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Krypton 85

Le krypton 85, notĂ© 85Kr, est l'isotope du krypton dont le nombre de masse est Ă©gal Ă  85 : son noyau atomique compte 36 protons et 49 neutrons avec un spin 9/2+ pour une masse atomique de 84,912 53 g/mol. Il est caractĂ©risĂ© par un excĂšs de masse de −81 480,3 Â± 2,0 keV et une Ă©nergie de liaison nuclĂ©aire par nuclĂ©on de 8 698,6 keV[1].

Krypton 85

table

Général
Nom Krypton 85
Symbole 85
36
Kr
49
Neutrons 49
Protons 36
Données physiques
Présence naturelle Traces
Demi-vie 10,739(14) ans[1]
Produit de désintégration 85Rb
Masse atomique 84,9125273(21) u
Spin 9/2+
ExcĂšs d'Ă©nergie −81 480,3 Â± 2,0 keV[1]
Énergie de liaison par nuclĂ©on 8 698,563 Â± 0,024 keV[1]
Production cosmogénique
Isotope cible RĂ©action
84
36
Kr
(n, Îł)
Désintégration radioactive
DĂ©sintĂ©gration Produit Énergie (MeV)
ÎČ− 85
37
Rb
0,68706

Le krypton 85 (85Kr) est un radioisotope du krypton. C'est un des 33 isotopes connus de cet Ă©lĂ©ment. Un gramme de krypton 85 prĂ©sente une radioactivitĂ© de 14,5 Ă— 1012 Bq.

Il a une demi-vie de 10,756 ans et une Ă©nergie de dĂ©sintĂ©gration de 687 keV[2].

Sa désintégration radioactive donne du rubidium 85, qui est un isotope stable.

Son mode de dĂ©sintĂ©gration le plus commun (99,57 %) est par Ă©mission de particule bĂȘta avec une Ă©nergie maximale de 687 keV et une Ă©nergie moyenne de 251 keV, suivie par l’émission de rayons Îł d’énergie complĂ©mentaire au total de 687 keV. Le deuxiĂšme mode de dĂ©sintĂ©gration le plus commun (0,43 %) est par Ă©mission de particule bĂȘta (d’énergie maximale de 173 keV) suivie par l'Ă©mission de rayons Îł (d'Ă©nergie minimale de 514 keV)[3]. Les autres modes de dĂ©sintĂ©gration ont de trĂšs petites probabilitĂ©s dans lesquels sont Ă©mis des rayons gammas moins Ă©nergiques[2] - [4].

En termes de radiotoxicitĂ©, 440 Bq de krypton 85 sont Ă©quivalents Ă  Bq de radon 222, sans considĂ©rer le reste de la chaine de dĂ©sintĂ©gration du radon.

PrĂ©sence dans l’atmosphĂšre terrestre

Production naturelle

Le krypton 85 est produit naturellement dans de petites quantitĂ©s par l'interaction du rayonnement cosmique avec le krypton 84 stable dans l'atmosphĂšre terrestre. Les sources naturelles maintiennent un stock d'Ă©quilibre d'environ 0,09 PBq dans l'atmosphĂšre[5].

Production anthropogénique

Cependant, Ă  partir de 2009 le total dans l'atmosphĂšre est Ă©valuĂ© Ă  5 500 PBq en raison des sources anthropogĂ©niques[6]. À la fin de l'annĂ©e 2000, ce total a Ă©tĂ© Ă©valuĂ© Ă  4 800 PBq[5] et en 1973, Ă©valuĂ© Ă  1 961 PBq (53 MCi)[7].

Produits de fission Ă  vie moyenne
Propriété :
Unité :
tœ
a
Rendement
%
Q *
keV
ÎČÎł
*
155Eu4,760,0803252ÎČÎł
85Kr10,760,2180687ÎČÎł
113mCd14,10,0008316ÎČ
90Sr28,94,5052826ÎČ
137Cs30,236,3371176ÎČÎł
121mSn43,90,00005390ÎČÎł
151Sm88,80,531477ÎČ

Il est produit en grande quantitĂ© par les utilisations que l'homme fait de la fission nuclĂ©aire, oĂč il apparait comme un des principaux produits de fission Ă  vie moyenne. Il peut ensuite ĂȘtre libĂ©rĂ© dans l'atmosphĂšre. La plus importante de ces sources anthropogĂ©niques est le retraitement du combustible nuclĂ©aire[5] - [6] - [7]. La fission nuclĂ©aire produit environ trois atomes de krypton 85 pour 1000 fissions ; c'est-Ă -dire qu’il a un rendement de fission de 0,3 %[8]. La quasi-totalitĂ© ou la majoritĂ© du krypton 85 produit est retenu dans les tiges de combustible nuclĂ©aire usĂ©es ; le combustible usĂ© juste sorti d'un rĂ©acteur contient entre 0,13 Ă  1,8 PBq/Mg de krypton 85[5]. Une partie de ce combustible usĂ© est retraitĂ©. Le retraitement nuclĂ©aire actuel fait s’échapper le krypton 85 gazeux dans l'atmosphĂšre quand le combustible usĂ© est dissout. Ce serait possible en principe de capturer et stocker ce gaz de krypton comme un dĂ©chet nuclĂ©aire ou pour utilisation ultĂ©rieure. La quantitĂ© globale cumulĂ©e de krypton 85 issu de l'activitĂ© de retraitement a Ă©tĂ© estimĂ© Ă  10 600 PBq Ă  partir de 2000[5]. Le stock mondial mentionnĂ© ci-dessus est plus petit que ce montant dĂ» Ă  la dĂ©croissance radioactive ; une plus petite fraction est dissoute dans les ocĂ©ans profonds[5].

