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Centrale nucléaire de Lucens

La centrale nucléaire expérimentale de Lucens (CNEL) située sur la commune de Lucens dans le canton de Vaud en Suisse est une ancienne installation nucléaire expérimentale qui a été arrêtée à la suite d'un accident nucléaire en 1969.

Centrale nucléaire de Lucens
Salle de contrôle de la centrale nucléaire de Lucens en 1968
Administration
Localisation
Coordonnées
46° 41′ 34″ N, 6° 49′ 39″ E
Opérateur
SNA
Construction
1961
Mise en service
10 mai 1968
Statut
Démantelée
RĂ©acteurs
Fournisseurs
Thermatom
Type
Expérimentale
RĂ©acteurs actifs
1
Puissance nominale
6 MW
Localisation sur la carte du canton de Vaud
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Localisation sur la carte de Suisse
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Histoire

La construction du rĂ©acteur dĂ©bute en 1962[1]. Il s'agit d'un rĂ©acteur Ă  eau lourde refroidi par du dioxyde de carbone, de conception suisse, installĂ© dans une caverne de 25 mètres de haut et 20 mètres de diamètre capable de fournir une puissance thermique de 30 MW[2] permettant de gĂ©nĂ©rer MW de puissance Ă©lectrique[3]. Ce projet de filière nuclĂ©aire suisse a Ă©tĂ© portĂ© par la SociĂ©tĂ© nationale pour l'encouragement de la technique atomique industrielle (SNA) fondĂ©e en 1961[4].

Accident

Criticité de l'accident sur l'échelle INES

Il était prévu de faire fonctionner le réacteur jusqu'à la fin de l'année 1969, mais le , lors d'un démarrage, un problème de refroidissement entraîna une fusion partielle du cœur et une contamination radioactive massive de la caverne. Un rapport de 1979 conclut que la cause de l'accident est la corrosion due à l'humidité régnant dans la caverne[1].

L'accident[5] - [6] est classé au niveau 4 sur les 7 que compte l'échelle INES, et, selon cette échelle, c’est l’un des dix accidents les plus sérieux dans le domaine de l’électro-nucléaire civil dans le monde. Ni le personnel, ni la population n'ont subi d'irradiation ; les mesures de radioactivité effectuées dans le voisinage n'ont pas prouvé de dépassement des niveaux naturels ; les analyses faites à l'Hôpital de l’Île à Berne sur le personnel n'ont montré aucune mise en danger, bien que la caverne eût été fortement contaminée[2].

La caverne a été décontaminée dès le 3 mars 1969, et le réacteur démantelé au cours des années suivantes. En 1992, elle est partiellement comblée par du béton et les derniers déchets sont acheminés au centre d'entreposage temporaire de déchets nucléaires à faible radioactivité de Würenlingen en septembre 2003.

Après que l'Office fédéral de la santé publique a constaté en avril 2012 que des valeurs de tritium avaient crû, l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire a publié un inventaire des radionucléides se trouvant encore dans les cavernes bétonnées. Il s'agit des éléments suivants :

L’eau contaminée avec du tritium pèse aujourd’hui quelque 0,002 g. Dans cette eau se trouve encore une quantité de 0,0003 g de tritium. En outre, 4 g d’uranium 235 sont contenus dans les 400 g d’uranium faiblement enrichi (0,96 %) se trouvant de façon dispersée dans la caverne. En plus, une quantité d’environ 0,05 g de plutonium 239 se trouve encore dans la caverne. Il s'agit de quantités ne présentant aucun danger.

À partir d'octobre 1997, les locaux servent de réserve et de dépôt à divers musées et institutions culturelles du canton de Vaud[1].

Notes et références

  1. Gilles Simond, « L’accident de la centrale de Lucens a mis fin au rêve d’un nucléaire 100 % suisse », 24 heures,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Jean-Claude Peclet, « Lucens, rêve nucléaire fondu », dans Le Temps, 21 janvier 2009.
  3. « Switzerland 2002 », Agence internationale de l'énergie atomique (consulté le )
  4. Peter Hug, « Energie nuclĂ©aire » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  5. Commission d'enquête technique sur l'incident de Lucens (Suisse), Kommission für die Sicherheitstechnische Untersuchung des Zwischenfalles im Versuchs-Atomkraftwerk Lucens (Schweiz), Rapport final sur l'incident survenu à la centrale nucléaire expérimentale de Lucens, le 21 janvier 1969,
  6. Le Temps, 21 janvier 2009

Voir aussi

Liens externes

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