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Centrale nucléaire de Three Mile Island

La centrale nucléaire de Three Mile Island est une centrale nucléaire dans l'Est des États-Unis définitivement arrêtée le [1] - [2]. Mise en service en 1974, elle a subi un accident le . Cet accident a été classé au niveau 5 de l'échelle internationale des événements nucléaires (INES).

Centrale nucléaire de Three Mile Island
Vue aérienne de la centrale de Three Mile Island en 1979.
Administration
Pays
État
Comté
Township
Londonderry township
Coordonnées
40° 08′ 50″ N, 76° 43′ 30″ O
Propriétaire
Opérateur
Construction
1968
Mise en service
1974
Mise à l’arrêt définitif
2019
Statut
hors service
RĂ©acteurs
Fournisseurs
Babcock and Wilcox
Type
RĂ©acteurs actifs
0
Puissance nominale
802 MWe (TMI-1)
906 MWe (TMI-2)

Source froide
cours d'eau (Susquehanna)
Site web
Localisation sur la carte des États-Unis
voir sur la carte des États-Unis

Elle est composée de deux unités distinctes TMI-1 (Three Mile Island 1) et TMI-2 (Three Mile Island 2). C'est dans cette seconde unité qu'eut lieu l'accident nucléaire de Three Mile Island en 1979.

Three Mile Island Unit 1

Three Mile Island Unit 1 est un rĂ©acteur Ă  eau pressurisĂ©e conçu par Babcock and Wilcox avec une capacitĂ© de production nette de 802 MWe. Le coĂ»t de construction initial Ă©tait de 400 millions de dollars amĂ©ricains. Cette unitĂ© a Ă©tĂ© raccordĂ©e au rĂ©seau Ă©lectrique le et a commencĂ© ses opĂ©rations commerciales le . TMI-1 est autorisĂ©e Ă  ĂŞtre exploitĂ©e pendant 40 ans Ă  compter de sa première exĂ©cution.

Quand TMI-2 a subi son accident en 1979, TMI-1 a été déconnectée du réseau. Elle a été remise en ligne en , malgré l'opposition du public, plusieurs injonctions des tribunaux fédéraux, et des complications techniques et réglementaires.

En 2009, son autorisation d'exploitation a Ă©tĂ© prolongĂ©e de 20 ans, soit jusqu'au . Cependant, le site Ă©tant dĂ©ficitaire depuis plusieurs annĂ©es, l’exploitant dĂ©cide d'en arrĂŞter l'exploitation le [2].

Three Mile Island Unit 2

Three Mile Island Unit 2 est également un réacteur à eau pressurisée construit par Babcock and Wilcox, semblable à l'unité 1 mais d’une puissance légèrement supérieure (906 MWe, contre 802 MWe pour TMI-1). L'unité 2 a reçu sa licence d'exploitation le , et a commencé l'exploitation commerciale le .

L'accident

Jimmy Carter, alors président, en visite à la centrale nucléaire de Three Mile Island quelques jours après l'accident.

Le , un dysfonctionnement du système de refroidissement a provoquĂ© une fusion partielle du cĹ“ur du rĂ©acteur. Cet accident de perte de rĂ©frigĂ©rant primaire a entraĂ®nĂ© le rejet d'une quantitĂ© de radioactivitĂ© estimĂ©e Ă  43 000 curies (1,59 PBq) de krypton 85 (demi-vie 10 ans), et moins de 20 curies (740 GBq) d'iode 131 (demi-vie 8 jours), dans l'environnement.

L'industrie nucléaire affirme que cet accident n'a provoqué ni décès, ni blessures ou effets néfastes sur la santé. Un rapport de l'université Columbia soutient cette conclusion[3], qui est également confirmée par l'analyse de cohortes du registre de cancérologie de Pennsylvanie [4] - [5] et par la communauté scientifique internationale, selon l'UNSCEAR[6] - [7]. Une autre étude, réalisée par Steven Wing de l'université de Caroline du Nord, a constaté que les taux de cancer du poumon et de leucémie ont été de 2 à 10 fois plus élevés dans les zones que les masses d'air ont traversées après être passées au-dessus de TMI que dans les autres zones. Le Radiation and Public Health Project, une organisation antinucléaire, fait état d'un pic de mortalité infantile dans les collectivités situées en aval, deux ans après l'accident.

La nouvelle de l'accident a Ă©tĂ© largement diffusĂ©e au niveau international et a eu des effets profonds sur l'opinion publique, en particulier aux États-Unis. Le Syndrome chinois, un film sur une catastrophe nuclĂ©aire, sorti dans les salles le , soit 12 jours avant la catastrophe, a rencontrĂ© un grand succès.

