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Plan communal de sauvegarde

Le plan communal de sauvegarde (PCS) est en France un outil réalisé à l'échelle communale, sous la responsabilité du maire, pour planifier les actions des acteurs communaux de la gestion du risque (élus, agents municipaux, bénévoles, entreprises partenaires) en cas d'évènements majeurs naturels, technologiques ou sanitaires. Il a pour objectif l'information préventive et la protection de la population.

Il se base sur le recensement des vulnérabilités et des risques (présents et à venir, par exemple liés au changement climatique) sur la commune (notamment dans le cadre du dossier départemental sur les risques majeurs établi par le préfet du département) et des moyens disponibles (communaux ou privés) sur la commune.

Il prévoit l'organisation nécessaire pour assurer l'alerte, l'information, la protection et le soutien de la population au regard des risques.

Origine et contexte réglementaire

Divers accidents, dont l'explosion de l'usine AZF de Toulouse, le , ont invitĂ© le lĂ©gislateur Ă  mieux considĂ©rer certains risques et la gestion des situations de crise. C'est l'article 13 de la loi no 2004-811 du dite « loi de modernisation de la sĂ©curitĂ© civile Â»[1] (article abrogĂ© remplacĂ© par l'article L731-3 du code de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure) qui a rendu le PCS obligatoire dans les communes dotĂ©es d'un plan de prĂ©vention des risques naturels prĂ©visibles (PPRnp) approuvĂ© ou comprises dans le champ d'application d'un « Plan particulier d'intervention Â» (PPI).

Le décret d'application no 2005-1156 du [2], relatif au plan communal de sauvegarde a, quant à lui, fixé les modalités d'élaboration du plan communal de sauvegarde. Il rend également obligatoire l'élaboration de ce PCS, dans un délai de deux ans à compter de la date d'approbation par le préfet du département du plan particulier d'intervention ou du plan de prévention des risques naturels, ou à compter de la date de publication du décret lorsque ces plans existent à cette date (soit le ).

La loi autorise et encourage l'Ă©laboration de plans intercommunaux de sauvegarde, sans que le maire puisse toutefois dĂ©lĂ©guer ses responsabilitĂ©s au responsable du groupement de communes concernĂ©. Chaque maire reste l'autoritĂ© de police municipale sur sa commune : « la mise en Ĺ“uvre du plan communal ou intercommunal de sauvegarde relève de la responsabilitĂ© de chaque maire sur le territoire de sa commune Â».

Les actions d'information préventive font partie du PCS, notamment le dossier d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM), qui vise à informer la population sur les risques qu'elle court.

L'élaboration d'un PCS n'est pas un aboutissement, mais la naissance d'une organisation qui doit évoluer avec la commune et les changements qu'elle vivra. Le maire a donc pour responsabilité de maintenir l'opérationnalité du PCS de sa commune. Pour cela, il doit s'assurer d'une mise à jour régulière des documents PCS, sachant que le délai de révision ne peut excéder cinq ans.

Bien que cela ne soit pas encore obligatoire, la diversification de l'information préventive, la formation des acteurs communaux et des partenaires, ainsi que l'organisation d'exercices contribuent fortement au maintien opérationnel d'un PCS.

Contenu du plan

Le plan communal de sauvegarde décrit l'organisation et la mise en œuvre des dispositions répondant aux obligations légales telles que :

  • le recensement des « risques connus » et des « moyens disponibles » (moyens humains et moyens matĂ©riels) ;
  • la dĂ©termination des « mesures immĂ©diates de sauvegarde et de protection des personnes » ;
  • la fixation de « l’organisation nĂ©cessaire Ă  la diffusion de l’alerte et des consignes de sĂ©curitĂ© » ;
  • les modalitĂ©s de « mise en Ĺ“uvre des mesures d’accompagnement, de soutien et d’information de la population » ;
  • le DICRIM (document d'information communal sur les risques majeurs).

