ© endommagĂ©e, causant des annulations de trains avant rĂ©parations, puis des retards[95]. Les rĂ©parations nĂ©cessiteront un mois d'interruption de circulation entre La Rochelle et Rochefort[96].

RĂ©actions

RĂ©actions internationales

Peu après avoir pris connaissance de l'ampleur de la catastrophe en France, de nombreux chefs d'Etats et de gouvernements envoient des messages de condoléances au Président français. Le Président russe Dmitri Medvedev, en visite officielle en France, déclare au nom de son gouvernement : « Nous partageons votre douleur et sommes prêts à apporter notre aide si elle est nécessaire »[97]. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev affirme que « les pertes en vies humaines et les dommages causés par la tempête Xynthia sont une source de grande peine pour moi »[98]. Le roi du Maroc Mohammed VI exprime « au président Sarkozy, aux familles des victimes et au peuple français [ses] plus sincères condoléances et [sa] solidarité en ces temps difficiles »[99]. Le Président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali exprime également « sa compassion et sa solidarité envers le peuple français ami »[100].

L'ambassadeur des États-Unis en France déclare quant à lui dans un communiqué : « Nos pensées vont à ceux qui ont perdu des membres de leur famille, des proches, des amis, des êtres chers, et nous souhaitons un prompt rétablissement à tous ceux qui ont été blessés »[101]. Le Premier ministre belge Yves Leterme exprime « ses condoléances à la France pour les conséquences tragiques de la tempête et adresse toutes ses sympathies aux familles des victimes »[102].

Le , le pape Benoît XVI exprime « ses vives condoléances aux familles endeuillées et assure de sa profonde sympathie toutes les personnes atteintes par cette catastrophe » dans un message lu durant une messe de suffrage pour les victimes en la cathédrale de La Rochelle[103]. Le 29 septembre 2010, l'Union européenne annonce l'attribution d'une enveloppe financière de 35,6 millions d'euros au titre du Fonds de solidarité de l'Union européenne (FSUE) afin de contribuer au remboursement des mesures d'urgence et de réparation mises en œuvre[104].

Espagne

Tout en déplorant la mort d'une personne dans la province d'Orense, Santiago Villanueva, Directeur général chargé des urgences et de l'intérieur au sein du gouvernement autonome galicien, relève la « parfaite coordination » des administrations et des services de la protection civile, félicitant par ailleurs « tous ceux qui sont intervenus dans le dispositif »[105].

France

Le PrĂ©sident de la RĂ©publique Nicolas Sarkozy, en visite en Charente-Maritime, annonce un plan d'aide de l'ordre de 3 millions d'euros[106]. Parallèlement, « trois ministres, Christine Lagarde (Économie), Brice Hortefeux (IntĂ©rieur) et Éric Woerth (Budget) » ont signĂ© l'arrĂŞtĂ© de reconnaissance de l'Ă©tat de catastrophe naturelle, publiĂ© au Journal Officiel le mardi 2 mars 2010[107] - [108].

Philippe de Villiers déclare qu'« il faut être raisonnable et construire à des distances plus importantes » de la mer[107]. Dans la même veine, Chantal Jouanno (secrétaire d'État à l'Écologie), souhaite « durcir les règles [d'urbanisme] ». Un plan digue a été présenté en conseil des ministres. Une des missions aura pour but « d'inspecter les côtes françaises pour planifier des travaux de consolidation. » D'autres porteront sur les sanctions aux « manquements aux règles édictées », d'« améliorer encore le dispositif d'alerte » précise Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement[109].

Dans le même temps, la présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, a annoncé la délocalisation d'une partie des services du conseil régional de Poitiers à La Rochelle, ville sinistrée[110]. Le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Bruno Le Maire, a proposé un plan d'aide aux ostréiculteurs, d'un montant totalisant près de 20 millions d'euros[111].

