Centrale nucléaire de Fukushima Daiichi
La centrale nuclĂ©aire de Fukushima-Daiichi (çŠćł¶çŹŹäžćććçșé»æ, Fukushima Dai-ichi Genshiryoku Hatsudensho), aussi dĂ©nommĂ©e centrale nuclĂ©aire de Fukushima I[3] Ă©tait, avant sa mise Ă lâarrĂȘt et avec une puissance de plus de 4 500 MWe, l'une des plus grandes centrales nuclĂ©aires au monde.
çŠćł¶çŹŹäžćććçșé»æ
(ou Fukushima I)
Pays | |
---|---|
Bourg | |
Coordonnées |
37° 25âČ 17âł N, 141° 02âČ 01âł E |
Propriétaire | |
Opérateur | |
Construction | |
Mise en service | |
Mise Ă lâarrĂȘt dĂ©finitif | |
Statut |
Fournisseurs |
General Electric (3), Toshiba (2), Hitachi (1) |
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Type | |
RĂ©acteurs actifs |
0 (Ă la suite du tremblement de terre de 2011) |
Puissance nominale |
de 439 à 1 067 MWe selon les réacteurs |
Source froide | |
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Architecte |
Ebasco Services (en) |
Site web |
Elle est situĂ©e sur le territoire des bourgs d'Okuma (tranches 1 Ă 4) et de Futaba (tranches 5 et 6), dans la prĂ©fecture de Fukushima, au bord de l'ocĂ©an Pacifique, sur la cĂŽte est de l'Ăźle de HonshĆ« (la principale Ăźle du Japon), Ă environ 250 kilomĂštres au nord de Tokyo, 45 kilomĂštres au nord de Iwaki, 45 kilomĂštres au sud de SĆma.
Il s'agit de la premiÚre centrale japonaise à avoir été entiÚrement construite et exploitée par TEPCO[4], qui exploite également la centrale nucléaire de Fukushima Daini (Fukushima II), située 12 kilomÚtres plus au sud.
Depuis l'accident nuclĂ©aire de Fukushima Ă la suite du tremblement de terre et du tsunami du 11 mars 2011, la centrale est Ă l'arrĂȘt, mais trois rĂ©acteurs entrĂ©s en fusion â Ă ne pas confondre avec fusion nuclĂ©aire qui est un phĂ©nomĂšne totalement diffĂ©rent â doivent encore ĂȘtre refroidis. Des Ă©quipes spĂ©ciales procĂšdent Ă des rĂ©parations et des dĂ©contaminations des zones les plus exposĂ©es Ă la radioactivitĂ©. Selon un comitĂ© d'experts mandatĂ© par le gouvernement du Japon, la centrale nuclĂ©aire de Fukushima Daiichi ne pourrait, en toute sĂ©curitĂ©, pas ĂȘtre fermĂ©e avant 2040[5].
Description
La centrale Fukushima I (Daiichi)[Note 1] a été construite et est exploitée par Tokyo Electric Power Company (TEPCO), une des dix compagnies d'électricité du Japon. Elle est située au nord-est du Japon, dans la préfecture de Fukushima, au bord de l'océan Pacifique, sur la cÎte est de l'ßle de Honshƫ (la principale ßle du Japon). Fukushima I s'étend sur 350 hectares à environ 225 km au nord-est de Tokyo et à 12 kilomÚtres au nord de Fukushima II, qui s'étend sur 150 hectares.
Fukushima I a été mise en service le 26 mars 1971. La puissance installée est de 4 696 MWe.