Mise en Ĺ“uvre du plan

Elle comprend au moins :

  • l'alerte et la mobilisation des membres du poste de commandement communal ;
  • la localisation de l’« Ă©vĂ©nement Â» sur la commune ;
  • la dĂ©termination de la « zone de danger Â» et son « pĂ©rimètre de sĂ©curitĂ© Â» (ceci peut par exemple dĂ©pendre de la force et la direction du vent ; des marĂ©es…) ;
  • la mise en place si nĂ©cessaire d'itinĂ©raires de dĂ©viation ;
  • l'information Ă  la population par tous les moyens de communication possibles : automate d’appels tĂ©lĂ©phoniques, fax, haut-parleurs, panneaux lumineux, haut-parleurs embarquĂ©s ;
  • la sĂ©lection de sites d’accueil ou d’hĂ©bergement en fonction de leur situation gĂ©ographique par rapport au sinistre, ainsi que la mise en Ĺ“uvre de la logistique ;
  • la tenue d'une main courante Ă©vĂ©nementielle ;
  • la rĂ©quisition d'Ă©tablissements conventionnĂ©s de la commune ;
  • l'organisation du retour Ă  la normale et l'Ă©dition de comptes rendus d’évĂ©nements.

Les évènements concernés

Ils peuvent ĂŞtre :

Guides méthodologiques

Le ministère de l'IntĂ©rieur met Ă  disposition de tous des outils mĂ©thodologiques sur sa page « Planification et exercices de SĂ©curitĂ© civile Â»[3], y compris pour l'Ă©laboration et le test du plan communal de sauvegarde :

  • un guide d’élaboration des plans communaux de sauvegarde (PCS) ;
  • un mĂ©mento sur les exercices PCS ;
  • une trame simplifiĂ©e et un tutoriel pour la rĂ©daction du PCS.

Logiciels

Des logiciels spécialisés peuvent aider à élaborer un Plan communal de sauvegarde.

État des lieux et mise en œuvre

En France mi-2015, seules les deux tiers des communes soumises à obligation l'ont adopté. Le ministre de l'Intérieur (Bernard Cazeneuve) a suggéré de tester dans plusieurs régions un nouveau dispositif (« contrat territorial de réponses aux risques et aux menaces »)[4]. Il a aussi demandé en juin 2015 dans une circulaire[5]aux préfets de contribuer à améliorer la culture du risque et d'accélérer la mise en œuvre de ces plans communaux de sauvegarde (PCS). Une trame simplifiée a été rédigée pour aider les maires à produire leur plan[4].

En 2015, le ministère de l'Intérieur a aussi mis en ligne un « PCS prêt à l'emploi » pour aider les communes rurales. L'Institut des risques majeurs (Irma) estime qu'« Il faut tester ces plans par le biais d'exercices de crise et s'assurer que l'équipe municipale, les agents et les habitants se saisissent bien du dispositif ». Le ministre insiste aussi sur l'importance des Réserves communales de sécurité civile (souvent encore inexistante), et de la mise à jour des plans Orsec, en lien avec les élus concernés en en améliorant les procédures d'indemnisations après les catastrophes naturelles (projet de décret examiné en Conseil d'État)[4].

L'État français a conditionné ses aides à la réalisation d'un programme d'action de prévention des inondations (Papi) à la réalisation d'un PCS[4].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • PrĂ©fecture de la DrĂ´me (2004) Le maire et les risques majeurs guide pratique et plan de secours communal ; - www.drome.pref.gouv.fr
  • CEDRE (2001) Le dĂ©cideur face Ă  une pollution accidentelle des eaux - Centre de Documentation, de Recherche et d’ExpĂ©rimentations sur les pollutions accidentelles des eaux : www.cedre.fr
  • Direction de la DĂ©fense et de la SĂ©curitĂ© Civiles (1998) GUIDE POUR UNE ORGANISATION COMMUNALE DE SECOURS ; (non diffusĂ©) www.interieur.gouv.fr
  • Institut des Risques Majeurs de Grenoble (2002) La dĂ©marche Plan communal d’action, livret mĂ©thodologique ; - Institut des Risques Majeurs de Grenoble ; www.irma-grenoble.com
  • Ministère de la sĂ©curitĂ© publique du QuĂ©bec (1997) Pour planifier la rĂ©ponse au sinistre, guide a l’intention des municipalitĂ©s ; www.gouv.qc.ca
  • Ministère de l'intĂ©rieur et de l'amĂ©nagement du territoire (2012) Plan communal de sauvegarde , guide pratique d'Ă©laboration, Direction de la dĂ©fense et de la sĂ©curitĂ© civile

Articles connexes


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