Le conseil rĂ©gional des Pays de la Loire a suspendu pendant deux jours la campagne pour les rĂ©gionales. Une session exceptionnelle a Ă©tĂ© mise en place sous la prĂ©sidence de Jacques Auxiette, et un plan d'aide de 20 millions d'euros a Ă©tĂ© votĂ© Ă  l'unanimitĂ©[112].

Ce drame a Ă©tĂ© l’occasion en mars 2010 d’une polĂ©mique Ă  propos d’une dĂ©claration qu’avait faite 10 mois plus tĂ´t Nicolas Sarkozy sur les mesures qu’il envisageait pour faire face au manque de logements. Il avait en effet dĂ©clarĂ© le 29 avril 2009 lors d'un discours sur le Grand Paris Ă  la CitĂ© de l'architecture et du patrimoine : « Il faut dĂ©rĂ©glementer. (…) Il faut rendre constructibles les zones inondables, mais par des bâtiments adaptĂ©s Ă  l’environnement et au risque. (…) Il faut changer notre façon d’appliquer le droit. Qu’est-ce qui nous empĂŞche ? Des obstacles physiques ? Non, le droit de l’urbanisme »[113].

Conséquences et recommandations en France

Le nombre important de décès survenus en France a remis en cause l'urbanisation du littoral, l'entretien des digues et les systèmes d'alerte mis en place depuis plusieurs années. Dans les deux départements les plus touchés (Vendée et Charente-Maritime), la tempête a eu pour conséquence des mouvements de populations, certes souvent limités (évacuation de zones devenues inconstructibles, dans le cadre du plan de prévention des risques d'inondation), et une prise de conscience de la nécessité d'un meilleur entretien des digues (mise en place du « Plan digues 2010 »)[114]. Les populations, durement éprouvées, se sont regroupées en associations et ont entamé des actions en Justice, afin de mieux déterminer les responsabilités de chacun dans le bilan de cette catastrophe.

Aides européennes

Source : Europe en Poitou-Charente[115].

Le Fonds europĂ©en de dĂ©veloppement rĂ©gional (FEDER) a mobilisĂ© 5 millions d'euros pour reconstruire des digues en Charente-Maritime, et une aide exceptionnelle de 35,6 millions d'euros a Ă©tĂ© versĂ©e en par le Fonds de solidaritĂ© de l'Union europĂ©enne (FSUE, qui permet de rĂ©agir aux urgences[N 3]). Les bĂ©nĂ©ficiaires (communes, Conseils gĂ©nĂ©raux et rĂ©gionaux, État ou Ă©tablissements publics) devaient appartenir au pĂ©rimètre strict des 38 communes Ă©ligibles, en Charente-Maritime et en VendĂ©e.
Par ailleurs, seules 4 catĂ©gories de dĂ©penses Ă©taient Ă©ligibles Ă  remboursement par le FSUE :

  1. Remise en fonction immédiate des infrastructures et des équipements dans les domaines de l’énergie, de l’eau et des eaux usées, des télécommunications, des transports, de la santé et de l’enseignement (bâtiments publics, voirie, santé, enseignement, réseaux…) ;
  2. Mise en œuvre de mesures provisoires d’hébergement et prise en charge des services de secours destinés aux besoins immédiats de la population concernée ;
  3. Sécurisation immédiate des infrastructures de prévention et mesures de protection immédiate du patrimoine culturel ;
  4. Nettoyage immédiat des zones sinistrées, y compris les zones naturelles.

