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Accident nucléaire

Un accident nucléaire, ou accident radiologique, est un événement industriel fortuit grave, dont les conséquences potentielles ou effectives sont liées à la présence de matiÚres radioactives.

Accident nucléaire de Fukushima ; vue des réacteurs aprÚs l'explosion de l'hydrogÚne.

Contexte

L'accident nucléaire peut survenir dans toute installation manipulant des matiÚres radioactives : sites de l'industrie électronucléaire (usine d'enrichissement de l'uranium, centrale nucléaire, usine de traitement du combustible usé, centre de stockage de déchets radioactifs) ou établissements exerçant une activité nucléaire (site militaire, hÎpital, laboratoire de recherche, etc.), ou encore dans un sous-marin, porte-avions ou brise-glace à propulsion nucléaire. Les accidents peuvent aussi se produire lors des transports de matiÚres radioactives (notamment à usage médical, mais également combustible nucléaire, déchets radioactifs ou armes nucléaires).

La mĂ©thode de prĂ©vention des accidents nuclĂ©aires est comparable Ă  celle mise en Ɠuvre pour toute installation industrielle prĂ©sentant un risque Seveso : Ă©tude des dangers, rĂ©duction des risques Ă  la source, politique de prĂ©vention proactive et systĂšme de gestion et de contrĂŽle de la sĂ©curitĂ©, planification des contre-mesures en cas d'exposition du public et information du public. La principale spĂ©cificitĂ© du dispositif pour le domaine nuclĂ©aire est qu'il est soumis en outre au contrĂŽle d'une autoritĂ© de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire indĂ©pendante.

Dans le domaine du nuclĂ©aire civil, l'Ă©chelle internationale des Ă©vĂ©nements nuclĂ©aires considĂšre que le qualificatif d'« accident nuclĂ©aire » peut ĂȘtre donnĂ© quand un certain degrĂ© de gravitĂ© a Ă©tĂ© dĂ©passĂ© suivant trois points de vue :

Les accidents nuclĂ©aires ayant un impact sur la population sont ceux oĂč une grande quantitĂ© de matiĂšres radioactives est dispersĂ©e, gĂ©nĂ©ralement Ă  la suite d'un incendie ou d'une explosion majeure (dĂ©truisant par ailleurs l'installation et ses barriĂšres de radioprotection). Une telle explosion d'une installation nuclĂ©aire est toujours une explosion similaire Ă  celles susceptibles de se rencontrer dans l'industrie chimique, d'effet relativement limitĂ©, et sans comparaison possible avec ceux d'une explosion atomique. En revanche, dans ce cas, les effets qui intĂ©ressent la population locale sont essentiellement ceux des retombĂ©es radioactives que l'accident industriel provoque Ă  l'extĂ©rieur.

Prévention des accidents nucléaires

Prévention

La prévention est un élément fondamental de la sûreté de fonctionnement.

En France, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) :

  • procĂšde pĂ©riodiquement Ă  des essais de vĂ©rification du bon fonctionnement du systĂšme d’alerte de ses agents ;
  • prĂ©pare chaque annĂ©e un programme d’exercices nationaux de crise nuclĂ©aire, annoncĂ© aux prĂ©fets par une circulaire conjointement signĂ©e par la Direction de la dĂ©fense et de la sĂ©curitĂ© civile (DDSC), la Direction gĂ©nĂ©rale de la santĂ© (DGS) et le SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du comitĂ© interministĂ©riel de la sĂ©curitĂ© nuclĂ©aire (SGCISN).

Analyse des accidents

Les accidents dus aux rayonnements ionisants constituent des Ă©vĂ©nements rares. Il est vain d’espĂ©rer pouvoir tirer des rĂšgles gĂ©nĂ©riques sur la seule base d’accidents isolĂ©s aux causes diverses, avec pour objectif de prĂ©venir ou mieux gĂ©rer de futurs accidents[1]. La prĂ©vention repose donc sur une analyse systĂ©matique des accidents possibles, et une sĂ©curitĂ© construite a priori.

L'analyse de ces accidents montre nĂ©anmoins l’importance du facteur humain dans la genĂšse de leur survenue. Dans la plupart des cas, le respect de rĂšgles simples, qui le plus souvent font appel au simple bon sens, aurait Ă©vitĂ© des consĂ©quences graves[1].

La recherche nucléaire

Elle porte sur les typologies d'accidents, l'étude des risques, la gestion du risque, l'analyse de la chaßne de cause à effet, des causes (techniques, humaines, géopolitiques, etc.), l'étude des conditions de la sûreté nucléaire, la gestion des déchets nucléaires, les conséquences économiques, sanitaires ou écologiques (sur les réseaux trophiques, les phénomÚnes de bioconcentration de radionucléides, etc.).

Elle porte aussi sur la mĂ©trologie, l'analyse des retours d'expĂ©rience (« REX »), l’établissent de protocoles d'Ă©valuation[2] et de recherche, la modĂ©lisation des accidents, la modĂ©lisation des consĂ©quences environnementales, etc.

Elle est appuyée par des programmes pluridisciplinaires, nationaux, européens, internationaux, sous l'égide de l'AIEA et de l'OMS au niveau mondial.

Aspects juridiques

Pour la Convention de Paris sur la responsabilitĂ© civile dans le domaine de l'Ă©nergie nuclĂ©aire, un accident nuclĂ©aire consiste en « tout fait ou succession de faits de mĂȘme origine ayant causĂ© des dommages, dĂšs lors que ce fait ou ces faits ou certains des dommages causĂ©s proviennent ou rĂ©sultent soit des propriĂ©tĂ©s radioactives, ou Ă  la fois des propriĂ©tĂ©s radioactives et des propriĂ©tĂ©s toxiques, explosives ou autres propriĂ©tĂ©s dangereuses des combustibles nuclĂ©aires ou produits ou dĂ©chets radioactifs, soit de rayonnements ionisants Ă©mis par une autre source quelconque de rayonnements se trouvant dans une installation nuclĂ©aire »[3].

AprÚs la catastrophe de Tchernobyl, une Convention sur la notification rapide d'un accident nucléaire a été rédigée et rapidement adoptée, sous l'égide de l'AIEA.

Typologie des accidents nucléaires

Échelle de classement des incidents et accidents

Depuis 1991, l'Agence internationale de l'énergie atomique a mis en place l'échelle INES pour qualifier au niveau international la gravité d'un évÚnement lié au nucléaire civil. Graduée selon 8 niveaux (de 0 à 7), elle se base sur des critÚres objectifs et subjectifs pour caractériser un évÚnement[4].

Cette échelle fait suite à la catastrophe de Tchernobyl[4], ce qui signifie que la plupart des accidents (niveau supérieur ou égal à 4) ont été classés aprÚs coup.

Cette Ă©chelle peut servir notamment de critĂšre pour savoir si un incident peut ĂȘtre qualifiĂ© d'« accident » ou d'« incident » nuclĂ©aire. Les « accidents nuclĂ©aires » sont des Ă©vĂšnements impliquant une contamination radiologique plus ou moins importante. Pour l'Ă©chelle INES, les « accidents » Ă  proprement parler sont principalement ceux qui ont une incidence en dehors du site, exposant le public Ă  une contamination radiologique. Sont Ă©galement comptĂ©s comme « accidents » les Ă©vĂšnements provoquant une destruction partielle ou totale d'un rĂ©acteur, mĂȘme lorsqu'il n'y a pas eu d'exposition du public. Il en est de mĂȘme en cas d'exposition mortelle d'un travailleur. Un Ă©vĂšnement nuclĂ©aire est qualifiĂ© d'« incident » si l'on juge que sa gravitĂ© et ses consĂ©quences sur les populations et l'environnement sont trĂšs faibles.