Après l'accident

Photo de la centrale prise le 6 juin 2010. Les tours du réacteur no 1 en fonctionnement émettent de la vapeur d'eau. Le réacteur no 2 est arrêté.

Selon Exelon Corporation (le nouvel exploitant de la centrale), beaucoup de gens sont surpris quand ils apprennent que Three Mile Island produit encore de l'Ă©lectricitĂ©, soit suffisamment pour alimenter 800 000 mĂ©nages, Ă  l'aide de son rĂ©acteur en bon Ă©tat et entièrement fonctionnel (TMI-1). Il fut remis en service 6 ans après l'accident[8].

Le , des fonctionnaires de la Commission de rĂ©glementation nuclĂ©aire ont annoncĂ© que le gĂ©nĂ©rateur Ă©lectrique de l'unitĂ© 2 sera utilisĂ© Ă  la centrale nuclĂ©aire de Shearon Harris, New Hill, Caroline du Nord. Les travaux prĂ©liminaires sont en cours pour dĂ©placer ce gĂ©nĂ©rateur. Il a Ă©tĂ© transportĂ© en deux parties, d'un poids total de 670 tonnes en . Le rĂ©acteur TMI-2 Ă©tait stoppĂ© depuis la fusion partielle en 1979.

Après la fermeture

En fonctionnement normal, Three Mile Island employait 675 personnes, dont 300 environ vont demeurer sur le site lors de la première phase de démantèlement. Ce nombre devrait tomber à 50 à partir de 2022.

Le démantèlement des éléments principaux, notamment les tours de refroidissement, ne débutera qu'en 2074, soit un siècle après la mise en service initiale[2].

Autres médias

  • Panique Ă  la Centrale : Three Mile Island - 2022 documentaire Netflix de Kief Davidson

Livres (fr)

  • La Presqu'Ă®le au nuclĂ©aire : Three Mile Island, Tchernobyl, Fukushima... et après ? 2014 de Françoise Zonabend (Odile Jacob)
  • L'Accident de la centrale nuclĂ©aire de three mile island (Risques technologiques) 1999 de Michel Llory (L'Harmattan)

Culture populaire

Annexes

Sources

Notes et références

  1. « USA: la centrale nucléaire de Three Mile Island fermera bien en septembre », sur Sciences et Avenir (consulté le )
  2. AFP, « La centrale nucléaire américaine de Three Mile Island arrêtée définitivement », sur Boursorama, (consulté le ).
  3. « Cancer rates after the Three Mile Island nuclear accident and proximity of residence to the plant », American Journal of Public Health, 8 janvier 1991, 81, p. 719-724 : « In an analysis examining cancer rates and residential proximity to the Three Mile Island nuclear plant, we observed a modest postaccident increase in cancer near TMI that is unlikely to be explained by radiation emissions. (…) The most plausible alternative explanation is that improved surveillance of cancer near the TMI plant led to the observed increase. »
  4. (en)Neerav Goyal, MD, MPH; Fabian Camacho, MS, MA; Joseph Mangano, MPH, MBA; David Goldenberg, MD, FACS Thyroid Cancer Characteristics in the Population Surrounding Three Mile Island, « Although the TMI area shows a higher incidence of thyroid cancer as compared to the rest of the state, this was not statistically significant. Conclusions: The TMI population showed a higher proportion of papillary thyroid cancer and less aggressive pathology and earlier diagnosis compared to the rest of Pennsylvania. No statistically significant difference in thyroid cancer incidence was noted. Overall, the study does not show a clear link with more advanced thyroid cancer and proximity to the TMI nuclear reactors. » et « Although low-dose radiation has been linked to increased thyroid cancer incidence in children, our data do not support a similar link among the TMI cohort. », The Laryngoscope, 27 février 2012.
  5. (en) Yueh-Ying Han, Ada O. Youk, Howell Sasser et Evelyn O. Talbott, « Cancer incidence among residents of the Three Mile Island accident area: 1982–1995 », Environmental Research, vol. 111, no 8,‎ , p. 1230-1235 (ISSN 0013-9351, DOI 10.1016/j.envres.2011.08.005, résumé, lire en ligne [html])« Increased cancer risks from low-level radiation exposure within the TMI cohort were small and mostly statistically non-significant. However, additional follow-up on this population is warranted, especially to explore the increased risk of leukemia found in men. »
  6. « What Happened and What Didn't in the TMI-2 Accident », American Nuclear Society.
  7. UNSCEAR 1993, annexe B.
  8. (en) « Life after a meltdown: Locals near Three Mile Island may be wary, but they aren't moving », The National Post (Canada), samedi 19 mars 2011, page A5.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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