Bilan et recommandations de la Cour des comptes

Mi-2012, ladite Cour a dressĂ© un bilan[2] des deux catastrophes de 2010 (Xynthia et inondations du Var) ; elles ont engendrĂ© 658 millions d'euros de dĂ©penses publiques, dont 457 M€ pour Xynthia (et 201 M€ pour les inondations du Var), outre plus d’un milliard d'euros dĂ©pensĂ©s par les compagnies d'assurances. Les magistrats dĂ©plorent les lacunes de prĂ©vention, alors que les outils existaient. La Cour dĂ©plore aussi le rachat trop prĂ©cipitĂ© par l’État des habitations des zones sinistrĂ©es : « Il y a eu des dĂ©penses inutiles et des effets d’aubaine ». L'information de la population Ă©tait très insuffisante et la plupart des communes inondĂ©es ne disposaient pas de documents d’information communaux sur les risques majeurs (DICRIM)[2].
Didier Migaud dénonce « une soif de construire, toujours encouragée par les promoteurs et soutenue par les élus, et ce même depuis que sont survenues ces deux catastrophes ». Les programmes d'actions de prévention contre les inondations (PAPI) ne sont pas établis ou sont mal suivis, le recensement national des digues et ouvrages de protection n'est toujours pas finalisé, et l’État n'arrive pas à identifier certains propriétaires. La gestion des rivières non domaniales qui ont débordé dans le Var pose des problèmes complexes de responsabilité et de vulnérabilité des propriétaires riverains[2]. Les règles d'aides et d'indemnisations varient selon les cas, conduisant à des situations ressenties comme des injustices.

La Cour a fait plusieurs recommandations :

  • elle invite l’État et les prĂ©fectures, avec les communes, sous l'Ă©gide d'un pilotage national, Ă  jouer leurs rĂ´les respectifs sur le terrain, notamment pour l’État, en matière de contrĂ´le de lĂ©galitĂ© des actes d’urbanisme, en matière d'alerte « en articulation avec le futur système d’information et alerte des populations (SAIP) », et en coordonnant mieux la prĂ©vision des submersions marines ; en vĂ©rifiant « la mise Ă  jour sans dĂ©lai des schĂ©mas de couverture des risques (SDACR) et des plans de secours (ORSEC) dans les dĂ©partements les plus Ă  risques », avec une « planification a priori de l’intervention des moyens aĂ©riens nationaux » ; les Conseils gĂ©nĂ©raux et Services dĂ©partementaux d’incendie et de secours sont invitĂ©s Ă  supprimer ou relocaliser les centres de secours situĂ©s en zones inondables[2]. Les communes (et intercommunalitĂ©s, les cas Ă©chĂ©ant) sont invitĂ©es Ă  crĂ©er et/ou Ă  actualiser rĂ©gulièrement leur plan communal de sauvegarde, complĂ©ter leur système d'alerte (intercommunale si nĂ©cessaire) ; une prĂ©vention par l'urbanisme est recommandĂ©e, ce qui pour la Cour implique d'arrĂŞter la stratĂ©gie nationale des risques d’inondation (imposĂ©e par la loi « Grenelle 2 »), et appliquer la Directive europĂ©enne relative aux inondations dans les dĂ©lais impartis, avec « diffusion complète des cartes relatives aux risques », en relançant l'« information des acquĂ©reurs et locataires »[2]. L'État devrait veiller Ă  ce que les plans prioritaires de prĂ©vention des risques soient finalisĂ©s dans les dĂ©lais, avec actualisation des documents d’urbanisme, s'il le faut en l'imposant par la loi[2].
    Le contrôle de légalité de l'urbanisme local devrait être plus efficace ;
  • la Cour enjoint aux communes et intercommunalitĂ©s d'arrĂŞter leurs DICRIM, informer les habitants, coopĂ©rer avec les prĂ©fets pour adopter les plans de prĂ©vention, remplacer les POS obsolètes (surtout en zones Ă  risques), faire aboutir les SCOT.
    Pour « la protection dans les zones bâties », l’État et les communes devraient « déplacer ou, si c’est possible, adapter à la situation les caractéristiques des bâtiments de service public en zones inondables ; faire appliquer strictement la réglementation des campings »[2]. L'État ayant à « identifier précisément les zones dangereuses (...) et les traiter dans des délais rapides ; faire contribuer les collectivités locales au rachat de biens immobiliers dans des situations d’extrême danger ; engager, après établissement du bilan de l’action des préfets en matière de gouvernance des digues et des rivières, les modifications législatives nécessaires[2]. Veiller à la mise en place des financements et à la continuité de l’effort »[2] ;
  • la Cour estime urgente une « rĂ©forme du rĂ©gime des catastrophes naturelles dans les meilleurs dĂ©lais, en particulier pour la modulation des primes pour les entreprises et l’exclusion des biens construits sans base rĂ©glementaire », ainsi qu'une rĂ©forme de l'indemnisation avec un guide sur les modalitĂ©s d’aides directes aux victimes ; un pilotage dĂ©fini de mise en Ĺ“uvre des indemnisations, et une collectivitĂ© locale coordinatrice. La Cour suggère de fusionner les deux procĂ©dures existantes de « rachat amiable de biens immobiliers dans des situations d’extrĂŞme danger, en prĂ©cisant leurs modalitĂ©s et en les faisant respecter strictement, en particulier au regard de l’autorisation de construire » ; en veillant Ă  mieux dimensionner les aides de l’État aux communes « en fonction des situations budgĂ©taires rĂ©elles »[2] ;
  • pour la Cour, l'État et les collectivitĂ©s devraient « mettre en place une rĂ©flexion conjointe de l’assurance des biens propriĂ©tĂ©s de ces collectivitĂ©s ; amĂ©liorer la lisibilitĂ© et l’efficacitĂ© du dispositif d’aides aux agriculteurs en rĂ©duisant le nombre de procĂ©dures et de guichets utilisĂ©s »[2].