Elle comprend 6 réacteurs à eau bouillante (REB). Les réacteurs 1 à 5 sont de type Mark I et le réacteur no 6 est de type Mark II[7]. Ils ont été construits par trois constructeurs différents entre 1967 et 1979 :
- Fukushima-Daiichi 1 : 439 MWe (puissance brute 460 MWe[8]), mis en service en 1971, construit par General Electric ; c'est le plus ancien et le moins puissant des 6 rĂ©acteurs du site. Son exploitation Ă©tait initialement estimĂ©e Ă 40 ans au plus, a Ă©tĂ© prolongĂ©e de dix ans en fĂ©vrier 2011 ; fusion du cĆur en mars 2011 Ă la suite du sĂ©isme et du tsunami ;
- Fukushima-Daiichi 2 : 760 MWe (puissance brute 784 MWe[9]), mis en service en 1974, construit par General Electric ; fusion du cĆur et endommagement de l'enceinte de confinement en mars 2011 Ă la suite du sĂ©isme et du tsunami
- Fukushima-Daiichi 3 : 760 MWe (puissance brute 784 MWe[10]), mis en service en 1976, construit par Toshiba. Ă partir de septembre 2010, ce rĂ©acteur fonctionne avec 30 % de combustible MOX (mĂ©lange d'uranium et de plutonium) au lieu de l'uranium faiblement enrichi[4] ; fusion du cĆur en mars 2011 Ă la suite du sĂ©isme et du tsunami ;
- Fukushima-Daiichi 4 : 760 MWe (puissance brute 784 MWe[11]), mis en service en 1978, construit par Hitachi ;
- Fukushima-Daiichi 5 : 760 MWe (puissance brute 784 MWe[12]), mis en service en 1978, construit par Toshiba ;
- Fukushima-Daiichi 6 : C'est un réacteur beaucoup plus puissant, de 1067 MWe (puissance brute 1100 MWe[13]), dessiné sur un autre modÚle et mis en service en 1979, construit par General Electric[6].
Les cuves des 6 réacteurs de la centrale (et de toutes les cuves des réacteurs nucléaires du Japon) ont été forgées par Japan Steel Works[14], entreprise fondée en 1907 et restructurée aprÚs la Seconde Guerre mondiale[15]
Types de réacteurs
La centrale est Ă©quipĂ©e de rĂ©acteurs nuclĂ©aires appelĂ©s « rĂ©acteurs Ă eau bouillante » (REB). Le fluide qui traverse le cĆur est de l'eau dĂ©minĂ©ralisĂ©e qui, portĂ©e Ă Ă©bullition au contact des barres de combustible, se transforme en vapeur et actionne des turbo-alternateurs pour produire de l'Ă©lectricitĂ©[Note 2].
Fukushima I est équipée de six réacteurs, mis en service entre 1971 et 1979, dont cinq selon l'architecture Mark 1. Ils ont été construits par General Electric,Toshiba et Hitachi.
Le rĂ©acteur no 3 de Fukushima I prĂ©sente une singularitĂ© : il a Ă©tĂ© rĂ©novĂ© pour recevoir du combustible MOX ; l'enceinte de confinement primaire du cĆur a Ă©tĂ© changĂ©e Ă la fin des annĂ©es 1990, de mĂȘme que d'autres composants principaux internes (en acier inoxydable type 304 (SS), remplacĂ©s par des piĂšces en acier spĂ©cial (Ă faible teneur en carbone ; de type inox 316 L) pour diminuer la « corrosion inter-granulaire » des mĂ©taux du cĆur du rĂ©acteur (IGSCC) exposĂ©s Ă une radioactivitĂ©, des pressions et tempĂ©ratures Ă©levĂ©es dans l'eau[16].
Fonctionnement
Chaque rĂ©acteur contient une cuve d'acier Ă©tanche, Ă©paisse de 16 centimĂštres, qui enferme un ensemble de tubes d'alliage de zirconium (dits « crayons ») verticaux parallĂšles remplis d'uranium enrichi, le combustible nuclĂ©aire radioactif. Cette partie est appelĂ©e le cĆur du rĂ©acteur. Chaque tube, d'environ 4 mĂštres de long, contient un empilement d'environ 360 pastilles de combustible ici sous forme de cĂ©ramique[18]. Ă titre de comparaison, une pastille de 7 grammes peut libĂ©rer autant d'Ă©nergie qu'une tonne de charbon[19].
Certains noyaux des atomes composant le combustible sont fissionnĂ©s quand ils sont frappĂ©s par des neutrons. Cette rĂ©action nuclĂ©aire dĂ©gage une forte Ă©nergie et libĂšre elle-mĂȘme des neutrons entretenant ainsi une rĂ©action en chaĂźne tant que les conditions nĂ©cessaires sont rĂ©unies. Quand le rĂ©acteur fonctionne, de l'eau circule dans la cuve ; elle est chauffĂ©e et transformĂ©e en vapeur au contact des crayons de combustible nuclĂ©aire[Note 4].