La Commission de rĂ©glementation nuclĂ©aire des États-Unis (NRC) utilise une autre Ă©chelle des accidents nuclĂ©aires.

Accident de criticité

Un accident de criticitĂ© a pour principal effet d'Ă©mettre une quantitĂ© massive de neutrons et de rayonnement ionisant, et est la plupart du temps mortel pour l'irradiĂ©[5]. Cependant, cette irradiation diminue comme l'inverse du carrĂ© de la distance : si la victime reçoit plusieurs dizaines de sieverts Ă  un mĂštre, l'exposition Ă  100 m tombe au niveau du millisievert (comparable Ă  l'exposition induite par une radiographie des poumons). D'autre part, l'Ă©nergie mĂ©canique dĂ©gagĂ©e par un tel accident est la plupart du temps trĂšs faible (de quoi faire bouillir une casserole d'eau)[6] : il n'y a pas d'explosion significative, et les barriĂšres biologiques restent intactes. De ce fait, il correspond typiquement Ă  une gravitĂ© de 4 sur l'Ă©chelle INES, parce qu'il y a eu exposition lĂ©tale d'un travailleur, mais l'incidence hors site est a priori nĂ©gligeable.

RĂ©sistance du site aux agressions

Un accident industriel ou naturel (incendie, foudre, tremblement de terre
), survenant dans une centrale nuclĂ©aire (ou sur un site de l'industrie nuclĂ©aire), peut endommager les dispositions de protection, conduisant Ă©ventuellement Ă  des fuites de matiĂšres radioactives. Les Ă©tudes de sĂ©curitĂ© nuclĂ©aire demandĂ©es pour autoriser l'exploitation doivent justifier que les protections radiologiques rĂ©sistent Ă  des accidents jugĂ©s dimensionnants[alpha 1]. Ces protections sont donc conçues pour ĂȘtre robustes et rĂ©sistantes, et de tels accidents, qui peuvent provoquer des dĂ©gĂąts matĂ©riels importants Ă  l'intĂ©rieur du site, n'entraĂźnent normalement pas de risques importants Ă  l'extĂ©rieur : ils correspondent typiquement au niveau 4 de l'Ă©chelle INES.

Des organisations de la société civile, dont Greenpeace, alertent depuis plusieurs années sur les risques d'intrusion dans les centrales françaises[7].

Le , un rapport commanditĂ© par Greenpeace[8], mettant en cause la sĂ©curitĂ© des installations nuclĂ©aires françaises et belges, a Ă©tĂ© remis aux autoritĂ©s. Il pointe du doigt la vulnĂ©rabilitĂ© des centrales face aux risques d'attaques extĂ©rieure, en particulier de certaines installations telles que les piscines d'entreposage des combustibles nuclĂ©aires usĂ©s. En parallĂšle plusieurs militants de l’association Ă©cologiste ont rĂ©ussi Ă  pĂ©nĂ©trer Ă  l'intĂ©rieur de l’enceinte de la centrale nuclĂ©aire de Cattenom, en Lorraine[9]. Sur place, ils ont allumĂ© un feu d’artifice pour dĂ©noncer le manque de sĂ©curitĂ©.

Frappes militaires

Les centrales nucléaires sont des cibles privilégiées lors des conflits militaires et ont été attaqués à plusieurs reprises lors de frappes aériennes, d'occupations, d'invasions et de campagnes militaires au cours de la période 1980-2007[10].

En mars 2022, la bataille d'Enerhodar a causé des dommages à la centrale nucléaire de Zaporizhzhia et un incendie dans son complexe d'entraßnement alors que les forces russes en prenaient le contrÎle, renforçant les craintes de contamination nucléaire. Le 6 septembre 2022, le directeur de l'AIEA, Rafael Grossi, s'est adressé au Conseil de sécurité de l'ONU, appelant à la création d'une zone de protection de la sûreté et de la sécurité nucléaire autour de la centrale et réitérant ses conclusions selon lesquelles « les sept piliers [de la sûreté et de la sécurité nucléaires] ont tous été compromis sur le site[11] - [12] ».

Cyberattaques

Les installations nucléaires peuvent faire l'objet de cyberattaques.

En juin 2010, le ver informatique Stuxnet, probablement crĂ©Ă© par les États-Unis et IsraĂ«l, est dĂ©couvert. Il est conçu pour attaquer les installations nuclĂ©aires d'enrichissement de l'Iran, en dĂ©sactivant les dispositifs de sĂ©curitĂ© des centrifugeuses, entraĂźnant leur perte de contrĂŽle[13].

En décembre 2014, les ordinateurs de l'exploitant de la centrale nucléaire de Corée du Sud (KHNP) ont été piratés. Les cyberattaques ont impliqué des milliers d'e-mails d'hameçonnage contenant des codes malveillants et des informations ont été volées[14].

En dĂ©cembre 2017, les systĂšmes de sĂ©curitĂ© d'une centrale Ă©lectrique non identifiĂ©e en Arabie saoudite ont Ă©tĂ© compromis lorsque la technologie de sĂ©curitĂ© industrielle Triconex fabriquĂ©e par Schneider Electric SE a Ă©tĂ© ciblĂ©e dans ce qui serait une attaque parrainĂ©e par l'État. La sociĂ©tĂ© de sĂ©curitĂ© informatique Symantec a dĂ©clarĂ© que le logiciel malveillant, connu sous le nom de « Triton », exploitait une vulnĂ©rabilitĂ© dans les ordinateurs fonctionnant avec le systĂšme d'exploitation Microsoft Windows[14].

En avril 2022, Taiwan News rapporte que le pirate informatique Cyber Anakin, affilié à Anonymous, a infiltré les interfaces de centrales nucléaires en Chine, ainsi que d'autres systÚmes informatiques tels que des sites Web gouvernementaux, des systÚmes de gestion agricole, des interfaces de sécurité de mines de charbon et des interfaces de satellites, dans le cadre de l'opération « Wrath of Anakin : No Time to Die » en guise de représailles puisqu'il avait contracté le COVID-19[15] - [16].

Confinement d'une dégradation majeure

Pour atteindre un accident de niveau 5, il faut un apport supplĂ©mentaire d'Ă©nergie : ce peut ĂȘtre la fusion accidentelle du cƓur d'un rĂ©acteur (comme pour l'accident de la centrale nuclĂ©aire de Three Mile Island), ou une agression externe (chute d'avion, guerre, tir de charge creuse
). Les exigences de sĂ©curitĂ© n'exigent plus de faire la dĂ©monstration que le site lui-mĂȘme rĂ©siste, et de telles agressions peuvent conduire Ă  un « endommagement grave du rĂ©acteur ou des barriĂšres biologiques » qui interdira son exploitation ultĂ©rieure[17]. En revanche, les Ă©tudes de sĂ©curitĂ© doivent dĂ©montrer que dans ce cas, le confinement reste fonctionnel, et limite les rejets Ă©ventuels Ă  une valeur infĂ©rieure aux limites prescrites.