Notes et références

Notes

  1. En raison des conséquences de la tempête Xynthia, la ligne La Rochelle - Rochefort fut fermée à la circulation des trains du 28 février au 23 avril 2010. La SNCF et Réseau ferré de France avaient annoncé que les dégâts sur les voies étaient très importants à plusieurs emplacements. En effet, près de 3 kilomètres de lignes étaient à reconstruire, notamment sur les communes d'Yves et d'Aytré. Les travaux ont duré sept semaines et ont occasionné la mise en place de bus de substitution entre les gares de La Rochelle et de Rochefort pendant toute cette période. Le trafic ferroviaire a repris progressivement, depuis le 23 avril 2010.
  2. Les cotes sur les cartes IGN indiquent généralement deux mètres au-dessus du niveau moyen et le marnage est d'environ sept mètres pour un coefficient maximum de 120. Dans ces conditions extrêmes, ces terres seraient donc recouvertes par un mètre et demi d'eau, sans les digues qui les protègent. Avec une surcote d'un mètre et demi, cela fait trois mètres d'eau au cours de la tempête Xynthia
  3. Le règlement (CE) no 2012/2002 du Conseil du 11 novembre 2002 instituant le FSUE prévoit que ce fonds a pour objectif de compléter les efforts des États concernés de catastrophes identifiées, et de couvrir une partie de leurs dépenses publiques, afin d’aider l'État bénéficiaire à réaliser, selon la nature de la catastrophe, les actions urgentes de première nécessité