Pour maĂźtriser la rĂ©action en chaĂźne, on utilise des grappes de barres mobiles verticales (gĂ©nĂ©ralement appelĂ©es « barres de contrĂŽle ») qui ont la propriĂ©tĂ© d'absorber les neutrons. Dans un REB, elles sont situĂ©es en dessous du cĆur et doivent ĂȘtre soulevĂ©es pour ralentir la rĂ©action. Leur remontĂ©e totale dans le cĆur, en cas d'urgence par exemple, permet d'arrĂȘter totalement la rĂ©action en chaĂźne.
Selon TEPCO[18], la dispersion des matiĂšres radioactives peut ĂȘtre freinĂ©e par cinq barriĂšres en cas d'accident :
- la céramique des pastilles de combustible leur permet de résister aux hautes températures et à la corrosion ;
- les tubes métalliques contenant ces pastilles sont étanches et piÚgent en partie haute les gaz qui s'échappent des pastilles ;
- la cuve en acier qui abrite le cĆur du rĂ©acteur constitue une troisiĂšme barriĂšre ;
- l'enceinte de confinement d'une épaisseur de quatre centimÚtres qui entoure le réacteur constitue la quatriÚme barriÚre ;
- enfin cette enceinte est elle-mĂȘme englobĂ©e dans un bĂątiment dont les parois de bĂ©ton ont une Ă©paisseur de 1,5 mĂštre.
Dans le cas des réacteurs de la centrale de Fukushima I, l'enceinte de confinement en béton entourant la cuve est en communication via des tuyauteries de fort diamÚtre avec un tore placé en partie inférieure et contenant de l'eau froide et réfrigérée par un circuit externe dans laquelle les dites tuyauteries plongent. Ce systÚme dit « de barbotage » permet de condenser la vapeur éventuellement présente dans le compartiment entourant la cuve du réacteur de façon à prévenir une augmentation excessive de pression. La réserve d'eau de barbotage sert également à condenser la décharge des soupapes de sûreté placées en amont des vannes d'isolement vapeur[20], vannes qui doivent se fermer à la demande, en 3 à 5 secondes en cas de nécessité[21]. Les éventuelles « décharges » de gaz ou de vapeur destinées à décomprimer l'enceinte de confinement sont faites grùce à une (ou plusieurs) lignes d'évents du tore de barbotage.
Les installations comportent en outre des bassins remplis d'eau (appelés « piscines ») destinés à l'entreposage à long terme des éléments combustibles usés déchargés des réacteurs, en vue de leur refroidissement. Dans ces piscines, la puissance thermique résiduelle des éléments combustibles décroßt durant des durées variables jusqu'à rendre possible leur évacuation vers les centres de retraitement ou de stockage. Ces derniers s'effectuent en conteneur blindé sous air maintenu en légÚre dépression.
Caractéristiques des réacteurs de Fukushima-Daiichi
Les caractéristiques détaillées de chaque réacteur sont données ci-aprÚs[22] - [23].
Nom du rĂ©acteur | Type enceinte | ModĂšle de rĂ©acteur | CapacitĂ© [MW] | Exploitant | Constructeur | DĂ©but constr. | Raccord. au rĂ©seau | Mise en service comm. | Mise Ă lâarrĂȘt dĂ©finitif | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Thermique (MWt) | brute (MWe) | Nette (MWe) | |||||||||
Fukushima Daiichi-1 | Mark-I | BWR-3 | 1 380 | 460 | 439 | TEPCO | General Electric (GE)/GETSC | juillet 1967 | novembre 1970 | mars 1971 | mai 2011 |
Fukushima Daiichi-2 | Mark-I | BWR-4 | 2 381 | 784 | 760 | TEPCO | General Electric (GE)/T | janvier 1969 | décembre 1973 | juillet 1974 | mai 2011 |
Fukushima Daiichi-3 | Mark-I | BWR-4 | 2 381 | 784 | 760 | TEPCO | TOSHIBA | décembre 1970 | octobre 1974 | mars 1976 | mai 2011 |
Fukushima Daiichi-4 | Mark-I | BWR-4 | 2 381 | 784 | 760 | TEPCO | HITACHI | février 1973 | février 1978 | octobre 1978 | mai 2011 |
Fukushima Daiichi-5 | Mark-I | BWR-4 | 2 381 | 784 | 760 | TEPCO | TOSHIBA | mai 1972 | septembre 1977 | avril 1978 | décembre 2013 |
Fukushima Daiichi-6 | Mark-II | BWR-5 | 3 293 | 1 100 | 1 067 | TEPCO | GE/T | octobre 1973 | avril 1979 | octobre 1979 | décembre 2013 |
Gestion de la sûreté préalablement à l'accident du 11 mars 2011
Maintenance
Lâenveloppe du cĆur du rĂ©acteur no 3 a Ă©tĂ© changĂ©e Ă la fin des annĂ©es 1990, de mĂȘme que dâautres composants principaux internes en acier inoxydable du type 304 (norme AISI-SAE) qui ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par des piĂšces en acier inoxydable du type 316 L Ă plus faible teneur en carbone et plus forte teneur en nickel pour diminuer la corrosion intergranulaire des mĂ©taux du cĆur du rĂ©acteur (IGSCC)[24].