S'il n'y a pas eu d'exigence de sécurité stricte pour résister à de tels accidents, le site n'est pas nécessairement conçu pour résister systématiquement à ses « modes dégradés » : un accident industriel peut avoir pour conséquence la dispersion de matiÚres nucléaires contaminant la population et l'environnement. De tels accidents sont alors classés au niveau 5 ou 6 de l'échelle. C'est le cas de l'explosion chimique du Complexe nucléaire Maïak, ou de l'incendie de Sellafield.

Explosion d'un réacteur nucléaire

Dans un accident de rĂ©activitĂ©, la quantitĂ© d’énergie libĂ©rĂ©e au cours de l’accident varie en fonction de la gravitĂ© de l’accident et du type de rĂ©acteur dans lequel il a lieu. MĂȘme pour les accidents les plus graves, la quantitĂ© d’énergie libĂ©rĂ©e est de mille Ă  un million de fois moindre que celle d’une bombe. La rĂ©action en chaĂźne ne peut en effet se dĂ©velopper de maniĂšre exponentielle, Ă©tant arrĂȘtĂ©e soit par les propriĂ©tĂ©s physiques du milieu (l’effet Doppler, inopĂ©rant dans le cas de la bombe), soit par la dispersion du milieu sous l’effet de l’augmentation soudaine de la puissance dĂ©gagĂ©e. Il n’est donc pas possible, pour des raisons physiques, que se forment une boule de feu et une onde de choc avec les consĂ©quences que l’on sait[18]. Par contre, comme l’accident de Tchernobyl l’a montrĂ©, une rĂ©action de nature explosive peut se dĂ©velopper dans le cƓur du rĂ©acteur et endommager celui-ci au point de donner lieu Ă  un relĂąchement important de matiĂšres radioactives dans l’environnement. Cette explosion, qu’il convient d’éviter Ă  tout prix, est d’origine chimique (et non pas nuclĂ©aire comme dans le cas de la bombe)[18].

L'explosion proprement dite d'un cƓur de centrale nuclĂ©aire n'est possible que si sa conception entraĂźne un coefficient de vide positif[19] et que les conditions normales d'exploitation ne sont plus respectĂ©es : dans ce cas, une excursion critique du rĂ©acteur n'est pas stabilisĂ©e par le modĂ©rateur et ne cesse que lorsque l'Ă©nergie dĂ©gagĂ©e par le cƓur devient comparable Ă  celle dĂ©gagĂ©e par un explosif, ce qui entraĂźne son explosion et sa dislocation physique. L'explosion du rĂ©acteur (d'une puissance comparable Ă  quelques tonnes d'explosifs) entraĂźne celle de la centrale elle-mĂȘme (qui n'est pas dimensionnĂ©e pour y rĂ©sister), et une dispersion massive du contenu du cƓur dans l'atmosphĂšre : c'est le scĂ©nario de la catastrophe de Tchernobyl. C'est Ă  la suite de cet accident que la conception de rĂ©acteurs Ă  coefficient de vide positif n'est plus admise[20].

Principaux types d'effets d'un accident nucléaire

"Plume" des retombĂ©es radioactives de l'essai Castle Bravo, qui provoqua la mort par irradiation d'un pĂȘcheur japonais.

Un accident nuclĂ©aire civil majeur (de niveau 6 ou 7 dans l'Ă©chelle internationale des Ă©vĂ©nements nuclĂ©aires) se caractĂ©rise par une dispersion massive de radioisotopes dans l'environnement, ce qui conduit Ă  une contamination radioactive plus ou moins Ă©tendue : les populations peuvent ĂȘtre contaminĂ©es directement au moment de l'accident, ou indirectement par la suite Ă  travers la contamination du sol et l'accumulation Ă©ventuelle des radioisotopes le long de la chaĂźne alimentaire.

En cas d'explosion atomique au sol (par le fait d'une bombe atomique) ou d'un accident grave comme celui de Tchernobyl, les retombĂ©es radioactives peuvent atteindre un niveau mortel Ă  proximitĂ© de l'accident et sous le vent, Ă  cause de la trĂšs forte radioactivitĂ© des produits de fission Ă  durĂ©e de vie courte. À plus long terme, la contamination restante est le fait de radioisotopes Ă  vie moyenne ou longue, et est de niveau comparativement plus faible. Le niveau de contamination peut imposer d'interdire certaines zones contaminĂ©es, comme dans le cas de la contamination au cĂ©sium 137 aprĂšs la catastrophe de Tchernobyl : sa demi-vie de 30 ans signifie qu'il faut attendre 200 ans pour arriver Ă  une radioactivitĂ© cent fois plus faible.

Une fuite de matiĂšres radioactives a des effets similaires, mais d'une Ă©tendue gĂ©nĂ©ralement beaucoup plus faible. D'autre part, l'effet dĂ©pend de la radiotoxicitĂ© du produit contaminant, qui peut ĂȘtre trĂšs variable.

Les autres effets spécifiquement nucléaires sont plus localisés:

  • Un accident nuclĂ©aire peut conduire Ă  une irradiation massive des personnes exposĂ©es. Contrairement Ă  la radiotoxicitĂ©, cet effet est instantanĂ©.
  • En cas d'explosion nuclĂ©aire ou d'accident de criticitĂ©, le flux de neutrons produit Ă©galement une contamination radioactive par activation neutronique de la matiĂšre exposĂ©e. Cette contamination est normalement trĂšs locale, mais peut concerner une zone Ă©tendue dans le cas d'une bombe Ă  neutrons.

Enfin, une explosion d'origine nucléaire produit les effets d'une explosion, à un degré variable suivant sa puissance.

En 2020, l'OMS conclu que "le retour d'expérience des accidents nucléaires et radiologiques passés a démontré que les conséquences psychologiques et sur la santé mentale peuvent surpasser l'impact directe sur la santé de l'exposition aux radiations"[21].

Traitement médical

On peut distinguer selon la nature de l'accident trois types de rĂ©ponse mĂ©dicale qui peuvent devoir ĂȘtre apportĂ©es aux victimes[1] :

  • Si l'accident a entraĂźnĂ© une irradiation externe globale, il peut conduire Ă  un syndrome d'irradiation aiguĂ« nĂ©cessitant l’orientation de la victime vers un service d'hĂ©matologie, en raison du risque d'aplasie de la moelle osseuse.
  • Si l'accident a consistĂ© en une irradiation externe localisĂ©e, il peut entraĂźner des brĂ»lures radiologiques localisĂ©es, qui impliqueront une longue hospitalisation dans un centre de traitement de brĂ»lĂ©s.
  • S'il s'agit d'une contamination par une substance radioactive, la contamination externe ou interne nĂ©cessitera avant tout, en urgence, une dĂ©contamination de la victime dĂšs l’intervention des services d’urgence sur le terrain.

L’expression « accident dĂ» aux rayonnements ionisants » est donc insuffisante en elle-mĂȘme et ce sont les vocables « irradiation globale », « irradiation localisĂ©e » et « contamination » qui dĂ©finissent les trois types d’organisation mĂ©dicale Ă  dĂ©ployer sur le terrain.