Références

  1. Anne-Hélène Pommier, « Xynthia coûtera au moins 1,2 milliard aux assureurs », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  2. Didier Migaud et Jean-Marie Bertrand, Les enseignements des inondations de 2010 sur le littoral atlantique (Xynthia) et dans le Var, Cour des comptes, coll. « Rapport de la Cour des comptes sur les inondations de 2010 », , 299 p. (lire en ligne [PDF]).
  3. « Le bilan de Xynthia s'élève à "53 morts et 7 blessés graves », Le Nouvel Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Le bilan de la tempête Xynthia porté à 53 morts en France, consulté le 3 mars 2010
  5. Hortefeux annonce 53 morts et 7 blessés graves, consulté le 4 mars 2010
  6. (de) Institut für Meteorologie, « Adopt a vortex », Université libre de Berlin (consulté le ).
  7. Bérénice Dubuc, « Pourquoi la tempête s’appelle-t-elle Xynthia ? », Reuters, (consulté le ).
  8. (de) « Wetter und Klima - Deutscher Wetterdienst - Thema des Tages - Schritte aus der Konfusion », sur www.dwd.de, Université libre de Berlin (consulté le ).
  9. « Xynthia : bulletin de suivi Infoclimat », sur Infoclimat (consulté le )
  10. (es) Tenerife résiste a los vientos huracanados de Xynthia, consulté le 1er mars 2010
  11. (es) El temporal de viento huracanado deja tres muertos en la Península, consulté le 1er mars 2010
  12. Lucia Pineau-Guillou, Cyril Lathuilière, Rudy Magne, Stéphanie Louazel, David Corman, Céline Perhérin, « Caractérisation des niveaux marins et modélisation des surcotes pendant la tempête Xynthia », (pp. 625-634) DOI:10.5150/jngcgc.2010.073-P (Lire en ligne)
  13. Dominique Hervouët, « Des Vendéens sont morts noyés dans leur maison », sur Le Figaro, (consulté le )
  14. La tempête Xynthia secoue la Belgique, consulté le 1er mars 2010
  15. (pl) « Nawałnica Xynthia słabnie. Wichury zabiły co najmniej 50 osób », sur Wiadomosci (consulté le )
  16. Tempête de Madère, page visitée le 28 février 2010.
  17. « Inondations à Madère : au moins 43 morts », sur Actualité Chaîne météo, (consulté le )
  18. (pt) « Mau tempo já fez um morto e nove feridos em Portugal », (consulté le )
  19. (es) « El temporal de viento huracanado deja tres muertos en la Península », sur El pais, (consulté le )
  20. (pt) Xynthia pára auto-estradas e comboios
  21. (pt) Ventos atingem 140 km/h
  22. (pt) Electricidade restabelecida em todo o pais apos mau tempo
  23. Portugal: alerte aux inondations
  24. (es) Tenerife resiste a los vientos huracanados de Xynthia
  25. (es) El temporal deja sin luz a 10.000 usuarios en la Isla
  26. (es) La Xunta activa un dispositivo especial ante el temporal, consulté le 28 février 2010
  27. (es) De la Vega pide calma ante la gran borrasca, consulté le 28 février 2010
  28. (es) El ciclón Xynthia provocó vientos de 196 km/h en Serra do Eixe (Ourense) y afectóa 6 instalaciones eléctricas en La Coruña
  29. (es) « Xynthia se cobra su primera víctima mortal en Ourense », sur Farodevigo, (consulté le )
  30. « L'Espagne, le Portugal, la Belgique et l'Allemagne également touchés par la tempête », sur La Tribune, (consulté le )
  31. Site d'Euskalmet
  32. (es) « El temporal golpea el norte con vientos de hasta 228 km/h », sur Cadenaser, (consultĂ© le )
  33. (es) Suspendidos por el viento el deporte al aire libre, los mercados y ferias vascas, consulté le 28 février 2010
  34. (es) « El temporal de viento deja al menos tres muertos en la Península », sur Lavanguardia, (consulté le )
  35. (es) « El puerto de Bilbao situará en alta mar a los barcos amarrados en sus muelles », (consulté le )
  36. Delphine Chayet, « La puissance de la tempête a pris de court les communes du littoral », sur Le Figaro, (consulté le )
  37. « Pyrénées, sud-ouest, Massif central, Rhône : la tempête pénètre la France », sur L'Express (consulté le )
  38. Association française de l'assurance, « La puissance de la tempête a pris de court les communes du littoral », (consulté le )
  39. « Information mise à jour sur Libération », (consulté le )
  40. La tempête du 28 février 2010
  41. « La tempête du 28 février 2010 sur le site de Météo-France », sur Météo France, (version du 19 juin 2010 sur Internet Archive)
  42. Ouest-France : La tempĂŞte a fait au moins 45 morts en France
  43. Un cataclysme en Oléron
  44. Châtelaillon-plage, Aytré, Angoulins, rescapés des eaux
  45. Bassin d'Arcachon : Les rives sous les eaux
  46. Sud-Ouest : La tempête débit l'Île de Ré en trois morceaux
  47. « Le Phare de Ré : Tempête 2010 : gros dégâts matériels à l'Île de Ré »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  48. SHOM, « Hauteurs d'eau observées par le SHOM lors du passage de la tempête Xynthia (03 mars 2010) », sur refmar.shom.fr, (consulté le ).
  49. La Bastide avait les pieds dans l'eau
  50. La vague frappe Ă  nouveau
  51. Du vent, mais surtout beaucoup trop d'eau !
  52. La tempête a submergé des maisons en moins d'une heure
  53. « La tempête est une catastrophe nationale »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  54. « Tempête : des transports fortement perturbés », sur Le Figaro (consulté le )