D'autres sources artificielles sont de petits contributeurs au total. Des tests d'armes nuclĂ©aires atmosphĂ©riques en ont produit environ de 111 Ă  185 PBq[5]. L'accident de 1979 Ă  la centrale nuclĂ©aire de Three Mile Island a libĂ©rĂ© environ 1,6 PBq (43 kCi)[9]. La catastrophe de Tchernobyl a libĂ©rĂ© environ 35 PBq[5] - [6] et l'accident de Fukushima a libĂ©rĂ© environ de 44 Ă  84 PBq[10].

La concentration atmosphĂ©rique moyenne du krypton 85 Ă©tait d’environ 0,6 Bq/m3 en 1976 et a augmentĂ© Ă  environ 1,3 Bq/m3 Ă  partir de 2005[5] - [11]. Ceux-ci sont des valeurs moyennes globales approximatives ; les concentrations sont plus hautes localement autour des installations de retraitement nuclĂ©aires et sont gĂ©nĂ©ralement plus hautes dans l'hĂ©misphĂšre nord que dans l'hĂ©misphĂšre sud.

Pour un contrÎle atmosphérique à grande échelle, le krypton 85 est le meilleur indicateur pour détecter des séparations de plutonium clandestines[12].

Le krypton 85 libéré augmente la conductivité électrique de l'air atmosphérique. On s'attend à ce que des effets météorologiques soient plus forts plus prÚs de la source des émissions[13].

Notes et références

  1. (en) « Live Chart of Nuclides: 85
    36
    Kr
    49
    »
    , sur https://www-nds.iaea.org/, AIEA, (consulté le )
    .
  2. (en) « WWW Table of Radioactive Isotopes - Kr85 », Lawrence Berkely Laboratories, USA (consulté le )
  3. (en) M. Gorden et al., « Pinellas Plant – Occupational Environmental Dose rev1 », ORAU, (consultĂ© le )
  4. (en) H. Sievers, « Nuclear data sheets update for A=85 », Nuclear Data Sheets, vol. 62,‎ , p. 271–325 (DOI 10.1016/0090-3752(91)80016-Y, Bibcode 1991NDS....62..271S)
  5. (en) K. Winger et al., « A new compilation of the atmospheric 85krypton inventories from 1945 to 2000 and its evaluation in a global transport model », Jrnl. of Envir. Radioactivity, vol. 80,‎ , p. 183–215 (DOI 10.1016/j.jenvrad.2004.09.005)
  6. (en) J. Ahlswede et al., « Update and improvement of the global krypton-85 emission inventory », Jrnl. of Envir. Radioactivity, vol. 115,‎ , p. 34–42 (DOI 10.1016/j.jenvrad.2012.07.006)
  7. (en) K. Telegadas et G. J. Ferber, « Atmospheric Concentrations and Inventory of Krypton-85 in 1973 », American Association for the Advancement of Science, vol. 190,‎ , p. 882–883 (DOI 10.1126/science.190.4217.882, JSTOR 1741777, Bibcode 1975Sci...190..882T)
  8. (en) « Cumulative Fission Yields », JEFF-3.1 Nuclear Data Library, JEFF Report 21, OECD/NEA, Paris, France, 2006, (ISBN 92-64-02314-3, consulté le )
  9. (en) « U.S. NRC: Backgrounder on the Three Mile Island accident », U.S. Nuclear Regulatory Commission, (consulté le )
  10. (en) W. Lin et al., « Radioactivity impacts of the Fukushima Nuclear Accident on the atmosphere », Atmospheric Environment, vol. 102,‎ , p. 311–322 (DOI 10.1016/j.atmosenv.2014.11.047, Bibcode 2015AtmEn.102..311L)
  11. (en) O. Ross et al., « Simulations of the atmospheric krypton-85 to assess the detectability of clandestine nuclear reprocessing », Symposium on International Safeguards: Preparing for Future Verification Challenges, Vienne (Autriche), IAEA-CN-184, 1-5 novembre 2010
  12. (en) Martin B. Kalinowski, Hartmut Sartorius, Stefan Uhl et Wolfgang Weiss, « Conclusions on plutonium separation from atmospheric krypton-85 measured at various distances from the Karlsruhe reprocessing plant », Journal of Environmental Radioactivity, vol. 73, no 2,‎ , p. 203–22 (PMID 15023448, DOI 10.1016/j.jenvrad.2003.09.002)
  13. (en) R. G. Harrison et H. M. ApSimon, « Krypton-85 pollution and atmospheric electricity », Atmospheric Environment, vol. 28, no 4,‎ , p. 637–648 (DOI 10.1016/1352-2310(94)90041-8, Bibcode 1994AtmEn..28..637H, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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