Principaux accidents nucléaires

Ces accidents sont classĂ©s selon l'Ă©chelle internationale des Ă©vĂ©nements nuclĂ©aires[22], Ă©laborĂ©e en 1990 mais cette Ă©chelle peut Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©e pour classer les Ă©vĂ©nements ayant eu lieu avant cette date.

Accidents majeurs - Niveau 7

  • Catastrophe de Tchernobyl : Ukraine (URSS Ă  l'Ă©poque), 1986. L'accident est survenu dans la centrale nuclĂ©aire LĂ©nine situĂ©e sur les rives du Dniepr Ă  environ 15 km de Tchernobyl et 110 km de Kiev, prĂšs de la frontiĂšre avec la BiĂ©lorussie. À la suite d'une sĂ©rie d'erreurs humaines et en raison de dĂ©fauts de conception, la rĂ©action nuclĂ©aire au cƓur du rĂ©acteur no 4 s'emballe, conduisant Ă  l'explosion non-nuclĂ©aire du rĂ©acteur et Ă  la libĂ©ration de grandes quantitĂ©s de radioisotopes dans l'atmosphĂšre. Les autoritĂ©s Ă©vacuent environ 250 000 personnes de BiĂ©lorussie, de Russie et d’Ukraine. Plusieurs centaines de milliers d'ouvriers (600 000 environ), les « liquidateurs » sont dĂ©pĂȘchĂ©s d'Ukraine, de BiĂ©lorussie, de Russie et d'autres rĂ©publiques soviĂ©tiques pour procĂ©der Ă  des nettoyages.
  • Accidents nuclĂ©aires de Fukushima Ă  Okuma : Japon, le [23]. Une explosion dans le bĂątiment abritant le rĂ©acteur no 1 de la centrale de Fukushima Dai-ichi dĂ©truit le toit et la structure supĂ©rieure de ce bĂątiment, blesse au moins quatre employĂ©s[24], alors qu'une hausse de la radioactivitĂ© est dĂ©jĂ  mesurĂ©e aux alentours du site, vraisemblablement Ă  la suite des vapeurs et gaz relĂąchĂ©s par mesure de sĂ©curitĂ© pour refroidir le rĂ©acteur. L'explication de l'explosion pourrait ĂȘtre la suivante : Ă  la suite d'un dĂ©but de fusion du cƓur, le niveau de tempĂ©rature trĂšs Ă©levĂ© amĂšne Ă  la formation d'hydrogĂšne (par rĂ©action chimique d'oxydation des gaines du combustible en Zircaloy avec l'eau) ; c'est cet hydrogĂšne, prĂ©sent dans les gaz relĂąchĂ©s hors du rĂ©acteur, qui aurait provoquĂ© l'explosion[25]. De la mĂȘme façon, le lendemain, la structure du rĂ©acteur no 3 a explosĂ© et le rĂ©acteur no 2 a perdu tout son liquide de refroidissement, laissant prĂ©sager la fusion du cƓur du rĂ©acteur no 2[26] - [27]. ClassĂ© dans un premier temps au niveau 4, cet accident majeur a Ă©tĂ© relevĂ© au niveau maximum de l'Ă©chelle internationale le [28].

Accidents graves - Niveau 6

  • Catastrophe de Kychtym : Union soviĂ©tique, 1957. L'accident est survenu dans le complexe nuclĂ©aire Mayak Ă  Kychtym non loin de la ville de Tcheliabinsk en URSS, il a entraĂźnĂ© des rejets radioactifs trĂšs importants en dehors du site, au moins 200 personnes pĂ©rirent, les mesures d'urgence ont comportĂ© une Ă©vacuation d'environ 10 000 personnes et une zone interdite de 250 km2. L'accident est tenu secret par le rĂ©gime soviĂ©tique, les premiĂšres informations ne seront rĂ©vĂ©lĂ©es qu'en 1976 par le biologiste soviĂ©tique JaurĂšs Medvedev immigrĂ© en Angleterre.

Accidents sérieux - Niveau 5

  • RiviĂšre Chalk, Ontario : Canada, 1952. Dans les laboratoires nuclĂ©aires de Chalk River, une perte subite de l'eau de refroidissement au cƓur d'un rĂ©acteur expĂ©rimental NRX provoqua une grande impulsion de puissance. Des explosions en sĂ©rie s'ensuivirent, elles propulsĂšrent le toit de l'enceinte de confinement des gaz qui demeura enfoncĂ© dans la superstructure. Des fuites de gaz et de vapeurs radioactives dans l'atmosphĂšre se produisirent, elles furent accompagnĂ©es par le dĂ©versement de 4 000 mĂštres cubes d'eau dans des tranchĂ©es peu profondes non loin de la riviĂšre des Outaouais. Le cƓur du rĂ©acteur Ă©tant totalement anĂ©anti, il fallut l'enterrer en tant que dĂ©chet radioactif.
  • Incendie de Windscale : Grande-Bretagne, 1957. L'accident est survenu Ă  l'usine de traitement de Windscale, un incendie dura plusieurs jours, pendant lesquels 7,4 Ă— 1014 Bq d'iode radioactif (iode 131) ont Ă©tĂ© rejetĂ©s Ă  l'extĂ©rieur. Le nuage radioactif a ensuite parcouru l'Angleterre, portĂ© par les vents, puis touchĂ© le continent europĂ©en sans que la population française ne soit avertie. La consommation de lait a Ă©tĂ© interdite pendant deux mois sur une zone de 500 km2. AprĂšs cet accident, Windscale est dĂ©baptisĂ© et devient Sellafield.
  • Accident nuclĂ©aire de Three Mile Island : États-Unis, 1979. L'accident est survenu Ă  la centrale nuclĂ©aire de l'Ăźle de Three Mile Island sur la riviĂšre Susquehanna, prĂšs de Harrisburg, en Pennsylvanie. À la suite d'une panne des pompes d'alimentation en eau du circuit secondaire de l'un des rĂ©acteurs, un enchaĂźnement de dĂ©faillances mĂ©caniques, d’erreurs humaines, d'absence de procĂ©dure et de dĂ©fauts de conception (non-prise en compte du risque de perte totale du refroidissement secondaire, dĂ©faut des soupapes de suretĂ© du circuit primaire et absence de mesure de niveau d'eau dans la cuve du rĂ©acteur), entraĂźne la fusion du cƓur. MalgrĂ© la gravitĂ© extrĂȘme de l’accident, l’enceinte de confinement Ă©tant restĂ©e intĂšgre, le relĂąchement de produits radioactifs dans l’environnement est restĂ© faible.
  • Accident nuclĂ©aire de GoiĂąnia, État de GoiĂĄs : BrĂ©sil, 1987. Un appareil de radiothĂ©rapie, abandonnĂ© dans un ancien hĂŽpital, est rĂ©cupĂ©rĂ© par des ferrailleurs pour la revente du mĂ©tal au poids. Le cĂ©sium 137, produit actif de l'appareil, est dispersĂ©. Les gens jouent avec, attirĂ©s par la lumiĂšre bleue qu'il Ă©met[29]. Au moins quatre personnes dĂ©cĂšdent dans les 75 jours aprĂšs la dĂ©couverte, 249 personnes prĂ©sentent des contaminations importantes, 49 hospitalisations, dont 21 en soins intensifs, et 600 personnes sont encore sous surveillance mĂ©dicale en 2003. Il a fallu gĂ©rer 3 500 m3 de dĂ©chets radioactifs[30]. Cet accident a Ă©tĂ© classĂ© au niveau 5 sur l'Ă©chelle INES. Une Ă©tude Ă©pidĂ©miologique rĂ©alisĂ©e en 2006 a Ă©tudiĂ© les consĂ©quences de cet accident sur la survenue de cancer au sein de la population en contact avec le matĂ©riel radioactif. Aucune augmentation statistiquement significative du taux de cancer n'a Ă©tĂ© relevĂ©e. De façon Ă©tonnante la proportion de cancer y Ă©tait infĂ©rieure Ă  celle de la population contrĂŽlĂ©e[31].