  55. « Des vols Air France annulés à cause de la tempêt », sur Le Monde (consulté le )
  56. Tempête : électricité, retour à la normale mercredi pour 80 % des foyers
  57. « France 3 : La Bretagne face aux crues », sur France 3 (consulté le )
  58. François Fillon qualifie la tempête Xynthia de « catastrophe nationale » pour la France, portail du Gouvernement français
  59. « Sarkozy attendu sur le littoral atlantique lundi », sur Le Parisien, (consulté le )
  60. Arrêté du 1er mars 2010 portant reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle
  61. « Le bilan de la tempête Xynthia s'alourdit, l'arrêté de catastrophe naturelle publié », sur La tribune, (consulté le )
  62. Paul Vandangeon, Après le procès « Xynthia » : vous avez dit « catastrophe naturelle ? », Ingénieurs géologues (ENSG, Nancy) - bulletin no 104, juin 2015.
  63. « La tempête Xynthia des 27-28 février 2010 », Météo-France, (version du 7 mai 2015 sur Internet Archive).
  64. « Xynthia 27 et 28 février 2010 », Météo-France (consulté le ).
  65. [PDF]J.-M. Fallot, Rétrospective météo février 2010 et hiver 2009-2010, 11 mars 2010, en ligne sur le site cepob.ch
  66. Tempête sur la Suisse romande - 24 Heures - Consulté le
  67. La Suisse et l'Europe balayées par une violente tempête : 53 morts, consulté le 28 février 2010
  68. La Suisse décoiffée par Xynthia
  69. Intempéries: Xynthia fait plus de 60 morts dont 51 en France
  70. Carte de MétéoSuisse - Consulté le
  71. Un homme tué par la chute d'un arbre à Jodoigne
  72. La tempête Xynthia secoue la Belgique, consulté le 28 février 2010
  73. La tempête Xynthia sème la mort en Belgique et en Europe
  74. « Tempête : une victime belge mais le pire est passé »
  75. « La tempête Xynthia sème la mort en Belgique et en Europe »
  76. (de) Xynthia entwurzelt Bäume im Harz: Straßen nach Sturm gesperrt
  77. (de) Siebtes deutsches Sturmopfer nach Xynthia
  78. Tempête Xynthia: au moins 5 morts en Allemagne, consulté le 1er mars 2010
  79. La tempĂŞte Xynthia gagne l'Allemagne: au moins deux morts
  80. Au moins 4 morts en Allemagne Ă  la suite de la tempĂŞte Xynthia
  81. (sv) Snöoväder drar in över Sverige, consulté le 28 février 2010
  82. (en) Deadly snow storm heading for Sweden
  83. (de) Das große Aufräumen nach Xynthia
  84. La tempête Xynthia fait trois morts en Espagne, consulté le 1er mars 2010
  85. (de) Orkantief Xynthia, consulté le 28 février 2010.
  86. TempĂŞte Xynthia : le bilan est de 47 morts et pas 53, Le Point, 25 juin 2010
  87. A.G., Xynthia coûtera un milliard aux assureurs, Le Figaro, le 3 mars 2010.
  88. Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA) devant les députés
  89. Près d'un million de foyers sans électricité après la tempête
  90. « Tempête : au moins 45 morts, Sarkozy sur place lundi », sur TF1, (consulté le )
  91. « Tempête Xynthia, bilan et consternation dans la zone artisanale du port des Minimes à La Rochelle », sur All Boats Avenue, (consulté le )
  92. « Xynthia, un vent de colère », sur Libération.fr, (consulté le )
  93. « TempĂŞte : plus de 45 000 ha de terres agricoles inondĂ©es d'eau salĂ©e »
  94. « TempĂŞte: 12 000 hectares «impropres Ă  la culture» en VendĂ©e sur le site de Ouest-France », sur Ouest-France, (consultĂ© le )
  95. Information erronée ou incomplète concernant tempête du 28/02/2010
  96. « La ligne SNCF La Rochelle-Rochefort fermée un mois sur le site Web Trains », sur Webtrains, (consulté le )
  97. (en) Russia ready to help France deal with storm aftermath
  98. (en) Azerbaijan President offers condolences to his French counterpart
  99. (en) HM King Mohammed VI sends condolence message to French President
  100. (en) President Ben Ali sends condolences to President Sarkozy
  101. (en) Condolence Message to Victims of the February 28, 2010 Storm
  102. Tempête: la Belgique exprime ses condoléances à la France
  103. Xynthia : la Vendée enterre ses morts, le pape adresse ses condoléances
  104. « Xynthia : la France reçoit 35,6 millions d’euros de l’Europe », sur Pouvoir locaux français, (consulté le )
  105. (es) El Gobierno gallego destaca la « coordinación perfecta » durante el Xynthia
  106. Tempête : Sarkozy promet de débloquer 3 millions d'euros, Le Figaro, le 2 mars 2010.
  107. Tempête: l'arrêté publié au JO, Le Figaro, le 2 mars 2010.
  108. Voir l'arrêté ici
  109. Marie Kirschen, « Le gouvernement s'attelle au renforcement des digues », Le Figaro, Le 5 mars 2010.
  110. « "Tempête tragique" pour Ségolène Royal », sur Le Monde, (consulté le )
  111. Eric De La Chesnais, Tempête : 20 millions pour les ostréiculteurs, Le Figaro, le 3 mars 2010.
  112. Plan TempĂŞte
  113. « Sarkozy et les zones inondables : retour sur une mini-tempête médiatique. », sur Libération.fr,
  114. Jean-Louis Léonard, « Les raisons des dégâts provoqués par la tempête Xynthia », Rapport de l’assemblée nationale, (consulté le )
  115. http://www.europe-en-poitou-charentes.eu/fr/fs/index.html