Incidents
La compagnie d'Ă©lectricitĂ© japonaise TEPCO a indiquĂ© qu'il Ă©tait possible qu'en 1978 l'une des barres de combustible nuclĂ©aire soit tombĂ©e dans le cĆur d'un rĂ©acteur de l'unitĂ© no 3 de la centrale, ce qui pourrait avoir provoquĂ© une rĂ©action de fission nuclĂ©aire spontanĂ©e ayant atteint un stade critique[25].
Gestion de la sûreté par l'opérateur
Un scandale qui éclate en 2002 révÚle que TEPCO a, durant les années 1980 et 1990, falsifié une trentaine de rapports d'inspection constatant des fissures ou des corrosions sur les enveloppes des réacteurs dont ceux de la centrale de Fukushima. La direction de TEPCO doit démissionner et plusieurs réacteurs sont alors fermés[26] - [27]. En 2007, on apprend que TEPCO a en fait dissimulé 199 incidents entre 1984 et 2002[28].
Dans un rapport remis le 28 février 2011 à l'Agence japonaise de sûreté nucléaire, TEPCO admet avoir de nouveau falsifié plusieurs rapports d'inspection: elle n'a en réalité pas contrÎlé trente-trois éléments des six réacteurs de Fukushima-Daiichi. Parmi ceux-ci figurent un moteur et un générateur électrique d'appoint pour le réacteur no 1, ainsi qu'un tableau électrique qui n'avait pas été vérifié depuis 11 ans[29] - [30] - [31].
Le 31 mars, le Wall Street Journal révÚle que les plans de gestion d'urgence de TEPCO, quoique conformes à la législation japonaise, ne correspondent qu'à des incidents mineurs, ce qui n'a pas permis à l'opérateur de réagir efficacement durant les premiers jours de la crise. Interrogé sur cette question, un porte-parole de l'Agence japonaise de sûreté nucléaire déclare : « Nous sommes douloureusement conscients que ces plans étaient insuffisants »[32] - [33].
AprÚs l'irradiation de trois sous-traitants le 24 mars, l'Agence japonaise de sûreté nucléaire notifie immédiatement à l'opérateur de revoir ses mesures de radioprotection sur le site[34]. Malgré cela la chaßne de télévision japonaise NHK révÚle le 31 mars que la dosimétrie des travailleurs sur le site n'est pas précisément suivie car TEPCO n'a plus assez de dosimÚtres. Cela déclenche des réactions furieuses de la part des autorités japonaises[35].
Le , NHK World révÚle que les générateurs de secours, tombés en panne lors de l'accident nucléaire de Fukushima, avaient déjà subi une inondation 20 ans plus tÎt à la suite d'une fuite d'eau. à cette occasion, deux des générateurs de secours étaient tombés en panne. Malgré cet incident, TEPCO avait seulement fait installer des portes étanches mais n'avait cependant pas déménagé en hauteur ces générateurs[36].