Accidents - Niveau 4

  • Centrale nuclĂ©aire de Lucens : Lucens (Vaud, Suisse), le . La centrale nuclĂ©aire de Lucens Ă©tait une installation nuclĂ©aire expĂ©rimentale. Lors d'un dĂ©marrage, un problĂšme de refroidissement entraĂźna une fusion partielle du cƓur et une contamination radioactive massive de la caverne. En 1979 un rapport conclut que la cause de l'accident fut la corrosion des Ă©quipements due Ă  l'humiditĂ© rĂ©gnant dans la caverne.
  • Accident nuclĂ©aire de Saint-Laurent-des-Eaux de 1969, Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) : France, le . une mauvaise manipulation lors du chargement du cƓur sur le rĂ©acteur graphite-gaz no 1 entraĂźne la fusion de 50 kg de dioxyde d'uranium[32]. L'accident est largement passĂ© sous silence Ă  l'Ă©poque des faits, il a Ă©tĂ© ultĂ©rieurement classĂ© au niveau 4 (accident) de l'Ă©chelle InĂšs crĂ©Ă©e en 1990 Ă  la suite de l’accident de Tchernobyl[33] - [34].
  • Centrale nuclĂ©aire de Bohunice, JaslovskĂ© Bohunice : TchĂ©coslovaquie, 1977. Le , le rĂ©acteur A-1 a connu un accident majeur de niveau INES 4 pendant le rechargement. FermĂ©e dĂ©finitivement en 1978, cette unitĂ© est en phase de dĂ©mantĂšlement.
  • Accident nuclĂ©aire de Saint-Laurent-des-Eaux de 1980, Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) : France, le . Dans la centrale nuclĂ©aire de Saint-Laurent, un accident conduit Ă  la fusion de deux Ă©lĂ©ments combustibles du rĂ©acteur A2 filiĂšre UNGG (uranium naturel, graphite-gaz) d'une puissance de 515 MW. La plaque mĂ©tallique de maintien des capteurs de pression du rĂ©acteur vient, Ă  la suite de phĂ©nomĂšnes de corrosion, obstruer une douzaine de canaux du bloc de graphite, ce qui empĂȘche le bon refroidissement du cƓur et provoque la fusion de deux Ă©lĂ©ments combustibles. Gravement endommagĂ©, le rĂ©acteur est indisponible pendant trois ans et demi environ. C'est l'accident nuclĂ©aire le plus grave jamais rĂ©pertoriĂ© pour un rĂ©acteur en France. Si ÉlectricitĂ© de France n'a pas rendu ce fait public Ă  l'Ă©poque, il ressort de documents internes que le rĂ©acteur a dĂ» ĂȘtre purgĂ© en urgence, sans autre solution que de dĂ©verser des particules de gaz contaminĂ©es au plutonium directement dans la Loire[35].
  • Accident nuclĂ©aire de Tokaimura, village de Tƍkai (Tƍkai-mura), Ă  160 km de Tokyo au Japon, le . L'introduction dans une cuve de dĂ©cantation, Ă  la suite d'une erreur de manipulation, d'une quantitĂ© anormalement Ă©levĂ©e d'uranium (16,6 kg) dĂ©passant trĂšs largement la valeur de sĂ©curitĂ© (2,3 kg), est Ă  l'origine de la rĂ©action de criticitĂ©. Cet accident de criticitĂ© a exposĂ© 160 riverains Ă  des radiations importantes[36] et tuĂ© au moins deux des ouvriers de la centrale ; Ă  21 h, soit onze heures aprĂšs le dĂ©but de l'accident, les autoritĂ©s dĂ©crĂštent le confinement des populations dans un rayon de dix kilomĂštres. L'enquĂȘte sur l'accident de Tokaimura a montrĂ© que les ouvriers de l'usine, gĂ©rĂ©e par l'entreprise JCO, violaient de façon rĂ©guliĂšre les procĂ©dures de sĂ©curitĂ©, par exemple en mĂ©langeant l'uranium dans des bassines pour aller plus vite[37].
  • Fleurus : Belgique, . Un opĂ©rateur de la sociĂ©tĂ© Sterigenics (Institut national des radioĂ©lĂ©ments) de Fleurus spĂ©cialisĂ©e dans la stĂ©rilisation d'Ă©quipements mĂ©dicaux pĂ©nĂštre durant 20 secondes dans une cellule d'irradiation contenant une source scellĂ©e de cobalt 60 oĂč aucune opĂ©ration n'Ă©tant en cours, les sources radioactives auraient dĂ» ĂȘtre plongĂ©es dans une piscine sous cinq Ă  six mĂštres d'eau en attendant la production. Trois semaines plus tard il Ă©prouva quelques symptĂŽmes typiques d'une irradiation (vomissement, perte de cheveux). On estime qu'il reçut une dose Ă©levĂ©e comprise entre 4,4 et 4,8 Gy Ă  la suite d'une dĂ©faillance du systĂšme de contrĂŽle-commande hydraulique assurant le maintien de la source radioactive dans la piscine (l'Ă©paisseur d'eau servant de bouclier biologique). L'opĂ©rateur passera prĂšs d'un mois Ă  l'hĂŽpital avant de pouvoir rentrer chez lui. AprĂšs la mise sous scellĂ© de la cellule concernĂ©e pendant prĂšs d'un mois, l'organisme gouvernemental de contrĂŽle AFCN en collaboration avec les auditeurs privĂ©s d'AVN et le contrĂŽle du bien-ĂȘtre au travail ont imposĂ© Ă  Sterigenics un programme d'actions incluant la mise en place de systĂšmes de sĂ©curitĂ© hydrauliques, Ă©lectriques et mĂ©caniques redondants.

Prise en charge des populations en cas d'accident

Boßte de comprimés d'iodure de potassium distribuée aux populations habitant à proximité des installations nucléaires françaises

Un certain nombre de mesures sont prévues par les autorités civiles et militaires en cas d'accident nucléaire.