Voir aussi

Article connexe

Bibliographie

  • Ministère de l'Écologie & al. (2010), TempĂŞte Xynthia, Retour d’expĂ©rience, Ă©valuation et proposition d’actions, Tome 1 : rapport, 191 p.
  • Ministère de l'Écologie (2010), TempĂŞte Xynthia, lettre aux Ă©lus, communiquĂ© de presse, 4 p., avril 2010 -
  • « Xynthia, une tragĂ©die prĂ©visible », sous la direction de Denis Mercier et Martine Acerra, Place publique, n° spĂ©cial, fĂ©vrier 2011, (ISBN 978-284809-169-3)
  • Emmanuel Garnier, La crise Xynthia Ă  l'aune de l'histoire : enseignements et enjeux contemporains d'une histoire de submersions, rapport remis en 2010 Ă  la commission d’enquĂŞte parlementaire sĂ©natoriale
  • Emmanuel Garnier et FrĂ©dĂ©ric Surville, La tempĂŞte Xynthia face Ă  l’histoire. Submersions et tsunamis sur les littoraux français du Moyen Age Ă  nos jours, Ă©ditions du CroĂ®t Vif, 2011, 174 p.
  • StĂ©phane Hallegatte, Valentin Przyluski, Gestion des risques naturels. Leçons de la tempĂŞte Xynthia, Éditions Quae, 2012, 264 p.

Vidéographie

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.