Risque sismique
En mars 2007, la centrale nucléaire de Shika (exploitée par la Compagnie d'électricité Hokuriku) subit un tremblement de terre, sans dégùt annoncé. En juillet, un autre séisme provoqua un incendie (et des fuites radioactives limitées) à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa (exploitée par TEPCO). Ces problÚmes provoquent au Japon une controverse sur le risque nucléaire en cas de tremblement de terre : « Le 25 mars, la centrale de Shika, exploitée par la Hokuriku Electric Power Co., a été affectée par un tremblement de terre qui n'était pas supposé pouvoir arriver. »[37] Les défaillances de l'Agence japonaise de sûreté nucléaire, des exploitants japonais en général, et de TEPCO en particulier sont pointées du doigt[38].
C'est également en 2007 que TEPCO réalise une étude sur le risque d'un tsunami de grande ampleur. L'étude estime ce risque à 10 % sur cinquante ans. TEPCO décide de le négliger, arguant que « cette estimation ne faisait pas consensus parmi les experts »[39].
Un comité d'experts est alors chargé de revoir les normes anti-sismiques. En août 2007, Katsuhiko Ishibashi, un sismologue japonais réputé, démissionne de ce comité : pour lui, les nouvelles normes ne sont pas assez strictes et ne garantiront pas la sûreté. Il écrit alors : « à moins de prendre des mesures radicales pour réduire la vulnérabilité des centrales nucléaires en cas de séisme, le Japon pourrait subir une réelle catastrophe nucléaire dans un proche avenir »[40] - [41].
Selon The Daily Telegraph, un document communiqué par WikiLeaks montrerait qu'un expert de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a en décembre 2008 averti le Japon du caractÚre obsolÚte de ses critÚres de sécurité ; les réacteurs japonais, dont ceux de Fukushima, ne pouvant résister au maximum qu'à des séismes de magnitude 7 (le séisme du 11 mars 2011 était de magnitude 9). PlutÎt que de contraindre les exploitants à renforcer leurs installations, le gouvernement japonais réagit en mettant sur pied un centre de réponse aux urgences sur le site de Fukushima[42] - [43].
Risque lié aux effets d'un tsunami
Lorsque la construction de la centrale nucléaire commence en 1967, l'estimation retenue pour la hauteur potentielle maximale d'un tsunami sur le site dépasse à peine trois mÚtres[44]. Les autorités de TEPCO indiqueront plus tard que le mur de protection à Fukushima était conçu pour résister à des tsunamis déclenchant des vagues hautes de 5,7 mÚtres.
Les connaissances scientifiques Ă©voluent, et dans un rapport publiĂ© en juillet 2002, une commission publique de sismologues estime Ă 20 % la probabilitĂ© quâun tremblement de terre de magnitude 8 dĂ©clenche un redoutable tsunami au large du littoral au cours des trois dĂ©cennies suivantes. L'Agence de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire et industrielle demande alors Ă TEPCO d'effectuer une simulation de tsunami pour Fukushima Daiichi et d'autres centrales, mais TEPCO refuse jusqu'en 2008. La conclusion de sa simulation est alors qu'un tsunami consĂ©cutif Ă un fort sĂ©isme atteindrait une hauteur de 15,7 mĂštres, suffisante pour inonder la centrale. Pourtant, TEPCO ne fait rien pour rĂ©duire le risque, et attend le dĂ©but d'annĂ©e 2011 pour informer l'ASNI des conclusions de l'Ă©tude[44]. En mars 2011, les vagues atteignent la hauteur de 14 mĂštres du fait de leur Ă©nergie cinĂ©tique.
Accident consécutif au séisme majeur du 11 mars 2011
La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi 1 a subi son plus grave accident nucléaire à la suite du séisme du 11 mars 2011 de magnitude 9 qui a dévasté le nord de l'archipel nippon.
à la suite du tremblement de terre et du tsunami qui ont dévasté le Nord-Est du Japon le 11 mars 2011, les réacteurs 1, 2 et 3 ont subi une fusion du combustible.
Le 11 avril 2011, l'incident a Ă©tĂ© classĂ© au niveau 7 de l'Ă©chelle INES au mĂȘme titre que celui de Tchernobyl[45] - [46] - [47]. Fin aoĂ»t 2013, d'aprĂšs TEPCO, gestionnaire de la centrale, celle-ci continue toujours Ă fuir[48].