Des interdictions pourraient frapper la consommation de produits agricoles ou d'eau trop radioactive, car en zone contaminĂ©e, les lĂ©gumes, le gibier (bioconcentration), et surtout les champignons (bioaccumulation) captent, voire peuvent fortement concentrer la radioactivitĂ©, et deviennent alors impropres Ă  la consommation. Certains gibiers migrateurs (oiseaux) ou poissons, ou cĂ©tacĂ©s peuvent en outre ĂȘtre chassĂ©s (ou pĂȘchĂ©s) Ă  des milliers de kilomĂštres du point oĂč ils se sont contaminĂ©s et ĂȘtre ainsi source diffĂ©rĂ©e (dans l'espace et dans le temps) de contamination pour les populations humaines.
NĂ©anmoins, en « situation d’urgence radiologique », pour parer au manque de nourriture non contaminĂ©e, l'Europe et le Codex alimentarius ont dĂ©jĂ  prĂ©vu[38] de rendre dĂ©rogatoirement possible une diminution des normes de protection pour accepter la mise sur le marchĂ© de produits plus radioactifs que ce qu'autorisent les normes actuellement en vigueur, avec nĂ©anmoins des plafonds Ă  ne pas dĂ©passer (ex : la viande de porc ne pourrait pas (recommandation du Codex alimentarius) dĂ©passer 1 000 bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir ĂȘtre commercialisĂ©e)[39].

Une distribution de pastilles d'iode stable est prĂ©vue dans de nombreux pays, pour protĂ©ger la glande thyroĂŻde en la saturant d'iode stable qui prĂ©vient la fixation ultĂ©rieure d'iode radioactif, surtout chez l'enfant et la femme enceinte qui sont plus vulnĂ©rables[40]. En France depuis avril 1996 des distributions prĂ©ventives individuelles de comprimĂ©s d'iode stable autour des installations nuclĂ©aires susceptibles de rejeter de l'iode radioactif en cas d'accident ont Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©es par les pouvoirs publics. C'est le prĂ©fet qui dĂ©cide si la situation nĂ©cessite la prise de comprimĂ© d'iode stable et, dans ce cas, Ă  quel moment cette prise doit ĂȘtre effectuĂ©e.

Les plans d'action prĂ©voient Ă©galement de soustraire les populations Ă  l'influence des rejets radioactifs, ce qui peut impliquer une gestion de court, moyen et long termes de flux migratoires[41]. Les Ă©vacuations peuvent ĂȘtre temporaires ou dĂ©finitives, suivant le degrĂ© de contamination de la zone. L'accident de Tchernobyl a nĂ©cessitĂ© l'Ă©vacuation d'une zone de 30 km autour de la centrale.

L'ASN a édité une nouvelle édition de sa doctrine relative à la gestion post-accidentelle d'un accident nucléaire en .

En cas d'accident nucléaire en France (ou dont les retombées toucheraient la France)

Un accident majeur d'origine nucléaire similaire à la catastrophe de Fukushima au Japon pourrait coûter à la France 430 milliards d'euros selon une étude publiée en par l'Institut national de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), réalisée au centre de recherche nucléaire de Cadarache (Bouches-du-RhÎne). Ce coût est bien supérieur à celui des grandes catastrophes industrielles françaises comme l'explosion de l'usine AZF (2 milliards d'euros de dégùts matériels) ou la marée noire de l'Erika[42].

En cas d'incident ou d'accident nuclĂ©aire survenant en France, l'exploitant (EDF, le CEA ou Orano) mettent en Ɠuvre leur Plan d'urgence interne (PUI). Ils adoptent toutes les mesures nĂ©cessaires en matiĂšre de sĂ»retĂ© et de radioprotection et informent les autoritĂ©s concernĂ©es chargĂ©es de la sĂ»retĂ© nuclĂ©aire et de la radioprotection (ASN, IRSN), ainsi que notamment le prĂ©fet du dĂ©partement de la centrale nuclĂ©aire concernĂ©e.

Au niveau local

Les responsables opĂ©rationnels en situation de crise sont le prĂ©fet et l'exploitant de l'installation (ÉlectricitĂ© de France, le CEA ou Orano). Le prĂ©fet est responsable de la sĂ©curitĂ© des personnes et des biens Ă  l'extĂ©rieur de l'installation. Si un incident ou un accident survient dans une installation, et si le niveau de gravitĂ© le justifie, il dĂ©clenche le Plan particulier d'intervention de l'installation (PPI), consultable sur le site de l'AutoritĂ© de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire, l'ASN. Ce plan, de la responsabilitĂ© des pouvoirs publics, prĂ©voit l'organisation de l'ensemble des moyens de secours et d'intervention disponibles. Le prĂ©fet veille aussi Ă  l'information du public et des Ă©lus.

Au niveau national

Les départements ministériels concernés travaillent en étroite collaboration avec le préfet. Tout comme l'exploitant, ils lui fournissent informations et avis susceptibles de l'aider à apprécier l'état de l'installation, l'importance de l'incident ou de l'accident. Au ministÚre de l'Intérieur, le principal intervenant est la direction de la sécurité civile qui agit en lien avec la direction générale de la police nationale pour mettre en place toutes les mesures de prévention et de secours indispensables à la sauvegarde des personnes et des biens.

L'AutoritĂ© de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire (ASN) est l'autoritĂ© administrative indĂ©pendante qui assure, au nom de l'État français, le contrĂŽle de la suretĂ© nuclĂ©aire et de la radioprotection pour les activitĂ©s nuclĂ©aires civiles. L'institut de radioprotection et de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire (IRSN) est un institut chargĂ© des Ă©tudes en matiĂšre de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire et servant d'appui technique Ă  l'ASN. L'IRSN est sous la tutelle conjointe du ministĂšre de la dĂ©fense, du ministĂšre chargĂ© de l'environnement, du ministĂšre de l'Ă©conomie, des finances et de l'industrie, du ministĂšre de la recherche, du ministĂšre de la santĂ©.

Enfin, jusqu'en 2003, le Secrétariat général du comité interministériel de la sécurité nucléaire (SGCISN) coordonnait l'action des différents départements ministériels et informait en permanence le président de la République et le Premier ministre sur l'évolution de la situation. Un décret (du ) le remplace par un comité interministériel aux crises nucléaires ou radiologiques (CICNR) ; et les mesures à prendre sont désormais définies dans la directive interministérielle du sur l'action des pouvoirs publics en cas d'événement entraßnant une situation d'urgence radiologique.

Le Premier ministre peut à tout moment, à son initiative ou sur demande d'un ministre, réunir le CICNR, qui sera chargé de lui proposer les dispositions à prendre. Le CICNR comprend les ministres chargés des Affaires étrangÚres, de la Défense, de l'Environnement, de l'Industrie, de l'Intérieur, de la Santé et des Transports ou leurs représentants, ainsi que le secrétaire général de la défense nationale qui en assure le secrétariat.

Les incidents et accidents se produisant en France sont répertoriés sur le site de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et doivent tous faire l'objet d'une analyse approfondie et de mesures destinées à ce qu'ils ne puissent pas se reproduire.

Le docufiction An zéro : Comment le Luxembourg a disparu sorti en 2021 décrit le scénario d'un incident majeur à la centrale de Cattenom, et en expose les conséquences sur la population et sur l'économie de cette région frontaliÚre densément peuplée.

Gestion de crise

La gestion technique de l'accident et de ses suites se fait sous l'égide de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui met en place une cellule de crise avec l'appui technique de l'IRSN (l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), toujours en contact étroit avec l'exploitant (si le problÚme vient d'une centrale).

Son rĂŽle est triple :

  1. un rĂŽle d'analyse : elle Ă©value la situation et suit l'Ă©volution de l'incident ou de l’accident ;
  2. un rÎle de conseil : elle émet périodiquement avis et recommandations sur la conduite à suivre et l'évolution prévisible de la situation, à l'attention du préfet afin que celui-ci prenne si nécessaire des mesures de protection de la population ;
  3. un rÎle d'information des médias et de la population.

Concernant la protection de la santĂ©, aprĂšs un accident grave, un premier risque est celui d'inhalation de particules radioactives (iode 131 notamment). La population concernĂ©e doit pourvoir ĂȘtre rapidement prĂ©venue et pouvoir recevoir des consignes adĂ©quates.

L'autre risque majeur Ă  moyen et long termes est la contamination radioactive de la chaine alimentaire et donc de l'alimentation humaine (dont via les animaux d'Ă©levage et espĂšces sauvages gibier ou pĂȘchĂ©es destinĂ©s Ă  ĂȘtre mangĂ©s.

Gestion du risque alimentaire

Certains produits alimentaires contaminĂ©s au-delĂ  de certains seuils (qui varient selon les produits) ne doivent pas ĂȘtre mangĂ©s et sont donc retirĂ©s de la vente. Ces seuils (« niveaux maximaux admissibles ») sont dĂ©finis en Europe par les experts[43] associĂ©s au traitĂ© Euratom (la directive 2013/59/Euratom[44]) qui proposent « les normes de base relatives Ă  la protection sanitaire contre les dangers rĂ©sultant de l'exposition aux rayonnements ionisants », mais le traitĂ© sur le fonctionnement de l'Union europĂ©enne[45] prĂ©cise que « un niveau Ă©levĂ© de protection de la santĂ© humaine devrait ĂȘtre assurĂ© dans la dĂ©finition et la mise en Ɠuvre de toutes les politiques et actions de l'Union » et il prĂ©voit « l'adoption de mesures communes dans le domaine vĂ©tĂ©rinaire dont l'objectif direct est la protection de la santĂ© humaine », et concernant les effets connexe Ă©conomiques, ce traitĂ© veut aussi garantir (article 114) une harmonisation appropriĂ©e pour un bon fonctionnement du marchĂ© intĂ©rieur.

Discussions sur les seuils et niveaux de contamination alimentaire en Europe Ils sont plus sĂ©curitaires en Europe que dans d'autres pays ou zones du monde, mais nĂ©anmoins pas encore consensuels[46]. D'abord fixĂ©es d'aprĂšs les Ă©tudes faites aprĂšs l'explosion des bombes atomiques au Japon, ils ont Ă©tĂ© rĂ©Ă©valuĂ©s aprĂšs Tchernobyl. En 2012 (), les experts associĂ©s Ă  la mise en Ɠuvre du traitĂ© Euratom ont confirmĂ© leurs conclusions de 1998 concernant les « taux admissibles de contamination radioactive des aliments en cas d'accident nuclĂ©aire »[46].

Sur cette base, la Commission a fait en 2013 une proposition de nouveau rÚglement européen fixant « les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive pour les denrées alimentaires et les aliments pour bétail aprÚs un accident nucléaire ou dans toute autre situation d'urgence radiologique »(COM(2013)0943[47]). La commission y jugeait qu'au vu des données scientifiques dont elle disposait, il n'était pas nécessaire de renforcer ces seuils.

En 2015 l'Europarlement[48] juge ces seuils insuffisants : « Les niveaux maximaux admissibles sont des limites dérivées de la limite de dose qui sert de référence. La limite de dose (en mSv) indique le niveau de risque jugé acceptable. La US FDA a choisi cinq mSv pour la limite de dose efficace (corps entier) et 50 mSv pour la limite de dose à l'organe, le niveau de risque acceptable est un mort par cancer pour 4 400 personnes consommant 30% d'aliments contaminés aux niveaux maximaux qu'elle a choisis. C'est un niveau de risque élevé. Pour la totalité de la population européenne, cela représenterait prÚs de 114 000 décÚs imputables à la consommation des aliments "légalement" contaminés, sans compter les cancers non mortels, maladies génétiques et autres problÚmes. »[49]. Certaines ONG tels que la CRIIRAD jugent également ces seuils « fixés de maniÚre incohérente » notamment pour les aliments dits « de moindre importance » (ex : condiments, ail, patates douces, truffes, vitamines, fruits confits) pour lesquels sont acceptés 40800 becquerels par kilogramme (10 fois la limite pour les aliments de base), ou inappropriés pour le niveau d'exposition via les aliments liquides quotidiennement ingérés (les calculs retenus par la commission équivaudraient à une à deux gorgées d'eau par jour et par personne alors qu'il est recommandé de boire au moins un litre par jour)[46].

Les eurodéputés ont mi-2015 invité la commission à « modifier en conséquence sa proposition »[50], en demandant « de fixer des seuils bas pour les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive des denrées alimentaires, afin de tenir compte de la dose totale due à l'ingestion d'aliments pendant une période prolongée »[46] et que ces niveaux max. admissibles soient « toujours en accord avec les avis scientifiques les plus récents actuellement disponibles à l'échelle internationale »[46] ; ainsi les niveaux maximaux admissibles figurant aux annexes I à III ont été révisés et décrits dans la publication Radiation Protection no 105 de la Commission ; ils se basent notamment sur « un niveau de référence de 1 mSv par an d'augmentation de la dose individuelle ingérée, dans l'hypothÚse que 10 % des aliments consommés annuellement sont contaminés »[46].

Les eurodéputés insistent aussi sur l'importance de « mettre en place des mesures de contrÎle et de minimisation du risque de consommation de denrées alimentaires provenant d'autres pays touchées par les retombées radioactives d'un accident nucléaire ayant eu lieu dans un autre pays » et que l'on tienne compte « de l'effet de radiation naturelle et cumulée en avançant dans la chaßne d'approvisionnement alimentaire »[46].

La commission proposait de mieux tenir compte des variations possibles de l'alimentation des nourrissons les 6 premiers mois de leur vie, et des incertitudes scientifiques concernant leur mĂ©tabolisme de six Ă  douze mois, en proposant « d'Ă©tendre Ă  toute la pĂ©riode des douze premiers mois de vie l'application de niveaux maximaux admissibles rĂ©duits pour les aliments pour nourrissons ». Les dĂ©putĂ©s veulent prĂ©ciser dans le texte que « les niveaux maximaux admissibles rĂ©duits devraient Ă©galement concerner les femmes enceintes et allaitantes »[46]. Ils demandent aussi plus de fermetĂ© Ă  la Commission : plutĂŽt que des « contrĂŽles appropriĂ©s » ils proposent que « Afin de veiller Ă  ce que des denrĂ©es alimentaires et des aliments pour animaux dĂ©passant ces tolĂ©rances maximales ne soient pas mis sur le marchĂ© de l'Union, il convient que le respect de ces niveaux fasse l'objet de contrĂŽles approfondis par les États membres et par la Commission ; en cas de non-respect, il convient d'appliquer des sanctions et d'en informer le public »[46].