Notes et références
Notes
- Daiichi en japonais regroupe deux termes : « dai » qui est un dĂ©nominateur ordinal (servant Ă classer), et « ichi »ïŒqui veut dire « 1 ». Fukushima Daiichi est donc le site Fukushima no 1 (珏äž, signifiant « le premier » en japonais). De mĂȘme, Daini veut dire « le deuxiĂšme », « ni » Ă©tant le chiffre « 2 ». Fukushima Daini est donc le site Fukushima no 2. Ainsi, Fukushima Daiichi 2 signifie le rĂ©acteur 2 sur le site numĂ©ro 1.
- Les réacteurs à eau bouillante constituent 21 % du parc mondial de réacteurs producteurs d'électricité. Les « réacteurs à eau pressurisée » (REP ou PWR), représentent 61 % de ce parc et en constituent la famille la plus importante.
- SF pour Spent Fuel
- Dans les rĂ©acteurs Ă eau pressurisĂ©e (REP), grĂące Ă une pression plus Ă©levĂ©e, l'eau qui circule dans le cĆur est maintenue Ă l'Ă©tat liquide. La vapeur se forme dans un gĂ©nĂ©rateur de vapeur Ă l'interface du circuit secondaire. C'est une diffĂ©rence essentielle entre les deux systĂšmes.
Références
- (en) « PRIS country details », sur www-pub.iaea.org/ (consulté le )
- (en) « Japan 2012 », sur www-pub.iaea.org/ (consulté le )
- çŹŹäž (Dai-ichi) signifie « numĂ©ro 1 » en japonais.
- Fukushima to Restart Using MOX Fuel for First Time ; Nuclear Street News Team ; Fri, Sep 17 2010, consulté 2011/03/12
- Les Affaires - 31/10/2011 : Il faudrait 30 ans pour fermer la centrale Fukushima
- NISA, Voir derniÚre page du diaporama présentant les 6 réacteurs et les dégùts dus aux suites du tremblement de terre et du tsunami qu'il a engendré (PDF, 6 pages)
- Voir Fig 19 : Comparison of Mark II et Mark III + fig 22 Mark II General Electric, consulté 2011/03/26
- PRIS : Fukushima Daiichi 1 reactor details
- PRIS : Fukushima Daiichi 2 reactor details
- PRIS : Fukushima Daiichi 3 reactor details
- PRIS : Fukushima Daiichi 4 reactor details
- PRIS : Fukushima Daiichi 5 reactor details
- PRIS : Fukushima Daiichi 6 reactor details
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- Rédaction Europe1.fr avec Reuters, « Fukushima : accident au niveau 7 », sur europe1.fr, (consulté le ).
- http://www.europe1.fr/International/Japon-meme-niveau-que-Tchernobyl-495601/
- Fukushima-1: une concentration record de tritium détectée dans l'eau de mer le 19 août 2013 sur Ria Novosti
Voir aussi
Articles connexes
- SĂ©isme de 2011 de la cĂŽte Pacifique du TĆhoku
- Centrale nucléaire de Fukushima Daiichi
- Chronologie des accidents de la centrale nucléaire de Fukushima
- ConsĂ©quences du sĂ©isme de 2011 de la cĂŽte Pacifique du TĆhoku sur l'industrie agro-alimentaire
- ConsĂ©quences du sĂ©isme de 2011 de la cĂŽte Pacifique du TĆhoku sur l'industrie automobile
- ConsĂ©quences de lâaccident de Fukushima sur les politiques Ă©nergĂ©tiques nationales
- Conséquences de l'accident de Fukushima sur la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi
- Liste dâaccidents nuclĂ©aires
- DĂ©contamination Ă la suite de la catastrophe de Fukushima (en)
- Accident nucléaire de Fukushima
Liens externes
- Infographie animée : comprendre l'accident de Fukushima-Daiichi en 3 minutes
- (en) Page descriptive sur Fukushima Daiichi
- (en) Les centrales nucléaires de Tepco
- Vue satellite de la centrale de Fukushima-Daiichi, Wikimapia
- informations mises à jour sur l'accident nucléaire à cette centrale à la suite du séisme et du tsunami (ACRO)
- (en) Ătat de la situation au 2011-04-05, 20h00 heure locale, vu par le Forum japonais de l'industrie atomique (Japan Atomic Industrial Forum, Inc).