Le parlement europĂ©en a demandĂ© en Ă  la Commission de prĂ©ciser les mesures prises et les informations notifiĂ©es en cas d'accident ou d'urgence radiologique avec contamination alimentaire (et d'aliments pour bĂ©tail), puis de produire avant le , un rapport relatif Ă  la pertinence des niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive en Europe[46]. Le parlement souhaite aussi une consultation plus rĂ©guliĂšre d'experts et que ceux-ci soient dĂ©signĂ©s par la Commission « sur la base de critĂšres scientifiques et dĂ©ontologiques. La composition du groupe et les dĂ©clarations d'intĂ©rĂȘts de ses membres devraient ĂȘtre rendues publiques par la Commission. Dans l'adaptation des niveaux maximaux admissibles, la Commission doit aussi consulter les experts d'instances internationales actives dans le domaine de la radioprotection »[46]. Il demande que la composition de ce groupe soit « Ă©tablie de maniĂšre claire et transparente sous la responsabilitĂ© de la Commission europĂ©enne, comme c'est le cas pour d'autres comitĂ©s scientifiques, notamment dans le domaine de la protection de la santĂ© et des consommateurs » car « aucune information transparente sur la composition du groupe d'experts mentionnĂ© Ă  l'article 31 du traitĂ© Euratom »[46]. Les eurodĂ©putĂ©s veulent enfin que ces experts Ă©valuent aussi « l'effet cumulĂ© des contaminations radioactives » car « sans qu'aucun aliment n'atteigne les niveaux maximaux, une personne consommant diffĂ©rents aliments avec une contamination radioactive tout juste infĂ©rieure aux plafonds pourrait peut-ĂȘtre accumuler un niveau considĂ©rable de rayonnements »[46].

Nucléaire et spatial

Plusieurs accidents spatiaux avec des sources radioactives embarquées ont eu lieu, par exemple lors des vols des satellites russes Cosmos 954 et Cosmos 1402[51].

Notes et références

Notes

  1. En France, en ce qui concerne les tremblements de terre, les installations nucléaires doivent résister à un séisme majoré de sécurité (SMS), apprécié en fonction du séisme maximal historiquement vraisemblable (SMHV) constaté dans la région. Pour le site de Cadarache, les installations sont ainsi conçues pour résister à un séisme de magnitude 6,5 à 7, c'est-à-dire par ailleurs capable de raser la région dans un rayon d'une centaine de kilomÚtres

Références

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  4. Autorité de sûreté nucléaire, L'échelle INES de classement des incidents et accidents nucléaires, consulté le 29 mars 2011.
  5. Voir par exemple L'étude de la phénoménologie des accidents de criticité, Clefs CEA no 45.
  6. Voir A Review of Criticality Accidents, Los Alamos National Laboratory, rĂ©vision 2000 p. 63 : Dans ce tableau, l'unitĂ© mesurant le nombre de fission, 10^17 fissions de 200 MeV, correspond Ă  un dĂ©gagement total d'Ă©nergie de l'ordre de 3,2 MJ, soit l'Ă©nergie nĂ©cessaire pour faire passer 7,7 l d'eau de 0 Ă  100 °C (ou encore, l'Ă©nergie disponible dans trois plaquettes de chocolat).
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  17. Voir par exemple nea.fr sur les normes applicables en Allemagne, ou sortirdunucleaire.org pour les normes exigées en France.
  18. Rapport de la Commission AMPERE, E.4.3
  19. Voir par exemple Pierre CACHERA, Réacteurs à eau ordinaire bouillante, §1.3.
  20. Voir Clef CEA no 45 sur la « physique nucléaire et sûreté des réacteurs » : des contre-réactions physiques tendent intrinsÚquement à enrayer le phénomÚne physique indésirable.
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  30. Un accident technologique majeur : dispersion d’une pastille de cĂ©sium 137 (GoiĂąnia, BrĂ©sil, 1987) - ThĂšse de doctorat du CNAM
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  32. Note d’information sur les accidents ayant affectĂ© les rĂ©acteurs nuclĂ©aires du site de Saint-Laurent-des-Eaux en 1969 et en 1980 p1 "la fusion d'Ă©lĂ©ments combustibles (cinq Ă©lĂ©ments pour SLA1 le 17 octobre 1969, deux pour SLA2 le 13 mars 1980) (...) relĂšveraient aujourd’hui du niveau 4 de l’échelle INES, qui correspond Ă  des accidents n’entraĂźnant pas un risque radiologique important hors du site nuclĂ©aire."
  33. Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), « Page de l'accident sur le site de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) », sur https://www.asn.fr.
  34. Le jour oĂč la France a frĂŽlĂ© le pire, Le Point, le , consultĂ© le .
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  38. Codex alimentarius, Limites indicatives pour les radionuclĂ©ides dans les denrĂ©es alimentaires contaminĂ©es Ă  la suite d'un accident nuclĂ©aire ou un Ă©vĂ©nement radiologique ; Pour l’emploi dans le commerce international de 2006 (Source : ministĂšre français de l'Agriculture ; Rapport du ComitĂ© directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nuclĂ©aire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), dĂ©jĂ  citĂ©
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  41. Un accident nucléaire du type de Fukushima coûterait à la France 430 milliards d'euros - Le Monde du 7 février 2013
  42. Groupe d'experts constitué dans le cadre de l'article 31 du traité Euratom.
  43. Directive 2013/59/Euratom du Conseil du 5 décembre 2013 fixant les normes de base relatives à la protection sanitaire contre les dangers résultant de l'exposition aux rayonnements ionisants et abrogeant les directives 89/618/Euratom, 90/641/Euratom, 96/29/Euratom, 97/43/Euratom et 2003/122/Euratom (JO L 13 du 17.1.2014, p. 1)
  44. Voir article 168 du traité
  45. Rapport sur la proposition de rĂšglement du Conseil fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive pour les denrĂ©es alimentaires et les aliments pour bĂ©tail aprĂšs un accident nuclĂ©aire ou dans toute autre situation d'urgence radiologique, Commission de l'environnement, de la santĂ© publique et de la sĂ©curitĂ© alimentaire, publiĂ© le 2 juin 2015, refs PE 546.837v02-00 ; A8-0176/2015 ; (COM(2013)0943 – C7-0045/2014 – 2013/0451(NLE)) ; rapporteure: Esther Herranz GarcĂ­a
  46. [Proposition COM(2013)0943) de la Commission au Conseil, Eur-Lex, et ProcÚs-verbal de séance du 25 février 2014 (2015/C 61/02)
  47. (cf Rapport de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire)
  48. Justification de l'amendement 18 proposé par les députés à la commission pour sa Proposition de rÚglement. Cette phrase concerne ici le Considérant 9 ter (nouveau) proposé par la commission
  49. RĂ©solution lĂ©gislative du Parlement europĂ©en du 9 juillet 2015 sur la proposition de rĂšglement du Conseil fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive pour les denrĂ©es alimentaires et les aliments pour bĂ©tail aprĂšs un accident nuclĂ©aire ou dans toute autre situation d'urgence radiologique (COM(2013)0943 – C7-0045/2014 – 2013/0451(COD)) (ProcĂ©dure lĂ©gislative ordinaire - premiĂšre lecture), texte adoptĂ© par les dĂ©putĂ©s europĂ©ens le jeudi 9 juillet 2015 Ă  Strasbourg
  50. Accidents spatiaux avec des sources radioactives embarquées, laradioactivite, consulté le 29 avril 2021

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